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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Je me doute que ce sont des radoteurs, et c’est pour cela même que je les veux lire ; j’en ai lu tant d’autres !

... Ah ! Google actualités ...

https://news.google.com/topics/CAAqIggKIhxDQkFTRHdvSkwyMHZNR1k0YkRsakVnSm1jaWdBUAE?hl=fr&gl=FR&ceid=FR%3Afr

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« A Jean-Henri-Samuel Formey

Le 17 juin 1764, aux Délices 1

Il est vrai, monsieur, que nous ne sommes pas vous et moi de la première jeunesse. On dit dans le monde que la vie est courte, et qu’elle se passe en malheurs ou en niaiseries. J’ai pris ce dernier parti ; et il paraît que vous en faites autant : ce n’est pourtant pas une niaiserie que d’avoir de jolies filles qui jouent la comédie ; et je vous fais mon compliment de tout mon cœur sur les agréments que vous goûtez dans votre famille. Réjouissez-vous dans vos œuvres 2, car c’est là votre portion . Une de vos vocations, à ce que je vois, est de faire des journaux. Il y a longtemps que vous passez en revue les sottises des hommes, et quelquefois les miennes. Si vous y trouvez utile dulci 3, continuez.

C’est un Livonien très aimable qui vous rendra ma réponse. Il m’a trouvé constant dans mes goûts, j’habite depuis dix 4 ans les Délices sans m’en lasser ; il est vrai qu’on ne joue point la comédie dans le sacré territoire de Genève, et c’est ce qui fait que je ne dis plus :

Je ne décide point entre Genève et Rome.5

Je décide pour Rome sans difficulté ; mais j’ai fait bâtir en France, à une lieue de Genève, un fort joli théâtre : envoyez-moi toutes vos filles, je leur donnerai des rôles.

Voulez-vous me faire un plaisir, quoique nous ne soyons pas de la même religion ? c’est de faire donner ce petit billet au libraire de Berlin 6 qui a imprimé Timée de Locres 7, et Ocellus Lucanus 8. Je me doute que ce sont des radoteurs, et c’est pour cela même que je les veux lire ; j’en ai lu tant d’autres !

Je suis affligé de la perte d’Algarotti ; c’était le plus aimable infarinato 9 d’Italie. Vous aurez le plaisir de le louer, en attendant celui de me juger. Je perds la vue comme Tirésie, sans avoir su, comme lui, les secrets du ciel : c’est ce qui fait que je ne mets pas ici de ma main la belle et solide formule de

votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire.»

1 Selon l'édition Formey qui rapporte que seule la signature est autographe, et fait précéder la lettre de ce commentaire : « Un gentilhomme livonien m’ayant fait visite le 2 avril 1764 , me demanda une lettre propre à l'introduire chez M. de Voltaire […] Voici sa réponse. »

2 Ecclésiaste , III, 22 : voir : https://saintebible.com/ecclesiastes/3-22.htm

3 L'utile et l'agréable ; Horace, L’Art poétique, v. 343 , voir : http://bcs.fltr.ucl.ac.be/HOR/PisonsTrad.html

4 Corrigé en six par les éditeurs modernes .

6 Ce libraire est Bourdeaux, mais la lettre en question n'est pas connue .

7 Timée de Tauromenium, Timée de Locres en grec et en français, par M. le marquis d'Argens, 1763 : https://archive.org/details/timedelocreseng00platgoog/page/n5

8 Ocellus Lucanus en grec et en français […] par M. le marquis d'Argens, 1762 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9630594w.texteImage

9 C'est à dire un dilettante .

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26/07/2019 | Lien permanent

L’avez-vous vue ? la connaissez-vous ? C’est une enfant gaie, sensible, honnête, douce, le meilleur petit caractère du m

... Une Miss France, pour tout dire ! ou peu s'en faut, non ? Une rousse ( même teintée ) élue à Château-roux , c'était tout à fait à propos, ou comme dit Voltaire, "comme de cire" .

 

missfrance2018.png

Maëva Coucke  sera, à n'en pas douter, plus connue que 90% de nos ministres .

 

« A Pierre-Robert Le Cornier de Cideville, ancien conseiller au parlement de Rouen

Rue Saint-Pierre près du rempart

à Paris

26 janvier 1763 , à Ferney 1

Mon ancien ami, votre jolie relation du mariage du jeune Dupuis nous vient comme de cire 2; car figurez-vous que nous marions mademoiselle Corneille, dans quelques jours, à un jeune Dupuits d’environ vingt-trois ans et demi, cornette de dragons, possédant environ huit mille livres de rente en fonds de terre, à la porte de notre château, d’une figure très agréable, de mœurs charmantes qui n’ont rien du dragon. La différence entre ce Dupuits et celui de la comédie, c’est que le nôtre n’a point de père qui fasse des niches à ses enfants ; c’est un orphelin. Nous logeons chez nous l’orphelin et l’orpheline. Ils s’aiment passionnément ; cela me ragaillardit, et n’empêche pourtant pas que je n’aie une grosse fluxion sur les yeux, et que je ne sois menacé de perdre la vue comme La Mothe.

Avouez, mon ancien ami, que la destinée de ce chiffon d’enfant 3 est singulière. Je voudrais que le bonhomme Pierre revînt au monde pour être témoin de tout cela, et qu’il vît le bonhomme Voltaire menant à l’église la seule personne qui reste de son nom. Je commente l’oncle, je marie la nièce ; ce mariage est venu tout à propos pour me consoler de n’avoir plus à travailler sur des Cid, des Horace, des Cinna, des Pompée, des Polyeucte . J’en suis à Pertharite, ne vous déplaise, la commission est triste, et ce qui suit n’est pas trop ragoûtant ; il fallait que Pierre eût le diable au corps pour faire imprimer tous ces détestables fatras. Mlle Corneille, avec sa petite mine, a deux yeux noirs qui valent cent fois mieux que les douze dernières pièces de l’oncle Pierre. L’avez-vous vue ? la connaissez-vous ? C’est une enfant gaie, sensible, honnête, douce, le meilleur petit caractère du monde. Il est vrai qu’elle n’est pas encore parvenue à lire les pièces de son oncle, mais elle a déjà lu quelques romans ; et puis vous savez comment l’esprit vient aux filles 4.

Adieu, mon cher et ancien ami ; je vous embrasse le plus tendrement du monde.

V. »

1 Cideville avait dans une lettre du 17 janvier 1763 fait le compte-rendu de la comédie de Collé : Dupuis et Desronais ; voir lettre du 12 janvier 1763 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/11/27/pour-les-comedies-ou-il-n-y-pas-le-mot-pour-rire-c-est-une-i-6003258.html

3 Marie-Françoise Corneille que V* nommait affectueusement Cornélie-chiffon .

4 Selon le titre d'un conte de La Fontaine : http://www.lafontaine.net/lesContes/afficheConte.php?id=47

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18/12/2017 | Lien permanent

Les Genevois nagent dans l'abondance, parce qu'outre les bestiaux de leur territoire, ils tirent toutes leurs denrées de

... Ce qui est vrai du temps de Voltaire l'est encore aujourd'hui , et outre les victuailles, les Savoyards (et les Gessiens) fournissent leur travail ; sans eux rien ne fonctionnerait plus dans la parvulissime république genevoise .

 

 

« De Voltaire et Marie-Louise Denis

à

Antoine-Charles Esmangart de Bournonville 1

A Ferney, pays de Gex, 10 janvier 1767

Monsieur,

J'ai eu l'honneur d'écrire ce matin à Mgr le duc de Choiseul 2 , et de lui demander un passeport pour nous et nos gens, sur le chemin de Genève et de Suisse, et la lettre est partie par Genève avec la permission de M. de Virieu, commandant dans nos quartiers sous M. de Jaucourt, qui sont venus à Ferney avec d'autres officiers et qui ont été témoins de notre embarras .

Deux heures après l'envoi de ma lettre à Mgr le duc de Choiseul par Genève, nous avons appris que deux de nos fermiers, Suisses de nation, se sont enfuis sans payer . Nous faisons partir cette lettre par Gex sans savoir si le courrier à pied pourra traverser les montagnes couvertes de neige qui séparent le pays de Gex de la Franche-Comté et si la route de Besançon est praticable .

Nous ne savons pas quelles représentations pourront faire les autres domiciliés du pays de Gex, mais nous sommes certainement les plus à plaindre de tous, parce que nous avons cent cinquante personnes à nourrir par jour, tant au château de Ferney qu'à celui de Tournay, frontière de France sur le chemin de Genève .

La fuite et la banqueroute soudaine de nos fermiers, l'abus que font tous nos domestiques de campagne de la cherté des vivres, l'impossibilité d’en faire venir d'ailleurs de convenables à notre table, tout cela nous réduit à un état fort triste . Les Genevois nagent dans l'abondance, parce qu'outre les bestiaux de leur territoire, ils tirent toutes leurs denrées de Savoie ; et depuis Ripaille jusqu'à Annecy, tous les Savoyards s'empressent à fournir Genève ; de sorte qu'à la lettre il n'y a que nous qui soyons vexés . Nous sommes précisément comme dans une ville assiégée .

Environnés que nous sommes de montagnes, où la neige est haute de dix pieds dans les endroits les plus praticables, nous sommes absolument sans aucun secours . Notre seule ressource serait de traverser le lac de Genève pour aller nous pourvoir dans les villes de Savoie, mais il n'y a de bateaux que dans Genève et dans Lausanne . Nous pourrions tuer nos bœufs, mais il ne nous en resterait plus pour le labourage . On n'a jamais, du moins jusqu'à présent, tué de bœuf dans la petite ville de Gex qui n'est au fond qu'un grand et malheureux village où il n'y a jamais eu aucune boutique considérable de marchand .

Nous observons surtout que les paysans chez qui les soldats sont logés, leur fournissent du bois à nos dépens, en dévastant notre petite forêt pendant la nuit . Nous n'entrons pas dans de plus grands détails pour ne point vous fatiguer, mais nous flattons que la générosité de Mgr le duc de Choiseul aura égard à notre situation . Nous espérons surtout un passeport pour nos personnes, tant sur le chemin de Suisse que sur celui de Genève, et nous n'en abuserons pas .

Nous avons l'honneur d'être, avec tous le sentiments que nous vous devons, monsieur, vos très humbles et très dévoués serviteur et servante

Voltaire ; Denis . »

2 Cette lettre n'est pas connue, sans doute parce que le ministre Hennin a jugé préférable de ne pas la transmettre

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22/04/2022 | Lien permanent

Tu peux prétendre à tout en marchant sous ma loi

... C'est du moins ce que l'on essaie de nous faire croire : la fameuse égalité des chances sous notre sacrée république bureaucratique .

 

Plus sérieusement : SVP, qui a des nouvelles de LoveVoltaire , extraordinairement absente de son blog http://www.monsieurdevoltaire.com/ depuis le 13 juin ?

Grand merci pour votre attention .

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

24è février 1767 à Ferney

Mon amitié est hardie, mon cher colonel, mais a vôtre est indulgente . Si l'esprit suffisait pour faire des vers tragiques vous en feriez comme Racine . Mais la poésie est un art comme la musique ; il a ses modes et ses clefs .

Semble à tous les humains prescrire un même sort

il faudrait :

Semblent à tous les humains prescrire un même sort

et le vers n'y serait pas ; c'est une faute à la fois contre la syntaxe et contre la versification, et des forces qui prescrivent un sort sont une plus grande faute contre l'art d'écrire .

Ressort, qui est au singulier, ne peux rimer avec corps qui finit par un s .

Génie rime mal avec patrie, travaux avec héros ; et ces licences ne sont jamais permises que dans des cas extraordinaires . Indatire ne peut rimer avec vivre, ni famille avec docile . Mais ce qu'il y a de plus répréhensible, c'est qu'Athamare après avoir parlé de sa maîtresse avec la plus grande chaleur, après avoir redemandé Obéide avec emportement, reprenne son sang-froid pour examiner la préférence qu'on doit donner au gouvernement monarchique sur le républicain . Cette dissertation est à sa place dans la tragédie de Brutus entre l’ambassadeur Arons et le jeune Titus ; mais ici elle est intolérable, elle ferait tomber la pièce . Je vous demande en grâce de ne faire ce tort ni à vous, ni à moi .

J'ai encore quelque chose de plus sérieux à vous dire . On saurait bientôt que ces vers sont de vous , MM. de Berne en seraient très mécontents , il semble que vous ayez voulu désigner leur gouvernement . Comptez que vous ne manquez pas de gens Lausanne qui en feraient une application maligne . Je vous parle avec une franchise que ma tendresse pour vous justifie , je vous dis vrai . Qui aimera la vérité si ce n'est vous ? Si vous ne l'aimiez pas, je vous conjurerais du moins de la pardonner, et de supprimer par bonté pour moi cette addition qui me ferait une peine extrême .

Je vous embrasse avec la confiance d'un homme qui vous sera attaché toute sa vie .

N. B. – Si vous voulez absolument quelques vers qui reviennent à votre idée, il faut sans doute les placer avant le moment où Athamare a parlé d'Obéide ; car après avoir prononcé son nom il ne doit plus parler d'autre chose . Mais ces vers doivent être en fort petit nombre, ce n'est pas ici le lieu d'une dissertation . En voici quatre qui me paraissent assez propos, et qu'on ne peut reprocher à un Français qui les avoue . C'est après qu'Indatire a répondu à Athamare :

A servir sous un maître on me verrait descendre ?

Athamare

Va, l'honneur de servir un maître généreux

Qui met un digne prix aux exploits belliqueux,

Vaut mieux que de ramper dans une république

Insensible au mérite et souvent tyrannique.

Tu peux prétendre à tout en marchant sous ma loi .

J'ai parmi etc.

Je trouve ces vers fort convenables pour le théâtre de Paris, je les lui envoie . Si vous trouvez qu'ils puissent passer à Lausanne comme étant d'un Français vous ne risquez rien, je songe à vous plus qu'à moi .

Présentez je vous prie, mes respects à votre aimable troupe .

V. »

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25/07/2022 | Lien permanent

il n'a assisté aux grandes assemblées de la nation que sous le père de Charlemagne

... C'est ce que je pense d'Emmanuel Macron qui se lance dans ce qu'il croit être une grande consultation en dialoguant avec tous les groupes politiques, ce qui en flattera plus d'un , devoir de vacances tardif qui ne lui fera obtenir au mieux qu'un livre d'images : https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-macron-je-presi...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

18 janvier 1768

Je n'aurai point de repos, mon cher ami, que je ne sache l'issue de votre affaire. Je ne comprends rien à M. de Sauvigny. Je l'ai reçu de mon mieux chez moi, lui, sa femme, et son fils. Mme de Sauvigny m'a donné sa parole d'honneur qu'elle travaillerait à vous faire donner une pension, si vous conserviez la place que vous avez exercée si longtemps. Cela ne s'accorde point avec une persécution. Mme de Sauvigny d'ailleurs semblait avoir quelque intérêt de ménager mon amitié. Elle sait combien j'ai été sollicité par son frère1, qu'elle a forcé de se réfugier en Suisse ; elle sait que j'ai arrêté les factums qu'on voulait faire contre elle.

J'ai prévu, dès le commencement, que M. le duc de Choiseul ne se mêlerait point de cette affaire, puisqu'il m'a répondu sur quatre articles, et qu'il n'a rien dit sur celui qui vous regarde, quoique j'eusse tourné la chose d'une manière qui ne pouvait lui paraître indiscrète : en un mot, je suis affligé au dernier point. Mandez-moi au plus vite où vous en êtes 2.

M. Boursier demande s'il y a sûreté à vous envoyer l'ancien ouvrage de Saint-Hyacinthe 3.

Vraiment on serait enchanté d'avoir le petit livre qui prouve que le clergé n'est point le premier corps de l'État 4 . Il l'est si peu a qu'il n'a assisté aux grandes assemblées de la nation que sous le père de Charlemagne.

Je ne vous embrasserai qu'avec douleur, jusqu'à ce que je sache que vous ayez la place qui vous est due.

Adieu, mon cher ami. »

 

1 Joseph-Marie Durey de Morsan, né en 1717, frère de Mme de Sauvigny, dont le mari devint, en 1768, intendant de Paris, avait dissipé une belle fortune. Voltaire lui donna souvent asile. Il a publié quelques ouvrages, et est mort à Genève en 1795. Voir : https://data.bnf.fr/fr/13175013/joseph-marie_durey_de_morsan/

et : https://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journaliste/284-joseph-marie-durey-de-morsan

Voir: https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_philosophique/Garnier_(1878)/%C3%89tats,_gouvernements

et https://fr.wikisource.org/wiki/Examen_du_testament_politique_d%E2%80%99Alb%C3%A9roni/%C3%89dition_Garnier

et aussi les lettres de Voltaire à Mme de Sauvigny, des 3, 20 et 30 janvier 1769.

2 Ici, dans quelques éditions, on avait inséré quelques phrases du second alinéa de la lettre du 15 janvier 1768 .

3 Le Dîner du comte de Boulainvilliers.

4 Discussion intéressante sur la prétention du clergé d'être le premier corps de l'État, 1767, in-12, attribué au marquis de Puységur, lieutenant général. Voir lettre du 17 janvier 1768 à Hennin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2023/08/20/le-clerge-n-est-qu-une-compagnie-et-non-le-premier-corps-de-l-etat.html

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24/08/2023 | Lien permanent

Je ne vous demande pas pardon de mon ignorance, mais de ma sottise ... J’avais imaginé que je pourrais, lorsque la sais

... Saint-Tropez !" 

Bienvenue à l'inutile et malfaisant Zemmour. On est loin du remarquable débarquement d'août 1944 des Forces Alliées, et proche de la pochade du Gendarme de St Tropez, et je suis sûr que l'apparition du déculotté du premier tour serait un repoussoir suffisant capable de vider la Neptune-plage . Allez, va prendre une tôle !

  Législatives 2022 : Éric Zemmour sera candidat à Saint-Tropez

Trop frileux pour concourir à Calais ! ... C'est vrai que "La misère est moins pénible au soleil ..."

 

 

« A Pierre de Buisson, chevalier de Beauteville

19 janvier 1767, au soir, à Ferney 1

Monsieur,

Je ne vous demande pas pardon de mon ignorance, mais de ma sottise ; heureusement Votre Excellence est indulgente et remplie de bontés. J’avais imaginé que je pourrais, lorsque la saison serait moins cruelle, venir vous faire ma cour à Soleure, et aller ensuite arranger mes petites affaires avec Sa très dérangée Altesse le duc de Virtemberg. Je croyais que messieurs les trésoriers des lignes, qui font quelquefois toucher de l’argent à Bâle, pourraient accepter la petite négociation que je proposais, le receveur du duc à Montbéliard m’ayant assuré qu’ils paieraient sans difficulté. Je trouve actuellement un correspondant à Neuchâtel qui me fera mes remises. Je ne puis remercier assez Votre Excellence de ses offres généreuses. M. Hennin ne nous a donné qu’un passeport signé de lui pour le commissionnaire qui porte nos lettres. J’avoue que nous avons mangé aujourd’hui des soles aussi fraîches que si elles avaient été pêchées ce matin ; mais, par Apicius, ce n’est pas à M. Hennin que nous en avons l’obligation. Nous manquons précisément de tout ; nous n’avons autour de nous que des neiges. La voiture publique de Lyon n’arrive plus ; nous sommes bloqués, nous sommes les seuls qui souffrons. Les officiers qui nous assiègent en conviennent. J’ai pris la liberté d’en écrire un mot à M. le duc de Choiseul, et beaucoup de mots à MM. Dubois et de Bournonville 2; il est très-certain que les Genevois peuvent faire venir tout ce qu’ils veulent par la Savoie, par Milan, par la Suisse, par le Valais ; qu’ils peuvent manger des gelinottes, et de tout, excepté des soles. Ils ont de bon sucre, de bon café, de bonne bougie, et moi rien, tout comme Fréron 3. La guerre et les neiges finiront quand il plaira à Dieu.

À l’égard de la petite affaire 4 à laquelle Votre Excellence a daigné s’intéresser, je laisse agir ceux qui en sont les auteurs. J’ai l’honneur d’être, avec un profond respect et un attachement inviolable, monsieur, de Votre Excellence le très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire.»

1 Le manuscrit olographe a été acheté par Charavay à la vente Sotheby à Londres le 31 mars 1875 .

2 La lettre à Choiseul et la lettre à Bournonville sont conservées ; voir lettre du 9 janvier 1767 à Choiseul : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/04/19/si-votre-tete-repose-sur-les-deux-oreillers-de-la-justice-et-6377292.html

et du 10 janvier 1767 à Bournonville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/04/22/les-genevois-nagent-dans-l-abondance-parce-qu-outre-les-best-6377860.html

La lettre à Dubois n'est pas connue .

4 L’affaire Le Jeune ou Doiret.

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14/05/2022 | Lien permanent

je demande à être reçu partie contre quiconque voudra s'arroger le droit de me défigurer comme on a déjà fait

... Voltaire, bien avant Jean-Michel Blanquer se fait combattant "contre la désinformation" , mais ce que va bien pouvoir déclarer Emmanuel Macron ce soir risque bien d'être  automatiquement défiguré, si j'en juge par les critiques faites dès avant sa prise de parole . Poste peu enviable en ce moment que celui de président de la République en France !

 

 

« A Pierre Guy

Je déclare qu'aucun libraire de Paris n'a ni ne peut avoir le privilège de mes ouvrages ; que tous les privilèges pour l'impression des pièces de théâtre que j'ai eu le malheur de faire, étant expirés, si le droit de réimprimer appartient à quelqu'un, c'est à moi seul ; que ce droit est mon bien, que c'est à moi d'en gratifier qui le voudrait ; qu'un privilège de jouir de mon bien, sans mon consentement, ne peut être légalement obtenu ; que je demande à être reçu partie contre quiconque voudra s'arroger le droit de me défigurer comme on a déjà fait ; que je ne peux ni ne dois me dépouiller de mon bien qu’en faveur de ceux qui me demanderont ma permission, à condition de m'imprimer correctement selon les lois de la librairie, et de ne donner sous mon nom aucun des ouvrages qu'on m'attribue faussement .

Fait à Genève le 15 de mars 1764 1

Voltaire

de l'Académie française

gentilhomme ordinaire du roi. »

1 D'après une copie ancienne, qui a dû former la dernière page d'une copie d'une lettre du 16 mars à Damilaville , où les derniers mots (N.B. – Je vous suis très obligé de l'avis que vous me donnez sur Guy Duchesne . Voici ma réponse ) précèdent ce billet .

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15/04/2019 | Lien permanent

Il n'y a pas un moment à perdre pour des raisons particulières

... http://lci.tf1.fr/cinema/news/cannes-2014-les-excuses-de-leila-hatami-apres-sa-bise-a-gilles-8423826.html

Mais comment fait-on pour rester Persan ?

Il faut une sacrée dose d’auto dérision et d'humour forcené, pousser le bouchon hors jeu, exposer au grand jour le ridicule des lois de vieillards impuissants , battre sa coulpe publiquement et saper le système par des millions de coups de canif, grignoter, raviner, émousser , éroder, ridiculiser surtout ces mollahs qui se croient des dieux .

Cachez cette bise que nous  ne saurions voir !

Femmes iraniennes vous gagnerez à coup sûr, ils sont trop cons !

mollahs stupides.jpg

 

 

« A Gabriel Cramer

 

[vers le 1er avril 1759]

 

Je reçois dans ce moment une lettre du roi de Prusse 1 qui m'ordonne de faire imprimer sur le champ l'ode sur la mort de sa sœur, etc., et qui m'assure de sa tendre reconnaissance . Tarare 2 . Voyez si vous voulez que cela soit imprimé à Neufchâtel . Il n'y a pas un moment à perdre pour des raisons particulières . »

 

1 Sans doute celle du 12 mars 1759 : « J'ai reçu cette ode qui vous a si peu coûté, qui est très belle, et certainement ne vous fera pas deshonneur . C'est leprmeier moment de consolation que j'ai depuis cinq mois . Je vous prie de la faire imprimer et de la répandre dansz les quatre parties du monde . Je ne tarderai pas longtemps à vous en témoigner ma reconnaissance . » . Voir lettre 342 : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-avec-le-roi-de-prusse-annee-1759-partie-84-118848256.html

 

2 Tarare, interjection : marque de moquerie ou d'un propos que l'on ne croit pas ; synonyme : taratata .

 

 

 

PS1. Pour une raison inconnue, et sans explication, ce cher Hautetfort a fait disparaitre la barre d'outils de mise en forme d'où cette mise en ligne spartiate . Pas d'illustration . Pas de ... pas de .... A suivre .

PS2 [mais ce n'est pas une consol .-ation] : à ceux qui ont vu la version dépouillée, après 24 h les choses reprennent une apparence connue et normale . Ouf !

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24/05/2014 | Lien permanent

Vous sentez qu'il m'est impossible de le quitter

... Car il n'est pas question de divorce entre Volti et moi, il ignore heureusement mes défauts et je reconnais ses qualités, what else ?

 

whatelse DSCF2369.png

 

 

« De Marie-Louise DENIS et VOLTAIRE

à David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches 1

à Lausanne

[février-mars 1758]

Nous sommes désespérés, monsieur, mon oncle et moi de ne pouvoir avoir l'honneur de souper demain chez vous, mais il est fort malade et sent qu'il sera demain hors d'état de sortir . Sa santé est si délicate que tout influe sur lui . Vous sentez qu'il m'est impossible de le quitter, c'est ce qui me prive de l'honneur de vous voir et Mme d'Hermenches et de vous assurer combien j'ai l'honneur d'être, monsieur,

votre très humble et très obéissante servante .

Denis .

Permettez que le pauvre malade vous assure de ses respects et de ses regrets ; il est privé aujourd’hui d'une comédie, et demain de la meilleure compagnie du monde . »

 

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24/06/2013 | Lien permanent

Petersbourg est donc la patrie des esprits prématurés

 ... Mais, chers lecteurs, oubliez vite, si ce n'est déjà fait (et c'est un signe de bonne santé mentale) la récente prestation des représentants des soi-disant pays les plus importants de notre globe lors d'un G (comme Guignols) quelque chose . D'esprits prématurés , point , des attardés , à foison .

Le XXIè siècle ne peut pas se targuer d'être meilleur que le XVIIIè en tout, ça se saurait et on vivrait plus agréablement .

 prématurés.png

 

 

« A Marie-Louise Denis 1

17 juillet [1758], Schwetzingen

[…] Nous avons ici un jeune Russe de seize ans, il voyage tout seul, sans gouverneur, sans précepteur, avec ses domestiques et il servirait de précepteur et de gouverneur à nos seigneurs de vingt ans . C'était le neveu du grand chancelier 2. Il parle français comme s'il était né à Versailles .[…] Petersbourg est donc la patrie des esprits prématurés […] J'ai reçu ici sa visite . Nous eûmes hier Ninette à la cour,3 après demain nous aurons Mahomet mais cette troupe ne vaut pas la nôtre […]"

1 Extraits tirés du catalogue de la vente Cornuau (Paris 21 février 1736) ; voir lettre du 2 juillet 1758 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2013/09/11/une-belle-terre-a-gouverner-est-une-chose-tres-amusante-5163.html

2 Fedor Pavlovitch Veselovsky s'était installé à Genève avec son frère Avram qui avait été impliqué dans l'affaire du prince héritier Alexis ; il s'était présenté à V* par une lettre du 16 février 1757 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/10/08/quel-ouvrage-plus-digne-de-vous-et-quelle-plume-plus-digne-d.html

3 Le Caprice amoureux ou Ninette à la cour de Charles-Simon Favart, avait été représenté pour le première fois et publié en 1756 . Voir : http://books.google.fr/books?id=TzIUAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false

 

 

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17/09/2013 | Lien permanent

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