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25/11/2023

je n'ai pu encore obtenir un mot de réponse sur cet article essentiel, sans lequel rien ne peut être consommé

... Hamas s'en tient à cette affirmation .

C'est hélas ce qui se passe en Israël et Gaza pour l'échange de prisonniers et otages ; Joe Biden , lui, appliquant la méthode Coué, s'attend à des libérations par douzaines, Hamas n'est pas du même avis : https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-pa...

 

 

 

« A Charles-Eugène, duc de Wurtemberg

A Ferney 1er avril 1768 1

Monseigneur,

La chambre de Montbéliard vient de m'envoyer deux délégations pour l'avenir, à commencer le 1er juillet prochain, et, quoique ces délégations ne soient pas revêtues de formes ordinaires, le respect pour votre nom, et la confiance en votre générosité y suppléeront . Mais quoique j'aie envoyé vingt mémoires à la Chambre, quoiqu'il suffise d'un quart d'heure pour mette en règle le passé, quoique j'aie envoyé mon compte conforme à celui du sieur Jeanmaire, votre conseiller, et du sieur Surleau, avocat, je n'ai pu encore obtenir un mot de réponse sur cet article essentiel, sans lequel rien ne peut être consommé .

Messieurs de la chambre des finances n'ont rien écrit, rien statué sur les soixante et dix mille livres qu'on veut prêter à Votre Altesse Sérénissime, à Genève, et dont vous avez fait deux billets dont je suis dépositaire . M. Jeanmaire m’a mandé à la vérité que votre intention était que cet argent servit à me payer les arrérages du passé qui se montent à 66 924 livres . J'ai envoyé le compte tout dressé à messieurs de la chambre des finances il y a plus d'un mois . J’ai envoyé plusieurs mémoires consécutifs . Tout est en règle de ma part, et dans la meilleure forme ; il ne s'agit que de finir .

Je supplie Votre Altesse Sérénissime de daigner ordonner que cette affaire soit enfin entièrement terminée . C'est ce que j’attends de sa générosité et de sa bonté . C'est ce que mon grand âge, mes maladies et les intérêts de ma famille me forcent de vous demander avec instance.

Je suis avec un profond respect, monseigneur

de Votre Altesse Sérénissime

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1Voir : Voltaire créancier du duc de Wurtemberg, Emile Lizé ; https://www.jstor.org/stable/40528905

Si la nature ne m’avait pas donné deux antidotes excellents, l’amour du travail et la gaieté, il y a longtemps que je serais mort de désespoir

... Est-ce le cas pour les Enarques de la promotion Voltaire de 1980 à celle de Charlie Hebdo de 2015 :

De la promotion Voltaire (ENA 1980) à Charlie Hebdo (2015) Université de Lorraine https://hal.univ-lorraine.fr › tel-04057869 de W Soumaho · 2022 — De la promotion Voltaire (ENA 1980) à Charlie Hebdo (2015) : présence de Voltaire dans la société et dans les textes (aire française et ...

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

1er avril [1768], et ce n’est pas un poisson d’avril.

Je reçois, mon cher ange, votre lettre du 26 mars. Vous n’avez donc pas reçu mes dernières , vous n’avez donc pas touché les quarante écus que je vous ai envoyés par M. le duc de Praslin 1, ou bien vous n’avez pas été content de cette somme ? Il est pourtant très vrai que nous n’avons pas davantage à dépenser, l’un portant l’autre. Voilà à quoi se réduit tout le fracas de Paris et de Londres. Serait-il possible que ma dernière lettre adressée à Lyon 2 ne vous fût pas parvenue ? Je vous y rendais compte de mes arrangements avec Mme Denis, et ce compte était conforme à ce que j’écris à M. de Thibouville . Ma lettre est pour vous et pour lui. Mandez-moi, je vous en conjure, si vous avez reçu cette lettre, qui doit être timbrée de Lyon 3. Cela est de la plus grande importance, car, si elle ne vous a pas été rendue, c’est une preuve que mon correspondant est au moins très négligent. Je vous disais que j’étais dans les bonnes grâces de M. Jeannel 4, et je vous le prouve, puisque c’est lui qui vous envoie ma lettre et La Princesse de Babylone 5.

Vous me demandez pourquoi j’ai chez moi un jésuite ? Je voudrais en avoir deux ; et, si on me fâche, je me ferai communier par eux deux fois par jour. Je ne veux point être martyr à mon âge. J’ai beau travailler sans relâche au Siècle de Louis XIV, j’ai beau voyager avec une Princesse de Babylone, m’amuser à des tragédies et des comédies, être agriculteur et maçon, on s’obstine à m’imputer toutes les nouveautés dangereuses qui paraissent. Il y a un baron d’Holbach à Paris qui fait venir toutes les brochures imprimées à Amsterdam chez Marc-Michel Rey. Ce libraire, qui est celui de Jean-Jacques, les met probablement sous mon nom. Il est physiquement impossible que j’aie pu suffire à composer toutes ces rapsodies . N’importe, on me les attribue pour les vendre.

J’ai lu la relation 6 dont vous me parlez . Elle n’est point du tout sage et modérée, comme on vous l’a dit . Elle me paraît très outrageante pour les juges. Jugez donc, mon cher ange, quel doit être mon état . Calomnié continuellement, pouvant être condamné sans être entendu, je passe mes derniers jours dans une crainte trop fondée. Cinquante ans de travaux ne m’ont fait que cinquante ennemis de plus, et je suis toujours prêt à aller chercher ailleurs, non pas le repos, mais la sécurité. Si la nature ne m’avait pas donné deux antidotes excellents, l’amour du travail et la gaieté, il y a longtemps que je serais mort de désespoir.

Dieu soit béni, puisque Mme d’Argental se porte mieux : Je me recommande a ses bontés.

Mes compliments je vous prie à Mme Gillet 7 .»

 

1 Un exemplaire de L’Homme aux quarante écus. Voir lettre du 2 novembre 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/02/ces-bagatelles-amusent-un-moment-deux-ou-trois-cents-oisifs-6445853.html

2 Cette lettre manque.

3 L'adresse de cette lettre ne nous est pas parvenue .

4 Sur Jeannel, intendant général des postes, voir lettre du 9 août 1756 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/05/je-m-unis-a-tout-hasard-aux-sentiments-des-saints-sans-savoi.html

7 Mme Gillet était non pas une bas-bleu comme on l'a dit, mais une femme d'esprit qui collaborait à la feuille de Fréron.

24/11/2023

Je tâcherai de vous faire une pacotille

... D'autres que moi semblent s'en charger

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https://www.tribunejuive.info/2023/10/31/tribune-feminici...

 

« A Louise-Suzanne Gallatin Vaudenet 1

[mars-avril 1768 ?]

Ma chère voisine, j'ai deux Princesse de Babylone, je les céderai volontiers . Je n'ai aucun des autres romans qu'on demande . Ils sont imprimés en Hollande ; je les ferai chercher à Genève, mais ils sont très rares, et il faudra du temps . Je tâcherai de vous faire une pacotille . Mes respects, je vous en prie, au très aimable prince ; je suis fâché de mourir sans lui faire ma cour . Vous me faites compliment sur ma santé . J'ai soixante et quatorze ans et je suis très malade .

Votre très humble et très obéissant serviteur

V. »

j'ai bien des choses à vous dire

... affirme Anwar Abu Eisheh, ancien ministre de l'Autorité palestinienne : https://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/israel-pa...

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Mille remerciements à mon très cher ministre . Je n'oublierai jamais ses bontés . J'ai peur que la fille au vilain ne soit déjà mariée, du moins je la crois fiancée . Si vous pouvez, monsieur, vous échapper un moment et venir à Ferney, j'ai bien des choses à vous dire . Je ne vous dirai jamais combien je vous aime et révère .

Mercredi au soir [mars-avril 1768]. »

Il est triste qu'on cherche à transformer les nouvelles publiques et d'autres écrits plus sérieux en libelles diffamatoires . Chaque citoyen est intéressé à prévenir les suites d'un abus si funeste à la société

... Ce qui attriste Voltaire à l'époque du simple écrit est multiplié par millions au temps de l'internet, et des réseaux dits "sociaux", vastes poubelles où un peu de bon est inondé de merdouilles . Je plains les modérateurs  . Les capacités de nuisance sont infernales . Il y a urgence à former chacun à savoir trier le vrai du faux , c'est vital si on ne veut pas voir exploser des guerres nouvelles tant les humains sont faciles à berner : la terre est certainement plate !

"Lao Tseu a dit "Il faut trouver la voie !" , et "Pour la trouver il faut vous couper la tête !" selon Didi son disciple (Le Lotus Bleu). On en est trop souvent là .

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Retour de flamme, c'est maintenant le Chinois qui est méchant et le Japonais gentil

 

 

« Au « Mercure de France » 1

J'ai appris dans ma retraite qu'on avait inséré dans la Gazette d'Utrecht du 11 mars des calomnies contre M. de La Harpe, jeune homme plein de mérite déjà célèbre par la tragédie de Warwick et par plusieurs prix remportés à l'Académie française avec l'approbation du public . C'est sans doute ce mérite-là même que lui attire les imputations envoyées de Paris contre lui à l'auteur de la Gazette d’Utrecht . On articule dans cette gazette des procédés avec moi dans le séjour qu'il a fait à Ferney 2. La vérité m'oblige de déclarer que ces bruits sont sans aucun fondement et que tout cet article est calomnieux d'un bout à l’autre . Il est triste qu'on cherche à transformer les nouvelles publiques et d'autres écrits plus sérieux en libelles diffamatoires . Chaque citoyen est intéressé à prévenir les suites d'un abus si funeste à la société .

Fait au château de Ferney, 30 [31] mars 1768.

Voltaire. »

1 Minute olographe ; édition « Article envoyé par M. de Voltaire pour être inséré dans les papiers publics », Mercure de France, avril 1768 . La lettre parut aussi dans d'autres journaux de l'époque, à la date du 31 dans tous les textes imprimés bien qu'elle soit sans aucun doute rédigée le 30.

2 Dans son numéro du 18 mars 1768, la Gazette d'Utrecht, dans une « nouvelle de Paris » datée du 11, déclare que La Harpe a été expulsé de Ferney parce qu'il trahissait la confiance de son bienfaiteur « en lui enlevant furtivement différents manuscrits précieux » . V* fera souvent allusion à ce vol, dont Dupuits avait été témoin.

23/11/2023

le montant ne m'est pas présent à l'esprit . Il sera aisé de faire ce compte

... dit Rachida Dati au juge qui la poursuit pour « corruption et trafic d’influence passif par personne investie d’un mandat électif public ». Pour mémoire, il s'agit de 900 000 euros, touchés en "honoraires" de Renault-Nissan, à forte odeur de pot-de-vin : https://www.20minutes.fr/justice/4055076-20230927-affaire...

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Plus menteuse qu'elle et plus bêcheuse que ça, tu meurs !

 

 

« A Guillaume-Claude de Laleu 1

1768 30 mars

Le séjour, monsieur, que Mme Denis doit faire à Paris exige que je profite de vos bontés pour faire quelques arrangements nécessaires .

Vous savez que ni M. de Richelieu ni les héritiers de la maison de Guise, ni M. de Lézeau ne m’ont payé depuis longtemps .

Cela fait un vide de 8800 livres de rente .

Le reste de mes revenus que M. Le Sueur doit toucher se monte à 45 200 livres sur lesquelles je paye 400 livres au sieur Le Sueur, 1800 livres à M. l'abbé Mignot, et 1800 livres à M. d'Hornoy à compter de ce jour au lieu de douze cents livres qu'il touchait . C'est donc 3400 à soustraire de 45 200 livres, reste net : 41 800 livres .

Sur ces 41 800 livres, j'en prenais 36 000 livres pour faire aller la maison de Ferney . Vous avez eu la bonté de faire payer encore plusieurs petites sommes pour moi à Paris dont le montant ne m'est pas présent à l'esprit . Il sera aisé de faire ce compte .

M. de Laborde a la générosité de m'avancer tous les mois mille écus pour les dépenses courantes que vous voulez bien rembourser quand le sieur Le Sueur a reçu mes semestres . Je serai obligé de prendre ces trois mille livres encore quelques mois à Genève chez le correspondant de M. de Laborde, pour m'aider à payer environ 20 000 livres de dettes criardes .

Sur les 41 800 livres de rente qui me restent entre vos mains il se peut qu'il me soit dû encore quelque chose . En ce cas je vous supplie de donner à Mme Denis ce surplus, et de vouloir bien me faire savoir à quoi il se monte .

Outre ce surplus on a transigé avec M. de Lézeau à condition qu'il paierait 9000 livres au mois d'avril où nous entrons . Je compte encore que M. le maréchal de Richelieu lui donnera un acompte .

Tout cela lui peut composer cette année une somme de 20 000 livres, après quoi, lorsque les affaires seront en règle, je m'arrangerai de façon avec vous qu'elle touchera chez vous 20 000 livres de pension chaque année . Je me flatte que vous approuverez mes dispositions et que vous m'aiderez à m'acquitter des charges que les devoirs du sang et de l'amitié m'imposent .

Je vous souhaite une bonne santé .

J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois,

monsieur. »

vous n'êtes pas si arithméticienne, ... vous ne vous souciez guère de savoir si la France est riche ou pauvre

... C'est un avis à l'opposition  , ridiculement campée sur des négations, qui fait des bonds de cabri quand le budget national est adopté via le 49-3 (ce en quoi, ça confirme que notre première ministre sait compter au moins jusqu'à 49 ) : https://www.france24.com/fr/france/20230927-%C3%A9conomie...

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Puce, sans âme et mortelle aussi, comme l' I A sans l'homme est si proche du hi-han 

 

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

30è mars 1768 1

Quand j'ai un objet, madame, quand on me donne un thème, comme par exemple de savoir si l'âme des puces est immortelle, si le mouvement est essentiel à la matière, si les opéras-comiques sont préférables à Cinna et à Phèdre, ou pourquoi Mme Denis est à Paris, et moi entre les Alpes et le mont Jura, alors j'écris régulièrement, et ma plume va comme une folle .

L'amitié dont vous m'honorez me sera bien chère jusqu'à mon dernier moment, et je vais vous ouvrir mon cœur .

J'ai été pendant quatorze ans l'aubergiste de L'Europe , et je me suis lassé de cette profession . J'ai reçu chez moi trois ou quatre cents Anglais qui sont tous si amoureux de leur patrie que presque pas un seul ne s'est souvenu de moi après son départ, excepté un prêtre écossais nommé Broun 2, ennemi de M. Hume, qui a écrit contre moi, et qui m'a reproché d'aller à confesse, ce qui est assurément bien dur .

J'ai eu chez moi des colonels français avec tous leurs officiers pendant plus d'un mois . Ils servent si bien le roi qu'ils n’ont seulement pas eu le temps d'écrire ni à Mme Denis , ni à moi .

J'ai bâti un château comme Béchamel 3, e tune église comme Lefranc de Pompignan . J’ai dépensé cinq cent mille francs à ces œuvres profanes et pies . Enfin , d'illustres débiteurs de Paris et d'Allemagne, voyant que ces magnificences ne me convenaient point , ont jugé à propos de me retrancher les vivres pour me rendre sage . Je me suis trouvé tout d'un coup presque réduit à la philosophie . J'ai envoyé Mme Denis solliciter les généreux Français, et je me suis chargé des généreux Allemands.

Mon âge de soixante et quatorze ans, et des maladies continuelles me condamnent au régime et à la retraite . Cette vie ne peut convenir à Mme Denis, qui avait forcé la nature pour vivre avec moi à la campagne . Il lui fallait des fêtes continuelles pour lui faire supporter l'horreur de mes déserts, qui de l'aveu des Russes sont pires que la Sibérie pendant cinq mois de l'année . On voit de sa fenêtre trente lieues de pays, mais ce sont trente lieues de montagnes, de neiges et de précipices . C'est Naples en été, et la Laponie en hiver . Mme Denis avait besoin de Paris ; la petite Corneille en avait encore plus besoin . Elle ne l'a vu que dans un temps où ni son âge, ni sa situation ne lui permettaient de le connaître . J’ai fait un effort pour me séparer d'elles, et pour leur procurer des plaisirs à la tête desquels je mets celui qu'elles ont eu de vous rendre leurs devoirs . Voilà, madame, l'exacte vérité sur laquelle on a bâti bien des fables, selon la louable coutume de votre pays, et je crois même tous les pays .

J'ai reçu de Hollande une Princesse de Babylone . J’aime mieux les Quarante écus que je ne vous envoie point, parce que vous n'êtes pas si arithméticienne, et que vous ne vous souciez guère de savoir si la France est riche ou pauvre . La princesse part sous l'enveloppe de Mme la duchesse de Choiseul. Si elle vous amuse je ferai plus de cas de l’Euphrate que de la Seine .

J'ai reçu une petite lettre de Mme de Choiseul ; elle me paraît digne de vous aimer . Je suis fâché contre M. le président Hénault ; mais j'ai cent fois plus d'estime et d'amitié pour lui que je n'ai de colère .

Adieu, madame, tolérez la vie ; je la tolère bien . Il ne vous manque que des yeux, et tout me manque . Mais assurément les sentiments que je vous dois et que je vous ai voués ne me manquent pas .

V. »

2 Sur ce Brown, voir de Beer-Rousseau, p. 49-50 .Robert Brown. Voyez une note du chap. Ier de la Guerre civile de Genève. (Georges Avenel.)

3 Louis de Béchamel, marquis de Nointel, surintendant des bâtiments sous Louis XIV, célèbre pour son hospitalité fastueuse et encore plus pour l'invention de la sauce de son nom . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_B%C3%A9chameil_de_Nointel