31/07/2023
combien il me reste en compte courant sur vos livres, afin que je proportionne mes dépenses à l'argent qui me reste
... Question cruciale pour le particulier , mais qui semble bien échapper continuellement à l'Etat qui s'endette/nous endette visiblement sans gros souci du lendemain . Petit survol du sujet : https://www.economie.gouv.fr/facileco/comptes-publics/bud...
« Au Conseil suprême de Montbéliard
Messieurs,
J'ai reçu de Strasbourg quatre lettre de change, valant ensemble douze mille livres, dont deux lettre sont sur MM. Carmagnac et Perrin à Lyon pour le paiement des rois . Deux autres sont sur M. Reyderer, banquier à Paris, rue Saint-Sauveur, payables à trois usances . Je ne crois pas que ces lettres de change puissent être négociées au pair, à moins qu'il ne se trouve quelque négociant qui soit pressé de faire un paiement .
Je vous prie de me dire ce que je dois faire à ces quatre billets, et combien il me reste en compte courant sur vos livres, afin que je proportionne mes dépenses à l'argent qui me reste .
Vous n'ignorez pas qu'on craint beaucoup à Paris pour la vie de la reine 1 . Cette perte serait un double malheur pour Lyon ; et c'est sur quoi vous ne manquerez pas sans doute de prendre vos mesures .
J'ai l’honneur d'être,
messieurs,
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire .
6è janvier 1768 à Ferney.»
1 Marie Leszczynska mourra le 24 juin 1768 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie_Leszczynska
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30/07/2023
Comment trouvez-vous la petite facétie du sieur
... Abdourahamane Tiani, général putschiste nigérien , vendu à la Russie de Poutine ? Triste sire qui veut faire fortune au prix même du sang des autres .
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/07/30/coup-d-...
« A Paul-Claude Moultou fils
à Genève
Mon cher philosophe, tout gèle . Les dissensions de Genève devraient aussi être glacées . Nous sommes tous malades à Ferney . J'espère que ce brave Danois 1 qui hait la servitude et qui aime le genre humain ne partira pas sitôt de Genève et que je pourrai vous embrasser avec lui .
Comment trouvez-vous la petite facétie du sieur Gallien ?2 N'est-elle pas bien honnête , bien spirituelle ? Cela ne ferait-il pas beaucoup d'honneur à son cœur, à sa tête, à M. Hennin et à moi ? On prétend qu'il vous avait en vue sous le nom d'Abauzit .
Adieu, mon cher mai ; je vous embrasse bien tendrement .
V.
5è janvier 1768. »
1 Le baron Bernstorff : https://fr.wikipedia.org/wiki/Famille_von_Bernstorff
Voir : https://www.cairn.info/revue-histoire-economie-et-societe-2010-1-page-39.htm
2 Voir lettre du 4 janvier 1768 à Hennin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/07/28/je-sais-a-quel-point-il-est-dangereux.html
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29/07/2023
Tu Dieu, quel homme !
... Rendez-vous compte ! notre président, modeste défenseur des chefs d'Etats déchus, vient , avec "la plus grande fermeté" au secours du président Mohamed Bazoum
Résultat ? Pschitt ! pétard mouillé !
Donner un coup de pouce , ce n'est sans doute pas suffisant
« A Paul-Claude Moultou
fils
à Genève 1
J'aime mieux mille fois cette purification 2 que la fête de la purification de la vierge 3 . Les parfums dont on s'est servi montent furieusement au nez . Le purificateur n'a pas physiquement six pieds de haut, mais moralement il en a plus de trente . Tu Dieu, quel homme ! Je voudrais bien qu'il vint quelque jour nous parfumer quand il fera moins froid . Si jamais je suis syndic, je me garderai bien d'avoir à faire à si forte partie .
Bonsoir, mon très aimable et très éloquent philosophe.
4è janvier 1768 . »
1 L'édition de Kehl donne cette lettre comme un post scriptum à la lettre du 13 novembre 1768 à Jacob Vernes : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/08/correspondance-annee-1768-partie-31.html
2Jean-Louis Delolme : Purification des trois points de droit souillés par un anonyme, 1767 : https://books.google.fr/books/about/Purification_des_trois_points_de_droit_s.html?id=Lfl-zQEACAAJ&redir_esc=y
3 Cette fête est célébrée le 2 février , aussi nommée chandeleur : https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_de_la_Pr%C3%A9sentation_de_J%C3%A9sus_au_Temple
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28/07/2023
Je sais à quel point il est dangereux
.... dit Poutine sur Prigojin, lequel dit la même chose en parlant de Poutine , les deux se servant d'un de l'autre pour assoir leurs fortunes . Avantage pour celui qui a le plus d'armes à disposition ou qui a le plus de combattants efficaces ? Wagner donne un nouveau "Maître chanteur" , et sa musique est détestable .
Quand deux charognards s'entendent, les herbivores se planquent : https://www.lexpress.fr/monde/europe/russie-comment-pouti...
« A Pierre-Michel Hennin
Lorsque vous prîtes le sieur Gallien 1, monsieur, l’humanité et l’espérance qu’il se corrigerait sous vos yeux m’engagèrent à ensevelir dans le silence tous les sujets que je pouvais avoir de me plaindre de lui.
M. le maréchal de Richelieu, qui l’avait fait enfermer à Saint-Lazare pendant une année, me l’envoya, et me pria de veiller sur sa conduite. Toute ma maison sait quelles attentions j’ai eues pour lui. M. le maréchal me recommanda expressément de le faire manger avec les principaux domestiques. J’ai rempli toutes les vues de M. le maréchal, autant qu’il a été en moi, pendant une année entière. J’ai dissimulé tous ses torts.
Depuis qu’il est chez vous, il a écrit à M. le maréchal de Richelieu des lettres dont je ne dois pas assurément être content, et que M. le maréchal m’a renvoyées.
Je me flatte que vous approuverez le silence que j’ai gardé si longtemps avec vous, et l’aveu que je suis obligé de vous faire aujourd’hui.
Je suis bien sûr, au reste, que vous n’avez pas admis ce jeune homme dans vos secrets, et que vous avez bien senti dès le premier jour qu’il n’était pas fait pour être dans votre confidence. Je sais à quel point il est dangereux, et vous ne savez pas ce que j’en ai souffert.
Le parti que vous prenez de le chasser est indispensable. Comptez que vous prévenez par là des chagrins qu’il vous aurait attirés. Il voulait aller chez ses parents au village de Salmorans, dont il est natif 2. Je pense qu’il est à propos qu’il y retourne incessamment. La plus grande bonté que vous puissiez avoir pour lui est de l’avertir sérieusement qu’il se prépare un avenir bien malheureux, s’il ne réforme pas sa conduite.
L’article de ses dettes sera très embarrassant. Je pense qu’il serait assez convenable que vous fissiez rendre les bijoux à ceux qui les ont vendus, et qui ne sont pas payés. Je crois qu’il doit beaucoup au sieur Souchay, marchand de drap. M. le maréchal de Richelieu ne veut point entrer dans ses dettes, qu’il avait expressément défendues. Cependant, si on peut faire quelque accommodement, je ne désespère pas qu’il n’accorde une petite somme.
Nous sommes infiniment sensibles, maman et moi, à l’embarras et aux désagréments que sa mauvaise conduite peut vous causer.
Adieu, monsieur ; je vous embrasse avec le plus tendre et le plus respectueux attachement.
V.
A Ferney 4è janvier 1768. »
1 Hennin a averti V* le 4 janvier 1768 que ledit Gallien a fait publier l'ouvrage suivant : « Les Morts politiques ou dialogue républicain entre Ésope bourgeois d'Amorie, et Abauzit bourgeois de Genève . Par un vieillard moribond très célèbre, qui ne sait rien »(aux Enfers, 1768), qui a paru le 31 décembre . Hennin a fait part à V* du mécontentement qu'il éprouve contre Gallien, et lui a demandé ce qu'il doit faire de celui-ci après cette nouvelle incartade.
2 Ailleurs Voltaire le dit né à Voiron. (Georges Avenel)
08:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
Nous manquons d'hommes en bien des genres, mon cher ange, cela est très vrai ; mais les autres nations ne sont pas en meilleur état que nous
... Ce qui n'est ni rassurant ni réjouissant . En ce moment, il est difficile de compter sur les "malades" bidons, grands malades des forces de police qui deviennent bien peu fiables dans leurs interventions , et répréhensibles par leurs violences inadmissibles . Le soutien à ceux d'entre eux qui dépassent les normes n'est pas sans me rappeler celui apporté à des prêtres pédophiles ; soutien de caste . Il est pourtant statistiquement banal qu'on trouve des pourris dans toutes les professions, ce sont des humains avec leur proportion de vices et folies, la police n'y échappe pas . Le "pétage de plombs" est toujours inadmissible quand des vies sont en jeu .
« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental
4è janvier 1768 1
Comme les cuisiniers 2, mon cher ange, partent toujours de Paris le plus tard qu'ils peuvent, et s'arrêtent en chemin à tous les bouchons, j'ai reçu un peu tard la lettre que vous avez bien voulu m'écrire le 14 décembre. Ma réponse arrivera gelée; notre thermomètre est à douze degrés au-dessous du terme de la glace . Une belle plaine de neige, d'environ quatre-vingts lieues de tour, forme notre horizon . Me voilà en Sibérie pour quatre mois. Ce n'est pas assurément cette situation qui me fait désirer de vous revoir et de vous embrasser . Je quitterais le paradis terrestre pour jouir de cette consolation. J'espère bien quelque jour venir faire un tour à Paris, uniquement pour vous et pour Mme d'Argental. Il me sera impossible d'abandonner longtemps ma colonie. J'ai fondé Carthage, il faut que je l'habite, sans quoi Carthage périrait, mais je vous réponds bien que, si je suis en vie dans dix-huit mois, vous reverrez un vieux radoteur qui vous aime comme s'il ne radotait point.
M. de Thibouville me dit qu'il faut que je vous envoie la lettre de M. le duc de Duras; je ne sais trop où la retrouver. Elle contenait, en substance, que la belle Dubois m'avait traité comme ses amants, qu'elle m'avait trompé ; que la Comédie était, comme beaucoup d'autres choses, fort en décadence ; qu'il avait établi un petit séminaire de comédiens à Versailles 3, qui ne promettait pas grand-chose ; que Lekain était toujours bien malade, et que la tragédie était tout aussi malade que lui 4.
Nous manquons d'hommes en bien des genres, mon cher ange, cela est très vrai ; mais les autres nations ne sont pas en meilleur état que nous.
M. de Chardon m'avait promis de rapporter l'affaire des Sirven avant la naissance de notre Sauveur mais les petites niches qu'il a plu au Parlement de lui faire ont retardé l'effet de sa bonne volonté. L'affaire n'a point été rapportée ; je ne sais plus où j'en suis, après cinq ans de peines. Il faut se résigner à Dieu et au Parlement.
Pour mon petit procès avec Mme Gillet, il ne m'inquiète guère . C'est une idiote qui veut quelquefois faire le bel esprit, et qui parle quelquefois à tort et à travers à M. Gillet. Elle est peu écoutée mais M. Gillet a quelquefois des fantaisies, des lubies et il y a des affaires dans lesquelles il se rend fort difficile. Il est triste d'avoir des démêlés avec des gens de ce caractère.
Je suis sensiblement touché de la bonté que vous avez de songer à redresser l'esprit de M. Gillet.
Mon pauvre Damilaville est tout ébouriffé de la crainte de n'être pas à la tête des vingtièmes. Je vous avoue que je lui souhaiterais une autre place . C'est un lieutenant-colonel dont tout le monde désire que le régiment soit réformé. »
1 La copie Beaumarchais-Kehl, suivie par toutes les éditions, annexe à la fin de la lettre le billet du 15 janvier . En outre, les mêmes éditeurs, malgré la date explicitement portée, placent cette lettre en 1767 ; erreur corrigée par Beuchot . Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/app.php/2015/07/correspondance-annee-1768-partie-1.html
2 Il faut certainement corriger ce mot en courrier, comme le suggère Charrot ; voir d'ailleurs la lettre du 9 janvier 1768 à Christin .
3 Voir les Mémoires secrets (29 octobre 1767).
4 A la date du 30 janvier 1768, les Mémoires secrets notent encore : « La Comédie -Française se délabre de plus en plus […] . Le sieur Lekain périclite. »
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27/07/2023
On sera difficilement de l'avis d'un homme accusé d'avoir sacrifié la justice à la faveur
... D'où les critiques qu'on peut faire à moult élus.e.s en perte de fiabilité pour conflits d'intérêts . Médiapart est très doué pour ce genre de dénonciation .
« A Alexandre-Marie-François de Paule de Dompierre d'Hornoy
2è janvier 1768
Mon cher conseiller, je vous souhaite pour l'année 1748 ou 49 1 beaucoup de plaisir, des affaires aisées, une femme qui ait de la beauté, de l'esprit et de la raison, peu de remontrances, et point de goutte .
Qui aurait cru que la tracasserie entre le Parlement et M. de Chardon m’aurait vivement intéressé et m'aurait été personnelle ? Rien n'est pourtant plus vrai . Toutes les affaires ont des contrecoups qu'on ne soupçonnerait pas . M. de Chardon devait rapporter au conseil du roi lundi dernier 29 décembre la cruelle et importante affaire des Sirven . La querelle que lui fait le Parlement aura suspendu ce rapport . Elle peut surtout avoir diminué le crédit de M. de Chardon, et inspiré une grande défiance sur sa manière de traiter les affaires . On sera difficilement de l'avis d'un homme accusé d'avoir sacrifié la justice à la faveur . Peut-être même l'affaire des Sirven ne sera jamais reprise . Il y a cinq ans que je la poursuis . Voilà de grandes peines et de grandes dépenses perdues . S'il s'est passé quelque chose de nouveau au sujet de M. de Chardon, vous me ferez grand plaisir de m'en avertir .
Venons à l'affaire de M. Blet dont vous avez eu la bonté de vous charger, et dont maman et moi nous vous remercions de tout notre cœur.
Je dois environ vingt-quatre mille francs, à Genève, et à Lyon . Le duc de Virtemberg n'est pas en arrière avec moi comme les Richelieu et les Guise, mais il doit, et il faut attendre . Je mets tout en règle, mais nous sommes un peu embarrassé [sic] dans le moment présent . Nous avons quatre ménages à entretenir et nous avons eu des régiments à festoyer .
Si M. de Laleu est en avance avec moi, je dois sans doute le rembourser . Mais je ne crois pas qu'il soit en avance attendu qu'il ne paye M. de La Borde, banquier du roi, que tous les six mois . Il faut surtout , mon cher neveu, que M. le Turc 2 et vous, vous soyez payés , et, si vous ne l'êtes pas, la première chose est de vous nantir sur l'argent que donnera M. Blet .
M.le maréchal de Richelieu doit actuellement au dernier décembre 1767 de compte arrêté 27 425 livres .
Puisque vous voulez bien avoir la bonté de vous charger pour moi de faire recouvrer ce qui m'est dû par M. le maréchal de Richelieu et par la succession de Guise, et que vous trouvez bon que je vous envoie une procuration, la voulez-vous sous seing privé ? La voulez-vous par devant notaire ? Décidez . Je crois qu'il faut du notaire pour les Guise .
N. B. – Tronchin le fermier général n'a plus de correspondance à Lyon .
Mes compliments au cadi Notmig 3 . Je chante des illa allah Mahometh resoul alla 4 avec lui .
Et vous, monsieur le dragon postulant 5, revenez bien vite avec un brevet de capitaine revoir maman marmotte et marmotine . Je vous embrasse du meilleur de mon cœur . »
1 Lapsus calami ?
2L'abbé Mignot qui se consacre toujours à son Histoire des Turcs .
3 Anagramme de Mignot .
4Allah est grand ; Mahomet est son prophète.
5Soit Jean-Pierre Claris de Florian, le futur fabuliste (né le 6 mars 1755 ) qui est élevé par son oncle ; soit plutôt Dupuits, ce qui expliquerait mieux l'allusion à « maman marmotte » (Mme Denis) et « marmotine » (Mme Dupuits).
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26/07/2023
Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné et mérite d'être réfuté
... Selon moi , la BD est un art majeur, et l'ouvrage suivant le confirme : https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/bd-bande-dessine...
« A François Joumard Achard Tison, marquis d'Argence, Brigadier des
armées du roi etc.
à Angoulême 1
2 janvier [1768]
Je vous dois des réponses, mon cher philosophe militaire mais il y a trois mois que je ne sors presque point de mon lit. J'achève ma carrière tout doucement; ma plus grande peine est de ne pouvoir remplir, comme je voudrais, les devoirs de mon cœur.
Savez-vous bien qu'on a imprimé en Hollande un petit livre intitulé Le Philosophe militaire 2? Ce n'est pourtant pas vous qui l'avez fait . On le connaissait depuis longtemps en manuscrit. C'est un ouvrage dans le goût du Curé Meslier 3 . Il est de Saint-Hyacinthe, que la chronique scandaleuse a cru fils de l'évêque de Meaux, Bossuet 4. Il avait été en effet officier un ou deux ans. Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné et mérite d'être réfuté. Vous pourriez aisément faire venir d'Amsterdam une petite bibliothèque complète. Vous n'auriez qu'à vous adresser à un libraire de Bordeaux, et lui dire de vous faire venir par Marc-Michel Rey, libraire d'Amsterdam, tous les livres que ce Marc-Michel a imprimés sur ces matières. Il y en a plus de quinze volumes. Un secrétaire de M. le maréchal de Richelieu ou de l'intendant de la province pourrait aisément vous faire passer le paquet. Il n'y a pas à présent de voie plus commode.
Il parait une autre brochure du même Saint-Hyacinthe intitulée Le Dîner du comte de Boulainvilliers 5. On pourrait vous l'envoyer par la poste de Lyon mais il serait à propos que vous eussiez une correspondance à Limoges. Je vous souhaite une bonne année . Vivez longtemps, monsieur, pour l'intérêt de la vertu et de la vérité.
Votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire. »
1 Adresse de la main déguisée de Wagnière, cachet « de Genève ».
2 Le Militaire philosophe, bien entendu ; voir lettre du 18 novembre 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/06/14/il-fait-une-tres-grande-impression-dans-tous-les-pays-ou-l-o-6447589.html
3 Les points communs entre les deux ouvrages sont leur longueur et un ton familier . Mais les différences sont bien plus essentielles . Challe est déiste – quoique cela soit masqué dans l'édition Naigeon de 1768 – , Meslier athée ; Challe est très attaché à la monarchie française et à toute la hiérarchie sociale ; il reproche à la religion de ne pas être assez fidèlement attachée à maintenir des hommes dans leurs devoirs . Meslier attaque l'organisation sociale et reproche au clergé d'en être l'appui .
4 V* fait de nouveau référence à ce ragot dans Le Siècle de Louis XIV ; voir la note « Bossuet » : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle_de_Louis_XIV/%C3%89dition_Garnier/Chapitre_32
Quant à l'attribution du Militaire philosophe à Saint-Hyacinthe, elle est totalement impossible ; voir F. Deloffre « Robert Challe père du déisme français », Revue d'Histoire littéraire de la France,1979
5 Effectivement, V* a fait paraître son Dîner du comte de Boulainvilliers, 1728 [en fait 1767] sous le nom de Saint-Hyacinthe ; c'est la véritable raison pour laquelle il lui attribue Le Militaire philosophe ; les deux attributions, aussi fausses l'une que l'autre, s'appuient en quelque sorte l'une sur l'autre .
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