Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

U. T. I. L. E.

 

Urgent !

Terrible !

Important !

Lamentable !

Essentiel !!

http://www.tsr.ch/info/sciences-tech/3226711-les-poissons...

La Suisse, grande nation maritime, comme chacun le sait, tout en poursuivant sa nombrilique autosatisfaction, fait de dangereuses recherches . Dangereuses, oui, car la face du monde va changer . Mais bien évidemment, le thème de ce doctorat n'est pas étonnant dans un pays où tout doit rester « propre-en-ordre » . Malgré tout, je suis resté sur le cul, en lisant la conclusion de la thèse de doctorat d'Ana Pinto, réalisée sous la direction du professeur d'éco-éthologie Redouan Bshary. Prix Nobel à venir ? Je les mettrais volontiers plutôt dans la catégorie des doux dingues, ou des imbéciles qui prennent et veulent nous faire prendre des vessies (natatoires) pour des lanternes (de maisons closes) . Grands brasseurs de vent, apôtres de pataphysique, ils peuvent désormais travailler pour Disney, et faire un nouveau scénario pour Némo . Je ne suis pas du tout sensible à leur réputation, qui va crever comme bulles d'aquarium . Je continue à faire plutôt confiance aux poissons surgelés du Cap'tain Igloo !

 

 

Dans un tout autre domaine, sachez que je me force à lire, comme un pensum, comme une pénitence, chaque semaine, le bloc-notes de l'insupportable entartable BHL !

Et que vois-je cette semaine ? « ... le "François Mitterrand" de Jack Lang ... Et c'est évidemment passionnant, comme le sont, presque toujours, les témoignages de première main . Comment un président voltairien décide d'aimer , ou de feindre d'aimer, sa marionnette télévisée [aux Guignols de l'Info, Canal +]... » . Le « évidemment passionnant » me semble relever du même raisonnement qui amène à dire/à croire?) que les poissons nettoyeurs se soucient de leur réputation . BHL plaide surement pour sa propre personne -évidemment passionnante- qui apporte au monde avide et en extase ses témoignages d'outre Méditerranée, entre autres .

D'autre part, j'apprends que feu F. Mitterrand était un « président voltairien » ; hormis la suppression de la peine de mort, je ne vois pas ses points communs avec Volti . Mais, bon, je ne l'ai pas fréquenté, je n'ai pas fait le faux-cul en gravissant la roche de Solutré à la Pentecôte (pour y recevoir le Saint-Esprit cathodique ), et je n'ai pas eu recours à Carmen Tessier .

BHL, en grand homme, en grand connaisseur, en grand historien, déclare tout de go : « L'important dans un livre pareil, ce sont les détails . Tous les détails... pièces additionnelles – mais essentielles- à l'histoire de notre Histoire . » Et zou, Jack Lang récupère un titre de plus : historien . Adoubé par BHL , il va pouvoir ajouter une ligne sur sa carte de visite : Breveté Historien Levy(-temps), ça vous change d'avant !

 

Autant je déteste Les Prêtres, mous du genou, qui escagassent Brel, autant j'apprécie la fougue de Sinsemilia qui chante Brassens :

http://www.dailymotion.com/video/x80k1f_sinsemilia-la-mau...

 

 

 François M., le voltairien, de son paradis socialiste, m'a soufflé l'idée de mettre en ligne la note suivante , que je rédige maintenant pour parution le 3 février 2011 (Hautetfort = machine à voyager dans le temps ) :

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/06/24/presque-tout-le-monde-cherche-a-tromper-depuis-le-predicateu.html

Lire la suite

24/06/2011 | Lien permanent

Qui aurait dit il y a vingt ans que Berlin deviendrait l’asile des arts, de la magnificence et du goût ?

 Mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa !

Charilla, ma vaillante collègue, c'est vrai, j'ai failli te faire faire des heures minutes sup non payées.

 Je peux t'assurer que je vais suivre ta visite pour apprendre à mettre le turbo et tenir ce fichu timing d'une heure maxi !

 

Mon passé de profession libérale m'a déformé ; à son compte, généralement on ne regarde pas l'horloge pointeuse. En bon salarié respectueux je vais faire amende honorable et sabrer -(non ! pas le champagne ! )- dans la présentation de la visite, ce que j'estime nécessaire et qui peut-être, après tout, est inutile ?

Un aimable visiteur anonyme a trouvé que j'en faisais trop ! Je suis heureux d'apprendre , mais je le savais déjà, qu'il y a des gens pressés, amateurs de Reader'digest comme de fast food ! Pour cinq euros, il avait droit à une heure, malheur à celui qui déborde :

-"j'ai dit un cheeseburger avec une petite frite, un petit Coca ! Comment osez-vous , pour le même prix, me donner une grande frite ?". J'ai envie, maintenant que la frustration se dissipe de dire : "si tu n'aimes pas ça, n'en dégoûte pas les autres !"

 

Charilla, tu es jeune, tu es  l'avenir, tu es femme et impulsive ! Dieu  te garde !  سلام

Pour moi, Dieu merci, il y a Bach , comme ce qui suit , que je dédie aux pressés opressés opressants du monde entier : http://www.dailymotion.com/video/xmxex_glenn-gould-art-of...

 

 

 

 

Volti s'est décidé à aller voir Fred the II ; grand chambellan, il va devenir ... Quel travail que celui de fréquenter un roi prussien, fût-il philosophe !!!

 

 

 

           « A Henri Lambert d’Herbigny, marquis de Thibouville, rue des Saints-Pères à Paris

 

 

           Je mérite votre souvenir, Monsieur, par mon tendre attachement, mais Aurélie [personnage féminin de Rome sauvée] n’est pas encore digne de Catilina. Comment voulez-vous que je fasse ? Trouver tous les charmes de la société dans un roi qui a gagné cinq batailles [V* a quitté Paris vers le 25 juin pour se rendre auprès de Frédéric]; être au milieu des tambours, et entendre la lyre d’Apollon ; jouir d’une conversation délicieuse à quatre cents lieues de Paris ; passer ses jours  moitié dans les fêtes, moitié dans les agréments d’une vie douce et occupée, tantôt avec Frédéric le Grand, tantôt avec Maupertuis, tout cela distrait un peu d’une tragédie. Nous aurons dans quelques jours à Berlin un carrousel [carrousel donné les 26 et 27 août  en l’honneur de la margravine de Bayreuth, sœur de Frédéric] digne en tout de celui de Louis XIV. On y accourt des bouts de l’Europe, il y a même des Espagnols. Qui aurait dit il y a vingt ans que Berlin deviendrait l’asile des arts, de la magnificence et du goût ? Il ne faut qu’un homme pour changer la triste Sparte en la brillante Athènes. Tout cela doit exciter le génie, mais tout cela dissipe et prend du temps. Il me faudrait un recueillement extrême. J’ai ici trop de plaisir. Je vous recommande Hérode, [Hérode et Mariamne]  et le duc d’Alençon,[autre titre , autre version d’Adélaïde du Guesclin, du duc de Foix] je les mets avec mon petit théâtre [son théâtre privé de la rue Traversière où plusieurs de ses pièces ont été représentées avant son départ] sous votre protection. Si vous voyez César [Lekain qui joue César dans Rome sauvée], dites-lui, je vous en supplie, à quel point je lui suis dévoué. Je ne veux pas le fatiguer de lettres, moins je lui écris plus il doit être content de moi. Adieu digne successeur de Baron. Il n'y a que votre aimable commerce qui soit au dessus de votre déclamation. Conservez-moi votre amitié. Je vous serai bien tendrement attaché toute ma vie.

 

 

           V.

           A Potsdam (sic) 1er Août 1750. »

 

 

Lire la suite

Une Sandwich pour Thiriot ! Avec ou sans beurre ?

Ah! AH! Ah! Voltaire ne sait plus écrire, Voltaire ne connait plus le genre des mots ; une "sandwich", et puis quoi encore ? Eh bien lisez et vous croirez mes frères !

Juste une remarque d'humour à une roupie, vous allez voir que le Grand Turc "MAHMUT Ier" était un goinfre imprévoyant que ses copains nommaient "MATMUT au Tiers limité" . Bon, oui, pour un dimanche matin ça suffira . That's all, folks !!

 

« A Nicolas-Claude Thiriot

 

                    Le Grand Turc [ Mahmut Ier, mort le 13 décembre 1754 ], notre ambassadeur de la Porte ottomane      [Roland Puchot des Alleurs, mort le 23 novembre 1754 ], et Royer [ musicien mort le 11 janvier 1755 ] sont donc morts d’une indigestion. Je suis très fâché pour M. des Alleurs que j’aimais, mais je me console de la perte de Royer et du Grand Turc. Puissent les lois de la mécanique qui gouvernent ce monde faire durer la machine de Mme de Sandwich [ qui versa une pension à Thiriot et mourut le 27 juillet 1757 ] et que son corps soit aussi vigoureux que son âme laquelle est douée de la fermeté anglaise, et de la douceur française.

 

                    Vous voyez, mon ami, que Dieu est juste : Royer est mort parce qu’il avait fait accroire à Sireuil que c’était moi qui l’étais. Il faut enterrer avec lui son opéra [ Pandore , « vieil opéra » de Voltaire, texte remanié par Sireuil à la demande de Royer ] qui aurait été enterré sans lui. Royer avait engagé ce Sireuil dans la plus méchante action du monde, c’est-à-dire à faire des mauvais vers, car assurément on n’en peut pas faire de bons sur des canevas de musiciens. C’est une méthode très impertinente qui ne sert qu’à rendre notre poésie ridicule, et à montrer la stérilité de nos ménétriers. Ce n’est point ainsi qu’en usent les Italiens nos maîtres. Metastasio et Vinci [ Vinci  compositeur, collabora avec Métastase ] ne se gênaient point ainsi l’un l’autre ; aussi Dieu merci, on se moque de nous par toute l’Europe. Je vous prie, mon ancien ami, d’engager M. Sireuil à ne plus troubler son repos et le mien par un mauvais opéra. C’est un honnête homme, doux et modeste ; de quoi s’avise–t-il d’aller se fourrer dans cette bagarre ? Donnez-lui un bon conseil, et inspirez –lui le courage de le suivre.

 

                    Avez-vous sérieusement envie de venir à Prangins, mon ancien ami ? Arrangez-vous de bonne heure avec Mme de Fontaine et le maître de la maison. Vous trouverez la plus belle situation de la terre, un château magnifique, des truites qui pèsent dix livres, et moi qui n’en pèse guère davantage, attendu que je suis plus squelette et plus moribond que jamais. J’ai passé ma vie à mourir ; mais ceci devient sérieux ; je ne peux plus écrire de ma main. Cette main peut pourtant encore griffonner que mon cœur est à vous.

 

             VoltairePrangins.jpg

             A Prangins

             23 janvier 1755

             Pays de Vaud. »

 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas-Claude_Thieriot

 

Lire la suite

25/01/2009 | Lien permanent

A tous croates, pandours, housards, qui ces présentes ouvriront, salut, et peu de butin

... Retournez d'où vous venez, les mains vides .

Ce que réclame HADOPI  et consorts .

lettre-ouverte-de-rolling-stone-magazine.jpg

 Translation : http://www.pcinpact.com/news/58845-rolling-stone-magazine-lettre-ouverte-majors.htm

 

 

« A Madame Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha
A Lausanne, 4 janvier 1758.
A tous croates, pandours, housards, qui ces présentes ouvriront, salut, et peu de butin.
Pandours et croates, laissez passer cette lettre à Son Altesse sérénissime Mme la duchesse de Saxe-Gotha, qui est aussi aimable, aussi bienfaisante, aussi noble, aussi douce, aussi éclairée que vous êtes ignorants, durs, pillards et sanguinaires. Sachez qu'il n'y a rien à gagner pour vous si vous prenez ma lettre en chemin, et que ce n'est pas là un butin qui vous convienne. Vous me feriez une extrême peine, dont il ne vous reviendrait rien du tout. D'ailleurs il ne doit être rien de commun entre Mme la duchesse de Gotha et vous, vilains pandours. Elle est le modèle parfait de la politesse, et vous ne savez pas vivre, elle a beaucoup d'esprit, et vous n'avez jamais rien lu, vous n'avez pas le moindre goût; vous cherchez à rendre ce monde-ci le plus abominable des mondes possibles, et elle voudrait qu'il fût le meilleur. Il le serait sans doute, si elle en était la maîtresse.
Il est vrai qu'elle est un peu embarrassée avec le système de Leibnitz elle ne sait comment faire, avec tant de mal physique et moral, pour vous prouver l'optimisme mais c'est vous qui en êtes cause, maudits housards c'est par vous que le mal est dans le monde; vous êtes les enfants du mauvais principe. Je vous conjure, au nom du bon principe, de ne jamais entrer dans ses États; j'espère encore y aller un jour, et je ne veux point y trouver de vos traces.
Madame, si ces messieurs sont un peu honnêtes, Votre Altesse sérénissime recevra sans doute mes profonds respects et mon très-tendre attachement en 1758. Monseigneur le duc, toute votre auguste famille, daigneront se souvenir de moi. La grande maitresse des cœurs ne m'oubliera pas. N'a-t-elle pas pris soin de quelque pauvre Français blessé à Rosbach ? 1 ne lui a-t-elle pas donné des bouillons ? Je veux finir, madame, par faire réparation à messieurs les housards. Je me flatte qu'ils n'ont point ravagé vos États, que Votre Altesse sérénissime est en paix au milieu de la guerre, et que la sérénité de sa belle âme se répand sur son pays. Je ne suis qu'un pauvre Suisse, mais il n'y a personne, dans les treize cantons, qui désire plus d'être à vos pieds que moi. Qu'on fasse la paix, et je fais un pèlerinage dans votre temple, qui est celui des Grâces.
Je réitère à Votre Altesse sérénissime mon respect et mes vœux.
Le Suisse V. »

 1 Julienne-Françoise de Buchwald, née de Neuenstein, grande gouvernante de la duchesse Louise-Dorothée, naquit le 7 octobre 1707, et mourut le 19 décembre 1789. Charles de Dalberg a fait son éloge dans un petit ouvrage intitulé : Madame de Buchwald. Seconde édition. Erfurt, 1787, vingt-quatre pages in-8. Frédéric II dira d'elle dans une lettre à sa sœur la margrave de Baireuth, le 17 septembre 1757 : « Madame de Buchwald me paraît une femme très-estimable, et qui vous conviendrait beaucoup : de l'esprit, des connaissances, point de prétentions, et un bon caractère. » : http://friedrich.uni-trier.de/de/oeuvres/27_1/346/text/

 

Lire la suite

07/03/2013 | Lien permanent

laisser aller le monde comme il va, recommander la morale et la bienfaisance, et regarder tous les hommes comme nos frèr

 ... Belles intentions, mais hélas on voit les frères se déchirer pour l'héritage de cette terre, la fraternité a ses limites .

 

morale.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« A M. Élie BERTRAND.

A Lausanne, 27 décembre [1757].
Je vous souhaite une bonne et tranquille année, mon cher philosophe, car rien de bon sans tranquillité. J'épargne une lettre inutile à monsieur le banneret et à madame 1 mais je m'adresse à vous pour leur présenter mes tendres respects, et mes vœux bien sincères pour leur conservation et pour leur félicité, dont ils sont si dignes. Ma nièce se joint à moi et partage tout mon attachement. Que nous serions flattés s'ils pouvaient honorer de leur présence ce séjour tranquille, cette petite retraite de Lausanne que nous avons ornée dans l'espérance de les y recevoir un jour avec vous ! Iste angulus mihi semper ridet 2. Je ne crois pas que j'aille jamais ailleurs, malgré les sollicitations qu'on me fait. Quand on est aussi agréablement établi, il ne faut pas changer. Patria ubi bene doit être ma devise.
J'ai lu enfin l'article Genève de l'Encyclopédie, qui fait tant de bruit.
Non nostrum inter vos tantas componere lites.3
Je trouve seulement les Genevois très-heureux de n'avoir que de ces petites querelles paisibles, tandis qu'on s'égorge depuis le lac des Puants 4 jusqu'à l'Oder, et qu'on teint de sang la terre et les mers.
Il faut que ceux qui sont destinés à prêcher la paix soient au moins pacifiques. Le grand mal, messieurs, qu'on vous accuse un peu de variations! Eh! qui n'a pas varié? Le premier siècle ressemble-t-il au quatrième? et milord Pierre 5 n'a-t-il pas couvert de rubans et de franges l'habit simple et uni qu'il avait reçu d'un père très-uni?
Les dogmes ne se sont-ils pas accumulés d'âge en âge? On dit que vous revenez à la simplicité des premiers temps, que vous abandonnez l'architecture gothique, chargée de vains ornements, pour la noble architecture des Grecs. Vous fait-on si grand tort? M. d'Alembert, à ce que vous dites, serait très-fâché que des inquisiteurs le louassent d'être tout prêt à faire brûler des hérétiques. Sans doute il recevrait fort mal ce bel éloge, qu'il n'a jamais mérité; mais en est-il de même de ceux qu'il loue de vouloir embrasser la simplicité des premiers temps? Il ne dit que ce qu'il leur a entendu dire vingt fois. Il révèle leur secret, je l'avoue; mais ce secret est celui de la comédie; rien n'est plus public parmi vous autres que ce secret 6. S'ils désavouent leurs sentiments, ils se feront peu d'honneur; s'ils les publient, ils s'attireront des disputes. Que faut-il donc faire? rien; se taire, vivre en paix, et manger son pain à l'ombre de son figuier; laisser aller le monde comme il va, recommander la morale et la bienfaisance, et regarder tous les hommes comme nos frères. C'est ce que je leur souhaite. Je vous embrasse tendrement, mon cher théologien, humain et philosophe. »

1 De Freudenreich.

2 Ce point de vue me sourit toujours ; Horace, Odes, II, 6,14 .

3 Il ne nous appartient pas au milieu de gens comme vous d'arbitrer de si grands débats ; Virgile Églogue, II, 108 .

4 Winnipeg vient de la peuplade des Winnipegs au Canada , « puants » et on attribua l'odeur au lac lui-même .

5 C'est-à-dire saint Pierre, ou plutôt le vicaire de Jésus-Christ, le pontife romain.

6 Le « secret » dont parle Voltaire était que l’Église de Genève était devenue socinienne, c'est à dire qu'elle répudiait la divinité du Christ et ne voyait plus guère dans le christianisme qu'un doctrine moral . Ceci constituait, si on peut dire, l'éloge de d'Alembert .

 

Lire la suite

26/02/2013 | Lien permanent

Je suis sûr que les connaisseurs rendront ce qu'ils doivent au mérite

... de madame Simone Veil, femme dont on doit se souvenir pour son courage et son exemplarité .

Mes respects Madame .

 Résultat de recherche d'images pour "simone veil"

Vous avez amélioré le monde ...

 

« Au marquis Francesco Albergati

Capacelli, senatore di Bologna

à Bologna

13è auguste 1762, aux Délices 1

Je suis presque toujours réduit, monsieur , à vous écrire d'une main étrangère . Cela gêne beaucoup mon cœur et mon impatience . Vous êtes sans doute actuellement dans votre beau château , l'asile des muses, et surtout de Melpomène . Le favori de Thalie 2 a donc pris une autre route que Genève . Je ne saurais me consoler qu'il ait donné la préférence à Lyon, nous lui aurions fait l'accueil qu'on faisait ou qu'on devait faire à Ménandre 3. Je ne sais pas s'il sera fort content de Paris ; il trouvera la comédie italienne réunie avec la foire, et ne donnant plus que des opéras-comiques . D'ailleurs la malheureuse guerre dans laquelle nous sommes engagés depuis sept ans, n'est guère favorable aux beaux-arts . Je suis sûr que les connaisseurs rendront ce qu'ils doivent au mérite de M. Goldoni, mais je voudrais que son voyage lui fût utile .

Voilà , monsieur, bien des sujets de tragédies dans ce siècle . L'empereur de Russie détrôné par sa femme, est mort, dit-on, d'une colique violente ; le prince Ivan, empereur légitime, enfermé depuis plus de vingt ans dans une île de la mer glaciale 4, où sa mère est morte ; la reine de Pologne 5 expirant de douleur sur les ruines de sa capitale ; le prince Édouard 6, héritier du trône de la Grande-Bretagne, trainant sa misère obscure dans les Ardennes ; les rois de France et de Portugal assassinés 7, vous m'avouerez qu'on aurait tort de ne pas convenir que notre siècle est fertile en sujets de théâtre . Heureux ceux qui voient du port tant d'orages ! Il n'y a point de retraite qui ne soit préférable à des trônes élevés au milieu de tant d'écueils .

Jouissez, monsieur, des douceurs de la paix, de votre considération ; de votre tranquillité, des beaux-arts que vous protégez . Je m'intéresse vivement à vos succès et à vos plaisirs , conservez-moi vos bontés, vous savez combien elles me sont chères, et combien je vous respecte .

V. »

Mille compliments je vous prie à M. Paradisi à qui je dois autant de remerciements que d'estime . »

1 L'édition de Kehl supprime l'initiale et le post-scriptum , comme la copie Beaumarchais, suivie par toutes les éditions .

2 Goldoni qui se rendait à Paris, devait écrire une lettre à V* de « Lyon 17 août 1762 » dont seul l'en-tête est parvenu jusqu'à nous . Voir début de la lettre du 25 août 1762 à Capacelli : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1762-partie-24-123150901.html

5 Marie-Josèphe d'Autriche, épouse d'Auguste III de Pologne, qui mourut en 1757 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Jos%C3%A8phe_d%27Autriche

6 Le « jeune prétendant » séjourna dans les Ardennes en 1747-1748 ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_%C3%89douard_Stuart

7 Il ne s'agit en fait que des tentatives d’assassinat avortées de 1757 et 1758 , Damiens sur Louis XV (https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert-Fran%C3%A7ois_Damiens ) et la famille Tavora sur Joseph Ier (https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Ier_(roi_de_Portugal)

 

 

Lire la suite

avete una moglie a lato, vol vir che siete un Contade perfetto / vous avez une femme à vos côtés, cela signifie que vous

... Monsieur le président Macron, contrairement aux deux farfelus qui vous ont précédé .

 Image associée

Tenez bon !

 

« A Carlo Goldoni

Aux Délices près de Genève 28 august [1762] 1

Adassio un poco, caro sior, cosa che avete ditto che avete una moglie a lato, vol vir che siete un Contade perfetto . Basta, che il signor e la signora moglie sarebbero stati ricevuti con ogni rispetto, e col' piu gran zelo nelle mie capanne, e che la via di Ginevra e cosi bella come quella di Lione ; e che mi dispiase che la sia degustada, e che non habbia avu la volonta de vegnir, e xe un pezzo che l'aspettava, e che jo vo mi ramaricando ; varde, che cosa fa di non aver preso la via di Genevra . Varde che bisogna che digna tutto, e po vedra se le cose va ben .

Volete dunque mio caro signore sanar la piaga che mi fate, col l'onore della vostra dedicazione 2, ma se questa gloria inalza il moi spirito e luzinga la vanita mia, il dolor di non haver vi tenuto nelle mie braccia non e meno acerbo nel moi cuore . Leggero le vostre vezzose comedie fino al giorno che potero riverire l'autore .

Non so dove siete adesso . Non so come indirizare la mia lettera . Ma il vostro nome basta ; e mi confido che siete gio connosciuto à Parigi, come a Venezia .

Non ho ancora ricevuto il regalo che mi accenate . Ma non posto differire j miei ringraziamenti .

Gia che siete, o sarete ben presto cittadino di Parigi, vorrei far vi una visita, ma il Corneille non lo permettera . Mi ritrovo fra il Corneille ed il Goldoni . Stampero l'uno, et aspettero l'altro quando egli tornera a riveder la sua bella Italia . Ma di grazia non mi deludete piu colle le illusioni della speranza .

Adio, vi stimo, vi 'onoro, vi amo senza illusione veruna, e saro sempre il vostro ammiratore, amico e servitore 3.

V.

Mes respects à madame Goldoni . »

1 Dans cette lettre, V* use de plusieurs formes vénitiennes en accord avec la langue de Goldoni . V* répond ici à une lettre de Lyon dont le texte n'est pas connu ; voir lettre du 25 août 1762 à Albergati Capacelli : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/07/19/il-n-avait-pu-passer-chez-moi-parce-qu-il-a-sa-femme-mais-certainement-je-n.html

2 Goldoni avait dédié sa Pamela maritata « all'ornatissimo celeberrimo monsieur de Voltaire », au très docte et très célèbre monsieur de Voltaire , voir page 3 : https://www.liberliber.it/online/autori/autori-g/carlo-goldoni/pamela-maritata/

3 «  Doucement, cher monsieur, ce que vous avez dit, que vous avez une femme à vos côtés, cela signifie que vous êtes un homme comblé . Hé bien, le mari et la femme auraient été reçus avec tout le respect possible et le plus grand zèle dans mes campagnes , et la route de Genève est aussi belle que celle de Lyon ; et je suis fâché que vous vous soyez rebuté, et que vous n'ayez pas eu la volonté de venir, et il y a longtemps que je vous attendais, et je me plains de vous ; vous voyez ce que vous avez fait de ne pas avoir pris la route de Genève . Vous voyez qu'il faut que je vous dise tout, et puis que je voie si les choses s'arrangent . Vous voulez donc, cher monsieur, guérir la plaie que vous m'avez faite, par l'honneur que me fait votre dédicace, mais si cette gloire exalte mon esprit et flatte ma vanité, la douleur de ne pas vous avoir tenu dans mes bras n'en est pas moins amère à mon cœur . Je lirai vos charmantes comédies jusqu'au jour où je pourrai honorer l'auteur . Je ne sais où vous êtes dorénavant . Je ne sais comment vous adresser ma lettre . Mais votre nom suffit ; et je suis sûr qu'il est déjà connu à Paris , comme il l'est à Venise . Je n'ai pas encore reçu le présent que vous me faites espérer . Mais je ne puis différer de vous en remercier . Puisque vous êtes, ou serez bientôt citoyen de Paris, je voudrais vous faire ma visite, mais Corneille ne me le permettra pas . Je me retrouve entre Corneille et Goldoni . J'imprimerai l'un, et j'attendrai l'autre quand il s'en retournera pour revoir sa belle Italie . Mais de grâce ne me décevez plus avec les illusions de l'espérance . Adieu, je vous estime, je vous honore, je vous aime sans illusion [au sens de »flatterie »] aucune, et je serai toujours votre admirateur, ami et serviteur . »

Lire la suite

24/07/2017 | Lien permanent

Il faut être juste, mais il faut être poli, et dire la vérité avec douceur

...Afficher l'image d'origine

Ah ! qu'en termes galants ces choses-là sont dites !

 

 

 

«A Charles Pinot Duclos

A Ferney 14 septembre [1761] 

Je commence par remercier ceux qui ont eu la bonté de mettre en marge des notes sur mes notes. Je n’ai l’édition in-folio de 1664 1 que depuis huit jours.

J’ai commencé toutes mes observations sur l’édition très rare de 1738 2, dans laquelle Corneille inséra tous les passages imités des Latins et des Espagnols. Ces observations, écrites assez mal de ma main au bas des pages, ont été transcrites encore plus mal sur les cahiers envoyés à l’Académie.

Il n’est pas douteux que je ne suive dorénavant l’édition de 1664. Cette petite édition de 1738 ne contient que Médée, le Cid, Pompée, et le Menteur, avec la Suite du Menteur.  

A-t-on pu douter si j’imprimerais les sentiments de l’Académie sur Le Cid ? « Ella misma requirio al Rey que se le diesse por marido. 3»

Et vous dites qu’il n’y a pas là d’alternative ! Vous avez raison ; mais lisez ce qui suit : « Ella estava muy prendada de sus partes 4 »,voilà nos parties. « O le castigasse conforme a las leyes 5 » etc., et voilà votre alternative.

Comptez que je serai exact.

Je suis très aise d’avoir envoyé et soumis à l’examen mes observations, tout informes qu’elles sont : 1° parce que vos réflexions m’en feront faire de nouvelles ; 2° parce que le temps presse, et que si j’avais voulu limer, polir, achever avant d’avoir consulté, j’aurais attendu un an, et je n’aurais été sûr de rien . Mais en envoyant mes esquisses, et en en recevant les critiques de l’Académie, je vois la manière dont on pense, je m’y conforme, je marche d’un pas plus sûr .  

Il y avait dans mes petits papiers  labbé d’Aubignac, savant sans 6 génie, et La Motte, homme d’esprit sans érudition, ont voulu faire des tragédies en prose. Un jeune homme du métier, qui a copié cela, s’est diverti à ôter le génie à La Motte, et je ne m’en suis aperçu que quand on m’a renvoyé mon cahier .

Il y a souvent des notes trop dures . Je me suis laissé emporter à trop d’indignation contre les fadeurs de César et d'Antoine et de Cléopâtre dans Pompée 7, et contre le rôle de Félix dans Polyeucte. Il faut être juste, mais il faut être poli, et dire la vérité avec douceur .

N.B. Je suis à Ferney, à deux lieues de Genève. Les Cramer préparent tout pour l’édition, et je travaille autant que ma santé peut me le permettre.

Ils ne donneront leur programme que lorsqu’il commenceront à imprimer .

Ils n’imprimeront que quand les estampes seront assez avancées pour que rien ne languisse . J’ai peur qu’il n’y ait quatorze volumes in-8°, avec trente-trois estampes.

Deux louis, c’est trop peu ; mais les Cramer n’en prendront jamais davantage .

Le bénéfice ne peut venir que du roi, de la czarine, du duc de Parme, de nos princes, etc., comme je l’ai déjà mandé.

Si mes respectables et bons confrères veulent continuer à me marginer 8, tout ira bien.

Respects et remerciements.

V.»

1 Le Théâtre de Pierre Corneille, 1664, c'est l'édition définitive dans un format qui classe Corneille parmi les grands auteurs .

3 Elle même demande au roi qu'il le lui donne pour mari .

4 Elle était fort éprise de sa partie . Les trois mots qui suivent sont ajoutés dans la marge .

5 Ou qu'il le punisse conformément aux lois .

6 Sans ajouté au dessus de la ligne sur le manuscrit .

7 Dans Pompée est ajouté sous la ligne .

8 V* semble avoir inventé ce mot ; en tout cas il le défendit contre les critiques de l'abbé d'Olivet , voir la lettre à celui-ci du 27 novembre 1764 : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/08/correspondance-annee-1764-partie-38.html

 

Lire la suite

20/08/2016 | Lien permanent

Il faut de puissants ressorts pour émouvoir les hommes occupés de leurs propres intérêts

... De ce fait, bon nombre de nos dirigeants, politiciens et fonctionnaires ne peuvent améliorer la vie de leurs concitoyens, sinon en améliorant d'abord la leur . Autrement, circulez, il n'y a rien à voir ...

 Image associée

...  That's life ! Sorry !

 

 

« A Philippe Debrus

derrière le Rhône

Plus je réfléchis, monsieur, sur l'épouvantable destinée des Calas, plus mon esprit est étonné et plus mon cœur saigne . Je vois évidemment que l'affaire traînera à Paris et qu'elle s'évanouira dans les délais . Le chancelier est vieux 1. La cour est toujours bien tiède sur les malheurs des particuliers . Il faut de puissants ressorts pour émouvoir les hommes occupés de leurs propres intérêts . Nous sommes perdus si l'infortunée veuve n'est pas portée au roi sur les bras du public attendri , et si le cri des nations n'éveille pas la négligence .

Il faut absolument que je vous parle aujourd'hui . Je vous prie que Donat Calas soit à portée, que M. l’avocat de Gobre 2 (j'écris mal son nom ) soit de notre conférence . Appelez-y qui vous voudrez, M. Martine 3 ou un autre . Plût à Dieu que M. Tronchin le professeur y fût . Donnez-moi votre heure, je me rendrai chez vous ou chez M. Tronchin à l'heure que vous prescrirez .

Aux Délices à midi [29 juin 1762 ?] 4»

4 L'édition Lettres inédites place cette lettre en avril ou mai 1762 . La date proposée ici tient compte des lettres à Ribote Charron, du mémorandum publié dans les Pièces originales, et surtout de l’allusion à la réunion du 29 juin 1762 .

 

Lire la suite

15/05/2017 | Lien permanent

Si je me mariais, je prierais frère Saurin de faire des enfants à ma femme

... Frère Voltaire aurait-il des moeurs d'Inuit du bon vieux temps ?

 Afficher l'image d'origine

Frère Saurin !!... je plaisantais !

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[A madame de La Live d'Epinay

place Vendôme

à Paris]

Ma belle philosophe, je ne suis pas comme vous ; je suis très aise que frère Saurin soit marié , il fera de bons cacouacs, nous en avons besoin . C'est aux philosophes qu'il appartient de faire des enfants, il faudrait , que tous les petits couteaux, qu'on vendait, pour châtrer les Montsoreau 1, servissent aux Omer Joly de Fleury, et empêchassent cette graine de pulluler . Si je me mariais, je prierais frère Saurin de faire des enfants à ma femme .

Je voudrais bien, madame, vous voir avec vos sabots, je vous montrerais les miens, vous me diriez s'ils sont du bon faiseur . J'en ai réellement à Ferney . J'ai cédé les Délices au duc de Villars, qui a toujours des souliers fort mignons ; mais malheureusement il n'a point de jambes, et il est venu prier Tronchin de lui en donner .

Je crois que j'ai porté malheur aux jésuites, vous savez que je les ai chassés d'un petit domaine qu'ils avaient usurpés, le parlement n'a fait que m'imiter . On me mande que le parlement de Nancy a condamné frère Menoux aux galères , je crois l’arrêt fort juste, car le moyen qu’un parlement puisse avoir tort ! Frère Menoux aurait bonne grâce à ramer avec l'abbé de La Coste 2, mais le parlement de Nancy n'est pas français, et il n'y a point de port de mer en Lorraine . Adieu madame, Corneille m'appelle . Permettez-moi mille compliments à tout ce qui vous environne .

V.

Ferney 24è august 1761 . »

1 Le seigneur de Montsoreau Jean de Chambes était fameux pour les meurtres qu'il avait commis en Anjou à l'époque de la Saint-Barthélémy ; l'un de ses exploits avait consisté à poignarder l'amant de sa femme sous ses yeux . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_de_Chambes

et : http://saumur-jadis.pagesperso-orange.fr/recit/ch8/r8d8bart.htm

 

Lire la suite

30/07/2016 | Lien permanent

Page : 421 422 423 424 425 426 427 428 429 430 431