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10/07/2009

Bien des dames sont, comme vous savez, de grands enfants : le fouet et des dragées

Qu'est-ce que j'apprends ce matin ? Des "gueux", de la "canaille" se sont érigés en vengeurs à Firminy ?

J'ai bien connu cette ville ouvrière lors de mon séjour de trois ans à St Etienne ; j'étais un "Gaga" d'adoption (habitant de Saint Etienne) et je fréquentais des "Appelous" (habitants de Firminy)au lycée. A cette époque (n'ajoutez pas lointaine, vous me vexeriez!)il y avait les blousons noirs qui étaient sensés se battre à coups de chaine de vélo ; je n'en ai pas vu se battre , ils avaient l'uniforme mais pas l'agressivité ravageuse.

Maintenant, les jeunes, certains jeunes, minoritaires, bien fringués, avec de la sape de marque, se permettent de mettre le feu à l'outil de travail de leurs parents, soeurs, voisins...

Jeunes hurluberlus, vos dégats s'ajoutent à ce que vous dites combattre, l' injustice, que vous croyez subir.

Oui, il est injuste d'être au chomage et cent fois oui, il est injuste d'y précipiter d'autres qui n'y sont pour rien.

Jeunes gens déjantés, je ne vous pardonnerai que le jour où votre rage sera constructive !

Je ne pardonnerai pas votre haine imbécile, sauf si, par miracle, elle pouvait ressusciter votre "camarade", votre "ami". Et encore ...Je mets des guillemets car je doute de votre camaraderie, de votre amitié.

Je pense au fond de moi que vous êtes partisans du "Tous pour moi, moi pour moi", ou alors expliquez moi comment vous fonctionnez et quels "fouteurs de merde" vous êtes capables de suivre idiotement ?

Continuez à scier la branche sur laquelle vous êtes assis, assurez-vous que c'est une branche basse ou alors gare ! Personne ne vous rattrappera...

 

 

volti nu pigalle.jpg

 

Volti, pourvu qu'un ou deux (pour commencer )te connaissent -enfin- et tirent les leçons de ta pensée . Tolérance ... Ce jour ne me voit pas tolérant...

 

 

«  A Jean le Rond d’Alembert

 

 

Je vous prie instamment, mon cher philosophe, mon cher ami de faire rendre à Jean-Jacques sa souscription [pour le Voltaire nu de Pigalle ; D’Alembert avait conseillé le 2 juillet d’accepter : « Je n’aime ni n’estime la personne de Jean-Jacques Rousseau,… ni vous ni vos amis ne deviez refuser son offrande. … qu’il souscrive ou non, la statue n’en sera pas moins érigée... »]  et de lui faire dire que c’est moi qui ne veut pas que son nom se trouve à côté du vôtre. Voyez ce que je pense de lui, et jugez s’il me convient de souffrir qu’il se vante d’avoir contribué ; et qu’il étale la grandeur de sa ridicule âme dans la Gazette. Pour le roi de Prusse, c’est autre chose : il est roi, et il me doit une réparation. Ses lettres ne me suffisent pas, il faut son nom dans la liste à la tête de laquelle vous êtes ; et je vous ai une très grande obligation de lui en écrire fortement. Je ne dois lui parler de son devoir que quand il l’aura rempli.

 

 

           La dame en question fut toujours pourvue d’une maligne langue [Mme du Deffand ; le 2 juillet, D’Alembert écrit à V* : « Je sais …. qu’on vous a écrit de Paris, pour tâcher d’empoisonner votre plaisir, que ce n’est point à l’auteur de la Henriade, de Zaïre, etc que nous élevons ce monument, mais au destructeur de la religion. Ne croyez point cette calomnie… ; soyez sûr que Mme du Deffand qui vous a écrit cette  noirceur… est bien moins votre amie que nous, qu’elle lit et applaudit les feuilles de Fréron, et qu’elle cite avec éloge les méchancetés qui vous regardent. C’est de quoi j’ai été témoin plus d’une fois. Ne la croyez donc pas dans les méchancetés qu’elle vous écrit. »]. Elle le sait bien, mais il faut pardonner en faveur des yeux [elle était devenue aveugle]. J’ai pris la liberté quelquefois de lui laver la tête [le 12, il lui écrira :  « L’envie et la médisance… ont répandu que certains philosophes que vous n’aimez pas avaient imaginé de me dresser une statue comme à leur député… cette idée… peut me faire tort auprès du roi. On m’assure même que vous avez pensé comme moi… Je me trouve actuellement dans une situation où j’ai le plus grand besoin des bontés du roi ( pour les émigrants et la fabrique de montre)… Il est donc très expédient qu’on n’aille point dire au roi, en plaisantant à souper : les encyclopédistes font sculpter leur patriarche… »]. Bien des dames sont, comme vous savez, de grands enfants : le fouet et des dragées.

 

 

           Fréron, protégé plus que nous tous, Fréron fêté, Fréron digne du pilori me tient un peu au cœur. Il me semble qu’il est fort aisé de constater tous les faits rapportés dans les Anecdotes [Anecdotes sur Fréron ; le 16 juillet V* précise :  « …Pour peu que La Harpe ou quelque autre se donne la peine d’interroger ceux qui sont nommés dans ces Anecdotes, on découvrira aisément la vérité ; le monstre sera reconnu… »]. Thiriot connait l’auteur, il me les envoya, il y a sept ou huit ans [ en août 1760, ce dossier sera revu et complété en 1761. Il semble que l’abbé de La Porte ait apporté la matière, des éléments apportés par La Harpe que V* prétend être l’auteur de l’ouvrage dès les premières éditions en 1761 ; le 6 mai 1761, il écrit à Le Brun : « Thiriot m’a envoyé ces Anecdotes écrites de la main de La Harpe. En juin 1770, l’affaire Royou est ajoutée aux Anecdotes.]. L’infamie de la canaille littéraire est découverte, on n’a pas changé un mot du manuscrit. Panckoucke dit que tout en est vrai. Est-il possible qu’un maraud tel que ce fripier soit soutenu ? Et par qui ![Choiseul , notamment] Encore s’il était capable de mourir de honte et de rage ! J’y ferai de mon mieux, mais je vous aime plus que je ne le déteste.

 

 

           V.

           Ce 9 juillet 1770. »

09/07/2009

Trublet travaille au Journal chrétien. Il a imprimé que je le faisais bailler

"J’ai depuis six mois une envie de rire qui ne me quitte pas" ! Heureux Volti, tu ne connais pas les méandres de l'administration actuelle et pour tout dire franchement leurs couillonnades .

En deux jours je viens de réaliser -enfin !!- qu'il ne faut pas conserver un mode logique de pensée ni d'action, quand tout un monde bureaucrate s'est évertué à penser pour vous, même en dépit du bon sens.

Donc plus de décision, même mineure, qui ne soit approuvée par la hiérarchie, tel est mon crédo de ce jour. Braves gens , soyez patients, le parapluie est ouvert à toute heure désormais , je suis dessous (36ème dessous même, et je ne parle pas de dessous affriolants, malheureusement !)...

36 dessous.jpg

Ouh ! que ça me gonfle !!

Enfin, passons, je reste en contact avec Volti, on se téléphone et on se fait une bouffe ...

 

 

 

 

 

« A Jean le Rond d’Alembert

 

 

           Mon cher philosophe, j’ai la vanité de croire que vous avez la même idée que moi, vous voulez que Diderot entre à l’Académie. diderot.jpgVous le voulez et il faut en venir à bout. Je vous le répète et je ne vous trompe pas, il se fera un mérite de vous servir vous et les penseurs. Quoi ! vous imaginez qu’il vous en veut parce qu’il a donné du pain à Palissot, fils de son homme d’affaires, et qu’il a souffert dans son antichambre son ancien préfet Fréron [du collège de Clermont, futur collège Louis le Grand]! Il a laissé jouer la palissoterie, pour rire, pour complaire à l’extravagance d’une pauvre malade [Mme de Robecq, fille de la maréchale de Luxembourg et maitresse de Choiseul ; elle protégeait les philosophes, et La Vision se moquait de cette protection.]. Je vous jure que si cette malade était morte le jour de la représentation jamais l’auteur de La Vision [l’abbé Morellet] n’eût été à la Bastille. D’ailleurs il abandonne Palissot aux coups de bâton si quelqu’un veut prendre la peine de lui en donner. Il y a très grande apparence qu’il protègera Diderot. Il ne sera pas difficile d’avoir pour nous Mme de P. L’évêque d’Orléans [Louis Sextius de Jarente de La Bruyère qui détenait la feuille des bénéfices, successeur de Boyer] ne parlera pas contre lui comme eût fait le mage Yébor [anagramme de Boyer, archimage dans Zadig] mage yébor.gifqui signait toujours l’ane évêque de Mirepoix au lieu de signer l’anc. Il croyait mettre l’abréviation d’ancien, et il signait son nom tout au long [plaisanterie de V* qu’il citait à Frédéric, Boyer ayant une signature peu lisible].

 

 

 

 

           En un mot il faut mettre Diderot à l’Académie. C’est la plus belle vengeance qu’on puisse tirer de la pièce contre les philosophes. L’Académie est indignée contre Lefranc de Pompignan [suite à son discours de réception le 10 mars 1760 où il attaquait les philosophes et l’Encyclopédie]. Elle lui donnera avec grand plaisir un soufflet à tour de bras. Je ferai un feu de joie lorsque Diderot sera nommé et je l’allumerai avec le réquisitoire de Joly de Fleury [contre l’Encyclopédie, prononcé devant le parlement en 1759] , et le déclamatoire de Lefranc de Pompignan. Ah qu’il serait doux de recevoir à la fois Diderot et Helvétius ! Mais notre siècle n’est pas digne d’un si grand coup. Bonsoir âme ferme que j’aime.

 

 

           J’ai depuis six mois une envie de rire qui ne me quitte pas ; ne pourrais-je avoir quelques anecdotes sur Gauchat [Gabriel Gauchat auteur du Catéchisme du livre de l’esprit 1758 et de Lettres critiques ou analyse et réfutation de divers écrits contraires à la religion 1753-1763, cité dans le réquisitoire contre l’Encyclopédie], Moreau [Jacob-Nicolas Moreau, auteur de Nouveau mémoire pour servir à l’histoire des cacouacs 1757], Chaumeix [Abraham Chaumeix auteur de Préjugés légitimes contre l’Encyclopédie 1758-1759], Hayer [le père Hayer, un des rédacteurs de La religion vengée 1755-1763], Trublet [ le 23 juin V* a écrit :  « Trublet travaille au Journal chrétien. Il a imprimé que je le faisais bailler. »] et leurs complices ?

 

 

           Voltaire

           9 juillet 1760. »

 

 

 

  Gauchat : http://books.google.fr/books?id=PHlIAAAAMAAJ&pg=RA2-P...

 

 

  Moreau : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jacob-Nicolas_Moreau

 

  Chaumeix : http://fr.wikipedia.org/wiki/Abraham_Chaumeix

 

  Trublet :  http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas-Charles-Joseph_Trublet

 

08/07/2009

Ils espèrent encore justice de ces violences.

Les grandes douleurs sont muettes, aussi je ne vous parlerai pas du grand show qui saluait le départ du "roi de la pop" victime d'un flop !

Ce grand show qui a réussi à unir la 1 et la 2, et qui a occuppé un certain nombre de journalistes experts, je l'ai bien entendu zappé . Tristesse dégoulinante, style milkshake sur la plage, très peu pour moi !!

Pour vous dire mon désespoir, je me suis réfugié sous l'aile (protectrice) de Amanda Lear pour l'Histoire du Disco. Que de souvenirs, que de rateaux pour le danseur émérite que je suis, souple et gracieux comme un sabot bressan (je dis bressan, car c'est proche de chez moi, pardonnez-moi, les Ventres-jaunes)!!...

 

 

Ce matin, je ne veux que joindre ma modeste voix à celles qui réclament justice pour cette jeune fille de 23 ans, Clotilde Reiss. Libérez-la, bande de mollahs à la cervelle amollie! Qui croyez-vous donc impressionner, si ce n'est un peuple que vous apeurez sur cette terre en les menaçant d'une vie éternelle de damnation ! Continuez à profiter lachement de vos avantages, vous êtes , sachez-le, sur une planche pourrie, à l'image de vos pensées ...

 

 

Je préfère une visite sur ce site : http://www.flickr.com/photos/kala69/2626247134/in/set-721...

Voyez et régalez-vous !

kala69 singe.jpg

 

 

 

Volti lui aussi a connu l'arbitraire, lui apôtre de la liberté, mais il a eu la chance de s'en tirer, sans  trop de mal.Il ne se taira pas, tant pour défendre ses droits que pour ceux de sa chère nièce Mme Denis, tant pour la mémoire de Calas que pour celle de Lally-Tollendal et la liberté de tant d'autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

« Au Vénérable Conseil de Francfort-sur-le-Main

 

 

           La dame Denis trainée en prison par le nommé Dorn dans Francfort, le 20 juin, sans aucun ordre, sans aucun objet, et le sieur Voltaire, mis en prison de son côté à la réquisition du sieur Schmith sur la seule parole par lui donnée qu’il recevrait ordre de son maître de faire cette réquisition  ne cesseront point d’implorer le droit des gens et l’équité du vénérable Magistrat.

 

 

           Ils supplient 1° de rendre compte à Sa Majesté le roi de Prusse de la manière dont on a violé en son nom le droit des gens dans la personne de Mme Denis, et dont on a persécuté le sieur de Voltaire en abusant du nom de sa Majesté prussienne.

 

 

           Ils supplient de leur faire rendre l’argent que le sieur Schmith prit dans les poches du sieur de Voltaire le 20 juin au soir.

 

           Ils supplient le vénérable magistrat de faire justice du nommé Dorn qui a remporté le 7 juillet l’argent des suppliants sous prétexté qu’il a vu passer un homme avec un pistolet dans l’auberge de Lion d’Or.[la veille V* a écrit un billet en latin pour le conseil sur cette affaire de pistolet. Dorn prétend que V* l’a attaqué au pistolet. V* présente le témoignage de Collini, Frédéric Mieck et Boehm :  « Il est certain, d’après les témoins, que M. Voltaire passait dans son appartement avec un pistolet sans poudre, sans plomb, sans pierre, pour faire réparer ce pistolet en vue du voyage qu’il va entreprendre. »]

 

 

           Ils supplient que le vénérable Magistrat fasse droit sur la déposition des deux notaires jurés Mike et Beheme, déposition qui convainc le nommé Dorn de calomnie.

 

 

           Ils demandent justice du nommé Dorn, notaire cassé par sentence de la ville, qui ne demeure pas dans la maison du sieur Freitag, et qui est bourgeois de Francfort.

 

 

           Ils font souvenir le vénérable magistrat que le nommé Dorn a le 20 juin sans aucun ordre trainé dans les rues la dame Denis, l’a conduite en prison, lui a ôté sa femme de chambre et ses laquais et a eu l’insolence de souper seul dans la chambre de ladite dame et d’y passer toute la nuit. Ils espèrent encore justice de ces violences.

 

 

       A Mayence 8 juillet 1753

 

                  Voltaire

           pour lui et pour sa nièce

           dont il a procuration

           chez le notaire Behem. »

 

 

 Bonne nuit !505888426_7579bad224_o par Kala69

 

07/07/2009

le roi de France l’emporte sur tous les rois, puisqu’il fait des miracles

Ces textes vont peut-être paraitre sans commentaire . Ce sera la signe que votre indigne serviteur est encore à la bourre, mais ni bourré, ni bourru !!!En tout cas pas aujourd'hui ...

 chatte petit t'as d beaux yeux.jpg

 

 

  

-Chat alors ! T'as d'beaux yeux, tu sais !

 

-Oui, je sais, je sais, je sais ... mais ne touche pas à la prunelle de mes yeux ! (=petit goinfre dodu au dodo).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 « A Jean Le Rond d’Alembert

 

 

Vous n’avez probablement point reçu, mon cher philosophe, une lettre que je vous avais écrite il y a près d’un mois, sous l’enveloppe de M. de Vaines. Je vous priais de dire un petit mot au roi de Prusse au sujet de M. d’Etallonde de Morival. Ce monarque vient de combler nos vœux et de surpasser nos espérances [lettre de Frédéric du 17 mai ]. Il appelle M. de Morival auprès de lui, il le fait son ingénieur et capitaine, il lui donne une pension. Cela vaut mieux, ce me semble que d’aller se mettre à genoux à Paris devant Messieurs, et de leur avouer qu’on est un impie qui vient faire entériner sa grâce [« Je vous répète que nous ne voulons point de lettre de grâce, que grâce, de quelque manière qu’elle soit tournée, suppose crime, et que nous n’en avons point commis. De plus la grâce exige qu’on la fasse entériner à genoux et c’est ce que nous ne ferons jamais. » lettre à d’Argental, 16 avril 1775.].

 

 

           Le roi de Prusse en faisant cette belle action m’écrit la lettre la plus touchante et la plus philosophique [«… l’infâme frémira vraiment de dépit, en voyant que Voltaire et moi pauvre individu, nous sauvons de ses griffes un jeune garçon qui n’a pas observé le Puntiglio et le cérémonial ecclésiastique. » Frédéric].

 

 

           Je vous envoie la requête au Roi Très Chrétien, par laquelle M. de Morival ne lui demande rien [ Le cri du sang innocent adressé au « Roi très chrétien en son conseil », requête « … faite que pour inspirer l’horreur de la persécution, et pour fortifier les bons sentiments des esprits raisonnables. » lettre à d’Argental du 10 juillet].

 

 

           V.

           A Ferney ce 7è juillet 1775. »

 

 

«  A Frédéric II, roi de Prusse

 

 

           Sire,

 

           Morival s’occupait à mesurer le lac de Genève, et à construire sur ses bords une citadelle imaginaire, lorsque je lui ai appris qu’il pourrait en tracer  de réelles dans la Prusse occidentale ou dans vos autres états. Il a senti vos bienfaits, avec une respectueuse reconnaissance égale à sa modestie. Vous êtes son seul roi, son seul bienfaiteur. Puisque vous permettez qu’il vienne se jeter à vos pieds dans Potsdam, voudriez-vous bien avoir la bonté de me dire à qui il faudra qu’il s’adresse pour être présenté à Votre Majesté ?

 

 

           Permettez que je me joigne à lui dans la reconnaissance dont il ne cessera d’être pénétré ; je ne peux pas aspirer comme lui, à l’honneur d’être tué sur un bastion ou sur une courtine ; je ne suis qu’un vieux poltron, fait pour mourir dans mon lit. Je n’ai que de la sensibilité, et je la mets tout entière à vous admirer et à vous aimer.

 

 

           Votre alliée l’impératrice Catherine fait, comme vous, de grandes choses. Elle fait surtout du bien à ses sujets [Frédéric écrit à V*, le 17 juin : « Votre Impératrice se signale à Moscou par ses bienfaits et par la douceur dont elle traite le reste de adhérents de Pugatschef [l’insurgé] : c’est un bel exemple pour les souverains… »]; mais le roi de France l’emporte sur tous les rois, puisqu’il fait des miracles. Il a touché à son sacre deux mille quatre cents malades d’écrouelles, et il les a sans doute guéris [21 juin, V* à Frédéric :  « On fait coucher tout de son long un pauvre roi en chemise devant des prêtres, qui lui font jurer de maintenir tous les droits de l’Église et on ne lui permet d’être vêtu que lorsqu’il a fait son serment . Il y a des gens qui prétendent que c’est aux rois de se faire prêter serment par les prêtres. Il me semble que Frédéric le Grand en use ainsi en Silésie et dans la Prusse occidentale. »]. Il est vrai qu’il y eut une des maitresses de Louis XIV qui mourut de cette maladie, quoiqu’elle eût été très bien touchée, mais un tel cas est très rare.

 

 

           Votre majesté avait eu la bonté de me mander qu’après ses revues elle se délasserait un moment à entendre Lekain et Aufresne [24 juillet, Frédéric à V* : « Lekain a joué les rôles d’Œdipe, de Mahomet et d’Orosmane … L’année passée j’ai entendu Aufresne ; peut-être lui faudrait-il un peu du feu que l’autre a de trop … Cependant je n’ai pu retenir mes larmes ni dans Œdipe ni dans Zaïre. ». Lekain avait quitté Paris pour la Prusse le 13 mai]; mais je vois bien que vos héros guerriers qui marchent sous vos drapeaux l’emportent sur les héros de théâtre. Votre Majesté les passe en revue dans quatre cents lieues de pays pendant un mois [= 500 milles de France]. C’est à peu près avec cette rapidité qu’un de vos prédécesseurs, nommé Jules césar, parcourait notre petit pays des Velches. Il faisait des vers aussi, ce Jules ou Julius, car les véritablement grands hommes font de tout.

 

 

           Je suis plus que jamais l’adorateur et l’admirateur des gens de ce caractère, qui sont en si petit nombre.

 

 

           Agréez, Sire, avec bonté, le profond respect, la reconnaissance et l’attachement inviolable de ce vieux malade du mont Jura.

 

 

           Voltaire

           A Ferney, 7 juillet 1775. »

 

 

 

06/07/2009

Vous avez une femme aimable ; de jolis enfants. Soyez heureux

D'abord grosse bise à loveVoltaire !! http://www.monsieurdevoltaire.com/article-33470585.html

 

Volti nous parle d'amitié, d'amour ...

Voyez le résultat !

C'est le grand amour, non ?

 

bisou girafe.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arbeit macht frei ! comme disait l'autre affreux moustachu !!

Aber Arbeit trop prenant avec vie privée quand jours pas dépasser 24 heures. Privé de blog, je suis. Tricard du clavier...

 

Up to date, I can write some petites bétises.

 

Mais avant les bétises, ou plutôt à la place,(ça vaut mieux), je vous dis mon plaisir à l'écoute d'un claveciniste qui est venu nous régaler ce vendredi 3 juillet au château de Volti.

Kenneth Weiss, US made , but francophone et d'une simplicité et amabilité remarquables .

Il nous a régalés des Variations Goldberg, écrites pour le clavecin par J-S Bach, et que je n'appréciais jusqu'à présent que dans l'interprétation de Glenn Gould (-pianiste félé génial-).Désormais je vais avoir l'embarras du choix ...

Si jamais vous avez la chance de pouvoir assister à l'un des ses concerts, allez-y !!

 

 

 

 

 

Tintin avait le choix entre Dupont ou Dupond, policiers à semelles de plomb et idées courtes, "je dirais même plus", à idées courtes et semelles de plomb.

Volti lui correspond avec un Dupont avocat qu'il apprécie, d'autant plus qu'il a "une femme aimable" ? (oubliez ceci, je suis doué d'une mémoire en trou de serrure !).

Il vient de se séparer de Cosimo Alessandro Collini, florentin et secrétaire qui s'est usé les doigts pour lui et va continuer par une carrière paléontologique. Que d'os, que d'os ; serait-ce ceux de Volti qui l'auraient inspiré pour cette matière ?

 

 

 

«  A Sébastien Dupont,

Avocat au Conseil Souverain, Alsace à Colmar.

 

 

           Mon cher ami, il est vrai que l’homme en question [Collini] collini.jpg

s’est conduit avec ingratitude avec ma nièce et moi qui l’avions accablé d’amitiés et de présents. J’ai été obligé de le renvoyer [Collini s’était plaint en mars à Dupont du « dur esclavage » où V* le tenait : « homme dont il est le barbouilleur » ; Collini revendique la séparation, selon lui due, entre autre, à la jalousie de V* sur une certaine intimité entre Collini et Mme Denis qui aurait demandé son renvoi , ayant appris sa liaison avec une femme recueillie aux Délices par une lettre à celle-ci montrée par une servante ; elle contenait des « badinages et des plaisanteries » et nommait Mme Denis, qu’il appelait parfois « la louche ouvrière » ; V* offrira argent et recommandation et restera en correspondance jusqu’à sa mort avec Collini qui quitta Genève le 12 juin]. Je ne me suis jamais trompé sur son caractère [en mai, il écrivait encore :  « Florentin très aimable, très bien né , qui mérite mieux que moi d’être de l’Académie de la Crusca. »]; et je sais combien il est difficile de trouver des hommes.

 

 

           Je vous avoue que j’en prendrais bien volontiers un de votre main. Mais j’ai toute ma famille auprès de moi [Mme de Fontaine depuis le 8 juin], et un très grand nombre de domestiques, de sorte qu’il ne me reste pas un logement à donner [Wagnière, au service de V* est là ; la première lettre de sa main est du 3 septembre]. Mme Denis vous fait les plus tendres compliments. Je vous prie mon cher ami, de ne nous pas oublier auprès de M. et Mme de Klinglin.

 

 

           Je vous plains toujours d’être à Colmar et en vous regrettant je me sais bon gré d’être aux Délices. Je ne connais en vérité d’autre chagrin que celui d’être  séparé de vous. Vous avez une femme aimable ; de jolis enfants. Soyez heureux, s’il est possible de l’être. Je vous embrasse tendrement.

 

 

           Voltaire

           Aux Délices 6 juillet 1756. »

 

 

Académie de la Crusca : http://fr.wikipedia.org/wiki/Accademia_della_Crusca