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31/10/2012

On gâte ses yeux, mon cher et ancien ami, en lisant, en buvant, et en faisant mieux

... En "faisant mieux", dites-vous mon cher Volti !

Je crains, ou plutôt non, je me réjouis que vous pensiez comme moi à ces ébats amoureux qui sont le miel de la vie et effectivement troublent la vue de la réalité, en l'embellissant heureusement .

Pour l'heure, je lis , je bois, et ...  je porte des lunettes .

Flou flou

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« A M. Claude-Etienne DARGET. 1

Aux Délices, 20 mai 1757.

On gâte ses yeux, mon cher et ancien ami, en lisant, en buvant, et en faisant mieux : voyez si vous n'êtes pas coupable de quelque excès dans ces trois belles opérations. Se frotter les yeux d'eau tiède en hiver, et d'eau fraîche en été est tout ce qu'il y a de mieux, frotter n'est pas le mot, c'est bassiner que je voulais dire, les remèdes les plus simples sont les meilleurs en tout genre.
Je vous assure que je suis bien fâché que ce ne soit pas vous qui achetiez la terre de M. de Boisy 2. Elle n'est qu'à une lieue de chez moi. Le château n'est pas si agréable que ma maison, il s'en faut beaucoup mais c'est une terre très-vivante, et mon petit domaine est très-ruinant; j'ai préféré dulce utili 3.
Eh bien, voilà donc comme on traite ce cher frère, à qui on dit des choses si tendres dans l'épître dédicatoire. Je ne sais plus où j'en suis sur tout cela. Il peut encore arriver malheur on peut avancer trop loin; des Cyrus peuvent trouver des Tomiris il ne faut qu'un coupe-gorge pour ruiner un grand joueur. J'enfile des proverbes comme Sancho Pança, mais c'est que je suis accoutumé aux Don Quichottes, voyez comme a fini Charles XII . Bienheureux qui vit fort loin de tous ces illustres et dangereux mortels . Figurez-vous que Patkul 4 a demeuré deux ans à quatre pas de chez moi donc il ne faut pas en sortir. Ce monde est un grand naufrage; sauve qui peut, c'est ce que je dis souvent.
Faites souvenir de moi Mme Dupin 5. Adieu, mon cher et ancien ami. 
Le Suisse VOLTAIRE. »

1  Ancien lecteur et secrétaire de Frédéric II de 1749 à 1756 ; voir : http://ub-dok.uni-trier.de/argens/pic/pers/Darget.php

2  La famille Budé possédait plusieurs propriétés près de Genève, dont Boisy et Fernex . C'est seulement la seconde qui n'est qu'à « une lieue » des Délices . Boisy est à Lausanne (Isaac de Budé est seigneur de Boisy, Fernex et Balayson ) .

3 Allusion à l'utile dulci d'Horace, Art poétique , vers 343 : http://tempsreel.nouvelobs.com/abc-lettres/proverbe-latin/omne-tulit-punctum-qui-miscuit-utile-dulci.html : la perfection c'est de réunir l'utile et l'agréable .

4  Johann Reinhold Patkul, en s'enfuyant de Suède s'était d'abord rendu en Suisse . Puis vers 1707, il fut roué par ordre de Charles XII pour haute trahison . Voir page 217 et suiv. : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113321/f220.image

Voir : http://en.wikipedia.org/wiki/Johann_Patkul ou : http://en.wikipedia.org/wiki/Johann_Patkul

 

Que m'importe comment Calvin avait l'âme ? La mienne est tranquille

... Et son avenir n'aura pas plus d'importance qu'un reflet sur une touche de mon clavier ou mon écran . 

 

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« A monsieur le ministre Jacob VERNES

chez monsieur son père

à Genève

[vers le 15 mai 1757]

Je reçois mon cher ministre, une relation de la victoire du roi de Prusse 1. Elle vient par Shafouze, n'est point signée, et je ne sais à qui attribuer cette galanterie . Il n'est point encore question dans cette relation de l'entrée du roi de Prusse dans Prague .

Il faut être bien désœuvré pour faire attention à des mercures . J'ai lu cette lettre . Elle est toute défigurée et toute tronquée . C'est ainsi qu'on en use d'ordinaire avec mes pauvres ouvrages . Comment aurais-je pu écrire que j'ai fait imprimer ici dans mon Histoire que Calvin avait une âme atroce puisque cela ne se trouve point dans mon Histoire ?2 Que m'importe comment Calvin avait l'âme ? La mienne est tranquille, méprise ces sottises et je vous aime . Je vous prie de détromper vos amis . »

1 Le 6 mai 1757, le roi de Prusse gagne, en Bohème, à Ziscaberg, près de Prague, une bataille sur les Autrichiens, commandés par le maréchal comte de Brown , sous les ordres du prince Charles de Lorraine. Voir aussi : http://www.1789-1815.com/1757.htm

 

30/10/2012

il vaut bien autant planter des arbres que faire des vers. Je n'adresse point d'Épitre à mon jardinier

... Qui au reste n'en a pas besoin ; elle resterait comme toute feuille d'hiver, morte .

Bâtir passe encor, mais planter à cet âge ...

... Enfants, vous vous agacerez les dents sur ses fruits

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« A M. de CIDEVILLE.

Aux Délices, 18 mai [1757].

J'ai admiré, mon cher et ancien ami, la bonté de votre âme, dans le compte que vous avez daigné me rendre des aventures de Adèle de Ponthieu1 mais je n'ai pas été moins surpris de la netteté de votre exposé dans un sujet si embrouillé. On ne peut mieux rapporter un mauvais procès, vous auriez été un excellent avocat général. J'ai tardé trop longtemps à vous remercier.
Je n'ai nulle envie de me mettre actuellement dans la foule de ceux qui donnent des pièces au public il est inutile d'envoyer son plat à ceux qu'on crève de bonne chère. Je ne veux présenter mes oiseaux du lac Léman que dans des temps de jeûne. Vous savez d'ailleurs qu'on n'est pas oisif pour être un campagnard, il vaut bien autant planter des arbres que faire des vers. Je n'adresse point d'Épitre à mon jardinier Antoine 2; mais j'ai assurément une plus jolie campagne que Boileau, et ce n'est point la fermière qui ordonne 3 nos soupers.
J'ai eu la curiosité autrefois de voir cette maison de Boileau cela avait l'air d'un fort vilain petit cabaret borgne aussi Despréaux s'en défit-il, et je me flatte que je garderai toujours mes Délices. J'en suis plus amoureux, plus la raison m'éclaire .4

Je n'ai guère vu ni un plus beau plain-pied ni des jardins plus agréables, et je ne crois pas que la vue du Bosphore soit si variée. J'aime à vous parler campagne, car, ou vous êtes actuellement à la vôtre 5, ou vous y allez. On dit que vous en avez fait un très-joli séjour; c'est dommage qu'il soit si éloigné de mon lac. Je me flatte que la santé de M. l'abbé du Resnel est raffermie, et que la vôtre n'a pas besoin de l'être. C'est là le point important, c'est le fondement de tout, et l'empire de la terre ne vaut pas un bon estomac. Je souffre ici bien moins qu'ailleurs, mais je digère presque aussi mal que si j'étais dans une cour ,sans cela, je serais trop heureux mais Mme Denis digère, et cela suffit, vous m'avouerez qu'elle en est bien digne, après avoir quitté Paris pour moi.
Bonsoir, mon cher et ancien ami. J'ai toujours oublié de vous demander si les trois académies, dont Fontenelle était le doyen, ont assisté à son convoi. Si elles n'ont pas fait cet honneur aux lettres et à elles-mêmes, je les déclare barbares. »

3 Voir l'Épître VI (de Boileau) à M. de Lamoignon, v. 37 : http://fr.wikisource.org/wiki/%C3%89pitre_VI_%28Boileau%29

et : http://www.cosmovisions.com/Lamoignon.htm

5 Launay, près de Rouen .

 

Je n'ai pas pas peint les docteurs assez ridicules, les hommes d’État assez méchants, et la nature humaine assez folle . Je me corrigerai

 ... Et il tiendra parole, fort heureusement .

Cependant qu'on ne se méprenne pas lorsqu'il s'adresse aux docteurs, ce ne sont pas là les médecins soignant les corps mais ces doctes théologiens qui veulent asservir les âmes par des affirmations trop souvent fumeuses .

Pour les hommes d'Etat et la nature humaine, il a raison et est en dessous de la réalité .

A propos d'Etat, voyez l'article "démocratie" : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-dictionnaire-philosophique-d-comme-democratie-111882244.html

 Et à propos de la folle nature humaine, voir l'article "prophètes" : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-dictionnaire-philosophique-p-comme-prophetes-111882156.html

 Catégorie handisport

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... j'écrirai sur les hommes moins qu'on n'a écrit sur les insectes

 

 

« A Jean LEVESQUE de BURIGNY

Aux Délices , 10 de mai [1757]

Je ne puis trop vous remercier monsieur, de votre présent 1. Vous vous associez à la gloire d’Érasme et de Grotius en écrivant si bien leur histoire . On lira plus que ce que vous dites d'eux que leurs ouvrages ; il y a mille anecdotes dans ces deux vies qui sont bien précieuses pour les gens de lettres . Ces deux hommes sont heureux d'être venus avant ce siècle ; il nous faut aujourd’hui quelque chose d'un peu plus fort . Ils sont venus au commencement du repas ; nous sommes ivres à présent : nous demandons du vin du Cap 2 et de l'eau des Barbades 3 .

J'espère vous présenter dans un an, si je vis, cette Histoire des mœurs dont vous avez souffert l'esquisse . Je n'ai pas pas peint les docteurs assez ridicules, les hommes d’État assez méchants, et la nature humaine assez folle . Je me corrigerai . Je dirai moins de vérités triviales et plus de vérités intéressantes . Je m'amuse à parcourir les petites-maisons de l'univers ; il y a peut-être de la folie à cela mais elle est instructive . L'histoire des dates , des généalogies, des villes prises et reprises, a son mérite mais l'histoire des mœurs vaut mieux à mon gré . En tout cas j'écrirai sur les hommes moins qu'on n'a écrit sur les insectes 4.

Je finis par reprendre l'histoire de Grotius et pour avoir un nouveau plaisir . Conservez-moi vos bontés monsieur, et soyez persuadé de la tendre estime de votre, etc.

L'ermite Voltaire »

4 Les Mémoires pour servir à l'Histoire des insectes, par Réaumur, sont en six volumes in-4°; l'édition in-4° de l'Essai sur les Mœurs ne forme que trois volumes.

 

 

29/10/2012

tandis qu'on se bat en Amérique et en Europe , sur l'Océan et sur la Méditerranée, vivez gaiement à Neuilly

 ... Ô membres de la famille Sarkozy !

 http://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_Sarkozy

 Cependant, Carla, je vous invite à voir que votre actuel époux semble se lasser de plus en plus vite de ses épouses : 14 ans pour la première, 12 pour la seconde . D'où je conclus que si vous tenez 10 ans vous resterez dans une fourchette de résistance prévisible . Nicolas suit la tradition instaurée par son propre père divorcé trois fois . Bon sang ne peut mentir !

 

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En date du 3/5/2012 : http://blogs.mediapart.fr/blog/joelmartin/170412/bilan-filme-du-quinquennat-bling-bling-one

 

 

« A Henri LAMBERT d'HERBIGNY, marquis de THIBOUVILLE

rue des Saints-Pères

fbg Saint Germain à Paris

8 mai [1757] aux Délices

Votre roman 1 mon cher Catilina fait les délices des Délices . Nous l'avons reçu contresigné Trudaine 2 et nous l'avons dévoré . Mme Denis bien plus propre que moi à détailler tout ce qui nous a fait plaisir . Les nièces entendent mieux que les oncles à rendre compte des sentiments . Elles ont des délicatesses que les vieux oncles n'ont pas . Elle vous écrirait vingt page si elle n’était pas un peu malade . Pour moi je m'imagine que vous viendriez faire un second roman aux Délices si vous n'étiez pas enchaîné à Neuilly . Vous verriez si les bords du lac Léman, tout Léman qu'il est ne valent pas bien ceux de la Seine . Au reste croyez que je n'ai pas plus d'envie de me mêler des affaires de votre théâtre que celles de la Bohême et j'espère que M. d'Argental secondera par sa sagesse mon goût pour le repos . Je n'ai été que trop livré au public et j'aime mieux m'amuser sans regret avec mes Suisses que de m'exposer à votre parterre . Il faut avoir l'esprit de son âge et finir tranquillement sa carrière . Jouissez des plaisirs de la vôtre et tandis qu'on se bat en Amérique et en Europe , sur l'Océan et sur la Méditerranée, vivez gaiement à Neuilly . Continuez à mettre dans vos ouvrages les agréments de votre vie . Les deux ermites des Délices s'intéressent à vos plaisirs, mais ma compagne vous le dira mieux que moi . 

V.»

2 Daniel-Charles de Trudaine, intendant des finances depuis 1734, mort au commencement de 1769. http://fr.wikipedia.org/wiki/Daniel-Charles_Trudaine

 

28/10/2012

ma principale vue est d'assurer huit mille livres de rente à ma nièce Mme Denis, veuve d'un officier au service de France, ... Je dois songer à elle plus qu'à moi

 ... Egoïste Voltaire ? Seuls ceux qui ne le connaissent pas peuvent médire ainsi . Je ne leur pardonne pas cette affirmation bien digne de journeaux à scandale qui sont la seule chose qu'ils soient capables de  suivre .

 

rente viagère.jpg

 

 

«  A Son Excellence Monsieur le baron Heinrich Anton von BECKERS

ministre d’État

et de conférence

à Manheim

[vers le 4 mai 1757]

Monsieur, je reconnais les bontés généreuses de son Altesse Électorale et la bienveillance de Votre Excellence dans la lettre dont vous m'honorez . J'ai souhaité de pouvoir placer mon bien sous la protection de votre auguste souverain et je n'ai d'autre regret que de n'y avoir pas mis ma personne .

Je vous prie monsieur, de vouloir bien lui présenter mes très humbles remerciements et de recevoir ceux que je vous dois . Vous m'ordonnez de vous parler avec confiance et vous prévenez mon coeur . Je vous avouerai donc monsieur que ma principale vue est d'assurer huit mille livres de rente à ma nièce Mme Denis, veuve d'un officier au service de France, laquelle demeure auprès de moi et qui prend soin de ma vieillesse infirme . Je dois songer à elle plus qu'à moi . Je me flatte que Votre Excellence voudra bien favoriser ces sentiments .

C'est pour elle principalement que je demande la permission de placer un capital . Son Altesse électorale daigne avoir la bonté de faire passer sur ma tête l'intérêt de ce capital à 10% en faveur de mon age qui est de soixante trois ans .

Ma nièce est âgée de quarante cinq ans . Votre Excellence ne trouverait-elle pas qu'un intérêt viager d’environ 6% accordé à ma nièce après ma mort serait proportionnel à son âge ? Le gouvernement de France donne 7% dans sa dernière loterie et rembourse le capital . J'abandonne le capital et je ne demande qu'autour de 6% pour la vie de ma nièce .

Si vous trouvez, monsieur, cette proposition acceptable, voici comme je la remplirais sous le bon plaisir de son Altesse Électorale .

J'aurais l'honneur, monsieur , de faire toucher à vos ordres cent trente mille livres argent de France par M. Tronchin banquier à Lyon , qui les ferait remettre suivant le commandement que je recevrais de vous .

Ces 130 000 livres tournois au denier de 6% ou environ produiraient à ma nièce une rente de 8 000 livres tournois sa vie durant, et puisque Son Altesse électorale veut bien m'accorder 10% pendant ma vie je jouirais jusqu'à ma mort de 13 000 livres tournois par année et ma nièce après moi ne jouirait que de 8 000 livres tournois de rente viagère qui s'éteindrait avec elle . C'est à peu près, monsieur, le traité que je fis avec Mgr le duc de Virtemberg lorsque j'étais à Berlin et que j'étais moins vieux de six ans 1.

J'insiste bien moins sur les proportions des âges que sur la magnanimité de Mgr l’Électeur, sur la grâce qu’il m’accorde, sur vos bontés monsieur, et sur ma reconnaissance . C’est à vous de me prescrire vos ordres .

Quant au payement de la rente je m'en remets aussi , monsieur, à votre volonté . Décidez de la somme et du payement . Il me sera égal de recevoir l'intérêt de mon capital par vos commissionnaires de Paris, de Strasbourg ou de Lyon , et vos arrangements seront ma règle . J'attends vos ordres pour vous faire remettre, monsieur, les 130 000 livres ou à Strasbourg ou à Paris ou à Manheim, si Manheim entre dans la correspondance de M. Tronchin . Vous ferez ensuite expédier le contrat .

Ce sera pour moi un lien de plus avec votre cour mais qui n'ajoutera rien aux sentiments respectueux avec lesquels j'ai l’honneur d'être

Monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire  »

 

J'ai été persécuté au-delà de mon mérite

... Ce qui dénote ici une grande modestie alliée à une grande rebellion voltairienne .

Je ne connais guère que la persécution fiscale qui ait dépassé mon mérite . Je plaide non coupable pour la dette de la nation !

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«  A monsieur le professeur Théodore Tronchin

[avril-mai 1757]

Ordonnez mon cher grand homme ce que je dois répondre à La Virotte 1. Vous essuyez une fois dans votre vie ce que j'ai essuyé quarante ans . J'ai été persécuté au-delà de mon mérite . Vous n'êtes pas assurément harcelé selon le vôtre . Si les médecins vous rendaient justice, ils vous tueraient , mais aussi tous les malades de la terre et tous les honnêtes gens combattraient pour vous .

V. »

1 La première attaque importante contre Tronchin sur le plan médical date d'avril 1757 .

Utrum ab hygieine sola repetenda sit morborum prophylaxis ? de Maximilien-Joseph Leys , du 14 avril 1757 . Le 31 mai 1757, V* dit que Tronchin a répondu par « une lettre au doyen de la faculté » et « les cures surprenantes qu'il fait tous les jours »

V* écrit à La Virotte : http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Anne_La_Virotte

Voir aussi page 112 : Titelblatt Diss - online - 28-10-09 - Digitale Bibliothek Braunschweig