29/12/2024
il n'attend pas que les choses soient en ordre , il va toujours son train
... François Bayrou, comme beaucoup , prévoit une chose et en fait une autre . Passer par La Réunion au nom si évocateur était-il trop difficile ce dimanche ? C'est vrai qu'il aurait eu à entendre des récriminations locales qui doivent rester au second plan quand on voit la misère criante de Mayotte .
« A Gabriel Cramer
[juin-juillet 1769]
Monsieur Caro fait des Mélanges tant qu'il peut, il n'attend pas que les choses soient en ordre , il va toujours son train . Monsieur Caro aurait dû jeter dans le feu la plupart de ces rogatons ; il y a longtemps qu'on lui dit que les gros recueils restent dans le fond d’un magasin et se vendent à la livre .
Ut ut est 1, j'avertis monsieur Caro que la fin du Siècle de Louis XV est toute prête .
Je le prie instamment de me dire s'il peut faire une très jolie édition des Guèbres 2 . Il y a une cinquantaine de vers nouveaux qui sont essentiels .
On pourrait avoir une très jolie estampe pour quatre louis d'or . Il faudrait quelques exemplaires en papier de Hollande avec grande marge . Je ne propose cette édition que pour que monsieur Caro fasse une fois un petit chef-d’œuvre typographique . Cela ne serait pas cher, on n'y gagnerait rien mais on n'y perdrait rien, parce que tous les chefs-d’œuvre typographiques se débitent chez les curieux .
Il est très triste que dans les Mélanges Les Guèbres soient imprimés suivant les anciennes éditions ; et il serait bon qu'on les imprimât à part suivant la nouvelle leçon, avec une préface historique assez intéressante sur les persécutions passées présentes et à venir .
Monsieur Caro est prié de dire son avis sur tout cela . »
1 Quoi qu'il en soit .
2 Aucune édition de ce genre ne fut publiée .
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28/12/2024
Il faudrait trop remanier . Je me réserve pour l'article sorcier
... C'est sans doute avec cet état d'esprit que notre premier ministre entame sa visite à Mayotte tant il y a à faire et qu'une bonne réserve de grigris [ lire : Euros ] doit le propulser au rang de sorcier bien-aimé , selon lui .
« A Gabriel Cramer
[juin-juillet 1769] 1
Il faudrait trop remanier . Je me réserve pour l'article sorcier .
Envoyez-moi, je vous prie, un exemplaire des trois épîtres à Boileau, à Saint-Lambert, à l'auteur des Trois Imposteurs. »
1 Manuscrit olographe ; éd. Crowley . Ce billet se réfère probablement aux Trois Épîtres, 1769, brochure datant probablement du milieu de l'année 1769 . Ces trois épîtres sont adressées respectivement à Saint-Lambert (achevée vers la fin mars), à l'auteur des Trois Imposteurs et à Boileau ; voir lettre du 27 mars 1769 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/09/26/le-public-est-d-opinion-qu-il-eut-du-faire-tout-le-contraire-6516273.html
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_des_trois_imposteurs
et : https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1993_num_40_1_1664
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J'espère que dans quatorze ans d'ici tout ira mieux
... Si possible, que le mieux ne tarde pas tant .
« A Gabriel Cramer
[1769 ?] 1
Voilà le seul qui me reste .
N. B. que ce supplément doit être mis après le résumé de l’histoire, et que dans ce résumé il y a beaucoup de fautes d’impression . Il y a quatorze ans que je me plains qu'on ne m'envoie pas les feuilles à corriger . J'espère que dans quatorze ans d'ici tout ira mieux . »
1 Daté d’après l'hypothèse selon laquelle cette lettre serait en rapport avec celle de janvier 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/07/30/les-faits-qui-confondent-tres-impertinemment-6508799.html
00:41 | Lien permanent | Commentaires (0)
27/12/2024
Voici un petit morceau assez curieux
... Merci M. Alex Decotte , digne voltairien , multi-tâche , allant de : https://ferney-candide.fr/ à https://bourlingue.net/
Cet homme mérite qu'on le suive et l'imite tant il est sensible aux humains , qu'il les aime ou qu'il s'en moque ou qu'il les engueule : https://www.facebook.com/alex.decotte/?locale=fr_FR
Et les idées du copain Brassens :
https://www.youtube.com/watch?v=iZpNgSaYWts&ab_channel=LeFl%C3%A2neur
« A Joseph Vasselier 1
[1769 ?]
Je n'ai voulu vous répondre, monsieur, qu'en vous procurant quelque petit amusement . Voici un petit morceau assez curieux qui m'est tombé entre les mains . En voici trois exemplaires, un pour vous, un pour M. Tabareau et un troisième pour M. de Bordes .
Je profite de la bonté que vous avez de vouloir bien donner cours à des paquets . En voici que j'ai l'honneur de vous recommander . Comptez, je vous en prie, sur le sincère attachement de votre très humble et très obéissant serviteur
V. »
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puissiez-vous donc ... simplifier encore une autre chose dans laquelle on a mis tant d’ingrédients qu’on en a fait un poison
... C'est bien sans doute de la législation française dont il s'agit, meilleure et pire des choses, pain béni pour les avocats, vaste foutoir pour le vulgum pecus comme moi .
On peut en avoir une petite idée ici : https://www.vie-publique.fr/en-bref/294183-lois-et-reglements-les-statistiques-de-lactivite-normative-2024
« A Nicolas-Gabriel Le Clerc 1
[1769] 2
Je suis aussi sensible, monsieur, à votre prose 3 qu’à vos vers ; ils m’ont plu, quoiqu’ils me flattent trop ; mais, entre nous, le plus galant homme est toujours un peu faquin dans le cœur.
Il y a longtemps, monsieur, que je vous dois autant de félicitations que de remerciements sur les différents ouvrages que vous avez eu la bonté de m’envoyer. Je les regarde comme le dépôt de [ce que] la physique, la morale, et la politique, ont de bon, d’essentiel, et de grand. Je n’ai pas été en état de vous payer mes dettes. Il y a près de deux mois que je suis malade : j’irai bientôt trouver votre bon empereur Yu, et je me renommerai de vous en lui faisant ma cour. Je n’oublierai pas non plus de me mettre aux pieds de l’empereur Yon-Tchin, qui a chassé si poliment les jésuites. En attendant, conservez-moi une amitié qui réponde à celle que vous m’avez inspirée. Vous réunissez, monsieur, les talents utiles et agréables, vous possédez une grande connaissance des hommes ; puissiez-vous donc, après avoir simplifié la médecine du corps et de l’esprit avec tant de succès, simplifier encore une autre chose dans laquelle on a mis tant d’ingrédients qu’on en a fait un poison ! Cette tâche est digne de l’interprète de la nature et de l’apôtre de l’humanité.
Si jamais vous repassez par nos déserts, je me flatte que vous préférerez mon ermitage aux cabarets de Genève : vous y trouverez un homme qui vous est dévoué ; ainsi point de cérémonies, s’il vous plaît, entre deux philosophes faits pour être amis.
J'ai l'honneur d'être, etc. »
1 Nicolas-Gabriel Clerc ou Leclerc, né à Baume-les-Dames le 6 octobre 1726, mort à Versailles le 30 décembre 1798, avait été médecin de l’hetman des Cosaques, puis après être revenu en France était retourné, en 1769, en Russie avec le titre de premier médecin du grand-duc. C’était pour l’éducation de ce prince qu’à la demande de Catherine il avait composé Yu le Grand Confucius, histoire chinoise, 1769, in-4°. Son Histoire naturelle de l’Homme considéré dans l’état de maladie avait paru en 1767, deux volumes in-12. Parmi ses autres ouvrages, on remarque une Histoire de Russie en six volumes et les Maladies du cœur et de l’esprit, deux volumes in-8°. (Beuchot.)
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas-Gabriel_Clerc,_dit_Le_Clerc
2 Copie ancienne ; éd. Lefèvre . La lettre a toujours été placée en avril 1769, mais seule l'année est certaine .
3 Clerc, surnommé Le Clerc vient très probablement d'envoyer l'ouvrage : Yu le grand et Confucius, histoire chinoise, 1769, qui figure dans la bibliothèque de V* . Ses précédentes publications sont : Medicus veri amator ad apollineae artis alumnos, 1764, Essai sur les maladies contagieuses du bétail, 1766, et Histoire naturelle de l'homme considéré dans l'état de maladie, 1767 .
et : https://wellcomecollection.org/works/y9r7y3by/items?canvas=5
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26/12/2024
Je n'ai que le temps de vous dire que j'attends le succès de cette affaire
... et je confirme ma visite à Mayotte dès dimanche", dixit Bayrou : https://www.lematin.ch/story/france-cette-fois-francois-bayrou-va-aller-a-mayotte-103246669
La petite troupe de ministres va devoir se retrousser les manches et ne pas perdre cent-sept ans avant de faire le nécessaire pour reconstruire . Les parlementaires ont intérêt eux aussi à ne pas mettre de frein budgétaire inconsidéré .
« A Sébastien Dupont
[vers le 30 juin 1769]1
Je crois mon cher ami avoir oublié la lettre de change . La voici . Je n'ai que le temps de vous dire que j'attends le succès de cette affaire de votre amitié et de votre prudence . Je vous embrasse de tout mon cœur . Je n'ai encor nulle nouvelle de M. Jeanmaire . »
1 Datée d'après la lettre du 28 juin 1769 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/12/22/il-me-laisse-dans-l-embarras-et-dans-l-incertitude.html
18:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
J'ai un besoin pressant de cent louis d'or
... C'est le leitmotiv des nouveaux ministres qui plaident pour leurs projets . Qui va leur dire que le père Noël est en RTT jusqu'au 24 décembre 2025 et que Melchior et son or, avec ses deux compères Rois Mages , eux, sont bloqués pour un temps infini par Netanyahou et ses bombes . A l'est, rien de nouveau , ça saigne à tout va !
Pour les autres besoins pressants, aller au premier étage, fond du couloir, à droite et à gauche , selon sexe et appartenance politique .
https://www.artmajeur.com/pjannin/en/artworks/3379855/a-l...
« A Guillaume-Claude de Laleu, Secrétaire
du roi, Notaire
rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie
à Paris
Je suis obligé, monsieur, d'avoir encore recours à vos bontés . J'ai un besoin pressant de cent louis d'or ; je vous prie de me permettre de les tirer sur vous . Ce sera la dernière fois probablement que je vous importunerai par ces petites lettres de change de traverse . Je m'arrangerai incessamment avec ma famille de façon qu'il y aura une règle, et que je n'aurai plus qu'à vous témoigner ma reconnaissance .
J'ai l’honneur d'être, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire.
A Ferney 29è juin 1769.1 »
1 Original signé, cachet « de Lyon ».
En même temps, V* tirait la lettre de change suivante : « Je vous prie, monsieur, de vouloir bien payer à l'ordre de M. Bontemps de Genève, au commencement du mois de juillet, la somme de deux mille quatre cents livres, valeur entendue ; / Votre très humble et très obéissant serviteur : Voltaire. / A Ferney 29è juin 1769 . / A monsieur de Laleu / Secrétaire du roi, Notaire / rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie / à Paris. » Endos : « Payez à l'ordre de MM. Thellusson Necker et Cie / pour acquit / Thellusson Necker et Cie. »
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