16/07/2009
les moutons, comme vous savez, respirent un peu quand les loups et les renards se déchirent
Hier, je me suis partagé entre la Traviata, à mes oreilles, magnifique, à mes yeux, invisible, puis j'ai zappé ( le mot est fort, car sur mon erzatz de microposte, on tourne encore les boutons ! Je suis un manuel dans l'âme !!!) pour "Strip tease, l'émission qui vous déshabille" .Deux reportages, sans commentaires : http://www.programme-tv.com/15072009/hertzien/ma-soiree.h... ;
des Français en action (Les Tontons squatters) d'une part, pour donner un toit aux sans logis alors que des hectares de logements potentiels sont inoccupés, -et je dis grand bravo à ces gaillards là,- et d'autre part un patron ni méchant ni aimable, un brave bourgeois self made man lyonnais qui se bagarre pour garder sa fabrique, ses revenus et ses ouvriers, et au passage son épouse Pépette.
Tranches de vie d'actualité, réalité sans masque . Je me sens bien faible et quasi égoïste quand je vois certaines actions tentées par des concitoyens gonflés !
Serais-je fondamentalement lâche ? Oui, j'ai peur du gendarme !
Et vous ? Qui vous freine pour râler et agir ?
-Volti, mon grand menteur devant l'éternel, et pour dire encore plus mon aimable menteur, auriez vous encore sous la main, sans vous faire prendre de risque, un petit ouvrage satanique pour moi ?
-James, tu me connais, il n'y a qu'à demander à te servir :
http://www.monsieurdevoltaire.com/article-33809654.html
Satisfait ?
- On le serait à moins ! Merci Volti, oh ! pardon Monsieur de Voltaire, alias loveV...
« A Jean Le Rond d’Alembert
Mon grand philosophe, et pour dire encore plus, mon aimable philosophe, vous ne pouvez me dire Simon dors-tu ? [le 9 juillet d’Alembert écrit : « je dirais …comme défunt le Christ à défunt Simon Pierre : Simon, dormis ? Il y a un siècle que je n’ai entendu parler de vous . »] ni Tu dors Brutus [référence à La Mort de César]; car assurément je ne me suis pas endormi, demandez plutôt à l’Inf…
Comment avez-vous pu imaginer que je fusse fâché que vous soyez de mon avis ?[d’Alembert a écrit : « Votre long silence m’a fait craindre un moment que vous ne fussiez mécontent de la liberté avec laquelle je vous ai dit mon avis sur le Corneille ,… vous auriez du multiplier les croquignoles et les références. »] Non, sans doute je n’ai pas été assez sévère sur les vaines déclamations, sur les raisonnements d’amour, sur le ton bourgeois qui avilit le ton sublime, sur la froideur des intrigues ; mais j’étais si ennuyé de tout cela que je n’ai songé qu’à m’en débarrasser au plus vite.
Il se pourrait très bien faire que saint Crépin [sans doute l’Electeur palatin ; d’Alembert avait écrit : « …quand le roi de Prusse me demanda si, retournant en France, je m’arrêterais dans toutes ces petites cours borgnes (celles de « tous ces petits principiaux d’Allemagne), je lui répondis que non, parce que « quand on vient voir Dieu, on ne se soucie guère de voir St Crespin »] prît à ses gages maître Aliboron [Fréron]; il m’a su mauvais gré de ce que j’avais une fluxion sur les yeux qui m’empêchait d’aller chez lui. L’impératrice de Russie est plus honnête ; elle vous écrit des lettres charmantes, quoique vous ne soyez point allé la voir. C’est bien dommage qu’on ne puisse imprimer sa lettre, elle servirait à votre pays de modèle et de reproche.
Je souhaite de tout mon cœur qu’il reste des jésuites en France [d’Alembert avait écrit : « Voilà déjà des parlements qui concluent à garder les jésuites ; j’ai bien peur que ce ne sois enterrer le feu sous la cendre. » La compagnie de Jésus sera dissoute en novembre 1764 par édit du roi.]; tant qu’il y en aura, les jansénistes et eux s’égorgeront : les moutons, comme vous savez, respirent un peu quand les loups et les renards se déchirent. Le testament de Meslier devrait être dans la poche de tous les honnêtes gens. Un bon prêtre, plein de candeur, qui demande pardon à Dieu de s’être trompé, doit éclairer ceux qui se trompent.
J’ai ouï parler de ce petit abominable Dictionnaire [un exemplaire demandé par d’Alembert]; c’est un ouvrage de Satan. Il est tout fait pour vous, quoique vous n’en ayez que faire. Soyez sûr que, si je peux le déterrer, vous en aurez votre provision. Heureusement, je n’ai nulle part à ce vilain ouvrage, j’en serais bien fâché ; je suis l’innocence même, et vous me rendrez bien justice dans l’occasion. Il faut que les frères s’aident les uns les autres. Votre petit écervelé de Jean-Jacques n’a fait qu’une bonne chose en sa vie, c’est son Vicaire savoyard, et ce vicaire l’a rendu malheureux pour le reste de ses jours. Le pauvre diable est pétri d’orgueil, d’envie, d’inconséquences, de contradictions et de misère. Il imprime que je suis le plus violent et le plus adroit de ses persécuteurs [référence à lettre de Rousseau à Duchesne du 28 mai et publiée « Lettre de M. Rousseau de Genève à M. X*** à Paris (1764) ; V* demandera si c’est à Duclos que cette lettre a été adressée]; il faudrait que je fusse aussi méchant qu’il est fou pour le persécuter. Il me prend donc pour maitre Omer ! Il s’imagine que je me suis vengé parce qu’il m’a offensé. Vous savez comme il m’écrivit, dans un de ses accès de folie, que je corrompais les mœurs de sa chère république, en donnant quelquefois des spectacles à Ferney qui est en France [17 juin 1760 : « vous avez perdu Genève pour le prix de l’asile que vous y avez reçu. » A cette époque le théâtre se donne encore à Tournay. Le 29 septembre, il écrit à Mme de Fontaine : « Le théâtre de Tournay sera désormais à Ferney. J’y vais construire une salle de spectacle… »]. Sa chère république donna depuis un décret de prise de corps contre sa personne ; mais comme je n’ai pas l’honneur d’être procureur général de la parvulissime [= la plus petite, sous entendu république], il me semble qu’il ne devrait pas s’en prendre à moi. J’ai peur, physiquement parlant, pour sa cervelle ; cela n’est pas trop à l’honneur de la philosophie ; mais il y a tant de fous dans le parti contraire qu’il faut bien qu’il y en ait chez nous. Voici une folie plus atroce. J’ai reçu une lettre anonyme de Toulouse, dans laquelle on soutient que tous les Calas étaient coupables, et qu’on ne peut se reprocher que de n’avoir pas roué la famille entière. Je crois que s’ils me tenaient, ils pourraient bien me faire payer pour les Calas. J’ai eu bon nez de toute façon de choisir mon camp sur la frontière ; mais il est triste d’être éloigné de vous, je le sens tous les jours ; Mme Denis partage mes regrets. Si vous êtes amoureux, restez à Paris ; si vous ne l’êtes pas, ayez le courage de venir nous voir, ce serait une action digne de vous.
Mme Denis et moi vous embrassons le plus tendrement du monde.
Voltaire
16 de juillet 1764. »
Juste pour la route : deux français experts en sécurité ont été enlevés alors qu'ils venaient en douce éduquer les autorités d'un lointain pays où on sait se battre à longueur d'année, mais pas donner de quoi manger au peuple !
J'en ris , je me remémore Coluche qui se moquait des professeurs de facultés qui "ne les avaient pas toujours" et qui prétendaient donner de l'intelligence aux étudiants alors "qu'ils n'en ont même pas un échantillon sur eux !". Nos vendeurs à la sauvette de moyens de securité ne me semblent pas plus doués, ni fiables .
Encore un marché que va perdre la France !
"Mon nom est Paumé, Juste Paumé " aurait déclaré le premier, le second n'aura que le temps d'ajouter "Et je dirais même plus..." avant de recevoir le premier coup de pied au derrière.
Je ne leur confierais plus la surveillance de mon vélo !!
19:46 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voltaire, alembert, rousseau, denis, jésuite, mouton, loup, renard
15/07/2009
nous étions si unis que vous aviez le frisson quand j’avais la fièvre.
Hier soir , je me suis senti une âme de justicier, aussi j’ai applaudi aux exploits de Louis la Brocante qui plein d’astuces a lutté contre une forme moderne d’esclavagisme.
Je passe sous silence mets en avant un morceau de bravoure où Louis le débrouillard, devant deux gendarmes médusés (il est vrai qu’un rien les étonne, pas vrai ?) réussit à faire passer son fourgon chargé trop en hauteur en se contentant de dégonfler les roues arrières .
Moi je dis : « gonflé le mec ! mais un peu con-con ! si tu ne dégonfles pas aussi à l’avant, tu te retrouves avec une décapotable !! » .
Amis scénaristes et aussi acteurs, de la féérie oui, du réalisme aussi, SVP !. Une vraie histoire belge ou de fada que vous connaissez surement : « pourquoi tu dégonfles les pneus, c’est le haut du camion qui est trop haut ! ».
Dans le domaine « Protégeons les candidats de jeux télévisés contre la torture », je m’élève bien haut (en hélicoptère, pour l’occasion !) contre les affreux tortionnaires de la Chasse au trésor !
Ces rois du bon goût et de la psychologie appliqués sont capables de remettre, sans sourire, un jeu et la console qui va avec à l’équipe perdante de la manche de sélection . Où est le mal me direz-vous ?
Tout simplement, à ces éliminés qui en gros sur la patate, qui viennent de voir s’envoler l’espoir de toucher 10000 euros, on offre un jeu « La Chasse au trésor », qui je cite, leur « permettra de revivre les aventures du jeu » !!!
A ceci, j’aimerais entendre répondre : « Sadiques, cruels animateurs, idiots !... Vous savez ce que je vais en faire de votre console de débile, de votre DVD pourri ? A coté de moi les champions olympiques du lancer du disque et du marteau réunis vont pleurer d’envie ; record du monde, satellisées vos saletés !
Vous êtes juste bons à offrir le film de l’accident d’un tétraplégique !
Revivre un échec, et puis quoi encore ? Dire merci ? Je suis heureux d’avoir participé et de m’être fait « boiter » et botter en touche ! ».
Je vous laisse le soin de figurer en bonne place dans les records du bétisier télévisuel, bande de zozos !
Personnellement, lorsque je ne fais pas un bon score au tir à l’arc, n’essayez pas de me consoler en me disant : « tu n’es quand même pas mal placé !» .Je ne vais pas en compétition pour me faire battre, sinon j’irais à la pêche, bande de moules !(à la pêche aux moules-moules…)
Remets-toi, Volti ! Ton ami Thiriot mène une vie de bâton de chaise et a des amours à géométrie variable, ne mets pas ton doigt dans l’engrenage . Nous sommes en été, et Emilie te fais bon accueil ! Profite …
« A Nicolas-Claude Thiriot
Je n’ai point été intempérant, mon cher Thiriot, et cependant j’ai été malade. Je suis un juste à qui la grâce a manqué. Je vous exhorte à vous tenir ferme car je crois être encore au temps où nous étions si unis que vous aviez le frisson quand j’avais la fièvre.
Vous voilà donc vengé de votre nymphe [Mlle Sallé , maitresse de Thiriot, que V* appellera « votre putain »]. Elle a perdu sa beauté. Elle sera dorénavant plus humaine, et trouvera peu de gens humains. Vous pourrez lui dire :
Les dieux ont vengé mon outrage,
Tu perds à la fleur de ton âge
Taille, beautés, honneurs et bien.
Mais avec tout cela je crains bien que quand elle aura repris un peu d’embonpoint, et dansé belle chacone, vous ne redeveniez son chevalier plus enchanté que jamais. J’ai reçu une lettre charmante de votre ancien rival, ou plutôt de votre ancien ami M. Balot [Balot de Sovot qui publiera l’Eloge de monsieur Lancret , peintre du roi (1743) et un acte du ballet Pigmalion (1748)]; mais vraiment je suis trop languissant à présent pour lui répondre.
Quand je vous ai demandé des anecdotes sur le siècle de Louis XIV, c’est moins sur sa personne que sur les arts qui ont fleuri de son temps. J’aimerais mieux des détails sur Racine et Despréaux, sur Quinault, Lully, Molière, Lebrun, Bossuet, Poussin, Descartes, etc. que sur la bataille de Stinkerke. Il ne reste plus rien que le nom de ceux qui ont conduit des bataillons et des escadrons. Il ne revient rien au genre humain de cent batailles données, mais les grands hommes dont je vous parle ont préparé des plaisirs purs et durables aux hommes qui ne sont point encore nés. Une écluse du canal qui joint les deux mers, un tableau de Poussin, une belle tragédie, une vérité découverte sont des choses mille fois plus précieuses que toutes les annales de cour, que toutes les relations de campagnes. Vous savez que chez moi les grands hommes vont les premiers, et les héros les derniers. J’appelle grands hommes tous ceux qui ont excellé dans l’utile ou dans l’agréable. Les saccageurs de provinces ne sont que des héros. Voici une lettre d’un homme moitié héros, moitié grand homme que j’ai été bien étonné de recevoir et que je vous envoie. Vous savez que je n’avais pas prétendu m’attirer des remerciements de personne, quand j’ai écrit l’Histoire de Charles XII, mais je vous avoue que je suis aussi sensible aux remerciements de cardinal Alberoni, qu’il l’a pu être à la petite louange très méritée que je lui ai donnée dans cette histoire [V* dit d’Alberoni : « puissant génie qui a gouverné l’Espagne assez longtemps pour sa gloire, et trop eu pour la grandeur de cet Etat »]. Il a vu apparemment la traduction italienne qu’on a faite à Venise. Je ne serais pas fâché que M. le Garde des Sceaux [Chauvelin] vît cette lettre,[Alberoni écrit : « …avec votre style sublime vous avez dit plus en deux mots de moi que ce qu’a dit Pline de Trajan dans son panégyrique. Heureux les princes qui auront le bonheur de vous intéresser dans leurs faits ! Votre plume suffit pour les rendre immortels… »] et qu’il sût que si je suis persécuté dans ma patrie, j’ai quelque considération dans les pays étrangers. Il fait tout ce qu’il peut pour que je ne sois pas prophète chez moi.
Continuez, je vous en prie, de faire ma cour aux gens de bien qui peuvent se souvenir de moi. Mille tendres compliments à Balot, c’est un aimable correspondant. Je voudrais bien que Pollio [par assimilation à Asinius Pollio, homme de lettre et mécène de Virgile] de La Popelinière pensât de moi plutôt comme les étrangers que comme les Français.
On m’a écrit que ce portrait est imprimé [Portrait de Voltaire, attribué au comte Charost, à l’abbé de La Marre, à Ramsay, à Jean-Baptiste Rousseau, puis à Piron, lettre manuscrite en quatre pages, tout en antithèses]. Je suis persuadé que les calomnies dont il est plein seront crues quelque temps et je suis encore plus sûr que le temps les détruira.
Adieu, je vous embrasse tendrement, le temps ne détruira jamais mon amitié p[ou]r vous.
Voltaire
Vers le 15 juillet 1735. »
20:57 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, thiriot, balot, alberoni, héros, grands, hommes
14/07/2009
pique-nique républicain
Un petit mot, tard, pour signaler , que dis-je, pour glorifier un évènelment culturel ex-cep-tion-nel : un pique-nique républicain dans le parc du château !
Nous autres, modestes guides, n'avont bénéficié que de la nique . Point d'apéro, offert par la commune d'Ornex, point de cacahuètes ni de chips qui déstabilisent le taux de cholestérol, comme une savonnette mal placée déstabilise le doucheur imprudent ! Quelques miettes, -par raccroc,- de gâteau, quelques dattes (mémorables, bien entendu, vu le nombre : un main normale, à six doigts, suffisait pour les compter !), quelques culs de bouteilles encore humides (loins de l'inondation , je vous assure) et puis,... et puis c'est tout .
A bas les privilèges, je vous le dis, c'est encore vrai .
Volti, défends -nous contre cette terrible erreur, cette injustice criante ; nos ventres affamés réclament et gargouillent à en réveiller un sonneur !
Heureusement, système D pas mort ! Improvisation de dinette sur le bord d'un mur tout en continuant à orienter les républicains-déjeuneurs qui nous passaient sous le nez avec leurs paniers de victuailles !
Comment éviter des révolutions après des épreuves pareilles : le menu peuple se lève et dit :"..." .
Que dit-il ou plutôt pour être précis, que dit-elle ? "J'ai terriblement soif, mais je suis trop fatiguée (crevée) pour avoir la force d'aller chercher un verre de Coca !"
Oui, votre honneur, votre seigneurie, oui public chéri, on en était là !
Le break down avait frappé, un mince espoir restait, mince comme notre salaire horaire (plus mince, tu meurs!), traverser une "immense" pelouse et tenter un rapatriement d'urgence d'un verre aussi plein que me le permettrait mon Parkinson . Tout à mon honneur, j'ai accompli cette mission, en me dopant d'un demi-verre d'un blanc anonyme mais bienvenu .Et puis une vie normale a repris avec les visiteurs de 14h30. Sauvés ! pour combien de temps ?
19:40 | Lien permanent | Commentaires (2)
13/07/2009
ordonner de la part de Dieu à tous ceux qui voudraient être persécuteurs, de rire et de se tenir tranquilles
Jour de pause pour le tour (Le Tour !!). Je vais pouvoir poser ma bière, je n'en pouvais plus de suer comme un "forçat de la route"... Pour tout avouer, si certains se dopent, moi je vous raconte des craques, comme disent les belges ; en fait je ne regarde pas ou peu les exploits cyclistes, ça me lasse .Je vois dans ce sport un moyen d'accomplir son purgatoire sur terre.
Je suis un piètre vélocypédiste, je dois avoir quatorze kilomètres au compteur en ... 3 ans! Eh! oui, comme Armstrong, j'ai fait une pause, à ce détail près, aucun soupçon de dopage (sauf au chocolat, bien sûr), ni somptueuses rentrées de dollars...Allez, roulez jeunesse !
Un maillot jaune doit se surpasser, à l'exemple de ces belles arches (mon coeur d'archer a bien entendu un faible pour ces lignes ! merci Kala69)
Volti craint toujours les piqures de F(f)relon ; je suis toujours admiratif de son art du camouflage et du pseudonyme ; comment ne s'y perd-il pas ? Moi qui ai décidé d'avoir deux ou trois pseudo pour mes vagabondages sur la toile, si je n'en utilise pas un pendant plus de trois semaines, c'est le même problème que pour les codes PIN, PUK et cartes bancaires, je rame, je galère avant de retrouver le sésame .
Alzheimer, euh! rappelez moi votre prénom ?
Aloïs ! ok, mais ça ne me donne toujours pas mon code de carte épargne, je vais épargner encore quelque temps faute de pouvoir récupérer quelques euros épars .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental
Mon cher ange, ce pauvre Carré [prétendu traducteur de l’Écossaise du prétendu « M. Hume »] se recommande à vos bontés. Fréron s’oppose à la représentation de sa pièce sous prétexte qu’on l’a, dit-il, appelé quelquefois Frelon. Quelle chicane ! Ne sera-t-il permis qu’à l’illustre Palissot de jouer d’honnêtes gens ? [dans sa pièce Les Philosophes, approuvée par Joly de Fleury qui a fait un réquisitoire contre l’Encyclopédie]
Jérôme Carré croit que si sa Requête à messieurs les Parisiens paraissait quelques jours avant l’Écossaise, messieurs les Parisiens seraient bien disposés en sa faveur.
Avez-vous reçu un paquet du 9 juillet par M. Chauvelin ? Quelquefois messieurs des postes ouvrent et mettent au rebut.
Écossaise
Page 203, retranchez ôtez moi plutôt cette vie etc.
Mettez … vous triomphez de moi plus que si j’étais tombé sous vos coups.
Voltaire
13 juillet 1760. »
« A Jean le Rond d’Alembert
Mon très cher ami, mon très illustre philosophe, madame de Saint-Julien qui veut bien se charger de ma lettre, me fournit l’occasion et la liberté de vous écrire comme je pense.
Vous sentez combien j’ai du être affligé et indigné de l’aventure des deux académiciens [Delille et Suard, élus à l’académie française, n’ont pas reçu l’agrément du roi]. Vous m’apprenez que celui qui devait être le soutien le plus intrépide de l’Académie en a voulu être le persécuteur [Richelieu, sans doute, doyen de l’Académie]. Le présent et le passé me font une égale peine ; je ne vois que cabales, petitesses et méchancetés. Je bénis tous les jours les causes secondes ou premières qui me retiennent dans ma retraite. Il est plus doux de faire ses moissons que des tracasseries, mais ma solitude ne m’empêchera pas d’être toujours uni avec les gens de bien, c’est-à-dire avec vos amis, à qui je vous supplie de me bien recommander.
Votre chut est fort bon [V* publie : l’Essai sur les probabilités en fait de justice, Les systèmes, Les Cabales avec des notes instructives, Jean qui pleure et qui rit]; mais il n’est pas mal d’ordonner de la part de Dieu à tous ceux qui voudraient être persécuteurs, de rire et de se tenir tranquilles [dernier vers des Systèmes : « Imitez le bon Dieu qui n’en a fait que rire. »]. Je vois qu’en effet on cherche à persécuter tous les gens de lettres, excepté peut-être quelques charlatans heureux et quelques faquins sans aucun mérite. Il faut un terrible fonds de philosophie pour être insensible à tout cela.
Mais vous savez qu’ainsi va le monde.
Ce qui se passe dans le Nord n’est pas plus agréable. Votre Dannemark a fourni une scène qui fait lever les épaules et qui fait frémir [Struensee, médecin du roi, amant de la reine, ministre réformateur et autoritaire a été accusé de complot contre le roi et exécuté le 28 avril]. J’aime encore mieux être Français que Danois, Suédois, Polonais, Russe, Prussien ou Turc ; mais je veux être Français solitaire, Français éloigné de Paris, Français suisse et libre.
Je m’intéresse beaucoup à l’étrange procès de M. de Morangiés. Mes premières liaisons ont été avec sa famille. Je le crois excessivement imprudent. Je pense qu’il a voulu emprunter de l’argent très mal à propos, et au hasard de ne point payer ; que dans l’ivresse des ses illusions et d’une conduite assez mauvaise il a signé des billets [à Dujonquay « au profit de la Véron que Dujonquay lui disait être une associée de la compagnie des prêteurs. »] avant de recevoir l’argent . C’est une absurdité ; mais toute cette affaire est absurde comme bien d’autres. Si vous voyez M. de Rochefort, je vous prie de lui dire qu’il me faut beaucoup plus d’éclaircissements qu’on ne m’en a donné [le 1er août, il demandera directement à Rochefort d’Ally le mémoire de l’avocat Delille ; moyennant quoi « il pourrait bien paraître dans quelques jours une nouvelle édition des Probabilités extrêmement augmentées. »]. Les avocats se donnent tant de démentis, les faits qui devaient être éclaircis le sont si peu, les raisons plausibles que chaque partie allègue sont tellement accompagnées de mauvaises raisons qu’on est tenté de laisser tout là. Un traité de métaphysique n’est pas plus obscur, et j’aime autant les disputes de Malebranche et d’Arnaud que la querelle de Dujonquay. C’est partout le cas de dire
Tradidit mundum disputationi eorum.
[il a livré le monde à leurs disputes ; Ecclésiaste]
J’en reviens toujours à conclure qu’il faut cultiver son jardin, et que Candide n’eût raison que sur la fin de sa vie. Pour vous, il me parait que vous avez raison dans la force de votre âge. Pour vous , il me paraît que vous avez raison dans la force de votre âge. Portez-vous bien, mon cher philosophe, c’est là le grand point. Je m’affaiblis beaucoup ; et si je suis quelquefois Jean qui pleure et qui rit, j’ai bien peur d’être Jean qui radote ; mais je suis sûrement Jean qui vous aime.
V.
13è juillet 1772. »
Elus de l'académie : Suard : http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.academie...
Delille : http://www.academie-francaise.fr/immortels/base/academici...
Demain, 14 juillet, pique-nique républicain dans le parc du château, plus exactement, dans le petit jardin clos (que connaît loveV), là où il y a quelques barbus autour d'une coupe ou cratère -je n'ai pas dit autour d'une chope- et deux superbes magnolias .
Je vais avoir le sentiment d'avoir une petite réception élyséenne campagnarde, sans remise de légion d'honneur .Le maire de Ferney apportera son petit panier de victuaille ? je le souhaite pour lui, sinon pas de miam-miam : la fourmi n'est pas prêteuse parait-il, si je me fie à l'attitude des banquiers locaux .... Bast...
Après avoir arboré la perruque XVIIIème, vive le bonnet phrygien !! Les aristocrates à la lanterne !! (Nous avons quelques lampadaires à becs de gaz disponibles )...
10/07/2009
Bien des dames sont, comme vous savez, de grands enfants : le fouet et des dragées
Qu'est-ce que j'apprends ce matin ? Des "gueux", de la "canaille" se sont érigés en vengeurs à Firminy ?
J'ai bien connu cette ville ouvrière lors de mon séjour de trois ans à St Etienne ; j'étais un "Gaga" d'adoption (habitant de Saint Etienne) et je fréquentais des "Appelous" (habitants de Firminy)au lycée. A cette époque (n'ajoutez pas lointaine, vous me vexeriez!)il y avait les blousons noirs qui étaient sensés se battre à coups de chaine de vélo ; je n'en ai pas vu se battre , ils avaient l'uniforme mais pas l'agressivité ravageuse.
Maintenant, les jeunes, certains jeunes, minoritaires, bien fringués, avec de la sape de marque, se permettent de mettre le feu à l'outil de travail de leurs parents, soeurs, voisins...
Jeunes hurluberlus, vos dégats s'ajoutent à ce que vous dites combattre, l' injustice, que vous croyez subir.
Oui, il est injuste d'être au chomage et cent fois oui, il est injuste d'y précipiter d'autres qui n'y sont pour rien.
Jeunes gens déjantés, je ne vous pardonnerai que le jour où votre rage sera constructive !
Je ne pardonnerai pas votre haine imbécile, sauf si, par miracle, elle pouvait ressusciter votre "camarade", votre "ami". Et encore ...Je mets des guillemets car je doute de votre camaraderie, de votre amitié.
Je pense au fond de moi que vous êtes partisans du "Tous pour moi, moi pour moi", ou alors expliquez moi comment vous fonctionnez et quels "fouteurs de merde" vous êtes capables de suivre idiotement ?
Continuez à scier la branche sur laquelle vous êtes assis, assurez-vous que c'est une branche basse ou alors gare ! Personne ne vous rattrappera...
Volti, pourvu qu'un ou deux (pour commencer )te connaissent -enfin- et tirent les leçons de ta pensée . Tolérance ... Ce jour ne me voit pas tolérant...
« A Jean le Rond d’Alembert
Je vous prie instamment, mon cher philosophe, mon cher ami de faire rendre à Jean-Jacques sa souscription [pour le Voltaire nu de Pigalle ; D’Alembert avait conseillé le 2 juillet d’accepter : « Je n’aime ni n’estime la personne de Jean-Jacques Rousseau,… ni vous ni vos amis ne deviez refuser son offrande. … qu’il souscrive ou non, la statue n’en sera pas moins érigée... »] et de lui faire dire que c’est moi qui ne veut pas que son nom se trouve à côté du vôtre. Voyez ce que je pense de lui, et jugez s’il me convient de souffrir qu’il se vante d’avoir contribué ; et qu’il étale la grandeur de sa ridicule âme dans la Gazette. Pour le roi de Prusse, c’est autre chose : il est roi, et il me doit une réparation. Ses lettres ne me suffisent pas, il faut son nom dans la liste à la tête de laquelle vous êtes ; et je vous ai une très grande obligation de lui en écrire fortement. Je ne dois lui parler de son devoir que quand il l’aura rempli.
La dame en question fut toujours pourvue d’une maligne langue [Mme du Deffand ; le 2 juillet, D’Alembert écrit à V* : « Je sais …. qu’on vous a écrit de Paris, pour tâcher d’empoisonner votre plaisir, que ce n’est point à l’auteur de la Henriade, de Zaïre, etc que nous élevons ce monument, mais au destructeur de la religion. Ne croyez point cette calomnie… ; soyez sûr que Mme du Deffand qui vous a écrit cette noirceur… est bien moins votre amie que nous, qu’elle lit et applaudit les feuilles de Fréron, et qu’elle cite avec éloge les méchancetés qui vous regardent. C’est de quoi j’ai été témoin plus d’une fois. Ne la croyez donc pas dans les méchancetés qu’elle vous écrit. »]. Elle le sait bien, mais il faut pardonner en faveur des yeux [elle était devenue aveugle]. J’ai pris la liberté quelquefois de lui laver la tête [le 12, il lui écrira : « L’envie et la médisance… ont répandu que certains philosophes que vous n’aimez pas avaient imaginé de me dresser une statue comme à leur député… cette idée… peut me faire tort auprès du roi. On m’assure même que vous avez pensé comme moi… Je me trouve actuellement dans une situation où j’ai le plus grand besoin des bontés du roi ( pour les émigrants et la fabrique de montre)… Il est donc très expédient qu’on n’aille point dire au roi, en plaisantant à souper : les encyclopédistes font sculpter leur patriarche… »]. Bien des dames sont, comme vous savez, de grands enfants : le fouet et des dragées.
Fréron, protégé plus que nous tous, Fréron fêté, Fréron digne du pilori me tient un peu au cœur. Il me semble qu’il est fort aisé de constater tous les faits rapportés dans les Anecdotes [Anecdotes sur Fréron ; le 16 juillet V* précise : « …Pour peu que La Harpe ou quelque autre se donne la peine d’interroger ceux qui sont nommés dans ces Anecdotes, on découvrira aisément la vérité ; le monstre sera reconnu… »]. Thiriot connait l’auteur, il me les envoya, il y a sept ou huit ans [ en août 1760, ce dossier sera revu et complété en 1761. Il semble que l’abbé de La Porte ait apporté la matière, des éléments apportés par La Harpe que V* prétend être l’auteur de l’ouvrage dès les premières éditions en 1761 ; le 6 mai 1761, il écrit à Le Brun : « Thiriot m’a envoyé ces Anecdotes écrites de la main de La Harpe. En juin 1770, l’affaire Royou est ajoutée aux Anecdotes.]. L’infamie de la canaille littéraire est découverte, on n’a pas changé un mot du manuscrit. Panckoucke dit que tout en est vrai. Est-il possible qu’un maraud tel que ce fripier soit soutenu ? Et par qui ![Choiseul , notamment] Encore s’il était capable de mourir de honte et de rage ! J’y ferai de mon mieux, mais je vous aime plus que je ne le déteste.
V.
Ce 9 juillet 1770. »
19:26 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, rousseau, pigalle, alembert, dames, fréron
09/07/2009
Trublet travaille au Journal chrétien. Il a imprimé que je le faisais bailler
"J’ai depuis six mois une envie de rire qui ne me quitte pas" ! Heureux Volti, tu ne connais pas les méandres de l'administration actuelle et pour tout dire franchement leurs couillonnades .
En deux jours je viens de réaliser -enfin !!- qu'il ne faut pas conserver un mode logique de pensée ni d'action, quand tout un monde bureaucrate s'est évertué à penser pour vous, même en dépit du bon sens.
Donc plus de décision, même mineure, qui ne soit approuvée par la hiérarchie, tel est mon crédo de ce jour. Braves gens , soyez patients, le parapluie est ouvert à toute heure désormais , je suis dessous (36ème dessous même, et je ne parle pas de dessous affriolants, malheureusement !)...
Ouh ! que ça me gonfle !!
Enfin, passons, je reste en contact avec Volti, on se téléphone et on se fait une bouffe ...
« A Jean le Rond d’Alembert
Mon cher philosophe, j’ai la vanité de croire que vous avez la même idée que moi, vous voulez que Diderot entre à l’Académie. Vous le voulez et il faut en venir à bout. Je vous le répète et je ne vous trompe pas, il se fera un mérite de vous servir vous et les penseurs. Quoi ! vous imaginez qu’il vous en veut parce qu’il a donné du pain à Palissot, fils de son homme d’affaires, et qu’il a souffert dans son antichambre son ancien préfet Fréron [du collège de Clermont, futur collège Louis le Grand]! Il a laissé jouer la palissoterie, pour rire, pour complaire à l’extravagance d’une pauvre malade [Mme de Robecq, fille de la maréchale de Luxembourg et maitresse de Choiseul ; elle protégeait les philosophes, et La Vision se moquait de cette protection.]. Je vous jure que si cette malade était morte le jour de la représentation jamais l’auteur de La Vision [l’abbé Morellet] n’eût été à la Bastille. D’ailleurs il abandonne Palissot aux coups de bâton si quelqu’un veut prendre la peine de lui en donner. Il y a très grande apparence qu’il protègera Diderot. Il ne sera pas difficile d’avoir pour nous Mme de P. L’évêque d’Orléans [Louis Sextius de Jarente de La Bruyère qui détenait la feuille des bénéfices, successeur de Boyer] ne parlera pas contre lui comme eût fait le mage Yébor [anagramme de Boyer, archimage dans Zadig] qui signait toujours l’ane évêque de Mirepoix au lieu de signer l’anc. Il croyait mettre l’abréviation d’ancien, et il signait son nom tout au long [plaisanterie de V* qu’il citait à Frédéric, Boyer ayant une signature peu lisible].
En un mot il faut mettre Diderot à l’Académie. C’est la plus belle vengeance qu’on puisse tirer de la pièce contre les philosophes. L’Académie est indignée contre Lefranc de Pompignan [suite à son discours de réception le 10 mars 1760 où il attaquait les philosophes et l’Encyclopédie]. Elle lui donnera avec grand plaisir un soufflet à tour de bras. Je ferai un feu de joie lorsque Diderot sera nommé et je l’allumerai avec le réquisitoire de Joly de Fleury [contre l’Encyclopédie, prononcé devant le parlement en 1759] , et le déclamatoire de Lefranc de Pompignan. Ah qu’il serait doux de recevoir à la fois Diderot et Helvétius ! Mais notre siècle n’est pas digne d’un si grand coup. Bonsoir âme ferme que j’aime.
J’ai depuis six mois une envie de rire qui ne me quitte pas ; ne pourrais-je avoir quelques anecdotes sur Gauchat [Gabriel Gauchat auteur du Catéchisme du livre de l’esprit 1758 et de Lettres critiques ou analyse et réfutation de divers écrits contraires à la religion 1753-1763, cité dans le réquisitoire contre l’Encyclopédie], Moreau [Jacob-Nicolas Moreau, auteur de Nouveau mémoire pour servir à l’histoire des cacouacs 1757], Chaumeix [Abraham Chaumeix auteur de Préjugés légitimes contre l’Encyclopédie 1758-1759], Hayer [le père Hayer, un des rédacteurs de La religion vengée 1755-1763], Trublet [ le 23 juin V* a écrit : « Trublet travaille au Journal chrétien. Il a imprimé que je le faisais bailler. »] et leurs complices ?
Voltaire
9 juillet 1760. »
Gauchat : http://books.google.fr/books?id=PHlIAAAAMAAJ&pg=RA2-P...
Moreau : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob-Nicolas_Moreau
Chaumeix : http://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Chaumeix
Trublet : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas-Charles-Joseph_Trublet
20:16 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voltaire, diderot, d alembert, cacouac, philosophe, vision
08/07/2009
Ils espèrent encore justice de ces violences.
Les grandes douleurs sont muettes, aussi je ne vous parlerai pas du grand show qui saluait le départ du "roi de la pop" victime d'un flop !
Ce grand show qui a réussi à unir la 1 et la 2, et qui a occuppé un certain nombre de journalistes experts, je l'ai bien entendu zappé . Tristesse dégoulinante, style milkshake sur la plage, très peu pour moi !!
Pour vous dire mon désespoir, je me suis réfugié sous l'aile (protectrice) de Amanda Lear pour l'Histoire du Disco. Que de souvenirs, que de rateaux pour le danseur émérite que je suis, souple et gracieux comme un sabot bressan (je dis bressan, car c'est proche de chez moi, pardonnez-moi, les Ventres-jaunes)!!...
Ce matin, je ne veux que joindre ma modeste voix à celles qui réclament justice pour cette jeune fille de 23 ans, Clotilde Reiss. Libérez-la, bande de mollahs à la cervelle amollie! Qui croyez-vous donc impressionner, si ce n'est un peuple que vous apeurez sur cette terre en les menaçant d'une vie éternelle de damnation ! Continuez à profiter lachement de vos avantages, vous êtes , sachez-le, sur une planche pourrie, à l'image de vos pensées ...
Je préfère une visite sur ce site : http://www.flickr.com/photos/kala69/2626247134/in/set-721...
Voyez et régalez-vous !
Volti lui aussi a connu l'arbitraire, lui apôtre de la liberté, mais il a eu la chance de s'en tirer, sans trop de mal.Il ne se taira pas, tant pour défendre ses droits que pour ceux de sa chère nièce Mme Denis, tant pour la mémoire de Calas que pour celle de Lally-Tollendal et la liberté de tant d'autres.
« Au Vénérable Conseil de Francfort-sur-le-Main
La dame Denis trainée en prison par le nommé Dorn dans Francfort, le 20 juin, sans aucun ordre, sans aucun objet, et le sieur Voltaire, mis en prison de son côté à la réquisition du sieur Schmith sur la seule parole par lui donnée qu’il recevrait ordre de son maître de faire cette réquisition ne cesseront point d’implorer le droit des gens et l’équité du vénérable Magistrat.
Ils supplient 1° de rendre compte à Sa Majesté le roi de Prusse de la manière dont on a violé en son nom le droit des gens dans la personne de Mme Denis, et dont on a persécuté le sieur de Voltaire en abusant du nom de sa Majesté prussienne.
Ils supplient de leur faire rendre l’argent que le sieur Schmith prit dans les poches du sieur de Voltaire le 20 juin au soir.
Ils supplient le vénérable magistrat de faire justice du nommé Dorn qui a remporté le 7 juillet l’argent des suppliants sous prétexté qu’il a vu passer un homme avec un pistolet dans l’auberge de Lion d’Or.[la veille V* a écrit un billet en latin pour le conseil sur cette affaire de pistolet. Dorn prétend que V* l’a attaqué au pistolet. V* présente le témoignage de Collini, Frédéric Mieck et Boehm : « Il est certain, d’après les témoins, que M. Voltaire passait dans son appartement avec un pistolet sans poudre, sans plomb, sans pierre, pour faire réparer ce pistolet en vue du voyage qu’il va entreprendre. »]
Ils supplient que le vénérable Magistrat fasse droit sur la déposition des deux notaires jurés Mike et Beheme, déposition qui convainc le nommé Dorn de calomnie.
Ils demandent justice du nommé Dorn, notaire cassé par sentence de la ville, qui ne demeure pas dans la maison du sieur Freitag, et qui est bourgeois de Francfort.
Ils font souvenir le vénérable magistrat que le nommé Dorn a le 20 juin sans aucun ordre trainé dans les rues la dame Denis, l’a conduite en prison, lui a ôté sa femme de chambre et ses laquais et a eu l’insolence de souper seul dans la chambre de ladite dame et d’y passer toute la nuit. Ils espèrent encore justice de ces violences.
A Mayence 8 juillet 1753
Voltaire
pour lui et pour sa nièce
dont il a procuration
chez le notaire Behem. »
Bonne nuit !
19:47 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : voltaire, denis, dorn, boehm, collini, francfort, mayence