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10/11/2013

allez vous faire f... avec votre Paris, je ne l'aime point, je ne l'ai jamais aimé

 ...  Bon , c'est dit ! je ne le répèterai pas cent fois car il y a des choses nettement plus importantes .

Je me dois tout d'abord de vous informer sur l'actualité : Nouveau miracle à Lourdes 

Les baptisés (premiers chrétiens qui s'ignoraient ) ont commencé à célèbrer Jésus Christ , le dimanche , -plutôt que d'aller au bistrot, au foot ou brûler des portiques éco-taxes,- alors qu'il était encore enfant, si j'en crois les écritures . Trop fort ces catholiques ! Pour preuve de ce que j'avance, l'homélie de ce jour à Lourdes faite par Mgr Georges Pontier qui emporté par son élan lyrique, sinon poétique, assène cette énorme coïonnerie, digne d'un politicien en mal d'élection .

Si « le Père prépare le  repas du Ressuscité » comme l'évêque prépare son homélie, il y a du souci à se faire, au moins pour l'assaisonnement ; les à-peu-près des mesures ne me rassurant pas du tout , je préfère rester en république plutôt qu'aller en son royaume .

Le Christ est peut-être un soleil levant, mais aujourd'hui l'évêque n'est pas une lumière du sud, il a oublié de mettre de l'eau dans son pastis et veut nous faire croire que  la sardine  bouche le Vieux-Port !

 « Témoigner de notre foi en Christ Ressuscité, par la manière même de vivre notre vie, nos épreuves, nos joies, nos engagements, les moments où la mort menace et frappe. Faisons-le de manière fidèle le dimanche, ce jour où depuis plus de 2000 ans, les Baptisés se rassemblent pour fêter le Christ, soleil levant, vainqueur du péché et de la mort, pour participer au repas du Ressuscité, signe de celui que le Père prépare en son Royaume ! »

Prédicateur : évêque de Marseille  Monseigneur Georges Pontier
Références bibliques : 2 M 7, 1-2.9-14 ; Ps 16 ; 2 Th 2, 16-3,5 ; Lc 20, 27-38
Paroisse :
Basilique Notre-Dame du Rosaire
Ville :
Lourdes »
Pour les amateurs de textes hautement édifiants : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Homelies/Temps-Ord...

 Reste une lueur d'espoir, fantôme du bonheur

 DSCF0467 lueur d espoir fantôme.png

 

 

 

« A Jean-Baptiste-Nicolas Formont

[vers le 3 octobre 1758]

Mon cher philosophe , votre souvenir m'enchante ; vous êtes un gros et gras épicurien de Paris, et moi un maigre épicurien du lac de Genève . Il est bon que les frères se donnent quelquefois signe de vie . Mme du Deffand est plus philosophe que nous deux puisqu'elle supporte si constamment la privation de la vue et qu'elle prend la vie en patience . Je m'intéresse tendrement, non pas à son bonheur, car ce fantôme n'existe pas, mais à toutes les consolations dont elle jouit, à tous les agréments de son esprit, au charme de sa société délicieuse . Je voudrais bien en jouir, sans doute, de cette société délicieuse, j'entends de la vôtre et de la sienne, mais allez vous faire f... avec votre Paris, je ne l'aime point, je ne l'ai jamais aimé . Je suis cacochyme ; il me faut des jardins , il me faut une maison agréable dont je ne sorte guère, et où l'on vienne . J'ai trouvé tout cela, j'ai trouvé les plaisirs de la ville et de la campagne réunis, et surtout la plus grande indépendance . Je ne connais pas d'état préférable au mien . Il y aurait de la folie à vouloir en changer . Je ne sais si j'aurai cette folie, mais au moins c'est un mal dont je ne suis pas attaqué à présent, malgré toutes vos grâces . Je ne regrette ni Iphigénie en Crimée 1 , ni Hypermnestre 2. Je crains seulement plus encore pour la perte des fonds publics que pour celle des talents . La compagnie des Indes, le commerce, la marine me paraissent encore plus en décadence que le bon goût . Jamais on n'a tant fait de livres sur la guerre et jamais nos armes n'ont été plus malheureuses . J'ai trente volumes sur le commerce, et il dépérit . Ni les livres sur l'esprit et sur la matière, ni les arrêts du conseil sur ces livres ne remédieront à tant de maux .

Que dites vous de la défaite de mes Russes ? C'est bien pis qu'à Narva 3 ; tout est mort ou blessé ou pris . Il y a eu trois batailles consécutives . Les Prussiens n'ont eu que trois mille hommes de tués, mais ils ont dix mille blessés au moins . Si le comte de Daun tombait sur eux dans ces circonstances, peut-être ferait-il aux Prussiens ce que ceux-ci ont fait aux Russes . Il y a une tragédie anglaise dans laquelle le souffleur vient annoncer à la fin que tous les acteurs de la pièce ont été tués 4 ; cette cruelle guerre pourra bien finir de même .

N[ota] qu'il n'est pas vrai qu'on ait battu trois fois les Russes, comme on le dit, c'est bien assez d'une .

Présentez je vous prie, mes très tendres respects à Mme du Deffand et souvenez-vous quelquefois du vieux Suisse V. qui vous aimera toujours . »

1De Claude Guymond de La Touche jouée avec un grand succès à partir du 4 juin 1757 ; voir lettre du 5 janvier 1758 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/13/ils-me-donnent-quelquefois-des-articles-peu-interessants-a-f.html

2Tragédie de Antoine Marin Le Mierre dont Thieriot entretenait V* dans sa lettre du 12 septembre 1758 : « On représente aux Français une noire tragédie d'Hypermnestre […] qui a remporté quatre fois le prix de l'Académie . Il me semble qu'elle a le premier sort heureux d'Iphigénie en Tauride pour la représentation, mais je crains qu'à la lecture elle ne soit pas distinguée de l'autre . Je ne l'ai point encore vue mais je l'ai entendue . La versification m'en a paru médiocre en général et la pièce m'a surpris et ne m'a point touché . » La pièce fut représentée le 31 août 1758 et eut douze représentations ; elle fut reprise plusieurs fois et demeura l'une des tragédies les plus populaires de son époque . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Marin_Lemierre

3 Que Pierre le Grand assiégeait et que Charles XII dégagea vigoureusement en 1700 .

4 C'est Frédéric II qui s'était servi de cette image pour décrire la situation après la bataille de Zorndorf, mais la pièce qu'il invoque est La Thébaïde de Racine : « A peine y resta-t-il le moucheur de chandelles » dit-il dans sa lettre du 2 octobre 1758 . la modification qu'introduit V* est très significative : il substitue Hamlet à La Thébaïde .

 

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