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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

on parle d'horreurs. A Paris on murmure, à Versailles on ne dit mot

... A Sankt Peter on ne se contente pas de parler d'horreurs, on en commet .Poutine sait encore manier le knout, verbalement pour l'instant .

Les  François tentent de se faire entendre, le notre en faisant appel à l'Europe et le Romain en jeunant et priant ; de ces faibles voix laquelle aura le plus de succès ?

A l'ONU on se tait , on manque peut-être de peinture bleue pour les casques ?

 En tout état de cause, le choix d'une intervention armée en Syrie est aussi détestable que possible .

 

 

 

« A mon impitoyable ESCULAPE (Théodore TRONCHIN)

[vers le 28 juin 1758]

Mon cher grand homme, le rôle de confidente 1 n'est pas dangereux il n'y a point de rôle comique qui ne demande plus d'action et de voix. Une confidente dit son avis tout doucement à sa maîtresse. Votre présidente 2 a une dureté au foie que le plaisir seul peut fondre. Mais vous êtes son maître et le nôtre, et nous sommes tous vos brebis conduisez-nous.

On parle d'une victoire du roi de Prusse 3; on parle de la suite de la victoire du prince de Brunswick; on parle d'horreurs. A Paris on murmure, à Versailles on ne dit mot. Interim vale. »

 

3 En liaison avec la victoire de Ferdinand prince de Brunswick, (1721-1792) à cette époque, il doit s'agir de la victoire de Crefeld du 23 juin 1758, où les Français mal commandés furent défaits par un ennemi fort inférieur en nombre, et pour la plupart sans avoir fait feu . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Krefeld

 

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05/09/2013 | Lien permanent

Vous n'avez pas la santé la plus robuste, je le crois; mais vous avez le plus beau génie et la tête la plus harmonieuse,

... Et je partage ce jugement, sans le moindre doute, avec Mam'zelle Wagnière et tous ceux qui savent lire "autrement qu'avec les yeux" .

Chat alors !

... harmonieux aussi !

chat harmonieux4388.JPG

http://www.deezer.com/music/track/16515166

 http://www.deezer.com/music/track/15004946

 

 

« DE M. Le duc de LA VALLIÈRE 1

A Versailles, ce 1er mars 1756.

J'ai reçu, mon cher Voltaire, le sermon 2 que vous m'avez envoyé, et malgré la saine philosophie qui y règne, il m'a inspiré encore plus de respect pour son auteur que pour sa morale. Un autre effet encore qu'il m'a fait, c'est qu'il m'a déterminé à vous demander la plus grande marque d'amitié que vous puissiez me donner. Vous avez près de soixante ans 3, je l'avoue. Vous n'avez pas la santé la plus robuste, je le crois; mais vous avez le plus beau génie et la tête la plus harmonieuse, j'en suis sûr; et en commençant une nouvelle carrière sous le nom d'un jeune homme de quinze ans, dût-il vivre plus que Fontenelle, vous lui fourniriez de quoi se rendre l'homme le plus illustre de son siècle. Je ne crains donc pas de vous demander de m'envoyer des psaumes embellis par vos vers 4; vous seul avez été et êtes digne de les traduire; vous effarerez Rousseau 5, vous inspirerez l'édification, et vous me mettrez à portée de faire le plus grand plaisir à madame *** 6. Ce n'est plus Mérope 7, Lully ni Métastase qu'il nous faut, mais un peu de David . Imitez-le, enrichissez-le. J'admirerai votre ouvrage, et je n'en serai point jaloux, pourvu qu'il me soit réservé, à moi pauvre pécheur, de le surpasser avec ma Betzabée. Je serai content; et vous ajouterez à ma satisfaction en m'accordant ce que je vous demande avec la plus grande instance. Donnez-moi une heure par jour; ne les montrez à personne, et incessamment j'en ferai faire une édition au Louvre, qui fera autant d'honneur à l'auteur que de plaisir au public. Je vous le répète, je suis sûr qu'elle en sera enchantée; et je le serai que ce soit par vous que je puisse lui faire un aussi grand plaisir. Je compte sur votre amitié, vous savez qu'il y a longtemps; ainsi j'attends incessamment les prémices d'un succès certain que je vous prépare. Je ne vous tiens pas quitte pour cela de la Mérope royale ni de la justification de ma chère amie Jeanne 8.
Adieu, mon cher Voltaire, j'attends de vos nouvelles avec la plus grande impatience. Vous êtes sûr de ma sincère amitié; vous pouvez l'être aussi de ma véritable reconnaissance. »

1 Voir : Mémoires sur Voltaire, etc., par Longchamp et Wagnière, 1826.

2 Le Poème sur le Désastre de Lisbonne.

3 Le duc en avait alors soixante-deux.

4 La Vallière propose à V* de traduire les psaumes bibliques de David pour la marquise de Pompadour ; voir page 532 : http://books.google.fr/books?id=0TYHAAAAQAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=valli%C3%A8re&f=false

5 Jean-Baptiste Rousseau

6  De Pompadour.

7 Voltaire avait promis à M. de La Vallière sa tragédie de Mérope mise en opéra par le roi de Prusse.

8  La Pucelle d'Orléans

 

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05/06/2012 | Lien permanent

des truites qui pèsent dix livres, et moi qui n'en pèse guère davantage ... J'ai passé ma vie à mourir

 Dix livres !

Notre immortel dit ne peser que dix livres ou guère plus .

Sont-ce ceux-ci ?

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« A M. Thieriot

 

 

 

A Prangins, le 23 janvier [1755]

 

 

 

Le Grand Turc i, notre ambassadeur à la Porte ottomane ii, et Royer, sont donc morts d'une indigestion ? Je suis très fâché pour M. des Alleurs, que j'aimais ; mais je me console de la perte de Royer iii et du Grand Turc ;

 

Puissent les lois de la mécanique qui gouvernent ce monde faire durer la machine de Mme de Sandwich iv, et que son corps soit aussi vigoureux que son âme, laquelle est douée de la fermeté anglaise et de la douceur française .

 

Vous voyez, mon ami , que Dieu est juste ; Royer est mort parce qu'il avait fait accroire à Sireuil que c'était moi qui l'était . Il faut enterrer avec lui son opéra, qui aurait été enterré sans lui . Royer avait engagé Sireuil dans la plus méchante action du monde , c 'est à dire à faire de mauvais vers ; car assurément on n'en peut pas faire de bons sur des canevas de musiciens . C'est une méthode très impertinente qui ne sert qu'à rendre notre poésie ridicule, et à montrer la stérilité de nos ménétriers . Ce n'est point ainsi qu'en usent les Italiens, nos maîtres . Metastasio et Vinci ne se gênaient point ainsi l'un l'autre ; aussi, Dieu merci, on se moque de nous dans toute l'Europe .

 

Je vous prie, mon ancien ami, d'engager M. de Sireuil à ne plus troubler son repos et le mien par un mauvais opéra . C'est un honnête homme, doux et modeste : de quoi s'avise-t-il d'aller se fourrer dans cette bagarre ? Donnez-lui un bon conseil, et inspirez-lui le courage de la suivre .

 

Avez-vous sérieusement envie de venir à Prangins, mon ancien ami? Arrangez-vous de bonne heure avec Mme de Fontaine et le maître de maison . Vous trouverez la plus belle situation de la terre, un château magnifique, des truites qui pèsent dix livres, et moi qui n'en pèse guère davantage, attendu que je suis plus squelette et plus moribond que jamais . J'ai passé ma vie à mourir, mais ceci devient sérieux, je ne peux plus écrire de ma main .

 

Cette main peut pourtant encore griffonner que mon cœur est à vous . »


 

 

ii Roland Puchot, comte des Alleurs, mort le 23 novembre 1754 à Constantinople .Voir note 2 : http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome33.djvu/157

 

 

iv Lady Dorothy épouse de John Montagu, comte de Sandwich, était fille du comte de Rochester . Elle fut malade après son mariage (on dit qu'elle devenait folle) et mourra en 1757 .

 

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12/11/2011 | Lien permanent

le droit des gens est devenu une chimère, mais le droit du plus fort n'en est point une. Voilà probablement le système d

... Si ce n'est militairement, ce sera financièrement  et politiquement .

Eternel recommencement .

Déchirement renouvelé

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« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine.

Aux Délices, 10 décembre [1757].

Que faites-vous, ma paresseuse nièce ? Comment vous portez- vous ? Aurez-vous le temps de faire copier le portrait de votre oncle pour l'Académie française ? D'Alembert se chargera de le donner, puisqu'on le demande. Je l'ai promis, et je vous prie de dégager ma parole. J'aime mieux les tableaux que vous m'avez envoyés pour Lausanne cela est plus gai que le squelette d'un vieil académicien.
Je n'ai point eu de vos nouvelles depuis longtemps. Il s'est passé d'étranges choses. J'ai consolé Luc; je lui ai donné des conseils de philosophe, et il a été trop roi pour les suivre. Il nous a battus indignement. Il valait mieux, dira votre ami 1, faire courir des chariots d'Assyrie en rase campagne que de se faire assommer entre deux collines, et d'être obligés de s'enfuir avec honte devant six bataillons prussiens, sans avoir combattu. Quand M. de Custine 2 est mort de ses blessures, le roi de Prusse a dit « Je plains les Français, je regrette leur vie et leur gloire. » Il a fait déchirer les draps d'une dame auprès de Mersbourg pour faire des bandages à nos blessés, et il nous accable de bons mots. Les Autrichiens n'en disent point, mais ils battent ses troupes ils nous vengent et nous humilient.
Vous savez que le prince de Bevern, son meilleur général, est prisonnier 3, que Breslau appartient du 23 de novembre à l'impératrice, que les Autrichiens vont marcher vers Berlin; que peut-être à présent M. de Richelieu a donné bataille aux troupes du roi d'Angleterre, qui ne sont pas plus honnêtes sur terre que sur mer, le droit des gens est devenu une chimère, mais le droit du plus fort n'en est point une. Voilà probablement le système de l'Europe qui va entièrement changer. Mais que nous importe? Nous n'avons que notre maigre individu à conserver. Ayez soin de votre santé. Nous avons toujours ici de belles dames de Paris, une Mme de Montferrat est venue faire inoculer son fils, Mme d'Épinai vient demander des nerfs à Tronchin que ne venez-vous en demander aussi ? J'embrasse toute votre famille, et vous surtout, et de tout mon cœur. »

1 Le marquis de Florian à qui V* avait proposé de développer son idée de chars de combat deux ans auparavant .

3 Voir lettre du 30 novembre 1757 du prince Henri à son frère Frédéric II : http://friedrich.uni-trier.de/fr/oeuvresOctavo/26/162/

 

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17/02/2013 | Lien permanent

j'en lis deux pages, je m'ennuie

... Comme je l'ai déjà dit à propos des 50 nuances de Grey, qui rejoignent l'ennuyeux discours de la Nouvelle Héloïse de ce balourd de Jean-Jacques Rousseau . Mon avis hostile à JJR n'est sans doute pas le seul en ce bas monde .

Qu'il me soit permis de dédier à Mam'zelle Wagnière  ces quelques lignes suivantes, tirées de l'éditorial de Franz-Olivier Giesbert du Point, (titré "Le cucul gnangnan a encore frappé" issu du numéro 2226 "Les nouveaux puritains"):

"Que devient notre "grand roman national"? Notre légende des siècles ? le message de la France au monde ? Victor Hugo et Jules Michelet, réveillez-vous, ils sont devenus fous ! C'est Voltaire qu'on assassine et, dans la foulée, Rousseau aussi -mais c'est moins grave ."

 

soporifique cucul rousseau.jpg

 

Allez, JJR, circule, t'oublier ne prête pas à conséquence ! et merci pour ce sommeil !

 

 

 

« A Nicolas - Claude THIERIOT.
A Tournay, et non à Tornet 1,

26 mai [1760]
Je n'ai pas un moment; la poste part. Je reçois la bêtise 2 qu'on a jouée à Paris, j'en lis deux pages, je m'ennuie, et je vous écris.
Vous m'envoyez, mon ancien ami, d'autres bêtises qui ne sont pas de Rességuier 3, mais de Lefranc et de Fréron; et moi, je vous envoie des Que qui m'ont paru plaisants. J'avais déjà retiré ma guenille tragique quand Clairon est tombée malade ; j'ai déclaré que je ne voulais rien donner à un théâtre où l'on a joué la raison et mes amis.
Il m'est d'ailleurs très-égal qu'on joue des pièces de moi, ou qu'on n'en joue pas ; je n'attends nulle gloire de ces performances 4. L'intérêt n'y a point de part, puisque je donne le profit aux comédiens; MM. d'Argental font ce qu'ils veulent pour s'amuser.

D'ailleurs, je me fous de tout bon ou mauvais succès, et de toutes les sottises de Paris, et des réquisitoires, et de maître Abraham Chaumeix, et des Fréron, et des Lefranc, et de tutti quanti. Il faut ne songer qu'à vivre gaiement; c'est à quoi j'ai visé et réussi.
Excepto quod non simul essem, cætera lætus 5.

V.
26 mai
Envoyez-moi donc les quand, les si, les pourquoi, qu'on dit imprimés en couleur de rose 6; les oui, et les non. »

1 Il semble que V* fasse allusion aux Pourquoi, réponse aux Quand de M. le comte de Tornet . Dans un pamphlet de Le Franc de Pompignan, les Réponses aux si, aux quand, aux pourquoi, Voltaire était appelé comte de Tornet. Voilà sans doute pourquoi il emploie ici ce mot; voir : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.1998.oferret&part=4868

2 La comédie Les Philosophes, de Palissot .

3 Clément Ignace, chevalier de Rességuier, auteur d'épigrammes atroces contre Mme de Pompadour ; voir : http://www.worldcat.org/identities/lccn-nr2005030654/

4 Mot anglais, souligné dans le manuscrit, qui signifie représentations.

5 Horace., lib. I, Épîtres. x, v. 50. : à cela près que nous ne sommes pas ensemble, pour le reste je suis heureux .

6 La sixième édition des Quand, augmentée des Si et des Pourquoi, est en effet imprimée en rouge. Les Si ne sont pas de Voltaire, mais de Morellet. (Beuchot.)

 

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25/05/2015 | Lien permanent

Ô imitateurs, servile troupeau / O imitatores, servum pecus

... Je ne pense pas ici aux imitateurs professionnels tels Canteloup et autres qui sont à l'opposé de la servilité, mais à tous ces suiveurs, ces courtisans  d'hommes politiques qui , pour rester en place, copient leurs dirigeants platement . Je n'oublie pas dans ce lot d'y mettre les adjuvants amplificateurs  de tous les médias qui véhiculent , selon le bord qu'ils encensent, chacun une pensée unique . 

Moutons de Panurge,  vous allez boire le bouillon !

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« A Etienne-Noël Damilaville

et

Nicolas-Claude Thieriot

26 mars 1761

J'envoie aux amis ce rogaton,1 cela amuse un moment .

J'ai reçu la fade Imitation de la mort et de l'apparition du révérend père Berthier .2

O imitatores, servum pecus 3.

L'épigramme sur ce pauvre Lacoste 4, associé de Fréron, vaut mieux et n'est point imitée .

Je fais mes compliments à mes frères, et je retourne à mes maçons : eruit aedificat insanire putes 5. »

1 On peut supposer qu'il s'agit du Rescrit … ; voir lettre du 19 mars 1761 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/03/05/j-ai-l-histoire-universelle-et-une-demi-lieue-de-pays-a-defr-5769440.html

2 Joseph Dubois [pseudonyme de Nicolas-Joseph Sélis] Relation de la maladie, de la confession et de la fin de M. de Voltaire et de ce qui s'ensuivit, 1761 ; il s'agit d'une satire assez amusante contre V*, censée écrite par son valet de pied .

3Ô imitateurs, servile troupeau ; Horace, Épîtres , I, 19, 19 .

4 Beuchot, suivi par Moland, dit qu'il s'agit de la fameuse épigramme : «  L'autre jour au fond d'un vallon / Un serpent mordit Jean Fréron / Que pensez-vous qu'il arriva ? / Ce fut le serpent qui creva . » Mais V* identifie lui-même ce poème comme l'épigramme sur Emmanuel-Jean de La Coste citée dans la lettre de janvier 1762 à Le Brun : page 153 et page 236, lettre MMMXC, (datée de mai 1762 par Clogenson) : https://books.google.fr/books?id=cHlBAAAAYAAJ&pg=PA236&lpg=PA236&dq=l%27abb%C3%A9+de+la+coste+est+mort+%C3%A0+toulon&source=bl&ots=KpL_X_s5i2&sig=WTrxgTHcdrPFNT54OEdyG7O8cyM&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwio1ffjkrzLAhXCXRoKHUN6A0YQ6AEIIjAB#v=onepage&q=l%27abb%C3%A9%20de%20la%20coste%20est%20mort%20%C3%A0%20toulon&f=false

La Coste était un moine célestin qui avait été condamné pour une affaire de fraude financière . Voir : http://www.kronobase.org/chronologie-categorie-Emmanuel-Jean+de+La+Coste.html

et : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b84094571

et page 92 : https://books.google.fr/books?id=0TRJAAAAMAAJ&pg=PA92&lpg=PA92&dq=Emmanuel-Jean+de+La+Coste&source=bl&ots=73UNTn-rLZ&sig=eMtFsl9oVTfj-YDlaQN7XGvW03Q&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwipp92hlLzLAhXFwBQKHcvJAE4Q6AEILTAD#v=onepage&q=Emmanuel-Jean%20de%20La%20Coste&f=false

5Il élève, édifie : on croirait qu'il a perdu l'esprit ; Horace, Épîtres ,I, 1, 100-101.

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13/03/2016 | Lien permanent

j’ai toujours fait frémir et fondre en larmes ; mais comme je me défie de l’illusion que peut faire un auteur, je l’ai t

... Je confirme .

Mes oeuils [sic] et mes oreilles qui sont également difficiles ne m'ont pas fait pleurer au son de la déclamation/déclaration d'amour de François envers Pénélope ; belle scène de mélo, sans plus , François pédale dans les rillettes  . L'amour rend aveugle, dit-on, lui, il l'a rendu simplement et facilement généreux avec l'argent des autres,  car il n'y a pas de petit profit ( "un seul compte bancaire" , dixit le profiteur, la belle excuse )  . Comment peut-on encore faire confiance à un authentique égoïste / faux altruiste ? Est-ce en souvenir de son passé d'assistant parlementaire de feu Joël Le Theule, place obtenue par le piston de maman Fillon, que FF se montre d'une générosité hors norme ? Peut-être est-il tout simplement un disciple de Jacques Séguéla : "Si à cinquante ans tu n'as pas une Rolex ( en l'espèce un manoir et une voiture de sport ), tu as raté ta vie !" ?

Pour mémoire, - en comparaison,- demandez à un pompier combien il touche pour risquer sa peau .

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 A ce couple Fillon, je dédie : Ces gens-là !

https://www.youtube.com/watch?v=JxqNP2O4N1w

 

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine

8 février 1762 1

Ma chère nièce, voilà Cassandre tel que je l’ai fait lire à M. le cardinal de Bernis, à M. le duc de Villars, à M. de Chauvelin, à des connaisseurs, à ceux qui n’ont que l’instinct. Tous l’ont également approuvé.

Je voudrais que vous donnassiez un jour à dîner à d’Alembert et à Diderot : il y a aussi un Damilaville, premier commis du vingtième ; c’est la meilleure âme du monde, c’est mon correspondant, c’est l’intime ami de tous les philosophes ; vous pourriez mettre mademoiselle Clairon de la fête. Je ne sais pas si on la récitera jamais comme je l’aie lue ; j’ai toujours fait frémir et fondre en larmes ; mais comme je me défie de l’illusion que peut faire un auteur, je l’ai toujours soumise au jugement des yeux, qui sont plus difficiles que les oreilles.

Quand tout cela sera fait je vous écrirai que je ne me soucie point qu'on joue Cassandre . J'abandonne Paris à la Comédie-Italienne réunie avec l'Opéra-Comique 2 contre Cinna et contre Phèdre . Je crois Cassandre très singulier, très théâtral, très neuf ; c'est précisément pour cela que je ne veux pas qu'on le joue .

Je me suis avisé de mettre des notes à la fin de la pièce . Ces notes seront pour les philosophes. J’y révèle les secrets des anciens mystères . L’hiérophante me fournit le prétexte d’apprendre aux prêtres à prier Dieu pour les princes, et à ne pas se mêler des affaires d’État. Je prends vigoureusement le parti d’Athalie contre Joad . Tout cela m’amuse beaucoup plus qu’une représentation que je ne verrai pas, qui n’est pas faite pour les partisans d’Arlequin et que le petit Fleury dénoncerait peut-être à la cohue des enquêtes . »

2 Sur la fusion de ces deux théâtres, voir aussi lettre du 16 février 1762 aux d'Argental ; après de longs démêlés, l'Opéra-Comique successeur des théâtres de la Foire, avait été fondu avec la Comédie-Française par ordre des gentilshommes de la chambre ; l'ouverture du nouveau théâtre se fit le 3 février 1762 ; on joua avec un grand succès deux comédies de Sedaine .Voir : http://www.forumopera.com/v1/opera-n16/comique_bourgogne.htm

 

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31/01/2017 | Lien permanent

Vous avez pu croire que toutes ces brochures étaient des pièces inutiles. Cependant j’ai tant fait, que l’affaire est au

... On pourrait croire à une déclaration politique de l'opposition à propos de la révision du Code du travail . J'espère qu'il n'en sera rien, l'immobilisme a assez duré dans ce domaine .

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

A Ferney 7 octobre [1762]

Vous n’avez peut-être pas été content, monseigneur, des derniers mémoires que j’ai envoyés à Votre Éminence sur les Calas. Vous avez pu croire que toutes ces brochures étaient des pièces inutiles. Cependant j’ai tant fait, que l’affaire est au conseil d’Etat . Nous avons une consultation de quinze avocats. C’est un grand préjugé en faveur de la cause. La voix impartiale de quinze avocats doit diriger celle des juges.

Je ne vous ai point envoyé Olympie, parce que je l’ai fait jouer, et que, l’ayant vue, je n’ai point du tout été content. J’ai trouvé que Statira s’évanouissait mal à propos. J’ai senti que l’amour d’Olympie n’était pas assez développé, et que les passions doivent être un peu plus babillardes pour toucher le cœur. Je refais donc les trois derniers actes ; car je veux mériter votre suffrage, et je persiste à croire qu’il faut se corriger, jusqu’à ce que la mort nous empêche de mieux faire.

Nous avons eu dans mon trou une demi-douzaine de pairs, soit anglais, soit français. C’est la monnaie d’un cardinal , mais je ne me console point que vous n’ayez pas eu quelque bonne maladie en jc 1 qui vous ait mené consulter Tronchin. C’est un malheur pour moi que votre bonne santé ; mais je pardonne à Votre Éminence.

Permettra-t-elle que je mette dans cette enveloppe un petit paquet 2 pour notre secrétaire perpétuel ? car je soupçonne qu’ayant été auprès de vous, il y est encore. Assurément j’en aurais usé ainsi. Agréez toujours le tendre respect du vieillard des Alpes, qui n’est pas le vieux de la montagne 3.

V.»

1 Ou plutôt en ic ( et non pas en Jésus-Christ comme l'imprime l'édition Cayrol ).

2 Lettre du même jour à Pinot Duclos .

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02/09/2017 | Lien permanent

moi, monseigneur, je tiens que dans votre cour il faut aller au ministre par le prince

... Ce en quoi mon "petit Suisse" préféré respecte le dicton qu'il "vaut mieux s'adresser à Dieu qu'à ses saints " , le temporel s'accordant avec le spirituel  . 

L'emploi du temps d'Emmanuel Macron nous permet-il ce même type de démarche ? ce serait formidable , mais, --restons lucides,-- improbable pour l'immense majorité d'entre nous . Pour cela il serait bon qu'on le dispense de participer à ces innombrables cérémonies commémoratives  et inaugurations dont notre pays me semble être un fournisseur inépuisable , en toute inutilité (sauf pour satisfaire l'ego de quelques présidents d'associations ou petits/grands élus subalternes ).  

Pour en revenir à la dure réalité de notre monde où l'on râle pour modifier une loi sur le travail dans le même temps qu'on en perd dans des bouchons interminables pour profiter d'un "pont" , les descendants des  contemporains du "petit Suisse" viennent de sortir (sortez couverts) un préservatif vegan dont je vous laisse le soin de faire l'essai ( je suppose qu'il doit protéger aussi du mildiou et de la mouche de la carotte ). Hulk ne jure plus que par lui , c'est vous dire ! http://www.20minutes.fr/sante/2074403-20170524-suisse-voi...

Les préservatifs Green Condom, vegan et sans gluten, ont été lancés par une Genevoise de 32 ans.

 

 

 

« A Charles-Philippe-Théodore von Sulzbach, électeur palatin 1

Aux Délices par Genève 5 juillet 1762

Monseigneur,

Je voudrais que mon bon hiérophante trouvât grâce devant Votre Altesse Électorale . Il n'est ni janséniste ni moliniste ; c'est le meilleur prêtre que je connaisse . Si les jésuites lui avaient ressemblé, ils seraient encore en Portugal, et ne seraient point honnis en France . Toute la famille d'Alexandre , que j'ai mis 2 à vos pieds il y a un mois, attend ce que vous pensez d'elle, pour savoir si elle doit se montrer . Me sera-t-il permis, monseigneur, d'avoir recours à votre protection pour le temporel , après avoir soumis le spirituel à vos lumières ? Votre Altesse Électorale voit que l'âme et le corps du petit Suisse dépendent d'elle . La petite-fille de Corneille et son éditeur languissent . J'espère que M. de Beckers nous ranimera . C'est auprès de M. de Beckers que je vous implore . Je crois qu'il n'y a point auprès de lui de protection meilleure que la vôtre . Daignez donc souffrir, monseigneur, que j’adresse à Votre Altesse Électorale le triste et discourtois placet que je présente à votre contrôleur général . Il y a de fins courtisans italiens qui prétendent qu'il faut toujours aller au prince par les ministres ; et moi, monseigneur, je tiens que dans votre cour il faut aller au ministre par le prince, et que c'est toujours à votre belle âme qu'il faut avoir recours .

Que Votre Altesse Électorale daigne agréer avec sa bonté ordinaire l'attachement, la reconnaissance et le profond respect de son vieux petit Suisse

Voltaire . »

2 Sic . On devrait écrire mise .

 

 

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25/05/2017 | Lien permanent

Je remercie à deux genoux la philosophe qui met son doigt sur son menton, et qui a un petit air penché

... Quand elle lit Voltaire , c'est Mam'zelle Wagnière .

 

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« A Jean de LINANT. 1
Aux Délices, 22 février 1760
Je remercie à deux genoux la philosophe 2 qui met son doigt sur son menton, et qui a un petit air penché que lui a fait Liotard 3 ; son âme est aussi belle que ses yeux. Elle a donc la bonté de s'intéresser à notre malheureuse petite province de Gex ; elle réussira si elle l'a entrepris ; puisse-t-elle revenir avec M. Linant et le Prophète de Bohême !
J'écris, monsieur, à M. d'Argental, en faveur de Mlle Martin,4 ou Lemoine, ou tout ce qu'il lui plaira ; quelque nom qu'elle ait, je m'intéresse à elle. J'ai entendu parler de deux nouveaux volumes du roi de Prusse, imprimés depuis peu à Paris; il fait autant de vers qu'il a de soldats. La police a défendu ses vers, on dit même qu'on les brûlera : cela paraît plus aisé que de le battre.
Je suis médiocrement curieux de l'éloquente Oraison 5 de M. Poncet de La Rivière 6, mais je voudrais avoir le Spartacus de M. Saurin 7 ; c'est un homme de beaucoup d'esprit, et qui n'est pas à son aise. Je souhaite passionnément qu'il réussisse.
Vous me parlez de terribles impôts ; puissent-ils servir à battre les Anglais et les Prussiens ! Mais j'ai peur que nous n'en soyons pour notre argent.

Je présente mes obéissances très-humbles à toute la famille.
Si Mme d'Épinay veut m'écrire un petit mot, elle comblera de joie un solitaire malade dans son lit. Ce malade a demandé au grand Tronchin s'il fallait s'enduire de poix-résine, comme l'ordonne Maupertuis ; il a répondu qu'il fallait attendre des nouvelles de l'Académie française. »

1 Gouverneur du jeune d'Epinay ; il en est question dans les Mémoires de Mme d'Epinay : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k205323h

2 Mme d'Épinay .

4 Voir lettre du 18 juillet 1760 à Linant : page 467 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f483.image.r=linan

5 L’Oraison funèbre de très haute et très puissante princesse, madame Louise-Élisabeth de France, [...] duchesse de Parme […] prononcée dans l'église de Paris, le 12 février 1760 , de Mathias Poncet de La Rivière.

7 Le Spartacus de Saurin a été joué le 20 février avec succès. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard-Joseph_Saurin

 

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