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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Notre religion est prêchée en France par des bourreaux

... On les débusque petit à petit, enfin . "Notre religion" n'est plus la mienne depuis longtemps et je n'ai pas la lâcheté d'en prendre une autre, Dieu et ses représentants de commerce se passent allègrement de moi , semble-t-il , et moi d'eux .

cette-pasteur-appelle-les-croyants-a-partager-des-caricatures -de-leur-propre-religion-13-images - Vidéo Dailymotion

https://www.dailymotion.com/video/x7wyjn9

 

 

 

« A Louise-Dorothée von Meiningen, duchesse de Saxe-Gotha

A Ferney 22 juillet [1766] 1

Madame,

C’en est trop, votre générosité est trop grande ; mais il faut avouer que Votre Altesse Sérénissime ne pouvait mieux placer ses bienfaits que sur cette famille infortunée. Il n’en a presque rien coûté pour l’opprimer, pour lui ravir les aliments et pour faire expirer la vertueuse mère, presque dans mes bras ; et il en coûte de très fortes sommes avant qu’on se soit mis seulement en état de lui faire obtenir une ombre de justice. On fait même mille chicanes au généreux de Beaumont pour l’empêcher de publier l’excellent mémoire qu’il a composé en faveur de l’innocence. On persécute à la fois par le fer, par la corde et par les flammes, la religion et la philosophie. Cinq jeunes gens ont été condamnés au bûcher pour n’avoir pas ôté leur chapeau en voyant passer une procession à trente pas. Est-il possible, madame, qu’une nation qui passe pour si gaie et si polie soit en effet si barbare ? L’Allemagne n’a jamais vu de pareilles horreurs ; elle sait conserver sa liberté et respecter l’humanité. Notre religion est prêchée en France par des bourreaux. Que ne puis-je venir achever à vos pieds le peu de jours qui me restent à vivre, loin d’une si indigne patrie !

C’est moi qui suis le trésorier de ces pauvres Sirven . On peut tout m’envoyer pour eux. Que votre âme est belle ! Madame , qu’elle me console de toutes les abominations dont je suis témoin ! Mon cœur est pénétré de la bonté du vôtre. Daignez agréer mon admiration, mon attachement, mon respect pour Vos Altesses Sérénissimes. Je n’oublierai jamais la gr[ande] maîtresse des cœurs. »

1 L'édition Baron Henry Brougham and Vaux, Lives of Men of Letters and,Science, who Flourished in the Time of George III, 1845 , date la lettre de 1762 ; voir page 140 : https://books.google.bj/books?id=5V4DAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q=saxe%20gotha&f=false

Bavoux et François la donnent à tort de 1760 ; Moland rectifie l'année .

 

 

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18/10/2021 | Lien permanent

Moins je mérite cette place, plus je dois remercier celui qui me la donne

... Tel est le principe de toute nomination basée sur le renvoi d'ascenseur . Il n'est pas rare cependant que le promu soit un modèle d'ingratitude , allant du "oui, mais" à "casses toi, je roule pour ma pomme" , petit jeu ordinaire en politique .

 

 

 

« À Giuseppe Colpani,

à Brescia

12 auguste 1766,  au château de Ferney, par Genève

Monsieur, en écrivant sur le goût 1, vous êtes un seigneur qui vous promenez sur vos terres. Je vois que le vrai goût renaît en Italie après le règne des sonnets, et je vois avec grand plaisir que ce vrai goût est inséparable de la bonne philosophie. La raison pénètre de toute part, et c’est à la raison à présider aux bons vers ainsi qu’à la vérité,

Sapere est principium et fons 2.

Vous avez daigné me mettre en bonne compagnie dans votre excellent ouvrage 3. Moins je mérite cette place, plus je dois remercier celui qui me la donne.

J’ai l’honneur d’être avec tous les sentiments que je vous dois,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur.

Voltaire. »

2 Sagesse, principe et source de tout , Horace, Art poétique, vers 309 .

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08/11/2021 | Lien permanent

J'aurais désiré à la vérité une autre expression que celle , on m'a remis . Il y en a tant d'autres

... Thierry Gaubert , collaborateur poursuivi, ne dirait pas mieux dans cette lamentable affaire du financement lybien de l'élection de messire Sarkozy , lequel "vit l'enfer de cette calomnie" d'une part ( c'est fou comme il a l'air accablé ! ) et de l'autre se remplit les poches en vivant de son carnet d'adresses et de nos impôts .

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/nicolas...

Kadhafi mort reste un boulet bien vivant pour Sarkozy - Mes dessins d'actu,  d'humour et autres pensées profondes

 

 

« A Gabriel Cramer

[vers le 5 juin 1765]1

Mon cher Caro vous ferez tout ce qu'il vous plaira de ce plat panégyrique, et des inutiles conseils à un journaliste . Vous êtes le maître de tout . Je vous suis très obligé de la bonté que vous avez d'écrire, pour me faire avoir les dix années du Journal de Schurler 2, et la Vie de Moïse par Gaulmin 3 imprimée à Francfort . Je vous conseille de vous adresser à d'autres qu'à Michel Rey, qui est l'homme du monde le moins 4; pour peu qu'il eût eu d'exactitude il y a quatre mois que j'aurais reçu ces journaux . Ce n’est qu'à Francfort qu'on trouvera la Vie de Moïse par Gaulmin . Je vous supplie qu'on adresse le paquet à M. Souchay, négociant à Genève .

Je n'ai reçu nulle nouvelle aujourd'hui touchant la Gazette littéraire . J'ai insinué que moins vous demandiez de dédommagements, plus on vous en devait 5. J'aurais désiré à la vérité une autre expression que celle , on m'a remis . Il y en a tant d'autres, et le fait est qu'on vous l'a envoyé par un messager . Mais n'en parlons plus et parlez-moi de l'in-quarto . »

1 L'édition Gagnebin place la lettre à l'été 1765, août ou plus tard ; l'allusion à la Gazette littéraire et aux dédommagements pour Cramer font pencher pour le 5 juin ; voir lettre du 3 juin 1765 à Cramer :http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/10/02/m-6267404.html

4 Wagnière a oublié un mot , peut-être exact ?

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07/10/2020 | Lien permanent

mon cher ami ; il faut que vous réchauffiez l'Académie

... Mais qui est le "chauffeur" aujourd'hui ?

http://www.academie-francaise.fr/actualites

 Je ne connais que Frédéric Mitterrand, les trois autres sont, à mes yeux d'ignare, de parfaits inconnus . La verve mitterrandienne pourrait effectivement mettre un peu plus de couleur sous la coupole . A suivre ...

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 Et s'il est élu, il sera -à ma connaissance- le seul académicien à brûler les planches ("Bonsoir", à l'automnne 2018 )

 

 

« A Jean-François Marmontel

7è juillet 1763, à Ferney par Genève

Voilà le froid Bougainville mort 1, mon cher ami ; il faut que vous réchauffiez l'Académie . Je vais écrire à tous mes amis, ce n'est pas que vous en ayez besoin, c'est uniquement pour me faire honneur . J'ose croire même que vous n'aurez point de concurrent 2; votre excellent ouvrage vous ouvre toutes les portes . Il n'y a pas longtemps qu’étant las de faire des commentaires sur Corneille, j'ai renvoyé le lecteur à votre Poétique , en lui disant qu'il n'y en a point de meilleure .

Figurez-vous que je vous avais envoyé par M. Bouret une jolie édition de La Pucelle, avec quelques remarques sur la poésie hébraïque 3 que j'ai trouvée toujours d'une extravagance très insipide .

Adieu mon cher confrère, je vous embrasse avec la plus tendre amitié . »

2 Vers la fin du livre VII de ses Mémoires, Marmontel raconte comment il amena son rival Antoine-Léonard Thomas à retirer sa candidature : voir : page 278 : https://books.google.fr/books?id=92MuAAAAYAAJ&pg=PA289&lpg=PA289&dq=livre+VII+M%C3%A9moires+Marmontel&source=bl&ots=I7963NYOhL&sig=XO7rM_rqWLUXv0lp4brdFi0c7l0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwi18-qU5PDbAhWEPhQKHexnC_QQ6AEIUDAH#v=onepage&q=thomas&f=false

3 C'est donc à cette époque que V* fit le compte rendu de l’ouvrage de Robert Lowth, De sacre poesi Hebraeorum praeectiones acdemiae Osconi, 1763, qui ne parut dans la Gazette littéraire de l'Europe que le 30 septembre 1764 . le jugement qu'il porte dans la phrase suivante, sur la poésie hébraïque, inspirera plusieurs de ses ouvrages dans la années suivantes notamment Le Taureau blanc . Mais il ne rend pas compte des sentiments de V* à l'égard de la poésie de la Bible qui le fascine autant qu'elle l'irrite .

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26/06/2018 | Lien permanent

Mais puisque je l'ai oublié je répare ma faute

... Mea culpa .

Oui, comment ai-je oublié de crier qu'enfin, Cyril Hanouna-"mes chéris", quitte (fortune faite) TPAMP .

Alléluiah ! Dieu existe et il travaille encore, il purge le paysage audio-visuel d'un de ses pires déchets . Le malheur est que l'énergumène va continuer à sévir . Je ne cesserai pas de le vomir . On ne peut pas, et il en est une preuve, rire avec tout le monde . Si jamais c'est une fausse nouvelle, je fais des voeux pour qu'elle devienne vraie , et donne un cierge à Sainte Claire pour qu'elle nous délivre de ce parasite .

Résultat de recherche d'images pour "hanouna viré caricature" 

 

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

[vers le 13 février 1764] 1

Je croyais avoir envoyé Thélème à mes anges . Mais puisque je l'ai oublié je répare ma faute . Il se peut faire qu'aucun de mes anges ne sache le grec, mais comme ils ont le nez fin ils verront bientôt que Thélème signifie la volonté, le désir, et que Macare signifie le bonheur ; et puis ils ont Macare chez eux, et ils feront avec lui le commentaire .

Il me semble encore que mes anges m'avaient ordonné de donner Olympie à Mlle Dubois, l'ai-je fait ? je n'en sais rien . Tout ce que je sais, c'est que j'adore toujours mes anges du culte d’hyperdulie 2.

Permettez-vous que je fourre ici l'incluse ?3 »

1 L'édition Supplément au recueil place la lettre en avril-juin 1764 . La date est donnée par la référence à Macare et Thélème .

3 Faute de connaître la date exacte de cette lettre, on n'est pas sûr de ce qu'est « l'incluse ».

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19/02/2019 | Lien permanent

Vous savez qu'il suffit d'un homme malintentionné ou mal instruit pour répandre les rumeurs les plus odieuses

... Pour peu qu'il utilise et abuse de ce que  permet l'IA CHatGéPéTé, la foule simplette va gober une masse d'horreurs et les vomir à son tour comme si c'étaient des paroles d'Evangile . Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son ! plus que jamais faisons travailler ce qui se trouve entre les deux oreilles ( du moins le peu qu'il en reste après avoir admiré les nouveaux gourous influenceurs. ceuses )

 

 

« A François de Chennevières

1er octobre 1767 1

Il est vrai, mon cher confrère, qu'il a couru des bruits ridicules. Une parente 2 de M. le duc de Choiseul a daigné même venir m'en instruire dans ma retraite. Vous savez qu'il suffit d'un homme malintentionné ou mal instruit pour répandre les rumeurs les plus odieuses. Il n'y avait pas le plus léger fondement à tout ce qu'on a débité ; d'ailleurs je compte sur les bontés de M. le duc de Choiseul, qui me fait l'honneur de m'écrire quelquefois de sa main. M. le duc de Praslin et lui sont mes deux protecteurs très constants, et je crois d'ailleurs mériter leur protection et les bontés du roi par ma conduite. Si tous ceux qui habitent leurs terres faisaient ce que je fais dans les miennes, l'État serait encore plus florissant qu'il ne l'est. J'ai défriché des terrains considérables, j'ai bâti des maisons pour les cultivateurs, j'ai mis l'abondance où était la misère, j'ai construit des églises . Mes curés, tous les gentilshommes mes voisins, ne rendent pas de moi de mauvais témoignages, et quand les Fréron et les Pompignan voudront me nuire, ils n'y réussiront pas. Je vous remercie tendrement de votre attention et de la lettre de notre chevalier 3. Nous vous embrassons tous, vous et la sœur-du-pot .4 »

1Dans l'édition Cayrol manque le mot absolument (7è ligne ) , et avec notre chevalier à l'avant-dernière ligne.

2 Sans doute Mme de Saint-Julien.

3De Rochefort ; sa lettre n'est pas connue .

4 Anne-Charlotte de Crussol-Florensac, épouse du duc d'Aiguillon ( Armand-Louis Duplessis-Vignerod de Richelieu, duc d'Aiguillon, soutenait les philosophes et jouait ainsi auprès d'eux un rôle de «sœur du pot» .) . La duchesse d'Aiguillon, est surnommée par Voltaire la «sœur du pot des philosophes» (le terme désignant alors une religieuse dans un hôpital, une fille de la Charité ). Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne-Charlotte_de_Crussol_de_Florensac_d%27Aiguillon

et : https://aiguillon47.pagesperso-orange.fr/Ducs_Anne_Charlotte_de_Crussol.htm

et : https://drouot.com/fr/l/2344782

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11/05/2023 | Lien permanent

Si vous aviez d'ailleurs quelques instructions à me donner sur tout ce qui peut faire honneur à la patrie et au ministèr

... Qui dit mieux ? Qui , dans notre gouvernement un tantinet brinquebalant, est animé d'un telle bonne volonté ?

 

 

« Au chevalier Pierre de Taulès

A Ferney, 11 auguste 1767 1

Monsieur, on fait actuellement une nouvelle édition du Siècle de Louis XIV. Je fais usage de toutes les observations que vous eûtes la bonté de me communiquer il y a plus d'une année, et je vous réitère mes très humbles remerciements, souffrez qu'en même temps je vous envoie ce Mémoire . Il est fait pour venger la vérité que vous aimez, et l'honneur de la maison royale que vous servez. J'ai été forcé à cette démarche par ces deux motifs. Je soumets le mémoire à vos lumières et à vos bontés.

On m'a assuré qu'en 1685 ou 1686, il y eut un étrange traité entre l'empereur Léopold et Louis XIV, qui fut à peu près dans le goût du traité de partage fait si longtemps après. Léopold devait laisser le roi s'emparer de toute la Flandre, à condition qu'à mort du jeune Charles II, qui était d'une complexion très faible, Louis XIV laisserait Léopold s'emparer de l'Espagne 2. Le traité fut très secret, on n'en fit point de double, et l'original devait être remis au grand-duc de Florence. Louis XIV trouva moyen de l'avoir en sa possession. Les Mémoires de Torcy indiquent ce fait d'une manière confuse 3, et vous devez, monsieur, en avoir des preuves certaines. C'est une vérité que le temps permet enfin de révéler.

Si vous aviez d'ailleurs quelques instructions à me donner sur tout ce qui peut faire honneur à la patrie et au ministère, vous pourriez compter sur ma docilité, sur ma discrétion, et sur ma reconnaissance.

J'ai l'honneur d'être, avec tous les sentiments que je vous dois, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire. »

1 Édition Taulès d'après laquelle il semble que la lettre lui ait été adressée sous son pseudonyme de Barrau .

Voir la lettre du 9 novembre 1767 à Chenevières : « Vraiment, mon cher ami, je suis fort aise que M. de Taulès soit M. de Barrau ... »

et page 44 de https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome44.djvu/54

2 C'est effectivement de Taulès que venaient les informations de V* à ce sujet ; voir lettre du 18 mai 1766 à Hennin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/08/11/venez-monsieur-reconnaitre-au-plus-tot-les-lieux-que-vous-vo-6331693.html

3 En fait, le passage du livre auquel V* fait allusion, J.-B. Colbert, marquis de Torcy : Mémoires de M ; de *** pour servir à l'histoire des négociations depuis le traité de Riswick jusqu'à la paix d'Utrecht, 1756-1757, n'est nullement obscur . Voir : https://www.monde-diplomatique.fr/1957/03/MOUSSET/22094

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23/03/2023 | Lien permanent

si je puis disposer de mon temps, je me ferai un vrai plaisir de vous dire la vérité

... En commençant , par exemple , sur la vaccination en France : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/vac...

Petite recette en passant pour les antivax  : je pense que le seul bon [sic] moyen d'éviter le vaccin  est être atteint du/de la Covid . Ce n'est qu'une idée, avez-vous mieux à proposer ?

Épinglé par Sarah David sur Actualité#Divert et fait divers! | Dessin humour,  Humour, Humour actualité

Peu s'en faut !

 

 

« A Georges-Louis Liomin, Pasteur de

Corgémont et de Sombeval

vallée de Saint-Imier près de Bienne

à Corgémont

Suisse 1

Monsieur,

Je n'ai pu répondre plus tôt à la confiance dont vous m'honorez . Ma vieillesse, mes maladies, et des fluxions sur les yeux, qui m'ont rendu longtemps presque aveugle, m’ont empêché de remplir ce devoir . Je ne suis plus en état de travailler, et je pense d'ailleurs que l'auteur d'un ouvrage est toujours seul capable d'y mettre la dernière main . Plus vous entrerez dans les détails de l’histoire de votre pays 2 , et plus vous l'instruirez . La distribution des chapitres, et l'ordre des évènements, la sagesse et la vérité qui règnent dans votre récit vous feront beaucoup d'honneur . Vous éclaircirez les faits, vous les rendrez intéressants, vous attendrez que la médiation de Genève soit conclue pour en parler, et alors, si je puis disposer de mon temps, je me ferai un vrai plaisir de vous dire la vérité sur le langage et sur le style, puisque vous l’exigez de moi .

J’ai l'honneur d'être,

monsieur,

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire

gentilhomme ordinaire

de la chambre du roi.

Au château de Ferney par Genève, 19è septembre 1766.3 »

2 Ceci se réfère probablement à l'ouvrage intitulé Description topographique de l'Erguël ; voir : https://archives-aaeb.jura.ch/detail.aspx?ID=116548

3 Edition J. Scholl « Une lettre de Voltaire », Actes de la Société d'émulation[...], 1873, XXIV, 79-80.

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27/12/2021 | Lien permanent

Je puise ma sensibilité pour les innocents malheureux dans le même fonds dont je tire mon inflexibilité envers les perfi

... C'est clair .

 

NDLR- Rédigé le 7 mai pour parution le 2mai 2022.

 

« A Etienne-Noël Damilaville

14 janvier 1767 1

Votre lettre du 8 de janvier, mon cher ami, m’a remis un peu de baume dans le sang ; c’est le sort de toutes vos lettres. Le président du bureau n’est pas pour les fidèles , mais le chevalier de Chastellux est fidèle . M. de Montyon 2 est fidèle aussi, et c’est beaucoup. Il y a vingt ans qu’on n’aurait pas trouvé les mêmes appuis. Laissez crier les barbares, laissez glapir les Velches ; la philosophie est bonne à quelque chose.

Il se peut faire qu’en brûlant une toise cube de papiers, lorsque je faisais mes paquets, j’aie brûlé aussi le billet de onze cents livres dont vous me parlez 3; mais le remède est entre vos mains.

Je suppose que vous avez déjà donné les trois cents francs à M. Lemberta . Il faut pardonner si on n’a pas encore exécuté tous ses ordres. Il doit deviner la confusion horrible où l’on est . Nous avons des troupes, et nous ne mangeons actuellement que de la vache.

Les Sirven ont de l’argent pour leur voyage et pour leur séjour . Ils sont à vos ordres. Je mourrai content quand nous aurons joint la vengeance des Sirven à celle des Calas.

Envoyez, je vous prie, à M. Lemberta la copie de ma lettre à M. le chevalier de Pezay 4; elle le regarde beaucoup. Rousseau est un scélérat qui périrait par la corde s' il reparaissait sur le territoire de Genève 5 . Il importe de faire connaître entièrement ce misérable . Je puise ma sensibilité pour les innocents malheureux dans le même fonds dont je tire mon inflexibilité envers les perfides. Si je haïssais moins Rousseau je vous aimerais moins. Écrasez l’infâme 6. »

1 L'édition de Kehl expurge la lettre de ce qui concerne Rousseau .

3 Ces quatre mots ne sont pas sur le manuscrit copié .

4 La copie Darmstadt B. porte M. de Pezay .

5 Cette phrase et la suivante manquent sur toutes les éditions ; la copie Darmstadt B. donne seulement Rousseau est un scélérat . Le reste de la phrase est pris d'une autre copie contemporaine .

6 Cette formule finale manque dans la copie Darmstadt .

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02/05/2022 | Lien permanent

Qu’on laisse faire les Italiens, ils iront à bride abattue

... Voir : https://fr.euronews.com/infos/europe/italie

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« A Pierre-Michel Hennin

Vous daignez venir sans doute, monsieur, chez le vieux malade entre une ou deux heures, mercredi ? Connaissez-vous M. de Maynon, le nouveau contrôleur général ?1 Ah ! que la Riforma d’Italia 2 est un bon livre ! Qu’on laisse faire les Italiens, ils iront à bride abattue. Que vous êtes heureux ! vous verrez le jour de la révolution 3 dont je n’ai vu que l’aurore, et cela sera fort plaisant. 

V.

Lundi au soir, [3 octobre 1768] à Ferney.»

1 Etienne Maynon d'Invault, nommé contrôleur général le 27 septembre 1768, restera en fonction jusqu'en décembre 1769. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tienne_Maynon_d%27Invault

et : https://franco.wiki/fr/%C3%89tienne_Maynon_d%27Invault.html

2 L’auteur italien est Carlo Antonio Pilati de Tassulo : Di una riforma d’Italia, ossia dei mezzi di riformare i più cattivi costumi e le più perniciose leggi d’Italia, Villa-Franca, 1767, in-12. Il en existe une traduction incomplète, par Lebrun, sous le titre de l’Italie réformée, 1769, in-12, [ https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb311122316 ]

et une traduction complète par J. Manzon, sous le titre de Projet d’une réforme à faire en Italie, 1769, in-8° [ https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb31112230v].

Voir : https://data.bnf.fr/fr/12520880/carlo_antonio_pilati_di_tassulo/fr.pdf

et

https://books.google.fr/books?id=9PdRZJ9D1DkC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q& f=false

3  Voltaire ici a été prophète , sans penser sans doute à la violence physique révolutionnaire. Hennin n’est mort qu’en 1807.

Hennin lui répondit : « Le monde ne fera jamais que changer de lisières. » ; voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1768/Lettre_7353

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21/04/2024 | Lien permanent

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