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09/08/2023

Le nonce s'est enfui la queue entre les jambes, pour l'aller fourrer entre les fesses

... Diable !

Le XXIè siècle sait aussi mettre au jour de sales affaires impliquant des religieux de tous grades , y compris les nonces qui sont aussi pourris que le dernier des derniers obsédés sexuels : sous les ornements sacerdotaux, la charogne : https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/troisieme-pla...

 

 

 

« A Jean-François Marmontel

Il y a longtemps, mon cher confrère, que je connais l'origine de la querelle des conseillers Coré, Datan et Abiron , avec l'évêque du veau d'or 1; mais le bon de l'affaire, c'est qu'elle fut citée solennellement à un concile de Reims, à l'occasion d'un procès que les chanoines de Reims avaient contre la ville.

Où diable avez-vous trouvé le livre de Gaumin 2? savez-vous que rien n'est plus rare, et que j'ai été obligé de le faire venir de Hambourg? Je ne suis pas mal fourni de ces drogues-là. Il est bien triste qu'on joue encore sur les tréteaux de la Sorbonne, tandis que la Comédie est déserte. Voilà ce qu'a fait la retraite de Mlle Clairon. Elle a laissé le champ libre à Riballier et au singe de Nicolet 3.

J'ai lu hier le Vencelas que vous avez rajeuni 4. Il me semble que vous avez rendu un très grand service au théâtre. Mme Denis est bien sensible à votre souvenir et moi, très affligé d'être abandonné tout net par M. d'Alembert; mais s'il se porte bien, et s'il m'aime toujours un peu, je me console.

Présentez, je vous prie mes respects à madame de Geoffrin . Elle doit être fort contente des succès du roi son ami . C'est une grande joie dans tout le Nord. Le nonce 5 s'est enfui la queue entre les jambes, pour l'aller fourrer entre les fesses. Il santissimo padre ne sait plus où il en est. Il pourra bien, à la première sottise qu'il fera, perdre la suzeraineté du royaume de Naples. Le monde se déniaise furieusement, les beaux jours de la friponnerie et du fanatisme sont passés.

Mon cher confrère, bénissons l'être des êtres, et moquons-nous des sots.

V.

13è janvier 1768. 6

Voulez-vous bien donner cette lettre à M. Saurin . »

1 Dans les Nombres, chapitre xvi : https://www.aelf.org/bible/Nb/16

2 Voir la note, tome XXX, page 347 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome30.djvu/357

et lettre du 3 juin 1765 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/10/02/m-6267404.html

V* a sans doute acheté la nouvelle édition de Johann Albert Fabricius , De vita et morte Mosis libri tres, 1714 , qui contient les écrits de Gilbert Gaulmin et autres . L'original hébreu est une des sources de l'histoire de la rébellion de Korah, Dathan et Abiron .

Voir : https://books.google.fr/books?id=rVIdamUtsPUC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

3 Molé.

Sur ce « singe de Nicollet », voir lettre du 4 mars 1767 au marquis de Florian : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/08/12/en-verite-il-s-agit-dans-cette-affaire-de-l-honneur-de-la-fr-6396068.html

4 Venceslas, tragédie de Rotrou, rajeunie par M. de Marmontel, 1759 , figure dans le cinquième volume du Théâtre français ( voir lettre du 18 avril 1767 à Rieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/10/18/vous-me-ferez-un-plaisir-extreme-de-faire-depecher-les-feuil-6407183.html

6 L'édition de Kehl introduit des modifications et opère des coupures ; voir lettre 7134 de https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411361p/texteBrut

08/08/2023

Un homme qui aime autant que lui la comédie mérite assurément de grandes attentions

... Je pense que de nos jours Voltaire inclurait les femmes dans ses attentions . Hommes et femmes humoristes font notre joie, qu'on les laisse en paix et ne censure que les quelques racistes et haineux qui ne réjouissent que des malfaisants de leur acabit .

Un maître ...

https://www.topito.com/top-meilleures-citations-guy-bedos...

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Vous savez, mon très cher résident, que la place de M. Camp 1 ne convient mieux à personne qu'à M. Rieu, qui est né Français, qui a servi le roi longtemps dans les îles, qui vous a été utile pour les passeports, et qui vous est attaché. Je suis bien persuadé que vous le protégerez auprès de monsieur le contrôleur général, et que vous écrirez fortement en sa faveur . Vous pouvez même engager M. le duc de Choiseul à dire un mot pour lui. Un homme qui aime autant que lui la comédie mérite assurément de grandes attentions.

Je viens de recevoir une lettre de M. le duc de Choiseul à faire mourir de rire. Je ne manquerai pas de saisir cette occasion pour joindre ma très humble requête aux recommandations que je vous demande. On a toujours grande envie de faire une ville à Versoix mais avec quoi la nourrira-t-on?

Si vous saviez à peu près le montant des dettes de ce petit polisson de Gallien de Salmorans, vous me feriez plaisir de m'en donner part.

On dit que la reine n'est pas bien 2 . En savez-vous des nouvelles ? Quand aurons-nous l'honneur de vous voir? On ne peut vous être plus tendrement attaché que

V.

13è janvier 1768 à Ferney. »





Lettre de Hennin du même jour :

« A Genève, le 13 janvier 1768.

Ce que vous désirez, monsieur, est fait. J'ai demandé la place vacante faiblement pour moi et mes successeurs, et fortement pour M. Rieu, comme je pourrais vous le prouver en vous envoyant l'extrait de ma dépêche. Je me suis contenté de dire à monsieur le duc qu'il avait été question de réunir cette place à la résidence, mais que peut-être il y trouverait des inconvénients. J'ai mis M le chevalier de Jaucourt en jeu pour M. Rieu, dont j'ai fait valoir les services, et la résolution de s'établir à Versoy. Voici, monsieur, les deux seuls mémoires des dettes de Galien. Je l'ai forcé à payer toutes les autres, à la vérité à mes dépens, mais je n'y veux plus penser. 11 m'avait dit qu'il allait à Paris, et je l'ai annoncé à monsieur le maréchal. Depuis il m'apprend qu'il va d'abord en Dauphiné. Je crois qu'il ne pirouette que pour tomber à l'hôpital.

On ne me dit rien de la santé de la reine, sinon qu'il n'y a aucun mieux.

Dès que les chemins seront libres, je vous assure bien, monsieur, que vous me verrez, et souvent. Genève m'ennuie à un point dont vous n'avez pas d'idée. Quelles gens!

Vous connaissez le tendre attachement que je vous ai voué. »

1 L'édition originale précise : « La place de commissaire des sels du Valais. »

07/08/2023

Comptez qu'un homme en place peut toujours nuire

... Tous.tes ceux.celles qui ont quelques places dite supérieures, humains lambda physiologiquement parlant, mélanges de qualités (parfois )  et défauts (toujours ), ne manquent pas , quand ça leur convient, de nuire sans remords .Ils comptent sur l'esprit de corps pour échapper aux sanctions méritées . Même dans la police ? me direz-vous ? Oui ! l'uniforme ne rend pas meilleur que vous ou moi (surtout moi ! ).

Nous sommes capables de nuire à la nature même, alors ...

Nuire pour le plaisir, c’est le propre de l’homme

https://www.europe1.fr/emissions/la-morale-de-linfo/nuire...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

13 janvier 1768

Je reçois votre lettre du 7 janvier, mon cher ami. Ne soyez point étonné de l'extrême ignorance d'un homme qui n'a pas vu Paris depuis vingt ans. J'ai connu autrefois un M. d'Ormesson 1, qui était conseiller d'État, chargé du département de Saint-Cyr. Il n'était pas jeune; je ne sais si c'est lui ou son fils 2 de qui dépend votre place. Il y a deux ou trois ans qu'un homme de lettres, qui était précepteur dans la maison, m'envoya des ouvrages de sa façon, dédiés à un M. d'Ormesson, lequel me faisait toujours faire des compliments par cet auteur, et à qui je les rendais bien. J'ai oublié tout net le nom de cet auteur et celui de ses livres; j'ai seulement quelque idée que nous nous aimions beaucoup quand nous nous écrivions. Il me passe par les mains cinq ou six douzaines d'auteurs par an ; il faut me pardonner d'en oublier quelques-uns. Mettez-vous au fait de celui-ci. Il avait, autant qu'il m'en souvient, une teinture de bonne philosophie. Il pourrait nous aider très efficacement dans notre affaire. Mandez-moi à quel d'Ormesson il faut que j'écrive ; je vous assure que je ne serai pas honteux. Mais surtout, mon cher ami, ne vous brouillez point avec l'intendant de Paris 3. Comptez qu'un homme en place peut toujours nuire. Mme de Sauvigny a de très bonnes intentions, et quoiqu'elle protège M. Mabille, je peux vous répondre qu'elle n'a nulle envie de vous faire tort ; sa seule idée est de faire du bien à M. Mabille et à vous.

Encore une fois, n'irritez point une famille puissante . J'ai reçu aujourd'hui une lettre de M. le duc de Choiseul 4 . Il ne parle point de votre affaire ; tout roule sur le pays de Gex et sur Genève.

M. d'Alembert ne m'a point accusé la réception du paquet d'Italie 5. Je voudrais bien avoir Le Joueur de Saurin 6, qu'on va représenter ; mais je serais bien plus curieux de lire le rapport que M. Chardon doit faire au Conseil. Je compte lui écrire pour lui faire mon compliment de la victoire remportée sur le parlement de Paris. J'espère qu'il battra aussi le parlement de Toulouse à plate couture. J'espère que vous triompherez comme lui, et je vous embrasse dans cette douce idée. »

1 Henri-François de Paule Le Fèvre d'Ormesson , 1681-1756 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Fran%C3%A7ois_de_Paule_Lef%C3%A8vre_d%27Ormesson

2 Le plus jeune fils Louis-François de Paule Le Fèvre d'Ormesson, 1718-1789 , que l'on confond souvent avec Marie-François de Paule Le Fèvre, marquis d'Ormesson, 1710-1774, qui occupa des postes du même ordre que lui, mais professait des idées bien différentes .

3 Berthier de Sauvigny, intendant à Paris, a succédé à Courteilles et a refusé de travailler avec Damilaville si celui-ci est nommé directeur du vingtième de la généralité de Paris ( voir lettre de d'Alembert à V* du 14 novembre 1767 : http://dalembert.academie-sciences.fr/Correspondance/oeuv... ) en remplacement du titulaire , malade .

4 Elle est conservée .

6 Il s'agit de Beverley, tragédie bourgeoise, en cinq actes et en vers libres, que Saurin annonce à V* le 3 janvier 1768, primitivement intitulée Le Joueur anglais, adaptée de The Gamester d'Edward Moore . Cette pièce fut représentée pour la première fois en public à la Comédie-Française le 7 mai 1768 .

Voir : https://data.bnf.fr/fr/12002643/bernard-joseph_saurin/

et : https://www.gutenberg.org/files/16267/16267-h/16267-h.htm

J’ai trouvé toujours des obstacles : mais quand on sert l'innocence et la vérité, il ne faut se rebuter jamais

... Belle profession de foi .

 

 

« A Anne-Rose Calas

chez monsieur de Voisin

à l'hôtel de monsieur l'ambassadeur

de Hollande

à Paris

12è janvier 1768

Je suis bien sensiblement attaché de votre souvenir, madame, et très affligé que vous ne soyez pas grand-mère 1. J'espère que Mme Duvoisin réparera la perte qu’elle a essuyée . Je lui présente mes obéissances aussi bien qu'à son mari, et je veux absolument qu'il y ait de leur race dans le monde .

Je crois que Sirven a quelquefois l'honneur de vous voir . Je me flatte qu'enfin sa triste affaire va être rapportée . Il y a cinq ans que je la poursuis . J’ai trouvé toujours des obstacles : mais quand on sert l'innocence et la vérité, il ne faut se rebuter jamais .

J'ai l'honneur d'être, madame, avec tous les sentiments que vous méritez, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

06/08/2023

Ce n'était pas la peine d'appeler à grands frais trois puissances médiatrices, pour ne rien faire de ce qu'elles ont ordonné

... Ainsi va le Niger et la CEDEAO : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230805-ultimatum-de-la-c%...

Il n'est pas besoin de gratter profond pour trouver les meneurs hostiles à la France, vieille tactique pour satisfaire le peuple pauvre et abusé et lui désigner un groupe expiatoire, un bouc émissaire comme il est habituel d'en désigner encore une fois sur les réseaux sociaux favorables à la Russie . Sale temps sur la planète !

La Cédéao en réunion à Abuja, au Nigeria le 2 août 2023 pour se pencher sur le coup d'Etat au Niger.

 

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon , de

l'Académie des belles-lettres, etc.

rue du Doyenné Saint-Louis du Louvre

à Paris

11è janvier 1768

Mon très cher confrère, vous êtes assurément bien bon quand vous travaillez à Eudoxie, de songer à la maîtresse de Prométhée1. Je suis persuadé que vous aurez été un peu en retraite pendant les grands froids, et qu'Eudoxie est actuellement bien avancée. L'empire romain est tombé, mais votre pièce ne tombera point.

Vous avez raison assurément sur ce potier de Prométhée qui ferait une fort plate figure lorsqu'on danserait et qu'on chanterait autour de Pandore, et qu'il resterait assis sur une banquette verte sans dire un mot à sa créature. Il n'y a, ce me semble, d'autre parti à prendre que de le faire en aller pendant le divertissement, pour demander à l'Amour quelques nouvelles grâces.

Après que le chœur a chanté

0 ciel ciel! elle respire.

Dieu d'amour, quel est ton empire !

Il faudra que le potier dise ces quatre vers :

Je revole aux autels du plus charmant des dieux.

Son ouvrage m'étonne, et sa beauté m'enflamme.

Amour, descends tout entier dans mon âme,

Comme tu règnes dans ses yeux 12.

Le musicien 3 même peut répéter le mot d'amour, pour cause d'énergie mais ce musicien ne répond point à mes lettres. Ce musicien me traite comme Rameau traitait l'abbé Pellegrin, à qui il n'écrivait jamais. Je le crois fort occupé à Versailles mais fût-il premier ministre, il ne faut pas négliger Pandore.

Tout paraît tendre aujourd'hui à la réconciliation dans le monde, depuis qu'on a chassé les jésuites de quatre royaumes 4. La tolérance vient d'être solennellement établie en Pologne comme en Russie, c'est-à-dire dans environ treize cent mille lieues carrées de pays . Ainsi la Sorbonne n'a raison que dans deux mille cinq cents pieds carrés, qui composent la belle salle où elle donne ses beaux décrets. Certainement le genre humain l'emportera à la fin sur la Sorbonne. Ces cuistres-là n'en ont pas encore pour longtemps dans le ventre. C'est une bénédiction de voir comme le bon sens gagne partout du terrain ; il n'en est pas de même du bon goût, c'est le partage du petit nombre des élus.

Il est arrivé malheur au petit Gallien que vous avez vu à Ferney . M. Hennin a été obligé de le chasser . Je ne crois pas que M. le maréchal de Richelieu le reprenne , ni que je me charge une seconde fois de son éducation 5.

Les perruques de Genève proposent actuellement des accommodements aux tignasses. Ce n'était pas la peine d'appeler à grands frais trois puissances médiatrices, pour ne rien faire de ce qu'elles ont ordonné. M. le duc de Choiseul doit être las de voir des gens qui demandent à Hercule sa massue pour tuer des mouches. Toute cette affaire de Genève est du plus énorme ridicule.

Tout ce qui est à Ferney vous embrasse assurément de tout son cœur.

V. »

1 Pandore, opéra de Voltaire; voyez tome III.

2 Ces vers n'ont point été admis dans la pièce. Ils étaient destinés à la scène 1 de l'acte II.

3 Laborde .

4 Espagne, Portugal,France, Naples.

5Ce paragraphe est omis dans l'édition de Kehl .

05/08/2023

aveugle et sourd ; ainsi, monsieur, je ne vois et n'entends plus ce qu'on peut faire et dire contre moi

... C'est la seule attitude à prendre pour se défendre contre les attaques qui gangrènent les réseaux sociaux  ; appliquons la formule "qui parle à mon dos, parle à mon cul !" et réduisons à néant les dires de malfaisants imbéciles en les renvoyant à leur inutilité de lâches .

Les singes de la sagesse

 

https://www.lageode.be/blog.html/14/singes-de-la-sagesse

 

 

« A Jean-Chrysostome Larcher, comte de La Touraille

[vers le 10 janvier 1768] 1

Je suis vieux, aveugle et sourd ; ainsi, monsieur, je ne vois et n'entends plus ce qu'on peut faire et dire contre moi.

Votre estime me dédommage du tort que me font mes ennemis. Ces messieurs m'ont pris pour ainsi dire au maillot, et me poursuivent jusqu'à l'agonie. Vous avez raison, monsieur, de me donner des conseils si honnêtes contre les premiers mouvements de la vengeance ; on n'en est pas toujours les maîtres ; mais plus elle est vivement sentie, moins elle est durable, tant le moral dépend du physique de l'homme, presque toujours borné dans ses vices comme dans ses vertus. Je serais seulement fâché que F.2 se fît honneur de ma haine ; je ne me suis jamais oublié à ce point-là. Est-ce qu'on ne peut écraser un insecte qui nous jette son venin, sans commettre le péché de la colère, si naturel et si condamnable? Conservez, monsieur, cette aimable philosophie qui fait plaindre les méchants sans les haïr, et qui vient si poliment adoucir les tourments de ma caducité dans ma solitude : sur les bords de mon tombeau, j'oppose à mes persécuteurs l'honneur de votre amitié ; j'en mourrai plus tranquille.

L'ermite de Ferney. »

1 Copie contemporaine ; édition « Lettre d M. le comte de *** à M. de Voltaire, à l'occasion du nouvel an », 1768.

2 Fréron .

permettez que je lui fasse mes compliments

... à Alexeï Navalny, que sans doute Voltaire aurait soutenu dans son combat contre l'injustice d'un maître du Kremlin lâche et corrompu, ce détestable Poutine et ses sbires .

L'opposant politique russe Alexeï Navalny, filmé depuis sa prison, lors d'une audience au tribunal de Moscou (Russie), le 26 avril 2023. (ALEXANDER ZEMLIANICHENKO / AP / SIPA)

https://www.francetvinfo.fr/monde/russie/alexei-navalny/russie-l-opposant-alexei-navalny-deja-incarcere-condamne-a-19-ans-de-prison-pour-extremisme_5989685.html

 

 

 

« A Richard

10 de janvier 1768 au château de Ferney 1

Il y a près de deux mois, monsieur, que je vous dois une réponse . Mon cœur vous la faisait tous les jours ; mais mon âge, mes maladies et la perte des yeux dont je suis menacé, m'ont forcé de renoncer à toute correspondance . Je profite d'un moment de relâche que me donnent mes maux pour vous dire avec quelle sensibilité j'ai été touché de vos vers, de vos sentiments et de votre goût pour les lettres .

Je crois que vous avez entendu parler de l'affaire des Sirven . Elle sera bientôt rapportée au Conseil du roi . Si M. de Carbon 2 se souvient encore de moi, permettez que je lui fasse mes compliments .

J’ai l'honneur d'être, avec toute l'estime que je vous méritez,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi. »

1 Copie ancienne ; édition Léon-Gabriel-Jean-Baptiste Pélissier : « Une lettre inédite de Voltaire adressée à un correspondant méridional inconnu », Annales du Midi, 1897. Le manuscrit porte en tête : « Lettre de M. de Voltaire en réponse à un poème (sur la philosophie) qui lui avait été adressé par M. l'abbé Richard de Milhou [Richard, de Millau]». On ne sait rien de plus ni du poème ni de son auteur .

Voir : https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1897_num_9_35_6926

2 Il y avait au parlement de Toulouse deux Carbon, le père et le fils, on ne sait auquel V* fait allusion .

Voir : https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1897_num_9_35_6926