10/04/2021
repéter au lieu de répéter, repéter c'est péter deux fois
... Dédicace à tous ceux qui , incultes, ont réclamé à cors et à cris une "réforme" de l'orthographe (pardon : ortografe), trop flemmards pour comprendre l'importance de l'écrit, et rois du pataquès ; je les laisse aux vents mauvais .
Pet et Répète s’en vont en bateau, Pet tombe à l’eau, qui est-ce qui reste ? Répète.
https://www.ledevoir.com/lire/566537/jeunesse-la-traverse...
« A Gabriel Cramer
[décembre 1765]
Est-il possible , mon cher ami, que vous me mandiez avoir cru m'envoyer ce que vous ne m'avez pas envoyé ? Est-il possible que vous ayez imprimé je ne sais quels fragments d'une lettre écrite en 1752 dans laquelle on me fait dire précisément le contraire de ce que j'ai dit ? On trouve à la page 404 :
« C'est ce même abbé de Châteauneuf qui avait été son amant, mais à qui cette célèbre vieille ne donna point ses tristes faveurs à l'âge de soixante et dix ans, comme on a dit . » etc.
cela jure furieusement avec ce qui se trouve au même troisième volume, page 12 . Il n'appartient qu'à J.-J. Rousseau de se contredire ainsi . Épargnez-moi, je vous en prie, cet affront, et ne déshonorez pas votre édition . Il faut absolument un carton, voici ce que ce carton doit contenir :
« C'est ce même abbé de Châteauneuf qui avait fini son histoire amoureuse, c'est lui à qui cette célèbre vieille fit la plaisanterie de lui donner ses tristes faveurs à l'âge de soixante et dix ans », etc.
Envoyez-moi, je vous prie, ce carton dès qu'il sera fait .
Envoyez-moi aussi l'avertissement que je vous ai donné pour mettre à la tête des trois volumes, et qui m'est absolument nécessaire . Il faut un peu d'exactitude avec les correcteurs d'imprimerie . Songez que j'ai l'honneur d'être le vôtre depuis onze ans , et que les vieillards sont volontiers minutieux .
Si le vent du nord le permet, vous me ferez un plaisir infini de venir causer avec moi dans ma masure .
Toute réflexion faite, je crois qu'il vaudrait beaucoup mieux supprimer ce fragment de lettre qui dit à peu près les mêmes choses que la lettre sur Mlle de Lenclos qui commence le troisième volume . J’ai dans mon portefeuille de quoi vous fournir des choses plus agréables .
Il est bien étrange qu'à la page 400, dans les notes, on ait encore laissé les mêmes fautes que j'avais moi-même corrigées à la main dans l'édition in-4°, feu pour jeu, et vers pour airs .
Votre compositeur suisse met partout refuter au lieu de réfuter, repéter au lieu de répéter, repéter c'est péter deux fois, et répéter est le repetare des latins 1.
Voilà ce que c'est de ne m'envoyer jamais les épreuves . Vous ne savez pas le tort que vous vous faites à vous-même . Si votre édition in-4° n'est pas mieux soignée, elle vous ruinera, et j'en serai au désespoir .
Je vous embrasse de tout mon cœur . »
1 On touche à l'histoire compliquée de la graphie du son é à l'intérieur d'un mot . Le typographe de Cramer reste fidèle à un certain usage qui répugnait à utiliser l'accent aigu sur l'e ailleurs que dans la position « tonique », c’est-à-dire en syllabe terminale d'un mot . On sait en effet que l'accent aigu provient de l'accent utilisé par les copistes, au Moyen-Âge, pour marquer la syllabe tonique dans les mots comme aestátem, amátum, etc. La remarque de V* montre que pour lui l'usage de l'accent dépend seulement de la prononciation .
Voir : https://www.lalanguefrancaise.com/general/le-guide-de-usage-des-accents-en-francais/
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