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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

On prétend que Paris rit toujours autant qu'il murmure

... En est-il toujours de même aujourd'hui après LA prestation télévisée de notre président Fanfoué de Tulle à qui il reste plus de deux neurones d'intelligence (donc plus qu'à un certain Sarko démago ) mais qui ne fait pas rire ( ou alors jaune), ni murmurer (on a plus tendance à brailler quand on est mécontent), ni à Paris ni dans le reste du pays .

Wait and see ! mais pas trop longtemps quand même .

 

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« A François de Chennevières

22 octobre 1760 [1759]1

Mon cher ami, la meilleure nouvelle que vous nous ayez jamais apprise, c'est quand vous nous annonçâtes Mlle de Bazincour 2 . Cela vaut mieux pour nous que les prétendus dix millions de sucre et de café . Je vous souhaite ce qui s'en faut, et je vous souhaite surtout d'être directeur d'hôpitaux militaires qui ne soient pas si loin de chez nous et où il y ait moins de malades et moins de blessés . L'Allemagne a été fort malsaine pour les Français . On prétend que Paris rit toujours autant qu'il murmure, que les soupers sont aussi gais avec de la vaisselle de terre qu'avec celle d'argent, qu'on va vous donner des pièces nouvelles bonnes ou mauvaises, panem et circenses 3 . Il ne faut que cela dans votre bonne ville . J'ai donné circenses dans mes terres, pour panem, j'en mérite puisque je le sème . J’ai aussi du vin, je voudrais que vous vinssiez le boire . »

1   Copie par Boissy d'Anglas ; la lettre est placée en 1760 , mais les allusions, comme la vaisselle d'argent qui se réfère aux mesures de Silhouette renvoient à 1759 .

2 Mme Denis à Cideville le 4 août 1759 :« […] la petite Bazincourt m'écrit que vous avez été la voir à son couvent […] Cette fille a de l'esprit . Je voudrais pouvoir lui faire du bien . Lorsque Ferney sera bâti et que nous y serons rangés je ferai de mon mieux pour la faire venir auprès de moi. » Mlle de Bazincourt vint s'installer à Ferney de fin octobre 1759 – lettre du 29 octobre 1759 de Du Resnel à Cideville) à novembre 1760 . par la suite elle publia un Abrégé historique et chronologique des figures de la Bible mis en vers français, 1768 ; voir page 586 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5403329d/f601.image.r=bazincourt.langFR

Voir aussi lettre du 6 mars 1759 de Mme Denis à l'abbé *** : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f67.image....

et du 3 janvier 1760 de V* à Darget : page 274 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f286.image...

3 Du pain et des jeux ; Juvénal, Satires, X , 81 ; http://remacle.org/bloodwolf/satire/juvenal/satire10b.htm

 

 

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07/11/2014 | Lien permanent

La chose ne me paraît pas difficile, et si elle l'est c'est une nouvelle raison pour l’entreprendre .

... Joli slogan pour une période électorale et qui est d'autant plus beau s'il est suivi d'effet .

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol , comte d'Argental

9 juillet 1760

Mon divin ange, je crois que la plaisanterie ne finira pas 1. On dit qu'il la faut courte . Mais celle-ci 2m'arrêtera longtemps , à moins qu'elle ne nous ennuie .

Il me vient une idée que vous avez sans doute. Il faut en dépit des dévots mettre Diderot de l'Académie . Mettez-vous à la tête de la cabale . Nous aurons pour nous les philosophes . M. de Choiseul, Mme de Pompadour ne s'opposeront pas à son élection . Je me flatte même qu'ils nous aideront . Quelle réponse ce serait à l’infamie de Palissot . Entreprenez cette affaire et réussissez . Je serai au comble de la joie . La chose ne me paraît pas difficile, et si elle l'est c'est une nouvelle raison pour l’entreprendre .

N.B.- Dans l’Écossaise, page 25, quand le chevalier Montrose sort, et qu'avant de finir la scène 3è il demande à part à Fabrice, si mylord Falbridge est à Londres, et qu'il demande au maître du café si ce lord vient souvent dans la maison, le cafetier répond , il y vient quelquefois, il doit répondre , il y venait avant son voyage d'Espagne 3. Cette petite particularité est nécessaire 1° pour faire voir que Montrose ne vient pas sans raison se loger dans ce café là, 2° qu'il a besoin de Falbridge, 3° pour prévenir les esprits sur la mort de ce Falbridge, 4° pour fonder la demeure de Lindane près d'un café où ce L.. Falbridge vient quelquefois . C'est un rien, mais rien c'est beaucoup .

Mon cher ange, la détention de la chair fraiche du landgrave ne se confirme pas . Cependant je ne parierais pas contre .

Je vous écris fort à la hâte, mais j'ai bien plus de hâte de recevoir de vos nouvelles . Je n'ai pas un moment à moi car j'ai quelque chose en tête , et toujours pour rire . Par le sang bleu je ne croyais pas être si plaisant que je suis 4. »

1 Peut-être l’Écossaise ? Voir le début de la lettre du 6 juillet 1760 à d'Argental :

2 V* a d'abord écrit cela .

3 Cette variante a été adoptée par Beuchot dans son texte de l’Écossaise .

4 Le Misanthrope, acte I, sc. 7, Molière .

 

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07/07/2015 | Lien permanent

Il y a des occasions où c’est n’avoir pas le sens commun que de vouloir trop chercher le sens commun

...L'excès en tout nuit ! Et que dire du consensus ?

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Suivre la majorité, est-ce toujours raisonnable ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

23 juin [1764] aux Délices

Je reçois, au départ de la poste, une lettre d’un ange, du 18 de juin, et je suis très affligé que l’autre ange soit malade. Répondons vite.

Quant au vers, le danger suit le lâche, et le brave l’évite , si ce vers n’était pas précédé de ceux qui l’expliquent, il serait ridicule ; mais, pour prévenir tout scrupule, il n’y a qu’à mettre :

Le lâche fuit en vain, la mort vole à sa suite :

C’est en la défiant que le brave l’évite 1.

Quant à l’affaiblissement qu’on demande de la description du combat de Pompée, c’est vouloir être froid pour vouloir paraître plus vraisemblable. Il y a des occasions où c’est n’avoir pas le sens commun que de vouloir trop chercher le sens commun. Je demande très instamment, très vivement, qu’on ne change rien à cette scène ; je demande surtout qu’on suive les dernières corrections que j’ai envoyées ; elles me paraissent favoriser beaucoup la déclamation, ce qui est un point très important. Il ne s’agit pas seulement de faire des vers, il faut en faire qui animent les acteurs.

On se mourait hier de chaud, on se meurt aujourd’hui, on est mort. Les comédiens ont le diable au corps de jouer une pièce nouvelle dans un temps où personne ne peut venir à la comédie.

Quoi ! vous n’auriez pas reçu les lettres où je vous parlais des Calas ! J’apprends, mes divins anges, qu’il s’est tenu un conseil où vous avez admis la pauvre veuve. Vos bontés ne se refroidissent point ; vous avez un grand avantage sur les autres hommes, c’est que vos vertus sont persévérantes. Vous ne me parlez point de la lettre de M. Panckoucke et de ma réponse . La chose est pourtant plaisante et mériterait d’être connue.

Je n’ai encore rien d’Italie : les Italiens, par ce temps-ci, ne font que la méridienne.

Je vous ai envoyé l’éloge d’Algarotti, qui figurera bien dans la Gazette littéraire. Je vous ai écrit par M. le duc de Praslin et par M. de Courteilles , celle-ci sera sous l’enveloppe de M. l’abbé Arnaud. Remarquez, s’il vous plaît, que nous nous sommes rencontrés sous le masque de Don Pèdre. J’ai confié à M. de Thibouville que je travaillais fortement à ce Don Pèdre 2.

Adieu, mes divins anges ; rions, mais surtout que madame d’Argental n’ait plus son rhumatisme ; il n’y a pas là de quoi rire. »

1Octave, IV, 7 ; la nouvelle version fut effectivement adoptée .

2 Les éditions ajoutent : «  serait-il assez méchant pour m’avoir gardé le secret ? »

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Aimons la vertu, mon cher frère, et rions des fous

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Il serait fou de ne pas rire .

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

29è juin 1764 1

C’est à vous, mon cher frère, que je dois adresser ma réponse à madame de Beaumont. Me voilà partagé entre elle et son mari. Voilà un couple charmant : l’un protège généreusement l’innocence, l’autre rend la vertu aimable 2. Voilà des amis dignes de vous.

Quel M. Fargès s’il vous plaît, à opiné si noblement 3 ? car il y en a deux. J’en connais un qui est haut comme un chou, et dont les jambes ressemblent assez à celles de l’abbé Chauvelin ; il lui ressemble sans doute aussi par le cœur et par la tête, puisqu’il a parlé avec tant de grandeur et de force.

J’ai déjà écrit à M. le duc de La Vallière pour le prier, en qualité de grand-veneur, de faire tirer sur le procureur-général de la commission, s’il ne prend pas l’affaire des Calas aussi vivement que nous-mêmes.

Serez-vous étonné si je vous dis que j’ai reçu une lettre anonyme de Toulouse, dans laquelle on ose me faire entendre que tous les Calas étaient coupables, et que les juges ne le sont que d’avoir épargné la famille ? Je présume que, si j’étais à Toulouse, on me ferait un assez mauvais parti. Je pense qu'il faudra que M. Hulin se contente de ce qui est chez M. de Laleu ; j'écrirai en conséquence ; il me semble que cela ne doit pas faire de difficulté ; mais en attendant je pense qu'il est bon de ne se pas dégarnir tout à fait . M. l'abbé Arnaud votre ami, est celui à qui il faut donner la préférence . Le reste viendra ensuite .

Ce pauvre Panckoucke est tout effaré de ce qu’une partie de sa lettre a couru ; il dit qu'il la désavouera . Ce serait s'achever de peindre . J’ai la lettre signée de sa main, et je la ferais contrôler comme un billet au porteur .

Que dites-vous de ce monstre 4 fou de Jean-Jacques qui prétend que je suis son persécuteur ? Ce misérable, parce qu’il m’a offensé, ainsi que tous ses amis, s’imagine que je me suis vengé ; il me connaît bien mal. Aimons la vertu, mon cher frère, et rions des fous. Ecr. l’inf. »

1 L'édition de Kehl supprime la fin du quatrième paragraphe ( à partir de Je pense qu'il faudra …) et insère le 5ème paragraphe dans la lettre du 26 juillet 1764 , à la suite de la copie Beaumarchais .

2 Elle vient de publier les Lettres du marquis de Roselle ; voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6355166z/f11.image.texteImage

4 Mot biffé sur la copie et absent des éditions .

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13/08/2019 | Lien permanent

Je m’intéresse beaucoup plus à une nouvelle actrice qu’à un nouveau prédicateur

...

 

« A Etienne-Noël Damilaville

1er juin 1764 1

Je reçois, mon cher frère, votre lettre du 24 mai, et la copie de votre beau sermon à frère Gabriel sur les devoirs de la société . Je vous aime tous les jours davantage, et vous m'engagez à être plus que jamais écr l'inf .2

Gardez, je vous prie, les exemplaires qui vous sont parvenus jusqu’à ce que nous puissions faire une liste de ceux à qui nous en donnerons . Je suis toujours émerveillé de M. d'Acquin qui demeure dans votre voisinage près de la rue saint-Paul . Il m'écrit qu'il me demande un Corneille, et tous mes ouvrages bons ou mauvais, il me parle d'un Avant-coureur qu'il dit donner au public toutes les semaines ; je lui donne tout, je souscris pour son Avant-coureur, et depuis ce temps je n'entends plus parler de lui .

Il me semble que les enthousiastes de Pierre Corneille commencent un peu à se calmer, aussi bien que les enthousiastes des Welches . Vous voyez qu'à la longue la vérité ne laisse pas d'avoir le dessus .

J’ai lu enfin le mandement de l’archevêque de Paris ; je vous avoue qu’il m’a paru modéré et raisonnable. Otez le nom de jésuite, il n’y aurait rien à lui répliquer ; mais il n’y a pas moyen d’avoir raison quand on soutient une société qui avait trouvé le secret, malgré sa politique, de déplaire à la nation depuis deux cents ans.

Est-il vrai qu’une jeune actrice 3 a débuté avec succès dans les rôles ingénus ? Je m’intéresse beaucoup plus à une nouvelle actrice qu’à un nouveau prédicateur. J’aime le tripot, et je veux que les Welches aient du plaisir.

A-t-on enfin jugé les Calas ? Cela me fait songer que nous devons un Corneille proprement relié à M. Mariette . Je vous demande en grâce d'acquitter cette dette le plus promptement que faire se pourra . Frère Thieriot pourrait servir dans cette affaire . Le voilà à présent attaché à un archevêque, mais je me flatte qu'il n’oubliera pas les profanes . Je soupire après l'Encyclopédie . Bonsoir, mon cher frère .

Écr l'inf. »

1 L'édition de Kehl, suite à la copie Beaumarchais, omet la plus grande partie de la lettre et la remplace par des extraits des lettres du 28 mai 1764 et du 6 juin 1764 : voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/07/correspondance-annee-1764-partie-18.html

2 Écrasez l'infâme devient un nom, à moins qu'on ne lise écr[aseur de ] l'inf[âme].

3 Une seule actrice débuta, à la fin de mai, à la Comédie, mademoiselle Sanlaville, et c’était pour les rôles de caractère. (Georges Avenel.)

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09/07/2019 | Lien permanent

C’est une chose étonnante, que presque tout le monde commence à croire qu’on peut être honnête homme sans être absurde;

...

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[Madame de La Lire d'Epinay

place Vendôme

à Paris

Rue Neuve-des-Petits-Champs

vis-à-vis M. Le Roy maître fruitier 1]

Un de nos frères, madame, que je soupçonne être le prophète bohémien 2, m’a écrit une belle lettre par laquelle il veut quelques exemplaires d’un livre diabolique, auquel je serais bien fâché d’avoir la moindre part. Ma conscience même serait alarmée de contribuer au débit de ces œuvres de Satan . Mais comme il est très doux de se damner pour vous, madame, et surtout avec vous, il n’y a rien que je ne fasse pour votre service. Je fais chercher quelques exemplaires à Genève , ces hérétiques les ont tous fait enlever avec avidité. La ville de Calvin est devenue la ville des philosophes ; il ne s’est jamais fait une si grande révolution dans l’esprit humain qu’aujourd’hui. C’est une chose étonnante, que presque tout le monde commence à croire qu’on peut être honnête homme sans être absurde . Cela me fait saigner le cœur.

Je vous prie, madame, de me recommander aux prières des frères. Je prie Dieu continuellement pour eux comme pour vous, et pour la propagation du saint Évangile. Vous savez qu’Esculape-Tronchin va inoculer les Parmesans 3 tandis que vos Welches condamnent l’inoculation 4. Il n’y [a], révérence parler, parmi les Welches que nos frères qui aient le sens commun. Vous, madame, qui joignez à ce sens commun les grâces et l’esprit, vous êtes française et nullement welche ; et moi, madame, je suis à vos pieds pour toute ma vie.

25è septembre 1764 . »

1 Les deux dernières lignes de l'adresse sont ajoutées d'une autre main.

2 Grimm .

4 Le 3 septembre , la Faculté de médecine de Paris a voté la « tolérance de l'inoculation » à une majorité des deux tiers . Mais elle revint le 11 sur sa décision .

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15/11/2019 | Lien permanent

Si on me demande comment il faut défricher un désert et donner du pain à des familles qui n'en avaient pas, je le dirai

... Ainsi se prépare Emmanuel Macron, prêt à tout comme vous le voyez, pour l'interview de ce mercredi face à Jean-Pierre Pernaut .

Pourquoi JPP me direz-vous ? tout simplement parce qu'à l'heure de l'apéro, c'est un pernod ou rien du tout !

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Et une ch'tite mousse pour décoller la menteuse ! Chacun ses goûts !

 

 

« A Etienne-François de Choiseul-Stainville, duc de Choiseul-Stainville

[avril 1763]1

Mon protecteur,

Si on me demande comment il faut défricher un désert et donner du pain à des familles qui n'en avaient pas, je le dirai bien, mais j'ignore comment il faut présenter au roi le détail de Fontenoy, l'érection de l’École militaire, et les autres évènements qui ne peuvent choquer que sa modestie . J'ignore surtout si on peut lui présenter cette édition, qui est pourtant la neuvième . Tout ce que je sais c'est que je prends la liberté de l’adresser à mon protecteur qui en fera tout ce qu'il voudra . Il sait mieux que moi quid deceat quid non 2.

Je ne demanderai jamais 3 rien qui puisse être le moins du monde hasardé . Sa bonté pour moi me tient lieu de tout . Je suis comme le bourgeois gentilhomme, j'aime mieux être incivil qu'importun 4.

Je lui souhaite de fond de mon âme succès dans toutes ses entreprises, gaieté inaltérable, et point de gravelle .

La veille marmotte des Alpes 5 est à ses pieds avec le plus tendre respect .

V.

Le paquet part par la même poste . »

1 L'édition de Kehl place la lettre en mars 1762  . La nouvelle édition de l'Essai sur l'histoire générale, dont le volume VIII , aux chapitres XLIII-LX, contient une version étendue de ce qui doit former plus tard le Précis du siècle de Louis XV, est le seul ouvrage que V* puisse à cette époque songer à offrir au roi ; or l'impression de ce volume semble avoir été terminée à la fin du mois de mars 1763 . V* en envoya d'abord quelques exemplaires à des amis (voir lettre du 2 avril 1763 à d'Argental : ) ; en conséquence la présente lettre ne peut être placée au plus tôt que dans la première moitié d'avril .

2 Ce qui convient, ce qui ne convient pas ; Horace, Épîtres, I, VI, 62 .

3 V* a d'abord écrit demande assurément, remplacé par ces deux mots .

4 Le Bourgeois gentilhomme, III, 4 .

5 des Alpes, ajouté par V* au dessus de la ligne .

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11/04/2018 | Lien permanent

Vos sentiments m'ont paru aussi purs que les miens

... Oui, Mme Corinne Masiero, vous avez osé agir . De sombres abrutis vous poursuivent en justice pour "exhibition sexuelle" ! Que ces minus habens, hommes et femmes hypocrites, restent avec leurs oeillères, l'échine pliée, tartuffes : "cachez ce sein que je ne saurais voir !" , censeurs à n'en pas douter de "L'origine du monde", incapables de reconnaitre le courage . 

https://www.vanityfair.fr/actualites/articles/corinne-mas...

Le visage de l'origine du Monde de Courbet révélé

Mme  Masiéro, m... à ceux qui n'ont vu en vous qu'un sexe "dérangeant"

 

 

« A Jean-André De Luc

22 novembre 1765

J'ai lu monsieur les papiers que vous m'avez fait l'honneur de m'envoyer . Ils m'ont paru écrits avec sagesse, autant qu'avec clarté . J'ose penser qu'il ne serait pas difficile de concilier les esprits sur les points qui sont discutés dans ces mémoires . L'objet le plus important si je ne me trompe et qui semble rencontrer des difficultés insurmontables est le droit auquel on a donné le nom de négatif . La médiation n'a voulu sans doute ni avilir l'autorité du Conseil ni enchaîner la liberté des citoyens . Tout l'esprit de vos lois consiste dans le maintien de ces deux objets .

Hier après votre départ de Ferney je fis lire les articles de la médiation à l'avocat qui avait dîné avec nous . Il trouva sans hésiter que la lettre de la loi n'était pas en faveur des représentants . Il faut donc trouver quelque tempérament qui concilie la lettre et l'esprit . J'ai été fort surpris que dans sept cents citoyens vous ne puissiez pas compter trois jurisconsultes . Peut-être y a-t-il un remède à cette étrange disette . Je vous proposerai mes faibles idées 1 la première fois que j'aurai l'honneur de vous entretenir . Vous savez que je n'ai et ne puis avoir en vue que le bien public . Vos sentiments m'ont paru aussi purs que les miens . Vous m'éclairerez beaucoup mais vous ne pourrez guère augmenter l'envie que j'ai de voir votre République tranquille et heureuse non plus que les sentiments d'estime que vous m'avez inspirés.

Permettez-moi d'y joindre ceux de l’amitié sans cérémonie . Votre très humble et très obéissant serviteur .

V. »

1 Ces « faibles idées » se trouvent dans « Propositions à examiner pour apaiser les divisions de Genève », puis « Réflexions sur les moyens proposés pour apaiser les troubles de la ville de Genève ».

Voir : https://adrienfaure.blog.tdg.ch/archive/2018/06/09/l-implication-de-voltaire-dans-la-vie-politique-genevoise-la-292653.html

Sur cette affaire voir Fernand Caussy : « Voltaire pacificateur de Genève » dans la Revue politique et littéraire : Revue bleue, 4 janvier 1908 : voir page 13/36 (page 9 du document) : https://www.retronews.fr/journal/la-revue-politique-et-litteraire/04-janvier-1908/2057/4394725/13

Voir

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18/03/2021 | Lien permanent

De las cosas mas seguras, la mas segura es dudar ; ” des choses les plus sûres, la plus sûre est de douter ”

... Absolument ! sans aucun doute ajouté !

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A quoi bon douter ? Allons-y !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

À Ferney, 25è décembre 1765 1

Mon cher frère, connaissez-vous ce proverbe espagnol : De las cosas mas seguras, la mas segura es dudar ; « des choses les plus sûres, la plus sûre est de douter ? » Comment voulez-vous que Mme du Deffand ait ces Mélanges 2 dont vous me parlez, puisqu’ils ne sont pas encore achevés d’imprimer ? Il est vrai que Mme du Deffant a une lettre sur Mlle de Lenclos 3; c’est une épreuve du troisième volume, dont j’ai cru pouvoir la régaler, parce qu’elle me demandait avec la dernière instance de quoi l’amuser dans le triste état où elle est.

On ne vous a pas dit plus vrai sur les affaires de Genève. Les deux partis n’ont point promis de ne point prendre les armes : il n’a jamais été question de pareilles extrémités; tout s’est passé, se passe, et se passera avec la plus grande tranquillité ; et, si j’avais quelque vanité, je pourrais dire que je n’ai pas peu contribué à la bienséance que les citoyens ont gardée dans toutes leurs démarches. On exagère tout, on falsifie tout, on m’attribue tous les jours des ouvrages que je n’ai jamais vus, et que je ne lirai point. Je me suis résigné à la destinée des gens de lettres un peu célèbres, qui est d’être calomniés toute leur vie.

Je bénirai le jour où notre cher Élie de Beaumont m'enverra le factum sur les Sirven . Quand même il ne réussirait pas judiciairement, il réussira toujours à démontrer au public l'innocence de ses clients ; il réussira à confirmer sa grande réputation . Ces deux points importants consoleront du refus d'une attribution d'autres juges .

Jean-Jacques est toujours un grand fou, et souvent un méchant fou . Je crois qu'Helvétius a dû être bien étonné du prix que Jean-Jacques a mis à sa communion huguenote 4.

Adieu , mon cher frère, conservez votre santé . M. Boursier m'a mandé qu'il vous avait écrit . »

1 L'édition de Kehl suivant la copie Beaumarchais, et suivie par les autres éditions, omet le 3è paragraphe et le début du 4è ( Je bénirai …. méchant fou .)

2 Il est fait mention de ce volume dans une note d'une lettre à Mme Du Deffand du 16 octobre 1765 : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1765/Lettre_6136

3 Voir lettre du 16 octobre 1765 à Mme Du Deffand et sa réponse du 26 octobre 1765, dans laquelle elle se plaint qu'il lui manque les pages 12-61 de l'ouvrage en question : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1765/Lettre_6141

4 Voir note de la lettre du 30 août 1765 à Thieriot : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire...

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16/04/2021 | Lien permanent

il est engagé pour des crevailles ... Qu’il se crève, qu’il se damne, qu’il fasse tout ce qu’il voudra 

... se disent tous les candidats aux élections envers tout candidat adverse, d'autant plus détesté qu'il est originaire du même parti . Le marché de la peau de banane est à la hausse .

Voir , par exemple chez les LR :  https://www.lepoint.fr/politique/congres-ou-pas-dans-les-...

 

 

 

« A Pierre-Michel Hennin

Mercredi matin à 8 heures, [16 juillet 1766] à Ferney 1

Figurez-vous donc, monsieur, qu’hier mardi M. le prince de Brunswick m’écrit qu’il viendra se reposer de ses fatigues dans mon ermitage. Je lui propose d’y venir manger du lait et des œufs frais, et de renoncer ce jour-là au monde et à ses pompes. Et sur ce que vous m’aviez mandé des pompes, je vous prie de vouloir bien venir avec M. de Taulès pour me bouillir du lait. Point du tout, ne voilà-t-il pas que ce jeune héros me mande qu’il est engagé pour des crevailles 2 avec monsieur l’ambassadeur, et qu’il ne viendra que demain ! Je n’ose plus supplier Son Excellence de venir faire pénitence de ses excès à la campagne. Qu’il se crève, qu’il se damne, qu’il fasse tout ce qu’il voudra . Il est le maître, je suis à ses ordres et aux vôtres. Faites-moi la grâce d’instruire un pauvre vieux ermite de vos marches et de vos plaisirs.

Votre grand diable de Cosaque, qui dit avoir la poitrine perdue, est un fort bon homme. Il avait avec lui un médecin qui a du mérite. »

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11/10/2021 | Lien permanent

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