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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Il faudra rendre l'infâme ridicule, et ses fauteurs aussi

... Et le rôle des humoristes en ce domaine n'est pas négligeable, n'en déplaise aux "Associations de Défense de Tout et Son Contraire" qui estent à tour de bras avec des résultats riquiquis qui ne font peur à personne , surtout pas aux mal-pensants et médisants .

 Dans le domaine des infâmes, l'affreux Dieudonné MBala MBala est attaqué au niveau du porte-monnaie par la justice, sans d'autre résultat que de mettre sur le marché un soi-disant martyr de la censure . Je le vois mal pourtant rejoindre le bienheureux pape Paul VI pour lequel une messe (terriblement soporifique, au demeurant ) de béatification a été dite aujourd'hui à Rome .

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L'enfer est pavé de bonnes intentions, soit, mais le paradis l'est-il de mauvaises ? Dans les deux cas, elles sont foulées aux pieds, fourchus ou séraphiques .

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[septembre-octobre 1759]

Ma très chère philosophe, ma bien-aimée, la joie et le regret de mon cœur, mettez vite le véritable Cramer en besogne . L'apparition pourra bien valoir l'agonie 1. Petit caractère et net, afin de tenir peu de place ; le plus d'exemplaires que Cramer pourra . Le débit comme il voudra, comme vous jugerez à propos, pourvu qu'il n'y ait point de nom d'auteur tout va bien, tout est bon . Il faudra rendre l'infâme ridicule, et ses fauteurs aussi . Il faut attaquer le monstre de tous côtés, et le chasser pour jamais de la bonne compagnie . Il n'est fait que pour mon tailleur et pour mes laquais .

Ma belle philosophe, je veux vous voir . J'ai la colique . Je souffre beaucoup, mais quand je me bats contre l'infâme je suis soulagé . J'embrasse le prophète bohémien 2.

A demain l'apparition . »

2Friedrich Melchior Grimm , auteur du Petit prophète de Boemischbroda, 1753, dans le cadre de la querelle des Bouffons .

 

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19/10/2014 | Lien permanent

L'Amour me dresse son pupitre

...

Il faut que, loin de m’oublier,

Il m’écrive avec allégresse,

Ou sur le dos de son greffier,

Ou sur le cul de sa maîtresse.

Voltaire

Je ne peux en dire autant ...

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Je préfère le tome I , en attendant le III .

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence etc.

au château de Dirac

près d'Angoulême

12è novembre 1764

Si vous avez été malade, mon cher monsieur, je suis devenu aveugle depuis que les neiges ont couvert nos montagnes, c'est ce qui arrive tous les ans, et bientôt je perdrai entièrement la vue . Il aurait été bien à souhaiter, en effet, que les trois cents petits pâtés dont vous m'avez parlé tant de fois eussent été mangés à Bordeaux, mais un gourmand qui arrive de cette ville, m'assure qu'il n'a pu en trouver chez aucun pâtissier , et c'est de quoi on m'avait déjà assuré plusieurs fois . M. le maréchal de Richelieu qui aime les petits pâtés plus que personne, en aurait fait servir à sa table ; il faut assurément qu'il soit arrivé malheur à votre four, et qu'il n'ait pas été assez chaud . Je ne sais pas pourquoi vous m’attribuez une pièce de Grécourt qui n'est que grivoise, et dont vous citez ce vers :

L'Amour me dresse son pupitre.1

Vous devriez bien sentir que la belle chose dont il est question, ne ressemble point du tout à un pupitre . Ce n'est pas là le ton de la bonne compagnie .

Tous les habitants de notre petit ermitage vous font, monsieur, les compliments les plus sincères, ainsi qu'à monsieur votre frère . Vous savez avec quelle tendresse inaltérable je vous suis attaché pour toute ma vie . »

1 Ce vers semble un écho infidèle des vers, d'un goût bien plus discutable encore, qui ouvrent une lettre à Cideville du 20 septembre 1735 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1735-partie-6-111792897.html

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06/01/2020 | Lien permanent

Ce sont des plaideurs acharnés qui plaident poliment : ils ne sont pas assez puissants pour s’égorger

... Tous les candidats de toutes les élections passées, présentes et à venir correspondent à cette description en régime démocratique, pour les autres l'égorgement ou la fusillade sont de mise sans remord .

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

À Ferney, par Genève, 21 juin 1766

Madame,

Votre Altesse Sérénissime sait que mon état me permet bien rarement d’écrire . Elle daigne y compatir. L’occasion qui se présente me rend un peu de force. Il s’agit de faire du bien, de secourir des innocents infortunés, et de désarmer la superstition. Qui sera à la tête de cette entreprise, si ce n’est madame la duchesse de Saxe-Gotha ? Daignez lire ce mémoire, madame, et votre cœur généreux sera touché.

Permettez que votre auguste nom honore la liste des princes qui veulent bien secourir la famille dont j’ai dû prendre les intérêts. La société humaine bénira tous ceux qui daigneront favoriser une si juste cause.

La ville de Genève, à laquelle Votre Altesse Sérénissime a paru s’intéresser, est toujours dans le même état. Elle attend que les médiateurs décident de sa destinée et qu’ils lui donnent des lois, puisqu’elle n’a pas su s’en donner elle-même. Rien n’est plus divisé et plus tranquille que cette petite république. Les deux partis ennuient leurs juges par des mémoires très longs et très embrouillés. L’animosité et la haine sont respectueuses et honnêtes. Ce sont des plaideurs acharnés qui plaident poliment : ils ne sont pas assez puissants pour s’égorger.

Il en est à peu près de même dans le duché de Virtemberg. C’est tout le contraire, madame, dans vos États , tout y est tranquille parce que vous y êtes adorée.

Je me flatte, madame, que votre santé s’est raffermie dans le printemps, et que vous êtes toujours aussi heureuse que vous méritez de l’être. Toute votre auguste famille contribue à votre félicité . Je fais toujours mille vœux pour elle. Je n’oublie jamais la grande maîtresse des cœurs. Daignez me conserver des bontés qui font la consolation de mes derniers jours, et que Votre Altesse Sérénissime daigne agréer le profond respect et l’attachement inviolable que je lui conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie. 

V.»

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16/09/2021 | Lien permanent

on m'a même pris quatre-vingts arpents de terre pour ces nouvelles routes; mais je sais sacrifier mon intérêt particuli

... Un certain nombre de nantis devraient bien en prendre de la graine .

 

 

« A François Achard Joumard Tison, marquis

d'Argence, etc.

à Angoulême

10 juillet.

Votre vieux philosophe est bien fâché de n'avoir pu voir apparaître encore dans son ermitage le philosophe militaire de Dirac. Comptez, monsieur, que je sens toute ma perte. Je ne sais si la nouvelle que vous m'avez apprise d'une émeute des calvinistes, auprès de Sainte-Foy, a eu des suites. On m'a mandé qu'on avait démoli un temple auprès de la Rochelle, et qu'il y avait eu du monde tué mais je me défie de tous ces bruits, et je me flatte encore qu'il n'y a pas eu de sang répandu. Il ne faut croire le mal que quand on ne peut plus faire autrement. Notre petit pays est plus tranquille, malgré la prétendue guerre de Genève. Nous sommes entourés des troupes les plus honnêtes et les plus paisibles . Il n'y a rien eu de tragique que sur le théâtre de Ferney, où nous leur avons donné les Scythes et Sémiramis . De grands soupers ont été tous nos exploits militaires.

Le ministère a daigné jeter les yeux sur notre pays de Gex. On y fait de très beaux chemins on m'a même pris quatre-vingts arpents 1 de terre pour ces nouvelles routes; mais je sais sacrifier mon intérêt particulier au bien public.

On a des copies très imparfaites de la petite plaisanterie de la Guerre de Genève on a mis Tissot'2, au lieu d'un médecin nommé Bonnet, qui aimait un peu à boire . Le mal est médiocre. Aimez toujours un peu le vieux solitaire.

V.

J'apprends, dans ce moment, qu'il y a beaucoup de monde décrété à Bordeaux, que le curé n'est pas mort, et qu'on est fort déchaîné contre les calvinistes.

V. »

2 Le nom de Tissot n'est dans aucune des éditions que j'ai vues; dans toutes on lit Bonnet. (Beuchot ). Voir le chant III de la Guerre civile de Genève : page 34 et suiv. : https://books.google.fr/books?id=Gy8HAAAAQAAJ&printse...

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28/01/2023 | Lien permanent

tout est perdu dans l’Église de Dieu si les curés ne sont pas maintenus dans le droit de donner des coups de bâton à qui

... Autre temps, autres moeurs ; ouf ! les curés n'ont plus la main aussi lourde .

Mais quelques autres -imams-  tiennent à appliquer quelques sévices inconcevables au nom de la tradition . Je leur souhaite d'être un jour du mauvais côté du fouet . Islamophobe, moi ? et qui peut le dire ?

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Rions avec Jeremy Ferrari et grâces soient rendues à son talent et aux religions : https://www.youtube.com/watch?v=PFl3mvD5MAw

à ne manquer sous aucun prétexte !

Hallelujah bordel !

 

 

« A Antoine-Jean-Gabriel Le Bault

Monsieur, M . de Ruffey a pris le département d'Apollon, et vous de Bacchus avec moi ; je ne m’étais adressé à M. de Ruffey pour substituer des tonneaux de vin à l'Hippocrène, que parce que vous paraissiez m'abandonner tout à fait 1. Si Tancrède et Pierre vous ont amusé, monsieur, reprenez donc vos nobles fonctions, je me livre à vous pour toute ma vie ; je fais de meilleur vin dans la terre de Tournay, que M. le président de Brosses ne l'imagine ; mais il ne vaut pas le vôtre . Daignez, donc, monsieur, m'envoyer tous les ans deux tonneaux , l'un de vin d'ordinaire, l'autre de nectar qui me fasse longtemps jouir de la terre de Tournay, sans trop déplaire au président . Je les aimerais assez en doubles futailles, le vin se conserve sur sa lie, et s'abonnit .

Le curé de Moens aurait dû mettre un peu d'eau dans son vin ; je ne sais quelle prérogative les pasteurs du pays de Gex croient avoir de donner des coups de bâtons à leurs ouailles .

J'interrogeai hier un paysan qui avait reçu il y a quelques années cent coups de bâton du même curé, à la porte de l'église . Il me dit que c'était l'usage . J'avoue, monsieur, que chaque pays a ses cérémonies . Mais railleries à part, la nouvelle aventure de ce prêtre est très grave 2 et très punissable ; c'est un assassinat prémédité dans toutes les formes . J'ai vu le fils de de Croze à la mort pendant quinze jours ; le curé lui-même alla à une demi-lieue de chez lui à dix heures du soir, armer les assassins . C'est un homme qui fait trembler tout le pays ; il est malheureusement l’intime ami du substitut de monsieur le procureur général, et c'est probablement à cette tendre amitié qu'il doit l'indulgence sont il abuse ; il n'a été assigné que pour être ouï, tandis que ses complices ont été décrétés de prise de corps . Il remue tout le clergé, il court à Annecy remontrer à l'évêque que tout est perdu dans l’Église de Dieu si les curés ne sont pas maintenus dans le droit de donner des coups de bâton à qui leur plait .

Mais voici quelque chose d'un peu plus grave, et de plus ecclésiastique . Une sœur du sieur de Croze, assassiné par le curé de Moens, voyant son frère en danger de mort, s'est avisée de faire une neuvaine, et c'est à cela sans doute qu'on doit la guérison de ce pauvre garçon (qu'il faudra pourtant faire trépaner peut-être dans quelque temps ) . Une neuvaine ne vaut rien si on ne se confesse, et si l'on ne communie ; elle se confessa donc, mais à qui ? à un jésuite nommé Jean Fessy 3, ami du curé de Moens ; Jean Fessy lui dit qu'elle était damnée si elle n'abandonnait pas la cause de son frère, et si elle ne forçait pas son père à se désister de toute poursuite contre le curé, et à trahir le sang de son fils . Il lui refusa l'absolution 4. La pauvre fille effrayée, et toute en larmes vint apprendre cette nouvelle au père ; elle fit serment devant moi que rien n’était plus véritable . Jugez quel effet cette scène fait dans Genève et dans toute la Suisse .
Je vous supplie de vouloir bien me mander, monsieur,si le père n'est pas en droit de faire jurer sa fille en justice, et si le jésuite Jean Fessy ne doit pas subir interrogatoire ; il me semble qu'on en usa ainsi dans l'affaire du bienheureux Girard et de La Cadière ; celle-ci est plus affreuse, parce que l'assassinat y est joint au sacrilège . Ce qu'on appelle la justice de Gex, mériterait bien que la véritable justice de Bourgogne daignât la diriger ; et en vérité, on aurait besoin que quelques conseillers du parlement , vinssent mettre fin au brigandage qui règne dans cette malheureuse petite province .

J'ai l'honneur d'être avec tout le respect possible

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

Au château de Ferney pays de Gex

29è janvier 1761 »

3 Plus exactement Joseph Fessy, supérieur de la communauté des jésuites d'Ornex .

4 Cette phrase a été ajoutée entre les lignes sur le manuscrit .

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29/01/2016 | Lien permanent

J'attends chaque jour, monsieur, l'argent qui me vient par des voitures publiques, attendu que le change de Genève est t

... S'il est toujours vrai que le change n'est pas donné à Genève en particulier et en Suisse en général, il n'est pas recommandé d'envoyer de l'argent par des voitures publiques telles que celles du métro qui convoient une faune videuse de goussets assez performante, j'en ai quelques témoignages proches .

Les bandits de grands chemins sont remplacés par des voleurs à la tire, et des propriétaires véreux , on n'y a incontestablement pas gagné au change là non plus .

 Et s'il en est une qui change pas , c'est cette chère, très chère Rachida Dati qui, vexée de se voir dans la mare au Canard, au rang des profiteurs qui ont pioché dans la caisse de l'UMP, attaque bec et ongles François Fillon et Copé et tient bien à leur faire avouer leurs propres détournements . Ah ! quel magnifique parti que celui qui nourrit en son sein de telles vipères !

 http://www.europe1.fr/Politique/Dati-denonce-les-voyous-et-delateurs-de-l-UMP-2176857/#

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« A Louis-Gaspard Fabry

J'attends chaque jour, monsieur, l'argent qui me vient par des voitures publiques, attendu que le change de Genève est trop fort . Dès que j'aurai quelque chose, je suis à vos ordres , je vous supplie d'entrer un peu dans mes petites peines . J'ai été obligé de renvoyer les ouvriers de Tournay . Dès que je serai à Ferney j'aurai l'honneur de vous demander une heure de votre temps . J'ai celui d'être

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire.

Aux Délices , 26 mai [1759] »

 

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09/07/2014 | Lien permanent

il y a des temps où c'est un grand bonheur de sortir de chez soi

... Ne serait-ce que pour se prouver qu'on n'est pas complètement rouillé .

 

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« A M. Jean -Robert TRONCHIN, de Lyon

Délices, 25 octobre [1756].

Vous savez qu'on prétend que le roi de Pologne a échappé 1 à ce diable de Salomon du Nord, il y a des temps où c'est un grand bonheur de sortir de chez soi. On ajoute que les housards de Nadasti vont droit à Berlin 2 par le plus court mais on n'est encore bien informé de rien, pas même de la bataille du 1er. 3
Voilà un premier acte de tragédie embrouillé et sanglant, toute la pièce sera dans ce goût. J'aime mieux votre théâtre de Lyon. »

1 Le roi Auguste se retire en Pologne suite à la capitulation de Pirna du 17 octobre .

2 Berlin sera mise à contribution par Marie-Thérèse d'Autriche qui contrôlera la ville une journée seulement . Voir page 43 et suiv. : http://books.google.fr/books?id=hXhHAAAAYAAJ&pg=PA365&lpg=PA365&dq=housards+de+nadasti&source=bl&ots=l0Arnia0Bk&sig=-mFL-NEq8EUw_2ZNaqvAGQJkMWM&hl=fr#v=onepage&q=nadasti&f=false

 

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26/08/2012 | Lien permanent

Il faut qu'elle ait fait sur moi grande impression, car j'ai été à la mort le lendemain

A annoter ...

A la mort ! la mort !!

Volti a l'art de la repousser sine Die ; la fin de l'acte V n'est pas encore écrite .

 

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«  A M. le maréchal duc de Richelieu

 

A Colmar, le 27 octobre [1754]

 

C'est actuellement que je commence à me croire malheureux . Nous voilà malades en même temps, ma nièce et moi . Je me meurs, monseigneur ; je me meurs, mon héros , et j'en enrage . Pour ma nièce, elle n'est pas si mal ; mais sa maudite enflure de jambe et de cuisse lui a repris de plus belle . Il faut des béquilles à la nièce, et une bière à l'oncle . Comptez que je suspends l'agonie en vous écrivant ; et ce qui va vous étonner, c'est que, si je ne me meurs pas tout à fait, ma demi-mort ne m'empêchera point de venir vous voir sur votre passage . Je ne veux assurément pas m'en aller dans l'autre monde sans avoir encore fait ma cour à ce qu'il y a de plus aimable dans celui-ci . Savez-vous bien , monseigneur, que la sœur du roi de Prusse, Mme la margrave de Baireuth, m'a voulu mener en Languedoc et en terre papale ?1 Figurez-vous mon étonnement quand on est venu dans ma solitude de Colmar pour me prier à souper, de la part de Mme de Baireuth , dans un cabaret borgne . Vraiment l'entrevue a été très touchante . Il faut qu'elle ait fait sur moi grande impression, car j'ai été à la mort le lendemain . »


1   Le comtat d'Avignon , ainsi nommé par d'Assoucy dans le Voyage de Chapelle et Bacheaumont .

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09/10/2011 | Lien permanent

Sans les femmes, point de salut en aucun genre . J’en parle en homme très désintéressé

...Résultat de recherche d'images pour "Sans les femmes, point de salut"

Voltaire est affirmatif, là où le père dominicain Henri-Marie Manteau-Bonamy est interrogatif . Lequel des deux, selon vous, aime et connait le mieux les femmes ?

 

 

« Au marquis Francesco Albergati Capacelli

12è septembre 1764 1

Je ne vois pas trop, monsieur, quel rapport ce pauvre Algarotti avait avec Ovide, sinon qu’ils avaient tous deux un grand nez. M. Guazezzi qui a, je crois, tous ses papiers, peut donner un beau démenti à la dame dont vous me parlez. Il faut, en effet, que cette dame soit un peu méchante, j’ajouterais même, si j’osais, un peu folle. A propos de dame, je suis bien étonné que vous n’en ayez pas pour jouer la comédie, comment peut-on s’en passer et qui peut les remplacer ? Nous en avons nous autres et d’excellentes en comique et en tragique. Sans les femmes, point de salut 2 en aucun genre . J’en parle en homme très désintéressé ; car à soixante et onze ans, on n’est pas soupçonné d’être subjugué par elles ; je ne connais que l’amitié, et vous m’en faites éprouver le charme. »

1 L'édition Supplément au recueil, II, 4, supprime le nom de Guazzesi . La lettre à laquelle répond V* n'est pas connue .

2 L'édition Beuchot met plaisir au lieu de salut , ce qui me semble plus logique compte tenu de la phrase suivante .

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30/10/2019 | Lien permanent

Il faut m’en croire quand je me condamne moi-même

...Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa ....

 Image associée

 

 

« A Henri-Louis Lekain

A Ferney 20è février 1763

Mon grand acteur, je proteste contre Adélaïde pour bien des raisons ; une des plus fortes, c’est qu’il n’est pas permis d’imputer à un prince du sang un crime qu’il n’a pas fait. Cette fiction révolta le public, et m’obligea de changer la pièce. L’aventure sur laquelle cette tragédie est fondée arriva en effet à un duc de Bretagne, mais non à un prince du sang de France. Les gens sensés qui savent l’histoire seront révoltés à la cour, je vous en avertis, et je présente requête par cette lettre à M. le duc de Duras ; je le supplie très instamment de faire jouer Le Duc de Foix, que je crois incomparablement moins mauvais qu’Adélaïde.

Mademoiselle Corneille, devenue madame Dupuits, vous fera de petits Corneilles, qui vous donneront de bonnes tragédies dont vous avez besoin. Je vous embrasse du meilleur de mon cœur.

J’ajoute à ma lettre qu’il y a encore dans cette Adélaïde un héros blessé dans le combat ; que cette blessure, étant absolument inutile au dénouement, n’est qu’une puérilité ; que cela seul suffirait pour gâter une pièce. Il faut m’en croire quand je me condamne moi-même. Je vous demande en grâce de montrer cette lettre à M. le duc de Duras. Bonsoir ; je suis fort occupé avec Pierre Corneille ; il me fait trouver Racine admirable.

V. »

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21/01/2018 | Lien permanent

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