20/01/2016
mon cœur vous dit tout ce que ma plume ne vous dit pas .
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« Au marquis Francesco Albergati Capacelli senatore
à Bologna .
Au château de Ferney 20 janvier 1761
par Genève
Monsieur, il y a un mois que je suis très malade, et que je n'écris à personne ; mais je ne peux résister au plaisir de vous dire combien votre souvenir m'est cher ; je vous prie de vouloir bien excuser auprès de M. Paradisi un silence forcé, qui me fait assez de peine . J'espère incessamment vous envoyer un gros paquet, pour vous, et pour vos amis . Vous y verrez un hommage que je vous rends, et un petit détail que je vous adresse de l'état de notre littérature en France . Je n’y ai point oublié l'éloge de notre cher Goldoni, à qui je vous supplie de vouloir bien faire mes compliments . Si j'avais du loisir et de la santé, je vous écrirais de longues lettres ; mon cœur vous dit tout ce que ma plume ne vous dit pas .
Algarotti m'a écrit quatre lettres ; je n'ai pu faire réponse à aucune ; je vous supplie de l'instruire de mon état languissant et de croire que mon amitié et mon estime pour vous monsieur ne sont pas languissants .
V. »
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