31/05/2015
le présent est médiocre
... Aurait pu dire notre BHL adoré s'il avait un grain d'humour, en goûtant à sa juste valeur la tarte à la crême qui , ô rage ô désespoir, l'a une fois de plus décoré justement . Qu'il se rassure, lui qui se permet d'avoir des garde du corps, il n'est pas près de tomber sous des balles comme ceux de Charlie Hebdo.
Sur un plan temporel, je peux ajouter que son présent est non seulement médiocre mais sans avenir .
Moment !... bon' fait' !
« A Henri-Louis Lekain
[mai-juin 1760] 1
Mon cher et grand acteur, quand vous pourrez venir introduire un peu de bon goût à Lyon et à Dijon, vous nous ferez un extrême plaisir de ne pas oublier les Délices et le château de Tournay où vous trouverez un théâtre grand comme la main, mais où l'on admirera vos talents tout aussi bien que sur un plus grand . Vous avez dit-on 2 envie de jouer La Mort de César et celle de Socrate , Socrate ne passera point, et César sans femmes ne peut être joué que chez les jésuites . Cependant si on le veut absolument, il faudra s'y prêter à condition que l'auteur de Socrate le rende plus susceptible du théâtre de Paris .
Il vaudrait beaucoup mieux jouer Rome sauvée . Cela formerait un beau spectacle sur un théâtre purgé de petits-maîtres . Il arriverait peut-être à Rome sauvée la même chose qu'à Sémiramis . Elle n'a réussi que quand la scène a été libre . Je fais bien peu de cas de Médime, le présent est médiocre, mais je fais un cas infini de vous .
Votre très humble obéissant serviteur .
V. »
1 Cette lettre répond à celle du comédien remerciant pour le don de Médime que V* lui avait accordé par sa lettre du 11 mai 1760 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/05/08/enfin-je-suis-devenu-un-grand-seigneur-c-est-a-dire-que-j-ai-5618529.html
2 Dit-on est ajouté en interligne .
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30/05/2015
il faut rire, et rire souvent aux dépens des petits persécuteurs et de leurs petits émissaires
... E per fine, je vous aime, révère, admire et regrette, mon très cher Voltaire dont on célèbre la mort ce jour .
Vos conseils font du bien et méritent d'être suivis, ils éloignent la désespérance et rendent plus forts . Votre voix/voie doit être entendue/entretenue encore et toujours .
Una lacrima ...
« A Jean Le Rond d'Alembert
Aux Délices 31 mai [1760] 1
Mon cher philosophe de la secte de Démocrite et qui valez assurément mieux que Démocrite ,
1° Je vous prie de me faire avoir un exemplaire du petit recueil en papier couleur de rose 2 des quand, des si, des pourquoi que je n'ai point vu . Ayez la bonté d'envoyer l'exemplaire à l'Arsenal chez l'ami Thieriot .
2° Je vous jure que jamais Mme du Deffand 3 ne m'a 4 écrit un mot pour vous déplaire .
3° M. Palissot de Montenoy 5 et M. Patu vinrent aux Délices il y a plus de deux ans . M. Palissot me montra une pièce qu'il avait fait jouer à Lunéville ou à Nancy , et qui n'était point celle qu'il vient de donner à Paris . Je l'exhorterai à ne point blasphémer contre la philosophie .
4° Il m’écrivit 6 deux ou trois fois .
5° Il m'a donné un petit coup de patte dans sa comédie au sujet de Socrate .
6° Il ne m'a point envoyé sa pièce .
7° Je vous supplie de recommander à l'ami Thieriot de m'envoyer la préface que je ne connais pas .7
8° Je soutiens qu'il faut rire, et rire souvent aux dépens des petits persécuteurs et de leurs petits émissaires .
9° Patience, patience, ridiculum acri soepius et melius 8. Ce sont intermèdes agréables, et puis il faut le coup de foudre .
10° Je recommande l'union aux frères .
E per fine,9 je vous aime, révère, admire et regrette .
V. »
1 V* avait d’abord écrit 30 .
2 Du pite recueil... rose est ajouté en marge .
3 D’Alembert écrivait le 26 ami 1760 : « Je sais que cette vieille putain de Du Deffand vous a écrit, et vous écrit peut-être encore contre moi et mes amis . Mais il faut rire de tout, et se foutre des vielles putains, puisqu'elles ne sont bonnes qu'à cela . »
4 Suivi de jamais biffé .
5 Sur le manuscrit le nom est écrit très gros, de même qu'à la ligne suivante .
6 V* a d'abord commencé plusieu, rayé .
7 « On dit que Palissot vous a envoyé sa pièce avant qu'elle fût jouée . Il vient d'imprimer une préface où il vous loue à tour de bras [...] . Il ajoute dans cette préface qu'il est en commerce de lettres avec vous, et qu'il s'en fait gloire . Mais, comme vous le dites fort bien il faut rire de tout ; aussi vous ne me verrez plus que rire » ; pour la correspondance avec Palissot, voir la lettre la plus récente du 12 janvier 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/03/19/tout-ce-qui-me-viendra-de-vous-monsieur-me-sera-toujours-tre.html
Sur la préface, voir la lettre du 31 mai 1760 à Chennevières : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/05/29/faites-moi-le-plaisir-mon-cher-ami-5631086.html
8 Horace, Satires, I, x, 14-15 : la plaisanterie est souvent plus difficile que la hargne .
9 Et finalement .
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Faites-moi le plaisir, mon cher ami ...
... Voltaire, de charmer encore pour très très très longtemps Mam'zelle Wagnière et me permettre d'en être témoin . C'est la seule prière qui me vient spontanément et que je souhaite de tout coeur voir exaucée .
Vous et moi
« A François de Chennevières
[vers le 31 mai 1760]
Faites-moi le plaisir, mon cher ami , de m'envoyer la préface de la pièce contre les philosophes, je vous serai très obligé 1 .
Mme de Bazincour a une bien chétive santé . Vous me mettez du baume dans le sang en me donnant des espérances sur M. le duc de Bourgogne .
Voulez-vous bien épargner encore 24 sous à d'Alembert ? »
1 Il doit s'agir du libelle publié pour la première fois sous le titre de Préface de la Comédie des Philosophes, 1760 ; le sous titre, ou la Vision de Charles Palissot, figure sous le titre de tête . Cet ouvrage fut attribué à Diderot ou à Melchior Grimm . Le véritable auteur était l'abbé Morellet, à qui cette bonne œuvre valut la prison ; voir : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.1998.oferret&part=4814
. Voir lettre du même jour à d'Alembert :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/05/29/il-faut-rire-et-rire-souvent-aux-depens-des-petits-persecute-5631080.html
et : L’Affaire de l'abbé Morellet en 1760, de Daniel Delafarge, 1912 : pages102-103 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1913_num_4_19_3639_t1_0102_0000_3
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29/05/2015
la France ne souhaite pas le voir ...
... élu .
Enfin, si je prends mes désirs pour des réalités, si j'accorde encore quelques facultés de réflexion à mes concitoyens, j'ose espérer que l'expérience Sarkozy leur suffira en un seul exemplaire passé et à ne surtout pas renouveler . Mais je crois malheureusement que le peuple Welche peut suivre le dernier des beaux parleurs/moches escrocs jusqu'à lui confier la clé de l'armoire à confitures, peuple couillon qui cultive et cueille les fruits et se fait voler le fruit de son travail . Si vous ne me croyez pas, instruisez vous sur les dépenses de campagne du mini-président des Républicains et préparez vous à l'entretenir au delà du raisonnable, le rapport qualité/prix tend vers zéro .
« A Frédéric II, roi de Prusse
[30 mai 1760]
[Dit que Choiseul ne peut agir uniquement selon ses propres vues, mais que la France ne souhaite pas le voir opprimé ; qu'il prenne garde de ne pas essuyer un jour quelque défaite majeure ; qu'au reste la France considère qu'il devrait garder la Silésie .]1
1 Le résumé de cette lettre tel qu'il a été donné, repose sur celui qu'en avait fait August Friedrich Eichel,[http://de.wikipedia.org/wiki/August_Friedrich_Eichel] un des principaux ministres de Frédéric II, secrétaire de son cabinet, au comte Karl Wilhelm Finck von Finckenstein, [http://fr.wikipedia.org/wiki/Finck_von_Finckenstein ] dans une dépêche datée du 26 juin . Eichel date la lettre d' »il y a quinze jours », ce qui se réfère certainement à la date de la réception ; comme il ne peut s'agir de la lettre du 3 juin qui nous est parvenue, ce doit être celle du 30 mai mentionnée dans la réponse de Frédéric du 21 juin : « Je reçois deux de vos lettres à la fois, l'une du 30 mai, l'autre du 3 juin. », voir page 431 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f447.image.r=21%20juin
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28/05/2015
On m'envoie cela, et je vous fais part de cela
... Je n'en dirai pas davantage .
Et plutôt si .
Maroc : censure contre Much loved, menaces de mort pour les actrices .
On ne peut se taire quand la connerie humaine prend le dessus, dans quelque pays que ce soit . Il s'agit ici du Maroc, grand pays qui veut rivaliser d'hypocrisie avec les plus rétrogrades dictatures, et grand fournisseur de drogues interdites pourtant par un célèbre prophète polygame . La lâcheté des autorités, et donc du roi fameux commandeur des croyants, atteint des sommets et prouve, s'il en était besoin, que là-bas, la démocratie et la liberté d'expression et de pensée ne valent pas mieux qu'une merde de ces dirigeants .
Menaces de mort pour les actrices et le producteur ! et puis quoi encore ? Vous allez nous refaire le coup de Charlie Hebdo ?
Voir au moins ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=LMIgnYBBnBg
https://www.youtube.com/watch?v=kzOVlL3nXmY
De toute façon, le monde entier sait que le Maroc est remarquable pour le tourisme sexuel qui rapporte
« A Nicolas-Claude THIERIOT
29 mai. [1760]
On m'envoie cela, et je vous fais part de cela. C'est un déluge de monosyllabes. Ceux-ci m'ont paru plus gaillards que les autres. Je n'ai pu encore parvenir à trouver le recueil des Quand, des Si, des Pourquoi, imprimés, dit-on, sur du papier couleur de rose. On a recours à des amis dans le besoin. Je vous prie, mon ancien ami, de ne me pas oublier. Je vous dois plusieurs livres; quand il vous plaira, nous compterons. Au reste, je ne sais pas pourquoi on me fourre dans toutes ces querelles, moi laboureur, moi berger, moi rat retiré du monde, dans un fromage de Suisse. Je me contente de ricaner, sans me mêler de rien. Il est vrai que je ricane beaucoup : cela fait du bien, et soutient son homme dans la vieillesse.
La pièce contre les philosophes n'a pu me faire rire. Peut- être cela est-il fort drôle au théâtre ; mais, à la lecture, on bâille. La première loi, quand on fait une comédie, c'est d'être comique : sans gaieté point de salut.
Si vous aviez quelque libraire à favoriser, un plaisant qui voyage m'a laissé un manuscrit 1 que je pourrais vous faire tenir. Ce manuscrit est d'une douzaine de pages; mais le plaisant demande le secret, et moi, je vous demande continuation d'amitié.
Que ne faites-vous comme Marmontel, qui vient nous voir?
Vale.
V.
29 mai
Qui sont les monstres qui disent que j'ai part aux que? Ah! les coquins !
A qui faut-il adresser vos paquets, pour que vous les ayez plus tôt? »
1 Il s'agit presque certainement duPlaidoyer pour Genest Ramponeau, cabaretier a la Courtille,: prononcé par lui-même, contre Gaudon, entrepreneur d'un théâtre des boulevards, de Voltaire bien sûr, quoiqu'on n'en connaisse pas l'édition séparée datée de Paris ; voir lettre du 9 juin 1760 à Thieriot : page 412 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f426.image.r=9%20juin
et : http://alde.auction.fr/_fr/lot/plaidoyer-pour-genest-ramp...
Voir : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72883m/f5.image.r=P...
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Mais est-il bien honnête de traiter de fripons publiquement les plus honnêtes gens du monde ?
... Déclare, la main sur le coeur (côté portefeuille) Eric Woerth qui vient de se sortir du mauvais pas de l'affaire Bettencourt ; du coup le petit Nicolas , -Républicain, humoriste au petit pied faute d'être auteur d'un programme politique constructif,- peut lui aussi se sentir un peu moins accusable . Je crois que le terme de fripon est bien doux pour lui , je le traite plus volontiers de chacal .
« A François de Chennevières
Mon cher correspondant, vous sauvez beaucoup de pièces de vingt-quatre sous à notre ami Thieriot . Avez-vous lu la comédie Les Philosophes ? On emploie bien des machines contre eux, il faut qu'ils vaillent quelque chose . Mais est-il bien honnête de traiter de fripons publiquement les plus honnêtes gens du monde ? La comédie autrefois riait du ridicule, aujourd'hui elle dit de grossières injures . Dans quel siècle vivons-nous ?
Voici encore si vous le permettez une lettre pour un philosophe à qui on ne dira point d'injures , car les faiseurs de comédie ne l’entendront pas .
Mille amitiés de la part de toutes les Délices .
V.
29 mai [1760] »
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27/05/2015
Il est impossible que la nécessité où ils m'ont mis de mettre leur erreur au jour n'ait jeté un peu d'aigreur dans les esprits
... Auraient pu dire, elles-aussi, deux femmes réellement admirables, Mesdames Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, face aux politiques dans leur lutte contre la misère .
Elles ont été le poil à gratter sous la chemise de nos gouvernants, les forçant à ouvrir les yeux en permanence sur l'injustice et y remédier, trop faiblement malheureusement ; le chemin est long encore avant que les Restos du Coeur ne soient plus nécessaires, non plus qu'ATD Quart Monde et tant d'ONG caritatives .
Mesdames Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion, soyez sures que Voltaire vous attend et vous embrasse tendrement, vous êtes selon son coeur .
« A Jean-Philippe FYOT DE LA MARCHE 1
Au château de Tournay, par Genève,
pays de Gex, 28 mai 1760.
Monsieur, ayant acquis pour la vie la terre de Tournay, de M. le président de Brosses, située dans le ressort du parlement au bailliage de Gex, et étant en marché avec lui pour l'acquisition à perpétuité; ayant de plus d'autres terres dans le pays, je compte parmi mes devoirs celui de vous présenter mon respect, et de demander votre protection. Les bontés dont monsieur votre père m'a honoré toute ma vie semblent me donner quelque droit aux vôtres.
Les juges du bailliage de Gex firent, l'année passée au mois d'août, une procédure bien vive contre un Suisse qui demeurait auprès de ma terre de Tournay, et qui défendit ses noix, que lui volait un Savoyard. Ils firent pour six cent livres de frais, comptant que je les payerais.
L'endroit où fut commis le délit s'appelle la Perrière : c'est un fief de Genève, dont la juridiction a été cédée au roi par l'article 2 du traité de 1749, traité que les juges de Gex et le procureur du roi ne devaient pas ignorer.
J'ai l'honneur, monsieur, de vous envoyer la copie de l'acte authentique, tirée des registres de Genève, certifiée par le résident du roi. Vous verrez, monsieur, par cet acte, que la république de Genève avait la juridiction suprême sur cet endroit nommé la Perrière, juridiction dont le roi est en possession depuis 1749.
Ayant ainsi démontré avec un peu de peine et d'embarras la méprise où le bailliage de Gex était tombé, oserai-je prendre la liberté, monsieur, de recourir à vos bontés et vous supplier de daigner me recommander à messieurs du bailliage dans tout ce qui sera d'une exacte justice ? Il est impossible que la nécessité où ils m'ont mis de mettre leur erreur au jour n'ait jeté un peu d'aigreur dans les esprits, quoique je me sois conduit avec tous les égards possibles. Un mot de vous préviendrait tous les petits mécontentements, et maintiendrait la concorde entre messieurs du bailliage et les juges de mes terres. Le repos est le premier bien, et je le devrais à vos bontés.
Je présume trop peut-être, et je devrais me borner à vous prier d'agréer le profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, monsieur, votre, etc.
VOLTAIRE,
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi ».
1 Jean-Philippe Fyot de La Marche, premier président du parlement de Bourgogne, fils et successeur du condisciple de Voltaire. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Philippe_Fyot_de_La_Marche
et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Philippe_Fyot_de_La_Marche
Que font ceux qui sont censés travailler au bien public sous les ors de la République ? Ils ne font qu'exprimer leur aigreur . Par exemple, pour rester actuel , un énième projet de loi répressive, obligeant tout usager des transports en commun à présenter une pièce d'identité en cas de contravention pour accroitre les chances de paiement ! Niaiseries ! Je ne suis pas devin, mais je peux vous assurer que ces ministres, députés et sénateurs, et fonctionnaires zélés ne pourront jamais avoir quelque reconnaissance que ce soit, ils pensent petit, ils sont minuscules, dressés sur leurs e(r)go(t)s, volailles engraissées à nos dépens .
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