29/08/2023
c'est une tyrannie contre laquelle je ne peux avoir qu'une indignation stérile
... C'est en gros ce que diront les chefs.fes des partis d'opposition s'ils ont un tantinet de réflexion, car stériles ils/elles sont et ont une fâcheuse tendance à jouer les Calimero bornés . Advienne que pourra après la rencontre avec le président : https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/inv...
« A Charles Manoël de Végobre
Avocat à Genève
27è janvier 1768 à Ferney 1
Monsieur,
La règle est, si je ne me trompe, en Angleterre, qu'on est payé sans difficulté des fonds mis en banque par un testateur, sur l'exhibition légale du testament . Ainsi supposé que l’héritier ait en main le testament dont il s'agit, il n'a nul besoin de s'adresser à Brandebourg .
Si au contraire on a refusé de délivrer le testament à Berlin, et si le testateur a des héritiers dans cette ville, il n'est pas douteux qu'ils n'aient la préférence.
S'il n'y a point d'héritier à Berlin c'est le roi qui hérite ; le procès alors est entre l'héritier français et le roi prussien ; or ce roi est accoutumé à gagner ses procès contre tous les Français . Tout ce que je pourrais tenter c'est d'obtenir qu'il partageât avec l'homme pour lequel vous vous intéressez . En ce cas, il faudrait que vous eussiez la bonté de m'envoyer un mémoire bien détaillé, que je prendrais la liberté de lui recommander .
Quant à Mlle Lucadou 2, c'est une tyrannie contre laquelle je ne peux avoir qu'une indignation stérile . M. le duc de Choiseul paraît très las de ne pouvoir rien obtenir de M. de Saint-Florentin .
Vous connaissez, monsieur, mes sincères et respectueux sentiments pour vous.
V. »
1 Végobre a noté sur la manuscrit : « Reç[u] le d[it] jour / Rép[ondu] le 29 d[udit]. »
2 De quoi est-il question ?
Trouvé Lucadou dans : https://archives.bge-geneve.ch/archives/archives/fonds/tronchin_141_397/n:89/view:all/page:22
Lucadou Jean-Daniel : https://rousseau.slatkine.com/namesIdx.php?id=7387
Voir dans https://rousseau.slatkine.com/viewer.php?mag=JROC_L22&s[]=lucadou&s[]=jean&s[]=daniel#2699 ?
19:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
nous ne demandons point d'éclat, nous ne voulons que justice
... Ainsi aurait pu s'exprimer Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères à propos de l'aide à apporter à l'Ukraine :
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
23è janvier 1768
Mon cher ange, c'est une grande consolation pour moi que vous ayez été content de M. Dupuits. Il me paraît qu'il vaut mieux que le Dupuis de Des Ronais 1. Je souhaite à M. le duc de Choiseul que tous les officiers qu'il emploie soient aussi sages et aussi attachés à leur devoir. Je l'attends avec impatience, dans l'espérance qu'il nous parlera longtemps de vous.
Que je vous remercie de vos bontés pour Sirven ! Il faut être aussi opiniâtre que je le suis, pour avoir poursuivi cette affaire pendant cinq ans entiers, sans jamais me décourager. Vous venez bien à propos à mon secours. Je sais bien que cette petite pièce n'aura pas l'éclat de la tragédie des Calas mais nous ne demandons point d'éclat, nous ne voulons que justice.
Votre citation du chien qui mange comme un autre du dîner qu'il voulait défendre est bien bonne; mais je vous supplie de croire par amitié, et faire croire aux autres par raison et par l'intérêt de la cause commune, que je n'ai point été le cuisinier qui a fait ce dîner 2. On ne peut servir dans l'Europe un plat de cette espèce qu'on ne dise qu'il est de ma façon. Les uns prétendent que cette nouvelle cuisine est excellente, qu'elle peut donner la santé, et surtout guérir des vapeurs. Ceux qui tiennent pour l'ancienne cuisine disent que les nouveaux Martialo 3 sont des empoisonneurs. Quoi qu'il en soit, je voudrais bien ne point passer pour un traiteur public. Il doit être constant que ce petit morceau de haut goût est de feu Saint-Hyacinthe. La description du repas est de 1728. Le nom de Saint-Hyacinthe y est; comment peut-on, après cela, me l'attribuer? quelle fureur de mettre mon nom à la place d'un autre! Les gens qui aiment ces ragoûts-là devraient bien épargner ma modestie.
Sérieusement, vous me feriez le plus sensible plaisir d'engager M. Suard à ne point mettre cette misère sur mon compte. C'est une action d'honnêteté et de charité de ne point accuser son prochain quand il est encore en vie, et de charger les morts à qui on ne fait nul mal. En un mot, mon cher ange, je n'ai point fait et je n'aurai jamais fait les choses dont la calomnie m'accuse.
Les envieux mourront, mais non jamais l'envie 4. Ayez la bonté , je vous prie , de parler à M. Suard s'il vient chez vous 5.
Puis-je espérer que mon cher Damilaville aura le poste qui lui est si bien dû ? Il est juste qu'il soit curé après avoir été vingt ans vicaire.
J'ai une autre grâce à vous demander; c'est pour ma Catherine. Il faut rétablir sa réputation à Paris chez les honnêtes gens. J'ai de fortes raisons de croire que MM. les ducs de Praslin et de Choiseul ne la regardent pas comme la dame du monde la plus scrupuleuse ; cependant je sais, autant qu'on peut savoir, qu'elle n'a nulle part à la mort de son ivrogne de mari : un grand diable d'officier aux gardes Préobazinsky, en le prenant prisonnier, lui donna un horrible coup de poing qui lui fit vomir du sang; il crut se guérir en buvant continuellement du punch dans sa prison, et il mourut dans ce bel exercice 6. C'était d'ailleurs le plus grand fou qui ait jamais occupé un trône. L'empereur Venceslas n'approchait pas de lui.
A l'égard du meurtre du prince Yvan, il est clair que ma Catherine Catherine n'y a nulle part. On lui a bien de l'obligation d'avoir eu le courage de détrôner son mari, car elle règne avec sagesse et avec gloire; et nous devons bénir une tête couronnée qui fait régner la tolérance universelle dans cent trente-cinq degrés de longitude. Vous n'en avez, vous autres, qu'environ huit ou neuf, et vous êtes encore intolérants. Dites donc beaucoup de bien de Catherine, je vous en prie, et faites-lui une bonne réputation dans Paris.
Je voudrais bien savoir comment Mme d'Argental s'est trouvée de ces grands froids . Je suis étonné d'y avoir résisté. Conservez votre santé, mon divin ange je vous adore de plus en plus.
V. »
1 Allusion au Dupuis de la pièce Dupuis et Des Ronais, de Charles Collé, 1759 : https://books.google.fr/books?id=lks6AAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=dupuis&f=false
Ce Dupuis n'est qu’une pâle copie du véritable Dupuis de Robert Challe ; le « vieux Dupuis » et surtout du neveu de celui-ci, « Dupuis le libertin », auquel on se demande si V* ne songe pas aussi ; voir les Illustres françaises, respectivement Histoire de M. des Ronais et de Mlle Dupuis, et Histoire de Dupuis et de Mme de Londé.Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Illustres_Fran%C3%A7aises
2 Le Dîner du comte de Boulainvilliers .
3 François Massialot , auteur d'un célèbre raté de cuisine, Le Cuisinier royal et bourgeois, 1691,cuisinier que Voltaire a nommé dans le vers 37 du Mondain : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Mondain
Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108571q/f10.item
4 Molière, Tartufe, acte V, scène 3 , vers 1666 : https://fr.wikisource.org/wiki/Tartuffe_ou_l%E2%80%99Imposteur/%C3%89dition_Louandre,_1910/Acte_V
5 Cette phrase biffée sur la copie Beaumarchais manque dans toutes les éditions.
6 V* remarque dans les Notebooks (II, 335), à la date du 19 janvier 1766 : « Le comte Rewusky m'a assuré que Pierre III n'est mort que pour avoir bu continuellement du punch dans sa prison. » Au reste tout ce paragraphe est un des meilleurs exemples de l'admiration portée par V* à Catherine et par-delà à la Russie .
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28/08/2023
Il est poltron comme un lézard. Il est difficile à présent de le mettre en prison
... Mais Vladimir Poutine, dégonflé qui se retranche bien à l'abri, tu ne finiras pas doucettement ta détestable vie dans une de tes datchas, attends-toi à une chasse sans fin . Tu es passé maître dans le rôle de capo mafioso, assassin par procuration, ton tour viendra d'être du coté de la gueule du canon , toi et tes soutiens .
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
A Ferney 22è janvier 1768
En réfutation, monseigneur, de la lettre dont vous m'honorez, du 15 de janvier, voici comme j'argumente. Quiconque vous a dit que j'avais soupçonné ce Gallien d'être le fils du plus aimable grand seigneur de l'Europe est un enfant de Satan. Il se peut que ce malheureux l'ait fait entendre à Genève, pour se donner du crédit dans le monde et auprès des marchands; mais, comme j'ai eu chez moi deux de ses frères, dont l'un est soldat, et dont l'autre a été mousse, il est bien impossible qu'il me soit venu dans la tête qu'un pareil polisson fût d'un sang respectable. C'est encore une autre calomnie de dire que Mme Denis et moi nous ayons mangé avec lui. Mme Denis vous demande justice. Il n'a jamais eu à Ferney d'autre table que celle du maître d'hôtel et des copistes, comme vous me l'aviez ordonné. On lui fournissait abondamment tout ce qu'il demandait; mais on ne lui laissait prendre aucun essor dans la maison, et on se conformait en tout aux règles que vous aviez prescrites. Ses fréquentes absences, qu'on lui reprochait, ne pouvaient être prévenues. On ne pouvait mettre un garde à la porte de sa chambre.
Dès que je sus qu'il prenait à crédit chez les marchands de Genève, je fis écrire des lettres circulaires par lesquelles on les avertissait de ne rien fournir que sur mes billets.
Dès que M. Hennin, résident à Genève, en eut fait son secrétaire, il le fit manger à sa table, selon son usage, usage qui n'est point établi chez moi. Alors Gallien vint en visite à Ferney, il mangea avec la compagnie; mais ni Mme Denis ni moi ne nous mîmes à table, nous mangeâmes dans ma chambre . Voilà l'exacte vérité.
C'est principalement chez M. Hennin qu'il a acheté des montres ornées de carats 1, et des bijoux. Le marchand dont je vous ai envoyé le mémoire ne lui a fourni que le nécessaire. Ne craignez point d'ailleurs qu'il soit jamais voleur de grand chemin. Il n'aura jamais le courage d'entreprendre ce métier, qu'il trouve si noble. Il est poltron comme un lézard. Il est difficile à présent de le mettre en prison. Il partit de Genève le lendemain que le résident l'eut chassé, et dit qu'il allait à Berne ordonner aux troupes de venir investir la ville. Le fond de son caractère est la folie. En voilà trop sur ce malheureux objet de vos bontés et de ma patience. Je dois, à votre exemple, l'oublier pour jamais.
J'ai pris la liberté de vous consulter sur les calomnies d'un autre misérable 2 de cette espèce, qui, dans ses mémoires, a insulté indignement les noms de Guise et de Richelieu en plus d'un endroit. Le monde fourmille de ces polissons qui, nés pour être domestiques, s'érigent en juges des rois et des généraux d'armée, dès qu'ils savent lire et écrire.
Les deux partis de Genève prennent des mesures d'accommodement toutes différentes de l'arrêt des médiateurs. Ce n'était pas la peine de faire venir un ambassadeur de France chez eux, et d'importuner le roi une année entière. Voilà bien du bruit pour peu de chose, mais cela n'est pas rare.
Agréez, monseigneur, mon tendre et profond respect.
V. »
1 De petits diamants d'un carat .
2 La Beaumelle, l'un des nombreux « misérables » ennemis de V* . Voir lettre du 18 janvier 1768 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/26/je-compte-pour-rien-ceux-qui-n-ont-fait-que-vivre-et-vieillir-et-dont-l-his.html
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une si bonne cause défendue par de si mauvaises raisons
... Ce titre m'a permis, par recherche sur le net, de découvrir un texte remarquable d'Olympe de Gouges , femme défendant, elle, une juste cause avec d'excellentes raisons, mais dont les idées et prises de position l'ont menée à la guillotine . Les féministes contemporaines de bon nombre de pays courent les mêmes risques et les mêmes peines . Les hommes montrent qu'ils peuvent être de parfaits dégueulasses, lâches au delà de tout .
"Si tenter de donner à mon sexe une consistance honorable et juste est considérée dans ce moment comme un paradoxe de ma part , et comme tenter l'impossible, je laisse aux hommes à venir la gloire de traiter cette matière ; mais, en attendant , on peut la préparer par l'éducation nationale, par la restauration des moeurs et par les conventions conjugales ." Olympe de Gouges .
N. B. - Que le ministre Attal retienne et applique la consigne de cette révolutionnaire exemplaire .
« A André Morellet
Vous savez, monsieur, qu'on a donné six cents francs de pension à celui qui a réfuté Fréret 1 . En ce cas, il en fallait donner une de douze cents à Fréret lui-même. On ne peut guère réfuter plus mal. Je n'ai lu cet ouvrage que depuis quelques jours, et j'ai gémi de voir une si bonne cause défendue par de si mauvaises raisons. J'admire comme cet écrivain soutient la vérité par des bévues continuelles, et suppose toujours ce qui est en question. Il n'appartient qu'à vous, monsieur, de combattre avec de bonnes armes, et de faire voir le faible de ces apologies, qui ne trompent que des ignorants. Grotius, Abadie, Houteville, ont fait plus tort à notre sainte religion que milord Shaftsbury, milord Bolingbroke, Colins, Volston, Spinosa, Boulainvilliers, Boulanger, La Mettrie, et tant d'autres.
Je ne sais comment on a renouvelé depuis peu une ancienne plaisanterie de l'auteur de Mathanasius 2. Un de mes amis est au désespoir qu'on ose lui attribuer cette brochure, imprimée en Hollande il y a quarante ans. Ces rumeurs injustes peuvent faire un tort irréparable à mon ami et vous savez quels sont les droits de l'amitié. C'est au nom de ces droits sacrés que je vous conjure de détruire, autant qu'il sera en vous, une calomnie si dangereuse.
Au reste, je suis en tout à vos ordres, et vous pouvez compter sur l'attachement inviolable de votre très humble et très obéissant serviteur.
L'abbé Yvroie.3
22è janvier 1768. »
1 L'abbé Nicolas-Sylvestre Bergier a publié la Certitude des preuves du christianisme ou Réfutation de l'examen critique des apologistes d ela religion chrétienne, 1767 deux parties in-12. C'est une réfutation de l'Examen critique,etc. attribué à Fréret, qui est peut-être de Levesque de Burigny ; voir tome XXVII, page 35 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome27.djvu/43
et XLIV, 257 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome44.djvu/267
et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1766/Lettre_6364
Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome31.djvu/139
Voir lettre du 16 octobre 1765 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/13/y-a-t-il-rien-de-plus-tyrannique-par-exemple-que-d-oter-la-l-6297342.html
et lettre du 23 novembre 1767 à Christin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/11/avant-de-faire-des-procedures-il-faut-que-j-aie-des-procedes-6447198.html
et 20 décembre 1768 à Villevielle .
2C'est-à-dire Le Dîner du comte de Boulainvilliers, œuvre prétendue de Thémiseul de Saint-Hyacinthe (auteur réel du Chef d'Oeuvre d'un inconnu, mis sous le nom du pseudo- « docteur Mathanasius » ; voir : https://data.bnf.fr/fr/11923358/themiseul_de_saint-hyacinthe/
et : https://wikimonde.com/article/Th%C3%A9miseul_de_Saint-Hyacinthe )
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Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ?
... Je ne connais aucun.e politicard.e assez modeste pour en dire autant, tous.tes se croyant infaillibles, perchés sur leurs ergots/egos, volailles piaillantes même pas bonnes à pondre autre chose que des invectives et des âneries ras les pâquerettes . Ségolène le coucou et Jean-Luc le vantard se la jouent Embrassons-nous Folleville , et dire qu'ils sont payés pour ça ! https://www.francetvinfo.fr/politique/nupes/elections-eur...
« A Jean-François Marmontel
Voici, mon cher ami, un petit rogaton 1 qui m'est tombé entre les mains. Il ne vaut pas grand'chose, mais il mortifiera les cuistres, et c'est tout ce qu'il faut. Je vous demande en grâce de ne jamais dire que je suis votre correspondant, cela est essentiel pour vous et pour moi . On est épié de tous côtés.
J'apprends, avec une extrême surprise, qu'on m'impute un certain Dîner du comte de Boulainvilliers, que tous les gens un peu au fait savent être de Saint-Hyacinthe. Il le fit imprimer en Hollande en 1728 . C'est un fait connu de tous les écumeurs de la littérature. J'attends de votre amitié que vous détruirez un bruit si calomnieux et si dangereux 2. Rien ne me fait plus de peine que de voir les gens de lettres, et mes amis mêmes, m'attribuer à l'envi tout ce qui paraît sur des matières délicates. Ces bruits sont capables de me perdre, et je suis trop vieux pour me transplanter. Pourquoi me donner ce qui est d'un autre ; n'ai-je pas assez de mes propres sottises ? Je vous supplie de dire et de faire dire à M. Suard, dont j'ambitionne l'amitié et la confiance, qu'il est obligé plus que personne à réfuter toutes ces calomnies.
Adieu, vainqueur de la Sorbonne, personne ne marche avec plus de plaisir que moi après votre char de triomphe.
Gardez-moi un secret inviolable.
22è janvier 1768.»
1 Il peut s'agir de l’Épître écrite de Constantinople aux frères, ce qui est douteux , ou de la Prophétie de la Sorbonne de l'an 1530, voire même le Sermon prêché à Bâle le premier jour de l'an, 1768 ,(voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome26.djvu/583 )
publié sous le pseudonyme de Josias Rossette ; voir lettre du 11 février 1768 à Moultou : « Mon cher philosophe, je vous envoie un Sermon prêché à Bâle et imprimé à Genève chez Pellet."
Voir : https://www.voltaire.ox.ac.uk/publication/writings-1768-iii/
2 Une fois de plus V* est bien renseigné par ses amis de Paris . Selon la Correspondance littéraire, VIII, 52, du 15 avril 1768, Pasquier « avait dit cet hiver à M. l'abbé Chauvelin qu'il n'était pas possible de souffrir davantage les entreprises de M. de Voltaire contre la religion, et que si Le Dîner du comte de Boulainvilliers lui tombait entre les mains il le dénoncerait au Parlement et ferait décréter M. De Voltaire de prise de corps » ; voir page 52 http://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=NUMM-23427&I=56&M=tdm
Il est vrai que cet ouvrage va plus loin dans le sens de l'athéisme que tous les autres écrits de V*, ou peu s'en faut .
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27/08/2023
il a disposé de ses fonds d'une manière avantageuse
... Mais où donc ? Comment placer ses fonds avant de toucher le fond ?
https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/epargne-...
« A Charles-Eugène, duc de Wurtemberg 1
A Ferney 22è janvier 1768
Monseigneur,
Je suis obligé d'informer Votre Altesse Sérénissime que le Genevois qui avait offert de vous prêter soixante mille livres, et qui même aurait été jusqu'à vingt mille, voyant que je n'avais aucune réponse de vous, est venu ce matin retirer sa parole, et m'avertir qu'il a disposé de ses fonds d'une manière avantageuse, attendu que les dissensions de Genève sont prêtes de finir par un accommodement .
Je perds la seule ressource que j’avais dans cet homme . Il m'aurait aidé dans mes besoins pressants si j'avais pu lui montrer une délégation sur vos fermiers . Je suppose que la rigueur de la saison n'a pas permis à votre chambre de Montbéliard de me rendre cette justice qu'elle m'avait promise ; mais j'espère toujours en votre bonté et en votre équité . Je suis sûr que vous ne laisserez pas languir dans l'indigence un vieillard de soixante et quatorze ans accablé de maladies, qui a mis entre vos mains toute sa fortune 2, et qui n'a que peu de mois à jouir d'une pension alimentaire . Je compte , monseigneur, sur la générosité de votre âme, et je mourrai avec les sentiments de l'attachement et du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être,
monseigneur,
de Votre Altesse Sérénissime
le très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
2 Voltaire mourra avant que le prince ne puisse éponger le reliquat de ses dettes.
08:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
26/08/2023
je compte pour rien ceux qui n'ont fait que vivre et vieillir, et dont l'histoire ne parlera pas
... Ô combien sont-ils tous ceux qui se croyant chênes ne sont que chiendent !
La foule des politicards et des navrants influenceurs [sic], les "people" des premières pages ne seront qu'un pet de lapin au fond de l'océan de la mémoire . Par exemple qui , autre qu'elle même , tiendra Ségolène Royal pour un personnage historique quand elle se promeut chef de file d'une liste d'union avec LFI ? Immanquablement revient sa "bravitude" mais surtout pas son intelligence dont on est en droit de douter . Mariage de la carpe et du lapin , contrat avec le divorce en codicille, "Sego et Jean-Luc ont l'honneur horreur de ... ": https://www.rtl.fr/actu/politique/europeennes-2024-segole...
Le crétinisme toujours présent a de l'avenir.
« A Louis-François-Armand du Plessis, duc de Richelieu
18è janvier 1768 à Ferney
Ce n'est aujourd'hui ni au vainqueur de Manon, ni au libérateur de Gênes, ni au vice-roi de la Guyenne, que j'ai l'honneur d'écrire ; c'est à un savant dans l'histoire, et surtout dans l'histoire moderne.
Vous devez savoir, monseigneur, si c'était votre beau-père ou le prince son frère qu'on appelait le sourdaud 1. Si ce titre avait été donné à l'aîné, le cadet n'en était certainement pas indigne.
Voici les paroles que je trouve dans les Mémoires de Mme de Maintenon :
« La princesse d'Harcourt n'osait proposer à Mlle d'Aubigné son fils aîné le prince de Guise, surnommé le sourdaud. Pour le rendre un plus riche parti, elle lui avait sacrifié le cadet, qu'elle avait fait ecclésiastique. Cet abbé malgré lui ayant depuis trahi son maître, la mère alla se jeter aux pieds du roi, qui, la relevant, lui dit de ce ton majestueux de bonté qui lui était particulier « Eh bien madame, nous avons perdu, vous, un indigne fils, moi, un mauvais sujet ; il faut nous consoler .2»
Je soupçonne que l'auteur parle ici de feu M. le prince de Guise, qui avait été abbé dans sa jeunesse, et dont vous avez épousé la fille. Je n'ai jamais ouï dire qu'il eût trahi l'État. Je ne conçois pas comment cet infâme La Beaumelle a pu débiter une calomnie aussi punissable. Je vous supplie de vouloir bien me dire ce qui a pu servir de prétexte à une pareille imposture. Je m'occupe, dans la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, à confondre tous les contes de cette espèce, dont plus de cent gazetiers, sous le nom d'historiens, ont farci leurs impertinentes compilations. Je vous assure que je n'en ai pas vu deux qui aient dit exactement la vérité.
J'espère que vous ne dédaignerez pas de m'aider dans la pénible entreprise de relever la gloire d'un siècle sur la fin duquel vous êtes né, et dont vous êtes l'unique reste car je compte pour rien ceux qui n'ont fait que vivre et vieillir, et dont l'histoire ne parlera pas.
M. le duc de La Vallière enrichit votre bibliothèque de l'histoire du théâtre . Ce qu'il a ramassé est prodigieux. Il faut qu'il lui soit passé plus de trois mille pièces par les mains . Cela est tout fait pour un premier gentilhomme de la Chambre.
Conservez vos bontés, cette année 1768, au plus ancien de vos serviteurs, qui vous sera attaché le reste de sa vie, monseigneur, avec le plus profond respect. »
1 Anne-Marie-Joseph de Lorraine, connu sous le nom de prince de Guise, qui, de notoriété publique était sourd ; c'est lui qui avait été abbé . De ses trois frères, l'un était mort dans la petite enfance, et les autres jeunes encore .
Voir : https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=de+lorraine+harcourt&oc=0&p=anne+marie+joseph
et https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&p=alphonse+henri+charles&n=de+lorraine
2 Laurent Angliviel La Beaumelle : Mémoires pour servir à l'histoire de Mme de Maintenon : https://books.google.fr/books?id=-R1SAAAAcAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
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