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28/07/2012

On s'allie plaisamment dans cette maison-là

 

… En effet, je vous laisse juges de la situation :

 

http://www.rtl.be/people/people/news/726886/robert-pattinson-veut-rencontrer-rupert-sanders-l-amant-de-kristen-stewart

 

Le suspense est insoutenable, la face du monde peut en être changée, je n'y tiens plus, aussi je vais vite retourner m'informer sur les JO qui , vous l'avouerez, doivent logiquement intéresser moins de monde . Non ?

Bon , j'ai fait un choix dicté par l'urgence et l'importance de l'évènement, vous ne pouvez en douter , ça me déchire le coeur d'en laisser tant d'autres, tout aussi méritants, dans l'ombre . Enfin, je vous fais confiance, amis du net, et de la saine littérature, pour débusquer d'aussi belles nouvelles . D'autant plus belles, semble-t-il, quand elles touchent de beaux/belles célèbres riches .

And now the winner is ?... The people newspapers/tabloïds ! ... Absolutely !!

S'il m'est permis de donner un conseil à Bob : "laisse tomber Kris, c'est un sac d'embrouilles "

 

sacdembrouilleskristen.jpg

 

 

 

 

 

 

« A M. le comte d'ARGENTAL.

7 août [1756]

Mon divin ange, voici le Botoniate 1 achevé et réparé à peu près comme vous l'avez voulu. L'auteur 2 est un homme très-aimable, et porte un nom qui doit réussir à Paris. Je ne doute pas que les
comédiens n'acceptent une pièce qui vaut beaucoup mieux que tant d'autres qu'ils ont jouées, et je doute encore moins du succès quand elle sera bien mise au théâtre. Je vous demande vos bontés, et nous sommes deux qui serons pénétrés de reconnaissance.
Mon cher ange, les bras ensanglantés sont bien anglais 3; mais, si on les souffre, je les souffre aussi.
Si cet honnête La Beaumelle est enfermé 4, je n'en suis pas surpris; il avait dit dans ses Mémoires, en parlant de la maison royale « On s'allie plaisamment dans cette maison-là. »
On dit qu'il avait fait imprimer une Pucelle en dix-huit chants, pleine d'horreurs.

 

Je ne savais pas que ce fût M. de Sainte-Palaye 5, qui m'eût honoré du Glossaire; voulez-vous bien lui donner le chiffon ci-joint?
La poste part; je n'ai que le temps de vous dire que vous êtes le plus aimable et le plus regretté des hommes. »




 

1 Nicéphore Botoniate, empereur d'Orient, personnage de la pièce Les Comnènes, de F. Tronchin : http://books.google.fr/books?id=csQ5AAAAcAAJ&pg=PA78&lpg=PA78&dq=botaniate+tronchin+comn%C3%A8ne&source=bl&ots=nLJBeD3xns&sig=5UTiiTUnqsdm8QwPRgoiI_seoao&hl=fr&sa=X&ei=t9wTUKiGH9Da0QWVwYCADQ&sqi=2&ved=0CCUQ6AEwAA#v=onepage&q=botaniate%20tronchin%20comn%C3%A8ne&f=false

 

2François Tronchin, conseiller d’État de Genève .http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Tronchin

 

3 Allusion à Lekain jouant le rôle de Ninias dans Sémiramis.

 

 

 

27/07/2012

on se tait, et on admire

 ... Ce que je fais en regardant mes athlètes favoris, les archers .

Voltaire a dit :  "il faut absolument envoyer M. de La Vallière pour tirer juste" !

Nom de Zeus, surtout pas ! S'il n'a pas été qualifié, je ne veux pas le voir sur le pas de tir .

Girouille, Prévost et Faucheron ont bien entamé ces jeux et je fais des voeux pour qu'ils soient en finale demain soir . Rude besogne, mais j'aimerais bien les voir face aux Coréens qui sont les modèles, les extra-terrestres du tir à l'arc tant chez les hommes que chez les femmes .

699 points sur 720 , ce qui signifie qu'aucune des 72  flèches tirées n'est sortie d'un petit rond jaune de 24 cm de diamètre situé à 70m , voila ce qu'a réalisé IM Dong Hyun, que certains journalistes en mal de copie appellent l' "archer aveugle" .

 Je dis "chapeau" en ajoutant Vive la France pour nos 3 archers et notre archère Bérengère Schuh .

Archers, je vous salue ! Bons tirs !

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Gaël Prévost

 

« A M. le maréchal duc de RICHELIEU.

Aux Délices, 4 août [1756]

Il me semble, monseigneur, que toutes les lettres adressées à mon héros doivent lui être rendues, et que messieurs de la poste de Compiègne auraient pu vous renvoyer à Marseille la lettre que je vous adressai à la cour 1 quand vous eûtes donné ce bel assaut; mais apparemment que l'on n'aime pas les mauvais vers dans ce pays-là. Il se peut aussi que les directeurs de la poste vous aient attendu à Compiègne de jour en jour, et vous attendent encore. Je ne ressemble point au général Blakeney 2, je ne peux sortir de ma place. La raison en est que je suis assiégé par une file de médecines dont le docteur Tronchin m'a circonvenu. Que n'ai-je un moment de force et de santé ! je partirais sur-le-champ, je viendrais vous voir dans votre gloire; je laisserais là toute ma famille, qui se passerait bien de moi dans mon ermitage.
Vous croyez bien que j'ai un peu interrogé le voyageur dont vous me parlez 3, et vous devez vous en être aperçu quand je vous mandais que ce n'était pas des seuls Anglais que vous triomphiez. Vous avez, comme tous les généraux, essuyé les propos de l'envie et de l'ignorance. Souvenez-vous comme on traitait le maréchal de Villars avant la journée de Denain. Vous avez fait comme lui, et on se tait, et on admire, et l'enthousiasme que vous inspirez est général. On a mal attaqué, disait-on; il faut absolument envoyer M. de La Vallière 4 pour tirer juste. Au milieu de tous ces beaux raisonnements arrive la nouvelle de la prise; voilà jusqu'à présent le plus beau moment de votre vie. Qu'est-il arrivé de là? Qu'on ne vous conteste 5 plus le service que vous avez rendu à Fontenoy. Port-Mahon confirme tout, et met le sceau à votre gloire. Il se pourra bien faire que vous ne soyez pas le premier dans le cœur de la belle personne 6 que vous savez mais vous serez toujours considéré, honoré, et je vous regarde comme le premier homme du royaume, C'est une place que vous vous êtes donnée, et que rien ne vous ôtera. Il me pleut de tous côtés de mauvais vers pour vous; vous devez en être excédé. Pour vous achever, il faut que je prenne aussi la liberté de vous envoyer ce que j'écrivais ces jours-ci à mon petit Desmahis 7. Ce Desmahis est fort aimable; vous ne vous en soucierez guère, vous avez bien autre chose à faire.
Nous sommes tous ici aux pieds de notre héros. »

2 Blakeney défendait le fort Saint-Philippe.

3 Théodore Tronchin, médecin ; voir la lettre du 5 juillet 1756 à Richelieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/07/18/vous-triompherez-des-difficultes-des-anglais-des-sots-et-des.html

5 On le conteste encore aujourd'hui ( en 1860).

6 Mme de Pompadour .

 

26/07/2012

au sortir du tombeau de sa mère, avec des bras qui avaient l'air d'être ensanglantés, cela est un tant soit peu anglais

... Mais peu en accord avec la cérémonie d'ouverture des J O 2012 , j'ose l'espèrer .

Mais que fait la police ? que fait James Bond face à de telles horreurs ? Mystère and smog !

Au pays d'Agatha Christie, Conan Doyle , Edgar Allan Poe , William Shakespeare et Camilla Parker Bowles (jument connue comme épouse de Charles de Galles, célèbre pour ses saillies ), l'humour noir et les spectacles gore ne seront pourtant pas programmés, volontairement du moins .

Cependant les Jeux les plus chers riquent de ne pas être les plus parfaits, malgré une mise en scène architecturale pharaonique d'un côté, mesquine de l'autre . Les humains, où sont-ils ?

Il y a déja eu quelques couacs, comme les conditions d'emploi de la foule de ceux qui vont permettre que ces jeux se déroulent idéalement, pour le confort des athlètes, des accompagnants, des spectateurs, mais pas pour le leur  .

Couac de l'erreur de drapeau levé pour une équipe de foot féminine nord coréenne, qui du coup n'a pas voulu se lever, elle, sous les couleurs de la Corée du Sud ( entre nous, c'est bien fait, il n'y a qu'à avoir qu'une seule Corée ! Euh ! réflexion faite, nous sommes tellement doués pour l'unité nationale que nous avons réussi à avoir deux Corses  ! ) .

Et combien d'autres couacs en ce moment et à venir ? C'est la même question que se posent les futurs mariés le jour de leur noce quand on a oublié où sont les alliances et si la tante Adèle viendra avec son chihuahua et son nouvel amant . Le pire n'étant jamais sûr, réjouissons nous du meilleur possible .

 Et pour rester dans l'esprit olympique, réunissons l'Inde à nouveau à son ex-colonisatrice, et quelques autres nationalités par le biais d'un Allemand qui ne fait pas dans la dentelle

tombeau indou.jpg

 

 

 

 

 

« A M. le comte d'ARGENTAL.

Aux Délices, 4 août [1756]

 


Mon cher ange, je suis bien malingre; mais, puisqu'on a ressuscité Sémiramis 1, il faut bien que je ressuscite aussi. On dit que Lekain s'est avisé de paraître, au sortir du tombeau de sa mère, avec des bras qui avaient l'air d'être ensanglantés cela est un tant soit peu anglais, et il ne faudrait pas prodiguer de pareils ornements. Voilà de ces occasions où l'on se trouve tout juste entre le sublime et le ridicule, entre le terrible et le dégoûtant. Mon absence n'a pas nui au succès; de mon temps, les choses n'auraient pas été si bien. J'ai gagné quelque chose à être mort, car c'est l'être que de vivre sans digérer au pied des Alpes. Je sens que les Tronchin n'y font rien. Le miracle de Mme de Fontaine subsiste, mais je ne suis pas homme à miracles. Il faut être jeune pour faire honneur à son médecin; mais, mon ange consolateur, aurai-je encore la force de faire quelque chose qui vous plaise? J'ai bien peur que le talent des tragédies ne passe plus vite que le goût de les voir jouer. Vous n'êtes pas épuisé; mais, par malheur, ne le serais-je pas? Il se présente en Suède un sujet de tragédie2; s'il y avait quelque épisode de Prusse, on pourrait trouver de quoi faire cinq actes. On aura dorénavant à Paris de l'indulgence pour moi, depuis qu'on me tient pour trépassé.
Je ne conseillerais pas à La Beaumelle de donner une pièce; il en a pourtant fait une 3; mais il est si protégé et si heureux qu'on pourrait le siffler. Il faut qu'il soit disgracié de quelques rois, et alors le parterre le prendra en amitié. Mme de Graffigny a une comédie 4 toute prête; son succès me parait sûr. Elle est femme, le sujet sera un roman; il y aura de l'intérêt, et on aimera toujours l'auteur de Cénie. Pour Mme du Boccage, elle s'est livrée au poème épique 5. On m'a envoyé trois tragédies de Paris et de province. Il en pleut de tous côtés, sans compter l'opéra de Mérope du roi de Prusse. Vous voyez que les arts sont toujours en honneur. Bonsoir, mon cher et respectable ami; mille respects à tous les anges. »

2 Le baron de Horn et quelques autres seigneurs venaient d'être décapités à Stockholm, le 13 juillet, pour avoir essayé de rétablir l'autorité arbitraire, tant à leur profit qu'à celui d'Adolphe-Frédéric, beau-frère du roi de Prusse.

3 La Beaumelle, pendant son séjour à la Bastille, en 1753 avait commencé une tragédie intitulée Virginie, ou les Décemvirs. Voir tome XV, page 87 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411331n/f90.image,

et page 231 : http://books.google.fr/books?id=2A-5ztyN940C&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q=la%20beaumelle&f=false

A défaut d'encre, de plume, et de papier, il en avait écrit sept cents vers sur des assiettes d'étain, avec la pointe d'une aiguille.

 

25/07/2012

Ce maraud y montre bien de l'esprit, mais il aurait dû en faire un meilleur usage.

 … Ce qui s'applique fort bien au défunt -et non regretté- Georges Frèche, enflé de lui-même, fort en gueule, hableur, m'as-tu vu, grand dépensier de l'argent des autres (contribuables), qui n'a pas fini de faire parler de lui avec ses statues des « grands hommes » du XXè siècle ; après Lénine en 2010 , Golda Meir et Mao font déborder le vase de l'irritation montpelliéraine cet été .

http://www.connaissancedesarts.com/archi-jardin-patrimoine/actus/une-statue-de-mao-fait-polemique-a-montpellier-97527.php

 http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/20...

mort de g frèche.jpg

 Si je m'en tiens à ses déclarations, il fut le roi (élu) des cons !

 

« A un académicien de LYON

Aux Délices, 29 juillet 1756.

Vous avez bien raison, monsieur; de jeunes polissons qui, par malheur, savent lire et écrire, s'introduisent dans la république des lettres comme les bourdons se glissent dans les ruches des abeilles.
Celui dont vous me parlez 1, en revenant de Copenhague, où il s'était donné pour professeur de belles-lettres, s'arrêta en 1752 à Berlin. Je tâchai de lui rendre quelques légers services. Il m'en paya en entrant dans les tracasseries que le philosophe de Saint-Malo 2 me suscita dans cette ville.
Ayant quitté Berlin, il parcourut l'Allemagne, cherchant des libraires qui pussent acheter des scandales il en trouva un à Francfort-sur-le Main, où il fit réimprimer mon Siècle de Louis XIV avec des notes satiriques et calomnieuses, pleines d'erreurs et de sottises.
Il vient de reproduire ce tissu de fautes et d'impostures dans son roman des Mémoires de Mme de Maintenon. Je ne suis pas surpris que ce livre soit connu comme vous me le dites. Il flatte la malignité humaine par des contes scandaleux sur les premières personnes de l'État et sur divers personnages qui ne se seraient jamais attendus de se trouver là. Ce qu'il y a de plus malheureux, c'est que, dans certains chapitres, il imite assez bien le style de Tacite et reproduit quelques-unes de ses maximes. Ce maraud y montre bien de l'esprit, mais il aurait dû en faire un meilleur usage. Comme la vérité est le meilleur fondement du succès des livres historiques, il est probable pourtant que le sien n'aura qu'une vogue éphémère.
Mes sentiments pour vous seront plus durables, et vous pourrez comptez pour toujours sur l'attachement avec lequel, etc. »

 

1  La Beaumelle .

 2   Maupertuis, né à Saint-Malo, en 1698.

 

aller de maison en maison faire montre de son caquet, est un métier très-messéant à un homme d'honneur

... Et c'est pourtant ce que font actuellement les candidats à la présidence de l'UMP , hommes et femme d'honneur selon eux, à la chasse à un poste qui doit être diablement rentable pour qu'ils vendent leurs âmes pour ça . Ou alors hommes et femme sans honneur, avides du superflu, dignes successeurs de mister Bling Bling ! ... Lequel doit bien se marrer en les voyant ...

Pour moi , UMP = Un Mauvais Président !

Persiste et signe .

Voici ce que pensent Copé et Fillon à propos de NKM (sponsorisés, eux,  par NTM ? )

rabattre son caquet.jpg


Ce n'est pas chez ces politiques là que l'on trouvera des hommes de la qualité de d'Alembert et de Voltaire . Dommage . Ou tant pis .

 

 

 

« DE M. D'ALEMBERT.

A Lyon, ce 28 juillet [1756]

Puisque la montagne ne veut pas venir à Mahomet, il faudra donc, mon cher et illustre confrère, que Mahomet aille trouver la montagne. Oui, j'aurai dans quinze jours le plaisir de vous embrasser et de vous renouveler l'assurance de tous les sentiments d'admiration que vous m'inspirez. Je compte être à Genève au plus tard le 10 du mois prochain, et y passer le reste du mois. Je vous y porterai les vœux de tous vos compatriotes, et leur regret de vous voir si éloigné d'eux. Je m'arrête ici quelques jours pour y voir un très-petit nombre d'amis qui veulent bien me montrer ce qu'il y a de remarquable dans la ville, et surtout ce qu'il peut être utile de connaître pour le bien de notre Encyclopédie. Je me refuse à toute autre société, parce que je pense avec Montaigne 1 que d'aller de maison en maison faire montre de son caquet, est un métier très-messéant à un homme d'honneur . Nous avons ici une comédie détestable et d'excellente musique italienne médiocrement exécutée. Le bruit a couru ici que vous deviez venir entendre Mlle Clairon, dans la nouvelle salle, et voir jouer ce rôle d'Idamé qui a fait tourner la tête à tout Paris. Je craignais fort que vous ne vinssiez à Lyon pendant que j'irais à Genève, et que nous ne jouassions aux barres; mais on me rassure en m'apprenant que vous restez à Genève. La nouvelle salle est très-belle et digne de Soufflot 2, qui l'a

 

fait construire. C'est la première que nous ayons en France, et je serais d'avis d'y mettre pour inscription
longo post tempore venit. 3
(VIRGILE., ecl. l, v. 30.)

Adieu, mon cher et illustre confrère rien n'est égal au désir que j'ai de vous embrasser, de vous remercier de toutes vos bontés pour nous, et de vous en demander de nouvelles. Permettez-moi d'assurer mesdames vos nièces de mes sentiments. Vale, vale. »

 

 

 

 

 

 

1 Montaigne Les Essais Livre III, chapitre viii :

 

2 Salle du théâtre qui sera ouverte en août . Voir note de la lettre du 17 mars 1756 à Mme de Fontaine : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/06/12/ce-mal-ne-fait-le-bien-de-personne-a-moins-qu-on-ne-dise-que.html

 

3 Est venu après un certain temps .

 

24/07/2012

Les étrangers voient avec admiration une vigueur et un esprit de suite, dans le ministère, que leurs préjugés ne voulaient pas croire

 ... Ah ! ah ! ça vous la coupe ( la = ce que vous voulez, ou ne voulez plus ) !

 Une preuve, entre autres,  s'il en était besoin :

http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20120724.AFP3728/zone-euro-paris-et-londres-preoccupes-il-y-a-urgence.html

Eh ! oui, même les Anglais ont besoin de la France , dans un autre domaine que celui de la gastronomie et la mode . Il faut le noter, le claironner .

Ma fierté individuelle et nationale croit de jour en jour, et mon souci d'exil fiscal s'éloigne d'autant ( d'autant plus que je n'ai rien à exiler, sauf peut-être quelques sous pour acheter du chocolat suisse, à chacun ses faiblesses . ) .

Donc, c'est bien vrai, depuis des siècles, la "vigueur et l'esprit de suite" de nos ministères forcent l'admiration, ou je me trompe ? Même sous les Napoléons (les deux), nos derniers rois Bourbons (à mon avis assez imbuvables quand il s'agit de l'alcool US ), Pétain, Sarko ?

Le doute m'assaille, je reviens sur terre, "du passé faisons table rase" comme on le chante après un divorce ou un meeting communiste .

Un vigoureux nettoyage est en route

 

vague géante.jpg


Sacré Volti, tu as vécu des moments étonnants , merci de nous les faire partager, tes paroles sont parfois d'une redoutable actualité ou d'une ironie parfaite . Indémodable !

 

 

« A M. Joseph PARIS-DUVERNEY.

Aux Délices, le 26 juillet [1756]

Votre lettre, monsieur, augmente la joie que les succès de M. le maréchal de Richelieu m'ont causée. Votre amitié pour lui, qui ne s'est jamais démentie, justifie bien mon attachement. Une si belle action fait sur vous d'autant plus d'effet que vous formez au roi des sujets qui apprendront à l'imiter. Vous vous êtes fait une carrière nouvelle de gloire par cette belle institution 1 qu'on doit à vos soins, et qui sera une grande époque dans l'histoire du siècle présent. Le nom de M. le maréchal de Richelieu ira à la postérité, et le vôtre ne sera jamais oublié.
Les événements présents fourniront probablement une ample matière aux historiens. L'union des maisons de France et d'Autriche, après deux cent cinquante ans d'inimitiés l'Angleterre, qui croyait tenir la balance de l'Europe, abaissée en six mois de temps; une marine formidable créée avec rapidité; la plus grande fermeté déployée avec la plus grande modération tout cela forme un bien magnifique tableau. Les étrangers voient avec admiration une vigueur et un esprit de suite, dans le ministère, que leurs préjugés ne voulaient pas croire. Si cela continue, je regretterai bien de n'être plus historiographe de France. Mais la France, qui ne manquera jamais ni d'hommes d'État ni d'hommes de guerre, aura toujours aussi de bons écrivains, dignes de célébrer leur patrie.
Je ne suis plus bon à rien ma santé m'a rendu la retraite nécessaire. Il eût été plus doux pour moi de cultiver des fleurs auprès de Plaisance 2 qu'auprès de Genève; mais j'ai pris ce que j'ai trouvé. J'aurais eu bien difficilement un séjour plus agréable et plus convenable. Le fameux docteur Tronchin vient souvent chez moi. J'ai presque toute ma famille dans ma maison. La meilleure compagnie, composée de gens sages et éclairés, s'y rend presque tous les jours, sans jamais me gêner. Il y vient beaucoup d'Anglais, et je peux vous dire qu'ils font plus de cas de votre gouvernement que du leur.
Vous souffrez sans doute, monsieur, avec plaisir ce compte que je vous rends de ma situation. Je vous dois, en grande partie, la douceur de ma fortune; je ne l'oublierai point. Je vous serai attaché jusqu'au dernier moment de ma vie.
Je vous prie, quand vous verrez monsieur votre frère 3, de vouloir bien l'assurer de mes sentiments, et de compter sur ceux avec lesquels j'ai l'honneur d'être si véritablement, etc. »

1 Livraison des locaux de l'Hôtel de l'École royale militaire : http://rde.revues.org/index3552.html#bodyftn27

Et voir lettre de V* du 26 avril 1756 et notes : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/06/28/si-les-anglais-ont-ete-assez-malavises-pour-ne-pas-prendre-d.html

2 Campagne de Pâris-Duverney.

3 Jean Pâris-Montmartel.

 

23/07/2012

il n'appartient pas à un pauvre ermite comme moi de prétendre à quelque crédit auprès des héros

 ... Ce qui fait que ne pouvant prétendre à quelque crédit auprès de mon banquier, la logique veut que je le considère comme un héros .

Diable ! cela me contrarie fort . Il est des rapprochements scabreux, et héros et banquiers sont proches comme les cimes et les abysses . Moi qui suis entre les deux, les considère avec une sympathie étonnée -les héros-, et une antipathie circonstanciée et motivée -les banquiers- .

 

emprunt banquier.jpg

 

 

 

« A M. de RAMSAULT, le père

Du 24 juillet. [1756]

Je vais obéir à vos ordres, monsieur, avec un extrême plaisir. Je ne serai que votre secrétaire; il n'appartient pas à un pauvre ermite comme moi de prétendre à quelque crédit auprès des héros. Je peux les affubler de grandes odes ennuyeuses; mais ce n'est pas à moi d'obtenir un brevet de lieutenant-colonel pour un brave officier, digne de servir sous M. le maréchal de Richelieu, et dont le mérite est connu du général. Tout ce que je peux et tout ce que je dois faire, c'est de me vanter à monsieur le maréchal d'avoir l'honneur d'être votre ami, et de m'intéresser passionnément à toute votre famille et à son avancement 1. C'est avec ces sentiments inaltérables que je serai toute ma vie, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur 2. »

2 A cette lettre est attachée la note suivante, de la main de Voltaire : « M. de Ramsault de Tortonval, capitaine dans le Hainaut, ayant servi dans l'expédition de Minorque, demande un brevet de lieutenant-colonel. » (A. F.)