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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

L’opéra-comique soutient–il toujours la gloire de la France ?

 

 http://www.youtube.com/watch?v=1Ti96X2tTnM

 

Vous pouvez le constater la période des fêtes de Noël a perdu un peu de son mystère pour moi !

http://www.youtube.com/watch?v=OLag3lQ6lFc&feature=re...

Le compte à rebours commercial est enclanché ! Faites chauffer vos cartes bleues silver-gold-platine- (fer blanc , comme la mienne ).

 

 http://www.youtube.com/watch?v=6Guhjf2OCGI&feature=re...

L'Infâme de cette période ...

jack-.jpg

 http://www.youtube.com/watch?v=ZmRwJdFQPJM&feature=re...

Qui peut nous remettre sur pieds ?

Volti, bien sûr !

 

 

 

 

             

« A Etienne-Noël Damilaville

 

13 décembre [1762]

 

                            Ô mon cher frère, vous faites une action digne des beaux siècles de la philosophie [Damilaville a écrit une réponse aux Erreurs de M. de Voltaire… de Nonnotte ; V* joindra sous le titre Additions aux susdits éclaircissements , la réponse  de Damilaville à la sienne intitulée Eclaircissements historiques à l’occasion d’un libelle calomnieux sur l’Essai de l’histoire générale, en 1763 quand il ajoutera un volume à l’Essai]. Je vous remercie au nom de la vérité et du mien. J’ai fait sur-le-champ transcrire votre écrit qui m’enchante autant qu’il m’honore  Je vous renvoie le mien qui sera bien honoré d’être à coté du vôtre. Il est mieux qu’il n’était, parce qu’il est conforme à vos remarques autant que je l’ai pu. On m’assure que l’impertinent  ouvrage que vous daignez réfuter et qui peut en imposer aux ignorants, est de la façon de Patouillet et de Caveirac. J’ai cru y reconnaitre le style de l’abominable auteur de l’apologie de la Saint-Barthélemy. Il est juste que de mon côté je serve un peu la philosophie et les frères. Je vais insérer dans l’Histoire générale un chapitre sur les gens de  lettres et sur l’Encyclopédie [chapitre LXI : « D’un fait singulier concernant la littérature » du huitième volume ajouté à l’Essai sur l’Histoire en 1763]. Il sera fait de façon qu’Omer Fleury [Omer Joly de Fleury qui fit suspendre l’Encyclopédie par le Parlement en 1759] en rougira, et ne pourra ni se fâcher ni nuire.

 

                            Le mémoire de Loyseau vient fort bien après les  autres [sur l’affaire Calas, après ceux de Mariette et de Beaumont, qui lui, en prit ombrage]. Ce sont trois batteries de canon qui battent la persécution en brèche. Je crois vous avoir dé jà mandé [dès le 6 décembre, V* annonce à Damilaville son Traité sur la Tolérance, en ajoutant qu’ « on attendra que la révision ait été jugée ». Le Traité paraitra en novembre 1763] qu’il paraîtrait en son temps, à l’occasion des Calas, un écrit sur la tolérance prouvée par les faits [allusion à « l’ouvrage odieux » de l’abbé d’Houtteville La vérité de la religion chrétienne prouvée par les faits (1722) et où la tolérance est appelée « système odieux » dans la préface].. Ô mes frères combattons l’Inf… jusqu’au dernier soupir ! Frère Thiriot est du nombre des tièdes ; il faut secouer son âme. Je n’ai reçu que douze lignes de lui depuis qu’il dort à Paris.

 

                            Joue-t-on encore Eponine ? [pièce de Michel-Paul-Guy de Chabanon, jouée le 6 décembre 1762] . L’opéra-comique soutient–il toujours la gloire de la France ?

 

                            Voltaire. »

              

 

 

 

Noël un opéra-comique ? En avez-vous votre dose ?

Allez, encore une goutte : http://www.youtube.com/watch?v=0HWiVI4-OMI&feature=re...

 

 

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13/12/2009 | Lien permanent

c'était un magistrat intègre, et la dévotion ne l'a pas empêché de me rendre justice

 

 

 

 

« A Théophile Imarigeon Duvernet

 

Le 13 janvier 1772

 

Le vieillard de Ferney a été malade pendant un mois ; il est dans l'état le plus douloureux et n'en est pas moins sensible aux bontés et au mérite de monsieur l'abbé Duvernet. Privé presque entièrement de la vue et enterré dans les neiges, il se console en voyant qu'un philosophe aimable et plein d'esprit veut le faire revivre dans la postérité i. Il s'en faut de beaucoup que ce vieillard approche de Despréaux ; mais en récompense monsieur l'abbé Duvernet vaut beaucoup mieux que Brossette ii.

Mon ancien ami Thieriot, si Monsieur l'abbé veut prendre la peine de l'aller voir, le mettra au fait de tout ce qui peut avoir rapport au duc de Sully et au chevalier de Rohan iii qui passait pour faire le métier des Juifs ; il lui donnera aussi des anecdotes sur Julie, devenue la comtesse du Gouvernet iv, et sur la bagatelle des Tu et des Vous v. Il est très vrai que dans ma seconde retraite à la Bastille vi, il me pourvût de livres anglais et qu'il lui fût permis de venir dîner souvent avec moi ; il est encore très vrai que son amitié, du fond de la Normandie où il était alors dans une des terres du président de Bernières, le fit voler à mon secours au château de Maisons où j'avais la petite vérole. Gervasi, le Tronchin de ce temps là fut mon médecin. La limonade et lui me tirèrent d'affaire vii.

M. de Cideville dont vous me parlez était conseiller au parlement de Rouen. Il avait alors beaucoup d'amitié pour moi. Il est à Paris, très vieux, très infirme et très dévot ; c'était un magistrat intègre, et la dévotion ne l'a pas empêché de me rendre justice et d'avouer que la cupidité de Jore gâta tout et me donna de grands embarras viii. Cet imprimeur me demanda pardon ix d'avoir signé un mémoire grossier qu'avait forgé l'abbé Desfontaines. M. Hérault, alors lieutenant de police, intercéda pour lui ; je lui pardonnai et le tirai de la misère x. »

 

i Duvernet veut faire sa biographie , cf. lettre du 8 novembre 1771 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/11/07/c...

 

iii Rappel des altercations entre V* et le chevalier de Rohan-Chabot en janvier 1726 et contre qui V* n'eut pas le soutien effectif du duc de Sully qui pourtant avait servi d'appât ; cf. lettre à Hérault du 5 mai 1726 et du 26 octobre 1726 à Thieriot .

 

iv Suzanne-Catherine Gravet de Corsembleu de Livry, qui fut la maitresse de V*, notamment lors de son exil au château de Sully-sur-Loire en 1716-1717. Elle le trompa avec Faluère de Genonville le temps de son séjour à la Bastille, du 16 mai 1717-11 avril 1718. Il renouera avec elle et l'aidera en avril 1719 à faire ses débuts à la Comédie Française, ce dont elle rêvait (malgré son peu de talent ! ); V* en aura une querelle avec l'acteur Poisson . Elle épousa le marquis du Gouvernet en 1727. V* lui aurait également offert son portrait peint par Largillières en 1719.

 

v L'Epître des Vous et des Tu, que V* aurait écrite à la suite du mariage de Suzanne de Livry qui lui fermait sa porte. Quant à l'Epître à Julie, il semble que terminée en 1722, elle devint en 1726 l'Epître à Uranie, puis Le Pour et le Contre en 1735.

http://www.monsieurdevoltaire.com/article-epitre-sous-le-...

http://www.voltaire-integral.com/Html/09/06PETIT.htm#AVERTISSEMENT POUR LE POUR ET LE CONTRE.

 

vi Lors de son bref passage en avril-mai 1726, avant l'exil anglais.

 

vii Novembre 1723.

 

viii Cf. lettre à Cideville du 8 mai 1734 concernant ses ennuis et sa fuite, suite à la parution des Lettres philosphiques imprimées par Jore. http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/12/j...

 

ix Jore écrit : « Je désavoue le factum injuste et calomnieux que l'on a mis sous mon nom et que j'ai eu le malheur de signer. » dans une lettre du 30 décembre 1738 . Le 29 mai 1739, V* accepte de lui donner 250 livres à condition qu'il lui écrivît qu'il « ne se pardonna jamais l'écrit calomnieux auquel l'abbé Desfontaines l'a obligé de mettre son nom » ; Jore refusa cet accord.

 

x V* intercèda auprès de Hérault (cf. lettre du 20 février 1739 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/02/19/j... ); Jore remrcia V* le 3 juin 1742 des 300 livres qu'il lui a fait donner et exprime à nouveau le repentir qu'il a « depuis si longtemps. »

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14/01/2011 | Lien permanent

L'éternel malade, le solitaire, le planteur de choux et le barbouilleur de papier, qui croit être philosophe

 

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Cailloux, choux, ...

 

 

 

« A M. LE MARÉCHAL DUC DE RICHELIEU.

Aux Délices, 1er mai [1755]

L'éternel malade, le solitaire, le planteur de choux et le barbouilleur de papier, qui croit être philosophe au pied des Alpes, a tardé bien indignement, monseigneur le maréchal, à vous remercier de vos bontés pour Lekain i; mais demandez à Mme Denis si j'ai été en état d'écrire. J'ai bien peur de n'être plus en état d'avoir la consolation de vous faire ma cour. J'aurai pourtant l'honneur de vous envoyer ma petite drôlerie ii; c'est le fruit des intervalles que mes maux me laissaient autrefois; ils ne m'en laissent plus aujourd'hui, et j'aurai plus de peine à corriger ce misérable ouvrage que je n'en ai eu à le faire. J'ai grande envie de ne le donner que dans votre année iii. Cette idée me fait naître l'espérance de vivre encore jusque-là. Il faut avoir un but dans la vie, et mon but est de faire quelque chose qui vous plaise, et qui soit bien reçu sous vos auspices. Vous voilà, Dieu merci, en bonne santé, monseigneur; et les affaires, et les devoirs de la cour, et les plaisirs qui étaient en arrière par votre maudit érysipèle, vous occupent à présent que vous avez la peau nette et fraîche.
Je n'ose, dans la multitude de vos occupations, vous fatiguer d'une ancienne requête que je vous avais faite avant votre cruelle maladie, c'était de daigner me mander si certaines personnes iv approuvaient que je me fusse retiré auprès du fameux médecin Tronchin, et à portée des eaux d'Aix. Ce Tronchin-là a tellement établi sa réputation qu'on vient le consulter de Lyon et de Dijon, et je crois qu'on y viendra bientôt de Paris. On inocule, ce mois-ci, trente jeunes gens à Genève v. Cette méthode a ici le même cours et le même succès qu'en Angleterre. Le tour des Français vient bien tard, mais il viendra. Heureusement la nature a servi M. le duc de Fronsac aussi bien que s'il avait été inoculé.
Il me semble que ma lettre est bien médicale mais pardonnez à un malade qui parle à un convalescent. Si je pouvais faire jamais une petite course dans votre royaume de Cathai, vous et le soleil de Languedoc, mes deux divinités bienfaisantes, vous me rendriez ma gaieté, et je ne vous écrirais plus de si sottes lettres. Mais que pouvez-vous attendre du mont Jura, et d'un homme abandonné à des jardiniers savoyards et à des maçons suisses? Mme Denis est toujours, comme moi, pénétrée pour vous de l'attachement le plus tendre. Elle l'exprimerait bien mieux que moi elle a encore tout son esprit, les Alpes ne l'ont point gâtée.
Conservez vos bontés, monseigneur, à ces deux Allobroges qui vivent à la source du Rhône vi, et qui ne regrettent que les climats où ce fleuve coule sous votre commandement vii. Le Rhône n'est beau qu'en Languedoc. Je vous aimerai toujours avec bien du respect, mais avec bien de la vivacité, et je serai à vos ordres si je vis. »

 

ii L’Orphelin de la Chine, que Voltaire dédia à Richelieu.

iii Richelieu ne dut être d'année, ou de service , qu'en 1757, comme premier gentilhomme de la chambre chargé des spectacles ; mais l'Orphelin fut joué le 20 août 1755.

iv Louis XV et Mme de Pompadour.

v Inoculation de la petite vérole ou variole ( maladie fréquemment mortelle), ancêtre de la vaccination .V* en est un ardent promoteur, lui qui faillit mourir de cette infection .

vi Plus exactement, au début du cours français du Rhône dont la source est au Valais en Suisse .http://fr.wikipedia.org/wiki/Rh%C3%B4ne

vii Richelieu est gouverneur de Guyenne et séjourna Montpellier .

http://fr.wikipedia.org/wiki/Louis_Fran%C3%A7ois_Armand_de_Vignerot_du_Plessis,_duc_de_Richelieu

 

 

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12/01/2012 | Lien permanent

Si vous m’avez donné de fausses espérances

« A TNT Express France [opérations de transport ou de commissionnaire de transport]

 

         Eh bien, ce colis, - cette livraison que vous m’avez promise - , que je devais avoir le 11 février au matin, à midi au plus tard ? Que me sert votre ridicule avis de passage sans heure signalée ? Savez-vous encore appuyer sur un bouton de sonnette, sot que vous êtes ?

         Si je ne le reçois pas ce vendredi 13 je pense que votre chance va tourner, et les fausses espérances vont se payer express.

 

         Le Château de Voltaire

         13 février 2009. »

 

 

 

 

Plus sérieusement –quoi que ? !- voici un solde de courrier en retard.

 

 

« A Gabriel Cramer

 

                   Eh bien, ce manuscrit de – ce mémoire si intéressant -[Mémoire et certificat qu’il veut envoyer aux curateurs de l’académie de Lausanne, concernant la prise de corps contre Grasset, commis chez les Cramer,  suite à des vols pendant dix huit ans] que vous m’avez promis -, que je devais avoir à huit heures du matin, à midi, à une heure, à deux heures ?

 

                   Si vous m’avez donné de fausses espérances, je ne vous le pardonnerai jamais.

 

                        V.

                   10 février 1759. »

 

« A Elie Bertrand

 

             Vous connaissez peut-être les nouvelles ci-jointes, mon cher ami. J’envoie aux seigneurs curateurs un mémoire accompagné du certificat du décret de prise de corps contre Grasset [par le Magnifique Conseil de Genève en 1756] convaincu de vol à Genève.

 

             Le libelle [La Guerre littéraire ou choix de quelques pièces de M. de V*** ] est saisi et défendu à Genève. Je sais que ce fatras est très ennuyeux, mais un fripon n’en est pas moins punissable parce qu’il est un sot. Je vous prie de voir le mémoire envoyé aux seigneurs curateurs dont un double a té dépêché à l’académie de Lausanne. Je le supprime ici pour ne pas grossir le paquet.

 

             Je vous conjure de dire à M. Freydenrik [Freudenreich, banneret de Berne qui a écrit au bailli de Lausanne Albrecht von Tscharner] que mon cœur est pénétré de respect, d’estime, et de reconnaissance pour lui au-delà de toute expression. Mes sentiments pour vous sont les mêmes.

 

             V.

             10 février 1759. »

 

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13/02/2009 | Lien permanent

La terre a plus besoin d'être cultivée que d'être ensanglantée

... Evident ! me direz-vous ?

Pas pour tous .

Comme dans tout polar, cherchez à qui profite le crime . Le métier d'assassin, avec ou sans uniforme, semble ne pas connaitre le chomage, les balles sont plus faciles à planter au coeur de l'adversaire que les graines nourricières dans le sol qui porte indifféremment des tueurs (repus) et des affamés, des voleurs (aisés) et des peuples spoliés .

Les bonnes intentions ne suffisent pas à désarmer le monde, la folie meurtrière a encore de tristes jours pour s'exercer , même si ...

 http://www.journee-mondiale.com/197/journee-de-la-destruction-des-armes-legeres.htm

 récolte terre ensemencée.jpg

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, 26 mai [1758]

Madame, le jour même où je reçus la lettre dont Votre Altesse sérénissime m'honora, j'exécutai ses ordres j'écrivis à Berne à un des principaux membres du conseil. On assembla incontinent la chambre des finances. Il se trouva, madame, que dans l'intervalle de ma première lettre et des ordres reçus d'elle en conséquence, la chambre des finances de Berne avait prêté à la ville de Bremen quatre-vingt mille écus qu'elle avait à placer. Votre Altesse sérénissime voit que toutes les affaires de ce monde tiennent à bien peu de chose. Quinze jours plus tôt, l'affaire aurait eu un succès aisé et prompt. Je vais me tourner du côté de Genève. L'État n'est pas riche, il s'en faut bien; mais les particuliers le sont. Il est vrai que ces particuliers ont, en huit jours de temps, placé quatre millions en rentes viagères à dix pour cent; cependant il y a encore des citoyens qui se croiraient heureux de confier leur argent à la chambre des finances de Vos Altesses sérénissimes.

Pour donner, madame, un plus plein éclaircissement de la manière dont les Genevois placent leur argent, je ferai d'abord observer que, dès qu'il y a un emprunt ouvert en rentes viagères en France, les pères de famille y placent leur bien, soit sur leur tête, soit sur celle de leurs enfants. Quand il n'y a point de tels emprunts, ils prêtent à Paris, à terme, à la caisse des fermiers généraux du royaume, et retirent actuellement six pour cent de leur argent mais, à la paix, ils n'en retireront que cinq.

Puisse-elle bientôt arriver, cette paix si désirable pour les peuples et même pour les princes . La guerre ruine les grands et les petits, pour enrichir ceux qui pillent les cours et les armées en les servant. L'Europe gémit, tandis que quelques entrepreneurs de vivres, ou de fourrages, ou d'hôpitaux, s'engraissent du malheur public.

On dit que l'armée qu'on appelle de l'empire est morte d'inanition et qu'il n'en reste rien, que la plupart des soldats sont retournés chez eux se faire laboureurs ou jardiniers . Je voudrais que tous les soldats du monde prissent ce parti. La terre a plus besoin d'être cultivée que d'être ensanglantée. Je fais toujours des vœux, madame, pour le territoire de la Thuringe. Si la félicité des peuples dépend des vertus des souverains, le pays de Gotha doit être le plus heureux de la terre.

Je prends la liberté de présenter mon profond respect à monseigneur le duc, et à toute votre auguste famille; je suis enchanté que la grande maîtresse des cœurs se porte bien ; je me mets aux pieds de Votre Altesse sérénissime.

L'Ermite suisse. »

 



 

 

 

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21/08/2013 | Lien permanent

Je m'intéresse encore moins à tout ce qui se passe sur ce pauvre globe, depuis Stockholm, où l'on coupe des têtes, jusqu

... Quoique ! Quoique je me tienne au courant, parfois, souvent d'un oeil distrait compte tenu de l'abondance des faits dont un petit exemple, une manière de best of , suit :

http://news.google.fr/nwshp?hl=fr&tab=wn

 Je n'ai pas prié avec les catholiques (ce jour d'assomption ) qui ne connaissent comme définition du mariage que celle de l'union d'un homme et d'une femme en vue de la procréation ; c'est un peu court, et je leur rappelle que le mariage n'est pas seulement un sacrement inventé par le clergé ( avec prestations tarifées ), mais aussi un acte laïc civil qui entérine l'intention de vie commune de deux personnes . Pour tout dire, le mariage homosexuel , je suis pour , et Christine Boutin peut bien réclamer un référendum, elle perd son temps et nous ferait perdre de l'argent avec un vote dont le résultat -positif- est déja connu par les sondages .

http://lci.tf1.fr/france/societe/mariage-gay-la-priere-pour-la-famille-suscite-la-polemique-7459460.html


Petit exemple de mariage donné par la nature, deux velus par exemple !

 

mariagegay9354.JPG

 

« A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, 6 septembre [1756].

Mon divin ange, vous n'avez point encore répondu au Botoniate; je vous crois un peu embarrassé avec la cour de Constantinople et avec l'auteur 1. Il s'est senti animé par les réflexions que vous aviez eu la bonté de faire sur son ouvrage il a corrigé sa pièce plus facilement que je n'en puis faire une, il vous l'a envoyée, tirez-vous de là comme vous pourrez. Mon cher ange, j'aime à voir des conseillers faire des tragédies. Je ne peux pas vous faire la même galanterie que ce bon M. Tronchin je vous écris au chevet du lit de Mme de Fontaine, qui est très-malade, et que l'autre Tronchin 2 aura bien dé la peine à tirer d'affaire. Je ne me porte guère mieux qu'elle. Ç'aurait été un beau coup d'aller à Lyon voir le maréchal de Richelieu, et entendre Mlle Clairon mais nous donnons la préférence à Tronchin sur les autres grands personnages du siècle. C'est bien dommage d'être malade dans une si belle saison et dans un aussi beau séjour, la seule situation de mon petit ermitage devrait rendre la santé.
Je ne peux guère, mon cher ange, vous parler de mes amusements de théâtre, au milieu des inquiétudes que Mme de Fontaine me donne, et des continuelles souffrances qui me persécutent altri tempi, altre cure. Je m'intéresse encore moins à tout ce qui se passe sur ce pauvre globe, depuis Stockholm, où l'on coupe des têtes, jusqu'à Paris, où l'on fait des remontrances et de très-mauvais vers. Je ne m'intéresse qu'à vous et à vos anges.
Mme Denis vous fait les plus tendres compliments. Adieu, mon cher et respectable ami je serais bien affligé de mourir sans vous embrasser. Vous êtes tout ce que je regrette. »


1 Le conseiller François Tronchin.

2 Théodore Tronchin, le médecin .

 

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15/08/2012 | Lien permanent

chers électeurs est le mot propre ... et on est trop heureux quand le mot propre devient une plaisanterie

... Surtout quand les "chers" électeurs sont ceux d'un certain Nicolas Sarkozy, premier du nom, en 2007 . Chers, mais pas au point de n'avoir pas de prix, n'est-ce pas Liliane  ? A suivre ...

 

chers electeurs.jpg

 

 

 

« A M. THIERIOT

Aux Délices, 8 mai [1756]

Votre lettre du 27 avril, mon ancien ami, a croisé la mienne. Je ne sais si Lambert a imprimé les sermons en question, mais j'ai toujours sur les remarques les mêmes scrupules. J'en ai aussi beaucoup sur les deux vers qu'on a substitués. Les chers électeurs est le mot propre 1. C'est le terme dont se servent toujours les empereurs en leur écrivant; et on est trop heureux quand le mot propre devient une plaisanterie. Avec ses électeurs est d'une platitude extrême. Le Père Berruyer peut trouver fort bon qu'on le brûle mais je vous demande en grâce qu'on ne me mutile point. Je sais bien que de la grâce ardent à se toucher 2 est une expression un peu hardie; mais elle est plus supportable que le vers qu'on a mis à la place 3, par la raison que mon vers dit quelque chose, et que l'autre ne dit rien. Je vous prie d'avoir égard à toutes mes requêtes, si vous faites imprimer ma rapsodie.
Je voudrais bien avoir les Pensées du citoyen de Montmartre 4; vous êtes à portée de me les envoyer. Je ne sais point encore quand les Cramer mettront en vente leur édition. Je vais passer quelques jours à mon ermitage, au bord du lac. Je vais de retraite en retraite. Vous qui êtes dans le fracas de Paris, au milieu de ce qu'il y a de bon et de mauvais, vous devriez bien me mander ce que vous croyez digne de l'être.
Bonsoir, mon cher ami portez-vous mieux que moi je serais trop heureux si j'avais de la santé 5. »

 

3 Tandis qu'à ce bourreau loin d'oser l'arracher.

5 Ce dernier alinéa est de la main de Voltaire.

 

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05/07/2012 | Lien permanent

Si vous êtes chèvre, Madame, il n'y a personne qui ne veuille devenir bouc

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« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Épinay

[à Madame de La Live d'Épinay

Place Vendôme à Paris]

26è septembre 1766

 

Si vous êtes chèvre,[i] Madame, il n'y a personne qui ne veuille devenir bouc ; mais vous m'avouerez que de vieux singes devenus tigres sont une horrible espèce. Comment se peut-il faire que des êtres pensants et sensibles ne cherchent pas à vivre ensemble dans un coin du monde à l'abri des coquins absurdes qui le défigurent ? Je jouis de cette consolation depuis quelques années, mais il y a des êtres qui me manquent . J'aurais voulu vivre surtout avec vous et vos amis. Il est vrai que le petit nombre de sages répandus dans Paris peut faire beaucoup de bien en s'élevant contre certaines atrocités, et en ramenant les hommes à la douceur et à la vertu. La raison est victorieuse à la longue, elle se communique de proche en proche. Une douzaine d'honnêtes gens qui se font écouter produit plus de bien que cent volumes. Peu de gens lisent, mais tout le monde converse, et le vrai fait impression.

 

Votre petit Mazar,[ii] Madame, a pris, je crois , assez mal son temps pour apporter l'harmonie dans le temple de la discorde. Vous savez que je demeure à deux pas de Genève, je ne sors jamais ; j'étais très malade quand ce phénomène a brillé sur le noir horizon de Genève. Enfin , il est parti à mon très grand regret sans que je l'aie vu. Je me suis dépiqué en faisant jouer sur mon petit théâtre de Ferney des opéras-comiques pour ma convalescence. Toute la troupe de Genève, au nombre de cinquante, a bien voulu me faire ce plaisir. Vous croyez bien que l'auteur de La Henriade a fait jouer Henri IV [iii]. Nous avons tous pleuré d'attendrissement et de joie quand nous avons vu la petite famille se mettre à genoux devant ce bon roi. Tout cela est consolant, je l'avoue, mais il y a trop de méridiens entre vous et moi. Mon malheur est que mon château n'est pas une aile du vôtre. C'est alors que je serais heureux. Mme Denis pense comme moi. Permettez-nous d'embrasser M. Grimm . Adieu, Madame, vivez heureuse. Agréez mon très tendre respect. »

i A savoir, si vous êtes à La Chevrette, résidence d'été de Mme d'Epinay.

ii Mozart qui a alors dix ans.

iii Dans sa lettre du 14 septembre, V* a précisé qu'on a joué : La partie de chasse de Henri IV, Le Roi et le fermier, Rose et Colas de Sedaine et Monsigny, Annette et Lubin de Favart et Lourdet de Santerre (et non de Voisenon comme le croit V*, d'après une nouvelle de Marmontel).

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26/09/2010 | Lien permanent

je crois que je mangerais de caresses M. du Triangle , si cette familiarité française était compatible avec le décorum g

... Aurait chuchoté François Hollande à Angela !

Honni soit qui mal y pense, bien sûr .

Mais à quoi ce coquin de Volti pouvait-il penser ? Vous pensez ce que je pense ? je n'arrive pas à croire à son ingénuité dans ce cas . 

 

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 Dessous coquin ?

 

« A Charlotte-Sophie von Altenburg, comtesse Bentinck

Aux Délices 7 janvier 1760

Vous mettez madame des feuilles de rose dans votre dernière lettre ; mais je vous avoue que j'aime encore mieux celles où vous mettiez des feuilles de laurier . Je crus d'abord en voyant votre écriture que c’était une victoire , et la dame saucée 1 dans les ruisseaux de Francfort, et volée par les Freitag et les Smith, tressaillit d'aise . Il est vrai que nous trouvâmes dans votre charmante lettre tout ce qui peut consoler de ne vous pas voir entièrement victorieux . Vous prodiguez les grâces si vous ne prodiguez pas les bonnes nouvelles .

Je suis bien honteux de ne m'être pas vanté à vous d'être connu de Mme l’ambassadrice de France, 2 mais vous m'avouerez que ce n'est pas avoir eu l'honneur de la voir , que d'avoir été honoré d'un de ses regards dans la foule . Il faut la voir comme vous la voyez, madame, très souvent, et connaître son caractère dont vous êtes enthousiasmée avec raison . C'est un bonheur dont j'ai joui autrefois auprès de monsieur l'ambassadeur, et le souvenir m'en est bien cher .

Quant à votre grand procès je crois que je mangerais de caresses M. du Triangle 3, si cette familiarité française était compatible avec le décorum germanico-impérial : mais que ce digne protecteur de l’équité et du droit naturel vous fasse donc rendre toutes vos terres usurpées ; qu'il échauffe donc le zèle de vos amis, qu'il les rende aussi constants aussi inébranlables que vous et lui . Vous ne pourriez faire qu'un pitoyable arrangement : faudrait-il après avoir dépensé tant d'argent dans un procès si juste, en abandonner le fruit par un compromis qui ne vous vaudrait pas la dixième partie de ce qui vous en a coûté pour vous faire rendre justice ? Cette justice est lente, je l'avoue, mais à la fin il faudra bien rendre un arrêt définitif en votre faveur, puisque vous avez gagné tant d'accessoires . Vous avez nagé dix lieues en mer . Vous lasserez vous à la vue du port ? Non, sans doute, et je crois que c'est l'avis de votre habile avocat pour qui j'ai une si grande vénération .

Ah madame si j'avais jeunesse et santé j'irais comme vous voir l'Italie ; mais je passerais assurément par Vienne .

Les saucés de Francfort sont à vous pour jamais .

V. »

1 Marie-Louise Denis .

2 La comtesse de Choiseul .

3 Le chancelier Kaunitz ; voir lettre du 9 septembre 1758 à la comtesse Bentinck : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/10/22/tout-le-monde-avoue-qu-il-faut-etre-philosophe-qu-il-faut-et.html

 

 

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13/01/2015 | Lien permanent

tout ce qu'il faut faire pour mettre en règle cette affaire

... est mis en oeuvre par le Bundestag, qui, dans un pays réputé sérieux, est capable comme au Moyen Age de discuter très sérieusement du sexe des anges ou à peu près, jugez-en :

http://www.lemonde.fr/m-moyen-format/article/2017/10/20/q...

Dans le même temps les députés européens allemands se sont abstenus de voter contre l'interdiction du glyphosate (le détestable et si commun Roundup*); le Bundestag calculera-t-il jamais un jour le prix des dégâts causés par leurs

atermoiements ?

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Autant en emporte le vent !

 

 

 

« A Joseph-Marie Balleidier, Procureur

d'office de Ferney

à Gex

Je prie instamment monsieur Balleidier de s'informer de M. Gérantet de tout ce qui concerne le fond et la forme de l'affaire d'une Mme Janève de Lagrange 1, native de Genève, laquelle ayant abjuré prétend avoir obtenu le droit de rentrer dans ses biens situés au pays de Gex , à St Jean, à Thoiry, à Fagères et ailleurs . Sitôt qu'il sera au fait, et qu'il pourra me dire si les papiers sont entre les mains du sieur Gérantet, et tout ce qu'il faut faire pour mettre en règle cette affaire, il me fera plaisir de m'en instruire sur-le-champ, et d'en venir conférer avec nous . Nous l'attendons aussi pour régler le compte de tutelle de Mme Burdet . Je me chargerai volontiers des avances, me flattant qu'elles ne seront pas perdues .

Je fais bien des compliments à monsieur Balleidier .

Voltaire.

Ferney 18è décembre 1762 .2 »

1 Comme le montre le texte de l'aide-mémoire cité en note 2, , il faut lire Janne (Jeanne) et non Janève . Par un curieux lapsus , Wagnière a anticipé les deux dernières syllabes de Genève , mot qui vient immédiatement après .

2 La lettre comportait un post-scriptum , fortement biffé : La lettre de change de livres . En outre, la minute d'un aide-mémoire relatif aux mêmes problèmes se trouvait avec cette lettre dans les papiers Balleidier , dont voici le texte :  « S'informer chez Gérantet des prétentions et droits de la veuve Jeanne de La Grange native de Genève, laquelle ayant abjuré redemande ses biens situés à Saint-Jean à Thoiry et à Fagères . Savoir si les biens que redemande la veuve Burdet peuvent être regardés comme sa dot et reprises matrimoniales, et si en ce cas elle n'est pas première créancière . »

Quelques mots de cette lettre ont été imprimés par Vézinet A.

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26/10/2017 | Lien permanent

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