04/12/2023
À peine les matériaux pourront-ils être prêts pour le mois de juin
... Mais c'est sans compter sur un coup de baguette magique de Mme Hidalgo, tel celui de la fée Bleue de Cendrillon, et tout sera en ordre de marche pour les J. O. et l'eau de la Seine buvable .
Les utérus sur pattes sont en pleine forme
« A Henri Rieu
6 avril 1768
Votre projet, mon cher ami, demande deux hommes tout entiers, une correspondance immense et des frais préliminaires . M. Seigneux de Corrévon, dont vous avez peut-être entendu parler à Lausanne, s'est associé avec plusieurs personnes et avec le libraire Grasset 1 pour faire une gazette littéraire dans le goût que vous proposez 2 . Je vous prie de ne rien faire sans que je vous aie parlé . À peine les matériaux pourront-ils être prêts pour le mois de juin . Je fais venir de Paris un grand travailleur fort instruit . Je vous en dirai davantage à notre première entrevue . Je vous embrasse de tout mon cœur .
V. »
1 François Grasset .
2 La Gazette littéraire et universelle de l'Europe (1768-1769) : https://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0575-gazette-litteraire-et-universelle-de-leurope
et pages 107- suiv. : https://books.google.fr/books?id=WK4PAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=voltaire&f=false
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03/12/2023
je verrai si on peut laver ces têtes de Maures
... Elles sont nombreuses à la COP28 de Dubaï et jouent indécemment sur deux tableaux, on ne renonce pas à l'enrichissement personnel si facilement .
Ce qui fâche, et fâchera encore et encore , COP ou pas Cop (cap ou pas cap ? ) : https://www.youtube.com/watch?v=aNLEJJ_PBtE&ab_channe...
« A Gabriel Cramer
[vers le 5 avril 1768]
Je vais lire le mémoire de M. de Chapeau-Rouge, et si vous voulez m’envoyer les inepties de la Navarroise et de la gloire 1 je verrai si on peut laver ces têtes de Maures .
N'êtes-vous pas enchanté de l'aventure des jésuites 2 ? La philosophie gagne à tout cela, mais ce qui me fait verser des larmes, c'est qu'il n'y avait que cinq vieilles femmes le jour de Pâques au sermon de la Cointre après midi 3 . E viva 4. »
1 La Princesse de Navarre et Le Temple de la gloire viennent de paraître dans le volume V de la Collection complète des œuvres de M. de Voltaire . La Correspondance littéraire mentionne « les premiers volumes » le 1er mai, et le Mercure de France de mai annonce que les sept premiers volumes sont en vente .
2 Les jésuites viennent d'être expulsés de Malte .
3 Il s'agit du sermon du prêtre Gédéon Le Cointe du 3 avril 1768 ; voir : https://www.jstor.org/stable/24281988
Gédéon Lecointe, né en 1714, professeur de belles-lettres et pasteur à Genève en 1757, mort en 1782 .
4Vivat !
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02/12/2023
quand deux partis acharnés l’un contre l’autre affirmaient la même chose, il était clair qu’ils affirmaient la vérité
... C'est bien ce que veulent nous faire croire la droite et la gauche , extrêmes ou non, en cette période où l'on cherche une solution légale pour régler l'immigration en France (et au-delà ) .
Et pendant ce temps-là ...
https://www.cartooningforpeace.org/cartoonotheque/migrati...
« A Emmanuel Frédéric von Fischer
5è avril 1768 à Ferney 1
Je vois, monsieur, par la lettre dont vous m’honorez, du 31è mars, que je suis précisément comme le Bikestarf de Londres, à qui le docteur Swift et le docteur Arbutnot prouvèrent qu’il était mort. Il eut beau déclarer dans les papiers publics qu’il n’en était rien, que c’était une calomnie de ses ennemis, et qu’il se portait à merveille, on lui démontra qu’il était absolument mort ; que trois gazettes de Tories et trois autres gazettes de Wighs l’avaient dit expressément ; que quand deux partis acharnés l’un contre l’autre affirmaient la même chose, il était clair qu’ils affirmaient la vérité ; qu’il y avait six témoins contre lui, et qu’il n’avait pour lui que son seul témoignage, lequel n’était d’aucun poids. Enfin le pauvre homme eut beau faire, il fut convaincu d’être mort ; on tendit sa porte de noir, et on vint pour l’enterrer 2.
Si vous voulez m’enterrer monsieur, il ne tient qu’à vous, vous êtes bien le maître. J’ai soixante-quatorze ans, je suis fort maigre, je pèse fort peu, et il suffira de deux petits garçons pour me porter dans mon tombeau, que j’ai fait bâtir dans le cimetière de mon église. Vous serez quitte encore de faire prier Dieu pour moi, attendu que dans votre communion on ne prie point pour les morts. Mais moi je prierai Dieu pour la conversion de votre correspondant, qui veut que je sois en deux lieux à la fois ; ce qui n’est jamais arrivé qu’à saint François-Xavier, et ce qui paraît aujourd’hui moralement impossible à plusieurs honnêtes gens.
J’ai l’honneur d’être, pour le peu de temps que j’ai encore à vivre, monsieur, votre très. »
1 Copie ; édition « Lettre de M. de Voltaire à un gazetier, qui avait assuré que cet illustre écrivain avait été obligé de quitter Ferney », Gazette littéraire, 1777 . la lettre à laquelle répond V* n'est pas connue.
2 Swift, sous le nom de Bickerstaff a « prédit » et « confirmé » en 1708 la mort de John Partridge ; voir page 339 : https://fr.wikisource.org/wiki/Swift_d%27apr%C3%A8s_des_travaux_r%C3%A9cens
et : http://hoaxes.org/archive/permalink/the_predictions_of_isaac_bickerstaff
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01/12/2023
quelque chose qui puisse augmenter le profond mépris qu’on doit avoir pour ces pauvretés
... Les jeunes semblent avoir un peu de désamour, et ce n'est pas trop tôt, pour certains réseaux sociaux trop riches en cyberharcèlement : https://www.lepoint.fr/societe/les-jeunes-francais-moins-...
Sera-ce durable ?
Comment ne pas finir Toké ?
« Au chevalier Pierre de Taulès
A Ferney, 4 Avril 1768.
M. le duc de Choiseul a eu la bonté, monsieur, de me mander qu’il me ferait communiquer les pièces dont j’aurais besoin ; mais malheureusement je n’ai presque plus besoin de rien, à présent que toute l’histoire militaire et politique de Louis XIV est imprimée . Il ne reste plus que le jansénisme et le quiétisme, sur lesquels il faut se contenter de jeter tout le ridicule qu’ils méritent 1.
J’ai écrit à M. le duc de Choiseul 2 que je ne lui demandais que deux ou trois lettres d’un furfante italiano nommé Giori, écrites de Rome à M. de Torcy, au mois de janvier ou février 1699, contre le cardinal de Bouillon, son bienfaiteur ; c’est ce qui fut la cause de la longue disgrâce de ce cardinal.
Si vous avez pu, monsieur, vous résoudre à lire toutes ces archives des bêtises théologiques et des friponneries de prêtres, je me recommande à vos bontés, en cas que vous y trouviez quelque chose qui puisse augmenter le profond mépris qu’on doit avoir pour ces pauvretés 3.
Je suis pénétré pour vous de reconnaissance autant que d’estime.
V. »
1 Ce qu'a fait effectivement V* aux chapitres XXXVII-XXXVIII du Siècle de Louis XIV : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV/%C3%89dition_Garnier/Chapitre_37
et https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV/%C3%89dition_Garnier/Chapitre_38
2 Voir lettre du 1er avril 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/11/24/si-la-nature-ne-m-avait-pas-donne-deux-antidotes-excellents-6472580.html
3 Comme on le voit, V* n'affiche pas une exigence excessive d'objectivité historique . L'histoire est ici ,pour lui, matière à polémiquer plus qu'à comprendre .
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30/11/2023
Il se moque un peu des nouveaux systèmes de finances proposés par tant de gens qui gouvernent l’État pour leur plaisir
... Le Haut Conseil des Finances publiques ne va pas jusqu'à se moquer, mais pose des questions sur le réalisme du budget prévu pour 2024, à juste titre tant nos gouvernants semblent agir en amateurs : https://www.hcfp.fr/liste-avis/avis-ndeg2023-9-loi-de-fin...
La valse des milliards est lancée , le grand YAKA la mène .
« A François-Thomas Moreau, seigneur de La Rochette
Ferney, 4 Avril 1768.1
La moitié de mes arbres est morte, monsieur ; l’autre moitié a été malade à la mort, et moi aussi. Le froid de ma Sibérie a pénétré quatre pieds sous terre. Il y a des climats qu’on ne peut apprivoiser. Je viens de remplacer tous les arbres morts. Il me restera quelques peupliers qui en produiront d’autres, et ils diront à leurs petits-enfants les obligations que je vous ai.
Voulez-vous bien permettre, monsieur, que je vous envoie Quarante écus ? C’est trop peu pour le bon office que vous m’avez rendu. Ce petit ouvrage est d’un agriculteur qui réussit mieux que moi en arbres et en livres. Il se moque un peu des nouveaux systèmes de finances proposés par tant de gens qui gouvernent l’État pour leur plaisir, et des systèmes d’agriculture inventés dans les entrailles de l’Opéra et de la Comédie. Mon ignorance d’ailleurs ne me permet pas de vous garantir tout l’ouvrage.
J’ai l’honneur d’être avec bien de la reconnaissance, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Une copie du XIXè siècle est faite d'après l'édition « Correspondance de Voltaire », 1801-1802 . c'est donc cette dernière qui a été suivie.
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Elle n’a pas saisi assez tôt une occasion favorable et unique qui se présentait. Elle a malheureusement manqué un marché qui ne se retrouvera jamais.
... On peut le dire de chacune des villes concurrentes de la France pour les Jeux olympiques d'Hiver 2030 . Les manoeuvres de couloir vont aller bon train , c'est une affaire de gros sous bien davantage que de sport, on le sait depuis longtemps .
Voir : https://www.lefigaro.fr/sports/jeux-olympiques/en-direct-...
Il y a près de deux siècles on a mis en route les Ateliers nationaux, maintenant on crée du travail en supportant le sport, loisir recherché . Qui va payer ?
Aux pelles, citoyens !
« A Philippe de Claris, marquis de Florian
et à
Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaire, marquise de Florian
4è Avril 1768 à Ferney
Il est juste et nécessaire, mes chers Picards, que je vous parle avec confiance. Vous voyez les tristes effets de l’humeur. Vous savez combien madame Denis en a montré quelquefois avec vous. Rappelez-vous la scène qu’essuya M. de Florian. Elle m’en a fait éprouver encore une non moins cruelle. Il est triste que ni sa raison ni sa douceur ordinaire ne puissent écarter de son âme ces orages violents qui bouleversent quelquefois et qui désolent la société. Je suis persuadé que la cause secrète de ces violences qui lui échappaient de temps en temps était son aversion naturelle pour la vie de la campagne, aversion qui ne pouvait être surmontée que par une grande affluence de monde, des fêtes, et de la magnificence. Cette vie tumultueuse ne convient ni à mon âge de soixante-quatorze ans, ni à la faiblesse de ma santé. Je me voyais d’ailleurs très à l’étroit par la cessation du paiement de mes rentes, tant de la part de M. le duc de Virtemberg que de celle de M. le maréchal de Richelieu, et de quelques autres grands seigneurs. Elle est allée à Paris recueillir quelques débris, tant que je m’occuperai des affaires d’Allemagne. Malgré ce dérangement actuel, je lui fais tenir à Paris vingt mille francs de pension . Elle possède d'ailleurs douze mille livres de rente . Elle en aura beaucoup davantage . Je mourrais avec trop d’amertume si aucun de mes proches pouvait, à ma mort, m’accuser de l’avoir négligée. Je n’en ai pas assez fait pendant ma vie ; mais si je peux végéter encore deux années, j’espère que je ne serai pas inutile à ma famille. Je voulais vendre le château que j’ai fait bâtir pour votre sœur, afin de lui procurer tout d’un coup une somme considérable d’argent comptant, et je me privais volontiers des agréments de ce séjour, qui sont très grands sept à huit mois de l’année Elle n’a pas saisi assez tôt une occasion favorable et unique qui se présentait. Elle a malheureusement manqué un marché qui ne se retrouvera jamais. Pour moi, il ne me faut qu’une chambre pour mes livres, et une pour me chauffer pendant l’hiver. Un vieillard n’a pas de goûts chers.
Je sais tous les discours qu’on a tenus à Paris, tout ce qu’on a inséré dans les gazettes. Je suis accoutumé à ces sottises, qui s’anéantissent en deux jours. La Harpe a malheureusement donné lieu à tout cela par son infidélité, et par cet orgueil mêlé d’impolitesse et de dureté qu’on lui reproche avec tant de raison . Cependant, loin de lui nuire, je lui ai pardonné, et je l’ai même défendu.
J’ai cru devoir à l’amitié et à la parenté le compte que je viens de vous rendre. Adieu, mes chers seigneurs d’Hornoy . Je dis toujours avec douleur : « Ah ! que Ferney n’est-il en Picardie ! ». Je vous embrasse tous deux tendrement.
V. »
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29/11/2023
En tous temps le mariage Sera tyran de l'univers Malgré les satires du sage
... No comment .
"Le mariage est une science."
Fort agréable et remarquable visite du passé pour éclairer le présent :
https://www.yumpu.com/fr/document/read/17073307/physiolog...
"Ne commencez jamais le mariage par un viol"
« A János Fékété, comte de Galánta
4 avril 1768 1
Monsieur !
Je n'ai pu répondre plus tôt . Soixante et quatorze ans de maladies et d'affaires en sont la cause . Mais puisque vous voulez de petites observations critiques, en voici :
Funeste lien 2 dont naquit le parjure .
Lien est de deux syllabes . Il faut nœud . Le vers sera de cinq pieds .
Fidèles sans aucune contrainte.
Le vers n'y est pas . Il faut Toujours fidèles sans contrainte.
Et Rome de l'hymen sut resserrer le nœud
En paraissant l’enfreindre.
On enfreint la loi, on n'enfreint point un nœud , on le dénoue, on le rompt, on le brise .
Désire-t-on ce que l'on peut ?
Il faut dire, ce que l'on possède, car on désire d’ordinaire toutes les choses auxquelles on peut atteindre .
Est des mariés l’ordinaire reprise.
Le vers n'y est pas ; mariés est de trois syllabes, il faut époux .
Pour mieux connaître ses forfaits
Il faut le voir sans voile .
Il manque une rime à voile.
Non, un mariage politique.
Le vers n'y est pas . Mariage est ici de quatre syllabes, parce que ce mot est suivi d'une consonne . Cela est aisé à corriger en mettant hymen au lieu de mariage .
Depuis que la vertu, bannie de la terre.
Le vers n'y est pas . L'envie ne peut être suivie d'une consonne . On peut mettre :
Depuis que la vertu s'exila de la terre,
Maudite du mari, son acariâtre humeur.
Acariâtre est de quatre syllabes, et serait de cinq si ce mot n’était pas suivi d'une voyelle ; le vers n'y est pas . On pourrait mettre sa fatigante humeur, ou son intraitable humeur .
L'on verra toujours le mariage.
Le vers n'y est pas . Mariage en finissant le vers est de trois syllabes .
Et contre lui j'exhale en vain ma rage.
Le mot de rage est trop fort . On pourrait mettre :
En tous temps le mariage
Sera tyran de l'univers
Malgré les satires du sage .
L’envoi est fort joli, mais le dernier vers qui finit par bénir ne rime point à satire, parce que l'on ne dit point bénire, mais bénir.
Voix ne rime point à toi, à cause de l'x ; et parce que voix est long, et toi est bref . 3 On pourrait mettre :
Si le nœud de l’hymen me rangeait sous tes lois
Je serais loin de le maudire
Je ferais entendre ma voix
Pour en faire l'éloge, et non pas la satire.
Vous ne pouvez faire de faute, monsieur, que dans le mécanisme de notre langue et de notre poésie qui est fort difficile . Vous n'en sauriez faire dans tout ce qui dépend du goût, du sentiment et de la raison .
J'ai l'honneur d'être avec l'estime la plus véritable et la plus respectueuse,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur. »
1 Copie ancienne ; édition Fekete . Le poème corrigé ici est inconnu en dehors de cette lettre ; voir Henri Tronchin « Les Œuvres posthumes de Jean Fekete de Galantha, voltairien de Hongrie », Revue des études hongroises, 1934. Le 10 juillet 1768, Janos Fekete remercie V* dans une lettre : « Mes courses pour l'exercice qui se fait tous les étés chez nous ont retardé les transports de joie que j'ai ressentis en recevant la lettre que où vous avez daigné corriger ma pièce du mariage[...] .»
Le comte George de Fékété de Galantha, vice-chancelier de Hongrie, etc., a fait imprimer dans sa patrie, en 1781, deux volumes in-12, intitulés Mes Rapsodies, ou Recueil de différents essais de vers et de prose. Paul Wallaszky, auteur du Conspectus reipublicœ litterariœ in Ilungaria, deuxième édition, 1808, in-8", n'indique ni la naissance ni la mort de Fékété. (Beuchot.)
2 Lien et non lieu comme le porte l'édition Fekete . La correction qui s'impose (ne serait-ce que parce que lieu n'a jamais compté qu'une syllabe ) a été faite par Moland, lettre 7228 (https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome46.djvu/587 )
3 La raison donnée par V* est plus que douteuse . Dès le XVIIè siècle, il n'existe pas de différence de prononciation entre -oi et -ois ou -oix . L'interdiction de faire rimer ces terminaisons remonte à une période où le s final était encore prononcé .
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