14/06/2024
On les attendra entre une et deux heures
...Ou autre : https://www.20minutes.fr/politique/assemblee_nationale/40...
« A François de Caire
ingénieur en chef , etc.
à Versoix 1
Le vieux malade de Ferney sera bien consolé et bien flatté d'avoir l'honneur de recevoir demain jeudi toute la famille, sans oublier Mlle de Caire . On les attendra entre une et deux heures . Si Mme Racle veut en être, elle fera un extrême plaisir.
Mille respects .
V.
Ce mercredi 7 décembre 1768. »
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13/06/2024
le dénoûment est fondé sur l’amour de la justice et du bien public
... Ah ! rions un peu! ce serait trop beau ; pour le moment on joue furieusement à "je te tiens , tu me tiens par la barbichette" et "ôtes-toi de là que je m'y mette" .
Alors rendez-vous en terre inconnue au soir du 7 juillet 2024 .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
5 décembre 1768
Le petit possédé demande bien pardon à son ange de le fatiguer continuellement des détails de son obsession. Voici un petit chiffon qui contient les changements demandés, ou du moins ceux qu’on a pu faire. Mais, quelque adoucissement qu’on puisse mettre au portrait des prêtres d’Apamée, le fond restera toujours le même, et c’est ce fond qui est à craindre. J’interpelle ici mes deux anges, et je m’en rapporte à leur conscience. N’est-il pas vrai que le nom du diable qui a fait cet ouvrage leur a fait peur ? n’est-il pas vrai que ce nom fatal a fait la même impression sur le philosophe Marin ? N’ont-ils pas jugé de la pièce par l’auteur, sans même s’en apercevoir ? Ce sont là les tristes effets de la mauvaise réputation ; autrement comment auraient-ils pu soupçonner des païens de Syrie d’avoir la moindre ressemblance avec le clergé de France ? Ce clergé n’a aucun tribunal, ne condamne personne à mort, ne persécute aujourd’hui personne.
Si Les Guèbres pouvaient ressembler à quelque chose, ce ne serait qu’aux premiers chrétiens, poursuivis par les pontifes païens pour n’avoir adoré qu’un seul Dieu ; et même on pourrait dire que la pièce de La Touche 1 était originairement une tragédie chrétienne, mais que la crainte de retomber dans le sujet de Polyeucte, et le respect pour notre sainte religion, qui ne doit pas être prodiguée sur le théâtre, engagèrent l’auteur à déguiser le sujet sous d’autres noms.
La pièce même, présentée à la police sous ce point de vue avec un avertissement, serait-elle rejetée sous prétexte qu’il y a des prêtres en France, comme il y en a eu de tout temps dans tous les États du monde ? Il n’y a certainement pas un mot qui puisse désigner nos évêques, nos curés, ou même nos moines. On pourrait, tout au plus, chercher quelque analogie entre les prêtres d’Apamée et ceux de l’Inquisition . Mais l’Inquisition est abhorrée en France, et réprimée en Espagne ; et certainement M. le comte d’Aranda ne demandera pas qu’on supprime cet ouvrage à Paris.
Si on reproche à feu M. Guimon de La Touche d’avoir rendu les prêtres d’Apamée trop odieux, il semble qu’on peut répondre que, s’ils ne l’étaient pas, l’empereur aurait tort de les abolir ; que d’ailleurs la loi contre les Guèbres a été portée, non par les prêtres, mais par l’empereur lui-même ; que tous les personnages ont tort dans la pièce, excepté le vieux jardinier et sa fille ; que l’empereur, en leur pardonnant à tous, fait un grand acte de clémence, et que le dénoûment est fondé sur l’amour de la justice et du bien public.
Si, avec ces raisons, la pièce ne passe point à la police, il faudra s’en consoler, en l’imprimant soit sous le nom de La Touche, soit sous un autre.
J’ai bien de l’inquiétude sur un objet beaucoup plus important, qui est la vie ou la mort de M. le comte de Coigny, que nos malheureuses gazettes étrangères ont tué en Corse. Il était venu coucher quelques jours à Ferney, l’année passée 2 ; il m’avait paru très aimable, fort instruit, et fort au-dessus de son âge ; il passait déjà pour un excellent officier. Je veux encore me flatter que les gazettes ne savent ce qu’elles disent : cela leur arrive fort souvent.
Je ne suis que trop sûr de la mort du chevalier de Béthisy 3, qui était bien attaché à la bonne cause, et que je regrette beaucoup ; mais je veux douter de celle de M. de Coigny.
Donnez-moi donc, pour me consoler, quelques espérances sur un certain duché 4 qui ne vaut pas celui de Milan, mais pour lequel j’ai pris un vif intérêt.
Je persiste plus que jamais dans mon culte de dulie.
V. »
1 C’était sous le nom de Guimond de La Touche que Voltaire avait pensé à donner Les Guèbres : voir la lettre à d'Argental du 18 septembre 1768 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/05/apparemment-qu-on-a-voulu-la-dedommager-un-peu-de-ses-pertes-et-qu-on-a-cru.html
2 Sur le séjour de Coigny à Ferney, voir lettre à Richelieu 17 août 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/04/07/si-vous-pouviez-faire-effacer-la-note-d-infamie-qu-un-sot-pr-6437205.html
3Les informations de V* sont fausses car Eustache de Béthisy vivra jusqu'en 1823 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Eustache_de_B%C3%A9thisy
4 Castro et Ronciglione, que M. de Voltaire voulait voir réunis au duché de Parme. (Kehl.) — Voir page 204. : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/212
et lettre du 18 septembre 1768 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/04/05/apparemment-qu-on-a-voulu-la-dedommager-un-peu-de-ses-pertes-et-qu-on-a-cru.html
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des plaisanteries qui sont, à ce que je vois, parvenues jusqu’à vous . Elles m’ont valu la jolie lettre dont vous m’honorez
... C'est à peu près la lettre de remerciements [¡⸮] d'Eric Ciotti à ceux qui viennent de le vider de son siège présidentiel dont il garde le velours collé au cul et un trousseau de clés à la Saint Pierre gardien du paradis . "Je suis LE président moi, le seul, le vrai ! na ! "
Pauvre type , nanard !
« Au comte Andrei Petrovitch Schouvalov
À Ferney, 3è décembre 1768
Voilà, monsieur, deux beaux ouvrages 1 contre le fanatisme . Voilà deux engagements pris, à la face du ciel et de la terre, de ne jamais permettre à la religion de persécuter la probité. Il est temps que le monstre de la superstition soit enchaîné. Les princes catholiques commencent un peu à réprimer ses entreprises ; mais, au lieu de couper les têtes de l’hydre, ils se bornent à lui mordre la queue . Ils reconnaissent encore deux puissances, ou du moins ils feignent de les reconnaître : ils ne sont pas assez hardis pour déclarer que l’Église doit dépendre uniquement des lois du souverain . Leurs sujets achètent encore des dispenses à Rome . Les évêques payent des annales à la chambre qu’on nomme apostolique . Les archevêques achètent chèrement un licou de laine qu’on nomme un pallium 2. Il n’y a que votre illustre souveraine qui ait raison : elle paye les prêtres, elle ouvre leur bouche, et la ferme ; ils sont à ses ordres, et tout est tranquille.
Je souhaite passionnément qu’elle triomphe de l’Alcoran comme elle a su diriger l’Évangile. Je suis persuadé que vos troupes battront les Ottomans amollis. Il me semble que toutes les grandes destinées se tournent vers vos climats. Il sera beau qu’une femme détrône des barbares qui enferment les femmes, et que la protectrice des sciences batte complètement les ennemis des beaux-arts. Puissé-je vivre assez longtemps pour apprendre que les eunuques du sérail de Constantinople sont allés filer en Sibérie ! Tout ce que je crains, c’est qu’on ne négocie avec Moustapba, au lieu de le chasser de l’Europe. J’espère qu’elle punira ces brigands de Tartarie, qui se croient en droit de mettre en prison les ministres des souverains3. Le beau moment, monsieur, que celui où la Grèce verrait ses fers brisés ! Je voudrais recevoir une lettre de vous, datée de Corinthe ou d’Athènes. Tout cela est possible. Si Mahomet II a vaincu un sot empereur chrétien, Catherine II peut bien chasser un sot empereur turc. Vos armées ont battu des armées plus disciplinées que les janissaires. Vous avez pris déjà la Crimée, pourquoi ne prendriez-vous pas la Thrace ? Vous vous entendrez avec le prince Héraclius, et vous reviendrez après mettre à la raison les bons serviteurs du nonce du pape en Pologne.
Voilà quel est mon roman. Le courage de l’impératrice en fera une histoire véritable . Elle a commencé sa gloire par les lois, elle l’achèvera par les armes. Vivez heureux auprès d’elle, monsieur le comte ; servez-la dans ses grandes idées, et chantez ses actions.
Je présente mes respects à madame la comtesse de Schouvalov. »
1 Schouvalov a envoyé à V* la traduction russe de Bélisaire et d'un autre ouvrage « philosophique »
L’un de ces deux ouvrages doit être l’Instruction donnée par Catherine II à la commission établie pour travailler à la rédaction d’un nouveau code de lois.
2 Le pallium est « une bande de laine blanche, ornée de quatre croix, entourant les épaules et pendant devant et derrière, que le pape porte et qu'il envoie aux archevêques, primats […] comme signe de juridiction » [Dictionnaire général ]
3 C'est ce qui est arrivé à l’ambassadeur russe Alexis Mikhaïlovitch Obreskov qui avait refusé de faire droit à une protestation turque concernant des empiétements du gouvernement russe . Voir : https://imperiia.scalar.fas.harvard.edu/imperiia/the-ottomans-declare-war
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12/06/2024
Il est bon dans toute affaire d'entendre les témoins
... C'est la moindre des procédures .
« A François de Caire
Ingénieur en chef, Chevalier de
Saint-Loup
à Saint-Loup
Je vous remercie, monsieur, des instructions que vous voulez bien me donner sur la barbe des Américains . Il est bon dans toute affaire d'entendre les témoins . C'est ce que les historiens n'ont presque jamais fait . Aussi avons-nous plus de contes de la mère l’Oye que d'histoires véritables . Je vous supplie de permettre que j'aie l'honneur de vous donner à dîner avec madame de Caire, et messieurs ses frères jeudi prochain, c'est à dire d'aujourd'hui en huit . J'aurais bien voulu ne pas retarder si longtemps le plaisir dont je me flatte, mais je suis condamné encore pour quelques jours à un régime que mon âge et mes maladies m'imposent .
J'ai l'honneur d’être avec les plus respectueux sentiments, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
A Ferney jeudi soir 1er décembre 1768. »
09:27 | Lien permanent | Commentaires (0)
si les Américains n'ont point de barbe c'est qu'ils se l'arrachent, et qu'ils se frottent avec une herbe qui l’empêche de croître
... Eric C[h]iotti en a visiblement abusé tant son désir d'être un brillant sujet l'a inspiré et désormais il peut se vanter d'avoir le plus remarquable crâne en peau de fesses, rien d'étonnant donc si sa bouche, est comme tout trou du cul, et n'émet que des pets malodorants .
« A François de Caire
Ingénieur en chef, etc.
à Saint-Loup.
Permettez-moi, monsieur, de vous consulter . Je lis dans un écrivain de la rue Saint-Jacques que si les Américains n'ont point de barbe c'est qu'ils se l'arrachent, et qu'ils se frottent avec une herbe qui l’empêche de croître . Il me paraît difficile que les Algonquins, les Brésiliens et les habitants du Chili se soient donnés le mot pour s'arracher la barbe sans avoir de pinces, et qu'ils aient tous connu la même herbe qui est inconnue partout ailleurs 1. Il n'y a qu'une brûlure profonde qui puisse empêcher le poil de croître . Vous avez été longtemps en Canada, personne n'est plus en état que vous de m'instruire . Je vous demande cette grâce .
Agréez, monsieur, vous, et madame de Caire, les très sincères respects de votre très humble et très obéissant serviteur, le vieux malade de Ferney
V.
A Ferney 1er décembre 1768. »
1 Cette question joue un rôle dans L'Ingénu : pages 254 et 276 : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Ing%C3%A9nu/Texte_entier
08:56 | Lien permanent | Commentaires (0)
comme à des divinités qu'il adore
... Eric Ciotti ( prononcer "chiotte" ), puant, baise les pieds de Bardella et de Marine ( qui bichent comme des poux ) pour sauver sa place de pantin ; c'est vraiment une ordure collabo qui bien sûr se dit le vrai représentant des adhérents LR et de leurs désirs . Cette face de pet aurait pu avoir le courage de Marion Maréchal qui joue sa partie en solo sans mésalliance RN. Je n'aime pas du tout ses idées, zemmouriennes , mais au moins elle a quelque audace .

http://caricaturiste.canalblog.com/
« Au chevalier Jacques de Rochefort d'Ally
[Novembre-décembre 1768] 1
Je crois qu'on peut hasarder par la poste de Lyon ce petit paquet qui ne coûtera pas beaucoup de port et qui pourra amuser un moment un homme à qui on voudrait marquer mieux sa reconnaissance . Celui qui envoie ce chiffon est plongé actuellement au milieu des neiges, est très malade, et ne se portera bien que quand il aura la consolation de revoir les deux très aimables voyageurs auxquels il présente ses respectueux hommages, comme à des divinités qu'il adore . Envoyez-moi votre encre .
V. »
1 Copie par Boissy d'Anglas ; édition Cayrol. Le manuscrit est seulement daté de 1767 et cette date n'est pas impossible . On n'a pas de preuve que les Rochefort soient venus à Ferney pendant l'hiver 1767-1768, mais ils vinrent pendant celui de 1768-1769.
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11/06/2024
on a beaucoup de choses à lui dire
...M. Macron aurez-vous toutes les réponses ( satisfaisantes, selon le jugement actuel des citoyens mécontents ) aux questions posées ce jour ?
Comme je vous suppose intelligent et tacticien je ne vois dans la dissolution qu'un moyen de passer la main à l'ennemi Bardella & Marine pour qu'il devienne à son tour , par une majorité relative, la cible d'une opposition minante et subisse un échec en 2027 . Mais peut-être me trompè-je ?

Que faire ? quand ? et pour qui ? contre qui ?
« A Gabriel Cramer
Lundi au soir [novembre-décembre 1768]
J'attends Les Trois Empereurs, et la réponse de monsieur Cramer à toutes mes demandes .
Je ne sais s'il m'a envoyé quelques exemplaires de l'addition au quatrième tome du Siècle . Il serait important d'en ajouter d'autres qui sont très intéressantes, et qui feraient un grand plaisir à plus d'une famille considérable . On pourrait les envoyer à Panckoucke ; c'est sur quoi il serait bien de se concerter . Si monsieur Cramer peut venir en moment à Ferney, on lui sera très obligé, on a beaucoup de choses à lui dire .
Il est prié de n'oublier ni Les Trois Empereurs, ni Duplessis-Mornay. »
10:08 | Lien permanent | Commentaires (0)

