Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/07/2010

povera e nuda vai filosofia [tu t'en vas pauvre et nue, philosophie]

http://www.youtube.com/watch?v=I96ywoNhh9M&feature=pl...#!

"Appelle ton chien et allons chasser" est si je ne me trompe, le titre de ce que vous venez d'entendre, et correspond à l'ambiance actuelle en France, sauf erreur de ma part . Et ce n'est pas aussi guilleret que cet air de crin-crin !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Caton_l%27Ancien

"...les Catons ne sont pas faits pour réussir chez une nation qui n'aime plus que l'opéra-comique.": je remplace ici "opéra-comique" par "Ile de la tentation", "secret story", Castaldi, Vendetta, le foot, McDo, les rumeurs, les séries policières américaines, Navarro (oui, je sais, ça ne passe plus ! ), Derrick (ceux qui l'aiment ne sont pas réputés pour leur hyper-activité, et j'ai des preuves ! ), ...

 

 Caton ... 

On rigole un peu moins !

 

 

 

A Marie-Jean-Antoine-Nicolas de Caritat, marquis de Condorcet

de l'Académie des sciences, etc.

 

11è juillet 1776

 

Mon esprit et mon cœur vous remercient, intrépide et vrai philosophe, d'avoir bien voulu me faire l'analyse de cette pièce de théâtre [à savoir, les intrigues qui ont abouti à la démission de Turgot]. Je ne la connaissais que par des récits infidèles ; vous m'en parlez comme un grand connaisseur. Le héros principal est un Caton, mais les Catons ne sont pas faits pour réussir chez une nation qui n'aime plus que l'opéra-comique. Je voudrais pouvoir voir l'auteur avant de mourir. Je fais actuellement un recueil de tous ses ouvrages que j'ai pu rassembler [Édits de Sa Majesté Louis XVI pendant l'administration de M. Turgot, édition posthume dans l'édition de Kehl]. Il me paraît que c'est une collection unique, elle sera un jour bien précieuse. Si vous le voyez, je vous prie instamment de lui dire combien je révère et combien j'aime son génie et son caractère.

 

Pour vous je vous crois enfoncé dans la géométrie. Je vous pardonne si vous faites dans les mathématiques des découvertes nouvelles, comme ont fait Sir Isaac [Newton] et capitaine Halley. Mais n'oubliez pas, je vous en prie, notre Académie. Il faut que vous nous fassiez l'honneur d'en être à la première occasion. Nous avons besoin d'un homme tel que vous. Alors je dirai : nunc dimittis[= maintenant tu quittes ...] Pourquoi faut-il que je sois si éloigné de vous ? Que je ne puisse vous parler et surtout vous entendre ? Vous ranimez ma vieillesse un moment par votre lettre, mais je retombe bientôt après dans mon anéantissement . Où est le temps où vous rallumiez mon feu avec M. d'Alembert ? Où est le temps encore plus éloigné où notre Caton daigna passer quelques jours aux Délices dans la chambre des fleurs ?[d'Alembert et Condorcet sont venus chez V* en septembre-octobre 1770, et Turgot en novembre 1760] Je suis de tous les côtés livré aux regrets, et malheureusement je suis sans espérance ; c'est le pire de tous les états. C'est même le signal que nous donne la nature pour sortir de ce monde, car quel motif nous y peut retenir quand l'illusion de cette espérance est perdue ?

 

Conservez-moi du moins la consolation réelle de votre amitié, j'en ai besoin. J'ai vu dans l'espace de plus de quatre-vingts ans bien des choses affreuses, et je crains d'en voir encore si ma vie se prolonge . Pétrarque disait : povera e nuda vai filosofia [tu t'en vas pauvre et nue, philosophie]. Il faut dire à présent : sferzata e sanguinosa vai filosofia [tu t'en vas fouettée et sanglante, philosophie]. Ai-je pu trouver un asile dans mes déserts sur la fin de mes jours ? Je n'en sais rien .

 

Je vous aime de tout mon cœur, et je vous suis bien respectueusement dévoué. »

 

 Une tête intéressante qui n'est pas sans me rappeller Bébel ( un nez de boxeur) et un videur de boîte de nuit ( avec des rides de sharpei) !

 
Marco_Porcio_Caton_Major.jpg
Un peu de sagesse africaine, loin des wuwuzelas : http://news.fr.msn.com/m6-actualite/monde/photo.aspx?cp-d...

06/07/2010

le bien et le mal sont les deux éléments de sa vie

"C'est un fou" : vous avez toute liberté pour remplacer "Frédéric II par qui vous voulez, le choix est large dans le monde des dirigeants actuels (ceux qui sont capables de souffler le chaud et le froid suivent les traces d'illustres anciens qui ont vu bien du monde se prosterner à leurs pieds et encore plus à avoir senti le poids d'iceux pieds !).

Tiens en parlant de pieds, ça me rappele l'histoire de trente (à peu près ! ) gugusses en bleu qui sont allés bien loin, faire admirer leurs mollets (pas si beaux que ça ) et leurs mots-laids ( indignes ! )!

La race des meneurs fous n'est pas éteinte et, je le redoute, ne s'éteindra pas .

Et pour mettre un peu de poésie dans ce monde une image qui est sensée représenter le bien et le mal :

Durer_AlbrechtXXAdam_and_Eve.jpg

Et comme disait Eve : "Adam a toujours été dur de la feuille"!

Comprenne qui peut !

Ce qui explique, selon moi, qu'il n'ait pas bien compris les directives du barbu céleste .

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

6 juillet 1759



Encore un mot, c'est pour vous dire que personne au monde ne m'est aussi cher que vous et votre amitié.

Que me parlez-vous de Luc [Frédéric II]? Ne savez-vous pas qu'il est capable de tout ? C'est un fou qui se plait dans les deux extrêmes, le bien et le mal sont les deux éléments de sa vie.

Ma vie est à vous pour toujours.

V. »

 

 

Un peu de réflexion sur le bien et le mal :

http://www.deezer.com/listen-2484169

 

 

 

une conférence entre deux méchants hommes n'intéresse point

 Je ne sais si M. Woerth a reçu comme M. Ami Camp un paquet marqué en rouge "Paquet suspect", toujours est-il qu'il est soupçonné d'en avoir reçu un très discretement et fort bien garni, -arme de guerre politique-, d'une fort jolie somme.

En cette période faste pour le sport, en particulier le cyclisme, on va sans doute entendre encore des rumeurs de dopage, et bien des hommes politiques , -et pour être exceptionnellement gentil, je vais dire des partis politiques,- eux se dopent au pognon qui est l'EPO(-gnon) de l'élu en mal de reconnaissance .

J'ai comme l'impression que l'on joue à "je te tiens, tu me tiens  par la barbichette, le premier qui parlera aura une ... amnistie ?" Je m'attends à tout dans ce monde qui lie pouvoir et fric .

 http://www.deezer.com/listen-2614391

JE-TE-TIENS-TU-ME-TIENS-par-la-barbichette.jpg

De pas content à fâché, de fâché à "tu me gonfles", de "tu me gonfles" à "compte tes abattis" ... je sens que du poil va voler ! Vous pariez sur lequel ?

 Et dire qu'après ça, ils vont continuer à manger dans le même gamelle ( là je ne parle plus des chats ci-dessus, bien évidemment ! )

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental et à Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

Ferney le 6 juillet 1765



 

Voici, mes divins anges, ce qui est advenu. Votre paquet adressé à M. Camp et contresigné Chauvelin, arriva en son temps à Lyon à l'adresse de M. Camp. Les fermiers généraux des postes l'avaient arrêté et contresigné à Paris d'une autre façon en mettant en gros caractères sur l'enveloppe et avec une encre rouge Paquet suspect. M. Camp est toujours malade, M. Tronchin qui est à Lyon fut étonné du suspect en lettres rouges, il ouvrit le paquet. Les directeurs des postes disputèrent, ils exigèrent, je crois, un louis : enfin le paquet qui portait une sous-enveloppe à l'adresse de Wagnière, chez Souchay à Genève m'a été rendu aujourd'hui. La même chose à peu près m'était arrivée au sujet d'un très petit paquet, aussi contresigné Chauvelin, que vous m'aviez adressé il y a environ trois semaines. Ainsi vous voyez que les fermiers préfèrent le port aux conseillers d'État intendants des finances. Je pense donc que n'ayant à m'envoyer que des paquets honnêtes, le meilleur parti est de les mettre avec les dépêches pour le résident de Genève :vous voudrez bien m'informer du départ par une simple lettre par la poste, à Wagnière chez Souchay à Genève sans autre enveloppe.



 

J'étais curieux avec juste raison de savoir ce que contenait cette vieille demi-page [où V* parlait de l'Infâme ; cf. lettre du 22 mai]. Le mot l'Infâme a toujours signifié le jansénisme, secte dure et barbare, plus ennemie de l'autorité royale que le presbytérianisme ( et ce n'est pas peu dire ) et plus dangereuse que les jésuites. Si le Roi sait mon grimoire, il sait que je n'écris jamais qu'en loyal sujet à des sujets très loyaux.



 

Lekain est triste et moi aussi ; je lui conseille de venir chez moi en Suisse pour s'égayer [il y a un conflit à la Comédie française ; cf. lettre du 24 avril à Damilaville ]. Mlle Clairon viendra à Ferney,[elle a été enfermée à Fort-l'Evêque] j'y passerai quelques jours pour elle, et la tragédie que nous jouerons tous ensemble nous remettra de la gaieté dans le cœur [au marquis de Plessis-Villette, ce jour, il dit que Mme Denis après avoir demandé la salle « pour repasser son linge », « a rebâti le théâtre » . Mlle Clairon y jouera en août les rôles d'Aménaïde et d'Electre dans Tancrède et Oreste]. Ferney n'est point à moi, comme vous savez, il est à Mme Denis. J'ai le malheur de n'avoir rien en France et même nulle part, mais je vous remercie pour Mme Denis, vous et M. le duc de Praslin, comme si c'était pour moi-même; et jamais ses bontés et les vôtres ne sortiront de mon cœur . Je crois qu'il est très convenable que j'écrive à M. de Calonne ; je regarde sa commission de rapporteur comme un de vos bienfaits [dans l'affaire des dîmes que le curé de Ferney voulait faire payer à V*].



 

Je viens de vous dire, mes anges, que si Lekain fait bien, il viendra dans ma Suisse, mais je le prierai de rester au théâtre . On est donc revenu sur les six pendus?[Le Siège de Calais de Belloy, un des motifs du conflit à la Comédie Française, Lekain et Molé décampèrent plutôt que jouer cette pièce qu'on leur imposait] Je suis très aise pour l'auteur que l'illusion l'ait si bien et si longtemps servi. Le ridicule n'est que dans l'enthousiasme qui a pris pour une chose honorable à la nation, l'époque honteuse de trois batailles perdues coup sur coup et d'une province subjuguée : vous apprêtez trop à rire aux Anglais et j'en suis fâché.



 

Comme je ne reçois le manuscrit du petit prêtre qu'aujourd'hui [Octave et Le Triumvirat qu'il veut faire attribuer à un jeune prêtre] , vous ne pouvez recevoir la nouvelle leçon que dans quinze jours . Il est bon d'ailleurs d'accorder du temps au zèle de ce jeune homme . Il dit que la scène des deux tyrans ne fera jamais un bon effet, parce qu'une conférence entre deux méchants hommes n'intéresse point ; mais elle peut attacher par la grandeur de l'objet et par la vérité des idées, surtout si elle est bien dialoguée et bien écrite ; selon lui, c'est la scène de Julie errante dans les rochers de cette [île] triumvirale qui doit intéresser,[Ac; II sc. 4] mais il faut des actrices.



 

Je me mets sous les ailes de mes anges.



 

V. »

 

 Je te tiens, tu me tiens :

http://www.deezer.com/listen-5082428

http://www.deezer.com/listen-880476

http://www.deezer.com/listen-587594

Allez, maintenant je vous lâche la grappe ! (ce qui exclut les femmes du jeu , évidemment ).

 

05/07/2010

que la justice ne soit pas muette comme elle est aveugle

 

http://www.deezer.com/listen-4952936

http://www.deezer.com/listen-2156629


Il faut que ça bouge, il n'est plus temps d'être tièdes !

http://www.monsieurdevoltaire.com/pages/En_direct_par_VOL...

 

muet.jpg

 

 

 

 

 



« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grace Bosc du Bouchet , comtesse d'Argental

Aux Délices 5 juillet [1762]



Mes divins anges, cette malheureuse veuve [Rose Calas] a donc eu la consolation de paraître en votre présence, vous avez bien voulu l'assurer de votre protection. Vous avez lu sans doute les Pièces originales que je vous ai envoyées par M. de Courteilles [« c'est-à-dire les Lettres de la mère et du fils », datées du 15 et 22 juin et publiées par V* dans les Pièces originales concernant la mort des sieurs Calas]. Comment peut-on tenir contre les faits avérés que ces pièces contiennent? Et que demandons nous ? Rien autre chose sinon que la justice ne soit pas muette comme elle est aveugle, qu'elle parle, qu'elle dise pourquoi elle a condamné Calas. Quelle horreur qu'un jugement secret, une condamnation sans motifs ! Y a-t-il une plus exécrable tyrannie que celle de verser le sang à son gré sans en rendre la moindre raison ? Ce n'est pas l'usage, disent les juges ; eh ! monstres, il faut que cela devienne l'usage ! Vous devez compte aux hommes du sang des hommes . Le Chancelier serait il assez ...... [mot biffé et illisible; on sait qu'il s'agit de Guillaume de Lamoignon] pour ne pas faire venir la procédure ?



Pour moi, je persiste à ne vouloir autre chose que la production publique de cette procédure. On imagine qu'il faut préalablement que cette pauvre femme fasse venir des pièces de Toulouse : où les trouvera-t-elle ? Qui lui ouvrira l'antre du greffe ? Où la renvoie-t-on si elle est réduite à faire elle même ce que le chancelier ou le conseil seul peut faire ? Je ne conçois pas l'idée de ceux qui conseillent cette pauvre infortunée . D'ailleurs ce n'est pas elle seulement qui m'intéresse, c'est le public, c'est l'humanité. Il importe à tout le monde qu'on motive de tels arrêts. Le parlement de Toulouse doit sentir qu'on le regardera comme coupable tant qu'il ne daignera pas montrer que les Calas le sont . Il peut s'assurer qu'il sera l'exécration d'une grande partie de l'Europe.



Cette tragédie me fait oublier toutes les autres, jusqu'au miennes. Puisse celle qu'on joue en Allemagne finir bientôt [Frédéric, semblant presque anéanti, conclut une alliance le 19 juin avec son ancienne ennemie la Russie].



Je voudrais que la pauvre Calas eût communication de la lettre que lui a écrite son fils [Lettre de Donat Calas fils à la dame veuve Calas, sa mère, datée du 22 juin et publiée dans les Pièces originales], je voudrais qu'on la fît imprimer à Paris et que le libraire donnât quelques louis à cette infortunée.



Mes charmants anges, je remercie encore une fois votre belle âme de votre belle action.



V. »


 

 

 

aveugle-et-le-paralytique.png

Florian, "Florianet" pour Volti, écrivit cette fable qui illustre bien une part de l'activité de V*, l'aide aux malheureux, l'entr'aide, lui l'éternel malade qui aide les victimes de l'injustice :

http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.shanaweb.ne...

 

Pour les curieux, ce document :

http://www.ina.fr/art-et-culture/arts-du-spectacle/video/...





04/07/2010

il n'y a jamais eu d'itimadoulet dont le ministre ait été plus couvert de gloire

Ne pas confondre avec le timide à boulet ou l'humide taboulé !

  http://www.guichetdusavoir.org/ipb/index.php?act=ST&f=2&t=14374

Moi aussi, je fais valoir mon droit à la liberté et l'indépendance vis-à-vis du pouvoir ( comme l'affirment certains séides effectifs ) en choisissant ce titre qui ne doit rien à l'actualité française, ou alors ça m'a échappé et je vous prie de ne pas m'en excuser.

Séides ! j'ai dit "séides", comme c'est ... Encore une fois mon inconscient qui jappe et me rappelle ce personnage du Mahomet de Volti . Je vous invite à (re)lire cette pièce .

http://www.areopage.net/Textes/Mahomet.htm

 Petit détail, comme je m'amuse parfois à faire des recherches farfelues sur Deezer : Mahomet : 0 / Jésus : 438 !

Sans commentaire !

http://www.deezer.com/listen-4711201

 

 

d'Argenson marc pierre de voyer comte.jpg

 

 

 

 

« A Marc-Pierre de Voyer, comte d'Argenson

A Paris le 4 de la pleine lune [juillet 1747]



 

L'ange Jesrad, a porté jusqu'à Memnon [=Memnon, histoire orientale, première version de Zadig, publiée en 1747 ; V* écrira plus tard un autre comte nommé Memnon], la nouvelle de vos brillants succès [bataille de Lawfeld le 2 jullet], et Babylone avoue qu'il n'y a jamais eu d'itimadoulet dont le ministre ait été plus couvert de gloire. Vous êtes digne de conduire le cheval sacré des rois et la chienne favorite de la reine [allusion à des épisodes de Memnon-Zadig]. Je brûlais du désir de baiser la crotte de votre sublime tente et de boire du vin de Chiraz à vos divins banquets. Orosmade n'a pas permis que j'aie joui de cette consolation, et je suis demeuré enseveli dans l'ombre loin des rayons brillants de votre prospérité. Je lève les mains vers le puissant Orosmade, je le prie de faire longtemps marcher devant vous l'ange exterminateur et de vous ramener par des chemins tout couverts de palmes.



 

Cependant, très magnifique seigneur, permettriez_vous qu'on adressât à votre sublime tente un gros paquet que Memnon vous enverrait du séjour humide des Bataves ? Je sais que vous pourriez bien l'aller chercher vous-même en personne, mais comme ce paquet pourrait bien arriver aux pieds de Votre Grandeur avant que vous fussiez dans Amsterdam, je vous demanderai la permission de vous le faire adresser par M. Chiquet dans la ville où vous aurez porté vos armes triomphantes, et vous pourriez ordonner que ce paquet fut porté jusqu'à la ville impériale de Paris parmi les immenses bagages de Votre Grandeur. Je lui demande très humblement pardon d'interrompre ses moments consacrés à la victoire par des importunités si indignes d'elle. Mais Memnon n'ayant sur la terre de confident que vous, n'aura que vous pour protecteur, et il attend vos ordres très gracieux.



 

V. »

 

"...ordres très gracieux" ? en tout cas, venant d'un homme fastueux :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc-Pierre_de_Voyer_de_Paulmy_d'Argenson



03/07/2010

je m'en remets à votre justice et à votre miséricorde

http://fr.wikipedia.org/wiki/Lieutenant_g%C3%A9n%C3%A9ral...

Restons près de la justice-injustice et la police-arbitraire !  

Un Feydeau en appelant un autre,celui que je connais le mieux a écrit : http://vimeo.com/4043098

 

 

« A Claude-Henri Feydeau de Marville

 

[vers le 3 juillet 1746]

 

 

Monsieur,

 

Il ne m'appartient pas de vous recommander personne, mais permettez que je joigne mes très humbles et très instantes prières à toutes celles que vous avez du recevoir en faveur du sieur Phélizot [cf. lettre du 17 mai 1746]. Il paraît qu'il doit s'attendre à vos bontés depuis l'aveu qu'il a fait qu'il tenait ses libelles du nommé Travenol. Cet aveu s'est trouvé conforme à la vérité, et vous serez sans doute touché de pitié pour lui ; je ne fais en prenant la liberté de vous parler pour lui que seconder les sentiments de votre cœur.

 

Permettez que j'aie aussi l'honneur de vous représenter que la mère du nommé Binot, jeune colporteur arrêté pour la même faute, se jette à vos pieds. C'est une pauvre femme aveugle qui prétend que son fils aidait à la faire subsister ; je m'en remets à votre justice et à votre miséricorde [Marville porte sur l'original l'ordre d'élargissement de Phélizot et de Binot].



J'ai l'honneur d'être avec bien du respect et de la reconnaissance,

Monsieur,

votre très humble

et très obéissant

serviteur.

Voltaire »

 

 

Pour ceux que Marville intrigue, voir : http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.newkadia.com/Covers/L/M/Marville/marville5.jpg&imgrefurl=http://www.newkadia.com/%3FComics%3D2456&h=621&w=400&sz=27&tbnid=F38Zs83m5lokcM:&tbnh=136&tbnw=88&prev=/images%3Fq%3Dmarville&usg=__yZMTjPovIaKr007MhqDbrVmLXnQ=&sa=X&ei=VucuTM3RHIm6OIrZtMsB&ved=0CDoQ9QEwBg

..... Surprise !!

.......... Contraste avec le correspondant de Volti, non ?

 

 

 

marville.jpeg

02/07/2010

Je porte à présent un manteau de philosophe dont je ne me déferai pour rien au monde

Dédicace à monsieurdevoltaire qui affectionne ce conte :

http://www.deezer.com/listen-4422734

ZADIG1.jpg

Et comme Volti ne connait pas de frontière, Candide, auf Deutsch :

http://www.deezer.com/listen-4057705

 

Portè-je moi aussi un manteau de philosophe ?

Je l'espère; quoique je souhaite qu'il soit léger à mes épaules compte tenu de la canicule actuelle. D'un autre côté, il doit avoir la puissance d'un blindage de cuirassé pour m'aider à supporter ce que j'apprends de la vie courante au château de Voltaire.

Je tire mon chapeau aux guides qui doivent être au four et au moulin, s'adapter et improviser faute d'avoir un planning établi.

Dans le domaine des fausses bonnes idées, Mme Lemesle, pour des raisons économiques nomme un administrateur qui doit s'occuper de deux monuments à la fois .

Résultat, prévisible, une administration boiteuse et je dirais même cul-de-jatte dès qu'un élément administratif manque . Ce qui est le cas depuis près de deux mois .

Mais après tout, si les petits, les sans-grade sont capables de faire ce que leurs supérieurs ne font pas, pourquoi s'en priver ?

Taillables et corvéables à merci, ça existe encore parfois ! Suivez mon regard !

http://www.deezer.com/listen-2815553

 

 

« A Charlotte-Madeleine de Carvoisin, marquise de Mimeure



[juin-juillet 1719]



On ne peux vaincre sa destinée ; je comptais, Madame, ne quitter la solitude délicieuse où je suis [ Le Bruel, chez le duc de La Feuillade] que pour aller à Sully ; mais M. le duc et Mme la duchesse de Sully vont à Villars,[Vaux-le-Vicomte, appelé Vaux-Villars ou Villars quand le duc de Villars l'acheta en 1705] et me voilà, malgré moi, dans la nécessité de les y aller trouver. On a su me déterrer dans mon ermitage pour me prier d'aller à Villars, mais on ne m'y fera point perdre mon repos.[allusion aux sentiments de V* pour la duchesse de Villars qui lors d'une des premières représentations d'Oedipe se fit présenter l'auteur et l'invita, sans pour autant lui accorder ses faveurs] Je porte à présent un manteau de philosophe dont je ne me déferai pour rien au monde. Vous ne me reverrez de longtemps, madame la Marquise ; mais je me flatte que vous vous souviendrez un peu de moi, et que vous serez toujours sensible à la tendre et véritable amitié que vous savez que j'ai pour vous . Faites moi l'honneur de m'écrire quelquefois des nouvelles de votre santé et de vos affaires [elle a acheté des actions dans le système de Law]; vous ne trouverez jamais personne qui s'y intéresse autant que moi. Je vous prie de m'envoyer le petit emplâtre que vous m'avez promis pour le bouton qui m'est venu sur l'œil. Surtout ne croyez point que ce soit coquetterie, et que je veuille paraître à Villars avec un désagrément de moins. Mes yeux commencent à ne me plus intéresser qu'autant que je m'en sers pour lire et pour vous écrire. Je ne crains plus même les yeux de personne ; et le poème de Henri IV [La Henriade] et mon amitié pour vous sont les deux seuls sentiments vifs que je me connaisse. »