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Rechercher : Tâchez de vous procurer cet écrit; il n'est pas orthodoxe, mais il est très bien raisonné

Vous n'avez guère le temps de lire, monsieur, mais vous avez toujours celui de faire du bien

... Alors, pas d'hésitation , faites-le sans tarder, mister french president !

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Les mille jours sont passés .

Il serait temps !

Il serait temps , urgent même, de contrer les semeurs de bordel cégétistes , qui ne lisent rien qui dépasse dix mots, ni ne savent faire du bien , rois de la pancarte, et du briquet pour griller des pneus . Pollueurs d'esprits et d'atmosphère .

 

 

 

« A Jean Pâris de Montmartel 1

Conseiller d’État etc.

en son hôtel

à Paris

Au château de Ferney en Bourgogne

par Genève , 27è juin 1761

Vous n'avez guère le temps de lire, monsieur, mais vous avez toujours celui de faire du bien . Voici d'ailleurs le temps où monsieur votre fils 2 va perfectionner son éducation . La lecture des bons ouvrages du grand Corneille, avec des notes utiles sur la langue, achèvera de former la noblesse de ses sentiments et son goût . Je vous demande que son nom soit parmi les souscripteurs pour une douzaine d'exemplaires, dont il pourra faire des présents à ses amis, et qui seront un monument de votre générosité . Vous verrez, monsieur, par l’avertissement ci-joint 3 que mon entreprise est honorable pour la nation . Elle vous doit déjà beaucoup, il faut qu'elle vous ait encore l'obligation d'être le bienfaiteur du sang de Corneille .

Je souscris moi-même pour six exemplaires . Ayez la bonté, monsieur, de m'instruire du nom et des qualités de monsieur votre fils, car nous imprimons la liste des souscripteurs, et nous ferons voir aux Anglais que nous savons au moins comme eux honorer les talents des grands hommes , dans les temps même les plus malheureux .

Vous connaissez monsieur l'estime respectueuse et le tendre attachement que vous a voué votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire .

Je vous supplie monsieur de m’adresser votre réponse, à M. Jannel, intendant des postes 4, qui a la bonté de se charger de la correspondance . »

2 Armand-Louis-Joseph Pâris, marquis de Brunoy, né en 1748, qui se rendit plus tard célèbre par ses excentricités grandioses ; son nom apparaît parmi les souscripteurs pour 12 exemplaires . Voir : http://onlinebooks.library.upenn.edu/webbin/book/lookupname?key=Paris%20de%20Montmartel%2C%20Armand%20Louis%20Joseph%2C%20marquis%20de%20Brunoy%2C%201748-1781

et : http://www.trashcancan.fr/2014/12/16/le-deuil-du-marquis-de-brunoy/

3 Voici le mémorandum, de la main de Wagnière, qu'on retrouvera cité cité dans la lettre du 1er juillet 1761 au comte de Saint-Florentin .

« L'Académie ayant été priée par plusieurs gens de lettres de France et des pays étrangers, de donner des éditions des auteurs classiques du siècle passé, avec des notes qui pussent servir à fixer la langue et le goût, elle a agréé la proposition d'un de ses membres, qui s'offre de faire imprimer les tragédies de Pierre Corneille, en les accompagnant de remarques historiques et critiques . Elle a cru qu'il était juste de commencer par les ouvrages de ce grand homme, puisque ce fut par lui que la langue française commença à devenir la langue des nations .

Celui qui s'est chargé de ce travail sous les auspices de l'Académie, et avec le secours de ses décisions, prendra soin que la beauté de l'édition ne soit pas indigne du nom de Corneille, et de l'Académie qui encourage l'entreprise .

Le produit appartiendra aux deux héritiers de ce nom illustre, au père et à la fille, dont la fortune ne répond pas à leur naissance autant que leurs sentiments .

Il ne s'agit que de trouver un assez grand nombre de souscripteurs pour rembourser les frais de l'édition, et pour produire quelque bénéfice aux deux héritiers du grand Corneille .

Ceux qui auront donné leurs noms ne paieront rien qu'en recevant l'ouvrage ; et l'édition in-octavo sur le pus beau papier, avec de très belles estampes, ne coutera que quarante livres, attendu que ceux qui se chargent de l'entreprise, se font un honneur d'en bannir toute espèce d'intérêt . Ce monument sera honoré de la liste des noms des souscripteurs . Le roi permettra que le sien soit à la tête, nous osons nous en flatter . »

Un autre texte de la main de Wagnière donne une version différente de la dernière phrase : « On se flatte que le roi permettra que son nom soit à la tête des autres souverains qui encouragent cette entreprise . »

 

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02/06/2016 | Lien permanent

sept ou huit personnes de génie bien unies doivent, à la longue, écraser leurs adversaires, et éclairer leurs contempora

... Les recherches sont lancées . Voltaire est homme à chercher la qualité, plus que la quantité . Et nous, électeurs ? Sept ou huit personnes de génie, sur plus de 62 millions de Français, ça devrait exister ! A moins que le génie soit parfaitement incompatible avec la politique . Dans ce cas il va falloir se contenter du tout venant de classes partisanes et affairistes .

Pour l'instant on  grince des dents à l'écoute d'un soi-disant humoriste, grassement payé pour pondre des super-con... : Super Nico ! qui question "fuite" est bien placé, doué d'une incontinence (verbale seulement ?) hors pair à faire se pâmer un urologue  . Si , dans une caricature (nullement prophétique), on représente notre Sarko heureux de coucher avec un top model, je rajouterais volontiers le commentaire de Carla désolée de coucher avec un guignolo, futur ex-candidat bis aux présidentielles .

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 Sarko-Mario, même combat : gagner le plus de pièces d'or possible en écrasant les petits ! Qui veut être mené par un énergumène pareil ?

 

« A Charles Pinot Duclos 1
A Tournay, 20 juin 1760.
Je crois, monsieur, devoir vous informer de ce qui s'est passé entre M. Palissot et moi. Il vint aux Délices, il y a plus de deux ans 2; il m'envoya depuis, par le canal d'un jeune prêtre de Genève, sa comédie jouée à Nancy, qui ne ressemblait point à celle qu'il a donnée depuis à Paris. Je l'exhortai à ne point attaquer de très-honnêtes gens qui ne l'avaient point offensé. Le prêtre de Genève, qui est un homme de mérite, lui écrivit en conformité 3.
M. Palissot m'a envoyé sa pièce des Philosophes imprimée. Il a depuis donné au public une lettre pour servir de préface à sa comédie. Dans cette préface, il me fait l'injustice de dire que je suis au-dessus des philosophes qu'il outrage; je ne sens l'intervalle qui me sépare d'eux que par mon impuissance d'atteindre à leurs lumières et à leurs connaissances.
Il vous rend encore moins de justice qu'à moi, en attaquant sur le théâtre votre livre des Mœurs 4. Je lui ai mandé que je regarde ce livre comme un très-bon ouvrage ; que votre personne mérite encore plus d'égards 5; que, si M. Helvétius et tous ceux qu'il offense l'ont outragé publiquement, il fait très-bien de se défendre publiquement ; que, s'il n'a point à se plaindre d'eux, il est inexcusable. Telle est la substance de ma lettre, que j'ai envoyée à cachet volant à M. d'Argental. Voilà, monsieur, les éclaircissements que j'ai cru vous devoir touchant cette aventure, et je vous prie de les faire passer à M. Helvétius.
Quant à la persécution qui s'élève contre les seuls hommes qui fassent aujourd'hui honneur à la nation, je ne vois pas sur quoi elle est fondée. Je soupçonne qu'elle ressemble à celle qui s'éleva contre Pope, Swift, Arbuthnot, Gay 6, et leurs amis. Ils en triomphèrent aisément; je me flatte que vous triompherez de même, persuadé que sept ou huit personnes de génie bien unies doivent, à la longue, écraser leurs adversaires, et éclairer leurs contemporains.
Je pourrais me plaindre du Discours de M. Lefranc à l'Académie; il m'a désigné injurieusement. Il ne fallait pas outrager un vieillard retiré du monde, surtout dans l'opinion où il était que ma retraite était forcée ; c'était, en ce cas, insulter au malheur, et cela est bien lâche. Je ne sais comment l'Académie a souffert qu'une harangue de réception fût une satire.
Il est triste que les gens de lettres soient désunis: c'est diviser des rayons de lumière pour qu'ils aient moins de force. Un homme de cour s'avisa d'imaginer que je vous avais refusé ma voix à l'Académie 7; cette calomnie jeta du froid entre nous, mais n'a jamais affaibli mon estime pour vous. Jugez de cette estime par le compte exact que je vous rends de mon procédé; il est franc, et vous me rendrez justice avec la même franchise. »

3 Jacob Vernes .

6 Ces quatre hommes étaient effectivement amis, mais John Arbuthnot et John Gray ne furent jamais persécutés .

7 V* fait certainement allusion à l'élection du 22 septembre 1746 dans laquelle Duclos obtint 23 voix sur 24 . Dans les élections intérieures de la même année, V* , de notoriété publique avait soutenu La Ville contre Duclos parce que le premier était le protégé du marquis d'Argenson .

 

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23/06/2015 | Lien permanent

Reçu donc la Théorie des impôts , théorie obscure, théorie qui me paraît absurde, et toutes ces théories viennent bien m

...

 

 

« A Nicols-Claude Thieriot

et à

Etienne-Noël Damilaville

Reçu donc la Théorie des impôts 1, théorie obscure, théorie qui me paraît absurde, et toutes ces théories viennent bien mal à propos pour faire accroire aux étrangers que nous sommes sans ressource, et qu'on peut nous outrager et nous attaquer impunément . Voilà de plaisants citoyens, et de plaisants amis des hommes ! Qu'ils viennent comme moi sur la frontière, ils changeront bien d'avis . Ils verront combien il est nécessaire de faire respecter le roi et l’État . Par ma foi on voit les choses tout de travers à Paris . Je ne vous envoie point encore l’Épître à Mlle Clairon et La Capilotade, parce que je veux que vous m'écriviez auparavant . Je vous prie mon cher ami, vous , ou monsieur Damilaville musarum amantem 2, d'avoir la charité d'envoyer au Mercure, aux Petites Affiches, à toutes les petites feuilles, l'avertissement ci-joint 3; il est nécessaire .

Si j'écris courtes lettres, c'est que j'ai longues affaires et monsieur Damilaville verra par le factum imprimé ci-joint 4, que j'ai plus d'une nature d'affaires ; je vous embrasse tous deux Cultores AEqui et Recti 5.

N.b. que l'ami Thieriot est supplié de faire un mémoire de tous les petits déboursés dans l'occasion .

N.b. que le saint abbé Grisel n' a point volé Mme d'Egmont, mais bien M. de Tourni ; gardez-vous d'induire les commentateurs en erreur .

13è janvier 1761. »

 

1 Voir lettre du 11 janvier 1761 à Thieriot :

2 L'amant des muses .

3 Il s'agit d'une plainte, datée du 12 janvier 1761, contre la publication par Le Brun d'Ode et lettres, sous une rubrique genevoise ; elle parut dasn le Mercure de France de février 1761, I, 3, 145-146 .

4 Voir lettre du 3 janvier 1761 à Cramer : mis en ligne 3/1/16

5 Fauteurs du juste et du bien .

 

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13/01/2016 | Lien permanent

et qui a assez de mérite et de bien pour se passer d’être utile

... ?

Ce compliment de Voltaire me plait ,et il me plait également de le mettre à la forme interrogative pour l'actualiser . Qui pourrait-il féliciter aujourd'hui, en France et dans le monde ?

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'ArgentaI

Mes divins anges, j'ai bien des tribulations . La première, c'est de ne point recevoir de vos nouvelles .

La seconde c'est d'avoir vu jouer Cassandre, d'avoir été glacé de l'évanouissement de Statira, et d'avoir été obligé de refaire la valeur de deux actes .

La troisième c'est d'être malade .

La quatrième c'est la belle lettre qu'on m'impute 1, et que je vous envoie . Je voudrais qu'on en connût l'auteur et qu'il fut pendu . Il y a dit-on des personnes à Versailles qui croient ce bel ouvrage de moi, et c'est de Versailles que l'on me l'envoie . Il y a apparemment peu de goût dans ce pays-là . Mais je n'imagine pas qu'on puisse m'attribuer longtemps de si énormes bêtises et de si grandes absurdités . Pour peu qu'on réfléchisse l'impossibilité saute aux yeux . D'ailleurs je suis accoutumé à la calomnie .

Vous ne m'avez jamais dit si vous aviez présenté ma petite félicitation à M. le comte de Choiseul 2. J'attends votre réponse sur le Tronchin qui peut lui être utile , et qui a assez de mérite et de bien pour se passer d’être utile .

Vous pensez bien qu'en refaisant Olympie je n'ai pu songer ni à Mariamne ni à Œdipe . Je ne me porte pas assez bien pour avoir à la fois trois tragédies sur le métier, et une calomnie sur les bras .

Je supplie mes anges de vouloir bien avoir la bonté de faire parvenir ce paquet à Mme la comtesse d'Egmont, fille de M. le maréchal de Richelieu .

Je vous renouvelle mes tendres respects .

V. »

2 Voir lettre du 6 septembre 1762 au comte de Choiseul , au sujet de laquelle V* s'est déjà inquiété à plusieurs reprises : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/08/03/temp-si-je-ne-voulais-que-faire-entendre-ma-voix.html

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07/09/2017 | Lien permanent

C'est la friponnerie jointe à la démence ... Je sais bien que les honnêtes gens ne seront pas dupes de ces horreurs

... Ne parler que du corona-virus, en occultant les morts infiniment plus nombreuses dues aux conflits armés, qui eux sont volontaires, me semble un comble de l'absurdité humaine . Tous les continents sont touchés, peu ou prou, et les affaires n'en sont pas moins florissantes pour qui sait se mettre du côté du bâton . Sans rien y connaitre en Bourse, je parie qu'en ce moment une foultitude d'actions, dévaluées à ce jour, sont en train de remplir les poches de ceux qui jouent sur la misère des autres .

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Sortez couverts !

 

« A François Arnaud 1

J'apprends, monsieur, qu'un coquin de libraire de Hollande, vient d'imprimer sous mon nom pour l'édification du prochain , le Dictionnaire portatif ; le Testament de ce Jean Meslier connu depuis plus de trente ans ; Le Sermon des cinquante de La Mettrie ; l'Examen de la religion par Du Marsais, attribué à Saint-Evremond ; il est inconcevable comment le libraire en conservant tous ces titres, a pu mettre mon nom à la tête . C'est la friponnerie jointe à la démence ; le tout a été incendié à La Haye 2, et avec grande raison . Les gazettes peuvent retentir de mon nom, c'est un des agréments de la profession d'hommes de lettres . Je sais bien que les honnêtes gens ne seront pas dupes de ces horreurs, mais s'il y a des honnêtes gens il y a aussi des Fréron . Je compte dans cette occasion sur votre bienveillance et sur votre équité .

Voyez si vous voulez insérer dans votre Gazette littéraire la lettre ci-jointe 3, et dans la Gazette de France l'article que je propose . Un mot de votre part vaudrait cent fois mieux ; je m'en remets à vos bontés, et je vous supplie d'être persuadé de la vive reconnaissance de votre très humble et très obéissant serviteur.

V.

26è décembre 1764. »

1 Le destinataire se déduit sans hésitation par l'allusion à la Gazette littéraire de l'Europe et à la Gazette de France . Voir : https://data.bnf.fr/fr/12197783/francois_arnaud/

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Arnaud_(homme...)

2 Les quatre œuvres ont été condamnées le 14 décembre 1764 en même temps que d'autres par les états généraux de Hollande ; voir Le Livre français et son commerce en Hollande de 1750 à 1780, de Yves Zacaharie Dubosq, 1923 .

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02/03/2020 | Lien permanent

Il est bien tenté de venir lui-même baptiser le petit pâté qui est dans votre four

...

 

« A Marie-Jeanne Pajot de Vaux 1, Maîtresse des comptes

à Lons-le-Saunier

Franche-Comté

4è janvier 1765 à Ferney

Adorable pâté, votre bonhomme de papa est toujours bien fâché de ne pouvoir passer les montagnes . Il est bien tenté de venir lui-même baptiser le petit pâté qui est dans votre four 2. Saint François se tiendra fort honoré de donner son nom à un de vos ouvrages. Soit saint François d'Assise, soit saint François de Paule, soit même saint François de Borgia le jésuite, il importe . Je souhaite cent bonnes années au père et à l'oncle du petit . Je les supplie de boire à ma santé . Je me flatte bien qu'un jour je pourrai venir dans votre beau château . Il sera peut-être nécessaire que j'aille à Montbéliard au printemps ; mais ce ne sera qu’un voyage d'affaires, mais mon voyage chez vous sera uniquement de plaisir, et je ne serai conduit que par mon cœur . Mes tendres respects à tout ce qui vous entoure .

V. »

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10/03/2020 | Lien permanent

Moi, qui ne suis chargé de rien, j’ai bien de la peine à écrire un petit mot

... Aussi, je donne la parole à plus inspiré que moi : Voltaire . C'est mieux .

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Un coup de chiffon, trois gouttes d'huile, et je m'y mets !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

8è octobre 1764 1

Cher frère, vous me ravissez, comment pouvez-vous écrire des lettres de quatre pages, étant malade et chargé d’affaires ? Moi, qui ne suis chargé de rien, j’ai bien de la peine à écrire un petit mot. Je deviens aussi paresseux que frère Thieriot ; mais je ne change pas de patrons 2 comme lui. Apparemment qu’il sert la messe de son archevêque. Pour moi, qui ne les sers ni ne les entends, je suis toujours fidèle aux philosophes.

J’espère que le petit recueil fait par M. Des Buttes ne fera de tort ni à la philosophie ni à moi. Je voudrais que chacun de nos frères lançât tous les ans les flèches de son carquois contre le monstre, sans qu’on sût de quelle main les coups partent. Pourquoi faut-il que l’on nomme les gens ? il s’agit de blesser ce monstre, et non pas de savoir le nom de ceux qui l’ont blessé. Les noms nuisent à la cause, ils réveillent le préjugé. Il n’y a que le nom de Jean Meslier qui puisse faire du bien, parce que le repentir d’un bon prêtre, à l’article de la mort, doit faire une grande impression. Ce Meslier devrait 3 être entre les mains de tout le monde.

Nous avons converti depuis peu un grand seigneur attaché à M. le Dauphin . C’est un grand coup pour la bonne cause. Il y a dans les provinces des gens zélés qui commencent à combattre avec succès.

Est-il vrai que l'auteur du Traité de la nature est un M. Robinet ?4

Je crois vous avoir déjà mandé que nous n'aurons de quelques mois le livre attribué à Saint-Evremond . Je vous embrasse tendrement . 

Ecr. l’inf. »

1 L'édition de Kehl, suite à la copie Beaumarchais amalgame une version abrégée de la lettre du 3 octobre 1764 à celle du 8 .

2 Au fil de la correspondance de V* on trouve Thieriot commensal ou parasite successivement des Bernières, de Mme de Fontaine-Martel, des La Popelinière, des Montmorency, des Paulmy, et de Baron enfin .

3 Et non devait (Besterman).

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27/11/2019 | Lien permanent

Il y a dans la monde bien des talents enfouis qu'un peu d'aide pourrait mettre au jour

... Constat de ministres, de présidents ou autres dirigeants et mises en actions correspondantes ? Que nenni . Paroles simples d'un homme génial : Voltaire qui, lui, joignit les actes aux paroles .

Notre période troublée montre que les talents ne manquent pas, plus ou moins utiles, des plus valables aux plus ringards et tout cela sans aide ; c'est diantrement rassurant, non ? Déconfinés, qu'en sera-t-il ?

 

 

 

« A Paul-Claude Moultou

4è février [1765]

Il faut, mon cher philosophe, que je prenne la liberté de vous envoyer cette lettre que je soupçonne être d'un apprenti ministre 1. Vous serez peut-être étonné comme moi , que le fils d'un tailleur écrive dans ce goût . Voudriez-vous avoir la bonté de vous informer de la situation où est son père, et de la destination du fils ? Je voudrais bien chercher à placer ce jeune homme, supposé qu’il ait le mérite qu'il paraît avoir . Il y a dans la monde bien des talents enfouis qu'un peu d'aide pourrait mettre au jour .

Je n'ai pu avoir encore de réponse sur la réformation de votre passeport ; vous croyez bien que dès que j'en aurai des nouvelles je ne manquerai pas de vous les faire parvenir . Je serai toute ma vie à vos ordres, avec le plus tendre empressement . »

1 L'éditeur des Lettres inédites donne ici une note : « Il était étudiant en théologie de la Faculté de Genève. »

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27/04/2020 | Lien permanent

si je pouvais trouver ailleurs un appartement bien chaud et un bon lit, avec une petite chambre pour Wagnière, et de quo

... Depuis le XVIIIè l'hôtellerie a fait quelques progrès à Lausanne, en qualité, mais aussi cela va sans dire en Suisse, en prix . On sait où se réduire, de bleu !

 

 

« A Jacques-Abram-Elie-Daniel Clavel de Brenles, Assesseur

balivage 1

à Lausanne

9è novembre 1764 à Ferney 2

Mon dessein , mon cher philosophe, était de m'aller aboucher avec la chambre des finances de Montbéliard, pour quelques affaires assez considérables ; je me faisais une fête de vous revoir et de vous embrasser à Lausanne . J’aurais voulu y passer quelques jours pour y revoir mes anciens amis. Une fluxion sur les yeux qui m'ôte presque l'usage de la vue, s'est opposée à tous mes projets . Le mauvais temps et la maladie me retiennent au coin du feu, mais si la saison devenait tolérable, je pourrais bien reprendre mes premières idées . Mme d'Haqueville quitte sa maison, elle me doit environ deux ans d'arrérages . Oboussier mande que M. le colonel de Chandieu veut prendre le reste du bail, mais il mande en même temps que je dois rendre à M. de Chandieu la maison dans le même état que je l'ai prise . C'est ce que je ne puis comprendre, car j'ai pris la maison dégarnie de tout . J'y ai fait pour environ vingt mille francs de dépense, et Oboussier n'entend pas sans doute que je reprenne les boiseries, les fourneaux, les cheminées, les portes, les cloisons que j'ai faites .

Si Mme d'Haqueville n'a pas fait les réparations que doivent les locataires, elle doit les faire . On pourrait s'accommoder de ses meubles pour le paiement de son loyer et de ses réparations ; et je viendrais très volontiers m'arranger avec M. de Chandieu, si je pouvais loger dans la maison du chêne ; ou bien si je pouvais trouver ailleurs un appartement bien chaud et un bon lit, avec une petite chambre pour Wagnière, et de quoi loger seulement deux domestiques . Mais je crois que cela est fort difficile à trouver, et je pense que vos cabarets sont détestables .

Je suis un peu sybarite par le corps quoique je sois assez stoïcien par l'âme, j'aime fort la Suisse, mais je ne puis avoir les mêmes sentiments pour son climat . Je suis surtout très fâché actuellement contre M. de Saint-Martin qui ne paie pas plus l'été qu'il nous doit, que Mme d'Hacqueville ne paie le loyer de sa maison . Quoi qu'il en soit mon cher philosophe, aimez-moi . Je présente mes respects à madame votre femme .

V. »

2 L'édition Golovkin donne une version incomplète et peu soignée ; on a ici la version Clogenson .

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04/01/2020 | Lien permanent

On dit que vous êtes dans un beau château, dans une belle terre, et ce qui vaut bien mieux c'est que vous passez votre v

...

 

« A Marie-Jeanne Pajot de Vaux

3è novembre à Ferney

Que Pâté et Mme de Vaux sont aimables ! Si j'étais assez heureux pour n'avoir que soixante ans comme père Adam j'aurais franchi les vilaines montagnes qui nous séparent, et je serais venu vous faire mon compliment pour 1 le petit pâté que vous nous donnerez dans quatre mois. On dit que vous êtes dans un beau château, dans une belle terre, et ce qui vaut bien mieux c'est que vous passez votre vie entre deux maris fort aimables . Que ne puis-je être le témoin de votre bonheur ! Mon cœur le partage, et ni les neiges qui nous séparent , ni mon âge encore plus froid que les neiges, n’affaiblissent mes sentiments pour vous . Jouissez d'une vie toujours heureuse, vous la méritez par votre caractère, et votre bonheur redouble en faisant celui avec qui vous vivez ; vous êtes chérie où vous êtes, et regrettée où vous n'êtes pas . Adieu, excellent pâté, qui réveilleriez l'appétit de tous les estomacs . Je vous serai attaché le reste de ma vie avec le respect le plus tendre .

V. »

1 La copie porte que au lieu de pour, ce qui ne donne pas de sens . Ce que est amené par le que qui suit .

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26/12/2019 | Lien permanent

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