Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/04/2015

Il n'y a de bon, ce me semble, que ce qu'on peut relire sans dégoût

... Voltaire à ce titre est indéniablement bon .

Qu'en est-il de mon blogounet ?

 enfant-atelier-du-goût.jpg

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise du DEFFAND
12è avril 1760 aux Délices .
Je ne vous ai envoyé, madame, aucune de ces bagatelles dont vous daignez vous amuser un moment 1. J'ai rompu avec le genre humain pendant plus de six semaines ; je me suis enterré dans mon imagination ; ensuite sont venus les ouvrages de la campagne, et puis la fièvre. Moyennant tout ce beau régime, vous n'avez rien eu, et probablement vous n'aurez rien de quelque temps.
Il faudra seulement me faire écrire : « Madame veut s'amuser, elle se porte bien, elle est en train, elle est de bonne humeur, elle ordonne qu'on lui envoie quelques rogatons; » et alors on fera partir quelques paquets scientifiques, ou comiques, ou philosophiques, ou historiques, ou poétiques, selon l'espèce d'amusement que voudra madame, à condition qu'elle les jettera au feu dès qu'elle se les sera fait lire.
Madame était si enthousiasmée de Clarisse 2 que je l'ai lue, pour me délasser de mes travaux, pendant ma fièvre ; cette lecture m'allumait le sang. Il est cruel, pour un homme aussi vif que je le suis, de lire neuf volumes entiers dans lesquels on ne trouve rien du tout, et qui servent seulement à faire entrevoir que Mlle Clarisse aime un débauché nommé M. de Lovelace. Je disais : Quand tous ces gens-là seraient mes parents et mes amis, je ne pourrais m'intéresser à eux. Je ne vois dans l'auteur qu'un homme adroit qui connaît la curiosité du genre humain, et qui promet toujours quelque chose de volumes en volumes, pour les vendre. Enfin j'ai rencontré Clarisse dans un mauvais lieu, au dixième volume, et cela m'a fort touché.
La Théodore de Pierre Corneille, qui veut absolument entrer chez la Fillon 3, par un principe de christianisme, n'approche pas de Clarisse, de sa situation et de ses sentiments ; mais, excepté le mauvais lieu où se trouve cette belle Anglaise, j'avoue que le reste ne m'a fait aucun plaisir, et que je ne voudrais pas être condamné à relire ce roman. Il n'y a de bon, ce me semble, que ce qu'on peut relire sans dégoût. Les seuls bons livres de cette espèce sont ceux qui peignent continuellement quelque chose à l'imagination, et qui flattent l'oreille par l'harmonie. Il faut aux hommes musique et peinture, avec quelques petits préceptes philosophiques, entremêlés de temps en temps avec une honnête discrétion. C'est pourquoi Horace, Virgile, Ovide, plairont toujours, excepté dans les traductions qui les gâtent.
J'ai relu, après Clarisse, quelques chapitres de Rabelais, comme le combat de frère Jean des Entommeures 4, et la tenue du conseil de Picrochole 5 (je les sais pourtant presque par cœur) ; mais je les ai relus avec un très-grand plaisir, parce que c'est la peinture du monde la plus vive.
Ce n'est pas que je mette Rabelais à côté d'Horace ; mais si Horace est le premier des faiseurs de bonnes épîtres, Rabelais, quand il est bon, est le premier des bons bouffons. Il ne faut pas qu'il y ait deux hommes de ce métier dans une nation ; mais il faut qu'il y en ait un. Je me repens d'avoir dit autrefois 6 trop de mal de lui.
Il y a un plaisir bien préférable à tout cela : c'est celui de voir verdir de vastes prairies et croître de belles moissons ; c'est la véritable vie de l'homme, tout le reste est illusion.
Je vous demande pardon, madame, de vous parler d'un plaisir qu'on goûte avec ses deux yeux ; vous ne connaissez plus que ceux de l'âme. Je vous trouve admirable de soutenir si bien votre état ; vous jouissez au moins de toutes les douceurs de la société 7. Il est vrai que cela se réduit presque à dire son avis sur les nouvelles du jour, et il me semble qu'à la longue cela est bien insipide. Il n'y a que les goûts et les passions qui nous soutiennent dans ce monde. Vous mettez à la place de ces passions la philosophie, qui ne les vaut pas ; et moi, madame, j'y mets le tendre et respectueux attachement que j'aurai toujours pour vous. Je souhaite à votre ami 8 de la santé, et je voudrais qu'il se souvînt un peu de moi. »

1 « Ce que vous appelez vos rogatons, monsieur, m'ont fait un grand plaisir, surtout le chant de La Pucelle ; vous en avez encore deux autres , vous me les avez fait espérer et je les attends avec impatience . Vous devriez bien m' envoyer des articles du dictionnaire de vos idées . », ainsi commence la lettre du 24 mars 1760 de la marquise à laquelle répond V* . Plus loin , elle dit : « Je reviens à votre nouveau chant de La Pucelle . La peinture de l'Anglais et de l'Anglaise, et le contraste de leur caractère au nôtre est charmant ; ne me faites point attendre longtemps le reste . Envoyez-moi aussi quelques articles de votre dictionnaire . Je vous le demande à deux genoux ; ayez soin de mon amusement . »

2 V* dans sa lettre du 13 octobre 1759 disais : « je ne vous passe point de vouloir me faire lire les romans anglais » et la marquise lui réponds le 28 octobre 1759 : « Je ne vous parle plus des romans anglais, sûrement ils vous paraitraient trop longs ; il faut peut-être n'avoir rien à faire pour se plaire à cette =lecture , mais je trouve que ce sont des traités de morale en actions qui sont très intéressants et peuvent être fort utiles ; c'est Paméla,Clarisse et Grandissonn ; l'auteur est Richerson , il me paraît avoir bien de l'esprit . »

La fameuse History of Clarissa Harlowe, de Samuel Richardson, fut traduite par l'abbé Prévost sous le titre de Lettres anglaises ou Histoire de miss Clarisse Harlove, 1751-1752 ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Clarisse_Harlowe

.

  1. 3La Fillon tenait une maison de tolérance sous la Régence .Voir : http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2010/07/14/la-presidente-fillon.html

4 Gargantua, livre I, chap. XXVII. ; voir : https://www.youtube.com/watch?v=RTy6S4SgdXY

6 Dans le Temple du Goût,( http://www.monsieurdevoltaire.com/search/temple%20du%20go... ) Voltaire réduisait l'ouvrage de Rabelais tout au plus à un demi-quart. Il en avait dit bien plus de mal dans la 22e de ses Lettres philosophiques :http://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_philosophiques#VINGT-DEUXI.C3.88ME_LETTRE_SUR_M._POPE_ET_QUELQUES_AUTRES_PO.C3.88TES_FAMEUX.

7 « J'ai un très joli logement fort commode, je ne sors que pour souper, je ne découche jamais et je ne fais point de visites . Ma société n'est pas nombreuse, mais je suis persuadée qu'elle vous plairait […] J'ai vu pendant quelques temps plusieurs savants et gens de lettres ; je n'ai pas trouvé leur commerce délicieux . J'irais volontiers aux spectacles s'ils étaient bons, mais ils sont devenus abominables ; l'opéra est indigne et la comédie ne vaut guère mieux , elle est fort peu au dessus d'une troupe bourgeoise ; et le jeu naturel que M. Diderot a prêché, a produit le bon effet de faire jouer Agrippine avec le ton d'une harengère : ni Mlle Clairon ni M. Lekain ne sont de vrais acteurs , ils jouent tous d'après leur naturel et leur état, et non pas d'après celui du personnage qu'ils représentent . Le comique vaut mieux, Mlle Dangeville est excellente, et Préville charmant quoiqu'un peu uniforme . » : lettre déjà citée .

8 Le président Hénault.

 

06/04/2015

ne jugez point de mes sentiments par ma négligence

... Mais si, mais si ! parlons-en de vos sentiments messieurs les présidents qui négligez de condamner les massacres de chrétiens .

Plus précisément, comment ne pas voir en la RATP une entreprise de sodomites de diptères dans son refus de l'affiche des Prêtres en soutien des chrétiens d'Orient malmenés . Ce n'est plus de la négligence, c'est de la lâcheté . Craindraient-ils de perdre des clients , -des partisans de l'Etat Islamique ,- seule explication que je puisse trouver en ce monde conduit par le seul profit ?

Manuel Valls est heureusement plus couillu à ce sujet

 

 

 

« A Joseph-Louis de Ponte, comte d'Albaret

Aux Délices 10 avril [1760]

Vous direz, monsieur, que je suis un paresseux, et vous aurez raison . Mais vous connaissez ma détestable santé : ne jugez point de mes sentiments par ma négligence ; croyez que de tous les paresseux et de tous les malades, je suis celui qui vous est le plus dévoué . Mme Denis va rejouer, mais pour moi je renonce au tripot . Je suis trop vieux, et je m'affaiblis tous les jours . Vraiment je serais charmé de voir la traduction de cette Alzire . Je suis comme les vieilles qui aiment les portraits dans lesquels elles se trouvent embellies .

Tout ce que vous me dites de Mme l'ambassadrice de France 1 se rapporte fort à ce qu'elle nous a laissé entrevoir . Elle paraît pétrie de grâces et de talents . Si j'avais la hardiesse de passer les Alpes, ce serait pour elle, pour M. de Chauvelin, pour vous , monsieur, et non pour entendre des opéras . Mais il faut achever ma carrière dans ma retraite . Je suis assez semblable aux girouettes qui ne se fixent que quand elles sont rouillées . Comptez que malgré mes misères , je sens bien vivement votre mérite et vos bontés ; autant en fait Mme Denis .

Umillimo 2.

Voltaire . »

1 Mme de Chauvelin , épouse du marquis Bernard-Louis de CHAUVELIN, ambassadeur à Turin. .Voir lettre du 11 décembre 1759 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/12/19/je-pense-que-tout-le-monde-est-devenu-fou-cela-ne-serait-rien-si-l-on-n-eta.html

2 [Votre] très humble [serviteur].

 

 

05/04/2015

Mon occupation est d'améliorer tout

... Vaste programme, qui semble estimable.

Mais qui actuellement au niveau d'EELV Europe Ecologie Les Verts se résume à "Nommez-moi ministre dans votre gouvernement , vite ! vite ! "  avec des personnalités plus bavardes qu'utiles . Il ne manque plus que la DS3 à toit vert pour poser sa candidature et le tableau sera complet .

Vert, je veux bien l'être, -comme le Galant Henri IV,- mais pas de rage en voyant ce cirque politicien .

too-busy-to-improve.jpg

 

 

 

 

« A Charles de BROSSES, baron de Montfalcon
Aux Délices, 9 avril [1760].
Le petit antifétichier remercie très-humblement le grand et sage antifétichier. J'ai reçu, monsieur, toutes les pancartes que vous avez eu la bonté de faire dresser pour moi. La Perrière se trouvant hors des limites de la Bâtie et de Tournay, voilà la chose plus indécise que jamais. Plus je connais cette terre et plus je vois qu'il ne faut songer qu'au rural, et très-peu au seigneurial.
Mon occupation est d'améliorer tout ; et je ne songe à faire pendre personne. Un honneur qui ne produit rien est un bien pauvre honneur au pied du mont Jura.
J'ai stipulé à Son Altesse sérénissime une somme fort honnête pour son droit wisigoth. Je ne veux pas qu'il me traite pour Tournay comme pour Ferney. M. le marquis de Chauvelin m'avait porté parole de sa part qu'il se réglerait suivant la manière dont M.. Fabry 1 en userait, et à proportion de ce que je payerais à M. Fabry, son fermier. Cependant Son Altesse sérénissime a exigé 1000 livres au delà de ce qui lui revenait, et je les ai payées pour ne pas avoir un procès avec un prince du sang. Quant au coup de sabre donné à un Savoyard qui s'en porte très-bien, et que je fis panser à Genève à mes dépens, puisque le bailliage de Gex a trouvé bon de faire tant de bruit pour une omelette 2, j'ai toujours cru qu'il était dur qu'il m'en coûtât environ 600 livres sans que je sache seulement de quoi il s'agit, sans que j'aie vu les pièces du procès, sans qu'il soit dit dans l'exécutoire pourquoi on me fait payer 600 livres. M. de Courteilles 3 a ordonné que les receveurs du domaine eussent à surseoir leur saisie à Tournay. On dit cependant qu'ils la feront. Je n'entends pas les affaires. Je crie, et je compte sur vos bontés.
On fait un emprunt de 60 millions sur la province d'Alsace.

N. B. que Son Altesse sérénissime ne m'a pas encore répondu sur l'offre que j'ai eu l'honneur de lui faire.
Mille respects.

 

V. »

 

 

1 Fabry, subdélégué de l'intendance de Bourgogne à Gex. Une foule de lettres de Voltaire lui sont adressées.

 

2 « […] voilà horriblement du bruit pour une omelette » : lettre du 4 novembre 1743 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/11/06/il-n-y-a-point-de-fautes-qui-ne-soient-bien-cheres-quand-le.html

 

3 Intendant des finances, fonctions auxquelles correspondent nos directions générales. M. de Courteilles, ex-ambassadeur en Suisse, avait épousé une fille de l'ancien premier président Fyot de La Marche (Claude-Philippe), condisciple de Voltaire au collège Louis-le-Grand.

 

04/04/2015

il y a de grands hommes qui se consolent de la perte de leur fils en gouvernant l’État

... Et il est plus courant encore de trouver de petits cocus avides des mêmes consolations , dois-je citer des noms ou vous laisser ce soin ?

Suivez mon regard, vous verrez au moins deux spécimens dans l'histoire récente , si je ne me trompe , et l'un d'eux est si petit (bien qu'ayant un ego surdimensionné) qu'il n'est pour une fois pas visible (ce qu'il corrigera par un remarquable jeux de coudes peu après ).

 Les-chefs-d-Etat-defilent-a-Paris.jpg

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches, colonel

etc.

à La Haye

5è avril 1760

Permettez, monsieur , que je me borne à dicter mes remerciements ; je suis si faible,que ma main se refuse à tout ce que mon attachement pour vous m'inspire depuis longtemps ; le cœur n'y perd rien, mais le corps s'affaiblit tous les jours, il m' aurait fallu un climat aussi doux que votre société est charmante ; vos bises me tuent, je ne respire que quand j'ai bien chaud ; j'ai eu l'honneur de voir ici M. le marquis de Gentil, et madame votre sœur ; monsieur votre frère 1 est revenu à sa maison de campagne qui est charmante ; ce petit pays-ci s'embellit tous les jours ; chacun s'empresse de bâtir de jolies maisons , et de planter des jardins agréables ; on joue la comédie, il n'y manque que vous , monsieur , et sans cette maudite bise qui me désole j'aimerais bien ce petit paradis terrestre . Nous avons ici Lécluze,2 qui était le meilleur acteur de l'Opéra-comique ; on a assassiné son fils à Bâle . Cela n'empêche pas le père de donner tous les jours à table des espèces de parades à mourir de rire . Le goût de son métier l'emporte sur la tendresse paternelle ; il y a de grands hommes qui se consolent de la perte de leur fils en gouvernant l’État ; Lécluze se console par des chansons . Il représente la nation, elle rit de ses pertes ; nous n'avons plus ni vaisseau, ni vaisselle mais on joue à Paris une comédie nouvelle tous les huit jours .

Je suis fort aise que ce M. de Saint-Germain 3 dont vous me parlez fasse du bien à la France ; elle en a très grand besoin , mais je doute que cet empirique réussisse mieux que nos médecins ordinaires . Il y a grande apparence qu'on versera encore beaucoup de sang inutilement cette campagne , et qu’il faudra ensuite remettre les épées dans le fourreau, en laissant tout son argent à ceux qui ont tenu la plume et la bourse .

Vous m'avouerez que le philosophe de Sans Souci n'a pas mal pris son temps pour donner son Art de la guerre ; mais aussi vous m'avouerez qu'il n'appartenait guère qu'à lui de faire cet ouvrage . Que dites-vous de l’Épître au maréchal Keith ? Il croit tuer si bien son monde qu'il pense qu'il n'en reste rien .

Il me semble que la maison de Brunsvick n'a jamais joué un si grand rôle dans le monde ; elle a des frères de tous les côtés 4. Adieu monsieur, il y a dans ce petit coin du monde un campagnard qui vous sera tendrement attaché toute sa vie . Votre très humble et très obéissant serviteur

V. de tout mon cœur. »

1 Samuel .

3 Le fameux aventurier qui se faisait passer pour le comte de Saint-Germain , il dut quitter la France en juin 1760 . on ne doit pas le confondre avec le général du même nom qui devint plus tard ministre .

Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Comte_de_Saint-Germain

et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Louis_de_Saint-Germain

4 Parmi la nombreuse progéniture de Ferdinand-Albert, duc de Brunswick-Wolfenbüttel, figuraient Charles, marié à Philippine de Prusse ; Antoine-Ulric époux d'Anna Leopoldovna et père d'Ivan VI ; Elisabeth-Christine, femme de Frédéric II de Prusse ; Louise-Amélie, mariée à Auguste-Guillaume de Prusse ; et Ferdinand, général au service des Alliés .

 

 

03/04/2015

en restitution des frais et des fruits

... En attendant les fruits frais, faisons mettre en primeur au comptoir des banques des frais ayant porté fruit en toute malhonnêteté et contrats léonins .

Par ici l'artiche, enfin ...

remboursement frais bancaires.jpg

 

 

 

« A Bordier

Aux Délices 3è avril 1760 1

M. de Voltaire envoie, au nom de Mme Denis, à monsieur le procureur Bordier la pièce ci-jointe, du procureur de Gex, qui fait voir que l'affaire du sieur Choudens est pendante au tribunal de Gex ; la vente du domaine du sieur Choudens fut passée au pays de Gex, entre noble dame Denis et sieur Choudens . Noble dame Denis a payé au dit sieur fort au delà de ce qu'elle lui doit ; on a fait plusieurs saisies entre les mains de la dite dame, de sorte que c'est le dit sieur Choudens qui est aujourd'hui redevable ; en outre le dit Choudens a vendu à la dite dame plusieurs pièces de terres qui ne lui appartenaient pas et pour lesquelles il y a procès à Gex, en restitution des frais et des fruits . Spécialement le sieur Pasteur réclame un pré et un champ, qui lui appartiennent, et que le sieur Choudens a vendus, comme à lui appartenant, lesquels pré et champ sont la meilleure partie de la terre . »

1 Manuscrit original : Maximilien Horngacher, Genève .

Le destinataire de cette lettre était un des quatre fils (André, Pierre, Ami, Guillaume ) de Guillaume Bordier (mort en 1727) et d’Olympe de Choudens ; leur fille Olympe, avait épousé Marc de Choudens . Sur l'affaire Choudens, voir lettre du 24 décembre 1759 à Balleidier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/01/03/quel-delai-on-peut-avoir-pour-repondre-aux-mensonges-averes-5525062.html

du 25 avril 1760 à François de Bussy : « L'oncle et la nièce , monsieur, vous supplient , monsieur de vouloir bien faire renvoyer le mémoire ci-joint apostillé à M. de Montpéroux . Nous lui remettrons les pièces probantes . »,

et du 7 mai 1760 à François Tronchin . «  Nous prions monsieur le trésorier de vouloir bien spécifier dans le reçu les causes de l'échute et la mainlevée afin que nous produisions cette quittance à Gex pour opérer la liquidation des fonds vendus par le sieur Choudens, à lui non appartenant . »

 

C'est un fripon artificieux et insolent , qui leur attirera quelques affaires

... Diable ! ne s'agirait-il pas exactement de mister Ni-Ni-Nicolas Sarkozy, au sein de cette UMP qu'il rêve de débaptiser , ce qui ne l'empêchera pas d'être aussi mal famé en président de n'importe quoi qu'en chefaillon d'UMP . Je lui rappelle -car je ne lui veux que du bien, évidemment- que ça porte malheur de rebaptiser un navire , surtout quand il est déja en mauvais état ;  et quoique la peinture soit refaite aux deux tiers depuis peu , on n'a jamais vu la peinture remplacer une coque en bon état .

 

casseroles.jpg

 

 

« A Élie Bertrand

premier pasteur de l’Église française

à Berne

2è avril 1760 aux Délices

Pardon, mon cher monsieur, de n'avoir pas répondu comme je le devais à la lettre que vous m'avez écrite touchant mon cabinet . Je compte aller chez Son Altesse Électorale Palatine à la fin de mai, ce sera là ma meilleur réponse 1 . L'étude qui est ici ma plus grande occupation m'a absorbé depuis un mois ; je me suis enterré dans mon imagination , [je r]essusciterai 2 pour vous aller voir à Berne , ce sera pour moi un grand plaisir d'y faire ma cour à M. et Mme de Freüdenrich, et de revoir encore cette ville où l'on a eu tant de bontés pour moi .

Il est vrai qu'on négocie beaucoup ; mais il n'est pas moins vrai qu'on arme davantage ; si nous avons la paix à la fin de cette année, l'olive sera sanglante 3. Messieurs de Lausanne ont grand tort de garder ce Grasset chez eux . C'est un fripon artificieux et insolent , qui leur attirera quelques affaires . Je vous embrasse .

Ve. »

1 V* pensait à des fossiles et des « curiosités naturelles » pour le cabinet de l'Electeur palatin ; voir lettre du 14 mars 1760 à Bertrand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/03/14/mes-curiosites-sont-des-charrues-et-des-semoirs-mais-il-faut-5582857.html . Mais le voyage n'eût pas lieu .

2 Le papier du manuscrit a été arraché par le cachet .

3 Dans La Henriade, IX, 76 et ailleurs (lettre du 22 janvier 1760 à la comtesse Bentinck : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/01/25/ce-n-est-qu-avec-des-lauriers-que-vous-aurez-de-bonnes-olive-5543672.html , lettre du 23 avril 1760 à Chennevières : page 359 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f373.texte.r=3485

V* associe les olives à la conclusion de la paix et aux lauriers ; pour l'emploi du mot olive seul, voir la lettre du 19 juin 1760 à Jean-Robert Tronchin : « Toutes les armées ont pris de l'opium, puisse l'olive venir à son tour . »

 

 

02/04/2015

Voilà donc deux chants de Pucelle pour les anges

... "C'est bête" me dirait Blaise (Pascal* , ce qui tombe juste en cette semaine pascale dite Sainte ) .

*Petit rappel : "qui veut faire l'ange fait la bête " .

La pucelle chantante ne peut en aucun cas être recherchée au ciel ni à Lourdes, ni parmi les candidates de Ze Voice , pas plus que les anges parmi les membres du jury correspondant .

Et sans transition :

 https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=iShyYxEOUb4

Sub-tuum-monastique-1934.jpg

Pour aider Voltaire à faire ses Pâques

 

Et pour vous aider à faire les vôtres : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/04/dialogues-et-entretiens-philosophiques-entre-un-caloyer-et-un-homme-de-bien-partie-1.html

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

2è avril 1760

Voilà donc deux chants de Pucelle 1 pour les anges . Mais êtes-vous capable de garder le plus grand des secrets ? Plus que vous sans doute, m'allez-vous dire .

Oui je sais bien que j'ai joué Tancrède et par là je l'ai affichée . Il est vrai . Mais je ne pouvais faire autrement . Il fallait essayer sur M. et Mme de Chauvelin cette chevalerie . Mais ici le cas est différent . Point d'essai et la chose est beaucoup plus singulière que tous les chevaliers du monde . Motus au moins . Et Pondichéry ! Ma fois je le crois pris comme Surate .

V. »