08/01/2024
je le prie encore de délivrer l'argent
... Qui donc ? et pourquoi donc ?
« A Jacob Bouthillier de Beaumont
Monsieur de Beaumont doit avoir reçu de moi le billet par lequel je l'ai prié de donner cent cinquante louis d'or à M. Rosimond 1 sur l'argent qu'il a à moi . J'ai spécifié dans ce billet que s'il y avait des frais pour trouver ces cent cinquante louis d'or, il retint ces frais . S'il n'a pas reçu ce billet, je lui fais celui-ci et s'il l'a reçu, les deux ne vaudront que pour un . Quant aux quatre pour cent que monsieur de Beaumont paie de cet argent, il s'arrangera avec M. Rosimond. Mais je le prie encore de délivrer l'argent à M. Rosimond, lequel argent il défalquera de la somme dont il s'est bien voulu charger pour moi . Fait à Ferney ce 12 mai [1768] au soir.
Voltaire.»
1 Il apparaît ici que V* aide Rosimond après l'incendie de son théâtre ; sur ce point voir lettre du 6 février 1768 à de Taulès : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/09/14/il-n-y-a-que-les-superstitieux-a-qui-la-verite-deplaise-6461379.html
Voir : https://gw.geneanet.org/rossellat?lang=en&p=jacob&n=bouthillier+de+beaumont&oc=2
11:59 | Lien permanent | Commentaires (0)
Est-ce un homme qui ne parle à personne ? Est-il inaccessible ?
... That's the question !
Il est des interlocuteurs qui font peur , il en est qu'on doit garder à l'écart
« A François de Chennevières
12 mai 1768 1
Avez-vous reçu, mon cher ami, la lettre de change de quarante écus que vous aviez demandée pour M. de Mesnard 2, qui n’est point chef de bureau ? Si vous avez reçu mon paquet, vous aurez vu que c’est précisément à M. de Mesnard, chef de bureau, que j’avais envoyé, il y a trois mois, le premier exemplaire. C’est ce chef de bureau dont je vous demandais des nouvelles. Est-il mort ? est-il vivant ? A-t-il été mécontent de la modicité de la somme ? Je vous avais prié de lui parler ou de lui faire parler. Est-ce un homme qui ne parle à personne ? Est-il inaccessible ? N’êtes-vous pas chef de bureau, comme lui, dans votre tripot ? Je n’entends rien à votre silence. On dit que la santé de la reine va mal ; mais j’espère toujours qu’elle se rétablira : j’ai vu plus de vingt exemples de pareilles maladies, auxquelles des personnes de son âge ont résisté. Je fais prier Dieu dans ma petite église pour sa guérison entière. Adieu, je compte sur votre amitié et sur la sagesse active avec laquelle vous savez rendre service à vos amis. – Avez-vous vu madame Denis ? »
1Copie par Boissy d'Anglas ( Clarke ) ; édition Cayrol .
2 Mesnard de Clesle, un des premiers commis -donc supérieur à un chef de bureau- de Saint-Florentin.
00:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
07/01/2024
[11 mai 1768]
... 240 ans après, écoutons , des paroles et non pas des imprécations et éructations rappeuses : https://www.youtube.com/watch?v=nk4QZ4vJj8w&ab_channe...
Merci Georges Chelon
« A Marie-Louise Denis
[11 mai 1768]
[Pas de texte disponible] 1
1 Cette lettre de la main de Bigex est adressée à Mme Denis rue d'Anjou, au Marais à Paris ; V* la mentionne au début de la lettre du 25 mai 1768 : « Il serait bien étrange, ma chère nièce, que vous n'eussiez point reçu ma lettre qui est partie le 11, et qui a dû arriver le 17 au plus tard. »
17:55 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il y a des raisons essentielles qui exigent qu'on diffère de quelques jours l'impression des épîtres
... So, bis bald ...
« A Henri Rieu
9 mai 1769 [1768] 1
Vous me l'aviez bien dit, mon cher corsaire, que le livre des Trois imposteurs était un plat ouvrage 2. Il y a des raisons essentielles qui exigent qu'on diffère de quelques jours l'impression des épîtres . On ne perdra rien pour attendre .
Je félicite mon très cher corsaire d'aller se mettre en possession de son beau et utile domaine, et je me félicite de n'être pas éloigné de lui . Je l'embrasse tendrement.
V. »
1 La date de 1768 est indiquée par l'allusion aux Trois imposteurs et surtout par la référence à la nouvelle maison de Rieu à Ferney .Voir : https://findingtimetowrite.wordpress.com/2016/06/06/voltaire-and-his-creation-ferney/
2 Ce jugement défavorable est sincère et en tout cas mérité . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_des_trois_imposteurs
17:45 | Lien permanent | Commentaires (0)
Jésus-Christ a dit expressément dans le chapitre LIIIè de la guerre de Troie , que le mariage est un sacrement
...C'est du moins ce que Christine Boutin et sa clique apportaient comme argument pour s'opposer au mariage homosexuel .[fake news]
Sacré nom de Zeus, qui oserait contrarier une telle preuve ? Vous ? Demandez au Chat-G-pété : https://talkai.info/fr/chat/
Pas mieux ! La vérité sort du serveur du félin pétomane .
« A Charles Manoël de Végobre
Avocat
à Genève
6è mai 1768
Tout ce que je puis faire, monsieur, c'est de fournir de l’argent à Sirven et de prier Dieu qu'il touche le cœur de messieurs du parlement de Toulouse . Il se passe actuellement quelque chose en faveur des protestants 1, j'espère qu'il n'en sera pas comme de l'édit pour la légitimité de leurs mariages qui a été mis trois fois sur le tapis et qui enfin a été rejeté attendu que Jésus-Christ a dit expressément dans le chapitre LIIIè de la guerre de Troie , que le mariage est un sacrement . J'ai l'honneur d'être bien véritablement, monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur
V. »
1 S'agit-il de la création de Versoix comme le pense Besterman, ou de mesures en discussion au conseil du roi ?
16:43 | Lien permanent | Commentaires (0)
06/01/2024
pour les langues de l'Asie, je les crois barbares attendu que les femmes étant presque toujours enfermées n'ont pu adoucir ni les mœurs ni le langage
... Qui ose dire que Voltaire n'est pas féministe ? Qu'il est misogyne ?
Je vous recommande : https://societe-voltaire.org/cqv/misogyne.php
Bonne lecture .
Actuellement les barbares-terroristes du Hamas ont provoqué l'écrasement de la bande de Gaza et ses habitants par les barbares-légitimes israëliens . Seul le langage des armes est pratiqué , hommes , femmes et enfants sont pulvérisés, affamés, exilés . Israël , pourquoi refais-tu une de ces guerres abominables qu'on retrouve si fréquemment dans cette fichue Bible , catalogue de massacres impardonnables ?
Il aurait été si beau qu'on vive plutôt cela : "Assez de sang ! " https://www.youtube.com/watch?v=VtosoG-Dx1w&ab_channe...
« A Étienne de La Montagne
Au château de Ferney, près Genève, 6 mai 1768 1
Je suis si vieux, monsieur, et si malade, que vous m'excuserez de répondre si tard à votre lettre dont vous m'avez honoré , et d'y répondre si mal . Je vois que vous êtes très instruit : pour moi, j'avoue que je suis peu au fait de la prononciation des Athéniens. Je n'ai jamais conçu comment on pouvait marquer des sixièmes et des quarts de tons . J'avais toujours entendu dire que la prononciation chinoise était, comme la grecque, une espèce de musique . Je vis six jeunes Chinois à Paris, au collège des jésuites ; je les priai de parler entre eux ; je ne distinguai pas la moindre intonation . Je ne connais que le vendeur d'orviétan de Molière qui ait parlé en chantant .
Au reste, la langue grecque n'a pas besoin de cet avantage pour être la plus belle langue qu'aient jamais parlé les hommes . Toutes nos langues modernes ne sont que des jargons ; et pour les langues de l'Asie, je les crois barbares attendu que les femmes étant presque toujours enfermées n'ont pu adoucir ni les mœurs ni le langage . Je crois surtout la langue hébraïque la plus pauvre et la plus sauvage des langues d'Orient.
Si nos langues sont imparfaites, un homme qui paraît avoir autant de mérite que vous peut faire de bons ouvrages avec de mauvais outils .
J'ai l'honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Édition L*** [Étienne de La Montagne], Traité de la prononciation de la langue française, 1768 .
17:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
Cette bonne compagnie de Paris est fort agréable, mais elle ne sert précisément à rien. Elle soupe, elle dit de bons mots, et pendant ce temps-là les énergumènes excitent la canaille, canaille composée à Paris d’environ quatre cent mille âmes
... un million selon eux !
Pour mémoire
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
6 Mai 1768
Mon divin ange, le mémoire de votre infant 1 m’a paru modéré et ferme. Voilà donc la seconde guerre de Parme et du Saint-Siège ! Quand les Barberins firent la première, ils firent jurer aux soldats de rapporter tous leurs fusils quand la paix serait faite, comptant bien qu’il n’y aurait aucun homme de tué ni de fusil perdu. Les choses ne se seraient pas passées ainsi du temps de Grégoire VII ou d’Innocent IV ; ils auraient dit comme Jodelet à l’infant :
Petit cadet d’infant, vous aurez cent nasardes ;
Car, me devant respect, et l’ayant mal gardé,
Le moindre châtiment c’est d’être nasardé.2
Il faut espérer que Rezzonico 3, qui a un nez à la vénitienne, et qui n’a pas le nez fin, recevra seul les croquignoles.
J’ai eu pendant trois jours M. le marquis de Mora que vous connaissez. Je vous prie de faire une brigue pour qu’on l’associe quelque jour au ministère d’Espagne. Je vous réponds qu’il aidera puissamment le comte d’Aranda, son beau-père, à faire un nouveau siècle. Les Espagnols avancent quand nous reculons. Ils ont fait plus de progrès en deux ans que nous n’en avons fait en vingt. Ils apprennent le français pour lire les ouvrages nouveaux qu’on proscrit en France. On a rogné jusqu’au vif les griffes de l’inquisition, elle n’est plus qu’un fantôme. L’Espagne n’a ni jésuites ni jansénistes. La nation est ingénieuse et hardie ; c’est un ressort que la plus infâme superstition avait plié pendant six siècles, et qui reprend une élasticité prodigieuse. Je suis fâché de voir qu’en France la moitié de la nation soit frivole et l’autre barbare. Ces barbares sont les jansénistes. Votre ministère ne les connaît pas assez. Ce sont des presbytériens 4 plus dangereux que ceux d’Angleterre. De quoi ne sont pas capables des cerveaux fanatiques qui ont soutenu les convulsions pendant quarante années ? Il est cruel d’être exposé aux loups, quand on est défait des renards.
Informez-vous, je vous en prie, du personnage qui a pris le nom de Chiniac La Bastide Duclos, avocat au parlement, et qui est auteur des Commentaires sur le Discours des libertés gallicanes, de l’abbé de Fleury 5. C’est un énergumène qui établit le presbytérianisme tout cru . Il est de plus calomniateur très insolent, à la manière janséniste. Eux et leurs adversaires calomnient également bien, le tout pour la gloire de Dieu et la propagation du saint Évangile.
Comme vous ne voyez aucun de ces cuistres, vous pourriez vous mettre au fait par M. l’abbé de Chauvelin.
Je sais que la bonne compagnie méprise si fort tous ces animaux-là, qu’elle ne s’informe pas seulement s’ils existent. Les femmes se promènent aux Tuileries, sans s’inquiéter si les chenilles rongent les feuilles. Cette bonne compagnie de Paris est fort agréable, mais elle ne sert précisément à rien. Elle soupe, elle dit de bons mots, et pendant ce temps-là les énergumènes excitent la canaille, canaille composée à Paris d’environ quatre cent mille âmes, ou soi-disant telles.
L’autre tripot, j’entends celui de la Comédie, est, quoique vous en disiez, mon cher ange, dans un état déplorable. Voilà vingt femmes qui se présentent, et pas un homme : et encore aucune de ces femmes n’est bonne que pour le métier où elles réussissent toutes, et qu’on ne fait pas devant le public.
M. le duc de Choiseul a envoyé seize officiers dans mon hameau : domandavo acqua, non tempestà 6. Quand j’arrivai dans ce désert, on n’aurait pu y loger quatre sergents. Tous les officiers y sont assez à leur aise ; mais l’église est devenue trop petite . Il faut l’agrandir, et édifier mes paroissiens. J’y fais prier Dieu pour la santé de la reine. J’ai déjà été exaucé sur celle de madame d’Argental. Puisse-t-elle longtemps jouir avec vous de la vie la plus heureuse ! Pour moi, tant que je respirerai, je conserverai pour vous deux mon culte de dulie.
V.»
1 Ferdinand , duc de Parme dont d'Argental est le ministre à Paris . Voir : https://books.openedition.org/pul/6585?lang=fr
2 Le Geôlier de soi-même Ac. V, sc. 7 , de Thomas Corneille : https://theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/CORNEILLET_GEOLIERDESOISMEME.xml#A5.S57
3 Le pape Clément XIII : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_XIII
4 Comme d'habitude, V* utilise ce terme au sens général d'anti-épiscopalien . Voir : https://normandie-univ.hal.science/hal-02060733/document
5 Chiniac en était bien l’auteur. (Georges Avenel.)
Sur cet ouvrage, voir lettre du 25 mars 1768 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/11/17/on-a-toujours-raison-quand-on-rit-6471523.html
6 Je demandais de l'eau, non la tempête.C’est l’exclamation d’un paysan italien qui demandait au ciel de la pluie, et non de l’orage. (Beuchot.)
11:29 | Lien permanent | Commentaires (0)