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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

il y a quelquefois plus de générosité chez les Français que chez les Anglais

... No comment . Voltaire dit vrai , je crois .

Amazon.fr - 1000 ans de mésentente cordiale - CLARKE, Stephen, CRUVELIER,  Thierry - Livres

Honni soit qui mal y pense !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

17 mai 1766 1

Vous verrez, mon cher frère, par la lettre ci-jointe, que tous les souscripteurs ne pensent pas aussi noblement que vous, et qu’il y a quelquefois plus de générosité chez les Français que chez les Anglais.

Je soupire depuis longtemps après les mémoires de ce pauvre Lally, et de MM. d'Arché 2 et de Bussy . Je connaissais Lally pour un homme absurde, violent, intéressé, capable de piller et d'abuser du commandement, mais je serai bien étonné s'il avait été un traître .

Je n’entends plus parler de Fréret 3, qu’on disait imprimé en Hollande : vous me l’aviez promis, vous me l’aviez annoncé ; je suis abandonné de tous les côtés. La maladie de M. de Beaumont et ses affaires retardent le mémoire de Sirven, et j’ai bien peur que tant de délais ne soient funestes à cette famille infortunée. Cette affaire ranimait ma langueur dans les maladies qui accablent ma vieillesse. Je trouve que le plaisir de secourir les hommes est la seule ressource d’un vieillard.

Je viens de lire une Histoire de Henri IV 4 qui m’ennuie et qui m’indigne. Qui est donc ce M. de Bury qui compare Henri IV à ce fripon de Philippe de Macédoine, et qui ose dire que notre illustre de Thou n’est qu’un pédant satirique ? Est-ce qu’on ne fera point justice 5 de cet impertinent ? Mais il y a tant d’autres mauvais livres dont il faudrait faire justice !

Portez-vous mieux que moi, mon cher ami. Écr l’inf. » 

1 Sur la copie contemporaine Darmstadt manquent les trois derniers mots .Tout le deuxième paragraphe est barré sur la copie Darmstadt et manque dans les éditions .

2 La copie Darmstadt écrit ce mot Daché .

3 Voir lettre du 1er avril 1766 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/06/m-6325583.html

4 Histoire de la vie de Henri IV, roi de France et de Navarre, 1765, de Richard de Bury . Bury a publié une Lettre […] à M. de Voltaire au sujet de son Abrégé de l'histoire universelle, 1755, et écrira plus tard une Lettre sur quelques ouvrages de M. de Voltaire, 1769 .

Voir : https://books.google.fr/books?id=BWcPAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

et : https://play.google.com/store/books/details?id=28EGAAAAcAAJ&rdid=book-28EGAAAAcAAJ&rdot=1

et : https://www.persee.fr/doc/dhs_0070-6760_1993_num_25_1_1950_t1_0533_0000_3

et : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6451940g/texteBrut

5 C'est ce que fit V* (et ce qu'il faisait déjà) en écrivant le libelle (très rare) Le Président de Thou justifié contre les accusations de M. de Bury ( [s.]), 1766 : voir https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Pr%C3%A9sident_de_Thou_justifi%C3%A9/%C3%89dition_Garnier

Le début de la lettre du 23 mai 1766 à Damilaville semble indiquer qu'il fut imprimé par Merlin ; on ne le trouve pas dans le Journal encyclopédique ; voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/01/correspondance-annee-1766-partie-18.html

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10/08/2021 | Lien permanent

Est-il vrai que les capucins ont assassiné leur gardien à Paris ?

... Dites- le moi, si vous le savez . Google ne m'en dit rien . Help ! Qu'en sait-on sur les réseaux sociaux ? Ne me laissez pas dans l'incertitude , je n'en dormirais pas !

Comme l'affirme le site "

Quand Google ne le sait pas - Vie, Espoir et Verite"

"Les moteurs de recherche comme Google ne vous disent pas tout ce que vous avez besoin de savoir, mais Dieu, Lui, le peut."  (Sic )!

J'eusse aimé qu'Il me donnât les numéros de l'Euromillion , et si ce n'est Lui, au moins sa Sainte Mère qui assomptionne aujourd'hui !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

23 mai 1766 1

C’est pour vous dire, mon cher ami, que M. Boursier vous a envoyé, sous l’enveloppe de M. de Courteilles, la défense de l’illustre de Thou 2 contre les accusations du sieur Bury.

Je soupçonne que le manuscrit est plein de fautes ; mais la faiblesse de mes yeux et mon état un peu languissant ne m’ont pas permis de le corriger. Je pense que vous trouverez dans cet écrit des anecdotes curieuses et instructives. Si votre Merlin ne peut l’imprimer, vous pourriez la 3 faire parvenir au Journal encyclopédique, en l’envoyant contre-signée à un M. Rousseau, auteur de ce journal, à Bouillon.

Ce Bury mérite assurément quelque petite correction pour avoir traité un excellent historien, un digne magistrat, et un très bon citoyen, de pédant et de médisant satirique.

Vous recevrez probablement la semaine prochaine le buste d’ivoire 4 . Il est à la diligence de Lyon, à votre adresse, comme je vous l’ai déjà mandé.

Vous avez sans doute reçu ma petite lettre pour Du Molard 5, et une autre pour mon cher Beaumont 6. Est-il vrai que les capucins ont assassiné leur gardien 7 à Paris ? Pourquoi, lorsqu’on a chassé les jésuites, conserve-t-on des capucins ? Pourquoi ne pas les avoir fait tirer à la milice, au lieu des enfants des avocats ?

On prétend que l’assemblée du clergé sera longue. J’en suis fâché pour les évêques, qui auront le malheur d’être séparés de leur troupeau, et de ne pouvoir instruire et édifier leurs diocésains. Ils aiment trop leurs devoirs pour ne pas finir leurs affaires le plus tôt qu’ils pourront.

Je n’ai encore nulle nouvelle des factums qui doivent m’arriver, ni de l’ouvrage de Fréret. J’attends de vous toutes mes consolations.

Adieu, mon cher frère. »

1 Copie contemporaine Darmstadt B. où manque le début du cinquième paragraphe (Vous avez sans doute […] Beaumont.) ; l'édition de Kehl mêle cette lettre abrégée avec des extraits des lettres du 26 mai et du 30 mai 1766, datant le tout du 26 mai 1766 .

3 Sic . Il s'agit de la Défense .

5 On ne la connait pas .

7 V* avec une grande candeur exprimera sa déception en apprenant qu'il ne s'agit pas d'un meurtre du père gardien , mais d'un suicide ; il avait été question d'une querelle entre les capucins  ; voir lettre du 13 juin 1766 à Damilaville : http://www.monsieurdevoltaire.com/2015/01/correspondance-annee-1766-partie-20.html

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1764/Lettre_5763

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15/08/2021 | Lien permanent

que de faussaires en tout lieu et en tout temps !

... Et rien n'a changé dans ce constat au XXIè siècle mon cher Voltaire , si ce n'est le nombre de faussaires qui grimpe exponentiellement .

 Image associée

 

 

 

« A Paul-Claude Moultou Ministre

à Genève

[vers le 15 février 1764] 1

Je profite, mon cher et aimable philosophe d'un moment d'intervalle que ma fluxion me laisse pour vous dire que je souhaite que ce soit un ministre d’État qui soit l'auteur de ce livre plus que je ne crois . M. de Maurepas en serait seul capable : mais je doute qu'il se mette en frais pour des intérêts qui lui sont si étrangers . La Tolérance est plus courue que connue ; elle est à Versailles sous la clef . On la mettra en liberté quand la fermentation parlementaire sera un peu calmée . Il est bien triste de n'avoir délivré qu'un galérien tandis qu'il y en a vingt-trois aux fers pour avoir prié Dieu mal à propos .

Il y a certainement un peu de mésintelligence entre la cour romaine et la nôtre . Plusieurs évêques étaient prêts de prendre le parti de Rome ; et voilà précisément pourquoi on a enfermé cette Tolérance ou plutôt cette indifférence afin de ne donner aucun prétexte de crier, et de dire qu'on en veut à la fois aux jésuites , aux papes et aux mystères 2.

Vous me feriez grand plaisir mon cher philosophe de m'envoyer la nouvelle preuve de la fausseté de ce beau monument chinois dont Navarette s'est tant moqué 3.

Comment le sage Abausit peut-il croire à ces animaux venus de Tacin 4 conduits par des nuées bleues ? que de faussaires en tout lieu et en tout temps ! Je vous embrasse, je vous respecte autant que je vous aime .

V. »

1 Les allusions au Traité de Versailles, à la garde sous clé du Traité sur la Tolérance, etc. , suggèrent que cette lettre est celle à laquelle Moultou répondit le 29 février et dont la réponse par V* est du 2 mars , d'où la date ici proposée .

2 La fin du paragraphe, depuis et de dire […] , biffée par l'éditeur sur le manuscrit, manque dans les éditions .

3 Voir la Réponse à l'Apologie des jésuites de la Chine par le père Diego Moralez , de Domingo Fernandez Navarrete, dans la Lettre d'une personne de piété sur un écrit des jésuites, 1701 .Voir : http://124.33.215.236/morisoncategory/show_detail_open_morison.php

4 Ce mot est laissé en blanc par le premier éditeur, avec la note : « Un mot indéchiffrable, de quatre ou cinq lettres . Ne serait-ce pas du ciel ? » En fait , cette lecture est impossible . Celle qui est proposée s'appuie sur l'Essai sur les mœurs, II, et les Lettres chinoises , IV ; voir page 19 : http://www.mediterranee-antique.fr/Fichiers_PdF/TUV/Voltaire/Moeurs.pdf

et : pages-22-23 : https://fr.calameo.com/read/00021549850a4ab9f2901

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28/02/2019 | Lien permanent

Ma fortune, qui me met au-dessus des petits intérêts, me permet d'embellir tous les lieux que j'habite ; voilà le revenu

... Voila un homme qui ne s'est pas contenté de paroles, il a été cohérent avec sa pensée, son action est remarquable , Voltaire a réellement marqué le pays de Gex .

Combien de riches peuvent dire qu'ils embellissent le monde qui les entoure ?SUNP0028 embellir.jpg

 

 

 

« A Charles de BROSSES, baron de Montfalcon.
Aux Délices, 9 novembre [1759] 1
Le sieur Girod, monsieur, a raison de tâcher de vous bien servir. Mais il a tort de vous servir mal. Il veut travailler de son métier; il cherche à exciter des difficultés qui ne peuvent produire que du mal, tandis que je n'ai cherché qu'à faire du bien, et que je l'ai fait très-facilement. Je suis bien persuadé que vous vous en rapporterez à moi ; non-seulement je tiens en tout le marché que j'ai fait avec vous, mais j'ai été fort au delà. Je m'étais engagé à faire au bout de trois ans pour douze mille francs d'améliorations et de réparations à la terre que vous m'avez vendue à vie ; et j'en ai fait pour plus de quinze mille les premiers six mois ; j'ai planté quatre cents arbres dans le jardin ; j'ai fait sauter plus de soixante gros rochers qui étaient répandus dans les champs de froment, qui cassaient toutes les charrues et rendaient une partie de la semature 2 inutile: il y en a encore autant pour le moins à déraciner ; et je consume, pour labourer, plus de poudre à canon qu'au siège d'une ville. C'est une entreprise immense, mais qui augmentera bien un jour le prix de la terre : elle ne rapporte pas en effet deux mille francs 3; et cette année les simples frais de culture ont passé du double la recette, qui ne va pas à quinze cents. Vous savez que Chouet s'y était ruiné 4, et qu'il n'avait cru pouvoir se dédommager que par la contrebande des blés, commerce très-médiocre, très-indigne de moi, et que je ne ferai sûrement pas : c'est assez pour moi que mes terres me rapportent de quoi nourrir cinquante personnes environ aux Délices, du fourrage pour une vingtaine de chevaux, et du vin pour les domestiques ; ce qu'on peut vendre de surplus n'est presque rien.
Ma fortune, qui me met au-dessus des petits intérêts, me permet d'embellir tous les lieux que j'habite ; voilà le revenu que j'en tire. Le plus fort de ce revenu consiste à soulager bien des malheureux, tant à Tournay qu'à Ferney, et dans les terres intermédiaires que j'ai acquises entre ces deux seigneuries. La misère était horrible dans tout ce pays-là, et les terres n'étaient point ensemencées. Dieu merci ! elles le sont à présent.
Bétens, qui était en prison à Genève pour mille écus de dettes, et qui y serait mort si je n'avais pas payé pour lui 5, est actuellement en état de cultiver son petit bien. Je ne vous dis pas tout cela, monsieur, comme le Pharisien pour me vanter de mes bonnes œuvres; je ne suis pas non plus le Publicain ; mais je dois vous rendre compte de la manière dont je me conduis dans une terre qui vous reviendra après ma mort, et qui vous reviendra sûrement plus belle et plus utile du double que vous ne me l'avez vendue; je n'ai rien négligé de l'utile, prés, chemins, grange, pressoir, plantations; tout a été ou fait à neuf, ou réparé. Les plants de Bourgogne que j'ai faits réussissent, et j'espère que vous m'enverrez ceux que vous m'avez promis. Vous croyez bien, monsieur, que je ne compte pas, parmi les réparations et les embellissements qui m'ont déjà coûté quinze mille francs, le petit théâtre que j'ai construit. Cette dépense aurait pu passer chez les Grecs et chez les Romains pour un embellissement nécessaire ; mais il n'en est pas ainsi dans le mont Jura, aux portes de Genève.
Il faut à présent, monsieur, vous parler du petit bois qui fait le sujet des attentions fort inutiles du sieur Girod. Vous en aviez vendu près de la moitié au nommé Chariot ; dans cette moitié, il ne restait que des pins et des tronçons de chênes : j'ai eu la patience de faire déraciner tous ces tronçons. J'ai coupé les pins, dont la plus grande partie a servi aux réparations du château et des granges, et du tout j'ai fait un pré qui rapportera beaucoup plus que des pins et des troncs. Une quarantaine de chênes qu'il a fallu couper ont servi aux ponts-levis du château, aux barrières qui entourent les fossés, au pressoir, et à d'autres usages ; j'en ai donné quelques-uns à Mme Gallatin et au curé que vous m'avez recommandé. Au reste, monsieur, vous trouverez mes conditions exactement remplies, et il restera beaucoup plus de soixante chênes par arpent, l'un portant l'autre. Ainsi ne soyez nullement en peine. Il eût été difficile, vous le savez bien, que vous eussiez pu faire jamais avec personne un marché aussi avantageux que celui-ci. Je ne crois pas même qu'il y en ait d'exemple, et j'ai tout lieu de me flatter que vous ne me troublerez pas dans les services que je vous rends, à vous et à votre famille.
Au reste, je n'ai point fait tort à la mienne, que j'aime, en transigeant avec vous, et en faisant des dépenses si extraordinaires.
Je n'y ai mis que mon revenu. Bien des gens prodiguent le leur d'une manière moins estimable. Je mets mon plaisir à rendre fertile un pays qui ne l'était guère, et je croirai en mourant n'avoir point de reproches à me faire de l'emploi de ma fortune.
Je me flatte, monsieur, que la vôtre est en bon état, malgré les convulsions qu'éprouve la France. Il n'y a point de prospérité que je ne vous souhaite. On dit que monsieur votre frère 6 est dans un état de langueur qui ne lui permet guère de venir au pays de Gex. Je crois qu'il conviendrait assez qu'il voulût bien me faire avoir la capitainerie des chasses : j'aurais des gardes à mes dépens, et le pays aurait plus de gibier. Je me recommande à vos bontés et à votre amitié, ayant l'honneur d'être, monsieur, du meilleur de mon cœur, avec tous les sentiments que je vous dois, votre très-humble et très-obéissant serviteur.
VOLTAIRE ».

1 Vers cette date, de Brosses écrit à V* :  « (Premiers jours de novembre 1759.)
Vous m'avez trop accoutumé, monsieur, à l'agrément de vos lettres pour que je puisse vous laisser encore dans ce long silence que vous gardez avec moi. Je ne puis oublier ce vieux Tournay que vous avez voulu rajeunir, et bien moins encore la personne agréable qui l'habite. On dit que vous en avez fait le plus joli théâtre du monde. Ne me ferez-vous point de part des pièces que vous y faites représenter ? Car je ne doute guère que vous ne l'ayez honoré de quelques productions nouvelles. Le génie dramatique est un démon puissant qui ne laisse jamais en repos ceux qu'il possède à un degré si supérieur. Songez, je vous prie, que j'ai quelque droit à ce qui se passe dans ce bon vieux château, et qu'il ne peut être exercé par personne qui trouve plus de plaisir à tout ce que vous écrivez, ni qui le recherche avec plus d'empressement.
Je sais aussi que les amusements du dedans ne vous font pas négliger ceux du dehors, et ne prennent rien sur votre goût actuel et favori pour l'agriculture. Vous avez ordonné des merveilles dans ce grand pré qui, entre vos mains, est redevenu vert comme émeraude. Je crois cependant qu'il y en a un article à excepter, et
je ne vous conseillerai pas de faire couper et arracher tout ce bouquet de bois qui est voisin du pré dans lequel il avance. Il est vrai que le pré en serait plus carré à la vue ; mais c'est un terrain froid qu'il faut laisser en futaie, et qui ne poussera jamais en pré ; le bois donne de l'ébranchage et vous rendra davantage en cette nature . Rappelez-vous, je vous prie, que notre convention dit qu'on ne dénaturera rien essentiellement aux fonds, et qu'on laissera soixante pieds d'arbres actuels par pose dans la forêt. On en a tant coupé depuis notre traité qu'il s'en faut beaucoup qu'il en reste ce nombre en quantité d'endroits. Ce serait bien pis si on arrachait les troncs par la racine et minait le terrain en beaucoup d'autres endroits, comme dans la partie que j'avais fait exploiter par Charlot, et dans celle qui est voisine d'une terre appelée Tâte à la Vernioude. Mais je ne pense pas que vous ayez donné de pareils ordres ; vous savez bien qu'un usufruitier ne peut pas arracher les futaies, et je sais trop bien qu'après la parole que vous m'avez donnée, vous ne faites rien que vous n'imaginiez être pour le mieux. Il n'y aura jamais de difficulté entre nous. Mais il en peut un jour survenir entre d'autres, et le meilleur moyen de les prévenir est d'assurer l'état actuel des choses en dressant une reconnaissance en forme de la forêt, telle qu'elle vous a été remise en entrant en jouissance. C'est d'ailleurs un article indispensable pour vous, relativement au droit que vous y avez par notre traité. Il est à propos que cela se fasse tout de suite, parce que le terrain étant une fois miné, la reconnaissance de l'ancien état ne pourrait plus se faire, et il en naîtrait peut-être un jour des contestations que nous avons, l'un et l'autre, une égale envie de prévenir. Je vais faire prendre cet état qui vous sera communiqué, puisque nous y avons tous deux le même intérêt ; ne voulant, de-plus, rien faire ici ni ailleurs que d'un commun accord avec vous, dont je prise l'amitié plus que tous les bois du monde, et à qui j'ai eu l'honneur de vouer les sentiments les plus parfaits qu'on puisse exprimer et les plus inaltérables. De Brosses. »

3 Note de de Brosses : « Je lui ai remis le bail de 3300 livres qu'il n'a pas voulu entretenir parce qu'il y aurait perdu en effet . » Il écrit aussi dans une lettre à V* : « Quant à ce que vous me marquez que vous ne tirerez que 2,000 livres de rente de Tournay, je puis à cela vous répondre en un mot qu'il n'a tenu qu'à vous d'en tirer 3,200 livres; c'était, lors de notre traité, le prix du bail actuel, dont il y avait encore plusieurs années à écouler. Je vous ai remis en main ce bail avec la soumission du fermier de le continuer à 3,300 livres. Vous avez exigé de moi la résolution du bail ; et il m'a fallu donner pour cela 900 livres au fermier, que je n'étais nullement curieux de lui donner. Que si le sieur Chouet s'est ruiné dans cette ferme, comme vous me l'écrivez, rien n'est plus adroit de sa part, car assurément on ne pouvait, au vu et su de tout le monde, être plus parfaitement ruiné qu'il l'était quand il est revenu de Livourne et qu'il a pris cette ferme. Il y a vécu plusieurs années. Il m'a bien payé : ce ne peut être que sur le produit de la ferme, puisqu'il n'avait rien d'ailleurs. Ce n'est pas que je n'aie été très-content de me défaire d'un homme tout à fait déraisonnable et toujours ivre, je le suis encore bien davantage de voir à Tournay une personne telle que vous.. »

4 Note de de Brosses : « Faux tout le long » .

5 Note de de Brosses : « En profitant de la nécessité où il se trouvait, pour acheter son bien à vil prix . ».

Il me semble bien que de Brosses est aigri et de mauvaise foi (James).

 

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18/11/2014 | Lien permanent

Il est juste, Monsieur, que je prenne les intérêts des pauvres

Pour Ma'mzelle Wagnière ...

 

signé voltaire.JPG

 

Il est de petits bonheurs que l'on ne divulgue pas toujours, pas tout de suite, pas du tout parfois .

http://www.youtube.com/watch?v=PNvlGHNOZuo&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=PPo89bGFRs4&NR=1

http://www.youtube.com/watch?v=2GPczm5LbJM&feature=re...

http://www.youtube.com/watch?v=KFTAODkuOf8&feature=re...

Oui, ce que vous vous venez d'entendre fait partie de ces petits bonheurs, mais allons plus loin dans ce qui motive mon plaisir du jour ...

Ci- dessous la transcription,  d'une lettre dictée par Volti au brave Jean-Louis Wagnière.

J'ai eu le bonheur de tenir cette lettre, de la lire très aisément, Wagnière ayant une bonne écriture ( Volti aussi d'ailleurs, il restera lisible jusqu'à son dernier billet 3 jours avant sa mort ).

Grande émotion d'avoir sous les yeux quelques mots ["de ma reconnaissance" et "voltaire" ] écrits par cette main qui a fait tant pour le bien des humains ses frères.

Cette lettre, vue en octobre , je ne l'oublierai jamais. Elle montre une bribe de la vie de cet homme : souci du sort des pauvres, lutte contre un clergé injuste et rapace, protection de ses propres intérêts, connaissant les lois, plein d'esprit , charmeur et diplomate .

Je l'ai dit, je le répète, c'est un grand homme qui mérite qu'on s'y attache et le fasse connaitre davantage, l'humanité y gagnerait .

 

main droite de volti houdon.jpg

 

 

 

Ferney 3è janvier 1759

 

 

                   De la main de Wagnière Secrétaire de Voltaire .

                                      Adressée à Mr Fabry.

 

 

 

                   Il est juste, Monsieur, que je prenne les intérêts des pauvres

 

habitants de ferney, quoique je ne sois pas encor leur seigneur n’ayant

 

pû signer jusqu’à présent le contract avec Monsieur Du Boisy .

Monsieur l’Intendant de Bourgogne, Monsieur le Président de

Brosses, et quelques autres magistrats, m’ont fait l’honneur de

me mander qu’ils feraient tout ce qui dépendrait d’eux pour

adoucir la vexation qu’éprouvent ces pauvres gens ; le sieur Nicot

procureur à gex mande aux communiers de fernex que le curé de Moëns leur persécuteur, est venu le trouver pour leur dire qu’il

les poursuivrait à toute outrance, ce sont ses propres mots, et j’ai la

lettre . je vous supplie, monsieur, d’en avertir monsieur l’Intendant qui

est le père des communautés ; vous partagez ses fonctions et ses

sentiments. Il est bon de lui représenter : 1° qu’il est bien

étrange qu’un curé ait fait à des pauvres pour 1500£ de frais

pour une rente de trente livres. 2° que les communiers de ferney

ayant plaidé sous le nom de pauvres, tels qu’ils le sont, peuvent

être en droit d’agir, in forma pauperum, selon les lois romaines,

reconnües en Bourgogne. 3° que le curé de Moëns ayant fait le

voïage de Dijon et de Mâcon, pour d’autres procès dont il s’est

chargé encore ; il n’est pas juste qu’il ait compté dans les frais

aux pauvres de ferney, tous les voïages qu’il a entrepris pour faire

d’autres malheureux.

 

        Si vous voulez bien, Monsieur, donner ces informations à

Monsieur l’Intendant, comme je vous en supplie, faites moi

la grâce de les accompagner de la protestation [de ma reconnaissance]* et de mon attachement pour lui.

        Je profite de cette occasion pour vous parler d’une

autre affaire . un genevois, nommé Mons.r Mallet, vassal de ferney, a gaté tout le grand chemin dans la longueur d’environ quatre cent toises,

au moins, en faisant bâtir sa maison, et n’a point fait

rétablir ce chemin, il est devenu de jour en jour plus

impraticable. Ne jugez vous pas qu’il doit contribuer  au moins

contribuer une part considérable à cette réparation nécessaire ;

le reste de cette petite route étant continuellement sous les eaux

et la communication étant souvent interrompüe , n’est il pas de

l’interêt de mes paÿsans qu’ils travaillent à leur propre

chemin . je suis d’autant plus en droit de le demander, que

je leur fais gagner à tous depuis deux mois plus d’argent

qu’ils n’en gagnaient auparavant dans une année ? ne dois-je pas

presenter requête à Monsieur l’Intendant pour cet objet de

police ? je me chargerai, si on ordonne des corvées de donner

aux travailleurs un petit salaire.

       Je vous repête, Monsieur, que je me charge de tous ces soins,

quoi que la terre de ferney ne m’appartienne pas encore ; je n’ai

qu’une promesse de vente, et une autorisation de toute la famille

de monsieur de Budé, pour faire dans cette terre tout ce que

je jugerai à propos ;

     Ce que le conseil de Monseigneur le Comte de la Marche exige

de moi est cause de  long retardement de la signature du

contract ; il faut que je spécifie les domaines relevant

de gex et d’autres seigneurs ; je n’ai point d’aveu et

dénombrement, fernex aïant été longtemps dans la maison de

Budé, sans qu’on ait été obligé d’en faire.

Je crois avoir déjà eu l’honneur de vous mander que plusieurs

seigneurs voisins prétendent des droits de mouvance qui ne sont

pas éclaircis ; Genève, l’abbé de Prévesin, la Dame de la Batie, le

seigneur de feuillasse, les Jésuites même, à ce qu’on dit,

prétendent des  lods et ventes ; et probablement leurs

prétentions sont préjudiciables aux droits de Monseig.r le Comte

de la Marche qui sont les vôtres . j’ai lieu de croire que vous

pouvez m’aider, Monsieur, dans les recherches pénibles que je

suis obligé de faire ; vos lumières et vos bontés accelereront

la fin d’une affaire que j’ai d’autant plus à cœur qu’elle vous

regarde.

      Si vos occupations vous dérobent le temps de rendre compte de

ma lettre à Monsieur l’Intendant, vous pouvez la lui

envoïer.

      J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments  que je vous

dois

 

Monsieur

 

Votre très humble et très obéis.t

    Serviteur   Voltaire

 

 

 

Note : [ * ] =  ajout de la main de Voltaire

 

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03/01/2010 | Lien permanent

Ils préférèrent l’opprobre avec un peu d’argent à un honneur qui leur eût valu davantage.

...

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Je vous le dis, ça finira mal !

 

 

« A Claire-Josèphe-Hippolyte Léris de La Tude Clairon

27 auguste [1761]

Je me hâte de vous répliquer, mademoiselle. Je m’intéresse autant que vous à l’honneur de votre art, et si quelque chose m’a fait haïr Paris et détester les fanatiques, c’est l’insolence de ceux qui veulent flétrir les talents. Lorsque le curé de Saint-Sulpice, Languet, le plus faux et le plus vain de tous les hommes, refusa la sépulture à mademoiselle Lecouvreur 1, qui avait légué mille francs à son église, je dis à tous vos camarades assemblés qu’ils n’avaient qu’à déclarer qu’ils n’exerceraient plus leur profession, jusqu’à ce qu’on eût traité les pensionnaires du roi comme les autres citoyens qui n’ont pas l’honneur d’appartenir au roi. Ils me le promirent, et n’en firent rien. Ils préférèrent l’opprobre avec un peu d’argent à un honneur qui leur eût valu davantage.

Ce pauvre Huerne 2 vous a porté un coup terrible en voulant vous servir ; mais il sera très aisé aux premiers gentilshommes de la chambre de guérir cette blessure. Il y a une ordonnance du roi, de 1641, concernant la police des spectacles, par laquelle il est dit expressément :  Nous voulons que l’exercice des comédiens, qui peut divertir innocemment nos peuples (c’est-à-dire détourner nos peuples de diverses occupations mauvaises), ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce public.

Et, dans un autre endroit de la déclaration, il est dit que, s’ils choquent les bonnes mœurs sur le théâtre, ils seront notés d’infamie.

Or, comme un prêtre serait noté d’infamie s’il choquait les bonnes mœurs dans l’église, et qu’un prêtre n’est point infâme en remplissant les fonctions de son état, il est évident que les comédiens ne sont point infâmes par leur état, mais qu’ils sont, comme les prêtres, des citoyens payés par les autres citoyens pour parler en public bien ou mal.Vous remarquerez que cette déclaration du roi fut enregistrée au parlement.

Il ne s’agit donc que de la faire renouveler. Le roi peut déclarer que, sur le compte à lui rendu par les quatre premiers gentilshommes de sa chambre, et sur sa propre expérience, que jamais ses comédiens n’ont contrevenu à la déclaration de 1641, il les maintient dans tous les droits de la société, et dans toutes les prérogatives des citoyens attachés particulièrement à son service , ordonnant à tous ses sujets, de quelque état et condition qu’ils soient, de les faire jouir de tous leurs droits naturels et acquis, en tant que besoin sera. Le roi peut aisément rendre cette ordonnance sans entrer dans aucun des détails qui seraient trop délicats.

Après cette déclaration, il serait fort aisé de donner ce qu’on appelle les honneurs de la sépulture, malgré la prétraille, au premier comédien qui décéderait. Au reste, je compte faire usage des décisions de monsignor Cerati 3, confesseur de Clément XII, dans mes notes sur Corneille .

Venons maintenant aux pièces que vous jouerez cet automne. Vous faites très bien de commencer par celle de M. Cordier 4 . Il ne faut pas lasser le public, en le bourrant continuellement des pièces du même homme. Ce public aime passionnément à siffler le même rimailleur qu’il a applaudi ; et tout l’art de mademoiselle Clairon n’ôtera jamais au parterre cette bonne volonté attachée à l’espèce humaine.

Pour le Tancrède de Prault, il est impertinent d’un bout à l’autre. Pour ce vers barbare,

Cher Tancrède, ô toi seul qui méritas ma foi ! 5

quel est l’ignorant qui a fait ce vers abominable ? quel est l’Allobroge qui a terminé un hémistiche par le terme seul suivi d’un qui ? Il faut ignorer les premières règles de la versification pour écrire ainsi. Les gens instruits remarquent ces sottises, et une bouche comme la vôtre ne doit pas les prononcer. Cela ressemble à ce vers,

La belle Philis, qui brûla pour Coridon.6

J’ai maintenant une grâce à vous demander : on m’écrit qu’on vous a lu une comédie intitulée l’Ecueil du Sage, et que quelques-uns de vos camarades font courir le bruit que cette pièce est de moi. Vous sentez bien qu’étant occupé à des ouvrages qui ont besoin de vos grands talents, je n’ai pas le temps de travailler pour d’autres. Je serais très mortifié que ce bruit s’accréditât, et je crois qu’il est de votre intérêt de le détruire. Votre comédie peut tomber ; et si la malice m’impute cet ouvrage, cela peut faire grand tort à la tragédie à laquelle je travaille. Parlez-en sérieusement, je vous en prie, à vos camarades ; je suis très résolu à ne leur donner jamais rien, si on m’impute ce que je n’ai pas fait. Ce qu’on peut hardiment m’attribuer, c’est la plus sincère admiration et le plus grand attachement pour vous.

V. »

 

3 Cerati, à qui il demanda le 6 avril 1746 s'il était vrai que les artistes n'étaient pas excommuniés à Rome et Florence. Cerati n'était pas le confesseur du pape, mais celui du conclave qui avait élu le pape. V* reconnaitra son erreur le 27 novembre 1761 auprès de Richelieu. Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1746/Lettre_1801

4 Zarukma, pièce jouée effectivement le 17 mars 1762, par l’abbé Edmond Cordier de Saint-Firmin. Voir : http://data.bnf.fr/12161036/edmond_cordier_de_saint-firmin/

5 Le passage contenant ce vers à l'acte II, sc. 7, fut finalement supprimé .

6 Où la césure n'est pas respectée . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9sure

 

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03/08/2016 | Lien permanent

Tous les honnêtes gens seront donc pour lui, et, quoi qu’on dise, il y en a beaucoup en France

... Puisses-tu dire vrai ami Voltaire !

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon, de

l'Académie des belles-lettres

rue du Doyenné Saint-Louis du Louvre à Paris

16è avril 1768

Je crains bien, mon cher ami, d’avoir été trop sévère et même un peu dur dans mes remarques sur Eudoxie ; mais, avant l’impression, il faut se rendre extrêmement difficile, après quoi on n’est plus qu’indulgent, et on soutient avec chaleur la cause qu’on a crue douteuse dans le secret du cabinet. C’est ainsi que mon amitié est faite : plus mes critiques sont sévères, plus vous devez voir combien je m’intéresse à vous.

Je n’ai pas encore profité de vos conseils auprès de M. de Sartines. J’ai craint que l’Homme aux quarante écus et la Princesse de Babylone ne fussent pas des ouvrages assez sérieux pour être présentés à un magistrat continuellement chargé des détails les plus importants. Je lui réserve le Siècle de Louis XIV, dont on fait une nouvelle édition, augmentée d’un grand tiers. J’espère que le catalogue raisonné des artistes et des gens de lettres ne vous déplaira pas ; c’est par là que je commence : car c’est le Siècle de Louis XIV que j’écris, plutôt que la vie de ce monarque ; et vous pensez avec moi que la gloire de ces temps illustres est due principalement aux beaux-arts. Il ne reste souvent d’une bataille qu’un confus souvenir : les arts seuls vont à l’immortalité.

Il est assez désagréable, lorsque je suis uniquement occupé d’un ouvrage que j’ose dire si important, qu’on ne cesse de m’attribuer les ouvrages du mathurin du Laurens et les insolences bataviques de Marc-Michel Rey, et je ne sais quel Catéchumène qui est tout étonné de trouver des temples chez des peuples policés, et le petit livre des Trois Imposteurs, tant de fois renouvelé et tant de fois méprisé, et cent autres brochures pareilles qu’un homme qui écrirait aussi vite qu’Esdras 1 ne pourrait composer en deux années. Il se trouve toujours des gens charitables et nullement absurdes qui favorisent ces calomnies, qui les répandent à la cour avec un zèle très dévot : Dieu les bénisse ! mais Dieu nous préserve d’eux !

Je crois la très désagréable aventure de La Harpe entièrement oubliée ; car il faut bien que de telles misères n’aient qu’un temps fort court. Pour moi, je n’y songe plus du tout.

Oui, mon très aimable ami, je suis sensible ; mais c’est à l’amitié que je le suis. Je plains notre cher pandorien 2 du fond de mon cœur ; mais ce qu’il m’a mandé me donne bonne opinion de son procès . Il est clair qu’il a affaire à un coquin hypocrite. Tous les honnêtes gens seront donc pour lui, et, quoi qu’on dise, il y en a beaucoup en France.

Je vous embrasse le plus tendrement du monde.

V. »

1 Esdras, de la classe sacerdotale des Juifs, ayant obtenu du roi Artaxercès Longue-main la permission de ramener à Jérusalem les Hébreux captifs qui n'avaient pas suivi Zonobabel (467 av. J.C) travailla à la restauration du culte et à la révision des Écritures . V* lui attribue une part importante dans leur composition . Voir lettre de 1721 à Thieriot qu'il compare à Esdras : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire...

https://fr.wikipedia.org/wiki/Esdras

2 Allusion à la plainte du musicien La Borde qui a composé la musique de Pandore contre le prêtre André de Claustre ; voir son Procès de Claustre, 1769 : https://fr.wikisource.org/wiki/Proc%C3%A8s_de_Claustre/%C...

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18/12/2023 | Lien permanent

Où en serait cette pauvre enfant, si elle n’avait eu pour protecteur que ce mauvais parent ? Mon cher frère, les hommes

... Le mauvais parent est tout simplement l'Etat français qui  se fait remarquer encore par son manque de parole au sujet du droit au logement, et plus exactement reste très riche en paroles et trop pauvre en actes : https://www.nouvelobs.com/societe/20190412.OBS11470/l-onu...

Jusqu'à quand l'Etat restera-t-il complice des "marchands de sommeil", pourris entre les pourris encore impunis ? Ces hors-la-loi , véritables esclavagistes, doivent être impitoyablement poursuivis, éliminés . Et qu'on ne vienne pas me dire qu'ils ne sont pas connus ! Est-ce une question abordée dans le fumeux/fameux Grand Débat et quelle réponse y sera apportée ?

M. Denormandie, ministre du logement  et Mme Belloubet , ministre de la justice, pondeurs de circulaires, vous tournez effectivement en rond, et rien ne se fait : blablabla, encore et toujours .

https://fr.wikipedia.org/wiki/Marchand_de_sommeil#L%C3%A9...

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SDF

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

14è mars 1764

Mon cher frère, je reconnais votre cœur au zèle et à la douleur que l’intérêt d’un ami vous inspire. Vous avez l’un et l’autre une belle âme. Mais rassurez-vous , votre ami n’a certainement rien à craindre de la rapsodie dont vous me parlez 1. Quand même cette satire aurait cours pendant huit jours , ce qui peut bien arriver, grâce à la malignité humaine, la foule de ceux qui sont attaqués dans cette rapsodie ferait cause commune avec M. Diderot, et cette satire ne lui ferait que des amis. Mais, encore une fois, ne craignez rien ; on m’écrit que cet ouvrage a révolté tout le monde. L’auteur n’est pas adroit ; quand on veut nuire dans un ouvrage, il faut qu’il soit bon par lui-même, et que le poison soit couvert de fleurs . C’est ici tout le contraire.

Il est vrai que l’auteur a des protecteurs ; mais les protecteurs veulent être amusés, et ils ne le seront pas. L’ouvrage sera oublié dans quinze jours ; et le grand monument qu’érige M. Diderot doit faire à jamais l’honneur de la nation . J’attends l’Encyclopédie avec l’impatience d’un homme qui n’a pas longtemps à vivre, et qui veut jouir avant sa mort. Plût à Dieu qu’on eût imprimé cet ouvrage en pays étranger ! Quand Saumaise 2 voulut écrire librement, il se retira en Hollande ; quand Descartes voulut philosopher, il quitta la France . Mais puisque M. Diderot a voulu rester à Paris, il n’a d’autre parti à prendre que celui de s’envelopper dans sa gloire et dans sa vertu 3.

Il est bien étrange, je vous l’avoue, que la police souffre une telle satire, et qu’on craigne de publier la Tolérance . Mais rien ne m’étonne ; il faut savoir souffrir, et attendre des temps plus heureux.

On dit que l’abbé de La Tour Dupin est à la Bastille pour les affaires des jésuites . C’est un parent de mademoiselle Corneille, devenue Mme Dupuits 4. C’est lui qui sollicita si vivement une lettre de cachet pour ravir à mademoiselle Corneille l’asile que je lui offrais chez moi. Où en serait cette pauvre enfant, si elle n’avait eu pour protecteur que ce mauvais parent ? Mon cher frère, les hommes sont bien injustes ; mais de toutes les horreurs que je vois, la plus cruelle, à mon gré, et la plus humiliante, c’est que des gens qui pensent de la même façon sur la philosophie déchirent leurs maîtres ou leurs amis. On est indigné quand on voit Palissot insulter continuellement M. Diderot, qu’il ne connaît pas ; mais je suis bien affligé quand je vois ce malheureux Rousseau outrager la philosophie dans le même temps qu’il arme contre lui la religion. Quelle démence et quelle fureur de vouloir décrier les seuls hommes sur la terre qui pouvaient l’excuser auprès du public, et adoucir l’amertume du triste sort qu’il mérite !

Mon cher frère, que je plains les gens de lettres ! Je serais mort de chagrin, si je n’avais pas fui la France . Je n’ai goûté de bonheur que dans ma retraite. Je vous prie de dire à votre ami 5 combien je l’estime et combien je l’honore. Je lui souhaite des jours tranquilles ; il les aura, puisqu’il ne se compromet point avec les insectes du Parnasse, qui ne savent que bourdonner et piquer. Mon ambition est qu’il soit de l’Académie ; il faut absolument qu’on le propose pour la première place vacante. Tous les gens de lettres seront pour lui, et il sera très aisé de lui concilier les personnes de la cour, qui obtiendront pour lui l’approbation du roi. Je n’ai pas grand crédit assurément, mais j’ai encore quelques amis qui pourront le servir. Notre cher ange, M. d’Argental, ne s’y épargnera pas.

Je vois bien mon cher ami, qu’il est plus aisé d’avoir des satires contre le prochain que d’avoir le mandement de Christophe, et le livre intitulé Il est temps de parler.

Je vous embrasse de tout mon cœur. Ecr. l’inf. »

1 Allusion à La Dunciade, de Palissot de Montenoy , dans laquelle Diderot est présenté sous les traits du favori de la déesse Sottise ; voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1085278/f2.image

5 Diderot .

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13/04/2019 | Lien permanent

pour mon siècle je n’attends que des vessies de cochon par le nez.

Nous aussi, nous attendons la décision de nos oracles pour la restauration de la chapelle  -ex-église- batie par Volti . Suspense ! Nous prenons gentiment le chemin de la fin de saison . J'ai déjà un peu le blues !

 

http://www.youtube.com/watch?v=HCTJeT2i9QU

 

 

 

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Il ne me reste que 8 journées de visites à faire ( plus une qui me tient à coeur, celle que je désire faire avec Mamzelle Wagnière qui plus que tout autre le mérite , mais chut : ).screwy squirrel 2.jpg

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d’Argental

et à

Jeanne Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d’Argental

 

 

                            J’attends la décision de mes oracles, mais je les supplie de se rendre à mes justes raisons. Je viens de recevoir une lettre de Mme de Pompadour, pleine de bonté, mais dans ces bontés mêmes qui m’inspirent la reconnaissance, je vois que je lui dois écrire encore, et ne laisser aucune trace dans son esprit des fausses idées, que des personnes qui ne cherchent  qu’à nuire ont pu lui donner. Soyez très convaincu, mon cher et respectable ami, que j’aurais commis la plus lourde faute et la plus irréparable, si je ne m’étais pas hâté d’informer Mme de Pompadour de mon travail [réponse à « une foudroyante lettre ( des d’Argental) du 17 »  :  « Il m’était impossible de faire secrètement Catilina dans cette cour-ci, et il eut été fort mal à moi de n’en pas instruire Mme de Pompadour … Je sais bien que je fais la guerre, et je la veux faire ouvertement »], et d’intéresser la justice et la candeur de son âme à tenir la balance égale [ elle protégeait Crébillon et son Catilina, tout en protégeant V*. Elle répondra à V* le 5 septembre « Je suis bien éloignée de penser que vous ayez rien fait contre Crébillon. C’est ainsi que vous, un talent que j’aime et que je respecte… » en ajoutant qu’elle l’a défendu.], et à ne plus souffrir qu’une cabale envenimée capable des plus noires calomnies se vantât d’avoir à sa tête la beauté et la vertu. C’est en un mot une démarche dont dépendait entièrement la tranquillité de ma vie. M’étant ainsi mis à l’abri de l’orage qui me menaçait, et m’étant abandonné avec une confiance nécessaire à l’équité et à la protection de Mme de Pompadour, vous sentez bien que je n’ai pu me dispenser d’instruire Mme la duchesse du Maine que j’ai fait ce Catilina qu’elle m’avait tant recommandé [le 14 août il lui a écrit : « Votre Altesse Sérénissime est obéie…Vous m’avez ordonné Catilina, et il est fait. La petite fille du Grand Condé avait raison d’être indignée de voir la farce monstrueuse du Catilina de Crébillon trouver des approbateurs. Jamais Rome n’avait été plus avilie, et jamais Paris plus ridicule… » Il décrivait ensuite la  genèse  et « le fond » de la pièce]. C’était elle qui m’en avait donné la première idée, longtemps rejetée, et je lui dois au moins l’hommage de la confidence. J’aurai besoin de sa protection, elle n’est pas à négliger. Mme la duchesse du Maine tant qu’elle vivra disposera de bien des voix et fera retentir la sienne. Je vous recommande plus que jamais le président Hénault [attaché à la cour de la reine]. J’ai lieu de compter sur son amitié et sur ses bons offices. Des amis qui ont quelque poids et qu’on met dans le secret font autant de bien qu’une lecture publique chez une caillette fait de mal. Je ne sais pas si je me trompe, mais je trouve Rome sauvée fort au dessus de Sémiramis. Tout le monde sans exception est ici de cet avis. J’attends le vôtre pour savoir ce que je dois penser.

 

 

                            J’ai vu aujourd’hui une centaine de vers du poème des Saisons de M. de Saint-Lambert. Il fait des vers aussi difficilement que Despréaux. Il les fait aussi bien, et à mon gré beaucoup plus agréables. J’ai là un terrible élève. J’espère que la postérité m’en remerciera, car pour mon siècle je n’attends que des vessies de cochon par le nez. Saint-Lambert par parenthèse ne met pas de comparaison entre Rome sauvée et Sémiramis. Savez-vous que c’est un homme qui trouve Électre [de Crébillon] détestable ? Il pense comme Boileau s’il écrit comme lui. Électre amoureuse ! et une Iphianasse, et un plat tyran, et une Clytemnestre qui n’est bonne  qu’à tuer ! et des vers durs, et des vers d’églogue après des vers d’emphase ; et pour tout mérite un Palamède, homme inconnu dans la fable, et guère plus connu dans la pièce. Ma foi saint Lambert a raison. Cela ne vaut rien du tout. Si je peux réussir à venger Cicéron, mordieu, je vengerai Sophocle [il écrivit le 17 mars à Frédéric : « Vous aimez Radamiste et Electre. J’ai la même passion que vous, Sire, je regarde ces deux pièces comme des ouvrages vraiment tragiques malgré leurs défauts, malgré l’amour d’Itis et d’Iphianasse… malgré l’amour  d’Arsame, malgré beaucoup de vers… Je me garderais bien de faire Radamiste et Electre. »].

 

 

                            Je ne vous dirai que dans quelques mois des nouvelles de votre Prussien [Baculard d’Arnaud (?) appelé à la cour de Frédéric], vous en aurez les raisons. J’espère que tout ira bien, mais il faut du temps.

 

 

                            Mme du Châtelet n’accouche encore que de problèmes. Bonsoir, bonsoir anges charmants. Comment se porte Mme d’Argental ?

 

 

                            V.

                            A Lunéville ce 28 août 1749.

 

                            Ma nièce doit vous prier de lui faire lire Catilina. Ma nièce est du métier, elle mérite vos bontés. »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment peut-on s'imaginer en voyant encore de gentils touristes, que l'automne vient d'arriver :

 http://www.dailymotion.com/related/x2zlpj/video/x20fek_fe...

 

Chanson que les jeunettes , comme loveV, n'ont pas entendue à la radio (la TSF). O ! nostalgie !!

 

P.S. : du 31 : loveV, j'ai corrigé mon bug qui m'a fait afficher deux fois le même titre ; comme quoi, je suis un peu perturbé ...

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je suis si insolent dans ma manière de penser ; j'ai quelquefois des expressions si téméraires ; je hais si fort les péd

... Bel autoportrait de cet inimitable Voltaire !

 

« A Marie de Vichy de Chamrond, marquise Du Deffand

à Saint-Joseph

à Paris

A Ferney en Bourgogne par Genève

15 janvier 1761 1

Je commence d’abord par vous excepter, madame, mais si je m'adressais à toutes les autres dames de Paris, je leur dirais, c'est bien à vous, dans votre heureuse oisiveté, à prétendre que vous n'avez pas un moment de libre ! Il vous appartient bien de parler ainsi à un pauvre homme, qui a cent ouvriers et cent bœufs à conduire, occupé du devoir de tourner en ridicule les jésuites et les jansénistes ; frappant à droite et à gauche sur saint Ignace, et sur Calvin ; faisant des tragédies bonnes ou mauvaises ; débrouillant le chaos des archives de Pétersbourg ; soutenant des procès ; accablé d'une correspondance qui s'étend de Ponticheri jusqu'à Rome . Voilà ce que j’appelle n'avoir pas un moment de libre .

Cependant madame, j'ai toujours le temps de vous écrire, et c'est le temps le plus agréablement employé de ma vie, après celui de lire vos lettres .

Vous méprisez trop Ézéchiel, madame ; la manière légère dont vous parlez de ce grand homme, tient trop de la frivolité de votre pays . Je vous passe de ne point déjeuner comme lui ; il n'y a jamais eu que Paparel 2 à qui cet honneur ait été réservé . Mais sachez qu’Ézéchiel fut plus considéré de son temps qu’Arnaud, et Quesnel du leur . Sachez qu'il fut le premier qui osât donner un démenti à Moïse ; qu'il s'avisa d’assurer que Dieu ne punissait pas les enfants des iniquités de leurs pères, et que cela fit un chisme dans la nation . Et n'est-ce rien, s'il vous plait, après avoir mangé de la merde, que de promettre aux juifs de la part de Dieu , qu'ils mangeront de la chair d'homme tout leur saoul ?3

Vous ne vous souciez donc pas de connaître les mœurs des nations ? Pour peu que vous eussiez de curiosité, je vous prouverais qu'il n'y a point eu de peuple qui n'ait mangé communément les petits garçons et les petites filles ; et vous m'avouerez même que ce n'est pas un aussi grand mal d'en manger deux ou trois, que d'en égorger des milliers, comme nous faisons poliment en Allemagne .

M. Turgot 4 ne sait ce qu'il dit , madame, quand il prétend que je me porte bien ; mais c'est en vérité la seule chose dans laquelle il se trompe ; je n'ai jamais connu d'esprit plus juste et plus aimable . Je suis enchanté qu'il soit de votre cour, et je voudrais qu'on ne vous l'enlevât, que pour le faire mon intendant ; car j'ai grand besoin d'un intendant qui m'aime . J'aime passionnément à être le maître chez moi ; les intendants veulent être les maîtres partout ; et ce combat d'opinions ne laisse pas d'être quelquefois embarrassant .

Je ne suis point du tout de l'avis de ce bon régent qui gâta tout en France 5; il prétendait, dites-vous, qu'il n'y avait que des sots et des fripons ; le nombre en est grand, et je crois qu'au Palais Royal, la chose en était ainsi . Mais je vous nommerai,quand vous voudrez, vingt belles âmes, qui ne sont ni sottes, ni coquines, à commencer par vous, madame, et par M. le président Hénault . Je tiens de plus nos philosophes très gens de bien ; je crois les d'Alembert, les Diderot aussi vertueux qu'éclairés ; cette idée fait un contrepoids dans mon esprit à toutes les horreurs de ce monde .
Vraiment, madame, ce serait un beau jour pour moi, que le petit souper dont vous me parlez, avec M. le maréchal de Richelieu, et M. le président Hénault ; mais en attendant le souper, je vous assure, sans vanité, que je vous ferais des contes que vous prendriez pour des Mille et Une Nuits, et qui pourtant sont très véritables . Oui, madame, j'aurais le plus grand plaisir du monde à vous parler, et surtout , à vous entendre . Cela serait plaisant de nous voir arriver à Saint-Joseph, avec Mme Denis, et cette demoiselle Corneille qui sera, je vous jure, le contrepied du pédantisme . Mais je vous avertis que je ne pourrais jamais passer à Paris , que le mois de janvier et de février . Vous ne savez pas madame, ce que c'est que le plaisir de gouverner des terres un peu étendues ; vous ne connaissez pas la vie libre et patriarcale ; c'est une espèce d'existence nouvelle . D'ailleurs je suis si insolent dans ma manière de penser ; j'ai quelquefois des expressions si téméraires ; je hais si fort les pédants ; j'ai tant d'horreur pour les hypocrites ; je me mets si fort en colère contre les fanatiques, que je ne pourrais jamais tenir à Paris plus de deux mois .

Vous me parlez, madame, de ma paix particulière ; mais vraiment , je la tiens toute faite ; je crois même avoir du crédit, si vous me fâchez ; mais je suis discret, et je mets une partie du souverain bien à ne demander rien à personne, à n'avoir besoin de personne, à ne courtiser personne . Il y a des vieillards doucereux, circonspects, plein de ménagements, comme s'ils avaient leur fortune à faire ; Fontenelle, par exemple, n'aurait pas dit son avis à l'âge de quatre-vingt-dix ans, sur les feuilles de Fréron . Ceux qui voudront de ces vieillards-là, peuvent s'adresser à d'autres qu'à moi .

Eh bien, madame, ai-je répondu à tous les articles de votre lettre ? Suis-je un homme qui ne lise pas ce qu'on lui écrit ? Suis-je un homme qui écrive à contrecœur ? Et aurez vous d'autres reproches à me faire, que celui de vous ennuyer par mon énorme bavarderie 6? Quand vous voudrez, je vous enverrai un chant de La Pucelle, qu'on a retrouvé dans la bibliothèque d'un savant . Ce chant n'est pas fait , je l'avoue, pour être lu à la cour par l'abbé Grisel, mais il pourrait édifier des personnes tolérantes .

À propos, madame, si vous vous imaginez que La Pucelle est une pure plaisanterie, vous avez raison de trouver que c'est trop de vingt chants ; mais s'il y a continuellement du merveilleux, de la poésie, de l'intérêt, et surtout, de la naïveté, vingt chants ne suffisent pas ; l'Arioste qui en a quarante-huit, est mon dieu ! Tous le poèmes m’ennuient, hors le sien ; je ne l'aimais pas assez dans ma jeunesse ; je ne savais pas assez l'italien . Le Pentateuque et l'Arioste, font aujourd'hui le charme de ma vie . Mais , madame, si jamais je fais un tour à Paris, je vous préférerai au Pentateuque . Adieu madame, il faut jouer avec la vie jusqu’au dernier moment, et jusqu'au dernier moment je vous serai sérieusement attaché avec le respect le plus tendre .

V. »

1 On ne connait pas la lettre à laquelle V* répond ici .

2 Plus tard V* écrivit, en relation avec Ézéchiel : « Nous avons connu le trésorier Paparel qui mangeait les déjections des laitières » dans l'article « Déjection » du Dictionnaire philosophique .

3 Ézéchiel, XXIX, 18-19 .

4 La copie Beaumarchais donne ici T..., amplifié en Tronchin, biffé ; l’édition de Kehl donne de Trudaine, que l'on trouve dans les éditions suivantes .

5 Épître sur la calomnie, v. 101 :

6 Ce mot, inventé par V*, n'a pas été employé par V* depuis sa lettre du 31 mars 1729 à Thieriot : « Je me souviens que Marc Tulle Ciceron dans ses bavarderies éloquentes dit quelque part, turpe est rem suam deserere [il est honteux de manquer du nécessaire feu (citation approximative de Cicéron).].

 

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