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04/10/2012

est-il juste qu'il n'ait pas de quoi vivre, quand les plus mauvais acteurs ont une part entière ?

 ... A l'heure où commence Masterchef ...

 

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“A M. le maréchal duc de RICHELIEU.

19 février [1757].

Oui, sans doute, mon héros, le secrétaire d'État de la république de Platon 1 aurait ri et dit quelques bons mots, car il en disait mais tâchez de n'en pas dire.
Votre lettre sur ce pauvre amiral Byng lui a valu du moins quatre voix favorables, quoique la pluralité l'ait condamné à la mort 2. Il se passe dans tous les États des scènes singulières, et aucune ne vous surprend.
Je vous attends toujours, ou dans le conseil, ou à la tête d'une armée. Si les services et la capacité donnent les places sous un monarque éclairé, vous avez assurément plus de droits que personne. Mais quelque place que vous ajoutiez à celles que vous occupez, il y en a une que les rois ne peuvent ni donner ni ôter, .c'est celle de la gloire. Jouissez de ce beau poste, il est à l'abri de la fortune.
Je vous assure, monseigneur, que vous prêchez à un converti quand vous me conseillez de ne me rendre ni aux coquetteries du roi de Prusse ni aux bontés de l'impératrice de Russie 3. Je préfère ma retraite à tout, et cette retraite est d'ailleurs absolument nécessaire à un malade qui tient à peine à la vie.
Permettez que je vous envoie ce qu'on m'écrit sur Lekain. S'il a tant de talents, s'il sert bien, est-il juste qu'il n'ait pas de quoi vivre, quand les plus mauvais acteurs ont une part entière ? C'est là l'image de ce monde. Puisque vous daignez descendre à ces petits objets, mettez-y la justice de votre cœur, et protégez les talents.
Mme Denis et le Suisse V. vous présentent leurs plus tendres respects.”

1Le marquis d'Argenson ainsi surnommé par Richelieu : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_Louis_de_Voyer_de_Paulmy_d'Argenson

 

02/10/2012

Les honnêtes gens, par parenthèse, devraient me remercier d'avoir tant crié toute ma vie contre le fanatisme mais les cours sont quelquefois ingrates

... Je ne suis ici qu'un modeste écho de la voix de Voltaire, et me remerciera qui veut . Que la lutte contre le fanatisme ne soit qu'un pis aller quand la tolérance n'est plus .

 

 Et pour mieux connaitre Voltaire et Emilie du Châtelet, -première scientifique féminine- qui compta énormément dans le vie du philosophe, il est intéressant et urgent de  diffuser ce qui suit ,encore et encore , n'y manquez pas .
http://fonds-voltaire.org/index.php/patrimoine/cirey

 

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“A madame Marie-Elisabeth de FONTAINE,

à Paris.

A Monrion, 19 février [1757].

Qu'est-ce que c'est donc, ma chère nièce, qu'une petite secte de la canaille, nommée la secte des margouillistes 1, nom qu'on devrait donner à toutes les sectes? On dit que ces misérables fanatiques, nés des convulsionnaires, et petits-fils des jansénistes, sont ceux qui ont mis, non pas le couteau, mais le canif à la main de ce monstre insensé de Damiens; que ce sont eux qui envoient du poison au dauphin dans une lettre, et qui affichent des placards le tout pour la plus grande gloire de Dieu. Les honnêtes gens, par parenthèse, devraient me remercier d'avoir tant crié toute ma vie contre le fanatisme mais les cours sont quelquefois ingrates.
Vous savez les coquetteries que me fait le roi de Prusse, et que la czarine m'appelle à Pétersbourg. Vous savez aussi qu'aucune cour ne me tente plus, et que je dois préférer la solidité de mon bonheur dans ma retraite à toutes les illusions. Si j'en voulais sortir, ce ne serait que pour vous; ma santé exige de la solitude je m'affaiblis tous les jours.
J'ai fait un effort pour jouer Lusignan; votre sœur a été admirable dans Zaïre; nous avions un très-beau et très-bon Orosmane, un Nérestan excellent, un joli théâtre, une assemblée qui fondait en larmes; et c'est en Suisse que tout cela se trouve, tandis que vous avez à Paris des margouillistes. Je vous ai bien regrettée; mais c'est ce qui m'arrive tous les jours.
Ayez grand soin de votre malheureuse santé conservez-vous, aimez-moi. Mille tendres compliments à fils, à frère, à secrétaire 2. Adieu, ma très-chère nièce; votre sœur ne vous écrit point aujourd'hui elle apprend un rôle. Nous ne vous parlons que de plaisir instruisez-nous des sottises de Paris.”

1 Ce mot formé sur margouillis, boue, ordure, ne semble pas avoir été inventé par V* ; voir Histoire des sectes religieuses de Henri-Baptiste Grégoire .http://search.ugent.be/meercat/x/bkt01?q=900000111294

2 Le marquis de Florian, qui épousa Mme de Fontaine en 1762.

 

C'est le sort de bien des talents de ne recueillir que des traverses au lieu de récompenses

... Vient de me souffler Karabatic !

Plus fort sur un terrain de hand que dans le domaine de l'arnaque, il faut l'avouer . Trop nul ! mais, bon, il est loin de toucher les salaires de dingue de footeux achetés par des Qataris qui restent fidèles au trafic d'esclaves ancestral . Seuls les prix changent !

" La prince il parle pas à toi !! "

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Ce sont tous des saints auréolés doublement, -on ne saurait être trop prudent ni trop modeste en matière de sainteté-, signe d'une évidente supériorité sur les saints chrétiens . Juste une petite remarque : leurs nimbes me semblent directement tirés d'une mare de pétrole . Me trompè-je ?

 

 

“A M. Charles Palissot de Montenoy.

A Monrion, 16 février [1757].

Ce que vous me mandez, monsieur, du grand acteur Lekain, m'afflige et ne me surprend pas. C'est le sort de bien des talents de ne recueillir que des traverses au lieu de récompenses. Si vous le voyez, je vous prie de lui dire que j'ai écrit à M. le maréchal de Richelieu, pour lui faire obtenir un congé à Pâques. Mais on m'a répondu qu'il n'était pas possible de lui donner ce congé cette année, puisqu'il en avait pris un de lui-même l'année passée. J'aimerais bien mieux qu'on augmentât sa part que de lui donner un congé. J'écrirai, j'insisterai; mais la recommandation d'un Suisse n'a pas grand pouvoir à Versailles.
Je ne sais où est actuellement votre ami M. Patu, que je possédai huit jours dans mon ermitage, avant qu'il allât en Italie. J'avais chez moi alors une de mes nièces 1 qui commençait à être bien malade, et qui peut-être n'eut pas pour lui toutes les attentions qu'elle aurait eues si elle avait moins souffert. J'ai peur que ce petit contre-temps ne lui ait déplu. J'en serais très-faché je l'aime beaucoup, et je sens tout son mérite. Si vous lui écrivez, je vous prie de l'assurer de tous mes sentiments.
Vous me feriez beaucoup de plaisir, monsieur, de présenter mes respects à M. le duc d'Ayen, et à Mme la comtesse de La Marck 2. Ce sont leurs suffrages qui font ma consolation dans les maux qui m'affligent. Je ne vis plus pour les sensations agréables, mais le plaisir de leur plaire me tiendra lieu de tous les autres.
Comptez, monsieur, sur le sentiment d'une amitié véritable de ma part.”

1 Mme Marie-Elisabeth de Fontaine, soeur de Mme Denis .

 

01/10/2012

Non-seulement vous pardonnez aux fautes de cet ouvrage, mais vous avez la bonté de m'avertir de celles qui vous ont frappé. Je reconnais à ce bon office les sentiments de votre cœur

... Aussi, je fais appel à mes lecteurs pour qu'ils aient la même bonté que M. de Burigny .

 A vot' bon coeur, m'sieur dame !

 

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“A M. Jean LÉVESQUE DE BURIGNY 1

A Monrion, 24 février [1757].

L'esprit dans lequel j'ai écrit, monsieur, ce faible Essai sur l'Histoire générale, a pu trouver grâce devant vous et devant quelques philosophes de vos amis. Non-seulement vous pardonnez aux fautes de cet ouvrage, mais vous avez la bonté de m'avertir de celles qui vous ont frappé. Je reconnais à ce bon office les sentiments de votre cœur, et le frère de ceux qui m'ont toujours honoré de leur amitié. Recevez, monsieur, mes sincères et tendres remerciements.

 Je passe l'hiver auprès de Lausanne, où je n'ai point mes livres le peu que j'en ai pu conserver est à mon petit ermitage des Délices ainsi je n'ai aucun secours pour vérifier les dates. Il se peut que l'impératrice Constance fût fille du roi de Sicile Roger; mais il me semble que ce Roger vivait en 1101 2, et Henri VI, mari de Constance, en 1195. Il l'épousa, je crois, en 1186. Cette Constance avait des amants longtemps après cette époque. Il est bien difficile qu'elle soit fille de Roger je crois me souvenir que plusieurs annalistes la font fille de Guillaume je consulterai mes Capitulaires, et surtout Giannone 3, quoiqu'il ne soit pas toujours exact.
Le cardinal Polus 4 pourrait bien avoir écrit la lettre à Léon X, longtemps avant d'être cardinal. C'est de milord Bolingbroke que je tiens l'anecdote de cette lettre; il en a parlé souvent à M. de Pouilly votre frère, et à moi.
Adrien IV, au lieu d'Alexandre III, est une inadvertance 5 dans le cours de l'ouvrage, je dis toujours que c'est Alexandre III qui imposa une pénitence à Henri II, roi d'Angleterre, pour le meurtre de Thomas Becket. Je ne manquerai pas de rectifier ces erreurs, et j'oublierai encore moins l'obligation que je vous ai. Il y en a quelques autres encore que je corrige dans la nouvelle édition que font actuellement les frères Cramer. Ils m'ont arraché cet ouvrage, que j'aurais dû garder longtemps avant de le laisser exposé aux yeux du public mais puisqu'il a trouvé grâce devant les vôtres, je ne peux me repentir.
J'ai l'honneur d'être, avec toute l'estime et la reconnaissance que je vous dois, monsieur, votre, etc.”

3 Pierre Giannone, historien napolitain, dont l'ouvrage fut brûlé à Rome en 1726. Il est mort en 1758, après vingt-deux ans de détention, âgé de soixante-douze ans. Il écrivit : Dell' istoria civile del regno di Napoli libri XL, Naples 1723 qui vient de paraître dans une nouvelle édition (1753) . V* a peut-être utilisé la traduction par Jean Bedevolle ou Desmonceaux de Villeneuve sous le titre Histoire civile du royaume de Naples ; voir : http://books.google.fr/books?id=YUqAKJnCf2MC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

4   Reginald Pole ; voir Essai sur les mœurs : tome XII . La lettre ne parut pas dans Epistolarium Reginaldi Poli …, 1744-1757.Voir aussi http://www.histoirechretienne.org/MA-Histoire_Reformation_Calvin_8.htm, livre 15, chap. 1

5   Cette erreur au chapitre XLVIII fut bien corrigée . http://fr.wikisource.org/wiki/Essai_sur_les_m%C5%93urs/Chapitre_48