29/02/2012
Qu'il fasse ou qu'il ne fasse pas quelque chose pour vous, vous aurez toujours le bonheur de l'avoir vu
Avec un tel titre, vous sentez bien que je suis très influencé par l'actualité française , et au passage, vous pouvez à votre gré mettre "vu" au féminin , c'est vous qui voyez !
Ce qui m'épate toujours, c'est cette incohérente manière de vivre de mes concitoyens, éternels raleurs, prêts à dégommer ces "gens de la haute" , ces nantis, ces maîtres du pays ou candidats aux places dirigeantes, et puis, qui vont hurler des vive Nicolas, François, Marine et tutti quanti !
De la gueule, oui ! De cervelle, point ! Comment peut-on être assez couillon pour encourager un candidat qui ne pense qu'à sauver sa place sur un piédestal et se fout du tiers comme du quart des moyens de survie des plus mal nantis . J'ai la nausée en voyant les clowneries et les démonstrations de sympathie surfaite de la majorité des candidats envers leur clientèle/gogos/votants ; ils rampent , et ils flattent la part la plus imbécile de l'humain qui se sent bêtement plus important par procuration, soit qu'on lui parle (pour ne rien dire ), soit ô merveille qu'on lui touche la main, mange son saucisson, son fromage, boive son lait ou son rouge qui tache, qu'on caresse son enfant ou brosse sa vache . Vivement que ce cirque finisse ! Ce qui me gonfle bien, c'est que ce sont nos impôts qui vont rembourser les heureux possesseurs de 5% des voix au premier tour !
Secrétaire d'Etat aimable , non, mais un conseiller du président colérique et faux cul , oui, facile à trouver : Guaino dégaine vite, fort et mal :
http://www.lcp.fr/videos/reportages/20409-le-conseiller-s...
http://www.liberation.fr/politiques/06014340-eva-joly-mou...
http://www.dailymotion.com/video/xp2vzm_retour-sur-les-pr...
Bon , puisque vous insistez, un secrétaire d'Etat pris au hasard (?) : http://www.france24.com/fr/20120202-le-rendez-vous-rfi-fr...
En prime, un glorieux inconnu :
http://www.dailymotion.com/video/xldt4a_agnetz-le-clermon...
Et quitte à retourner le couteau (ou plutôt la seringue ) dans la plaie, pour être raccord avec la grippe saisonnière, un grand moment inspiré par le père Ubu :
http://www.dailymotion.com/video/xbd2g0_5000-emplois-pour...
Ah ! bein "merdre , alors !"
"Luke !... Luke ! ne te laisse pas envahir par le côté obscur de ... la basse-cour !!"
26 juillet [1755]
J'ai eu l'honneur, mon cher ami, de voir M. le marquis de Paulmy 2, et le plaisir de lui parler de vous. Il a trop de mérite pour ne pas favoriser les gens qui en ont ; il aime les beaux-arts autant que vous. Si vous étiez assez heureux pour l'entretenir, il verrait bientôt que vous êtes fait pour l'agréable et pour l'utile et s'il affectionne la province d'Alsace, s'il veut qu'il y ait beaucoup d'esprit dans le pays, il faut qu'il y vienne souvent, et qu'il vous y donne quelque place. Je regrette ce pays-là, puisqu'il en a le département, et que vous y êtes. Je ne me flatte pas d'avoir un grand crédit auprès de lui, mais vous en aurez quand il vous connaîtra. Présentez-vous à lui hardiment. Qu'il fasse ou qu'il ne fasse pas quelque chose pour vous, vous aurez toujours le bonheur de l'avoir vu. On est peu accoutumé en France à des secrétaires d'État si aimables. Plût à Dieu que vous fussiez attaché particulièrement à lui 1. Il vaudrait encore mieux lui plaire qu'au sénat de Colmar. Je vous embrasse de tout mon cœur. V. »
1 Avocat au conseil souverain de Colmar, sa ville natale, où il est mort peu de temps avant la Révolution. Ce légiste, que Voltaire commença à connaitre personnellement au commencement d'octobre 1753, était alors le meilleur avocat de Colmar, et les connaissances qu'il avait sur le droit public de l'empire, encore que Voltaire ne s'en soit pas particulièrement occupé dans ses Annales, furent d'un assez grand secours pour l'auteur do cet ouvrage. L'avocat Dupont, que Voltaire appelle Dupont mon ami, dans sa lettre du 3 janvier 1755 à Hénault, était philosophe, et, au besoin, un peu versificateur. Le recueil des lettres de Vol taire au jurisconsulte alsacien a paru, en 1821, chez Mongie ainé, sous le titre de Lettres inédites, etc., in-8°. La dernière, la soixante-neuvième, est datée du 15 juin 1776.
Voir lettre du 3 janvier 1755 à Hénault concernant la demande de prévôté de Munster de la part de Dupont : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/11/01/je-suis-impotent-et-rabeti.html
2 Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_d%27Argenson
Le marquis de Paulmy était chez V* au début du mois .
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malgré tout ce que j'ai pu faire jusqu'à présent pour constater quelque chose
« De M. d'HEMERY 1
inspecteur de police pour la librairie,
A M. BERRYER 2
25 juillet 1755.
J'ai l'honneur de vous rendre compte que, malgré tout ce que j'ai pu faire jusqu'à présent pour constater quelque chose au sujet de l'impression que le sieur Thieriot pourrait faire faire du poème de la Pucelle, de Vol- taire, je n'ai pu encore y parvenir. Il est certain cependant, monsieur, qu'il a cet ouvrage complet; mais il ne parait point présentement dans les sentiments de le faire imprimer, ce qui ne manquera pourtant pas d'arriver, soit par lui, soit par quelques autres, par la quantité de copies qu'il y a eu dans Paris, qui ne peuvent certainement venir que de l'auteur 1° parce que le libraire de Genève en a voulu vendre à Paris une copie pour l'imprimer , 2° parce que tous les amis ou les gens liés avec Voltaire en ont aussi des copies très-exactes, entre autres M. d'Argental, Mme de Graffigny, le sieur Thieriot, Mme Denis, Mlle la comtesse de La Marck, et M. le duc de La Vallière, qui n'aura sûrement pas manqué d'en donner une expédition à madame la marquise 3. »
1 Desnoiresterres, Voltaire aux Délices, page 102 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208006v/f105.image.r=voltaire+aux+d%C3%A9lices.langFR
2 Voir lettre précédente, du 7 juillet de d'Argenson à Berryer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/02/20/celui-qui-a-deja-ete-plus-d-une-fois-le-complice-des-ses-fri.html
20:31 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/02/2012
Mon oncle croit qu'il jugera mieux sa pièce en la voyant jouer qu'en la lisant
Volti est un passionné de la scène , et moi j'aime bien Vanessa Paradis et "La Seine" . Au théâtre la scène et le paradis réalisent l'unité de lieu , bien sûr .
http://www.deezer.com/music/track/12601875
« A M. Jean-Robert TRONCHIN, de LYON
DE MADAME DENIS.
Délices, 25 juillet 1755
Mme Mallet m'a assuré que nos voyageurs seront de retour dans peu de temps. J'aurai un très-grand plaisir de les revoir. Nous avons envie de représenter une pièce que mon oncle vient de faire 1. Nous faisons construire un petit théâtre dans le salon d'été, afin d'avoir très-peu de monde. Mon oncle croit qu'il jugera mieux sa pièce en la voyant jouer qu'en la lisant, et il veut avoir l'avis de quelques personnes avant de la donner à Paris.
Vous croyez bien que celui de monsieur votre frère 2 sera d'un grand poids auprès de lui; nous attendrons son retour pour commencer.
DE VOLTAIRE.
Je vous sais bon gré d'aimer la tragédie. Les Tronchin ont leur raison pour cela, et tous les beaux-arts sont de leur ressort. Je vous prie d'apprendre dans la conversation, à monseigneur le cardinal de Tencin, qu'un nommé Grasset3 ayant apporté à Genève je ne sais quel manuscrit intitulé la Pucelle d'Orléans, fabriqué sur une ancienne idée que j'avais eue, il y a plus de trente ans, et très-insolemment fabriqué, j'ai dénoncé ce malheureux au conseil de Genève. Il a été mis en prison, et chassé de la ville. »
2 François Tronchin, ex-banquier, membre du Petit Conseil à Genève, il sera le principal recours de V* . Grand amateur de théâtre il écrira lui-même quelques œuvres .
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la volonté du diable soit faite
Aussitôt dit aussitôt fait ....
... Et voici un bel exemple de femmes à qui il manque une case !
Moi, je dis : danger !
Halte aux manipulations administratives , pire que les OGM !!
Avez-vous réellement envie de leur dire Mesdames ?
« A M. le comte d'ARGENTAL.
22 juillet [1755].
Voici encore, mon cher ange, une petite correction pour nos amis de la Chine. Vous savez que je suis sujet, depuis longtemps, à envoyer de petits papiers à coller 1. Les nouvelles de Jeanne ne
sont pas bonnes, on l'a offerte pour cinq louis à M. de Ximenès, et à deux autres personnes. Thieriot- Trompette n'a point reçu l'exemplaire raisonnable que je lui avais adressé, et les détestables courent le monde ; la volonté du diable soit faite . Je me recommande toujours à mes saints anges pour nos Chinois.
Mme Denis vous fait les plus tendres compliments. Je vous embrasse tristement et tendrement. »
1 V* avait effectivement pour habitude de corriger sans cesse ses ouvrages, les corrections étant notées sur de petits papiers à insérer et coller dans le manuscrit ou l’œuvre imprimée .
Comme je suis pour l'égalité des sexes, je reconnais que s'il manque une case aux femmes, en revanche il est des hommes qui en tiennent une couche !
Devant chacun de ces hommes, pouvez-vous mettre "monsieur", terme qui, je vous le rappelle, est une contraction de "Monseigneur" ?
09:49 | Lien permanent | Commentaires (0)
25/02/2012
C'est aux gens tranquilles, et qui ont un heureux loisir, à assister ceux qui n'en ont pas.
http://www.deezer.com/music/track/5836147
« A M. THIERIOT
Genève, le 22 juillet |1755]
Les curieux, mon ancien ami, se sont saisis, à ce que je vois, de votre paquet, et ma toile cirée est perdue. J'apprends que l'ancien manuscrit,1 tronqué et défiguré, court tout Paris. Qui m'aurait dit qu'au bout de trente ans cette pauvre Mme du Châtelet me jouerait ce tour ?2 Pour comble de bénédiction, on dit que je vous envoyais l'ouvrage afin de l'imprimer, c'est bien assurément tout le contraire. Je ne sais plus comment m'y prendre. Ce n'est pas l'affaire d'un jour de faire copier tout cela. Tous mes scribes sont occupés à L'Orphelin de la Chine. Je tâche de faire ma cour à Sa Majesté tartaro-chinoise, on dit que c'est un très-bon prince, et dont je serai fort content.
Je voudrais vous écrire de longues lettres, mais un pauvre malade, avec une Histoire générale sur les bras et trente ouvriers qui lui rompent la tête3, n'est guère en état de parler longtemps à ses amis. C'est aux gens tranquilles, et qui ont un heureux loisir, à assister ceux qui n'en ont pas.
Écrivez-moi, et aimez-moi; je vous embrasse. »
2 Du vivant de Mme du Châtelet, celle-ci retint jusqu'au bout tout ce que V* écrivait sur La Pucelle ; on soupçonne Mlle du Thil, ancienne dame de compagnie de la marquise du Châtelet d'avoir dérobé ou fait une copie du XIXè chant, dit chant de l'âne ; voir lettre du 6 février 1755 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/02/06/cette-pucelle-pour-qui-on-m-a-tant-fait-trembler.html
18:51 | Lien permanent | Commentaires (0)
23/02/2012
Je me suis un peu mêlé du passé, mais j'avoue en général ma profonde ignorance sur l'avenir
Un vase pour mettre le passé, un présent fleuri, un vase source du futur .
Voilà mes voeux aux humains de bonne volonté .
« A M. Gaspard Le COMPASSEUR de CRÉQUI-MONTFORT, marquis de COURTIVRON1
Aux Délices, 22 juillet [1755].
Votre Traité d'optique, monsieur, ne peut devenir meilleur que par des augmentations, et ne peut l'être par des changements.
Je vous renouvelle mes remerciements pour cet ouvrage, et je vous en dois de nouveaux pour la bonté que vous avez de vous intéresser aux vérités historiques qui peuvent se trouver dans le Siècle de Louis XIV. Ces vérités ne sont pas du genre des démonstrations. Tout ce que je peux faire, c'est de croire ce que m'a assuré M. de Fénelon, neveu et élève de l'archevêque de Cambrai, que les vers imputés à Mme Guyon 2 étaient de l'auteur du Télémaque, et qu'il les lui avait vu faire; ce peut être la matière d'une note.
A l'égard de la poudre de diamant, comme cette question est du ressort de la physique expérimentale, elle peut mieux s'éclaircir. Le verre et le diamant n'étant que du sable, il redevient sable fin quand il est réduit en poudre impalpable, et cette poudre n'est pas plus nuisible que la poudre de corail. De là vient que tant d'ivrognes ont été dans l'habitude d'avaler leur verre après l'avoir vidé. J'ai eu le malheur de souper quelquefois, dans ma jeunesse, avec ces messieurs, ils brisaient leurs verres sous leurs dents, et ni le vin ni le verre ne leur faisaient mal. Si les fragments de verre ou de diamant n'étaient pas assez broyés, assez pilés, on ne pourrait les avaler, ou du moins on sentirait au passage un petit déchirement, une douleur qui avertirait. Je n'ai point sous les yeux l'article où Boerhaave parle des poisons ; j'ai celui d'Allen 3, qui dit en effet que la poudre de diamant est un poison. Mais le docteur Mead 4 disait: « Qu'on me donne deux gros diamants à condition que j'en avalerai un en poudre, et je ferai le marché. » En un mot, il est très-certain que la poudre de diamant impalpable ne peut faire de mal, et que, grossière, on ne l'avalerait pas. Du verre pilé tue quelquefois des souris, et souvent les manque, mais une princesse, dont le palais est délicat, n'avalerait point du verre mal pilé.
Je viens de parler de tout cela à M. Tronchin 5, qui est entièrement de mon avis, ce peut encore être l'objet d'une note.
Je vous aurai obligation, monsieur, d'éclaircir ces deux faits dont vous me faites l'honneur de me parler.
La prédiction des tremblements de terre sera un peu plus difficile à constater. Je me suis un peu mêlé du passé, mais j'avoue en général ma profonde ignorance sur l'avenir.
Tout ce dont je suis bien sûr, pour le présent, c'est de la sensibilité que vos attentions obligeantes m'inspirent, et de l'estime infinie avec laquelle j'ai l'honneur d'être, etc. »
1 Militaire, officier qui suite à une blessure se consacra aux sciences, tant fondamentales que pratiques, d'une manière très éclectique .
Voir :http://www.academie-sciences.fr/activite/archive/dossiers/eloges/courtivron_p130_vol3584.pdf
et :http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica...
Quelques uns de ses travaux :http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k35533/f495.image.ta...
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3545f/f125.image.r=courtivron.langFR
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3545f/f459.image.r=courtivron.langFR
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3543t/f92.tableDesMatieres
2 Mme Guyon ; voir http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411331n/f66.image et pages suivantes .
3 Probablement Thomas Allen, mathématicien , dont les ouvrages se sont perdus, né en 1542, mort en 1632.
4 Richard Mead , mort le 16 février 1754, et que V* a connu à Londres en 1726 ; Mead figure à la fin du conte Histoire de Jenni . Voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Richard_Mead
et : page 104 et 105 : http://books.google.fr/books?id=xjEHAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=mead&f=false
20:46 | Lien permanent | Commentaires (0)
22/02/2012
... la Chine. Je ne vois plus que ce pays où l'on puisse me rendre un peu de justice
... Comme pensait sans doute ce matin un certain Dirty Silly Keutard de triste renommée .
You Tube avale l'information !
Dans un autre domaine, la radio Rires et Chansons sanctionne Gérald Dahan, en le limogeant, pour avoir piègé Dupont-Aignan et l'avoir fait savoir via le net :
http://www.youtube.com/watch?v=00BzOkG2Fvo
Les dirigeants de cette radio sont de fieffés hypocrites doublés de lâches imbéciles .
Il est habituel de dire qu'un petit dessin vaut mieux qu'un grand discours, on peut ajouter qu'une petite bande son éclaire sur la malveillance et l'égo surdimensionné d'un certain candidat . Allez ! à la trappe le Dupont-gnan-gnan !! ( je ne dis pas: la Trappe, car je ne veux aucun mal à ces moines qui préfèrent le silence ) .
Côté féminin, Eva Joly et Corinne Lepage : un petit moment de grâce :
http://www.20minutes.fr/politique/884475-presidentielle-e...
Mme Joly, vous avez cent fois raison, il faut savoir être brève et précise face à une outre enflée donneuse de leçons ; pour résumer : tournons le page ! (qui a dit "chic ! chic !!" ?)
« A M. le comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 21 juillet [1755]
Mon cher ange, vous avez dû recevoir les cinq Chinois par M. de Chauvelin, et une petite correction au quatrième acte, par la poste1. Il est juste que je vous rende compte des moindres particularités de la Chine. Celles qui regardent l'ouvrage 2 que Darget et bien d'autres personnes ont entre les mains sont bien tristes. Il n'est que trop vrai que ce Grasset, dont vous aviez eu la bonté de me parler, en avait un exemplaire mais ce qu'il y a de plus cruel, c'est le bruit qui court3, et dont M. le maréchal de Richelieu m'a instruit. Cette idée est aussi funeste qu'elle est mal fondée. Comment avez-vous pu croire que je songeasse à me priver de l'asile que j'ai choisi, et qui m'a tant coûté? comment avez-vous pensé que je voulusse publier moi-même ce que j'ai envoyé à Mme de Pompadour, et perdre ainsi tout d'un coup le mérite de ma petite confiance? J'ai embelli assurément l'ouvrage, au lieu de le gâter et je suis d'autant plus en droit de condamner les éditions défigurées qui pourraient paraître de l'ancienne leçon. J'ai soigné cet ouvrage; je l'ai regardé comme un pendant de l'Arioste; j'ai songé à la postérité, et je fais l'impossible pour écarter les dangers du temps présent. Je vous conjure, mon cher et respectable ami, de détruire de toutes vos forces le bruit affreux qui n'est point du tout fondé, et qui m'achèverait. Vous avez confié vos craintes à M. de Richelieu et à Mme de Fontaine. L'un et l'autre ont pris pour certain l'événement que votre amitié redoutait. Ils l'ont dit, la chose est devenue publique; mais c'est le contraire qui doit être public.
Ma consolation sera à la Chine. Je ne vois plus que ce pays où l'on puisse me rendre un peu de justice. Adieu, mon cher ange. »
1 Voir lettre du 18 juillet à d 'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/02/20/je-pense-que-le-petit-morceau-ci-joint-est-moins-mauvais-que.html
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