14/02/2025
Il ne faut jamais tuer sur le théâtre que des gens que l’on aime passionnément
... C'est bien pour ça que les scénaristes, en accord avec le génial Voltaire, tuent le(s) héros à la fin du film, la mode n'est plus aux fins heureuses des contes enfantins . Au diable la Saint Valentin à l'eau de rose .
« A Michel-Paul-Guy de Chabanon, de l'Académie des belles-lettres
rue du Doyenné-Saint-Louis-du-Louvre
à Paris
J’aimerais encore mieux, mon cher ami, une bonne tragédie et une bonne comédie que des éloges de Racine et de Molière 1 ; mais enfin il est toujours bon de rendre justice à qui il appartient.
Il me paraît qu’on a rendu justice à l’arlequinade substituée à la dernière scène de l’inimitable tragédie d’Iphigénie 2. Il y avait beaucoup de témérité de mettre le récit d’Ulysse en action. Je ne sais pas quel est le profane qui a osé toucher ainsi aux choses saintes.
Comment ne s’est-on pas aperçu que le spectacle d’Éryphile se sacrifiant elle-même ne pouvait faire aucun effet par 3 la raison qu’Éryphile, n’étant qu’un personnage épisodique et un peu odieux, ne pouvait intéresser ? Il ne faut jamais tuer sur le théâtre que des gens que l’on aime passionnément.
Je m’intéresse plus à l’auteur des Guèbres qu’à celui de la nouvelle scène d’Iphigénie. C’est un jeune homme qui mérite d’être encouragé ; il n’a que de bons sentiments, il veut inspirer la tolérance ; c’est toujours bien fait : il pourra y réussir dans cinquante ou soixante ans. En attendant, je crois que les honnêtes gens doivent le tolérer lui-même, sans quoi il serait exposé à la fureur des jansénistes, qui n’ont d’indulgence pour personne. Tous les philosophes devraient bien élever leur voix en faveur des Guèbres. J’ai vu cette pièce imprimée, dans le pays étranger, sous le nom de La Tolérance ; mais on est bien tiède aujourd’hui à Paris sur l’intérêt public ; on va à l’Opéra-Comique le jour qu’on brûle le chevalier de La Barre, et qu’on coupe la tête à Lally. Ah ! Parisiens, Parisiens ! vous ne savez que danser autour des cadavres de vos frères. Mon cher ami, vous n’êtes pas welche.
7è auguste 1769.»
1 L’Académie avait proposé en 1768, pour sujet du prix d’éloquence, l’Éloge de Molière. Le prix fut remporté par Chamfort, en 1769 . Ce ne fut qu’en 1771 que L’Académie proposa l’Éloge de Racine, pour sujet du prix qui fut remporté par La Harpe, en 1772. (Beuchot.)
Voir lettre du 27 septembre 1769 à Chamfort : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7679
2 On avait parlé chez la duchesse de Villeroi de mettre en action et en spectacle le récit du cinquième acte. Saint-Foix prétendit qu’il n’y avait que quelques vers à changer, et se chargea de la besogne. La représentation de Iphigénie en Aulide avait eu lieu le 31 juillet sur le Théâtre-Français : mais l’exécution fut confuse : raison de plus pour que le public manifestât sa désapprobation. On a tenté de montrer comment Eriphile est substituée à Iphigénie au moment où celle-ci doit être sacrifiée .
3 L'original porte parce . Wagnière a commencé à écrire parce que et, en modifiant ce texte, a omis de biffer la fin du mot .
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13/02/2025
Vous devez savoir que les lettres voyagent tout ouvertes, et que la vôtre a passé par Paris au lieu de passer par Limoges
.... C'est la version XVIIIè siècle des aléas du courrier qui, devenu immatériel aujourd'hui, transite par une foule de serveurs et est lisible par n'importe qui pour peu qu'il soit équipé d'un logiciel adéquat facilement disponible . Demandez au Chat-j'ai-pété ce qu'il en sait, vous verrez sa conclusion qui est conforme à ce que sait le Patriarche : https://talkai.info/fr/chat/

Le seul chat qui fasse vraiment rire
https://www.fnac.com/a12429259/Le-Chat-Best-of-du-Chat-To...
« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence, Brigadier des armées
du roi etc.
À Angoulême
7è auguste 1769
Je reçois, mon cher et vertueux ami, votre lettre du 1er de ce mois. Vous devez savoir que les lettres voyagent tout ouvertes, et que la vôtre a passé par Paris au lieu de passer par Limoges.
Il y a un paquet adressé pour vous, à Limoges, par le coche de Lyon qui va en droiture. Il est à l’adresse du sieur Morand, trafiquant en pelleteries, pour vous être rendu. C’est par ce M. Morand que je vous écris ce petit billet . L’état cruel de ma santé ne me permet pas d’écrire de longues lettres.
Mandez-moi, je vous en prie, si ce billet et ce ballot vous sont parvenus.
Souvenez-vous toujours de votre ami, qui vous sera tendrement attaché tant qu’il respirera. »
09:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
Si les intolérants n’étaient que ridicules, ce ne serait qu’un demi-mal ; mais ils sont barbares, et c’est là ce qui est affreux. Si je faisais une religion, je mettrais l’intolérance au rang des sept péchés mortels
... On ne peut dire mieux , et ce triste constat est parfaitement d'actualité en ce bas monde .
« A Gottlob Louis, comte de Schomberg
4è auguste 1769
Je conçois bien, monsieur, que les guerriers grecs et romains faisaient quelquefois des cent lieues pour aller voir des grammairiens et des raisonneurs en us et en es ; mais qu’un maréchal de camp des armées des Welches 1, très entendu dans l’art de tuer son prochain, vînt visiter dans des déserts un vieux radoteur, moitié rimeur, moitié penseur, c’est à quoi je ne m’attendais pas. L’amitié dont vous m’honorez a été le fruit de ce voyage. Je vous assure qu’à votre camp de Compiègne le roi n’aura pas deux meurtriers plus aimables que vous et M. le marquis de Jaucourt. Vous avez tous deux rendu ma retraite délicieuse. Je vois que vous vous êtes bien aperçus que vous faisiez la consolation de ma vie, puisque vous me flattez d’une seconde visite. Il semble que je ne me sois séquestré entièrement du monde que pour être plus attaché à ceux qui, comme vous, sont si différents du monde ordinaire, qui pensent en philosophes, et qui sentent tous les charmes de l’amitié.
Je ne doute pas, monsieur, que votre suffrage ne contribue beaucoup au succès dont vous me dites que Les Guèbres sont honorés. Je souhaite passionnément qu’on les joue, parce que cet ouvrage me paraît tout propre à adoucir les mœurs de certaines gens qui se croient nés pour être les ennemis du genre humain. L’absurdité de l’intolérance sera un jour reconnue comme celle de l’horreur du vide et toutes les bêtises scolastiques. Si les intolérants n’étaient que ridicules, ce ne serait qu’un demi-mal ; mais ils sont barbares, et c’est là ce qui est affreux. Si je faisais une religion, je mettrais l’intolérance au rang des sept péchés mortels.
Je ne voudrais mourir que quand M. le duc de Choiseul aura bâti dans mon voisinage la petite ville de Versoix, où j’espère qu’on ne persécutera personne.
Adieu, monsieur ; vous m’avez laissé en partant bien des regrets, et vous me donnez des espérances bien flatteuses. Je vous suis attaché avec le plus tendre respect jusqu’au dernier jour de ma vie. »
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12/02/2025
j'ai bien peur que toutes ces idées ne soient les rêves d'un vieillard . Leurs désirs ont la réputation d'être assez inutiles
... Serait-ce la conclusion du président Macron à l'examen des projets de son premier ministre et du président du sénat ? Je n'ose le penser, les investissements pour développer l'IA en France et en Europe étant fermement décidés par tous nos gouvernants : https://www.info.gouv.fr/actualite/ia-une-nouvelle-impuls...
Du même avis, Philippe Caverivière face à Gabriel Attal : https://www.youtube.com/watch?v=kyfvZKOtCp4&ab_channel=RTL
Qu'en dit le jeune Attal : https://www.youtube.com/watch?v=Y5Fge17hXSw&ab_channel=RTL
Blablablabla ...
« A Antoine Darquier de Pellepoix 1
Au château de Ferney 5 auguste 1769 2
Monsieur, quoique Uranie soit votre favorite 3, il paraît que vous ne négligez pas Melpomène . Votre idée d'ajouter des chœurs à quelques-unes de nos tragédies est aussi noble que difficile à exécuter . Comment introduire un chœur dans Bajazet, à moins que ce ne fut un chœur d'eunuques? Comment mettre de la musique dans Britannicus et dans Mithridate ? Il n'y a que les pièces où il s'agit de l'intérêt des peuples et de ceux de la religion qui pourraient faire supporter un peu de musique dans un ou deux entractes ; et peut-être même les chœurs réussiraient-ils mieux à la fin que dans le cours de la pièce ; parce qu’en interrompant les scènes, ils pourraient nuire à l'intérêt . Quoi qu'il en soit, monsieur, je suis persuadé avec vous qu'il faut essayer de donner cette nouvelle pompe au théâtre français ; mais il faut commencer par avoir de bons acteurs ; c'est là le point principal ; il est bien difficile d'en avoir en province, puisqu'il y en a si peu à Paris : il faudrait les former . J'aime encore le théâtre, tout vieux et tout malade que je suis : ce noble amusement a égayé ma vieillesse et ma retraite ; j'avais construit dans mon château un assez beau théâtre où Mlle Clairon et Lekain ont joué avec des gens du monde qui avaient de grands talents . Je n'ai point perdu ce goût ; il est vrai que je ne puis plus déclamer, mais je pourrai encore être utile aux acteurs . Et si je croyais être en état de contribuer à la perfection de votre spectacle, je ne balancerais pas de passer un hiver à Toulouse, nous pourrions essayer quelques chœurs de tragédie . M. de La Borde , premier valet de chambre du roi, qui est, à mon gré, un des plus agréables musiciens de l'Europe et qui travaille avec la plus grande facilité, ne refuserait pas de composer pour nous . Je me mettrais avec un grand plaisir au nombre des souscripteurs en qualité de Toulousain, car je suis de l'Académie des jeux floraux . Mais j'ai bien peur que toutes ces idées ne soient les rêves d'un vieillard . Leurs désirs ont la réputation d'être assez inutiles : daignez du moins les agréer, monsieur, et soyez très persuadé de l'estime respectueuse avec laquelle j'ai l'honneur d'être votre
Voltaire. »
2 Copie (archives La Beaumelle ) ; éd. Lauriol . L'identification du destinataire est faite par la référence à Uranie, muse de l'astronomie ; voir aussi la lettre du 10 août 1769 à Audra : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1769/Lettre_7627
3 Darquier de Pellepoix va publier les Observations astronomiques, faites à Toulouse, 1777 : https://books.google.nl/books?id=wE0OAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false
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11/02/2025
je ne sais point les usages de ce pays-ci
... Demandez au chef du protocole, Président . Je n'aimerais pas être à votre place, ni avoir à payer votre note de téléphone, quand on voit tous les contacts à l'étranger avec des dirigeants peu fréquentables , pour ne pas dire plus : https://www.elysee.fr/toutes-les-actualites

Y resterè-je ?
« A Charles-Frédéric-Gabriel Christin fils
Avocat au Parlement
à Saint-Claude
4è auguste 1769
M. de Voltaire, monsieur, vous est très obligé . Il a envoyé votre avis au jeune homme qui l'avait prié de vous consulter, et il a été bien persuadé que ce jeune homme n'avait rien à craindre .
Voudriez-vous bien avoir la bonté de nous dire , si une veuve et ses enfants ont le droit de réclamer les droits de la communauté de leur village, droits dont le défunt jouissait ? La veuve et les enfants ne demeurent plus dans leur village, mais tout auprès , et sous le même curé, quoique ce ne soit pas la même paroisse . Peuvent-ils avoir part aux bénéfices de la communauté ? N. B. La veuve n'est plus tutrice de ses enfants . Elle demande si en qualité de veuve et ne s’étant point remariée, elle peut prétendre aux droits et bénéfices de la communauté ; je ne sais point les usages de ce pays-ci 1.
Nous avons perdu le compte de l'orfèvre ; s'il veut l'envoyer on lui fera tenir son argent qui est tout prêt, ou bien on lui enverra une lettre de change .
Nous sommes tous ici très fâchés d'être si longtemps sans vous voir ; nous vous faisons tous les plus tendres compliments. »
1 Le nota bene est ajouté en marge sur le manuscrit original .
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10/02/2025
je sais trop qu’il y a des circonstances où il faut absolument se taire.
... Je ne sais si M. Macron s'est tu sur certains sujets embarrassants pour lui . L'intelligence naturelle reconnait une "révolution" par l'IA, laquelle ne reconnait rien d'autre que ce qu'on veut bien lui apprendre .
La valse des milliards continue surveillée par le président gestionnaire investisseur . Je suis désormais bien rassuré à propos de mon "double numérique", c'est le président médecin qui le promet, et les artistes n'ont rien à craindre de l'IA c'est le président Sacem qui protège . Régulons, régulons , et adieu les terroristes et les racistes dit le président policier douanier . Et tout ça grâce à l'IA !
J'ai fait le test Chat GPT : écrire une lettre dans le style de Voltaire à Macron :https://talkai.info/fr/chat/ et ne soyez pas surpris outre mesure de voir une allusion à l'abbé Pierre modèle de solidarité, ce qui montre que la base de données n'est pas parfaitement mise à jour, sans parler du style cul-cul de sa réthorique boiteuse ; IA 0- Humain 1 !

https://www.cartooningforpeace.org/editos/intelligence-ar...
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
4è auguste 1769
Mon cher ange, parlez-moi, je vous prie, du rhume de Mme d’Argental. Comment est-on enrhumé au mois d’août ou d’auguste ? Il est vrai que la nature m’avertit quelquefois de mon âge et de ma faiblesse ; mais je la laisse dire, et quand elle a tout dit, elle me laisse faire. Comme Mme d’Argental est plus jeune et plus sage que moi, elle se tirera mieux des tours que sa santé lui joue quelquefois.
Vous me parlez, dans votre lettre du 22, de certains papiers dont un curieux s’est emparé. Vraiment je n’en ai parlé à personne, et je suis très éloigné de faire une tracasserie qui pourrait perdre un jeune homme 1, et qui d’ailleurs ne me ferait que du mal. Dupuits le vit emporter de ma bibliothèque beaucoup de papiers . J’en ai perdu de très importants . J’ai été puni de mon trop de confiance. C’est un malheur qu’il faut oublier ; j’en ai essuyé de plus grands, et je sais trop qu’il y a des circonstances où il faut absolument se taire.
C’est la faute de Marin s’il n’a pas mieux fait son marché. Il s’en est rapporté au libraire 2, dont je n’avais jamais exigé que cent écus pour Lekain, et qui s’en est tenu à cet usage.
Il faut espérer que les représentations vaudront davantage, car on me mande que quelques amateurs veulent absolument que l’on joue la pièce. M. de Chimène m’a déjà envoyé une distribution des rôles . Il n’y a point eu de défense formelle . M. Moreau 3 est le seul qui ait prétendu que l’ouvrage était une satire de nos prêtres . Il me semble qu’on peut aisément faire entendre raison à ce M. Moreau. Tous les gens qui veulent avoir du plaisir doivent se liguer contre lui.
Pandore et Les Guèbres sont de petits bâtards qu’il est difficile d’élever. Si M. le duc d’Aumont ne protège pas Pandore, il faudra bien qu’il favorise Les Guèbres. On ne peut exclure tant de gens à la fois.
La santé de Mme d’Argental vous permettra-t-elle de faire un tour à Compiègne ? se met-elle au lait ? est-ce M. Bouvard qui la gouverne ? Je ne m’accoutume point a la mort de Fournier 4. Cela devrait détromper des médecins . J’en ai enterré cinq ou six pour ma part . Mais ce n’est pas d’eux que je voudrais qu’on fût le plus détrompé.
À vos pieds, mes chers anges.
V. »
1 La Harpe.
2 L'ex avocat Lacombe .
3 Procureur du roi au Châtelet ; voir page 484 : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvre...
Voir lettre du 3 mai 1769 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2024/11/06/i...
4 Le médecin de Mme d'Argental ; voir lettre du 26 mars 1757 à Thieriot : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f197.image...
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09/02/2025
s’ils ne se trouvent pas assez flattés, on les peindra tels qu’ils sont
... Tel est le juste lot de tous ceux et toutes celles qui se flattent d'être sujets de biographies de leur vivant , généralement autobiographies, sujettes à caution tant l'humain est avide de gloire . Pour les défunts on se plait à raconter ce qu'on veut, avec parfois l'opposition de leurs héritiers , sans plus .
« A Bernard-Joseph Saurin
3è auguste 1769 1
Je m’intéresse plus que personne, mon cher confrère, au triste état d’Abélard 2. Soixante et quinze ans font à peu près le même effet que le rasoir de monsieur le chanoine. Horace a bien raison de dire, et Boileau après lui 3, que les plus tristes sujets peuvent réussir en vers 4. Les vôtres sont bien agréables et bien attendrissants.
Vous savez qu’on a imprimé Les Guèbres du jeune Des Mahis 5. Cette pièce m’a paru fort sage : il serait à souhaiter qu’elle l’eût été moins ; elle aurait fait une plus grande impression. Je conseillerais aux prêtres de demander qu’on la joue telle qu’elle est, car, s’ils ont la sottise de s’y opposer, il arrivera que les héritiers de Des Mahis remettront la pièce dans toute son ancienne horreur. On m’a dit que l’auteur en avait adouci presque tous les traits, et qu’il avait passé quelques couleurs sur l’extrême laideur de ces messieurs ; mais, s’ils ne se trouvent pas assez flattés, on les peindra tels qu’ils sont. Je crois qu’il est de l’intérêt de tous les honnêtes gens qu’on joue quelquefois de pareilles pièces . Cela vaut pour le moins une grand-messe de votre archevêque, et beaucoup mieux sans doute que tous ses billets de confession.
J’ai essuyé plus d’une affaire et plus d’une maladie ; c’en est trop à mon âge. Plaignez-moi, si je vous écris si rarement et si laconiquement.
V. »
1 Original ; éd. Supplément au recueil, II, 145-146, sans destinataire ; voir note 2 .
2 Saurin venait de publier une imitation de l’Épître d’Héloïse à Abélard, de Pope [ https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109237z.image ] : Épître d'Héloïse à Abélard imitée de Pope, qui ne semble avoir été publiée seulement dans les Lettres et épîtres amoureuses d'Héloïse et d'Abélard ( au Paraclet, vers 1785 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64242457 ).
3 Ce n’est pas d’après Horace que Boileau a dit les vers cités ci-dessous .
4Allusion au début du chant III de l'Art poétique :
Il n’est pas de serpent ni de monstre odieux
Qui, par l’art imité, ne puisse plaire aux yeux.
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