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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

C'était un homme qui aimait passionnément la vérité, et qui détestait souverainement la tyrannie ecclésiastique ...Cet h

... Que tous ceux qui ne connaissent  pas Voltaire retiennent les deux phrases susdites, et si nous voulons les mettre au présent n'hésitons plus . Pour moi, Voltaire c'est cela , un promoteur de liberté .

 

 

« A Dominique Audibert

A Ferney le 12 juin [1765] 1

On ne peut obliger, monsieur, ni avec plus de bonté ni avec plus d'esprit : vous m'avez écrit une lettre charmante que je préfère encore à votre lettre de change . J'ai été en effet si malade que M. le marquis de *** 2 a quelque raison de douter que je sois en vie . Descartes disait : Je pense donc je suis ; et moi je dis : Je vous aime , donc je suis .

L'abbé dont vous me parlez vous en dirait autant s'il n'était pas mort . C'était un homme qui aimait passionnément la vérité, et qui détestait souverainement la tyrannie ecclésiastique . On dit qu'on a trouvé dans ses manuscrits quelques morceaux qui répondent assez aux idées que vous proposez . Cet homme pensait que de tous les fléaux qui affligent le genre humain, l'intolérance n'est pas le moins abominable .

Nous allons entreprendre un nouveau procès assez semblable à celui des Calas . Vous avez peut-être entendu parler de la famille Sirven, accusée d'avoir noyé sa fille que l'évêque de Castres avait enlevée pour la faire catholique . Le même préjugé dont la fureur avait fait rouer Calas fit condamner Sirven à être rompu vif, la mère à être pendue, et deux de leurs filles à assister à la potence et à être bannies . Heureusement ce jugement, plus cruel encore que celui de Calas et non moins insensé, n'a été exécuté qu'en effigie . Mais la famille, dépouillée de tous ses biens, est dans le dernier malheur .

M. de Beaumont à qui j'ai envoyé toutes les pièces que j'ai pu recouvrer, prétend qu'il y a des moyens de cassation encore plus forts que ceux qu'on a employés en faveur des Calas . Il nous manque encore des pièces importantes ; nous essuyons bien des longueurs ; mais nous ne nous décourageons point . Il faut enfin déraciner le préjugé monstrueux qui a fait deux fois des assassins de ceux dont le premier devoir est de protéger l'innocence .

Adieu, monsieur ; Mme Denis et toute ma famille vous font les plus sincères compliments . »

1 L'édition de Kehl, suite à la copie Beaumarchais rattache cette lettre à la fin de celle du 13 décembre 1763 à Audibert. Cette lettre a toujours été datée de 1763, mais les références à l'abbé Bazin et à Sirven indiquent sans aucun doute 1765, ainsi que le note Élie Galland (Affaire Sirven, 1910). Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/12/10/j-espere-que-vous-verrez-incessamment-a-marseille-un-petit-t-6112031.html

2 Saint-Tropez, ainsi que le complète Renouard d'après la lettre du 13 décembre 1763 .

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11/10/2020 | Lien permanent

s'enrichir par l'agriculture , il a fallu que le gouvernement donnât des encouragements à cet art qui paraît aisé, et qu

 ... Mais est-ce l'art agricole qui est difficile ou l'art de s'enrichir par le précédent art ?

A mes yeux, les deux .

Le principe n'est donc pas nouveau, seules les proportions ont changé .

Avec cette remarque que le système des subventions agricoles peut dans certains pays, comme la Suisse voisine apporter un revenu proche d'un pactole . En Suisse on dit que les paysans sont constamment fâchés car ils trouvent les délais de livraison de leurs Mercedes beaucoup trop longs.

Pauvres paysans ! Enfin, quand je dis pauvres, c'est exagéré , ou alors il s'agit de ceux qui renoncent à faire la manche auprès des organismes payeurs et qui sont coincés par les marchés de la grande distribution et les remboursements de crédits au Crédit Agricole . Ceux qui s'en sortent plutôt bien  passent bientôt plus de temps à remplir de la paperasse qu'à  s'occuper de leurs terres et bétail, j'en ai été témoin , et ils en ont marre . 

Ne serait-il pas plus simple de payer correctement, directement, ce que nous mangeons, plutôt que de payer des impôts qui vont servir à donner des subventions à ceux qui nous nourrissent , mais aussi au passage, et c'est là que le bât me blesse,  nourrir/payer une armée de gratte-papier bureaucrates que je qualifie "d'exploitants l'agricole" .

 

agriculture-subvention.jpg


 http://fr.wikipedia.org/wiki/Subvention_agricole

 

 

« A Ivan Ivanovitch Shuvalov

A Shwessingen 1er août [1758]

Monsieur, les agréments de la cour palatine ne m'empêchent pas de songer à la gloire de Pierre le Grand et au soin que vous prenez de l'immortaliser . Les mémoires que votre Excellence a bien voulu m'envoyer seront mes guides . Je ne vous avais envoyé la première esquisse que pour savoir si l'ordre dans lequel j'ai travaillé est en général conforme à vos vues . Les faits, les dates s'arrangeront aisément et pour peu que j'aie de la santé, le bâtiment dont vous aurez fourni tous les matériaux sera bientôt achevé .

Permettez-moi, monsieur, de joindre ici un petit mémoire des nouvelles instructions que je demande au sujet des remarques sur la première esquisse .

Au reste je regarde les 1 médailles de Sa Majesté Impériale comme la marque la plus flatteuse de votre bienveillance et comme un témoignage de la perfection où les arts sont parvenus dans votre empire .

J'ai eu l'honneur de voir à la cour de l’Électeur palatin le jeune M. de Voronsov,2 il est une preuve que l'esprit est formé de bonne heure dans votre pays . Mais vous monsieur vous en êtes une preuve plus frappante . J'apprends que vous n'avez que vingt-cinq ans et je suis étonné de la profondeur et de la multiplicité de vos connaissances . De tels exemples redoublent la reconnaissance qu'on doit à Pierre le Grand d'avoir amené tous les arts dans un pays où les hommes naissent avec tant de génie .

Mon attachement redouble pour vous, monsieur, aussi bien que la reconnaissance avec laquelle j'ai l'honneur d'être

monsieur

de Votre Excellence

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Le baron de Stralemberg n'est-il pas en général un homme bien instruit ? Il dit en effet qu'il y avait seize gouvernements mais que de son temps ils furent réduits à quatorze . Apparemment depuis lui, on a fait un nouveau partage .

La Livonie n'est-elle pas la province la plus fertile du Nord ? Si vous remontez en droite ligne quelle province produit autant de froment qu'elle ?

Brême étant plus éloigné de la Livonie que Lubek, et étant bien moins puissante, est-il vraisemblable qu'elle ait commercé avec la Livonie avant Lubek ?

En 1514 l'ordre Teutonique n'était-il pas suzerain de la Livonie ? Albert de Brandebourg ne céda-t-il pas ses droits à Gautier de Plettanberg 3 en 1514 ? et le grand prieur de Livonie ne fut-il pas déclaré prince de l'Empire germanique en 1530 ? ces faits sont constaté dans la plupart des annalistes allemands .

Il est dit dans le petit essai envoyé ci-devant que le capitaine Chancellor 4 remonta la rivière de la Duina . Mais il n'est point dit qu'il arriva à Moscou par eau ; ce qui eût été absurde 5 .

On lit dans l'Histoire du commerce de Venise 6 que les Vénitiens avaient bâti le petit bourg qu'ils appelaient Tana 7, vers la mer Noire, et de là vient le proverbe vénitien né à la Tana . Les Génois s'en emparèrent depuis . Cependant les remarques envoyées par M. de S 8 m'apprennent que les Génois bâtirent Tana .

Pour ce qui regarde les Lapons il y a grande apparence que s'étant mêlés avec quelques natifs du nord de la Finlande, leur sang a pu en être altéré . Mais j'ai vu il y a vingt ans 9 chez la roi Stanislas deux Lapons dont le roi Charles XII lui avait fait présent . Ils étaient probablement d'une race pure . Leur beauté naturelle s'était parfaitement conservée . Leur taille était de trois pieds et demi, leur visage plus large que long, des yeux très petits, des oreilles immenses . Ils ressemblaient aux hommes à peu près comme des singes . Il est vraisemblable que les Samoyèdes ont conservé toutes leurs grâces, parce qu'ils n'ont pas eu l'occasion de se mêler aux autres nations, comme les Lapons ont fait . L'un et l'autre peuple paraît une production de la nature faite pour leur climat, comme leurs rangifères ou rennes . Un vrai Lapon, un vrai Samoyède, un rangifère, ont bien l'air de ne point venir d'ailleurs .

Si du temps 10 que ce cosaque, qui selon le baron de Straleimberg découvrit et conquit la Sibérie avec six cents hommes, les chefs des Sibériens s'appelaient Tsars, comment le titre peut-il venir de César 11? Est-il probable qu'on se fut modelé en Sibérie sur l'Empire romain ?

Knes signifie-t-il originairement duc ? Ce mot duc aux dixième et onzième siècle était absolument ignoré dans tout le nord . Knes ne signifie-t-il pas seigneur ? Ne répond il pas originairement au mot baron ? N'appelait-on pas knes un possesseur d'une terre considérable ? Ne signifie-t-il pas chef ? Comme mirza ou kan le signifie ? Les noms des dignités ne se rapportent exactement les uns aux autres en aucune langue .

Je suis bien aise que l'agriculture n'ait jamais été négligée en Russie . Elle l'a beaucoup été en Angleterre et encor plus en France, et ce n'est que depuis environ quatre-vingts ans que les Anglais ont su tirer de la terre tout ce qu'ils en pouvaient tirer . Leur terre est très fertile en froment et cependant ce n'est que depuis peu de temps qu'ils sont parvenus à s'enrichir par l'agriculture , il a fallu que le gouvernement donnât des encouragements à cet art qui paraît aisé, et qui est très difficile .

Je suis fort surpris d'apprendre qu'il était permis de sortir de Russie et que c'était uniquement par préjugé qu'on ne voyageait pas . Mais un vassal pouvait-il sortir sans la permission de son boyard ? Un boyard pouvait-il s'absenter sans la permission du csar ?

Je voudrais savoir quel nom on donnait à l'assemblée des boyards qui élut Michel Federowisch ?12 J'ai nommé cette assemblée sénat en attendant que je sache quel était sa vraie dénomination . Pourrait-on l'appeler diète ? Convocation ? Enfin , était-elle conforme, ou contraire aux lois ?

Quand un fois la coutume s'introduisit de tenir la bride du cheval du patriarche, cette coutume ne devint-elle pas une obligation ainsi que l'usage de baiser la pantoufle du pape ? et tout usage dans l’Église ne se tourne-t-il pas bientôt en devoir ?

La question la plus importante est de savoir s'il ne faudra pas glisser légèrement sur les évènements qui précèdent le règne de Pierre le Grand afin de ne pas épuiser l'attention du lecteur qui est impatient de voir tout ce que ce grand homme a fait ?

On suivra exactement les mémoires envoyés .

A l'égard de l'orthographe, on demande la permission de se conformer à l'usage de la langue dans laquelle on écrit, de ne point écrire Moskwa mais Mosca 13, d'écrire Veronise, Moscou, Alexiovis etc.... On mettra au bas des pages les noms propres tels qu'on les prononce dans la langue russe .

N.B.- Il serait nécessaire que je fusse instruit du temps où les diverses manufactures ont été établies, de la manière dont on s'y est pris et des encouragements qu'on leur a donnés . »14

1 Suivi de deux ou douze, dans le manuscrit, supprimé .

2 Le comte Alexandre Romanovitch Vonrontsof, âgé de dix sept ans faisait son apprentissage de la diplomatie soue la conduite de son oncle Mikhaïl Illarionovitch .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Vorontsov

et : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mikha%C3%AFl_Illarionovitch_...

3 Walter von Plettenberg, grand Maître de l'Ordre teutonique avait été reconnu prince d'Empire par Charles Quint en 1527 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_de_Plettenberg

4 Richard Chancellor mena une expédition destinée à trouver un passage nord-est vers les Indes, il visita Moscou en 1554 et 1555 .Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Chancellor

et : http://www.linternaute.com/histoire/jour/evenement/27/8/1...

5 Écrit de la main de V*.

6 Livre non identifié .

7 Tana, actuellement Azof sur le Don, près de l'ancienne Tanais était un comptoir établi parles Génois au XIIIè siècle . Quant au proverbe nato a la tana, que V* cite, il provient tout simplement du mot tana, tannerie et signifie « grossier », et n'a donc rien à voir avec Tana . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Azov

8 Suivi d'un blanc pour le nom resté incomplet .

9 Clogenson , dans son édition de la correspondance, corrige vingt en dix car il estime que Voltaire « ne dût pas aller à la cour de Stanislas avant le commencement de 1748 » . même si l'on pouvait exclure que V* ait fait une visite à la cour de Stanislas pendant son séjour à Cirey, ce qui n'est pas le cas, il faudrait lui laisser la possibilité d'exagérer ou de se tromper .

10 Manuscrit : lorsque remplacé par du temps de .

12 Michael Fedorovitch , premier tsar Romanof, élu en 1613 ; voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Ier_de_Russie

13 Rivière de la Moskova .

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27/09/2013 | Lien permanent

Ah ! que de gens font et jugent, et que peu font bien et jugent bien !

... Peut-être un élément de réponse ?

https://madagoravox.files.wordpress.com/2010/03/mobilier-son-intelligence.jpg

 

 

 

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

Aux Délices, le 23 [novembre 1761] 1

Monseigneur, c'est à vous à m'apprendre si après avoir passé six jours à créer je dois dire poenituit fecise 2. À qui m'adresserai-je , sinon à vous ? Vous pouvez avoir perdu le goût de vous amuser à faire les vers du monde les plus agréables, mais sûrement vous n'avez pas perdu ce goût fin que je vous ai connu, qui vous en faisait si bien juger . Votre Éminence aime toujours nos arts qui font le charme de ma vie . Daignez donc me dire ce que vous pensez de l'esquisse que j'ai l'honneur de vous envoyer . Le brouillon n'est pas trop net ; mais s'il y a quelques vers d'estropiés , vous les redresserez ; s'il y en a d'omis, vous les ferez . Je crois que pendant que vous étiez dans le ministère, vous n'avez jamais reçu de projet de nos têtes chimériques plus extraordinaire que le plan de cette tragédie . Vous verrez que je ne vous ai pas trompé quand je vous ai dit que vous y trouverez une religieuse, un confesseur , un pénitent .

Que je suis fâché que vous n'ayez point de terres vers le pays de Gex ! Nous jouerions devant Votre Éminence . J'ai un théâtre charmant et une jolie église ; vous présideriez à tout cela . Vous donneriez votre bénédiction à nos plaisirs honnêtes .

Serez-vous assez bon pour marquer sur de petits papiers attachés avec des petits pains : Ceci est mal fait, cela est mal dit ; ce sentiment est exagéré, cet autre est trop faible, cette situation n'est pas assez préparée, ou elle l'est trop, etc.

Vir bonus et prudens versus reprehendet inertes,

culpabit duros,3 etc ?

Puissiez-vous vous amuser autant à m'instruire que je me suis amusé à faire cet ouvrage, et avoir autant de bonté pour moi que j'ai d'envie de vous plaire et de mériter votre suffrage . Ah ! que de gens font et jugent, et que peu font bien et jugent bien ! Le cardinal de Richelieu n'avait point de goût ; mais mon Dieu, était-il un aussi grand homme qu’on le dit ? J'ai peut-être dans le fond de mon cœur l'insolence de … mais je n'ose pas … Je suis plein de respect et d'estime pour vous, et si … mais …

Volt. »

1 L'édition Bourgoing date la lettre du 23 octobre 1761, mais il est évident qu'elle est postérieure à la lettre du 26 octobre 1761 et à une lettre de Bernis du 17 novembre . La référence à Olympie est décisive ; V* d'ailleurs n'était pas aux Délices en octobre .

2 Je me suis repenti d'avoir créé ; Genèse, VI, 6 .

3 Un homme bon et sage reprendra les vers sans force, critiquera les vers durs … ; Horace, Art poétique, V, 445-446 .

 

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29/11/2016 | Lien permanent

C'est cet amas de dogmes absurdes toujours expliqués et toujours contredits qui est encore le fléau du genre humain

 ... Que ce soit en politique, en matière de religions, en options financières et économiques, les dogmes montrent leurs limites mais on continue de les soutenir, d'en créer de nouveaux si besoin , et d'aller droit dans l'irrationnel et le chaos .

 Petite dédicace aux fans de Sarko qui hurlent à la manipulation, au coup monté, à l'injustice : "Où est donc cette haine et ce mépris public dont vous parlez ?", n'en seriez-vous pas les premiers auteurs ?

 

souris-verte-fd-noir1.jpg

Rassurez-vous : nascetur ridiculus mus , et vous retournerez à vos luttes intestines sereinement , n'est-ce pas Copé copain-clopant ?

 

 

 

« A monsieur le professeur Théodore TRONCHIN

à Genève

A Lausanne 15 janvier [1758]

Oui, sans doute il en faut une 1 mon cher ami et même il la faudrait meilleure que la vôtre , moins souillée d'une scolastique impertinente qui est l'arsenal des fripons et plus ornée d'augustes cérémonies qui imposent aux sots . Le sultan va tous les vendredis à la mosquée de Sophie entouré de solaks 2 et d'azamoglans 3. Mais jamais il n'y eut de sédition à Stamboul au sujet de la consubstantiabilité 4 de Mahomet . Depuis cinq mille ans que les Chinois existent en corps de peuple, la religion simple des lettrés n'a pas souffert la moindre altération et leurs annales ne font mention d'aucune querelle . Il n'en est pas ainsi chez vous autres misérables qui avez changé  presque chaque année depuis dix-sept-cent-cinquante-sept ans et qui êtes divisés en autant de sectes absurdes que la partie du globe où vous rampez a de provinces .

Les hommes dites-vous sont pour la plupart des coquins et des bêtes . Vous ne voudriez pas les rencontrer dans un bois et moi je ne voudrais pas les rencontrer dans un temple après les assassinats de Jean Hus, de Dubourg, de Servet, d'Antoine et de Barneveldt, après leurs autodafés et leurs Saint Barthélémy .

Ce sont pourtant des disputes puériles qui ont fait couler ces torrents de sang et qui troublent encore la terre . C'est cet amas de dogmes absurdes toujours expliqués et toujours contredits qui est encore le fléau du genre humain . Les scélérats de la populace et les princes disent qu'il n'y a point de religion parce que leurs bonzes prêchent une religion ridicule 5. Ils ne tireraient point cette conclusion funeste si les bonzes se contentaient de crier qu'il y a un dieu rémunérateur et vengeur 6. Quel est l'homme qui oserait s'élever contre un dogme si naturel, si saint et si utile ? M. d'Alembert a le courage de vous dire que vous approchez de ce culte simple et divin et vous auriez la lâcheté de lui en savoir mauvais gré messieurs ! et cela de peur qu'il ne vienne quatre Anglais de moins par an monter de mauvais chevaux de votre académie 7! Et moi je vous dis qu'il en viendra davantage puisque tout le parlement d'Angleterre pense comme vous . Le duc de Savoie viendra-t-il vous assiéger parce que vous serez du sentiment de Sabellius, d'Eusèbe et d'Origène ? Craignez-vous votre peuple ? La plus saine partie embrasse votre opinion . Oui mon cher ami il se fait une révolution dans les esprits et à Berne , à Lausanne les plus éclairés disent ce que M. d'Alembert vous fait l'honneur de vous attribuer . Où est donc cette haine et ce mépris public dont vous parlez ? Quelques bœufs de Hollande , quelques prédicants d'un peuple qui foule aux pieds le crucifix quand il va vendre du gérofle au Japon, ne flétriront pas la réputation d’une ville de gens d'esprit et d'honnêtes gens .

Il faut partir d'où l'on est et ne se point faire d'illusion . Tout le monde sait la manière dont vous pensez à Genève . Ce père Maire 8 que vous avez eu la bonté de guérir en parlait souvent . Tous vos ministres chez qui je n'ai jamais mangé et chez qui d'Alembert dinait tous les jours se sont expliqués hautement avec lui . S'ils désavouent leur croyance c'est alors qu'ils seront couverts du mépris public et M. d'Alembert ne se taira pas dans Paris .

S'il est vrai qu'on ait proposé de se plaindre au ministère de France on a eu certainement l'idée la plus ridicule et la plus dangereuse qui pût tomber dans des têtes égarées .

Je puis vous répondre qu'un homme comme M. de Bernis ne prendra pas leur parti et si les choses s'aigrissaient je crois savoir de bon lieu qu'on s'élèverait contre une certaine contrebande et un certain manège de contrefaçon qui est bien d'une autre importance pour le gouvernement de France que la profession de foi des hérétiques .

Je vous parle à cœur ouvert parce que je connais votre probité . Je vous ouvre mon cœur . Vos prêtres feront ce qu'ils voudront mais il est de votre intérêt de conserver votre crédit sur eux en les empêchant de faire des sottises . Gagnez du temps je vous en conjure . Le temps est le maître de tout .

J'aurais plus que personne le droit de me plaindre de M. d'Alembert . Il a renouvelé dans son article cette lettre écrite à Thieriot qui m'attira des libelles diffamatoires de la part de vos ministres de paix , lettre que je n'ai jamais écrite telle qu'elle a été imprimée, lettre que je désavoue, monument du Mercure galant 9 qui ne devait pas être cité dans l'Encyclopédie . Mais je suis loin de me plaindre de M. d'Alembert et même de vos prêtres qui m'ont insulté d'une manière si lâche et si odieuse . Il est vrai que je n'ai pas lu leurs libelles et que j'ai lu l'article Genève avec un grand plaisir .

Je sais que quelques-uns de vos prêtres font courir le bruit dans les rues basses que j'ai part à l'article Genève dans lequel je suis loué . Je ne mérite certainement pas ce ridicule . Mais vous voyez que je leur rends le bien pour le mal puisque je vous supplie d'empêcher qu'ils se déshonorent . Je ne m'ouvre qu'à vous ; je me tais avec tout le monde et je dois me flatter que rien ne troublera la tranquillité du peu de jours qui me restent à vivre .

Comptez que tant que je vivrai vous n'aurez jamais de plus zélé partisan et d'ami plus tendrement attaché que moi .

N.B. Il y a des ministres qui disent , qui écrivent qu'à une ou deux lignes près on ne doit que des remerciements à M. d'Alembert . Pourquoi donc tout ce bruit ? Nascetur ridiculus mus10. Pardon, j'ai voulu vous dire une fois tout ce que j'ai sur le cœur . Je suis bien malingre et je prends encore cet état patiemment . »

1 Une religion .

2 V* écrit dans l'Histoire de Charles XII roi de Suède : « Le grand seigneur va tous les vendredis à la mosquée entouré de ses solaks, espèce de gardes dont les turbans sont ornés de plumes si hautes qu'elles dérobent le sultan à la vue du peuple. »

3 Selon le Littré : « dans le sérail, enfant chargé des fonctions les plus basses et les plus pénibles. »

4 Ce terme ainsi orthographié est retrouvé dans la lettre à d'Argental du 5 février 1758 : page 388 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f391.image

5 Il semble que V* ait d'abord écrit absurde qui figure deux fois déjà dans cette lettre .

6 Sur cette formulation du déisme ou théisme, voir les Notebooks, I, 71 et références complémentaires ; voir aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9isme

7 Il s'agit de l'école d'équitation de Pierre-Adolphe d'Hervilly de Malapert très fréquentée par les étrangers .

9 Terme moqueur employé par V* pour le Mercure de France .

10 Il naitra une souris ridicule ; Horace, Art poétique ; équivalent du proverbe : la montagne accouche d'une souris et la fable de La Fontaine : http://www.eternels-eclairs.fr/jean-de-la-fontaine-les-fables-livre-V.php#La+Montagne+qui+accouche

 

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23/03/2013 | Lien permanent

vous avez été aussi indigné que moi de cet abus que les journalistes se permettent de publier les secrets des particulie

... "... c'est un crime ! "

Et leurs commanditaires sont des chacals :

 http://www.google.fr/imgres?start=359&client=firefox-a&sa=X&rls=org.mozilla:fr:official&biw=1366&bih=625&tbm=isch&tbnid=O60j9eZDd5OIiM:&imgrefurl=http://www.courrierinternational.com/article/2012/06/25/les-journalistes-de-la-bbc-sommes-de-faire-du-chiffre&docid=-vdhBIG2lbuO_M&imgurl=http://www.courrierinternational.com/files/imagecache/article/illustrations/article/2012/07/0307-bbc.jpg&w=485&h=336&ei=TmpuUoDKFIqK1AX3yYCoDA&zoom=1&iact=hc&vpx=383&vpy=156&dur=751&hovh=187&hovw=270&tx=124&ty=81&page=16&tbnh=136&tbnw=178&ndsp=24&ved=1t:429,r:79,s:300,i:241

journaliste bbc.jpg

 Ici, l'exemple [sic] britannique n'est pas une exception , au contraire .

Advienne que pourra, je pense que le bon vieux courrier sur papier aura encore du succès face à l'espionnage de l'information électronique . Que les agences de renseignement s'étouffent , qu'elles croulent  sous l'inutile et le superflus , voilà mes voeux . Sous prétexte de sécurité, en réalité,  tous les moyens sont bons pour se faire du fric , l'information est une marchandise à piller sans vergogne, premier arrivé, premier servi .

 

« A Claude-Etienne DARGET.

Aux Délices, 16 septembre [1758]

Mon ancien ami, vous n'avez point répondu à la lettre que je vous écrivis de Manheim 1. Vous sentez que, dans les circonstances présentes, il est bien triste que cette lettre par laquelle j'avais répondu avec confiance à vos ouvertures ait été imprimée dans les journaux et falsifiée. Vous me feriez un plaisir extrême de me renvoyer ma lettre, afin que je pusse la confronter avec celle qui a couru, et que j'eusse une pièce justificative toute prête. Je sens que vous avez été aussi indigné que moi de cet abus que les journalistes se permettent de publier les secrets des particuliers sans en demander la permission. C'est violer un des premiers droits de la société et quand la fausseté est jointe à cette hardiesse, c'est un crime. Je crois que le journaliste n'a pas eu mauvaise intention, mais il ne m'a pas moins nui . Il m'a écrit, il a fait une espèce de désaveu 2 que je dois à vos soins et à votre probité, et dont je vous remercie. Je n'ai point voulu irriter cet homme par des plaintes, qui sont inutiles quand la chose est faite, et qui ne peuvent qu'aigrir. Il ne s'attendait pas que le roi de Prusse remporterait sur les Russes une victoire si complète et si mémorable 3. Il faut à présent se taire sur les succès inouïs de ce monarque, et sur les malheurs de la France. Vous me feriez plaisir de me mander s'il est vrai qu'il y ait plusieurs édits pécuniaires, et si on continue de payer les rentes de l'Hôtel de Ville et de la compagnie des Indes. Vous avez du moins une planche dans le naufrage général. Vous êtes bien placé à l'École militaire 4, école dont on a grand besoin. Je vous souhaite tout le bonheur que vous méritez, et suis à vous pour jamais bien tendrement.

Le Suisse V. »

2 Imprimé sous le titre d'Avis au public, dans le Journal encyclopédique du 15 août 1758, page 147, par Pierre Rousseau . Voir page 17 : http://orbi.ulg.ac.be/bitstream/2268/11497/1/encyclopedisme.pdf

3 La bataille de Zorndorf, près de Custrin, où, suivant quelques-uns, la victoire fut indécise où, suivant d'autres, elle resta aux Russes, qui cependant, après onze heures et demie de combat, perdirent cent trois canons, au moins quinze mille morts, et deux mille prisonniers. (Beuchot)

Voir aussi : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Zorndorf

4 L’École militaire venait d'être fondée à l'initiative d'un des frères Pâris-Duverney , Joseph . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_militaire_%28France%29

 

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28/10/2013 | Lien permanent

Je vous prie de donner à M. de Thibouville cet âne honnête

 

ane honnete 971.JPG

Honnête, sans aucun doute !

Patient, remarquablement !

Qui a dû trop entendre d'histoires à dormir debout !(débat Hollande-Juppé !!)

 

 

 

« A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, près de Genève, 28 mai [1755]

Pardon, mon cher ange, nous ne savons pas précisément la demeure de Corbi 1, et nous vous supplions de lui faire tenir cette lettre. Il est très-certain que Grasset n'est qu'un prête-nom, que c'est à Paris qu'on a fabriqué les additions à cet ancien poème; que c'est à Paris qu'elles courent, et qu'on veut les imprimer, que des protecteurs de Corbi les ont eues, que Corbi ne les a obtenues que par eux, et que, en un mot, Corbi peut faire beaucoup de mal en les publiant, et beaucoup de bien en s'opposant à l'édition.
Vous devez avoir reçu un paquet par M. Bouret2. Je vous prie de donner à M. de Thibouville cet âne honnête 3, en attendant que je sois en état de refaire la fin du quatrième acte et le commencement du cinquième. La pièce tomberait dans l'état où elle est. Il faut qu'elle soit digne de votre goût et de votre amitié; mais, pour cela, il me faut santé et repos d'esprit. Je n'ai ni l'un ni l'autre.
Si vous avez quelques gros paquets à me faire tenir, je vous prie de les adresser chez M. Bouret.

Le vieux Hibou des Alpes»

1 Voir lettres précédentes, à Grasset et à Richelieu .

2 Intendant ou fermier général des postes, auquel est adressée une lettre du 13 août 1768. V* le nommera « le bienfaisant Bouret » pour les services rendus .

3 Allusion au Chant de l'Ane de la Pucelle dont circule une version scabreuse .Le paquet est L'Orphelin de la Chine .

 

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27/01/2012 | Lien permanent

il y a des gens assez impertinents pour m’imputer cet ouvrage

... Poisson d'avril !!

 

sardine de marseille poisson d avril.jpg

 

 

 

 

« A Gabriel et Philibert Cramer

[vers le 25 février 1759]

Qu'est-ce que c'est qu'une brochure intitulée Candide qu'on débite dit-on avec scandale , et qu'on dit venir de Lyon ? Je voudrais bien la voir . Pourriez-vous, messieurs, m'en faire tenir un exemplaire relié ? On prétexte qu'il y a des gens assez impertinents pour m’imputer cet ouvrage que je n'ai jamais vu ! Je vous prie de me dire ce qu'il en est . »1

1 Ce billet, comme tous ceux de ce genre aux Cramer est évidemment destiné à être présenté en cas de poursuite contre l'auteur .Le 23 février 1759, Thieriot écrit : « Ô carissime Candide […] ? On s'arrache votre ouvrage des mains . » . Le 24 , Omer Joly de Fleury écrit au lieutenant de police Bertin d' »arrêter le débit d'une brochure aussi scandaleuse et zen découvrir les auteurs » par les moyens les plus prompts et les plus efficaces . Le lendemain, un dimanche,à 11 heures du matin, l'ordre passait aux officiers de Bertin pour exécution .

 

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01/04/2014 | Lien permanent

Il m'a écrit des lettres captieuses

... Ni capiteuses, ni capricieuses .

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 23 juin 1760
Mon divin ange, M. le duc de Choiseul m'a mandé qu'il avait vu le Pauvre Diable. Vous devez l'avoir chez vous; mais en voici, je crois, une meilleure édition,1 que la cousine Catherine Vadé m'a envoyée, et que je remets dans vos mains pour vous amuser, car il faut s'amuser. Voici encore l'amusement d'une nouvelle réponse à une nouvelle lettre de Palissot de Montenoy . Puisque vous avez eu la bonté de lui faire parvenir ma première, j'ose encore vous supplier de lui faire tenir ma seconde. Elle est argumentée ad hominem ; et, s'il ne fait pas ce que je lui demande, je pense qu'on peut alors rendre ma lettre publique ; mais ce ne sera pas sans votre consentement.
Vous aurez, par le premier ordinaire, le drame de Jodelle , ajusté au théâtre moderne par Hurtaud.2 Si cela ressemble à Nanine, j'ai tort; si cela n'est pas gai et intéressant, j'ai encore tort .

 

Si cela peut être joué sans qu'on soupçonne le moins du monde un autre que Hurtaud, j'aurai un vrai plaisir. Voulez- vous m'en faire un ? C'est de m'envoyer un des Mémoires de M. Lefranc de Pompignan. Tout le monde m'en parle, et je ne l'ai point vu.

 

Je suppose que vous daignerez faire prendre copie de ma réponse à Palissot . Il ne manque pas d'esprit ce drôle-là . Il m'a écrit des lettres captieuses 3.

 

Je suis enchanté , on a pris un gros magasin à Luc,4 on est en Silésie … (cela est douteux) .

 

Et je me sens par ma planète

 

A la malice un peu porté 5.

 

Comment se porte Mme d'Argental ? Comment M. de Courteilles se trouve-t-il de la tronchinade 6?
Mon cœur est aussi tendre avec vous que coriace avec Pompignan. Trublet travaille au Journal chrétien 7. Il a imprimé que je le faisais bâiller; Catherine Vadé dit qu'il est plus ennuyeux encore que moi.8 Mes respects, je vous prie, à Abraham Chaumeix, si vous le voyez chez M. Joly de Fleury.
Je ne vous en aime pas moins, mon divin ange.

 

V .

 

Mon cher ange , j'ai demandé un passeport pour un huguenot de Guyenne au gouverneur de Guyenne 9 . Il ne m'a fait seulement réponse , il n'a tenu compte de deux lettres que je lui ai écrites . Il a d'autres torts avec moi . Il devrait au moins être civil . Le voyez-vous ? »

 

1 On connait au moins 6 éditions du Pauvre Diable de 1758 (en fait 1760).

 

 

3 Le mot est joli, sur le mode des Lettres intéressantes, etc. Voir : http://www.cnrtl.fr/lexicographie/captieux

 

4 A Landshut .

 

5 Nouveau souvenir d'Amphitryon, de Molière, acte III, sc. 2 .

 

6 Néologisme après palissoterie et fréronade (voir lettre du 3mars 1760 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/03/05/les-delices-remercient-tres-humblement-madame-cramer-de-ses-5572054.html)

 

7 Depuis le début de 1758, Trublet avait dirigé le Journal chrétien, fondé en 1754 sous le titre de Lettres sur les ouvrages de piété .

 

8 Allusion aux vers 222 et suivants du pauvre Diable :

« L'abbé Trublet alors avait la rage

D'être à paris un petit personnage ;

Au peu d'esprit que le bonhomme avait

L'esprit d'autrui par supplément servait .

Il entassait adage sur adage ;

Il compilait, compilait, compilait [...]

Le dernier vers était cruel et poursuivit Trublet jusqu'à sa mort ; il était aussi injuste car les détails que recueillait Trublet sur la vie des grands hommes qu'il fréquentait , La Motte, Fontenelle et Marivaux, notamment, gardent à nos yeux la valeur de documents irremplaçables .

 

9 Le duc de Richelieu .

 

 

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29/06/2015 | Lien permanent

Les louanges ne me sont chères Que par la main qui les écrit

... En toute amitié et modestie .

 

 

« A Jean-Baptiste-Antoine Suard

[avril 1766] 1

J’ai lu ce que vous avez dit
De mes lambeaux épistolaires ;
Les louanges ne me sont chères
Que par la main qui les écrit.
Combien les vôtres sont légères !
Déjà l’amour-propre aux aguets
Venait me tendre ses filets,
Et me bercer de ses chimères ;
Soudain, avec dextérité,
Une critique délicate,
Et que j’approuve et qui me flatte,
Me vient offrir la vérité.
Que vous la rendez séduisante !
J’ai cru la voir dans sa beauté 2;
Elle n’a Jamais d’âpreté
Quand c’est le goût qui la présente.
Sous nos berceaux l’arbre étalé
Doit sa vigueur à la nature ;
Mais il doit au moins sa parure
Aux soins de l’art qui l’a taillé.
J’aime l’éloge et je l’oublie,

Je me souviens de la leçon :
L’un plut à ma coquetterie,
Et l’autre plait à ma raison.

Voudrez-vous bien vous charger de mes compliments pour madame ? Je vous envoie une bouffonnerie que j’ai adressée à Mlle Clairon. De grâce, ne nommez pas l’auteur.

V. »

1 Le manuscrit original est passé à la vente Henkels le 8 juin 1917.

Voir : Ch. Nisard, Mémoires et Correspondances historiques et littéraires ; Paris, 1858, page 59  (65 sur le pdf ): https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1092657.pdf

2 On a rectifié le texte donné par Besterman , J'ai cru la voir sans sa beauté .

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16/07/2021 | Lien permanent

La décision n'est pas douteuse

... Selon Laura Smet : https://www.20minutes.fr/people/2222063-20180216-heritage...

NDLR . - James , en réalité, se fiche du tiers comme du quart du sort des pauvres (sic) héritiers du défunt Johnny . A que c'est vrai !

 

 

« A Paul-Claude Moultou

[7 mars 1763] 1

J'envoie à mon cher frère en un seul Dieu les deux petits chapitres que je viens de faire copier pour lui .

C'est aujourd'hui que tout le conseil d’État décide entre les Calas et les huit juges toulousains . La décision n'est pas douteuse .

Mille tendres respects .

Je n'ai pas reçu la lettre à frère Le Tellier 2. »

1 L'édition Taillandier est incomplète et date de février ; l'édition Lettres inédites qui se réfère à l'original place la lettre en janvier-février, mais la séance du Conseil d'Etat à laquelle se réfère V* est celle du 7 mars 1763 .

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16/02/2018 | Lien permanent

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