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06/02/2010

cette Pucelle pour qui on m’a tant fait trembler

 

 

 

 

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Cette illustration a deux rapports ce jour, l'un avec la lettre de Volti, l'autre plus proche avec un éléphant PS qui se fait jeter par sa direction : Georges Frèche.
De l'éléphant il a l'intelligence et la mémoire .
Malheureusement, comme celui qui orne cette note, il est décoré comme un sapin de Noël, aime ça,  et ose dire avec des trémolos dans la voix et des larmes de crocodile : "quand on me dit qu'on m' aime, je suis le maître du monde ! " . Personnellement , je suis d'accord quand c'est un proche qui vous le dit, mais quand ce sont quelques électeurs , je pense immédiatement à Di Caprio à la proue du Titanic et je dis "arrête ton film avant de couler !! ".
Il y a moins d'un an ce grand sentimental avait des paroles plus proches de sa pensée réelle et , à sa décharge, il a le mérite de dire haut et clair ce que pensent bien d'autres élus.
J'étais montpelliérain à l'époque où il est arrivé au pouvoir municipal et il n'avait pas tardé à montrer son sens de la dépense et du tape-à-l'oeil avec les deniers publics .
Ma grand-mère disait que "le nom des fous est écrit partout", ce qui me permet d'affirmer que Frèche est cinglé car tout ce qui est bâti à Montpellier porte la sacro-sainte plaque "bâti, Georges Frèche étant maire- député - président du conseil régional" et tutti quanti .Sera-t-il plus modeste pour sa pierre tombale ?
Je laisse à votre réflexion ce qui suit : http://www.youtube.com/watch?v=t55CC7U82nc
Electeurs -arbitres du Languedoc-Roussillon la balle est dans votre camp ! Il est temps de sortir le carton rouge !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

 

A Prangins 6 février [1755]

 

                            Mon cher ange, puisque Dieu vous bénit au point de vous faire aimer toujours le spectacle à la folie, je m’occupe à vous servir dans votre passion. Je vous enverrai les cinq actes de nos Chinois[f1]  ; vous aurez ici les trois autres, et vous jugerez entre ces deux façons ; pour moi je pense que la pièce en cinq actes étant la même pour tout l’essentiel que la pièce en trois, le grand danger est que les trois actes soient étranglés, et les cinq trop allongés ; et je cours le risque de tomber, soit en allant trop vite soit en marchant trop doucement. Vous en jugerez quand vous aurez sous les yeux les deux pièces de comparaison.

 

                            Mais ce n’est pas tout. Vous aurez encore quelque autre chose à quoi vous ne vous attendez pas . J’y joindrai aussi les quatre derniers chants de cette Pucelle[f2]   pour qui on m’a tant fait trembler.

 

                            Je voudrais qu’on pût retirer des mains de Mlle du Thil[f3]   ce 9è Chant de l’âne qui est intolérable ; on lui donnerait cinq chants pour un. Elle y gagnerait puisqu’elle aime à posséder mes manuscrits, et je serais délivré de la crainte de voir paraître à sa mort l’ouvrage défiguré. Ne pourriez-vous pas lui proposer ce marché quand je vous aurai fait tenir les derniers chants ?  Vous voyez que je ne suis pas médiocrement occupé dans ma retraite. Cette Histoire prétendue universelle est encore un fardeau qu’on m’a imposé. Il faut la rendre digne du public éclairé. Cette histoire telle qu’on l’a imprimée n’est qu’une nouvelle calomnie contre moi[f4]  . C’est un tissu de sottises publiées par l’ignorance, et par l’avidité. On m’a mutilé, et je veux paraître avec tous mes membres.

 

                            Une apoplexie a puni Royer d’avoir défiguré mes vers[f5]  , mais c’est çà moi à présent d’avoir soin de ma prose.

 

                            Mais que direz-vous, mon cher et respectable ami, de ce Lambert qui prive Mme Denis de ses hardes, et moi de mes livres ! Il a la hardiesse de m’écrire qu’enfin il a remis le 16 janvier au carrosse de Besançon à l’adresse de M. Fleur mon ballot avec une lettre d’avis et M. Fleur me mande du 29 janvier au soir qu’il n’a reçu ni lettre ni ballot. Ce misérable m’a trompé sur le 16 janvier comme sur le 16 décembre[f6]  . Pour Dieu ayez encore la bonté de le faire au moins rougir quand vous irez à ce théâtre allobroge où l’on a cru jouer Le Triumvirat[f7]  . Nos Suisses parlent français plus purement que Cicéron et Octave.

 

                            Je vous supplie en cas que Lambert réimprime Le Siècle de Louis XIV de lui bien recommander de retrancher le petit concile[f8]   ; j’ai promis à M. le cardinal votre oncle de faire toujours supprimer cette épithète de petit ; quoique la plupart des écrivains ecclésiastiques donnent ce nom aux conciles provinciaux je voudrais donner à M. le cardinal de Tencin une marque plus forte de mon respect pour sa personne, et de mon attachement pour sa famille . Adieu, il y a deux solitaires dans les Alpes qui vous aiment bien tendrement.

 

                            Je reçois votre lettre du 30 janvier. Ce qu’on dit de Berlin est exagéré[f9]  . Mais en quoi on se trompe fort c’est dans l’idée qu’on a que j’en serais mieux reçu à Paris. Pour moi, je ne songe qu’à la Chine, et un peu aux côtes de Coromandel. Car si Dupleix est roi je suis presque ruiné[f10]  . Le Gange et le fleuve jaune m’occupent sur les bords du Léman où je me meurs.

 

                            Toute adresse est bonne, tout va.

 

 

 

 

 

 


 [f1]L’Orphelin de la Chine

 [f2]Départ du paquet le 2 avril

 [f3]Elle avait été la dame de compagnie de Mme du Châtelet. L’affaire va se compliquer et V* va mettre en cause Darget, Frédéric, le libraire Grasset.

 [f4]Allusion à l’édition « pirate » de Néaulme et aux ennuis consécutifs.

 [f5]L’opéra de Pandore que Royer a fait remanier par Sireuil.

 [f6]Le 2 janvier il a écrit à Lambert : « Comme il m’en couterait beaucoup de racheter les in-folio et les in-quarto dont vous aviez eu la bonté de vous charger, je vous prie de les faire reporter chez Mme Denis ainsi que tous nos autres livres que nous ferons venir par les rouliers. »

 [f7]La tragédie de Crébillon créée le 23 décembre 1754, puis jouée à la Comédie française 4 fois en 1754 et 6 fois en 1755.

 [f8]Il s’agit du concile d’Embrun qu’avait présidé le cardinal de Tencin. Le 20 novembre 1754, V* écrivait à d’Argental : « Je vous avouerai que je n’ai pas trouvé dans M.  le cardinal de Tencin les bontés que j’espérais de votre oncle. »

 [f9]Le 29 janvier, il écrit à la duchesse de Saxe-Gotha qu’il ne se laisserait pas « ramener » et qu’il ne retournerait pas en Prusse malgré ce qu’on lui écrivait.

 [f10]Le 11 février, il écrit à J.-R ; Tronchin, son banquier : « Je crains toujours qu’il n’ait pris envie à cette dame Dupleix qui est toujours montée sur un éléphant de monter sur le trône. Notre Compagnie des Indes se trouverait mal de cette équipée. ». On se plaignait des dépenses occasionnées par les conquêtes de Dupleix qui de mandait des renforts ; il fut rappelé ; son successeur, Godeheu, venait de signer un traité  avec les Anglais défavorable pour la  Compagnie française le 26 décembre 1754.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Fran%C3%A7ois_Dupleix

 

http://www.indiablognote.com/article-34189247.html

 

 

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