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05/01/2011

Je remets à Monsieur Robert Tronchin la maison sur le territoire Saint-Jean nommée les Délices

Amours, délices et orgues sont féminines au pluriel .

Délices et orgue, sont déjantés au Brigitte Fontaine :

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Délices de Hollywood, de Véronique Sanson ( qui sante des sansonnettes ! ) :

http://www.deezer.com/listen-662938

En quête de plus d'espace dans son château de Ferney, Volti abandonne (à perte) ses "prétendues Délices" , il va à nouveau se retrouver , si on l'en croit, ouvrier toutes mains .

Espace , Zen attitude :

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Sérénissime , pour quitter la "parvulissime république de Genève"

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« A Jean-Robert Tronchin

 

Je remets à Monsieur Robert Tronchin la maison sur le territoire Saint-Jean nommée les Délices avec toutes les dépendances suivant l'accord fait entre nous 1.

 

Fait au château de Ferney 12 janvier 1765

 

VOLTAIRE. »

 

1 Pour l'achat des Délices : cf . Lettre du 13 février 1755 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/02/13/j...

L'achat de la maison sur Saint-Jean, qu'il nommera les Délices, se fit sous le nom de Tronchin, -un catholique ne pouvant se rendre propriétaire sur la République de Genève,- en prenant toutes les garanties ; V* « prête 87 200 livres de France à l'acquéreur réel, lequel ne viole la loi en aucune manière » écrit-il à François Tronchin le 7 février 1755.

Et page 204 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80033k/f205.image.p...

Et lettre MMCLXIV page 206, à de Brenlès, lettre MMCLXVII à Thieriot, lettre MMCLXXI à Thieriot, etc...

 

 

Nouvelle de dernière minute (pour moi, alors que ça date un peu ) : Michael Youn vient de récupérer un peu de ce qu'on lui avait volé (y compris son Hummer, ce qui me met de mauvaise ... Humeur ! ) : il a eu plus de chance que Brassens, que, cependant , je mets mille coudées au dessus de l'autre amuseur

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04/01/2011

vous ne verrez plus de pandoures des fermes générales, fouillant des religieuses, et troussant leurs cottes sacrées

Deux "Gabelout", sinon rien ! point de gabelou trousseur :

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gabelous.jpg

 

Nos pandoures actuels se font très discrets, presque autant que les religieuses qui ne nous offrent plus au regard leurs vols de cornettes . Pour en voir, une seule ressource, la publicité pour une marque connue  , et la série des Gendarmes avec ce cher De Funès.

Pour le troussage de cottes, je crois qu'il n'y a plus que certains féichistes qui s'y adonnent, sur de fausses nonnes, bonnes-soeurs de paccotille, plutôt Emmanuelle que soeur Emmanuelle.

http://www.deezer.com/listen-984820 : Nonne de légende ...

http://www.deezer.com/listen-233160  : nonne contrainte, comme il y en eût tant et tant pour la gloire et la richesse de l'Eglise, une, sainte, apostolique,catholique ( qui me donne la colique, sussure à mon oreille mon petit diable perso ! ).

Les nonnes, de nos jours, sous nos climats  capitalistes, semblent avoir la vocation, ce qui explique leur rareté  . Elles sont en revanche nombreuses dans les pays en voie de développement, ce que je leur pardonne , car entre la mendicité officielle et le vol et la prostitution, mieux vaut se planquer sous l'aile de l'Eglise qui raquette au nom du Seigneur et de la foi . Les places en paradis ont la cote . Et celles du Vatican, encore plus .

 

nonneDanse.jpg

 

 

 

Depuis quelques années, si vous voulez avoir un prêtre dans votre paroisse, faites appel au Pôle Emploi africain ou sud-américain . Que Dieu les bénisse de venir évangéliser leurs anciens pères !... Je rêve même, dans ma malice, de voir des curés qui prêchent dans leur langue d'origine des paroissiens béats . Pour beaucoup, d'ailleurs, ça ne les changerai pas beaucoup, si je me fie à la qualité/banalité (?) de bien des sermons de préchi-précha dominicaux .

 

 

« A Michel-Paul-Guy de Chabanon

de l'académie des belles-lettres, etc.

rue du Doyenné-Saint-Louis-du-Louvre à Paris

 

8è janvier 1776 à Ferney

Lorsque vous viendrez souper, Monsieur, à Saconnex ou à Ferney, vous ne verrez plus de pandoures des fermes générales, fouillant des religieuses, et troussant leurs cottes sacrées i. Ces petits scandales n'arriveront plus dans mon voisinage. Tous les alguazils de notre pays sont partis avec l'étoile des Trois Rois. Nous sommes libres aujourd'hui comme les Genevois et les Suisses moyennant une indemnité que nous payons à la ferme générale ii. Je ne sais point de plus beau spectacle que celui de la joie publique iii. Il n'y a point d'opéra qui en approche.

Vous qui aimez monsieur Turgot vous auriez été enchanté de le voir bénit par dix mille de nos habitants en attendant qu'il le soit de vingt millions de Français. Il me semble qu'il fait un essai sur notre petite province iv. Le ministre de la Guerre fait de son côté des arrangements aussi utiles v. L'âge d'or commence, c'est à vous de le chanter, , je n'ai plus de voix, vox quoque Moerim deficit vi. Les sentiments pour vous ne se ressentent point de ma décrépitude.

Mme Denis, qui est presque aussi malade que moi, vous fait mille compliments.

V. »

 

i Voir page 100 , lettre à Mme de Saint-Julien du 3 octobre 1775 : « M. de Chabanon qui était venu nous voir ... » http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80042j/f105.image.p...

 

 

ii Moyennant une indemnité de trente mille livres, ils sont libérés des fermiers généraux. Ce même jour à d'Hornoy : « Les troupes de la ferme générale sont parties . Nous avons pour environ quinze francs le minot de sel qui nous en coûtait quarante. Nous commerçons librement sans payer aucun droit. »

 

iii En voir la description dans la lettre à Mme de Saint-Julien du 14 décembre 1775 :

page 129 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80042j/f134.image.p...

et

http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/12/13/m...

et en note la description qu'en fait le résident de France à Genève.

 

iv Le même jour V* envoie à Turgot le Mémoire à M. Turgot, où il calcule l'avantage qu'il y aurait à étendre à toute la France la réforme entreprise dansle Pays de Gex.

Voir page 143 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80042j/f148.image.p...

et page 114 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k80027n/f119.image.p...

 

v En particulier Ordonnances ... portant amnistie générale en faveur des soldats ... qui ont déserté ... et qui établit de nouvelles peines contre les déserteurs, et pour l'établissement d'une nouvelle chaine à laquelle les déserteurs seront attachés comme forçats, datées du 12 décembre 1775 , Claude-Louis-Robert comte de Saint-Germain ; les déserteurs n'encourront plus la peine de mort qu'en temps de guerre.

 

vi ... la voix aussi manque à Moeris.

03/01/2011

j'ai été assez imbécile pour penser que ce coquin ne me ferait point de mal, parce que je lui avais fait du bien, parce que je l'avais logé et nourri, et que je lui avais prêté de l'argent

 Malaise profond à Ferney en ce début 1767 .

http://www.deezer.com/listen-7969196 Spécial Antilles mais valable pour tous .

Ce qui me fait penser ou plutôt repenser que si l'on ne peut prévoir les réactions d'un individu isolé, en revanche il est possible de prévoir celles d'une foule . Paradoxe ? Oui ! apparemment . Voir "Foundation" d'Asimov .

Je songe aussi que la réflexion de Volti envers un agent fiscal peut s'appliquer à la France lorsqu'elle est victime, et terrain d'attentats et crimes, de la part de ressortissants étrangers vivants sur son sol .En paraphrasant Volti, je dirai : "Il n'y a rien que nous ne devions faire pour chasser ces monstres" .

Avec quelques jours d'avance ,les Rois mages (en Bretagne) ayant mis le turbo (ils marchent au biniou, ça dope les chameaux ! ) :

Rois-Mages-color.jpg


 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

 

Vendredi au soir 2è janvier 1767

 

On prétend dans Ferney, mon cher ange, que j'ai eu hier une petite attaque d'apoplexie, vous voyez bien qu'il n'en est rien, puisque je suis toujours dictateur i. J'en ai été quitte pour me mettre dans mon lit pendant trois heures, et je me suis tiré d'affaire tout seul. Je ne sais pas encore si je me tirerai aussi heureusement du danger où m'a mis ce misérable Jeannin, contrôleur du bureau de Saconnex, entre Ferney et Genève ii. J'étais certainement tombé dans l'apoplexie la plus complète quand j'ai été assez imbécile pour penser que ce coquin ne me ferait point de mal, parce que je lui avais fait du bien, parce que je l'avais logé et nourri, et que je lui avais prêté de l'argent. J'avoue donc qu'à soixante et treize ans je ne connais pas encore les hommes ; du moins les hommes de son espèce.

 

Votre protégée me fait saigner le cœur ; c'est assurément une femme de mérite . Elle est actuellement en Suisse au milieu des neiges ; elle n'en peut sortir, et certainement je ne la ferai pas revenir par la route de Genève pour la faire passer devant les bureaux où elle est guettée. J'ai le plus grand soin d'elle dans la retraite où elle est, elle ne manque de rien. Tout ce qui est dangereux , encore une fois, c'est que ce scélérat de Jeannin a déclaré le véritable nom de cette personne. Heureusement cette déclaration n'est pas juridique, mais elle peut le devenir. Il n'y a rien que je ne fasse pour chasser ce monstre, et je compte que vous ne perdrez pas un moment pour dresser vos batteries, et pour exiger de M. de La Reynière iii qu'on le révoque sur le champ, sans lui donner jamais d'autre emploi. Il ira prendre, s'il le veut, celui de garçon du bourreau. Il n'est guère propre qu'à cela. Si j'étais plus jeune, je le ferais mourir sous le bâton.

 

Mme Denis est toujours dans la ferme résolution de ne point payer le prix de son carrosse et de ses chevaux, et moi dans le dessein invariable d'aller mourir hors de France si on fait cet affront à ma nièce. Car si elle est condamnée à perdre ses chevaux et son carrosse, elle est visiblement condamnée comme complice de votre protégée, et comme convaincue d'avoir envoyé en France des livres abominables ; elle serait détestée et deshonorée dans un pays de bêtes brutes où la superstition a établi son domicile. Il n'y aura en ce cas d'autre parti à prendre qu'à brûler le château que j'ai bâti.

 

Voilà, mon mon divin ange, tout ce que l'état le plus douloureux du monde me permet de vous écrire sur cette abominable aventure . Je vais répondre actuellement dans une autre lettre à tout ce que vous me mandez sur Les Scythes. Ces deux lettres partiront pour Genève demain samedi 3 janvier : avant que j'aie reçu celles que Mme Denis et moi attendons de vous sur cette cruelle affaire.

 

M. l'ambassadeur a quitté comme vous savez, Genève incognito ; il a passé deux jours chez moi iv; je pourrais bien aller lui rendre sa visite v, et ne revoir jamais Ferney. Le bon de l'affaire est que je lui ai prêté tous mes chevaux et que je n'en ai pas même pour envoyer chercher un médecin ; tant mieux, je guérirai plus vite. Mort ou vif, mon très [cher] ange, je vous idolâtre toujours de tout mon cœur.

Votre protégée m'écrit qu'elle part dans le moment à cheval pour retourner à Paris. Vous voyez qu'elle a le courage de son frère vi; mais ils ne sont pas heureux dans cette famille là, ni moi non plus, ni les Genevois non plus ; les affaires empirent de quart d'heure en quart d'heure vii. Milord Abington viii qui est haut comme un chou a déjà tué un sentinelle, à ce qu'on vient de me dire ; mais on dit beaucoup de sottises, et je ne peux savoir encore la vérité parce que les portes de Genève sont fermées. »

 

i Il dicte encore.

 

ii V*, le 23 décembre , a raconté l'affaire ainsi aux d'Argental ;                                                     cf. page 165 ,                http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f170.image.p...

 

iii Un des fermiers généraux ;               http://dictionnaire.sensagent.com/Laurent_Grimod_de_La_Re...                                                                                                                              Page 128 http://dictionnaire.sensagent.com/Laurent_Grimod_de_La_Re...

 

iv Le 5 janvier à Frédéric : « Le diable est déchainé dans Genève ... La moitié du Conseil et ses partisans se sont enfuis ; l'ambassadeur de France est parti incognito, et est venu se réfugier chez moi. »                                                                                                                                       Cf. page 172 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f177.image.p...

 

vLe chevalier de Beauteville partit à Soleure ; ce même jour V* demanda un passeport à Hennin, résident de France à Genève.                                                                                                      Cf. Page 169 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f177.image.p...                     Page 183, et 197 , V* parle d'aller « arranger ses petites affaires » chez l'Electeur Palatin, le duc de Würtemberg :                   http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f177.image.p...

 

vi Le 27 décembre 1766, à d'Argental : « Elle ... a dit qu'elle est soeur de ce célèbre capitaine Thurot qui est mort si glorieusement au service du roi »                                http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Thurot

 

vii Le Conseil général a refusé le plan des médiateurs favorable aux Négatifs le 15 décembre et la France a entrepris le blocus de la république de Genève ;                                                              cf. lettre à Choiseul du 9 janvier 1767 Page 185 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k800389/f180.image.p...                        et                                                              http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2009/01/09/b...

 

viii Jeune homme « pétulant » qui s'est fait le champion des Représentants à Genève.                      Voir note 55 du poème sur La Guerre civile de Genève où V* en fait un des personnages actifs (http://www.voltaire-integral.com/Html/09/09GUERCI.htm) : http://www.voltaire-integral.com/Html/09/09N.htm                                                                                                    Plus tard créateur du mot « sécession » à propos de la révolte américaine contre l'Angleterre (Cf. lettre de Beaumarchais du 19 septembre 1777 au ministère de la marine).                                       « un sentinelle » : genre motivé par le signifié.

 

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Je ne peux finir sans une pincée d'optimisme :

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02/01/2011

Il s'agit de sauver un innocent, un infortuné.

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Et le meilleur (?) Fortune l'infortuné, par Rufus, pour qui j'ai une attention toute particulière :

http://www.deezer.com/listen-1859435 , j'ai une affection très grande pour ce type d'artiste, et de chanson . Nobody's perfect !

 

 

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Oui, je suis né sous le signe du taureau innocent !

 

 

 

« A François Tronchin

 

Conseiller d'État

 

 

 

2 janvier [1757]

 

 

 

Voici, mon cher ami, la lettre que je reçois de M. le maréchal de Richelieu i. Il m'exhorte à la montrer, à en faire usage. Elle lui fera honneur et pourra servir à l'amiral Bing, votre ancien ami de collège ii. Notre Esculape craint que cette lettre venant d'un Français ne fasse plus de tort que de bien à l'amiral iii. Je ne pense pas ainsi. Je suis persuadé qu'un pareil témoignage ne peut nuire et peut toujours servir. Voyez comment vous pourrez l'envoyer en Angleterre iv. Voyez s'il est à propos de l'insérer dans la gazette d'Amsterdam . Il s'agit de sauver un innocent, un infortuné. Votre maxime est homo sum a me alienum puto v. Nous avons bu à votre santé le premier jour de l'an. Je vous souhaite et à Mme Tronchin bien des années heureuses . Vous contribuez au bonheur des miennes. »

 

i Cette lettre datée du 26 décembre est un véritable plaidoyer : « il n'y a jamais eu d'injustice plus criante que celle qu'on voudrait faire à l'amiral Bing ». Une copie de cette lettre, copiée par Wagnière se trouve encore à Genève (Institut et Musée Voltaire aux Délices ); une autre copie certifiée conforme par la main de V* le 3 janvier a été retrouvée en Angleterre avec accusé de réception.Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/13/lorsque-deux-generaux-disputent-pour-la-victoire-quoiqu-ils.html

Il y a eu plusieurs retards dans cette affaire qui a commencé le 28 décembre par le procès.

 

 

ii Byng et François Tronchin sont nés en 1704, mais il ne semble pas vrai qu'ils aient fréquenté le même collège. http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Byng http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Tronchin

 

iii Les Anglais dans l'ensemble furent choqués, et V* en février déclarera que « le parti acharné contre Byng (pour raison politique) crie ... que c'est un traitre, qui a fait valoir (la) lettre (du maréchal) comme celle d'un homme par qui il avait été gagné ».

 

iv La lettre n'arrivera au tribunal qu'à la fin du procès ; Byng put la communiquer aux juges avant la sentence prononcée le 27 janvier. Il fut alors reconnu « brave homme et fidèle », mais quand même condamné à mort pour erreur de jugement et exécuté, fusillé, le 14 mars.

Page 223 , http://books.google.fr/books?id=kUAZAAAAYAAJ&pg=PA223...

 

v Je suis homme, j'estime que rien de ce qui est humain de m'est étranger . Térence.

 

01/01/2011

les nouveaux impôts. J'avoue que je suis un bien mauvais serviteur du roi, car j'ai tout payé

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Adieu 2010 !

http://www.deezer.com/listen-7383479

Passons à de prochaines aventures éditoriales en 2011 . 

http://www.deezer.com/listen-7738301 : ça s'arrose !!

Mes voeux vont à tous ceux qui, de bonne volonté, font un pas vers la tolérance et combattent le fanatisme , qui se soucient un peu de leur prochain, qui ne se retranchent pas derrière des étiquettes politiques pour avoir le  pouvoir sans partage .

http://www.deezer.com/listen-7438098

Devant tous ceux-là, je place Mam'zelle Wagnière qui vient d'être douloureusement touchée par un deuil . Je sais qu'elle va encore puiser des forces dans la pensée active de Volti qu'elle nous partage fidèlement. Je me souhaite de la (re)voir bientôt  :  http://www.deezer.com/listen-6744832

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

 

1er janvier 1764

 

Je reçois la belle lettre ironique de mon cher frère du 25 décembre au soir, avec la lettre de frère Thieriot, et Ce qui plait aux dames, et L'Éducation des filles i. Cette Éducation des filles était destiné&e à figurer avec d'autres éducations, car nous avons aussi élevé des garçons ii. Il est vrai que je m'amuse cet hiver à faire des contes pour réjouir les soirs de ma petite famille iii. Mais frère Cramer a fait une action abominable de copier chez moi L'Éducation des filles, et de l'envoyer à Paris. Il ne faut pas fatiguer le public. Je me souviens trop que La Serre

 

Volume sur volume incessamment desserre.iv


Et frère Thieriot, à qui d'ailleurs je fais réparation d'honneur, m'écrit fort sensément qu'il faut user de sobriété.

 

Vous ne manquerez pas de contes, mes frères, vous en aurez, et de très honnêtes. Un peu de patience s'il vous plait.

 

Au reste votre lettre du 25 est encore plus consolante qu'ironique. Je vois qu'on ne brûle ni l'évêque d'Alétopolis, ni quakre, ni tolérance v. Mais avez-vous l'arrêt du parlement de Toulouse contre le duc de Fitzjames vi? Je vous l'envoie , mes frères ; la pièce est rare, et vaut mieux qu'un conte.

 

Vous remplissez mon âme d'une sainte joie en me disant que St-Evremond vii perce dans le monde ; il fera du bien, malgré les fautes horribles d'impression. Béni soit à jamais celui qui a rendu ce service aux hommes !

 

On me parle beaucoup d'une œuvre toute différente, c'est le mandement de votre archevêque viii. On le dit imprimé clandestinement comme les contes de La Fontaine, et on dit qu'il ne sera pas si bien reçu. Pourrai-je obtenir un de ces mandements et un Antifinancier ix? Si par hasard vous aviez mis par écrit vos idées sur la finance, je vous avoue que j'en serais plus curieux que de tous les Antifinanciers du monde. Je m'imagine que vous avez des vues plus saines, et des connaissances plus étendues que ceux qui veulent débrouiller ce chaos x.

 

J'apprends que le parlement de Dijon vient de défendre, par un arrêt, de payer les nouveaux impôts. J'avoue que je suis un bien mauvais serviteur du roi, car j'ai tout payé.

 

Permettez-moi que je vous adresse cette lettre pour Guy Duchesne xi, au Temple du goût. Il y a , par parenthèse, un vers d'oublié dans Ce qui plait aux dames :

 

Et vous, madame, en ce palais de gloire,

 

oublié : Quand vous couchez côte à côte du roi,

Dormez-vous mieux, aimez-vous mieux que moi ?

 

Adieu, mon très cher frère. St-Evremond est un très grand saint. »

 

i Ce qui plait aux dames et Gertrude ou l'Éducation d'une fille, contes en vers furent à la fois imprimés séparément et inclus dans les Contes de Guillaume Vadé. http://fr.wikisource.org/wiki/Ce_qui_pla%C3%AEt_aux_dames http://www.voltaire-integral.com/Html/10/04_Gertrude.html

 

ii Référence à L'Éducation d'un prince, publié dans les Contes de Guillaume Vadé. http://www.voltaire-integral.com/Html/10/03_Education.html

 

iii Ce qui comprend Mme Denis, Marie-Fr. Corneille et son mari Dupuits, la sœur de celui-ci, et le père Adam.

 

iv Extrait du Chapelain décoiffé, de Boileau. Page 56, http://books.google.be/books?id=jqEOAAAAYAAJ&pg=PA55&...

 

v L'Instruction pastorale de l'humble évêque d'Alétopolis ..., la Lettre d'un Quakre ..., le Traité sur la tolérance... http://www.voltaire-integral.com/Html/25/02_Instruction.h... http://www.voltaire-integral.com/Html/25/03_Quaker1.html http://www.voltaire-integral.com/Html/25/01_Tolerance.html

 

vi Ce duc avait voulu faire enregistrer de force les édits du roi, répondant aux ordres de la cour, par le parlement de Toulouse et avait fait arrêter les magistrats . Quand ils furent libérés, le parlement ordonna le 17 décembre l'arrestation du duc « en quelque lieu qu'il se trouve. » http://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Fitz-James

 

vii Cf. lettre à d'Alembert du 15 décembre . http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/12/15/u...

 

ix A Damilaville, le 31, V* parle de la suppression de cet Antifinancier, ou Relevé de quelques unes des malversations dont se rendent journellement coupables les fermiers généraux, 1763. http://www.archive.org/stream/lantifinanciero00tourgoog#p...

 

xDamilaville est premier commis aux vingtièmes.

 

xi En fait pour Pierre Guy chez le libraire Duchêne ; V* accepte les propositions de réimprimer La Henriade et demande de brûler les éditions qu'il a faites de Zulime et du Droit du seigneur qu'il a effectivement mutilés en copiant le texte utilisé pour les représentations à la Comédie-Française, et V* signale les erreurs d'impression dans Ce qui plait aux dames.