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14/02/2010

c’est une chose infâme de n’être pas tous unis comme des frères dans une occasion pareille.

http://www.dailymotion.com/video/x1d7dd_the-rasmus-in-the...

Voilà un générique d'émission dont je cherchais le titre depuis quelque temps, et le hasard m'a permis de le trouver et apprécier en entier ! GO !!!

 

 

 

« A Jean Le Rond d’Alembert

des Académies française et des sciences etc.

rue Michel-le-Comte

à Paris

 

 

Lausanne 13 février [1758]

 

                            Je vous demande en grâce, mon cher et grand philosophe, de me dire  pourquoi Duclos en a  mal usé avec vous [le 26 février d’Alembert écrira que leur « brouillerie vient de que (Duclos) a voulu faire mettre dans l’Encyclopédie des choses auxquelles (d’Alembert) (s’est) opposé. »]? Est-ce là le temps où les ennemis de la superstition devraient se  brouiller ? Ne devraient-ils pas au contraire se réunir tous contre les fanatiques et les fripons ? Quoi ! on ose dans un sermon devant le roi traiter de dangereux et d’impie un livre approuvé, muni d’un privilège du roi, un livre utile au monde entier, et qui fait l’honneur de la nation ! Je ne parle que d’une bonne moitié du livre [V* critique certains articles de théologie et les « déclamations » qu’on trouve dans l’Encyclopédie]. Et tous ceux qui ont mis la main à cet ouvrage ne mettent pas la main à l’épée pour le défendre ! Ils ne composent pas un bataillon carré ! Ils ne demandent que justice ! M. de Malesherbes n’a-t-il pas été attaqué comme vous et vos confrères dans ce discours d’harengère  appelé sermon prononcé par Garasse-Chapelain [sermon de Charles-Jean-Baptiste Chapelain, jésuite,  publié en 1760 sous le titre de Sermon sur l’incrédulité des esprits forts de ce siècle, dans Discours sur quelques sujets de piété et de religion], qui prêche comme Chapelain faisait des vers ?

 

                            Je vous ai déjà mandé que j’avais écrit à Diderot [vers le 5 et le 8 janvier ; le 8, entre autres V* lui écrit : « On vous engage à demander une rétractation à M. d’Alembert. Il se déshonorerait à jamais, lui et le dictionnaire. »], il y a plus de six semaines, premièrement pour le prier de vous encourager sur l’article Genève en cas que l’on eut voulu vous intimider, secondement pour lui dire qu’il faut qu’il se joigne à vous, qu’il quitte avec vous , qu’il ne reprenne l’ouvrage qu’avec vous . Je vous le répète, c’est une chose infâme de n’être pas tous unis comme des frères dans une occasion pareille. J’ai encore écrit pour que Diderot me renvoie mes lettres, mon article Histoire, les articles Hauteur, Hautain, Hémistiche, Heureux, Habile, Imagination, Idolâtrie etc. Je ne veux pas dorénavant fournir une ligne à l’Encyclopédie. Ceux qui n’agiront pas somme moi sont des lâches, indignes du nom d’hommes de lettres, et je vous prie de le leur signifier. Mais je veux absolument que Diderot remette mes lettres et mes articles chez M. d’Argental en un paquet bien cacheté. Je ne sais pas ce qui peut autoriser son impertinence de ne me point répondre, mais rien ne peut justifier le refus de me restituer mes papiers [d’Alembert répondra que les articles sont restés entre ses mains et « n’en sortitront que sur ordre exprès » de V*. Le 25, à d’Argental, V* précise au sujet des papiers qu’  « il s’agit de papiers … au sujet de l’article « Genève » et des Kakouacs, de lettres … ». Le 19 février, Diderot finira par répondre à V*, mais en lui disant qu’il faut malgré tout continuer l’Encyclopédie pour ne pas « tromper l’espérance » des souscripteurs ]. Il faut avoir un style net, et un procédé net.

 

                            Les Russes sont à Koenigsberg [le 21 janvier]. L’année 1758 vaudra bien la dernière. D’ailleurs on ne fait que mentir. La fessade et le carcan de l’abbé de Prades sont des contes, mais qu’il est triste qu’on les fasse . Quiconque est là s’expose au moins à faire dire qu’il est fessé. Feliciter vivit qui libere vivit [vit heureux qui vit libre]. Que fait Jean-Jacques chez les Bataves ? [en fait JJ est à Montmorency] que va-t-il imprimer ? Sa rentrée dans le giron de l’Eglise de Genève ?

 

                            Ce n’est point Huber qui a dit que les prédicants étaient occupés à donner un état à Jésus-Christ, c’est la Cramer [Claire Cramer, femme de Gabriel cramer, imprimeur ; le 5 février, V* avait écrit à d’Alembert que c’était Huber]. Elle en dit parfois de bonnes. La lenteur et l’embarras de ces gens là vous justifient à jamais [Le Conseil s’est abstenu une deuxième fois de prendre position, après la rédaction de la Déclaration de le Compagnie des pasteurs].

 

                            V »

 

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