20/03/2009
Vous devriez quitter votre habit de prêtre
Dans le domaine "belles pensées et bonnes intentions qui tuent", je voudrais le père, non, pardon, le Pape !
Ben O I T x v i dixit : on ne peut pas "règler le problème du SIDA avec la distribution de préservatifs, au contraire leur utilisation aggrave le problème!". Bougre d'enfonceur de portes ouvertes, c'est sur, on ne va pas régler le problème, mais bougre de sainteté mal embouchée , apprend à te servir du préservatif ! Attends, je t'explique ! Il n'aggrave le problème que si tu l'utilise plusieurs fois avec des partenaires différent(e)s sans le désinfecter à l'eau de Javel (lavage au savon, rinçage soigneux, bain de Javel une demie-heure, égouttage, réenroulage,...) : tu vois, maintenant tu sauras comment ne pas aggraver le problème ; simplicité, efficacité, catholicité ! Ah, oui, j'allais oublier : un trou dépingle au bout pour faire des enfants aseptisés qui n'auront que des désirs d'anges et d'auréoles (qui a dit "sous les bras"?).
Les idiots comme moi sont cependant, en temps qu'utilisateurs de base, capables de reconnaitre l'imbécilité criminelle. Que sa sainteté ne se décalotte pas et qu'elle mette sa tiare par dessus (qui a dit que je fais des allusions grivoises ?)!
Le père L'eusse-tu-cru Lombardi (Fédé pour les intimes ):"développer une idéologie de confiance dans le préservatif.... ne met pas l'accent sur le sens des responsabilités" . Yes, ça c'est envoyé !
Bande de malotrous, que développez-vous dans le préservatif ? hein, dites le moi si vous osez ! Personnellement mon développement ne dépasse pas la moyenne et mon indice de confiance dépend de la partenaire ! Comprenne qui peut, je ne ferai pas un dessin qui me ferait passer classe tout -X !
En tout cas, les rois du sens des responsabilités, non contents de nous menacer des enfers dans la vie dite éternelle, nous envoient en enfer dès cette vie terrestre si tant déja courte (si ! si ! je peux le dire comme ça !). "Vous devriez quitter votre habit de prêtre.": vous n'êtes plus humains et il ne vous protège pas de la plus belle co.....ie.

Malheureux catholiques praticants et sidéens potentiels (ce n'est pas incompatible, j'espère ?), ne vous laissez pas embobiner ! Protégez-vous réellement, efficacement ! Laissez l'eau bénite et protégez votre goupillon !
Je n'ai pas le talent de Volti pour enguirlander cet extra-terrestre de pape à la noix, mais lisez ce qu'il écrivait joliment à un pasteur calviniste (à cette époque là, on disait couramment ministre , du cul -te ).
« A Monsieur le Ministre Jacob Vernes, chez Monsieur son père à Genève
Nous avons été honorés hier samedi de la présence de douze ministres , qui ont amené tous les proposants [= pasteurs non encore consacrés] . Nous avions de plus dans l’orchestre deux ministres qui jouaient très bien du violon . La piété n’est point ennemie des plaisirs honnêtes [Vernes , austère, n’était pas venu fin février voir « L’Enfant prodigue » ; V* lui avait écrit : « Vous devriez, vous et M. Claparède, quitter votre habit de prêtre, et venir à Montriond en habit d’hommes . Nous vous garderons le secret . On ne se scandalise point à Lausanne ; on y respire les plaisirs honnêtes… »]. On redonne la pièce nouvelle [Zulime, rebaptisée Fanime] demain lundi et mardi . Voilà mon cher prédicateur, toutes les nouvelles qu’on peut mander de Samarie à Jérusalem.
Votre ami M. Clapparel [Claparède]sait qu’on n’aurait pas entendu une mouche voler, et que c’est tout ce que peut lui dire David Durand .
Nous avons quatre lits à Montriond . Je ne sais qui les occupera, mais je sais bien qui je voudrais recevoir chez moi etc. etc.
Voltaire
Montriond 20 mars 1757. »

15:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, benoit, pape, préservatif
être aimé de vous, voilà la plus belle de toutes les places
Maintenant, je sais pourquoi Alain Delon parle de lui à la troisième personne, il a été surement contaminé par cet affreux écrivain dit François-Marie de Voltaire ! Pardonnons donc à AD. ce détachement qui peut sembler hautain pour le vulgum pecus dont je fait partie ! Ah ! Voltaire que de mal tu as fait ! Un jeune premier à qui tout souriait, bourré de talent , à n'en point douter, et qui tombe dans l'immodestie la plus sincère comme un vulgaire (vulgus, ou vil-gugusse, c'est vous qui choisissez ! )chef d'état bling-bling !!
Veuillez trouver ci-dessous les germes de l'agent contaminateur!
Mettez des lunettes et des gants, à lire avec précaution !!...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne –Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental
Voltaire sait d’hier la mort du président Bouhier [académicien mort le 17 mars], mais il oublie tous les présidents vivants et morts quand il voit M. et Mme d’Argental . On a parlé déjà à V. de la succession dans la partie de fumée [le siège à l’Académie] qu’avait à Paris ledit président commentateur . V. est malade, V. n’est guère en état de se donner du mouvement, V. grisonne et ne peut honnêtement frapper aux portes, quoiqu’il compte sur l’agrément du roi . Il remercie tendrement ses adorables anges . Il sera très flatté d’être désiré, mais il craindra toujours de faire des démarches [pour l’élection à l’Académie française, où il sera élu le 25 avril]. Mes divins anges ! être aimé de vous, voilà la plus belle de toutes les places.
V.
20 mars 1746. »
Pour les curieux , réf . Bouhier : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://upload.wikim...
15:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, delon, bling bling, président
19/03/2009
Ce qu’il y a de désespérant pour la nature humaine
Manque de temps - doit être partout à la fois - pousserai ma goualante demain ....
Brut de décoffrage, Volti ci-après :
« A Jean Le Rond d’Alembert
Mon très digne et ferme philosophe, vrai savant, vrai bel esprit ; homme nécessaire au siècle ; voyez, je vous prie dans mon Épître à Mme Denis une partie de mes réponses à votre énergique lettre.
Mon cher archidiacre et archi-ennuyeux Trublet est donc de l’Académie ! Il compilera un beau discours des phrases de La Motte. Je voudrais que vous lui répondissiez : cela ferait un beau contraste. Je crois que vous accusez à tort Cicéron d’Olivet ; il n’est pas homme à donner sa voix à l’aumônier d’Houdar et de Fontenelle. Imputez tout au surintendant de la reine.
Ce qu’il y a de désespérant pour la nature humaine c’est que ce Trublet est athée comme le cardinal Tencin, et que ce malheureux a travaillé au Journal chrétien pour entrer à l’Académie par la protection de la reine.
Les philosophes sont désunis. Le petit troupeau se mange réciproquement quand les loups viennent le dévorer. C’est contre votre Jean-Jacques que je suis le plus en colère. Cet archifou qui aurait pu être quelque chose, s’il s’était laissé conduire par vous, s’avise de faire bande à part, il écrit contre les spectacles, après avoir fait une mauvaise comédie, il écrit contre la France qui le nourrit, il trouve quatre ou cinq douves pourries au tonneau de Diogène ; il se met dedans pour aboyer , il abandonne ses amis, il m’écrit à moi la plus impertinente lettre que jamais fanatique ait griffonnée . Il me mande en propres mots : vous avez corrompu Genève pour prix de l’asile qu’elle vous a donné. Comme si je me souciais d’adoucir les mœurs de Genève, comme si j’avais besoin d’un asile, comme si j’en avais pris un dans cette ville de prédicants sociniens, comme si j’avais quelque obligation à cette ville. Je n’ai point fait de réponse à sa lettre, M. de Chimène a répondu pour moi, et a écrasé son misérable roman .Si Rousseau avait été un homme raisonnable à qui on ne pût reprocher qu’un mauvais livre il n’aurait pas été traité ainsi.
Venons à Pancrace Colardeau ; c’est un courtisan de Pompignan et de Fréron. Il n’est pas mal de plonger le museau de ces gens là dans le bourbier de leurs maîtres.
Mon digne philosophe que deviendra la vérité ? que deviendra la philosophie ? Si les sages veulent être fermes, s’ils sont hardis, s’ils sont liés, je me dévoue pour eux. Mais s’ils sont divisés, s’ils abandonnent la cause commune, je ne songe plus qu’à ma charrue, à mes bœufs et à mes moutons ; mais en cultivant la terre, je prierai Dieu que vous l’éclairiez toujours ; et vous me tiendrez lieu du public. Que dites-vous du bonnet carré de Midas Omer ? Je vous embrasse très tendrement.
V.
A Ferney pays de Gex 19 mars 1761
Ne m’écrivez plus avec de l’Académie ni à Genève. »
18:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/03/2009
mais le travail est une jouissance
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne –Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental
Divins anges, la protection que vous avez donnée aux Calas n’a pas été inutile. Vous avez goûté une joie bien pure en voyant le succès de vos bontés [réhabilitation de Jean Calas le 9 mars 1765 et demande de pension en faveur de Calas]. Un petit Calas [Donat Calas] était avec moi quand je reçus votre lettre, et celle de Mme Calas, et celle d’Elie, et tant d’autres ; nous versions des larmes d’attendrissement, le petit Calas et moi. Mes vieux yeux en fournissaient autant que les siens ; nous étouffions, mes chers anges. C’est pourtant la philosophie toute seule qui a remporté cette victoire. Quand pourra-t-elle écraser toutes les têtes de l’hydre du fanatisme ?
Vous me parlez des Roués [Octave ou Le Triumvirat], mais le roué Calas est le seul qui me remue .Seriez-vous capable de descendre à lire de la prose au milieu de la foule des vers dont vous êtes entourés ? Voici le commencement d’une espèce d'histoire ancienne qui me parait curieuse [sa Philosophie de l’Histoire]. Si elle vous fait plaisir, je tâcherai d’en avoir la suite pour vous amuser ; elle a l’air d’être vraie, et cependant la religion y est respectée .N’engagerez-vous pas frère Martin à en favoriser le débit ? Je crois que les bons entendeurs pourront profiter à cette lecture ; il y a en vérité des chapitres fort scientifiques, et le scientifique n’est jamais scandaleux.
Je crois qu’on tousse dans tout le royaume, nous toussons beaucoup sur la frontière, c’est une épidémie. Nous espérons bien que M. Fournier empêchera l’une de mes anges de tousser .Tout Ferney qui est sans dessus dessous est à vos pieds. Et pourquoi est-il sans dessus dessous ? C’est que je suis maçon ; je bâtis comme si j’étais jeune ; mais le travail est une jouissance.
Me sera-t-il permis de vous présenter encore un placet pour un passeport ? Les Genevois m’accablent parce que vous m’aimez, mais je serai sobre sur l’usage que je ferai de vos bontés. Encore ce petit passeport, je vous en conjure, et puis plus ; vous me ferez un plaisir bien sensible, vous ne vous lassez jamais d’en faire.
Voltaire
18 mars 1765. »
19:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Mme Denis et moi, nous baisons plus que jamais

Qui s'est laissé tenter par le titre de cette note ?? Lachez votre mulot et reconnaissez humblement votre curiosité , battez votre coulpe (et lachez cette pieuvre qui ne vous a rien fait, je n'ai pas dit "votre poulpe !")!
Oui, vous comme moi, nous sommes tentés par les titres bien avant tout . Poids des mots, choc des photos, vous connaissez la pub . D'où ce baiser cochon ci dessus !
Reconnaissez aussi qu'on peut faire battre des montagnes et abuser l'auditeur en extrayant une phrase ou un extrait de phrase de son contexte, tout en restant fidèle au dire ou écrit originel. Des journalistes et autres, politiciens mal embouchés et gens de mauvaise foi, sont passés rois dans l'art de l'extrait qui ment. Que la langue leur pèle !!!
Pour un peu ( ou plutot pour beaucoup, si j'étais tenté ) je proposerais mes services à un journal (-papier imprimé sensé apporter de l'information-) people (in french : pipole)! Vendre du vent est une activité qui "ne connait pas la crise" (comme chantait le regretté Bashung).Qui sème le vent récolte des pépètes : proverbe du XXIème siècle après celui-qui-est-qui-était-qui sera ..... déçu ....!
http://www.youtube.com/watch?v=jGqHgV5SOFA
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental
Divins anges,
Vraiment vous avez raison, j’aime mieux Que servirait de naître ? parce que cela nous regarde tous tant que nous sommes, et Qu’eût-il servit de naître ne regarde que Pandore. Le vivre au lieu de naître m’avait terriblement embarrassé. La main du charmant secrétaire s’était méprise, et ce ne sera jamais qu’à sa main qu’on pourra reprocher des erreurs.
J’ai reçu la Gazette littéraire, et j’en suis fort content : l’intérêt que je prenais à cet ouvrage, et la sagesse à laquelle il est condamné me faisaient trembler ; mais malgré sa sagesse il me plait beaucoup. Il me parait que les auteurs entendent toutes les langues ; ainsi ce ne sera pas la peine que je fisse venir des livres d’Angleterre [il en faisait des comptes-rendus]. Paris est plus près de Londres que Genève, mais Genève est plus près de l’Italie ; je pourrais donc avoir le département de l’Italie et de l’Espagne, si on voulait. J’entends l’espagnol beaucoup plus que l’allemand, et les caractères tudesques me font un mal horrible aux yeux qui ne sont que trop faibles .Je pense donc que pour l’économie et la célérité, il ne serait pas mal que j’eusse ces deux départements, et que je renonçasse à celui d’Angleterre. C’est à M. le duc de Praslin [patron de la « Gazette Littéraire de l’Europe » ]à décider. Je n’enverrai jamais que des matériaux qu’on mettra en ordre de la manière la plus convenable ; ce n’est pas à moi, qui ne suis pas sur les lieux, à savoir précisément dans quel point de vue on doit présenter les objets au public .Je ne veux que servir et être ignoré.
A l’égard des Roués, je n’ai pas encore dit mon dernier mot et je vois avec plaisir que j’aurai tout le temps de le dire
Mme Denis et moi, nous baisons plus que jamais les ailes de nos anges. Nous remercions M. le duc de Praslin de tout notre cœur. Les dîmes [qu’il sera dispensé de payer au curé de Ferney] nous feront supporter nos neiges.
Je suis enchanté que l’idée des exemplaires royaux au profit de Pierre, neveu de Pierre, rie à mes anges. Je suis persuadé que M. de Laborde, un des bienfaiteurs, l’approuvera [ le roi avait acheté 200 exemplaires des Commentaires sur Corneille, V*suggère d’en donner 150 au père de Marie-Françoise Corneille ] .
Nous nous amusons toujours à marier des filles, nous allons marier avantageusement la belle-sœur de la nièce à Pierre [Marie-Jeanne Dupuits, sœur du mari de Marie –Françoise , qui épouse Pajot de Vaux ] .Tout le monde se marie chez nous, on y bâtit des maisons de tous côtés, on défriche des terres qui n’ont rien porté depuis le déluge, nous nous égayons, et nous engraissons un pays barbare, et si nous étions absolument les maîtres nous ferions bien mieux. Je déteste l’anarchie féodale, mais je suis convaincu par mon expérience, que si les pauvres seigneurs châtelains étaient moins dépendants de nosseigneurs les intendants, ils pourraient faire autant de bien à la France que nosseigneurs les intendants font quelquefois de mal, attendu qu’il est tout naturel que le seigneur châtelain regarde ses vassaux comme ses enfants.
Je demande pardon de ce bavardage ; mais quelquefois je raisonne comme Lubin [personnage d’opéra comique], je demande pourquoi il ne fait pas jour la nuit. Mes anges, je radote quelquefois ; il faut me pardonner, mais je ne radote point quand je vous adore
Voltaire
14 mars 1764. »
15:56 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, denis, corneille, pandore, anarchie, dupuits, laborde