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19/03/2024

Peut-être on exagérait trop d'un côté, et on diminuait trop de l'autre . La vérité prend d’ordinaire un juste milieu, et quand nous supposerons qu'il n'y eut qu'environ quatre-vingt-dix mille personnes ou brûlées ou pendues, ou noyées, ou égorgées...

... Ça ressemble au terrible bilan des morts, blessés, affamés qui constitue , en sus de la brutalité des chiffres, une des armes de propagande des camps ennemis les plus au premier plan que sont la Russie et l'Ukraine, et Israël contre Hamas , ravageurs , insoutenables , inoubliables :

https://www.lefigaro.fr/international/guerre-israel-hamas-tsahal-mene-une-operation-a-al-shifa-le-plus-grand-hopital-de-gaza-20240318

et : https://www.courrierinternational.com/grand-format/infographie-les-chiffres-de-la-guerre-en-ukraine

 

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis

d'Argence, Brigadier des armées du

roi etc.

à Angoulême

par Limoges

31è auguste 1768

Je ne puis qu'approuver le patriotisme de M. Fitzgeral 1 qui veut diminuer autant qu'il peut l'horreur de la Saint-Barthélemy d'Irlande 2. J'en ferais bien autant si je le pouvais de la Saint- Barthélemy de France . Il a raison de citer M. Brouk 3qui paraît prouver en effet que les catholiques n'égorgèrent que quarante mille protestants en comptant les femmes et les enfants, et les filles qu'on pendait au cou de leurs mères . Il est vrai que dans la première chaleur de ce saint évènement le parlement d'Angleterre spécifia expressément le massacre de cent cinquante mille personnes, mais il pouvait avoir été trompé par les plaintes indiscrètes des parents des massacrés . Peut-être on exagérait trop d'un côté, et on diminuait trop de l'autre . La vérité prend d’ordinaire un juste milieu, et quand nous supposerons qu'il n'y eut qu'environ quatre-vingt-dix mille personnes ou brûlées ou pendues, ou noyées, ou égorgées pour l'amour de Dieu, nous pourrons nous flatter de ne nous être pas beaucoup écartés du vrai ; d'ailleurs je ne suis qu'un simple historien, et il ne m'appartient pas de condamner une action qui, ayant la gloire de Dieu pour objet, avait des motifs si purs et si respectables .

Il est bon pourtant, mon cher ami, que de si grands exemples de charité n'arrivent pas souvent . Il est beau de venger la religion . Mais pour peu qu'on lui fit de tels sacrifices deux ou trois fois chaque siècle, il ne resterait enfin sur le terre personne pour servir la messe .

Votre correspondant vous envoie à l'adresse ordinaire un petit paquet qu'il a reçu pour vous . Je finis tout doucement ma carrière ; mes maux et ma faiblesse augmentent, il faut que ma patience augmente aussi, et que tout finisse .

V. »

1Il ; s'agit certainement de William Robert Fitzgerald, marquis de Kildare, deuxième duc de Leinster . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/William_FitzGerald_(2e_duc_...)

2 Des massacres de protestants pendant les années 1641-1643, mais dans des circonstances très différentes de celles de la Saint-Barthélémy: rébellion irlandaise . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9bellion_irlandaise_de_1641

3 Henry Brooke : The Tryal of the Roman Catholics , 1762 : https://archive.org/details/tryalromancatho00broogoog/page/n3/mode/2up

18/03/2024

je souhaite que les hommes soient justes

...

 

« A Jean-Paul Rabaut de Saint-Étienne 1etc.

à Nîmes

29è auguste 1768 au château de Ferney 2

Monsieur,

Plus je deviens vieux et malade, moins j'ai de crédit ; mais j'ai écrit fortement à un ami qui en a beaucoup . Je lui ai envoyé votre mémoire 3 , et je souhaite que les hommes soient justes ; c'est tout ce que peut vous mander un pauvre vieillard qui n'en peut plus .

J'ai l'honneur d'être avec les sentiments que je vous dois,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi. »

2 Original, cachet « Genève ». Le destinataire de cette lettre était le fils de Paul Rabaut actif comme lui dans le parti protestant.

3 Ce mémorandum peut avoir eu un rapport avec l'affaire de Sainte-Foy ; voir « Une lettre inédite de Voltaire à Paul Rabaut », de N. Weiss, Bulletin historique et littéraire de l'histoire du protestantisme français, 15 octobre 1891.

cette dissertation ne regarde ni les fétiches, ni la manière dont on tourne sa langue dans sa bouche

... Au fait, qu'est-ce que l'OTAN ? https://www.diploweb.com/Carte-L-Organisation-du-traite-d...

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« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

Au château de Ferney, ce 27 auguste 1768.

Mon cher président, je vous envoie un ouvrage d’un de vos académiciens, dédié à un autre académicien. Il est vrai que cette dissertation ne regarde ni les fétiches, ni la manière dont on tourne sa langue dans sa bouche 1 ; mais vous êtes juge des procédés autant que des recherches littéraires. Si M. de Brosses veut vous prendre pour arbitre, je m’en remets à votre jugement. S’il ne le veut pas, je mets tout sur sa conscience. S’il se laissait conduire par vous, je m’en rapporterais à son honneur.

Adieu, mon cher ami, conservez un peu de bonté pour votre ancien serviteur. 

V.»

1 Allusion au Traité de la Formation mécanique des langues et des principes physiques de l'étymologie, 1765, par M. de Brosses. Voir : https://archive.org/details/traitdelaformati01bros/page/n5/mode/2up

17/03/2024

je me flatte que vous aurez d’excellent vin cette année, et que vous voudrez bien que j’en boive cent bouteilles

... Hips !

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Santé gaillards !

 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Au château de Ferney ce 27 auguste 1768

Monsieur, je me flatte que vous aurez d’excellent vin cette année, et que vous voudrez bien que j’en boive cent bouteilles. M. le président de Brosses me fait boire la lie du vin de la terre de Tournay. Si vous vendiez votre vin aussi cher qu’il vend le sien, vous feriez une fortune immense. S’il veut vous prendre pour arbitre, vous êtes un gourmet en fait de procédés : j’en passerai par ce que vous ordonnerez. Au reste, si M. de Brosses ne veut pas me rendre justice, j’aime mieux souffrir que plaider ; et quoique j’aie beaucoup perdu avec lui dans cette affaire, j’aime mieux mon rôle que le sien.

Permettez-moi de présenter mes hommages à Mme Le Bault 1.

J’ai l’honneur d’être avec bien du respect,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »

 

1 Née Jeanne-Jacquette Burteur , , morte à Dijon le 1er mai 1811.

Douée d’un talent musical très-remarquable, plusieurs personnes se souviennent d’avoir entendu Mme Le Bault, à quatre-vingt-cinq ou quatre-vingt-six ans, chanter des airs de Rameau, qui avait été à Dijon son premier maître de clavecin. Elle avait été fort belle. (Th. Foisset.)

Voir : http://www.archipicture.free.fr/france/bourgogne/cote_or/dijon33.html

Et en cas que vous me condamnassiez à ne recevoir aucun des adoucissements que je demande, je me croirais très-bien condamné

... J'aime trop l'imparfait du subjonctif pour vous en priver, ô vous qui massacrez le français sur les réseaux dits sociaux, et si vous criez haro sur moi, faites-le en respectant l'orthographe et la grammaire si vous pouvez, ça me consolerait !

 

 

« A Jean-Philippe Fyot de La Marche fils, premier président

26è auguste 1768, au château de Ferney.

Monsieur,

Après avoir perdu monsieur votre père 1, dont j’étais le contemporain, et ayant des organes bien moins forts que les siens, ne devant penser qu’à le suivre et à mettre quelque arrangement dans les affaires de ma famille, je prends la liberté de soumettre à votre opinion et à vos bontés la dernière lettre que j’ai été forcé d’écrire à M. le président de Brosses après dix années de vexations et de chagrins 2. Je me soumettrais sans aucune difficulté à tout ce que vous ordonneriez, s’il voulait vous prendre pour arbitre. Et en cas que vous me condamnassiez à ne recevoir aucun des adoucissements que je demande, je me croirais très-bien condamné.

M. de Brosses me réduit à manquer d’asile sur la fin de ma vie, en cas que je vende la terre de Ferney pour l’avantage de ma famille. Cette situation serait douloureuse, et en me faisant du mal il y perdrait lui-même, puisqu’en me retirant à Tournay il faudrait nécessairement que j’y fisse des dépenses qui tourneraient toutes à son profit. Son intérêt s’accorde visiblement avec l’humanité et la justice que je réclame, et qui sont si convenables à sa place.

Tous ces motifs semblent justifier, monsieur, la liberté que je prends auprès de vous ; j’espère que vous la pardonnerez aux sentiments qui m’ont attaché toute ma vie à vos parents, à vos amis, et surtout à votre personne, et que vous agréerez le profond respect avec lequel j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

Voltaire. »

1 Mort le 3 juin 1768 .

16/03/2024

gonflé d’un amour-propre féroce, persécuteur et calomniateur ...un barbare avide du sang humain, digne d’expirer sous la main des bourreaux qu’il emploie...il a osé employer la plus lâche et la plus noire calomnie

... Poutine, tu es ridicule au-delà de toute expression, élu comme un véritable chef de république bananière, quelle gloire !  Voltaire te décrit et te vomit, et nous aussi .

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https://www.cartooningforpeace.org/editos/poutine-et-lecologie-au-programme-de-la-collection-cartooning-for-peace-gallimard/

 

 

 

« A Philippe-Charles-François-Joseph de Pavée, marquis de Villevielle

A Ferney, 26 Auguste 1768 1

Je vous attends au mois de septembre, mon cher marquis . Vous êtes assez philosophe pour venir partager ma solitude. Ferney est tout juste dans le chemin de Nancy. En attendant, il faut que je vous fasse mon compliment de ce que vous n’êtes point athée. Votre devancier, le marquis de Vauvenargues, ne l’était pas ; et quoi qu’en disent quelques savants de nos jours, on peut être très bon philosophe, et croire en Dieu. Les athées n’ont jamais répondu à cette difficulté, qu’un[e] horloge prouve un horloger ; et Spinosa lui-même admet une intelligence qui préside à l’univers. Il est du sentiment de Virgile :

Mens agitat molem, et magno se corpore miscet.2

Quand on a les poètes pour soi, on est bien fort. Voyez La Fontaine, quand il parle de l’enfant que fit une religieuse ; il dit :

Si ne s’est après tout fait lui-même. 3

Je viens de lire un nouveau livre de l’Existence de Dieu, par un Bullet 4, doyen de l’université de Besançon. Ce doyen est savant, et marche sur les traces des Swamerdam 5, des Nieuventit 6 et des Derham 7; mais c’est un vieux soldat à qui il prend des terreurs paniques. Il est tout épouvanté du grand argument des athées, qu’en jetant d’un cornet les lettres de l’alphabet, le hasard peut amener l’Enéide dans un certain nombre de coups donné . Pour amener le premier mot arma, il ne faut que vingt-quatre jets ; et, pour amener arma virumque, il n’en faut que cent vingt millions 8: c’est une bagatelle ; et, dans un nombre innombrable de milliards de siècles, on pourrait à la fin trouver son compte dans un nombre innombrable de hasards ; donc dans un nombre innombrable de siècles, il y a l’unité contre un nombre innombrable de chiffres que le monde a pu se former tout seul.

Je ne vois pas dans cet argument ce qui a pu accabler M. Bullet ; il n’avait qu’à répondre sans s’effrayer . Il y a un nombre innombrable de probabilités qu’il existe un Dieu formateur, et vous n’avez, messieurs, tout au plus que l’unité pour vous : jugez donc si la chance n’est pas pour moi.

De plus, la machine du monde est quelque chose de beaucoup plus compliqué que l’Enéide. Deux Enéides ensemble n’en feront pas une troisième, au lieu que deux créatures animées font une troisième créature, laquelle en fait à son tour : ce qui augmente prodigieusement l’avantage du pari.

Croiriez-vous bien qu’un jésuite irlandais a fourni en dernier lieu des armes à la philosophie athéistique, en prétendant que les animaux se formaient tout seuls ? C’est ce jésuite Needham 9, déguisé en séculier, qui, se croyant chimiste et observateur, s’imagina avoir produit des anguilles 10 avec de la farine et du jus de mouton. Il poussa même l’illusion jusqu’à croire que ces anguilles en avaient sur-le-champ produit d’autres, comme les enfants de Polichinelle et de madame Gigogne 11. Voilà aussitôt un autre fou, nommé Maupertuis, qui adopte ce système, et qui le joint à ses autres méthodes de faire un trou jusqu’au centre de la terre pour connaître la pesanteur, de disséquer des têtes de géants pour connaître l’âme, d’enduire les malades de poix-résine pour les guérir, et d’exalter son âme pour voir l’avenir comme le présent 12. Dieu nous préserve de tels athées ! celui-là était gonflé d’un amour-propre féroce, persécuteur et calomniateur ; il m’a fait bien du mal ; je prie Dieu de lui pardonner, supposé que Dieu entre dans les querelles de Maupertuis et de moi.

Ce qu’il y a de pis, c’est que je viens de voir une très bonne traduction de Lucrèce  avec des remarques fort savantes, dans lesquelles l’auteur allège les prétendues expériences du jésuite Needahm pour prouver que les animaux peuvent naître de pourriture 13. Si ces messieurs avaient su que Needham était un jésuite, ils se seraient défiés de ses anguilles et ils auraient dit :

Latet anguis in herba. 14

Enfin il a fallu que M Spalanzani, le meilleur observateur de l’Europe, ait démontré aux yeux le faux des expériences de cet imbécile Needham 15. Je l’ai comparé 16 à ce Malcrais de La Vigne , gros vilain commis de la douane au Croisic en Bretagne, qui fit accroire aux beaux esprits de Paris qu’il était une jolie fille faisant joliment des vers 17.

Mon cher marquis, il n’y a rien de bon dans l’athéisme. Ce système est fort mauvais dans le physique et dans le moral. Un honnête homme peut fort bien s’élever contre la superstition et contre le fanatisme : il peut détester la persécution ; il rend service au genre humain s’il répand les principes humains de la tolérance ; mais quel service peut-il rendre s’il répand l’athéisme ? les hommes en seront-ils plus vertueux, pour ne pas reconnaître un Dieu qui ordonne la vertu ? non sans doute. Je veux que les princes et leurs ministres en reconnaissent un, et même un Dieu qui punisse et qui pardonne. Sans ce frein, je les regarderai comme des animaux féroces qui, à la vérité, ne me mangeront pas lorsqu’ils sortiront d’un long repas, et qu’ils digéreront doucement sur un canapé avec leurs maîtresses, mais qui certainement me mangeront, s’ils me rencontrent sous leurs griffes, quand ils auront faim, et qui, après m’avoir mangé, ne croiront pas seulement avoir fait une mauvaise action . Ils ne se souviendront même point du tout de m’avoir mis sous leurs dents quand ils auront d’autres victimes.

L’athéisme était très commun en Italie, aux XVè et XVIè siècles . Aussi, que d’horribles crimes à la cour des Alexandre VI , des Jules II, des Léon X ! Le trône pontifical et l’Église n’étaient remplis que de rapines, d’assassinats, et d’empoisonnements. Il n’y a que le fanatisme qui ait produit plus de crimes.

Les sources les plus fécondes de l’athéisme sont, à mon sens, les disputes théologiques. La plupart des hommes ne raisonnent qu’à demi, et les esprits faux sont innombrables. Un théologien dit : « Je n’ai jamais entendu et je n’ai jamais dit que des sottises sur les bancs ; donc ma religion est ridicule. Or ma religion est sans contredit la meilleure de toutes ; cette meilleure ne vaut rien ; donc il n’y a point de Dieu. » C’est horriblement raisonner. Je dirais plutôt : Donc il y a un Dieu qui punira les théologiens, et surtout les théologiens persécuteurs.

Je sais très bien que je n’aurais pas démontré au Normand de Vire, Le Tellier 18, qu’il existe un Dieu qui punit les tyrans, les calomniateurs, et les faussaires, confesseurs des rois. Le coquin, pour réponse à mes arguments, m’aurait fait mettre dans un cul de basse-fosse. Je ne persuaderai pas l’existence d’un Dieu rémunérateur et vengeur à un juge scélérat, à un barbare avide du sang humain, digne d’expirer sous la main des bourreaux qu’il emploie ; mais je la persuaderai à des âmes honnêtes, et, si c’est une erreur, c’est la plus belle des erreurs.

Venez dans mon couvent, venez reprendre votre ancienne cellule. Je vous conterai l’aventure d’un prêtre constitué en dignité 19, que je regarde comme un athée de pratique, puisque, faisant tout le contraire de ce qu’il enseigne, il a osé employer contre moi, auprès du roi, la plus lâche et la plus noire calomnie. Le roi s’est moqué de lui, et le monstre en est pour son infamie. Je vous conterai d’autres anecdotes : nous raisonnerons, et surtout je vous dirai combien je vous aime.

V. »

1 Original, initiale et la dernière phrase autographes ; minute complétée, corrigée et datée par V* (les quatre premières pages faisaient partie de la collection Besterman ; les deux dernières sont à la Bibliothèque nationale ) ; édition de Kehl, faite à partir de la minute pour les quatre premières pages .

2 Virgile, L'Enéïde, VI, 727 . L’esprit agite la matière, et se mêle à ce corps immense .

3 La Fontaine, Contes, IV, v. 37 « Les Lunettes » : http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/clunettes.htm

4 Jean-Baptiste Bullet : L'Existence de Dieu démontrée par les merveilles de la nature, 1768 . Cet ouvrage semble marquer à certains égards un tournant dans la pensée de V* . Dès lors, son déisme s'affirmera et s'exprimera notamment dans Jenni, ou le sage et l'Athée .

Voir : https://archive.org/details/lexistencededieu00nieu/page/n9/mode/2up

et : https://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Histoire_de_Jenni_ou_le_Sage_et_l%E2%80%99Ath%C3%A9e

5 Jan Swammerdam, auteur posthume de Bybel der nature, 1757-1758 ( https://archive.org/details/bybeldernatuure2swam/page/n5/mode/2up ) et d'autres ouvrages , notamment une fameuse Histoire générale des insectes , 1669 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1511558w.image

6 V* possède un ouvrage de Bernard Nieuwentijdtt : Le Véritable Usage de la contemplation de l'univers pour la conviction des athées et des incrédules, 1717 , traduit en français par Noguès, 1725-1740 , et qui inspirera à Châteaubriand des réflexions du génie du christianisme, Ière partie, liv. V.

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Nieuwentyt

7 Sur William Derham et son œuvre, voir Micromégas : https://fr.wikisource.org/wiki/Microm%C3%A9gas/Texte_entier#cite_note-9

8 V* n'est pas le meilleur calculateur qui soit . Sur la base d'un alphabet de vingt-quatre lettres, la probabilité d’obtenir les mots arma virulque cano, qui font , comme on le sait le début de L'Enéïde : «  Je chante les armes et l'homme [...] » est de 1 sur 2412, ce qui est bien plus qu’annoncé par V*.

9 Sur Needham et son œuvre , qui perturbent le « fixisme » de V*, voir https://fr.wikisource.org/wiki/Questions_sur_les_miracles/%C3%89dition_Garnier

10 Voyez les Lettres sur les miracles. (G.Avenel .)

11 Polichinelle et la mère Gigogne, dont parle V*, sont des personnages traditionnels du théâtre de marionnettes .

12 Retour à Maupertuis que V* a laissé de côté pendant quelque temps ; V* énonce les thèmes qu'il reprend inlassablement contre Maupertuis ; voir : https://obvil.huma-num.fr/agon/querelles/querelle-de-voltaire-versus-maupertuis

13 Lucrèce, traduction nouvelle, 1768, par La Grange, précepteur chez d’Holbach. (G.A.)

Voir : https://archive.org/details/lucrcetraducti02lucr/page/n3/mode/2up

14 Virgile, Bucoliques, III, 93 ; Un anguille se cache dans l'herbe .

15 Sur les ouvrages de Spallanzani que connaît V*, voir la lettre d'octobre-novembre 1765 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/02/22/mes-paperasses-que-je-ne-sais-plus-ou-mettre-6299126.html

16 Dans Les Singularités de la nature, 1768, chap. XX : https://archive.org/details/lessingularitsde00volt/page/n7/mode/2up

17 Ou plutôt à Desforges-Maillard, qui se donnait pour mademoiselle Malcrais de La Vigne. (G.A.)

Sur cette fameuse supercherie littéraire, œuvre de Desforges-Maillard, voir : https://voltairefoundation.wordpress.com/tag/paul-desforges-maillard/

18 Michel Le Tellier, jésuite, fils d'un paysan de Vire, qui fut confesseur de Louis XIV en 1709. Voir : https://data.bnf.fr/12045853/michel_le_tellier/fr.pdf

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Le_Tellier_(j%C3%A9s...)

19 Biord, évêque de Belley-Annecy .

15/03/2024

J’espère que dans cinq ou six cents ans tout cela sera corrigé !

... Le faubourg Saint-Germain de Voltaire a au moins deux places de nos jours et point d'abbaye , les moines sont remplacés par nos députés et une foultitude de ministres de toutes sortes . Il n'a pas fallu cinq siècles pour modifier le Paris du XVIIIè siècle , mais au train où va Mme Hidalgo nous ne sommes pas loin de revenir aux chars et charrettes hippomobiles ; bon côté de la chose, grâce au crottin on pourra avoir de beaux légumes sur nos balcons, terrasses et baignoires .

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« A Charles-Alexandre Guillaumot 1

Au château de Ferney 24 auguste [1768] 2

Si ma mauvaise santé me l'avais permis, monsieur, il y a longtemps que je vous aurais remercié . J'ai trouvé votre ouvrage aussi instructif qu'agréable 3 . J'en suis devenu un peu moins indigne, depuis que je n'ai eu l'honneur de vous voir . J’ai fort augmenté ma petite chaumière, et j'en ai changé l'architecture ; mais j'habite un désert, et je m'intéresse toujours à Paris , comme on aime ses anciens amis avec leurs défauts .

Je suis toujours fâché de voir le faubourg Saint-germain sans aucune place publique ; des rues si mal alignées ; des marchés dans les rues ; des maisons sans eau , et même des fontaines qui en manquent, et encore quelles fontaines de village ! Mais en récompense les cordeliers, les capucins, ont de très grands emplacements . J’espère que dans cinq ou six cents ans tout cela sera corrigé ! En attendant, je vous souhaite tous les succès que vos grands talents méritent .

J'ai l'honneur d'être avec toute l'estime qui vous est due, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

2 Le manuscrit olographe est passé à la vente Emile Michelot, 7 mai 1880 ; édition Renouard.

3 Charles-Alexandre Guillaumot = M.G. : Remarques sur un livre intitulé Observations sur l'architecture de M. l'abbé Laugier .

L'abbé Marc-Antoine Laugier, dont les Observations ont été publiées en 1765 a fait notamment l'objet d'une étude de Wolfgang Herrmann , Laugier and Eighteenth Century French Theory, 1962 .

Voir : https://resources.warburg.sas.ac.uk/pdf/cbh795b2212212.pdf

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k85694n.image