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14/10/2012

Souvent lorsqu'un dieu vous accable, un autre vous porte secours [Saepe, premente deo, fert deus alter opem]

... Seulement "souvent" ! pas "toujours", il faudra bien nous en contenter .

Si Allah n'est plus capable de faire garder leur calme à ses fidèles (Mohammed étant un excellent boute-feu), voyons par exemple du côté de Vishnou (la paix, comme dit Pierre Dac) ou de Nanabozo le Grand Lapin (notre totem , comme dit Oumpa Pah ) .

Et pour les plus optimistes, le dieu Loto de la FDJ (Foire des Jobards) pour annuler les in/actions du dieu Pôle Emploi (tout aussi glacial que l'Arctique et l'Antarctique réunis )!

 

 

 

« A M. Jacques-Abram-Elie de BRENLES.

Jeudi, 10 mars [1757].

Saepe, premente deo, fert deus alter opem. 1
Mon cher philosophe, un prêtre nous manque pour l'orchestre profane 2 ; nous en avons un autre, M. d'Hermenches a autant de ressources que de zèle pour notre tripot. Mais Dieu se venge, Baioco 3 est enroué; Mme Denis ne peut pas parler. Cependant c'est pour demain, recommandez-nous à la miséricorde divine. Je vous remercie au nom de la bande joyeuse. Je ne suis guère joyeux, mais je me livre aux plaisirs des autres.
Post habui tamen illorum mea seria ludo. 4
Bonsoir, couple de sages.

 

V. »

 

1 Ovide., Tristes, lib. I, eleg. 1, v. 4. : Souvent lorsqu'un dieu vous accable, un autre vous porte secours .

 

2 Ce sont deux pasteurs violonistes qui jouent pour l'opera buffa .

 

3 Il s'agit d'un personnage du Joueur, pièce de Biancolelleli et Romagnesi . Voir : http://books.google.fr/books?id=fJWAvt_fEk0C&pg=PP16&...

 

4 Virgile., Eglogues. VII, v. 17 : Cependant j'ai fait passer mes graves soucis après leurs amusements .

 

13/10/2012

l'illustre brigand Charlemagne, surnommé le saint, jusqu'à nos ridicules jours

... Me fait invinciblement penser à un autre Charles qui est loin d'être magne, -plus près du diable que de la sainteté,- puisque qu'il n'est que Pasqua magna os, se réclamant disciple d'un magna Charles de Gaulle .

Autre temps, autres brigands, nos "ridicules jours " en voient naître quotidiennement, et le sexe dit faible apporte son lot dans cette abondante confrèrie : http://www.leparisien.fr/faits-divers/blanchiment-d-argent-de-la-drogue-l-ump-denonce-la-permissivite-de-la-gauche-13-10-2012-2230301.php

 PS : M. Philippe Goujon, dit Fifi Menu-Fretin, notable (UMP) mais insignifiant, se ridiculise par son analyse des faits . Qu'on le rejette à la Seine !

 Pas fleurie, mais à un poil du ridicule c'est sûr !

 (il est surnommé Tête de Bretzel ! )

a un poil du ridicule.jpg

 

 

« A M. Sébastien Dupont
avocat.

A Monrion, près de Lausanne, 10 mars [1757].

Mon cher ami, les Cramer ont dû vous envoyer cette esquisse des sottises et des atrocités humaines depuis l'illustre brigand Charlemagne, surnommé le saint, jusqu'à nos ridicules jours. Plus je lis et plus je vois les hommes, plus je regrette votre société. Je vis pourtant dans le pays le plus libre et le plus tranquille de la terre, et où il y a de l'esprit et des talents. Si je vous disais qu'à Lausanne, nous avons joué Zaïre mieux qu'à la Comédie de Paris; que nous jouons aujourd'hui l'Enfant prodigue; que, dans peu de jours, nous représentons une pièce nouvelle 1 que nous avons un très-joli théâtre 2; que notre société chante des opéras-buffa après la grande pièce , qu'on donne des rafraîchissements à tous les spectateurs; qu'ensuite on fait des soupers excellents, me croiriez-vous? Cela n'est pas d'usage à Colmar; mais en récompense vous avez des jésuites et des capucins. Soyez bien sûr que je vous regrette au milieu de tous nos plaisirs ils étaient faits pour vous. Voulez-vous bien avoir la bonté de demander pour moi au libraire Schœpflin deux exemplaires des Annales de l'Empire ? Je vous serai très-obligé. Il n'aurait qu'à les faire remettre au coche à mon adresse, à Lausanne. Je lui en payerai le prix, ou je lui enverrai l'Essai sur l'Histoire générale, à son choix. Je vous serai très-obligé.
Mille respects, je vous en prie, à monsieur le premier président 3 et à madame la première. Mme Denis [et moi], nous vous regrettons également; nous vous aimerons toujours. Nous en disons autant à Mme Dupont. »

1 Fatime, nouveau nom de Zulime qui a été remaniée . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-zulime---avertissement-81729398.html

2 C'est-à-dire à Mon-Repos, à l'une des extrémités de Lausanne, sur la route de Vevai. Mon-Repos ou Mont-Repos, qui appartenait alors à la marquise de Gentil, a appartenu depuis à un ancien agent de change de Paris, M. Perdonnet, né à Vevai, qui en avait fait un séjour enchanteur. (CL.)Voir : http://www.lausanne.ch/view.asp?docId=22756&domId=63038&language=F

3 Christophe de Klinglin, frère de Mme la comtesse de Lutzelbourg, fils de François-Christophe-Honoré de Klinglin (ancien prêteur royal à Strasbourg ). Voir : http://books.google.fr/books?id=7RJAAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

 

12/10/2012

Je sais seulement que les Anglais ont la tête bien dure, ou plutôt le coeur

... Ainsi que pourront vous le confirmer Jeanne d'Arc, de Gaulle et François Hollande .

 http://www.heresie.fr/thievicz/2012/01/

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« A Madame Marie-Ursule de KLINGLIN,comtesse de LUTZELBOURG.
A Monrion, près de Lausanne, 8 mars [1757].

J'ai été malade, madame, et j'ai perdu mon correspondant 1 qui me mandait bien des nouvelles que j'avais l'honneur de vous envoyer. Je retombe dans mon néant. Je ne sais plus si les troupes marchent ou non; si mon pauvre amiral Byng a eu la tète cassée. Je sais seulement que les Anglais ont la tête bien dure, ou plutôt le coeur que l'Allemagne va être bouleversée que Paris est bien triste; que l'argent est bien rare, et que cette vie n'est pas semée de roses. La chèvre 2 n'a remporté de Paris que le mauvais quolibet Attendez-moi sous l'orme 3. Portez-vous bien, madame; vivez avec votre digne amie 4; méprisez ce malheureux monde comme il le mérite; conservez-moi vos bontés. »

2 Surnom du comte d'Argenson : voir lettre à Cideville du 9 février 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/30/l-histoire-ce-n-est-apres-tout-qu-un-ramas-de-tracasseries-q.html

3 Jeu de mot qui signifie « je n'ai pas l'intention de venir vous rechercher » et allusion à la propriété du comte .

4 Mme de Brumath .

 

tout ce qui est nouveau rebute le ministère

 ... Car depuis des temps immémoriaux la noble (sic) profession de fonctionnaire de l'Etat campe sur un certain nombre d'avantages acquis (à plus ou moins juste titre, mais c'est une autre histoire) et ronronne souvent, doucement , renaclant à appliquer de nouvelles manières de travailler, pantouflant sans remord, freinant par inertie et gardant un oeil sur l'horloge l'autre sur la porte de sortie . Et dire qu'il faut passer par eux, par leurs paperasses innombrables autant que souvent -trop souvent- inutiles-, leurs "je ne sais pas", leurs "revenez quand ...", etc. La nouveauté fait peur, d'accord, mais évoluer à la vitesse des diligences semble être leur apanage : pas trop vite le matin ,doucement ensuite .

Et sans transition, pour se changer les idées : http://www.buffon.cnrs.fr/ice/ice_page_detail.php?lang=fr&type=text&bdd=buffon&table=buffon_hn&typeofbookDes=hn&bookId=17&pageChapter=Le+petit+Tetras+ou+Coq+de+bruy%E8re+%E0+queue+fourchue.&pageOrder=217&facsimile=off&search=no&num=&nav=1

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« A Madame Marie-Elisabeth de DOMPIERRE de FONTAINE,

à Paris.

A Monrion, 6 mars [1757]

Le bonhomme Lusignan dit les choses les plus tendres à Mme de Fontaine et consorts; il est devenu à présent le bonhomme Euphémon dans l'Enfant prodigue c'est un vieillard qui aime toujours la bonne compagnie; jugez s'il vous chérit.
Je suis impatient de savoir si votre aimable secrétaire 1 est enfin venu à bout, avec M. de Paulmy, d'une affaire qui était si difficile avec M. d'Argenson 2. Il est arrivé souvent qu'on a été négligé par ceux à qui on était attaché, et qu'on réussit auprès de ceux dont on devait moins attendre. Je m'intéresse aussi aux petits chariots: c'est une chose qui certainement peut produire de grands avantages; mais comment faire de tels préparatifs secrètement ? tout ce qui est nouveau rebute le ministère; et cette invention nouvelle devient inutile dès qu'elle est sue.
Est-il bien sûr enfin qu'on a fait partir cinquante mille hommes, qu'on va faire une guerre très-vive au dehors, et que les affaires s'accommodent au dedans? Pour nous, pauvres Suisses, nous ne songeons qu'à des plaisirs tranquilles. On croit chez les badauds de Paris que toute la Suisse est un pays sauvage on serait bien étonné si on voyait jouer Zaïre à Lausanne mieux qu'on ne la joue à Paris; on serait plus surpris encore de voir deux cents spectateurs aussi bons juges qu'il y en ait en Europe. Il y a dans mon petit pays romand, car c'est son nom, beaucoup d'esprit, beaucoup de raison, point de cabales, point d'intrigues pour persécuter ceux qui rendent service aux belles-lettres. Nous sommes libres, et nous n'abusons point de notre liberté, les tribunaux ne cessent point de rendre justice; il n'y a ni margouillistes, ni convulsionnaires, ni de Robert-François Damiens.
Notre climat vaut mieux que le vôtre; nous avons plus longtemps de beaux jours; il n'y a que de très-méchant vin autour de Paris, et nos coteaux en produisent d'excellent nous avons mangé, l'automne et l'hiver, des gelinotes et des grianneaux 3 que vous ne connaissez guère. Cependant, ma chère nièce, je vous regrette de tout mon cœur; portez-vous bien, et aimez-moi. »

2 On ne connait pas le sujet de cette affaire avec certitude . Clogenson pense qu'il pourrait s'agir de l'élection, qui n'eut pas lieu, de V* à l'Académie des sciences ou des inscriptions .

3 Terme romand pour désigner le petit coq de bruyère à queue fourchue ; c'est le plus ancien exemple connu de l'utilisation de ce mot romand .

 

11/10/2012

si ce n'est pas jeudi qu'on prêche, ce sera assurément cette semaine

... Et j'ai intérêt à me dépécher, car avec la semaine de trente cinq heures, il ne me reste que peu de temps pour vous apporter la bonne parole .

Allez ! j'appelle un copain à l'aide, il est un peu fâché avec les liaisons (mal-t-à-propos), mais par contre il apprécie le wihsky, ce qui peu compenser , à mes yeux en tout cas .

http://www.jukebo.fr/eddy-mitchell/clip,pas-de-boogie-woogie,vlmsz.html

 

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 Ceci est un boogie woogie et non une partie carrée, bande de malotrus !

 

 

« A M. Jacques-Abram-Elie-Daniel de BRENLES.

Ce dimanche [6 mars 1757].

On prétend que monsieur votre beau-frère 1, le prêtre, voudrait voir une pièce tirée du Nouveau Testament. Nous prêchons peut-être l'Enfant prodigue jeudi, après quoi on a pour le dessert un opéra-buffa 2. Prenez vos mesures là-dessus, mon cher philosophe si ce n'est pas jeudi qu'on prêche, ce sera assurément cette semaine. Bonsoir je vous serai attaché, à vous et à la philosophe votre compagne, toutes les semaines de ma vie.

V. »

1 La femme de Clavel , Étiennette Chavannes avait trois frères pasteurs : Emmanuel-Louis (1715-1800), Alexandre-César (1731-1800), François (1727-1803)

 

le vent du nord, mon respect pour les housards, et les beaux secours qu'un voyageur trouve en Pologne, ont détruit ma chimère

... Brrrr !! Le vent du Ch'nord !

http://www.deezer.com/track/2297048 

... Re Brrr !! avec un housard de hasard :

http://www.deezer.com/track/14443736

...Au secours !! vive la fuite ! avec le plombier polonais, and Co ! http://www.challenges.fr/economie/20121011.CHA1911/l-education-nationale-va-t-elle-recruter-des-professeurs-roumains-dans-les-colleges-et-lycees.html

 

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« A Madame Sophie-Frédérique-Wilhelmine de Prusse, margravine de Baireuth

A Monrion, 5 mars 1757.

Madame, que Votre Altesse royale daigne me conserver ses bontés; que Dieu la préserve des Russes, et moi chétif des glaces de Pétersbourg! J'ai été tenté, un jour qu'il faisait un beau soleil, d'aller voir, l'été prochain, cette capitale d'un empire nouveau dont on veut que j'écrive l'histoire. Je me disais: J'irai à Baireuth me mettre aux pieds de ma protectrice, j'aurai des passe-ports du roi son frère, que je devrai à la protection de sa bienfaisante sœur. Mais le vent du nord, mon respect pour les housards, et les beaux secours qu'un voyageur trouve en Pologne, ont détruit ma chimère, et je me suis réduit à jouer le bonhomme Lusignan dans Zaïre, devant une grave assemblée suisse. Notre troupe, en vérité, n'aurait pas été indigne de paraître devant Votre Altesse royale.
Il y a, madame, une fille d'esprit à Genève, qui chante à peu près comme MIle Astrua 1, et qui est surtout inimitable dans les opéras-buffa. Ce n'est pas qu'on joue des opéras à Genève on n'y chante que des psaumes. J'ai vu autrefois Votre Altesse royale dans le goût de s'attacher une personne d'esprit et à talents. Cette demoiselle, très-bien née, serait plus faite pour la cour de Baireuth que pour Genève. Mais il ne faut pas parler d'amusements quand tout se prépare pour une guerre si sérieuse. La cour de Versailles vient de créer huit maréchaux de France, et cinquante mille hommes défilent actuellement pour la Flandre. Du moins les maréchaux des logis sont déjà partis. Le roi votre frère sera à portée de faire de plus grandes choses qu'il n'en a fait encore. De là il retournera à la philosophie, pour laquelle il est né aussi bien que pour l'héroïsme, et il se souviendra d'un homme qui avait quitté pour lui sa patrie. Il ne sait pas combien j'étais attaché à sa personne. Votre chambellan 2, madame, qui revient d'Italie, sait qu'on peut vivre heureux dans ma petite retraite auprès de Genève, appelée les Délices; mais il sait aussi qu'un homme qui a fait sa cour à Votre Altesse royale ne peut vivre heureux ailleurs. Qu'elle me permette de faire mille vœux pour sa santé la nature lui a donné tout le reste. Mais à quoi servent la beauté, la grandeur, l'esprit et les grâces, quand le corps souffre ?
Que Son Altesse royale et monseigneur agréent le profond respect et les ferventes prières de
Frère Voltaire.3 »

1 Jeanne Astrua ou Astroa, née à Turin en 1725, cantatrice dont parle Collini dans Mon Séjour chez Voltaire ; elle mourra en 1758 . V* parle d'elle dans sa lettre du 22 août 1750 à Mme Denis : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/08/22/l...

et du 26 décembre 1750 : page 217 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113533/f220.image....

et fin 1751 au comte Algarotti : page 326 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113533/f329.image....

2 Le marquis Alexandre d'Adhémar de Monteil de Brunier , ami de Voltaire, chambellan à partir de 1752 de la margravine de Bayreuth .

3 V* appelle la margravine « soeur Guillemette » .

 

10/10/2012

embarrassée peut-être entre le danger de prendre un parti et celui de n'en prendre aucun ?

... Telles semblent être la France, et bien d'autres nations, en ce moment . Comment s'engager, ou se dégager, de conflits plus ou moins lointains sans envenimer la situation  ? Toujours est-il qu'il ne faut pas prendre pour modèles la Russie, la Chine ou les USA, pour ne citer que les plus gros .

Idées brumeuses

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« A Madame Louise Dorothée Von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

A Monrion, près de Lausanne, 5 mars [1757].

Madame,

 

Quoi Votre Altesse sérénissime a la bonté de s'excuser de ne m'avoir pas honoré assez tôt d'une de ses lettres ! Elle sent de quel prix elles sont pour moi. Mais est-il possible qu'elle daigne être occupée de mon attachement pour elle, et du respectueux, du tendre intérêt que je prends à sa prospérité, tandis qu'elle se trouve au milieu des alarmes publiques et particulières, entourée d'armées, et embarrassée peut-être entre le danger de prendre un parti et celui de n'en prendre aucun? Sa sagesse et celle de monseigneur le duc me rassurent contre les craintes que m'inspire la situation violente de l'Allemagne il se peut même, madame, que vos États trouvent quelque avantage dans le besoin que les deux partis auront des denrées de votre territoire. Les princes sages et modérés gagnent quelquefois au malheur de leurs voisins.
Je n'ai point ici la lettre du roi de Prusse 1 elle est dans ma retraite, auprès de Genève. Je passe tous les hivers auprès de Lausanne, ne pouvant être assez heureux pour les passer à vos pieds, et ne pouvant quitter une nièce qui s'est sacrifiée pour moi, et qui a quelque raison de n'oser voyager en Allemagne 2. J'ai perdu, madame, le correspondant 3 qui me fournissait les nouvelles dont je faisais part à Votre Altesse sérénissime; il est parti avant l'armée que la France envoie en Allemagne.
Puisse cette armée contribuer à établir un nouveau traité de Westphalie, qui assure la paix et la liberté, le plus précieux de tous les biens . Mais qui peut savoir ce qui résultera de tous ces grands mouvements ? On prétend que le roi de Pologne a contre lui un violent parti dans la Pologne même, et que les Turcs pourraient bien empêcher les Russes de se mêler des affaires de l'Allemagne. Le comte d'Éstrées vient d'être fait maréchal de France, avec sept autres. Le scélérat Damiens n'est pas encore jugé. Les malheurs de la Saxe produisent des banqueroutes dans toute l'Europe j'en ai essuyé une violente, les petits souffrent des querelles des grands. Recevez, madame, mon profond respect, et pardonnez au papier. »

1 « Une lettre toute pleine de bontés » comme il écrivit à Cideville le 9 février 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/30/l-histoire-ce-n-est-apres-tout-qu-un-ramas-de-tracasseries-q.html

2 Allusion aux « avanies de Francfort » lorsque V* et Mme Denis revenaient en France après le séjour prussien de V* .

3 Le comte d'Argenson tombé en disgrâce et retiré en province .