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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

On coupe les vivres à l'âme , comme on coupe les bourses

... chaque fois qu'on incendie une école, un lieu de spectacles, un livre, où que ce soit dans le monde, et notre France , "championne du monde", qui va dérouler le tapis rouge pour une grosse poignée de footballeurs, n'est pas épargnée par les casseurs et des censeurs auto-proclamés .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

29 juillet [1763]

Mes divins anges, vous n'aurez pas de tragédie nouvelle par cette poste . Vous n'aurez pas même de changements pour la tragédie des roués parce qu'il vaut mieux que je vous la renvoie avec toutes les corrections que j'aurai imaginées et avec celles que vous m'aurez indiquées .

Je prends toujours la liberté de vous adresser des paquets pour frère Damilaville . Il y a des choses concernant mes petites affaires, des mémoires pour notaire et pour mon procureur . Je suis forcé de prendre ce tour parce que M. Mariette, l'avocat des Calas, n'a pas reçu une lettre de change que je lui avais envoyée avec un mémoire imprimé . L'imprimé a été saisi et la lettre de change avec lui . On ne sait plus comment faire . On coupe les vivres à l'âme , comme on coupe les bourses .

Vous devez avoir reçu sous l'enveloppe de M. le duc de Praslin une grande lettre accompagnée encore d'un paquet pour frère Damilaville . J'ai cru que vous permettriez que j'usasse de vos bontés jusqu'à ce que j'eusse pris d'autres mesures . Depuis la lettre de Jean-Jacques à Christophe il me paraît qu'il y a une inquisition sur les lettres . Je vous demande pardon de mon importunité mais je n'ai pu faire autrement . Vous pouvez aisément donner ordre qu'on remette au suisse de M. de Courteilles le paquet de M. Damilaville qui est de son bureau .

J'oubliais de vous dire que j'ai écrit à M. Douet 1 le fermier général une lettre aussi affectueuse qu'on en peut écrire à un homme qu'on ne connait point du tout .
Mes anges j'attends que vous me mandiez si vous pensez qu'on puisse faire quelque chose de mes roués .

Respect et tendresse et pardon pour les paquets . »

1 Cette lettre à Douet ou Drouet n'est pas connue, mais on peut s'en faire une idée par celle du 16 août 1763 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/06/correspondance-annee-1763-partie-26.html

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16/07/2018 | Lien permanent

non je n'abandonnerai point la poursuite de l'infamie

...

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« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

[vers le 12 février 1759]

Non pas s'il vous plait , mon cher monsieur, non je n'abandonnerai point la poursuite de l'infamie qu'un Genevois chassé de sa ville est venu faire à Lausanne . Vous ferez pendre Watteville et vous ferez bien . Et moi, je ferai très bien de faire punir Grasset, moins fou que Watteville, et plus scélérat . C'est une chose honteuse qu'on souffre et qu'on veuille excuser dans Lausanne une œuvre de ténèbres contre un homme qui est publiquement honoré de votre amitié, qui voulait vivre et mourir dans votre ville, et qui en vérité y faisait plus de bien que quatre Anglais . Cela n'est ni sensé , ni honnête .

Je vous montrerai les vers du roi de Prusse dès que je pourrai venir vous voir et je ne le pourrai que quand ceux qui sont chargés par le conseil de Berne de faire leur devoir, l'auront fait .

Je compte toujours sur votre amitié, et c’est ce qui m'attache à Lausanne .

Voici quelque chose qui doit un peu détacher les rois des jésuites . Comment peut-on laisser entrer ces monstres dans une ville policée ? Et c'est dans Genève qu'ils viennent dire la messe !1 Voilà un plaisant contraste .

Pardon, on s'est emparé du petit bulletin de Lisbonne dont on est raffolé 2 ici et que je voulais vous envoyer : on y trouve les noms des jésuites qui ont tramé la conspiration, et qui ont fait des neuvaines et dit des messes pour son heureux succès . Les hommes n'ouvriront-ils jamais les yeux ? Vous verrez dans trois mois les jésuites plus fiers et plus puissants que jamais .

Vous voilà dit-on bientôt notre allié, car on prétend que la Hollande n'est pas plus contente de l'Angleterre que nous . C'est un Suisse 3 qui réunit les intérêts de la France et de la Hollande, mais je suis bien plus sûr, monsieur, des sentiments qui m'attachent à vous que des liens qui unissent pour un temps les nations . Mes nièces vous regrettent toujours beaucoup, nous en disons autant à monsieur et madame Constant . Mille tendres respects à vos dames .

Instruisez-moi je vous en prie de l'arrêt de la rue du Bourg .4 » .

1 Dans la chapelle du résident de France .

2 Rare emploi du verbe au passif, au lieu de l'actif habituel, dont on raffole .

4 La sentence n'est pas encore prononcée ; c'est seulement le 30 mars que « les nobles citoyens de la rue de Bourg » condamnèrent Watteville à l'emprisonnement à vie . Voir lettre du 8 février 1759 à Hermenches : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/02/28/il-me-semble-que-l-hiver-passe-nous-menions-une-vie-plus-dou-5310589.html

 

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14/03/2014 | Lien permanent

J'ai résolu de me moquer des gens ...!

"A Jean Le Rond d'Alembert

Mon cher et digne soutien de la raison expirante, je pourrais vous dire : si vous voulez voir un beau tour, faites le . Mais vous êtes nécessaire à la bonne cause, vous êtes dans la fleur de l'âge, vous êtes Secrétaire de quarante gens pleins d'esprit ; je suis inutile, je suis sur le bord de ma fosse, je n'ai rien à risquer, je serai très volontiers le chat qui tirera les marrons du feu . Le non magis m'a tant fait rire,[sujet proposé pour le prix d'éloquence latine par l'Université de Paris :"non magis Deo quam regibus infensa est ista quae vocatur hodie philosophia" = la philosophie "n'est pas plus ennemie de Dieu que des rois", ce qui revient à dire qu'elle n'est l'ennemie ni des uns ni des autres ], tout malingre que je suis, que je n'ai pu en dormir de la nuit, et que j'ai passé les premières vingt-quatre heures de l'année 1773 à me brûler la patte en tirant vos marrons.[ Il écrit Le Discours de maître Belleguier ]

Tout ce que je crains, c'est que les pauvres diables ne se doutent de leur sottise, et ne changent leur non magis en non minus , ce qui rendrait ma nuit blanche absolument inutile.

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Mandez moi je vous prie, tout ce que vous savez sur ces belles choses, et tout ce qui peut ranimer ma vieillesse, car j'ai résolu de me moquer des gens jusqu'à mon dernier soupir. Je suis volontiers comme Arlequin condamné à mort, à qui le juge demanda de quel genre de mort il voulait périr. Il choisit fort sensément de mourir de rire.

N'oubliez pas le charmant Savatier [=Sabatier : chassé par d'Alembert pour avoir écrit "des impertinences contre ce que nous avons de plus estimable dans la littérature" ; ce "petit maraud" sera chassé et bastonné pour avoir espionné le comte de Lautrec au profit de la partie adverse dans un procès, après être entré au service du comte ]. Dîtes-moi, si vous le savez, le nom du procureur et de l'avocat, car il s'agit du salut de la république, et il ne faut rien négliger.

Vous ne me parlez point des Lois de Minos que M. de Rochefort doit vous avoir prêtées à vous seul. Je vous avertis en honnête conjuré, que si ces Lois sont sifflées les pattes du chat sont coupées, je n'aurait point le prix de l'Université, et la bonne cause ira à tous les diables.

On m'a envoyé un livre de maître Pompignan, évêque du Puy-en-Velay, contre le théisme, le déisme, l'athéisme et le jansénisme.[La religion vengée de l'incédulité par l'incrédulité elle-même 1772 ]. Cela m'a paru parfait en son genre. C'est, ou je me trompe fort, un chef-d'oeuvre de bavarderie et de bêtise . Dieu nous conserve ce cher homme !

Vous ne m'avez pas répondu sur la correspondance de Luc . [V. a proposé La Harpe comme correspondant littéraire de Frédéric II suite au décès de Thiriot ]

Adieu, mon cher ami ; mes respects à Laurent [valet et espion de l'abbé R* ] et à Tartuffe [abbé de Radonvilliers , académicien protecteur des ennemis des philosophes ], mais mille sincères et tendres amitiés à tous vos amis.

V.

1er janvier 1773."

Mes premières 24 heures de la nouvelle année n'ont pas été aussi studieuses que celles de Voltaire début 1773 ; il a fait l'impasse sur le réveillon, pas moi ( au fait quelqu'un peut-il me dire depuis quand on fête le réveillon ? Merci d'avance ). Réveillon entre amis, sans gueule de bois , mais tout de même petit flirt avec la loi du 0,5g, couché à 3h et journée à vaquer à des occupations de bricolo en plein air, beau soleil mais -1° quand même, neige gelée partout, réchauffé au Ricola, puis pour faire bonne mesure un petit entrainement de 120 flèches en écoutant Hugue Aufray chantant Bob Dylan et Pierrot interpretant ses érotiques : je ne suis pas sectaire, surtout touche à tout ce qui peut rendre la vie plus agréable.

"j'ai résolu de me moquer des gens jusqu'à mon dernier soupir" : malheureusement, contrairement à V*, certains se moquent de nous et ça ne fait rire personne, je songe aux faiseurs de promesses . Il est juste qu'on se moque d'eux autant qu'il est nécessaire et s'ils ne changent pas, ne comprennent pas, qu'ils aillent au diable ! Comme moi aussi je fais des promesses que je n'arrive pas à tenir toujours, je m' "autodérisionne", ça fait moins mal que hara kiri (seppuku pour les puristes !) et le Grand Babu me donnera un coup de main.

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02/01/2009 | Lien permanent

j'ai peu de relations avec la république des lettres et des bagatelles de Paris

 

duchesse de saxe gotha et son mari.png

 

« A Madame Louise-Dorothée de Saxe-Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha 1

 

A Colmar, 4 octobre 1754

 

Madame, j'ai respecté les États d'Altembourg ; je n'ai point osé mêler mes inutiles lettres aux affaires de Votre Altesse sérénissime ; mais si elle est actuellement dans son palais tranquille de Gotha, qu'elle daigne y recevoir mes hommages . C'est à Gotha qu'ils doivent s'adresser ; c'est là que j'ai passé les plus beaux de mes jours . Si Votre Altesse sérénissime daigne toujours s'y occuper de l'amusement des belles-lettres, je lui demande la permission de lui envoyer le manuscrit d'une nouvelle tragédie 2, qui a du moins le mérite de la singularité . Je veux vous envoyer mes enfants, madame, ne pouvant moi-même venir me mettre à vos pieds . Je ne sais par quelle fatalité je reste à Colmar, quand je pourrais être mieux .

 

J'avais imaginé de passer par la cour palatine pour aller à la vôtre ; mais je me trouve sous les ordres de ma nièce, ma garde-malade, qui est venue en Alsace gouverner le bien que j'y ai et ma personne : il faut qu'un malade obéisse .

 

Je me flatte que Votre Altesse sérénissime jouit d'une santé inaltérable, et que le voyage d'Altembourg aura fait du bien à la grande maîtresse des cœurs 3. J'ai été longtemps alarmé pour elle . Que ne puis-je venir encore partager ce zèle et cet attachement qu'elle a pour votre personne ! Que ne puis-je au moins, madame, contribuer de loin à vos amusements ! Mais j'ai peu de relations avec la république des lettres et des bagatelles de Paris . Je n'entends parler de rien qui soit digne de votre curiosité . On ne fait plus que répéter et retourner les ouvrages faits il y a près d'un siècle , et il faudrait pour vous un siècle nouveau . Pour moi, madame, il ne me faudrait que votre présence .

 

Je me mets aux pieds de monseigneur, de votre auguste famille, et surtout aux vôtres, avec le plus profond respect et la plus tendre reconnaissance . »


2  L’Orphelin de la Chine .

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24/09/2011 | Lien permanent

Je ne veux que le repos, et je le souhaite à tous mes confrères, moines, curés, ministres, séculiers, réguliers, trinita

... Blogueurs, blogueuses (pas si gueuses que ça au demeurant !), à qui je souhaite le repos de l'âme et du corps,  la vivacité de l'esprit et une curiosité sans limites . 

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« A monsieur le ministre Jacob VERNES.
chez monsieur son père
à Genève

A Lausanne, 29 décembre [1757].
Oui, je vous tiens, mon ami, et, tout jeune que vous êtes, je vous fais mon prêtre. Je signe votre profession de foi 1, à condition que ni vous ni votre aimable Arabe 2 vous n'y changerez jamais rien, et que vous ne mettrez jamais, comme milord Pierre 3, ni nœud d'épaule ni ruban sur votre bel habit uni.
Ayez la bonté de me garder les grands hommes lyonnais 4 jusqu'à mon retour. Luc le grand homme du jour 5 m'a fait faire des compliments, et va peut-être donner une nouvelle bataille pour ses étrennes. Il est vrai qu'il a fait conduire à Spandau 6 le théologien de Prades, qu'il a soupçonné d'avoir eu quelque commerce avec la pauvre reine de Pologne. Je ne sais si de Prades l'a confessée et communiée; mais avouez que c'est une singulière destinée pour un gentilhomme bordelais d'être ex- communié à Paris, chanoine en Silésie, et prisonnier à Spandau. Que ne venait-il sur les bords de mon lac ? Il aurait signé votre Catéchisme, et aurait vécu paisiblement.
Or çà, carissime frater in Deo, et in Serveto 7, êtes-vous bien fâché, dans le fond du cœur, qu'on dise dans l'Encyclopédie que vous pensez comme Origène, et comme deux mille prêtres qui signèrent leur protestation contre le pétulant Athanase ? le bonhomme Abauzit ne rit-il pas dans sa barbe? Vous voilà bien malade que quelques gros Hollandais vous traitent d'hétérodoxes ! Serez-vous bien lésés quand on vous reprochera d'être des infâmes, des monstres, qui ne croient qu'un seul Dieu plein de miséricorde? Allez, allez, vous n'êtes pas si fâchés. Soyez comme Dorine qui aimait Lycas, comme vous devez le savoir. Lycas s'en vanta, et Dorine, qui en fut bien aise, dit
Lycas est peu discret
D'avoir dit mon secret 8.

D'Alembert est Lycas, vous autres êtes Dorine, et moi je suis tout à vous, très-tendrement.

V.
Au reste, si quelque orthodoxe ou hétérodoxe m'accusait d'avoir la moindre part à l'article Genève, je vous supplie instamment de rendre gloire à la vérité. J'ai appris le dernier toute cette affaire. Je ne veux que le repos, et je le souhaite à tous mes confrères, moines, curés, ministres, séculiers, réguliers, trinitaires, unitaires, quakers, moraves, turcs, juifs, chinois, hurons etc., etc., etc., etc., etc. »

3 Voyez la lettre du 27 décembre 1757 à Bertrand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/02/26/l...

V* fait allusion à l'apôtre Pierre et à ses successeurs papes, ce qui fera un des thèmes centraux du Pot pourri .

4 Recherches pour servir à l'histoire de Lyon, ou les Lyonnais dignes de mémoire, 1757, deux volumes petit in-8°, ouvrage de Jacques Pernetti, né en 1696, mort en 1777. http://books.google.fr/books?id=34xaAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

5 Frédéric, qui avait gagné les batailles de Rosbach et de Lissa, les 5 novembre et 5 décembre.

6 Bastille prussienne. L'abbé de Prades n'y était pas renfermé. Il avait la ville de Magdebourg pour prison. (Beuchot.)

7 Très cher frère en Dieu et en Servet (latin de cuisine)

8  Vers d'Alceste, opéra de Philippe Quinault, acte I, scène 4

 

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01/03/2013 | Lien permanent

sifflez les Parisiens

 Sur un terrain que je me garde bien de fréquenter ...

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... car siffler n'est pas réservé aux arbitres, hélas !  

 

 

 

« A M. COLINI 1

à PARIS.

Des Délices, 17 août [1755]

Faites, je vous prie, mille compliments à M. Lekain; je suis sûre qu'il jouera Gengis à merveille; mais Sarrasin est bien vieux pour Zamti. Ne doutez pas de l'amitié que j'aurai pour vous toute ma vie.

Je vous en dis autant. Divertissez-vous; voyez siffler mon Orphelin; sifflez les Parisiens, e ritornate a noi quando sarete stanco di piaceri, di donne, e di Parigi 2.
J'envoie cette lettre à l'adresse que vous me donnez.

V. »

1 Le premier alinéa de cette lettre est de Mme Denis, et ce qui suit est de son oncle. (CL.)

2 Traduction : Et revenez-nous quand vous serez rassasié de plaisirs, de dames, et de Paris.

 

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17/03/2012 | Lien permanent

Il n'y a point de griffonneur plus à votre service que moi . Imprimez, imprimez, imprimez

... Dédié à Charlie Hebo .

 

 

« A Gabriel Cramer

[1760-1761] 1

Caro Gabriele, je voudrais bien avoir une douzaine d'exemplaires de cette relation , petit caractère, pour l'édification des fidèles .

Jeanne est absolument prête ; l'Histoire générale est devenue un fidèle et terrible portrait du genre humain . Crede mihi 2; cela est bien curieux . En voilà pour employer longtemps les presses . Vous commencerez quand il vous plaira . Il n'y a point de griffonneur plus à votre service que moi . Imprimez, imprimez, imprimez .

V. »

1 Il n'est pas impossible que cette lettre soit une mosaïque d'extraits . Le début concerne la « Berthiade », ce qui le ramène à octobre-novembre 1759 ; La Pucelle ne fut publiée qu'en 1762 . Une date intermédiaire aurait-elle été inventée par l'éditeur E. H. Gaulleur dont on connait la légèreté ?

2 Crois-moi .

 

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01/01/2016 | Lien permanent

J'avais oublié cette lettre dans mes papiers, j'en demande mille pardons

... s'écrie Elisabeth II à l'annonce de ses placements de fonds dans des paradis fiscaux, lesquels accueillent aussi bien les nobles que les manants milliardaires . Good gracious ! How shoking ! il est n'est-il pas ? Que de distraits chez les riches !

  Image associée

On va encore me faire porter le chapeau !

 

« A Philippe Debrus

[1762-1763]1

J'avais oublié cette lettre dans mes papiers, j'en demande mille pardons à monsieur Debrus . Je n'ai eu aucune nouvelle de Paris ces jours-ci touchant cette importante affaire 2. Je persiste toujours à croire le succès infaillible . Dès que je pourrai sortir, j'irai embrasser monsieur Debrus à tâtons, car je deviens bien aveugle . »

1 Le catalogue B. M. date de janvier 1763 ; l'édition Lettres inédites entre le 25 décembre 1762 et le 2 janvier 1763 ; Moland entre le 31 décembre 1762 et le 2 janvier . Outre les autres raisons de placer ce billet à cette époque, on sait que les yeux de V* étaient affectés par la vue de la neige .

2 Affaire Calas .

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06/11/2017 | Lien permanent

garder le plus profond secret

... Tout comme on l'a vu pour l'allumage de la flamme olympique, Macron lui aussi  garde le secret pour dire qui sera choisi pour premier ministre . Les lèche-culs et les mauvais coucheurs , selon leurs caractères, vont tenter d'enlever le morceau . Au menu : soupe à la grimace .

 

 

 

« A Henri Rieu

14 février 1769

Je prie très instamment mon cher corsaire de me recommander à Pellet et de lui dire de garder le plus profond secret jusqu'au débit de cette feuille 1. Il ne doit tirer que lorsque tout sera exactement corrigé, car il ne faut pas qu'il y ait une faute . Il en vendrait beaucoup à Lyon, et dans les provinces méridionales s'il savait bien prendre ses mesures .

J'embrasse bien tendrement mon cher corsaire . »

1 Il n'est pas possible de préciser de quel ouvrage parle V* dans cette lettre .

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21/08/2024 | Lien permanent

c'est le repos qui est aujourd'hui mon point fixe . Je le goûte avec volupté et je ne veux le perdre pour aucun roi du m

... Ce qui pourrait être, avec un tantinet de franchise, le préambule ou la conclusion du discours que tiendra ce noble-père indigne-roi des Belges, Albert, demain ex-roi, mais toujours amant dégonflé .

 Après la surprise offerte par Philippe à son royal paternel ce soir, je serais ravi qu'il soit capable d'en offrir une seconde en tant que roi demain, et mon choix de républicain serait qu'il  présente officiellement sa (demi)-soeur,  Delphine, soeur dite illégitime  mais honorable . Mais bon, ce  monde aristocratique est bien trop hypocrite, pour tout dire faux-cul, pour que ce genre d'évènement survienne . Dommage . Les histoires belges ne sont plus ce qu'elles étaient .

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« A Nicolas-Claude Thieriot

 Aux Délices 22 mars [1758]

 Votre lettre du 14 mars, mon cher et ancien ami m'a fait un grand plaisir ,mais il y a un article qui me fait bien de la peine . Je vois avec douleur que le marquis d'Adhémar fait courir les lettres qu'on lui écrit 1. Je suis en peine de celle dont vous me parlez . Je ne sais pas ce que c'est . J'écris d'abondance de cœur et de plume, et quand on écrit à un ami on ne croit point parler au public . D'ailleurs d'Adhémar est grand maître de la maison de Mme la margrave de Bareith . Je peux avoir écrit des choses flatteuses pour le roi son frère qui seront mal reçues en France . Envoyez-moi je vous prie copie de cette lettre qui court et mettez moi en repos , car c'est le repos qui est aujourd'hui mon point fixe . Je le goûte avec volupté et je ne veux le perdre pour aucun roi du monde . Bonsoir . Je vous embrasse . Qu'est-ce que c'est que l'abbé Aubert 2? Qu'est devenu le procès de ce Corneille 3 qui est parent de Pertharite et non pas de Cinna ? »

 1 Au moins celle de février 1758 , voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/06/13/je-regarde-avec-pitie-les-traites-frauduleux-la-sourde-inimi1.html

Thieriot répond le 30 mars : « Voici une copie griffonnée de cette épître à M. Adhémar . Calmez votre inquiétude . Elle ne dit rien de plus du roi de Prusse que ce qu'on en dit lorsqu'on lui rend justice sur ses grands talents . »

 2 Cette phrase est rayée sur le manuscrit, d'une autre main et tardivement . Pour l'abbé Aubert, voir lettre du 22 mars 1758 à Aubert (voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/07/18/j... ), et la réponse de Thiériot : « Le fabuliste Aubert est un abbé étayé d'un petit bénéfice de simple tonsure, philosophe obscur et modéré, sans autre ambition que de se maintenir dans sa médiocrité pour cultiver en paix les belles lettres qu’il connait très bien . Il est fils d'Aubert , musicien agréable attaché à Mme de Prie et à M. le duc de Bourbon-Condé . … Il m'est venu voir plein de reconnaissance de ce que vous lui avez écrit d'obligeant ...»

 3 Réponse de Thieriot : « Les Corneille que vous voulez connaître et qui ont voulu faire casser le testament de M. de Fontenelle sont l'un mercier à Paris, l'autre fourrier aux Andelys . M. de Fontenelle m'en avait parlé de lui-même en me disant qu'ils étaient ses parents descendants du grand Corneille et qu'il ne les connaissait point . Leur fortune était pitoyable et ridicule ... » . Fontenelle neveu du grand Corneille, avait légué ses biens à quatre légataires dont deux étaient les petites filles de Thomas Corneille ; sur quoi Jean-François Corneille et ses sœurs, petits enfant de Pierre Corneille, cousin du poète, tentèrent sans succès de faire annuler le testament . Ce Jean-François était le père de Marie-Françoise que V* adoptera quelques années plus tard .

 

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20/07/2013 | Lien permanent

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