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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

tout ira bien pour votre république

... Telle est l'affirmation des cabinets de conseil à nos ministres et président , si tant est qu'on puisse les croire fiables . Or, McKinsey, pour ne citer que lui, confirme le dicton "les conseilleurs ne sont pas les payeurs", se contentant de toucher le pactole étatique, sans payer un fifrelin au fisc  : https://www.france24.com/fr/france/20220331-mckinsey-l-af...

Il est vrai que nous vivons une époque où le recours aux "coachs" explose, humains ou robotiques, conseillers de tout poil en tout domaine, bien dans la lignée des assujettis aux joujoux connectés . On râle quand on impose le pass-vaccinal, et dans le même temps on suit les dictats des applis de son I-phone . Ridicule .

 

 

« A Gabriel Cramer

à Genève

[31 décembre 1766]

Voilà qui va bien, mon cher Caro, pour votre édition ; et tout ira bien pour votre république . Monsieur l'ambassadeur couche encore ce soir chez moi 1 .

J'ai beaucoup corrigé aux dernières feuilles . Je vous prie de les revoir avec la plus grande attention, car on ne peut plus les rapporter chez moi . Je compte que vendredi vous pourrez envoyer, vendredi, deux exemplaires couverts de satin cramoisi à M. le duc de Choiseul, et deux à M. le duc de Praslin ; et à moi une douzaine brochés . »

1 Le 30 décembre 1766, Beauteville annonce son retour à Soleure, dans une proclamation commençant par « Le roi mon maître, instruit de la réjection du plan de conciliation » ; il quitte Genève le jour même et passe les deux dernières nuits de l'année à Ferney . Le 30 également, le Conseil de Genève décide « de lui écrire pour le remercier et de lui témoigner la vive sensibilité du Conseil de tous les bons offices qu'il a passés en faveur de la République , et lui en demander la continuation . »

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02/04/2022 | Lien permanent

mon persécuteur se porte bien

... Ce qui est injuste, enrageant, inadmissible dans tous ces cas de harcèlement trop souvent mal résolus quand ils ne sont pas tout simplement hypocritement ou lâchement passés aux oubliettes : "cachez ce sein que je ne saurais voir ! "

 

 

« A Germain-Gilles-Richard de Ruffey

à Dijon

A Ferney le 10è juin 1768

M.de La Marche qui m'aimait, est mort 1, mon cher ami, et mon persécuteur La Brosse se porte bien. Je crois que j'irai bientôt voir mon contemporain La Marche, quoique j'aie promis à M. De Brosses de vivre longtemps. Les maladies augmentent avec l'âge, et malgré la gaieté qui règne dans la petite guerre de Genève, la mort qui n'entend pas raillerie viendra bientôt s'emparer de ma figure légère . En attendant je vous aimerai jusqu'au dernier moment, et je vous prie bien instamment d'être le fidèle héritier de M. de La Marche dans les bontés qu'il avait pour moi. Permettez-moi au nom de cette amitié de vous embrasser sans cérémonie .

V. »

1L'ami de collège de V*, Claude-Philippe Fyot de La Marche, l'un des tout premiers de ses correspondants , est mort à Dijon le 3 juin 1768 .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Philippe_Fyot_de_La_Marche

et : https://fr.wikisource.org/wiki/Correspondance_de_Voltaire/1711/Lettre_1

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29/01/2024 | Lien permanent

la morale est un peu moins ennuyeuse en vers bien frappés qu'en prose.

..."Et je suis partisan d'une morale rétablie où ce ne seront pas seulement les vers qui seront bien frappés" aurait pensé le pape François en prenant (enfin) une décision contre ce qui deshonorait/deshonore l'Eglise catholique (bien qu'elle ne soit pas seule en cause) : http://www.lepoint.fr/justice/vatican-un-tribunal-pour-juger-les-eveques-couvrant-des-abus-sexuels-10-06-2015-1935206_2386.php

 

Sigle illustrant la lutte contre les abus sexuels.jpg

 http://el-siglo.blogspot.fr/2015/03/pedophilie-pressions-sur-le-pape-pour.html

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ARGENTAL.
Aux Délices, 13 juin 1760. 1
Mon divin ange, à peine ai-je reçu votre paquet que j'ai envoyé sur-le-champ la consultation à M. Tronchin, et je l'ai accompagnée de la lettre la plus pressante.
Je m'intéresse à la santé de M. de Courteilles comme vous- même; je dois beaucoup à ses bontés. Il est vrai qu'elles sont la suite de son amitié pour vous; mais je n'en suis, par cette raison là même, que plus reconnaissant. Dès que Tronchin aura fini, vous aurez son mémoire 2 ; mais il faudra s'y conformer. Je vous jure, quoi qu'en dise M. le duc de Choiseul, que c'est un homme admirable pour les maladies chroniques; la preuve en est que je suis en vie. Je vous prie de vouloir bien présenter mon respect à Mme de Courteilles, qui m'édifie. Pour Mme Scaliger, je crois qu'elle s'en tient à Fournier 3, et elle a raison; il connaît son tempérament, il est attentif. Je voudrais qu'elle fît un peu d'exercice; mais il ne faut pas en parler aux dames de Paris.
Venons maintenant au tripot; passez-moi le mot, car je suis du métier, et nous allons jouer sur le nôtre. Je supplie donc Mlle Clairon de bien dire que j'ai retiré la Médime : elle la jouera ensuite quand elle voudra; mais je veux me donner un peu l'air d'être indigné de la pièce des Grenouilles 4 contre les Socrates. Je le suis encore davantage de la réponse intitulée Vision, dans laquelle on insulte Mme de Robecq mourante: c'est le coup le plus mortel que les philosophes puissent se porter à eux-mêmes. Je suppose que vous avez reçu, mon cher ange, mon paquet adressé à M. de Chauvelin, paquet dans lequel était ma réponse à Palissot. J'ai pris la liberté de vous prier que cette réponse passât par vos mains, afin que vous fussiez à la fois témoin et juge.
Encore une fois, il paraît difficile qu'on joue Socrate. Cette pièce ne peut plaire qu'en rendant les Mélitus et les Anitus, et les autres juges, aussi méprisables que des coquins peuvent l'être ; d'ailleurs, je voudrais que la pièce fût en vers : cela donne plus de force aux maximes, et la morale est un peu moins ennuyeuse en vers bien frappés qu'en prose.
Pour l'Écossaise, vous l'aurez quand vous voudrez ; et tout le procès-verbal du voyage de Lindane à Londres, et de ce qu'elle y fait, ne tiendra pas dix lignes. Frelon embarrasse fort M. Hume.
Il me mande que, si on change le caractère de cet animal, il croira qu'on l'a craint, et qu'il est bon que ce scorpion subsiste dans toute sa laideur. M. Guêpe vaut bien M. Frelon : wasp signifie en anglais frelon et guêpe ; mais on ne peut pas s'appeler Wasp à Paris.
Lé petit Hurtaud croit le Droit du Seigneur ou le Débauché infiniment supérieur à Socrate et à l'Écossaise; il n'y voit pas la moindre ressemblance avec Nanine. Il compte vous soumettre la pièce, et vous l'envoyer avec l'ordonnance de M. Tronchin (mais non, il ne vous l'enverra pas de quinze jours; tant mieux).
Venons, s'il vous plaît, à un autre article. Je ne lis point les feuilles de Frelon. J'ignore s'il loue ou s'il blâme les œuvres de Luc; mais, entre nous, je soupçonne M. le duc de Choiseul de s'être servi de lui pour répondre à une certaine ode de Luc contre le roi. Cependant M. le duc de Choiseul m'écrivit qu'il l'avait faite lui-même 5. Tant mieux, si cela est; j'aime qu'un ministre soit du métier, et j'admire sa facilité et sa promptitude.
Marmontel est ici avec un Gaulard très-aimable et très-doux.
Il jure qu'il n'a pas la moindre part à l'infamie 6 de la scène d'Auguste, et il le jure avec larmes.
Est-il vrai, mon cher ange, qu'on persécute les philosophes avec fureur? Que je suis aise d'être aux Délices ! Mais que je suis fâché d'être loin de vous !

 

V.
Je reçois dans ce moment les arrêts de Tronchin ; je ne crois pas que ce soient des édits contre lesquels on puisse faire des remontrances. Je vous adresse le paquet, afin qu'il parvienne par vous à Mme de Courteilles, avec qui je vous soupçonne de conspirer contre la gourmandise de monsieur. »

1 La copie Beaumarchais-Kehl supprime les passages suivants : indignement et Cela est fou et atroce ; je vous priais […] en est un ; et donne seulement l'initiale de Mme de Robecq au 3è paragraphe .

2 Il est daté du 13 juin 1760 ; dans Bestermann on trouve daté du 26 juin :  « A M. le docteur Tronchin pour la consultation de M. de Courteilles 36 livres . »

3 Il n'y avait pas à Paris à cette époque de docteur Fournier au moins appartenant à la Faculté de médecine de Paris ; en revanche, on connait un Jean Fournier à Dijon, médecin réputé ; voir Luynes, XIV, 464, 1756 .

4 Ce titre d'une comédie d'Aristophane désigne celle des Philosophes.

5 Cette ode était de Palissot et datait de plus d'un an

 

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11/06/2015 | Lien permanent

j'ai fait le bien pour l'amour du bien même, et le ciel m'en récompensera ; je vivrai longtemps parce que j'aime la just

...

 

 

« A Charles de Brosses, baron de Montfalcon 1

Je conçois, monsieur, que M. l'intendant de Bourgogne, ou son subdélégué à Gex vous ai communiqué les pièces 2 par lesquelles il est démontré que le seigneur de Tournay n’a pas plus de juridiction sur l'arpent et demi appelé La Perrière que sur le ville de Pézenas . Jamais problème n' a été résolu en plus de façons . Vos propres pièces prouvent d'abord que vos auteurs 3 achetèrent la juridiction des seigneurs de La Bâtie : or , la justice de La Bâtie ne s'étendit jamais jusqu'au grand chemin ; la province de La Perrière est au delà du grand chemin ; ergo .

2° Par vos aveux et dénombrements, il conste 4 que vous n'avez jamais rendu foi et hommage de cette justice.

3° On a produit plusieurs pièces par lesquelles la juridiction de Genève était établie sur cette province .

4° Le conseil de Genève, extraordinairement assemblé en dernier lieu, a donné un certificat authentique, par lequel il affirme que la République a toujours eu omnimode 5 juridiction sur La Perrière, laquelle omnimode juridiction elle a cédée au roi en 1749, par le traité fait entre cette république romaine et le roi de la Gaule transalpine .

C'était un beau sujet de guerre

Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant .6

Voilà une belle ambition d'être seigneur du trou de Jeannot Lapin ! À l'égard des six cents livres pour le procès de Panchaud, ce procès ne devait pas coûter six écus, et cet abus est un de ceux qui me font préférer les Délices au pays de Gex .

Cette affaire me conduit tout naturellement à celle du petit bois de Tournay, que Girod nomme forêt, comme les Bohèmes appelaient la maison de Ragotin, château 7; vous pouvez être sûr, monsieur, que les ingénieurs du roi qui ont arpenté la France par ordre du roi, et qui n'ont point payé au cabaret par ordre du roi, n'ont jamais trouvé d'autres dimensions à votre immense forêt que celle de quarante-trois arpents et demi 8.

De ces quarante-trois arpents et demi, vous en avez vendu la moitié en divers temps pour en avoir de l'argent comptant . Chouet, plus ivrogne que moi, et non moins imbécile, qui vous avait donné trois mille livres d'une terre qui n'en vaut pas deux mille, qui s'est ruiné à ce marché de fou, et qui va mourir insolvable ; Chouet qui s'était fait votre fermier pour faire enrager son père le syndic ; Chouet a ravagé le reste de votre forêt Hercinie, a laissé dépérir les prés et les vignes : j'ai tout raccommodé, parce que j'aime l'ordre ; j'ai planté des arbres dans votre forêt ; j'ai fait porter de la terre neuve et meuble dans ce champ maudit, auprès de la forêt, et j'ai rendu fertile une pièce de terre qui n'avait pas donné un grain d'orge depuis le déluge . Vous ne m'en savez nul gré, je le sais bien , et je m'y suis très bien attendu ; j'ai fait le bien pour l'amour du bien même, et le ciel m'en récompensera ; je vivrai longtemps parce que j'aime la justice . Les fermiers généraux ne l'aiment point, aussi sont-ils maudits dans saint Matthieu et dans le factum de Ramponeau .

Lefranc de Pompignan, natif de Montauban, est plus maudit encore pour avoir été orgueilleux .

Lefranc de Pompignan dit à tout l'univers,

Que le roi lit sa prose, et même encor ses vers 9.

Ne faites point l'honneur au ministère d'avoir fait couper la queue au chien d'Alcibiade pour détourner l'attention publique ; il a été servi très heureusement mais il n'a rien mis du sien dans cette affaire, et il ne s'est mêlé que de faire nourrir aux dépens du roi, dans le château de la Bastille, le théologal de l'Encyclopédie 10 pour avoir très mal à propos fourré la fille du maréchal de Luxembourg dans la querelle de Palissot . Les gens de lettres peuvent fort bien se jeter des pommes cuites au visage, mais il ne faut pas qu'ils en jettent aux Montmorency . Je ne me mêle point de ces querelles . Madame la marquise et M. le duc de Choiseul m'honorent de leurs bontés; le roi me protège, et je vis gaiement .

Luc est aux abois ; la nouvelle a couru ce matin dans Genève que le duc de Broglie avait été battu, mais je n'en crois rien, et je crois qu'il battra . Je vous renouvelle , monsieur, mon attachement et mon respect .

16 juillet [1760] »

1 De Brosses aurait porté sur l'original : « A sotte lettre, point de réponse » ; il répondit pourtant une dizaine de jours plus tard .

2 Le 11 juillet, V* faisait approuver par le Conseil de Genève un « certificat accordé au sieur de Voltaire sur sa demande, au sujet d'une maison appelée La Perrière »

Pézenas est la ville des débuts de Molière .

3 Voir la lettre du 3 mai 1760 à Jean-François Joly de Fleury : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/05/02/j...

4 Terme juridique équivalent à il appert .

5 Pur latinisme, non enregistré par les dictionnaires, signifiant ici « une juridiction de toute nature ».

6 Rappel de la fable de La Fontaine , Le Chat, la belette et le petit lapin : https://www.youtube.com/watch?v=22zhekvTTvA

7 Dans le Roman comique, de Scarron, au moment de la réception de la troupe des Bohémiens ; http://philo-lettres.fr/litterature_francaise/scarron_roman_comique.htm

8 Par la suite V* parlera de 40 (lettre à Ruffey du 30 septembre 1761 : voir : https://archive.org/stream/voltaireetlasoc12desngoog/volt... ) . selon une « copie exacte du plan du bois du château de Tournay relevée sur l'original fait et signé par M. Calon de Beaulieu, ingénieur du roi, le 1er mars 1760 », le bois mesurait 39 arpents et soixante perches carrées, plus ou moins un menu bouquet de 32 perches carrées:soit environ 5 hectares .

9 Le Russe à Paris , vers 71-72 .

10 L'abbé Morellet .

 

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16/07/2015 | Lien permanent

un auteur est peu propre à corriger les feuilles de son propre ouvrage. Il lit toujours comme il a écrit, et non comme i

Tout à fait en accord avec l'esprit voltairien !

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walther.jpg

« A Georg Conrad Walther i

 

[à Potsdam ce 18 novembre 1752]

 

J'ai oublié, mon cher Walther, de vous prier dans ma dernière lettre d'envoyer sur le champ un exemplaire de l'édition en sept volumes avec un exemplaire de la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV à M. Roques, conseiller ecclésiastique du landgrave de Hesse Hombourg, à Fridericsdorf dans le pays de Hesse Hombourg par Francfort-sur-le-Mein. Il connait le libraire qui contrefait votre édition du Siècle à la faveur de quelques notes que La Beaumelle y ajoute ii et il peut vous servir. Il travaille au journal de Francfort. Il connait tous les tours de ce La Beaumelle qui a été obligé de quitter successivement Copenhague, Berlin, Leipzik et Gotha et qui ne vit à présent à Francfort que du produit de sa plume.

 

Je vous donne tous les éclaircissements que je peux, et vous recommande toujours de vous hâter. Quand vous ne m'enverriez à présent qu'un seul exemplaire relié pour le roi de Prusse, vous me feriez un plaisir sensible. Les autres manuscrits ne pourront être prêts que dans le mois de janvier. Adieu, je vous embrasse.

 

V.

 

Mandez-moi le nom de l'imprimeur du journal de Francfort, c'est celui qui contrefait votre édition.

Je viens de faire relire l'édition en sept volumes par un correcteur habile. On y a trouvé deux cent quatre fautes de plus que celles que j'y avais remarquées : un auteur est peu propre à corriger les feuilles de son propre ouvrage. Il lit toujours comme il a écrit, et non comme il est imprimé. Je vous félicite d'avoir un correcteur habile à présent. C'est un meuble indispensable. Les fautes innombrables dont cette édition en sept volumes fourmille sont pour la plupart si ridicules, et altèrent le sens si étrangement qu'il est impossible qu'elle ne soit décriée. Ne manquez pas au moins d'en envoyer des exemplaires à ceux des auteurs des journaux qui pourraient la décrier et vous faire tort.

 

Croyez-moi, vendez-la vite et à bon marché, il n'y a là rien à gagner. Je vous plains beaucoup mais aussi pourquoi ne m'avoir pas envoyé les feuilles à corriger ? Je les aurais fait revoir par M. de Francheville, père de mon secrétaire, et encore par son fils.

 

Francheville le père a fait un poème sur les vers à soie. Je ne sais si on cultive les mûriers chez vous, si on aime en Allemagne les vers à soie et les vers. Francheville voudrait avoir une douzaine d'écus de son poème, et des exemplaires reliés pour en faire des présents.

 

Réponse sur tous ces articles.

 

Envoyez-moi, je vous prie, par le chariot de poste les Lettres iii de Maupertuis. Je vous serai très obligé. Joignez aussi, je vous prie, la Physique de Mushembroek. Je vous rendrai bientôt tous vos livres.

 

Je ne sais si vous avez fait mettre quelque avertissement dans les gazettes.

En cas que vous ne l'ayez pas fait, en voici un qu'il est très important que vous fassiez insérer :

 

...avertit qu'il débite avec privilège la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV, la seule que l'auteur reconnaisse. Les fautes sans nombre des premières éditions y sont exactement corrigées. L'ouvrage augmenté d'un tiers contient des anecdotes tirées des manuscrits du marquis de Torcy, deux écrits dont l'original est de la main de Louis XIV, et beaucoup d'articles curieux sur les arts, les lettres, l'État et l'Église.

 

Il faut absolument envoyer cela à Cologne, à Utrecht, à Amsterdam, et me mander à quels gazetiers et à quels journalistes vous enverrez de ma part un exemplaire. Informez vous de leurs noms. Il faut prendre toutes les précautions possibles pour que l'édition de Francfort ne fasse pas tomber la vôtre. Je travaille de mon côté, mais surtout je vous recommande M. Roques. »

 

i http://c18.net/vo/vo_textes_siecle.php?div1=45

Voir pages 300-303 : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rd...

ii Nouvelle édition augmentée d'un très grand nombre de remarques par M. de B***, 1753.

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72769s.image.f4...

Le texte était celui de l'ancienne édition, celle de Berlin. V* rejettera la responsabilité sur Maupertuis qu'il accusera de s'être servi de La Beaumelle, de l'avoir excité contre lui en disant qu'il avait « averti ( le roi) à souper de la manière dont La Beaumelle avait parlé de sa cour ... dans son livre intitulé Le qu'en dira-t-on » ;

Laurent Angliviel de La Beaumelle : http://fr.wikipedia.org/wiki/Laurent_Angliviel_de_La_Beau...

http://dictionnaire-montesquieu.ens-lyon.fr/index.php?id=...

cf. lettres à Roques du 3 février et du 4 avril 1753 notemment.

http://www.voltaire-integral.com/Html/15/03ROQUES.html

 

iii Vingt trois lettres parues en septembre -octobre 1752 à Dresde.

http://www.flipkart.com/lettres-de-mr-maupertuis-pierre-b...

 

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18/11/2010 | Lien permanent

... la divine providence nous accorde à tous une partie égale d'intelligence . Je ne crois pas avoir jamais écrit une pa

...

 

« A Nicolas-Claude Thieriot

22 décembre 1760

Un M. Chamberland, dans le Censeur hebdomadaire, prétend que je lui ai écrit que la divine providence nous accorde à tous une partie égale d'intelligence . Je ne crois pas avoir jamais écrit une pareille sottise , mais si je l'ai écrite je la rétracte . Je n'ai jamais prétendu avoir une tête organisée comme un Neuton, un Rameau . Je n'aurais jamais trouvé la base fondamentale 1, ni le calcul intégral . Il n'y a que le sage du stoïcien qui soit tout, même cordonnier comme dit Horace 2.

Est-il vrai que Frélon vient d'être mis au Fort l’Évêque ?3 »

1 V* fait allusion à la théorie du contrepoint de Rameau, suivant laquelle une harmonie naturelle se construit sur une base fondamentale ; voir son Traité de l'harmonie, 1722 , suivi d'autres ouvrages de théorie musicale .

2 Dans les Satires , I, 3, 125 .

3 Fréron qui défendait les institutions contre les attaques des philosophes, avait été injustement emprisonné, pour peu de temps, pour un prétendu libelle contre le marquis de Bacqueville .

 

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22/12/2015 | Lien permanent

M. Turgot a déjà écrit aux principaux créanciers pour les amener tous à un arbitrage

... Tiens, tiens ! ça ne vous rappelle pas une affaire qui défraye la chronique actuelle avec M. Tapie , l'Etat, une banque, des ministres et autres comparses pour sujets d'escroquerie, incompétence, lâcheté, comédie, abus qui sont le propre de ceux qui sont passés maîtres dans l'art de s'enrichir sur le dos des autres .

On joue actuellement à "je -te- tiens- tu- me- tiens- par- la- barbichette" et Nanard y est excellent depuis toujours, c'est son fonds de commerce .

 

 

« A Charles Manoël de Végobre, Avocat

à Genève

[Ferney 22 février 1764] 1

Je vous prie, monsieur, de donner deux baisers pour moi à monsieur votre fils à qui je demande pardon de la petite peine que j'ai pu lui causer . M. d'Ivernois 2 peut mander à M. de Ladouz qu'il ne doit pas s'inquiéter de l'absence de M. le maréchal de Richelieu et de M. Turgot, intendant de Limoges, qui sont tous deux à Paris . Ils n'en prennent pas moins à cœur l’affaire de M. de Ladouz . M. Turgot a déjà écrit aux principaux créanciers pour les amener tous à un arbitrage . Les affaires sont longues, il y a loin d'ici à Paris, et de Paris à Limoges , et quand Dieu fit l'homme il lui dit, prenez patience . Permettez, monsieur, que je vous embrasse sans cérémonie .

V. »

1 Endossée deux fois sur le manuscrit .

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14/03/2019 | Lien permanent

n'est-il pas utile de faire sentir aux prêtres qu'il ne leur est pas plus permis de farcir des libelles de leurs ordures

... Groooossse colère !

Prêtres de toutes religions, tenez-vous le pour dit ! Charia, guerre sainte, croisade : foutaises de malfaisants !

macbeth-witches.jpg

 

 

« A Jacques-Abram-Elie-Daniel Clavel de Brenles

A Tournay, le 20 février [1759]

Les jésuites font donc pis que G***1 cher ami, ils assassinent donc le roi qu'ils ont confessé ! Que ne les jugez-vous, monsieur l'assesseur baillival ! Que ne sont-ils tous au tribunal de la rue du Bourg !2 Voilà qui est fait, disait un vieux galant, à propos de la Brinvilliers, si les dames se mettent à empoisonner je n'aurai plus d'estime pour elles . Je n'en ai plus pour G*** ni même pour Watteville 3 et entre nous je ne conçois guère comment D***4 s'est associé avec le valet des Cramer décrété de prise de corps pour avoir volé ses maîtres . On me paraît très indigné à Berne contre cette manœuvre . G*** demandait à être naturalisé, et a été refusé . D*** demandait de l'argent et n'en a point eu . Je sens au reste, mon cher philosophe combien ce libelle est méprisable mais n'est-il pas utile de faire sentir aux prêtres qu'il ne leur est pas plus permis de farcir des libelles de leurs ordures, que d'assassiner leurs pénitents ? Et n'est-il pas convenable que votre ami fait Suisse par vous ne soit pas outragé dans votre ville ? Mille respects à la philosophe .

Voltaire. »

1Grasset .

2Voir lettre du 12 février 1759 à de Brenles : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/03/12/t...

et lettre du 8 février 1759 à Constant de Rebecque : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/02/28/i...

3 Golovkin a lu ici Maubert que Clogenson restitue en Watteville .

 

4D'Arnay.

 

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29/03/2014 | Lien permanent

Ce n'est point, monsieur, la foule des ridicules de Paris qui m'a privé quelque temps de l'honneur de vous écrire

... ni à vous madame .

Free est le coupable de ce retard, car libre il est de trainer à faire les connections et nous libres de payer pour un service boiteux .

 

Mis en ligne le 16/11/2020 pour le 13/8/2015

 

 

« A David-Louis Constant de Rebecque, seigneur d'Hermenches

Major des Gardes d'Orange, etc.

à Lausanne 1

Aux Délices 13 août 1760

Ce n'est point, monsieur, la foule des ridicules de Paris qui m'a privé quelque temps de l'honneur de vous écrire ; c'est le fardeau des travaux de la campagne, et celui d'une mauvaise santé .

J'ignore s'il est vrai que les Hessois aient déclaré au prince de Brunsvick que s'il abandonnait Cassel, ils l'abandonneraient à leur tour 2. Supposé qu'ils tiennent leur parole, la guerre sera bientôt finie en Allemagne car il ne parait pas que le roi de Prusse puisse résister, les Autrichiens prétendent qu'ils le tiennent cette fois-ci, il n'y a qu'un coup de désespoir qui puisse déranger leurs mesures, l'enceinte est formée pour faire tomber le Lion du Nord dans leurs filets ; celui qui était né pour être le plus heureux homme de la terre, deviendra le plus malheureux, les disgrâces de Charles XII ne l'ont pas instruit, et les siennes n'instruiront personne . Je me flatte que nous en raisonnerons bientôt ensemble ; on nous fait espérer que vous viendrez dans notre voisinage .

Apportez donc vos habits de théâtre, car M. le duc de Villars apporte les siens . Adieu, monsieur, mille respects à toute votre aimable famille ; et conservez-moi vos bontés dont je sens tout le prix .

V. »

1Sur le manuscrit, une autre main a modifié, dans l'adresse Lausanne en Moudon .

2 Voir Waddington, IV, 228-230 .

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13/08/2015 | Lien permanent

j’avertis toujours qu'il est rare de guérir ses malades à cent lieues, et qu'une sœur de la charité fait plus de bien de

... Les "Hirondelles" comme disait affectueusement le Dr Plauchu à l'Hôtel-Dieu à Lyon à propos de ces religieuses infirmières et aide-soignantes .

Voir : https://www.persee.fr/doc/adh_0066-2062_1994_num_1994_1_1...

Constantinople, infirmière de la Croix rouge et Soeurs de la charité au  museum anglais transformé en

 

« A Etienne-Noël Damilaville

28è mai 1765

M. Tronchin a le paquet de mon frère, et on lui fera parvenir la réponse dès qu’on l’aura reçue. Mais j’avertis toujours qu'il est rare de guérir ses malades à cent lieues, et qu'une sœur de la charité fait plus de bien de près qu’Esculape de loin 1.

J’ai su qu’on avait encore envoyé un second paquet par M. Gaudet, et probablement ce paquet n’est point parvenu à sa destination . On écrivit 2 depuis une lettre instructive sur l’état des choses, et on se servit de la même voie. Cette lettre partit le 21 ou le 22 du mois. Il serait très triste qu’on l’eût ouverte. On a écrit le 27, par M. Héron, premier commis des bureaux du Conseil, et la lettre a été mise à la poste de Lyon 3.

Je pense qu’il est nécessaire que vous m’écriviez à Genève une lettre signée de vous. Vous y direz que vos occupations vous permettent peu de vous occuper de littérature. Que vous faites, à la vérité, venir quelquefois des livres de Hollande pour un de vos amis, et que vous avez à peine le temps d’y jeter un coup d’œil. Vous pourrez me dire que vous avez parcouru la Philosophie de l’Histoire, et que vous être bien étonné qu’on m’attribue un livre rempli de citations chaldéennes, syriaques, et égyptiennes. Vous pourrez me plaindre, d’ailleurs, d’être en butte à la calomnie depuis cinquante années . Vous me rassurerez en me disant combien le roi est équitable. Si ce canevas vous paraît raisonnable, vous le broderez . Puisqu’on est curieux, vous satisferez la curiosité.

Vous pourrez adresser vos autres lettres sous l’enveloppe de M. Camp, banquier à Lyon, comme je vous l’ai déjà mandé 4.

Je ne vous dis pas combien il est douloureux de recourir à ces expédients. Nous voilà comme un amant et une maîtresse dont les lettres sont interceptées par les jaloux. Aimons-nous en davantage , et écr. l’inf. »

1 V* , tout anticlérical qu'il est, sait reconnaître la valeur des services des sœurs de la charité .

4 Dans la lettre du 27 mai 1765 ci-dessus .

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27/09/2020 | Lien permanent

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