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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je vous avais écrit, monsieur, que je vous préparais de petits changements . Vous vous êtes hâté de faire votre nouvelle

... M. Emmanuel Macron , vilain petit cachotier, sortez votre version, si vous osez, n'oubliez pas que les chiffres sont têtus  . Dépenser des millions aux limites de l'illégalité pour gagner une élection est indigne même si tous les candidats majeurs en sont coupables aussi .

https://www.francetvinfo.fr/politique/emmanuel-macron/campagne-presidentielle-d-emmanuel-macron-en-2017-une-information-judiciaire-ouverte-pour-financement-illegal_5498565.html

Nos hommes politiques sont bien décevants, il y a quelque chose de pourri dans le royaume de France .

 

 

« A Jacques Lacombe

A Ferney 11è mai 1767

Je vous avais écrit, monsieur, que je vous préparais de petits changements . Vous vous êtes hâté de faire votre nouvelle édition sans les attendre . Pendant ce temps-là, le libraire Pellet en faisait encore une édition à Genève, et les frères Périsse en commençaient une à Lyon, tandis qu'on en annonçait une autre à La Haye en Hollande . Il faut que la liberté scythe opposée à la fierté persane ait éveillé partout les gens qui lisent, car la pièce n'a pas fait le même plaisir à la représentation qu'à la lecture (du moins à Paris 1 ) . Je n' ai eu d'autre parti à prendre que celui d'envoyer les corrections et les enseignements nécessaires aux imprimeurs . L'exemplaire des Périsse est conforme au vôtre à un vers près .

J'ai substitué :

Des cœurs tels que le sien sont indignes d'aimer .2

à celui-ci :

Il n'est que les grands cœurs qui soient dignes d'aimer .

Les frères Périsse dans leur avis disent que je n'avais pas eu le temps d'envoyer aux comédiens ni même à vous les changements dont il ont fait usage, et en effet la chose est très vraie .

Si vous aviez pu m'écrire plus tôt, vous n'auriez pas été prévenu par les frères Périsse . Au reste ils ont mes lettres . Je ne leur ai écrit que pour leur recommander d'en tirer très peu d'exemplaires .

Au reste une pièce de théâtre est un petit objet . Je voudrais pouvoir vous fournir quelque chose qui en valût la peine, mais je suis bien vieux et bien malade .

Si vous faites une nouvelle édition, ayez la bonté de m'avertir sur-le-champ .

Si on n'a pas aimé cette simplicité de dialogue :

N'as-tu rien remarqué ? – Non,

il n'y aurait qu'à mettre :

J'ai cru voir sur son front des signes de fureur .

Sozame

Quel en serait l'objet , etc.

Pour les autres changements permettez-moi de n'y pas penser . Je suis accablé d'affaires et de maladies, et vous me feriez d’ailleurs une peine extrême .

Je vous prie de m'envoyer ce petit recueil de contes que vous dites avoir été imprimé . N'oubliez pas le nom de l'auteur du Supplément à la philosophie de l'histoire .

Adieu, mon amitié compte sur la vôtre .

N. B. – Vous me dites que la police ne veut pas passer ces vers :

Mais des sanglantes lois par vos aïeux dictées

Il est vous le savez des têtes exceptées 3

etc.

Il faut se soumettre à cette délicatesse de la police, quoique je n'en conçoive pas la raison . Mettons donc :

Sozame

Je vous l'ai déclaré ,

Je révère un usage antique et consacré,

Mais il est dangereux, les Persans sont à craindre .

À se venger sur vous vous allez les contraindre .

 

Un Scythe

Ces Persans que du moins nous croyons égaler

Par ce terrible exemple apprendront à trembler .

Moyennant ce changement, Obéide dirait à son père :

Les Persans, disiez-vous, vengeront leur outrage ,4

au lieu de :

Les Persans, croyez-moi, vengeront leur outrage .

Je vous donne bien de la peine pour peu de chose . Voilà ce que c'est que d'être à cent vingt lieues l'un de l'autre .

J'envoie à Périsse ces corrections afin que tout soit uniforme .

M. et Mme de La Harpe, Mlle Corneille devenue Mme Dupuits, M. de Chabanon et plusieurs autres personnes viennent de jouer Les Scythes . On n'a jamais [fait] plus d’effet, mais c'est qu'il n'y avait point de cabale . »

1 Parenthèse ajoutée au-dessus de la ligne .

2 V* a d'abord écrit Un coeur tel que le sien n'est pas digne d'aimer .

3 V* a ajouté en marge 5è acte.

4 V* a ajouté en marge page 65 .

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24/11/2022 | Lien permanent

La vie n'est qu'un contre-temps perpétuel, heureuse encore, quand elle n'est qu'un contre-temps.

 ... comme la perte de mon téléphone et surtout de son répertoire qui ,lui, était plus fiable que ma mémoire d'homo sapiens sapiens . Saint Antoine de Padoue est, soit sourd, soit peut-être vénal, car il n'a toujours pas exaucé ma demande de retrouvaille !

Vai-je faire appel à Ste Rita, celle des causes désepérées ?

 En musique : http://www.youtube.com/watch?v=nrmPwamS-PQ


Petit contretemps photo ...

espècedematouvu3962.JPG

... pour une espèce de matou vu !

 

« A M. DE BRENLES.

Aux Délices, 26 septembre [1755] 1

J'allais à Monrion, mon cher philosophe je venais vous embrasser, je jouissais par avance des consolations de votre commerce aussi sûr que délicieux, j'étais déjà en route, j'avais couché à Prangins, lorsque Mme de Giez m'apprend par un courrier le danger où est son mari. J'aime M. de Giez véritablement; je lui ai confié une partie de mes affaires, il m'a paru avoir toute la bonne foi de votre pays, je serais inconsolable de sa perte. Il est dans ma maison avec toute sa famille; je ne regrette point d'en être privé, s'il peut y retrouver sa santé, je ne voudrais y être que pour lui donner mes secours mais je suis retombé dans mes maux ordinaires, et me voici malade auprès de Genève,
tandis que tout mon petit bagage est auprès de Lausanne. La vie n'est qu'un contre-temps perpétuel, heureuse encore, quand elle n'est qu'un contre-temps.
Vous avez dû recevoir, mon cher ami, un exemplaire de l'Orphelin de la Chine par la voie de M. Galatin 2, directeur des postes de Genève, qui s'est chargé de vous le faire parvenir. Il est bien triste que cette maudite Pucelle paraisse, après trente ans, dans le monde, à côté d'ouvrages sérieux et pleins de morale c'est un contraste qui afflige ma vieillesse.
Vous savez que, sur le réquisitoire du conseil de Genève, Bousquet a été obligé de donner l'original de ce Mémoire scandaleux et calomnieux de Grasset, qu'il avait répandu dans Lausanne. Le conseil de Genève vient de donner un décret de prise de corps contre Grasset. C'est là une réfutation assez authentique mais il est triste d'en avoir eu besoin.
Je me flatte que Bousquet sera assez sage pour ne plus se servir d'un pareil homme.

Adieu, jusqu'au moment où je pourrai enfin jouir de Monrion et de votre société. Adieu, mon cher philosophe . Mme Denis et moi nous présentons nos obéissances à celle qui fait la douceur de votre vie, et à qui vous le rendez si bien. »

 

 

 

1 Cette lettre est, à peu de chose près, copie conforme de celle du même jour adressée à Elie Bertrand . Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/03/il-n-y-a-de-consolation-que-dans-une-resignation-entiere-a-l.html

 

2 La famille Gallatin (et non Galatin) est fort connue à Genève. Un de ses membres, J.-L. Gallatin, mort en 1783, fut, comme médecin, l'un des disciples les plus distingués de Tronchin.

 

 

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03/04/2012 | Lien permanent

Vous avez goûté le plaisir d’être père, et moi j’ai été inutile au monde ; ce n’est pas ma faute. Je me console autant q

... Je suis toujours ému quand ce cher Patriarche parle de paternité et ses regrets de n'avoir pas été fertile ; il est remarquablement sincère alors,  et ses soins et attentions pour des enfants le prouvent .

छविमा समावेश हुनसक्ने: 1 व्यक्ति, 'David Bordes CMN' भन्ने पाठ

Petit neveu de Voltaire

https://ne-np.facebook.com/ChateaudeVoltaire/photos/-le-p...

( j'étais là le jour de la photo, bon souvenir )

 

 

« A Nicolas-Claude Thieriot etc.

Gremion 1

30è auguste 1765 2

Mon ancien ami, le séjour de Mlle Clairon et ma santé, qui empire tous les jours, ne m’ont pas permis de vous écrire. Je goûte une vraie satisfaction d’avoir M. Damilaville dans mon ermitage. C’est un vrai philosophe ; cela ne ressemble pas à Rousseau, qui ne sait pas même prendre le masque de  la philosophie. Savez-vous que, pour être admis à sa communion hérétique dans la ville où il aboie, il avait promis et signé de sa main qu’il écrirait contre l’ouvrage abominable d’Helvétius 3 ? Ce sont ses propres termes, et M. de Montmolin, son curé, avec lequel il s’est brouillé, et contre lequel il a écrit, a fait imprimer cette belle promesse. Le chien qui accompagnait Diogène aurait eu honte d’une pareille infamie.

On écrit beaucoup à Genève pour et contre les miracles 4, et il y a eu des gens assez sots pour croire que je me mêlais de cette petite guerre théologique. J’en étais bien loin, je ne me mêlais que des miracles de Mlle Clairon. Elle m’a étonné dans Aménaïde et dans Electre, qu’elle a jouées sur mon petit théâtre. Ce n’est point moi qui suis l’auteur de ces deux rôles, c’est elle seule. Je crois que le public de Paris ne la reverra plus, mais sûrement il la regrettera . La perte sera légère pour vous, qui n’allez presque jamais au spectacle.

Nous marions donc tous deux des filles ; mais vous avez un grand avantage sur moi, vous mariez celle que vous avez faite. Vous avez goûté le plaisir d’être père, et moi j’ai été inutile au monde ; ce n’est pas ma faute. Je me console autant que je puis par le plaisir insipide de bâtir et de planter. La mémoire de madame de Tencin m’est chère, puisqu’elle a mis au monde d’Alembert ; il a été sur le point d’en sortir , les jansénistes en auraient été bien aises, mais tous les honnêtes gens auraient été bien affligés.

Vivez, mon cher ami, et portez-vous mieux que moi. 

V.»



1 Une autre main a ajouté « Quai / des Célestins / à Paris »

2 Thieriot a écrit le 5 août 1765 : « Notre philosophe Damilaville m'a dit qu'il vous avait fait savoir par une main étrangère l'assaut qu'il a eu a à soutenir lorsqu’il était prêt à vous aller trouver . Je lui avais fait mes adieux, je le croyais déjà bien loin , lorsqu’au bout de deux jours en me retirant le soir et voyant son appartement ouvert et illuminé l'inquiétude me prit, j'allai chez lui, je le trouvai la tête empaquetée, les pieds dans l'eau, saigné et ressaigné copieusement, la fièvre et l'insomnie continuant . Tout cependant commence à s'apaiser [...] on ne peut pas fixer encore quand il sera en état de remplir ses souhaits et les vôtres . Je désire encore plus que vous et lui de pouvoir l'accompagner, mais les temps sont venus qu'une grande fille de dix-huit ans me demande à se marier . Elle épouse un fondeur de caractères qui a de l'habileté et même du génie . Ils ne sont que six dans Paris de cette profession [...] Archimède a été fort malade, mais Bouvard l'a bien vite débarrassé et remis en état de convalescence chez M. Wattelet à sa maison sur le boulevard où il est en meilleur air que dans la rue Michel-Lecomte . Tout s'arrangera pour la pension [...] Mlle Clairon dit en prenant congé de M. le maréchal de Richelieu que son cœur était à M. de Valbelle, son âme à M. de Voltaire et son talent au roi . Vous a-t-on instruit du nouveau goût dominant pour les feux d'artifice ? On en exécute toutes les semaines sur les boulevards, dans les faubourgs et les guinguettes à qui mieux mieux . On en fait un spectacle réglé et coupé par des actes où les dieux et des personnages interviennent . Les têtes falottes de nos Français s'accommodent assez de cette confusion bizarre et singulière pour abandonner l'Opéra, la Comédie et les Italiens . »

3 Rousseau avait non pas écrit, mais dit au pasteur Montmolin qu’il avait eu en vue, dans son Émile, de s’élever contre le livre infernal de l’Esprit. (Georges Avenel )

4 Première référence aux Questions sur les miracles ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Questions_sur_les_miracles/%C3%89dition_Garnier

 

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28/12/2020 | Lien permanent

Leur impertinente démarche ne mérite que des croquignoles . Cependant vous voyez bien quel esprit d'animosité et de vert

... NB. -- Note remise en ligne le 25/12 pour le 20/12/2018 suite à suppression de la première édition par je ne sais qui .

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 20 décembre 1763] 1

Vous savez caro que votre f. consistoire a dénoncé la lettre de l'autre quakre, à votre Conseil 2. Il faut que ces gens-là soient enragés . Il m'est tombé entre les mains une de ces lettres . Il n'y a rien qui regarde ces polissons ni qui puisse offenser directement le premier établissement de leur polissonnerie . Leur impertinente démarche ne mérite que des croquignoles . Cependant vous voyez bien quel esprit d'animosité et de vertige les anime . Ils se doutent que vous avez imprimé le Lettre du quakre . Ils veulent la faire condamner pour vous exclure de l'auditorerie 3. J'ai donné à M. Bertrand la seule lettre quakerienne qui me restât . Si vous n'en avez pas laissé courir de copie je ne conçois pas comment ces animaux-là en ont attrapé une . Attendez, je me souviens encore que j'en ai donné une à Constant qui peut-être l'aura donnée au professeur qui l'aura donnée à un prêtre .

Je serais fâché qu'il y eût un éclat et d'autant plus fâché que je rends actuellement un service important au Conseil 4.

Vous pourriez engager M. le syndic Cramer 5 à diriger le Conseil dans cette affaire ; le parti le plus sage serait de répondre aux cuistres qu'on veillera sur l'écrit dénoncé, qu'on empêchera le débit s'il y en a dans Genève, et de s'en tenir là .

Quant aux barbares du consistoire de Berne vous savez qu'ils sont gomaristes, et qu'ils ont pu être choqués d'une note de la Tolérance qui déclare le dogme de Gomar un dogme infernal 6 . Or comme ces messieurs sont très infernaux, ils ont agi suivant leur vocation .

Je croyais que vous étiez instruit du changement de scène à Versailles et de la nomination d'un conseiller du parlement à l'Administration des finances 7.

Puisque vous voulez des nouvelles de notre pays, Bigot, intendant du Canada, et trois consorts condamnés au bannissement perpétuel, confiscation et restitution, les autres accusés à un bannissement limité 8, et la France condamnée à perdre le Canada .

Pour vous messieurs vous êtes condamnés éternellement aux tracasseries . Interim vale et me ama .

N.B. – Tâchez de déterrer le délateur . Voyez à qui vous avez donné des quakres, car vous savez que je n'en ai pas envoyé à Genève . »

1 Si la date proposée est tardive par rapport à celle du conseil (8 décembre 1763 ) c'est que le 16 et le 18 V* paraît n'être encore au courant de rien ; voir lettre du 15 décembre 1763 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/12/16/cet-ouvrage-n-est-point-d-ailleurs-un-oiseau-de-passage-il-p-6113378.html

2 Le 8 décembre 1763, le consistoire fait porter cette mention dans ses registres : « Qu'il paraît aussi une feuille imprimée contenant une épître d'un quakre de Pennsylvanie, adressée à M. Pompignan évêque de France de Puy-en-Velay, qui a fait imprimer un livre sur la religion contre les incrédules . Cette feuille est pleine d'indécence et d'impiété, et contient des invectives atroces contre la religion en général, et en particulier contre le Vieux Testament, et est un tissu d'objections contre la religion . Qu'il était du bon ordre et du devoir de cette vénérable assemblée d'informer le magnifique conseil qu'il y a de tels écrits qui se répandent dans cette ville et que ces écrits sont contraires à la religion et aux bonnes mœurs. »

Cette requête fut transmise au conseil le 10 ; le résultat de l'enquête ordonnée par le conseil – négatif comme il se doit – fut annoncé le 14 et la réponse à la requête parvint à ce dernier le 15 .

3 Ce mot est une création amusante ; on a vu dans la lettre du 15 novembre 1763 à Cramer ce que sont les fonctions d'un auditeur : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/11/07/prenez-garde-d-avoir-contre-vous-les-trois-cent-cinquante-tr-6103064.html

5 Sur ce personnage, cousin de Gabriel, voir lettre de décembre 1763 à Cramer : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/12/17/on-aurait-des-choses-agreables-peut-etre-a-leur-dire-6113536.html

8 Le jugement a été rendu le 10, et communiqué au roi le 11 ; voir Barbier, VIII, 120 .

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20/12/2018 | Lien permanent

il dit et écrit des mensonges qui mettent en peine les chens. Moi l’être pien aise que tout cela soit pas frai. Cependan

...  Qui peut être si détestable : Eric Zemmour, le grand martyr qui réussit à se faire prescrire une ITT de 9 jours par un médecin complaisant . Ecoeurant . Dire que la Sécu va l'indemniser ! Et cet ostrogoth , fort en gueule et mou du genou prétend devenir président : prévoir ses déplacements en ambulance blindée et une résidence à l'hôpital pour cette petite chose fragile . Ne pas oublier que dans Reconquête il y a quête et con , ce dernier étant prié de cracher au bassinet pour le tchatcheur sans programme .

https://charliehebdo.fr/wp-content/uploads/2021/06/1507-02-felix-zemmourok.png

https://charliehebdo.fr/2021/06/politique/si-zemmour-etai...

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

5 septembre 1766 à Genève 1

Votre lettre, monsir, l’avoir fait peaucoup de joie à le votre petit serviteur le Suisse. Moi être pien aise de tout ce que fous dites à moi pour ce qui recarde mon cher maître, monsir Boursier. Le monte, chez vous, ly être pas pon Suisse ; il dit et écrit des mensonges qui mettent en peine les chens. Moi l’être pien aise que tout cela soit pas frai. Cependant toutes ces sottises sont la cause de mille pruits et discours que l’on tient dans les enfirons.

Monsir Boursier l’a pas peur ; mais lui être pien fachir de toutes les apominations que l’on fait continuellement. Je crains que lui si mette un pon fois en colère ; je ne foudrais pas. Il ne faut pas toujours croire son petit commis, témoin la pouture 2 de tabac dont Bigex a dû rouler quelques carottes, et qui commence à s’y distripuer. Je l’avrais pien prié de ne pas faire, et moi mettre aux genoux ; lui l’avre pas foulu croire moi. Lui n’a vu ni mangir de pon pain de Gonesse fait par ce poulangir que fous me parle 3, et moi l’ai rien dit ; je ne savre ce que c’est.

Mme Denis li être peaucoup poltron . Le peur l’empêche d’écrire. Moi lui avre point dit . Les fesseurs de poutre de perlin pin pin de Pésançon feront pentre un pon apothicaire 4 pour avoir fendu de pons drogues. Ô mon Dié ! les pons chens ont enfie de se mettre cent piés dans la terre. Le monte va rerevenir parbare. Le cœur fait mal ; mais le mien fous aime bien, car fous li être un prave homme.

Je me recommande à le votres pons prières, et je fous demande toujours votre pon amitié.

Wagnière. »

1 Copie ancienne ; édition Cayrol . Le texte donné ici est celui du manuscrit où V* a voulu singer le suisse- allemand, comme Molière dans certaines scènes de Monsieur de Pourceaugnac .Wagnière est Suisse .

2 Pour poutre = poudre, comme plus loin .

3 Nicolas-Antoine Boulanger : « Antiquité dévoilée » ; voir lettre du 23 avril 1766 à Marmontel : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/07/19/il-est-tres-vrai-que-la-raison-perce-meme-en-italie-et-que-l-6327918.html

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07/12/2021 | Lien permanent

Il me semble que le temps présent n'est pas celui d'écrire, mais de se battre,..., et ne devoir la paix qu'à son courage

... No comment !

Ayons ce courage voltairien sans cesse !

 souhaits.jpg

 http://prixpublicpaix.org/les-24-h-pour-la-paix-2015/

 

« A François de Chennevières

5 janvier 1760

Je ne peux commencer l'année par de jolis vers comme vous, mon cher monsieur, ma santé un peu altérée influe un peu sur ma pauvre imagination, mais on peut très bien manquer d'esprit sans manquer de reconnaissance ; si vous voulez des vers, Mlle de Bazincour vous en fera ; elle m’en montra ces jours passés de très jolis de sa façon, et dans lesquels il n'y avait qu'une faute très légère ; tout malingre que je suis il m'a fallu pourtant faire un peu de prose . Permettez que je vous l'envoie et que je vous supplie de la faire passer à sa destination , elle ne mérite pas le port immense qu'elle coûterait à ceux qui la recevrait .

Il me semble qu'il y a autant de tracasseries au Parnasse que dans les cours ; on me mande de tous côtés qu'on croit Marmontel auteur d'une détestable parodie contre M. le duc d'Aumont et de M. d'Argental ; on le croit à la Bastille 1, et moi qui crois peu de chose, je ne crois assurément rien de tout cela . Ce ne peut être qu'un laquais de comédien qui ait fait cet impertinent ouvrage ; et si c'était le laquais de Marmontel, il l'aurait sans doute chassé . Il me semble que le temps présent n'est pas celui d'écrire, mais de se battre, et puisque le roi a donné un si grand exemple en se privant de son argenterie, et que la nation l'a suivi; elle doit actuellement employer le fer contre les Anglais et les Hanovriens, et ne devoir la paix qu'à son courage ; on attend beaucoup de M. le maréchal de Broglie ; j'ai ouï dire il y a plus de douze ans à M. le maréchal de Belle-Isle, que s'il y avait quelqu'un qui pût rétablir les affaires de la France ce serait M. de Broglie . Il me semble que cela fait bien de l'honneur à tous deux, car alors M. le maréchal de Belle-Isle n'était pas trop bien avec le père 2 .

Mandez-moi je vous prie quelle est la sœur de votre aimable ministre M. le duc de Choiseul 3. N'y a-t-il rien de nouveau ? Vale et nos ama 4 . Respects à la sœur du pot .

Je vous demande pardon de l'endosse que je vous donne, de faire cacheter pour moi trois paquets . J'abuse de votre amitié . Mais vous le pardonnerez . »

2 C'était pendant les négociations qui devaient aboutir à la paix d'Aix-la-Chapelle en 1748 .

3 Il s'agissait de Béatrix de Choiseul-Stainville, femme d'Antoine-Antonin, duc de Gramont .

4 Porte-toi bien et aime-nous .

 

 

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11/01/2015 | Lien permanent

Rien n'est plus froid que des scènes où l'on répète qu'on mourra, et où un autre acteur conjure l'actrice de vivre

 Pour réchauffer l'ambiance , chaude voix du barytone sax de Jerry Mulligan : http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=g1uNIXdEN1U

et aussi en duo avec  le bandonéon d'Astor Piazzola :

 http://www.youtube.com/watch?v=gL0HFlL5LI8&feature=re...

 

 

riennestplusfroid1933.JPG

 Tête de chat ?

 

« A mademoiselle CLAIRON.

Aux Délices, 25 octobre [1755]

On me mande qu'on rejoue à Paris cette pièce 1 dont vous faites tout le succès. Le triste état de ma santé m'a empêché de travailler à rendre cet ouvrage moins indigne de vous. Je ne peux rien faire, mais vous pouvez retrancher. On m'a parlé de quatre vers que vous récitez à la fin du quatrième acte
Cependant de Gengis j'irrite la furie
Je te laisse en ses mains, je lui livre ta vie
Mais, mon devoir rempli, je m'immole après toi;
Cher époux, en partant, je t'en donne ma foi.


Je vous demande en grâce, mademoiselle, de supprimer ces vers. Ce n'est pas que je sois fâché qu'on ait inséré des vers étrangers dans mon ouvrage au contraire, je suis très-obligé à ceux qui ont bien voulu me donner leurs secours pendant mon absence mais le public ne peut être content de ces vers, ils ressemblent à ceux que dit Chimène à Rodrigue 2; mais ils ne sont ni si heureux ni si bien placés. Rien n'est plus froid que des scènes où l'on répète qu'on mourra, et où un autre acteur conjure l'actrice de vivre. Ces lieux communs doivent être bannis; il faut des choses plus neuves.
Je vais écrire à M. d'ArgentaI pour le supplier, avec la plus vive instance, de s'unir avec moi pour remettre les choses comme elles étaient. Je peux vous assurer que la scène ne sera pas mal reçue si vous la récitez comme je l'ai faite en dernier lieu. Je n'ai que le temps, mademoiselle, de vous demander pardon de ces minuties, et de vous assurer de tous les sentiments que je vous dois. »

 

1 L'Orphelin de la Chine.

2 A la fin de la scène iv de l'acte III du Cid, Chimène dit à Rodrigue :
Je te donne ma foi
De ne respirer pas un moment après toi.

 

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10/04/2012 | Lien permanent

Tout salé qu'est cet homme, il a bien l'air d'être un peu corrompu

... Libre choix parmi les hommes politiques, les chefs d'Etats et de gouvernements en particulier , les exemples ne manquent pas .

Voir : https://transparency-france.org/actu/indice-de-la-percept...

 

Mis en ligne le 17/11/2020 pour le 3/9/2015

 

 

« A Louis-Gaspard Fabry, Maire et

subdélégué

à Gex

3è septembre 1760 aux Délices 1

Monsieur, il paraît que M. Dubu n'était pas aussi au fait que vous des droits du roi concernant La Perrière ; et il paraît que le sieur Sédillot est trop au fait des affaires dont il se mêle ; il a si bien entendu celles du sel que je me flatte qu'il en recevra quelques remerciements du Conseil . Tout salé qu'est cet homme, il a bien l'air d'être un peu corrompu .

Je suis à vos ordres, monsieur, pour le jour qu'il vous plaira choisir ; si c'est votre commodité de nous faire l'honneur de venir dîner vendredi prochain à Ferney, nous vous ferons dîner à une heure précise, afin que vous ayez le temps de donner vos ordres pour le marais de Magny ; M. Vuaillet aura l'honneur de vous accompagner . Si vous ne pouvez nous donner vendredi nous sommes prêts Mme Denis et moi, pour le jour que vous nous donnerez, nos moments sont à vous, mais les vôtres sont au public .

J'ai l'honneur d'être avec un inviolable attachement

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 La copie Dufour, qui est comme toujours très fidèle, a été suivie .

 

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03/09/2015 | Lien permanent

Je fais bien plus de cas d'un être pensant que de Saint-Pierre de Rome; et ce n'est pas trop la peine, à mon âge, d'alle

 ... Ou à un ayatollah ! Dieu (nous mêmes) nous garde de ces maîtres à penser, ou plutôt ces castrateurs terrorisés terrorisants !

 

liberté de pensée.JPG


Voir ce site:

http://kassataya.com/libre-expression/la-folle-panique-de-lambassade-de-mauritanie-a-dakar

 

 

 

« A M. Charles BORDES 1

Aux Délices, avril [1756]

Soyez bien sûr, monsieur, que votre lettre me fait plus de plaisir que tout ce que vous auriez pu m'envoyer d'Italie, soit opéra, soit agnus Dei. Nous sommes très-fâchés, Mme Denis et moi, que vous n'ayez pas pu prendre votre route par Genève. Après avoir vu des palais et des cascades, et après avoir entendu des Miserere à quatre chœurs, vous auriez vu, dans une retraite paisible, deux espèces de philosophes pénétrés de votre mérite. J'ai eu longtemps un extrême désir de faire le voyage dont vous revenez mais à présent je n'ai plus d'autre passion que celle de rester tranquille chez moi, et d'y pouvoir recevoir des hommes comme vous. Je fais bien plus de cas d'un être pensant que de Saint-Pierre de Rome; et ce n'est pas trop la peine, à mon âge, d'aller dans un pays où il faut demander la permission de penser à un dominicain.
M. l'abbé Pernetti 2 m'a mandé qu'il fallait deux vers pour l'inscription de votre salle de spectacle 3, et qu'il ne fallait que deux vers. La langue française, qui, par malheur, est très-ingrate pour le style lapidaire, rend cette besogne assez malaisée. Quatre vers en ce genre sont plus aisés à faire que deux. Cependant je vous prie de dire à M. l'abbé Pernetti que j'essayerai de lui obéir et de lui plaire. J'ai encore heureusement du temps devant moi on dit que votre salle ne sera prête que pour l'automne. Je me flatte qu'avant ce temps-là il faudra faire des inscriptions pour la statue de M. le maréchal de Richelieu, à Minorque 4.
Adieu, monsieur; conservez-moi une amitié dont je sens vivement tout le prix. »

2 Nous ne connaissons jusqu'à présent aucune lettre de Voltaire à Jacques Pernetti, antérieure à celle du 22 auguste 1760. (CL.) Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Pernetti

3 L’Opéra de Lyon qui va être prochainement inauguré .

4 Allusion au fait qu'on a déjà fait statufier le duc de Richelieu à Gênes suite à ses actions défensives et victorieuses , et V* est intimement persuadé que son « héros » va être vainqueur contre les Anglais en Méditerranée .

 

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27/06/2012 | Lien permanent

Voyez s'il n'est pas de l'intérêt du ministère, et du bien public d'imposer silence à ces malheureux qui vivent de calom

... Ce serait sage de se débarrasser de telles malfaisances, les soucis actuels n'ont pas besoin qu'on en rajoute .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

[mars 1765]1

Mon cher ange, il y a plus d'un d’Éon et plus d'un Vergy . Lisez et jugez . Voyez s'il n'est pas de l'intérêt du ministère, et du bien public d'imposer silence à ces malheureux qui vivent de calomnies et qui osent se dire gens de lettres . Je m'en rapporte à la bonté, à la prudence, et au zèle éclairé de M. le duc de Praslin . »

1 L'édition Vie Privée donne une lettre très falsifiée par l'ajout de fragments déformés empruntés à quatre lettres bien postérieures, le tout daté de décembre 1765 .

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03/06/2020 | Lien permanent

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