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12/08/2012

C'EST LA FAUTE À ROUSSEAU !

 

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C'EST LA FAUTE À ROUSSEAU !

Surmontant mon peu de goût pour Jean-Jacques Rousseau, mais ne voulant pas mourir idiot, j'ai été bien récompensé de ma peine en découvrant sur le site de l'ile Rousseau à Genève, -site dédié cette année au tricentenaire de la naissance de ce citoyen, - cette magnifique faute de français que j'ai soulignée (virtuellement ) , où l'on « ressert des liens » qui s'étaient sans doute desservis, faute de resservir la soupe pour resserrer le cercle des rousseauistes .

 

Genevois, je vous salue, et je ris ! .

 

 

 

11/08/2012

Quand il n'y aurait que la perte du temps, c'est beaucoup

... Me dis-je en pestant contre ce fichu/foutu facteur d'occasion qui vient de renvoyer à son expéditeur une lettre recommandée, que j'attendais avec impatience, pour le motif que je suis inconnu à mon adresse ! Bougre d'âne, on ne te demande pas d'éplucher les prénoms alors que le nom est correct et l'adresse également . Aussi, à  propos, j'ai eu l'immense honneur et avantage de la part de ce mercenaire des lettres de recevoir enfin la revue du Point du 2 août en même temps que celle du 9 le vendredi 10 , huit jours de retard pour l'une, un (seulement ! ) pour l'autre , quel bonheur .

Dans le numéro du 2 août, horreur, Roger-Pol* Droit (qui ne l'est pas ! ) pisse un article "La face cachée de Voltaire" avec une accroche de couverture "Voltaire le sulfureux" . "Le prince des Lumières a aussi sa part d'ombre"..."misogyne, homophobe, antijuif, islamophobe", ah ! que voilà de la belle ouvrage Roger-Pol ! Vous oubliez l'essentiel, qui lui est véritable et  vous concerne au premier chef : anti-cons !

Votre inculture me navre quand elle touche à Voltaire, et je me fouts complètement de votre oeuvre littéraire qui au vu de cet article ne doit pas planer bien haut et de vos travaux d'intellectuel besogneux .

Avant de m'étendre plus en détail sur cet article, j'adresse cet extrait de l'article "les bornes de l'esprit humain" du Dictionnaire philosophique à R-P Droit : "... cet orgueilleux imbécile, revêtu d'un petit emploi dans une petite ville croit avoir acquis le droit de juger et de condamner ce qu'il n'entend pas ."

NDLR - * Roger-Pol évoque immanquablement pour moi une marque de champagne le Pol-Roger, et me laisse supposer que ses parents et lui-même -(pour cause d'hérédité )- ne savent pas lire plus que des étiquettes . Au passage, ce champagne n'est vraiment pas terrible .

 

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« A M. Charles PALISSOT de MONTENOY.

Aux Délices, 27 août 1756.

Tout malade que je suis, monsieur, il faut que je me donne la consolation de vous remercier de votre lettre, elle est très- judicieuse, et je suis fort sensible à la confiance que vous me témoignez 1. J'ai d'ailleurs un intérêt véritable à voir tous ces petits nuages dissipés. Je me regarde comme votre ami après votre pèlerinage 2. Je suis l'ami des personnes dont vous me parlez 3, et vous êtes tous dignes de vous aimer les uns les autres.
J'ai eu dans ma vie quelques petites querelles littéraires, et j'ai toujours vu qu'elles m'avaient fait du mal. Quand il n'y aurait que la perte du temps, c'est beaucoup. On dit que vous employez votre loisir à faire des ouvrages qui me donnent une grande espérance et beaucoup d'impatience. Je parle souvent de vous avec M. Vernes. Pardonnez une si courte lettre à un malade. »

1 Palissot parlait, dans sa lettre, de tracasseries que lui avait fait susciter sa comédie du Cercle, ou les Originaux, (où il s'en prend aux philosophes et en particulier à JJ Rousseau qui y est représenté broutant des laitues), et les attribuait au comte de Tressan.

2 Palissot est venu en séjour aux Délices avec Patu pendant neuf jours , voir lettre du 8 novembre 1755 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/04/16/p...

3 Le comte de Tressan, le duc de Villars, Vernes.

 

10/08/2012

cette femme singulière ... qui fut dévote et qui fit l'amour

... L'un n'empèchant pas l'autre, le rapprochement des deux activités mène-t-il obligatoirement à la position du missionnaire, ou alors, moyennant confession en bonne et due forme, certaines fantaisies sont-elles permises ?

 

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A première vue ce n'est pas le style de Françoise, mais Louis XIV en sait plus que moi !

Je pose la question car je ne me sens pas l'âme d'un guette au trou de serrure . Et à ce propos, je peux vous assurer que Secret Story ne m'a pas eu une seule seconde comme spectateur, Dieu m'en préserve, la connerie humaine n'a pourtant pas besoin de tant de publicité pour être consommée et pratiquée .

 

 

 

« A madame la duchesse de SAXE-GOTHA

Aux Délices, 23 août 1756.

Madame, l'optimisme et le tout est bien reçoivent, en Suède, de terribles échecs. On se bat sur mer, on se menace sur terre. Heureuse encore une fois la terre promise de Gotha, où l'on est tranquille et heureux sous les auspices de Votre Altesse sérénissime ! Elle a donc lu les lettres de cette femme singulière 1, veuve d'un poète burlesque et d'un grand roi, qui naquit protestante et qui contribua à la révocation de l'édit de Nantes, qui fut dévote et qui fit l'amour. Je ne sais, madame, si vous aurez trouvé beaucoup de lettres intéressantes.
A l'égard des Mémoires de La Beaumelle, c'est l'ouvrage d'un imposteur insensé qui a quelquefois de l'esprit, mais qui en a toujours mal à propos. Ses calomnies viennent de le faire enfermer à la Bastille pour la seconde fois, c'était un chien enragé qu'on ne pouvait plus laisser dans les rues. C'est une étrange fatalité que ce soit un pareil homme qui ait été cause de ce qu'on appelle mon malheur à la cour de Berlin. Pour moi, madame, je ne connais d'autre malheur que d'être loin de Votre Altesse sérénissime.
On est grand nouvelliste dans le pays que j'habite; on prétend qu'il y a, dans une partie de l'Allemagne, des orages prêts à crever. Heureusement ils sont loin de vos États. Je n'ose, madame, vous demander si Votre Altesse sérénissime pense qu'il y ait guerre cette année il ne m'appartient pas de faire des questions mais je sais que Votre Altesse sérénissime voit les choses d'un coup d'œil bien juste. Son opinion déciderait, en plus d'une conjoncture, de ce qu'on doit penser. Plus d'un particulier est intéressé aux affaires générales, qu'elle me pardonne de lui en parler, et qu'elle daigne recevoir, avec sa bonté ordinaire, mon profond respect et mon inviolable attachement. »

 

1 Mme de Maintenon dont la correspondance a été publiée par La Beaumelle .http://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_Maintenon

 

Informez-vous, je vous prie, de cette folie anglaise, et punissons-la

... Non, non , non, je ne cite pas une déclaration de diverses fédérations sportives, comme l'aviron ou le cyclisme, qui entre autres, ont eu maille à partir avec les perfides Anglais qui ont exploité trop habilement les possibilités les moins fair play de leurs règlements .

Malheureusement, en vue d'un résultat qu'on veut doré, des sportifs sont prêts à ne l'être plus qu'à moitié, l'autre moitié étant dédiée à la combinazione . Dommage !

L'or ne vaut ainsi pas mieux que du fer blanc, les bidouilleurs sont perdus de réputation, leur valeur les met seulement au catalogue du best of des chacals du sport (que les chacals me pardonnent de les rabaisser ainsi, eux qui ne trichent pas ) .

 Le XVIIIè faisait fonctionner la "savonnette à vilain" pour, moyennant finance acquérir des quartiers de noblesse illico presto; nos tricheurs des JO 2012, sont eux aussi des vilains, qui malgré savon et gloire le resteront .

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« A M. Jean-Robert TRONCHIN, de Lyon

Des Délices, 21 août 1756.

On m'écrit de Paris qu'on parie à Londres, à bureau ouvert, vingt contre un que M. le maréchal de Richelieu sera mené prisonnier en Angleterre avant quatre mois, et celui qui me l'écrit a envoyé vingt guinées, à ce qu'il dit, pour en gagner quatre cents. Je parierais bien vingt contre un, mais il est encore plus doux de mettre un contre vingt. Si la chose est ainsi, faisons fortune aux dépens de l'Angleterre. Je veux bien parier cinquante louis pour M. de Richelieu, et compte ne rien hasarder. Je vous conseille d'en faire autant: cela vaut mieux que Cadix. Informez-vous, je vous prie, de cette folie anglaise, et punissons-la.
M. le docteur Tronchin continue ses miracles, mais il ne peut rien sur monsieur le conseiller votre frère 1. Ce n'est que dans sa famille qu'il ne fait point de prodiges, mais il y a des miracles impossibles. On dit des choses si extraordinaires du roi de Pologne et du roi de Suède; mais je ne les crois point. Il faut attendre le dénoûment de tout ceci.

 

Quand le dernier des Autrichiens aura tué le dernier des Prussiens, cela n'empêcherait pas qu'il fallût songer à ses petites affaires. Je n'ai besoin dans le moment présent que des secours de votre Esculape, paralytique d'une jambe, mordu à l'autre par mon singe 2, ne digérant point, et ayant souvent la fièvre, je suis un corps très-ridicule. Je vous écris comme je peux.3 »

1 François Tronchin , cousin de Théodore Tronchin , le médecin

2 Ce qui l'empêchera de recevoir ses visiteurs .Voir Revue suisse 1855, pages 404-405 : http://books.google.fr/books?id=UEwpAAAAYAAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

3 Ce dernier paragraphe figure aussi comme lettre estimée écrite le 14 octobre de cete même année . Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/10/13/je-suis-un-corps-tres-ridicule.html

 

09/08/2012

Tu, Tityre, lentus in umbra, et moi aussi.

... Lentement à l'ombre, et plus lentement encore au soleil, ont été mes modes de survie aujourd'hui . Cette ombre que je suis allé chercher à coup sûr dans l'allée de charmilles du château de Voltaire (et là je sais que je vais faire envie à Mam'zelle Wagnière ! )

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Au passage, je crois que j'ai battu le record olympique de lenteur !

 

 

 

« A M. THIERIOT

Aux .Délices, 20 août [1756]

Pourquoi donc cet honnête homme de La Beaumelle est-il à la Bastille ? Il avait fait un si beau livre, et Mme Geoffrin le prônait tant !
J'ai entre les mains les Annales politiques de l'abbé de Saint-Pierre c'est un fou sérieux, qui traite Louis XIV de grand enfant 1. Je crois que je trouverai dans ce manuscrit beaucoup plus à réfuter qu'à imiter. Il est probable qu'il sera bientôt imprimé. Si vous voyez Lambert, mon ancien ami, je vous prie de lui dire que la tête lui tourne de réimprimer la détestable rapsodie de la prétendue Histoire universelle qu'on a donnée sous mon nom, et ce recueil encore plus mauvais de la Guerre de 1741.
Il prend bien mal son temps encore de réimprimer l'Histoire du Siècle de Louis XIV, lorsque je l'ai augmentée d'un grand tiers. Il doit, pour son intérêt et pour son honneur, attendre que l'édition des Cramer, qui va depuis Charlemagne jusqu'à 1756, ait paru. Faites-lui entendre raison, si vous pouvez, je vous en conjure. Nous avons ici d'Alembert et Patu; ce sont deux mérites différents. Patu va gagner ses pardons à Rome; si vous voulez en faire autant, passez par Genève. Je vous rendrai bientôt M. d'Alembert c'est un des meilleurs philosophes de l'Europe, et, qui plus est, un des plus aimables.
J'avais déjà le projet du Glossaire; ce sera un livre nécessaire pour l'intelligence des auteurs français du moyen âge je ne doute pas que M. de Sainte-Palaye 2 ne trouve de grands secours dans les langues du Nord; on ne saurait s'en passer pour tous les vieux mots qui ne sont pas dérivés du latin.
Imprime-t-on ce drôle de corps de Cosnac, évêque de Valence ? On parle d'une tragédie nouvelle; mais vous n'êtes pas de ce tripot. Une vraie tragédie se joue à Stockholm 3, et il s'en prépare ailleurs. Tu, Tityre, lentus in umbra, et moi aussi. Je vous embrasse de tout mon cœur. Mes respects à Mme La Popelinière. Quid novi?
Vale. »

3 Le 12 juillet la France a signé un traité d'alliance avec la Suède en ce début des hostilités de la Guerre de Sept ans . Adolphe Frédéric de Suède voit sa tentative de réappropriation du pouvoir maitrisée par le parti des « Chapeaux »(en référence au tricorne porté par les officiers, par opposition au parti des « bonnets de nuit ») qui mène le pays à s'engager dans la guerre .Le baron de Horn et quelques autres seigneurs venaient d'être décapités à Stockholm, le 13 juillet, pour avoir essayé de rétablir l'autorité arbitraire, tant à leur profit qu'à celui d'Adolphe-Frédéric, beau-frère du roi de Prusse.

 

08/08/2012

je tâcherai de faire ce que vous désirez de moi

... Est une phrase qui sonne agréablement aux oreilles de toute femme, j'en suis sûr !

En est -il une qui me contredise ? Franchement ?

Pour commencer, j'ai même décroché la lune !

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« A M. Pierre ROUSSEAU

Aux Délices, 20 août [1756]

Il se passera plus de trois mois, monsieur, avant que les Cramer soient en état de donner l'Histoire universelle dont vous me parlez. J'y travaille autant que ma mauvaise santé me le permet, et, dès que l'ouvrage sera prêt à paraître, je tâcherai de faire ce que vous désirez de moi 1. Je voudrais être en état de vous donner, monsieur, des preuves plus solides de l'estime véritable et de tous les sentiments avec lesquels j'ai l'honneur d'être... »

1 Collaborer par un ou des articles au Journal encyclopédique créé par Pierre Rousseau au début de l'année .http://fr.wikipedia.org/wiki/Journal_encyclop%C3%A9dique ; voir lettre du 31 janvier : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/08/08/j...

 

Je vous supplie de me mander par quelle voie je peux vous envoyer le payement

... Ce que je ne demanderai sans doute jamais à mon percepteur !

J'ai oublié le code de ma carte gold . Dommage ! Paypal me rend tout pâle d'un seul coup . Je vous envoie des espèces sonnantes et trébuchantes par la prochaine malle-poste .

 

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Un Rousseau peut en racheter un autre, ou deux , ou trois même . Vive Pierre Rousseau que malheureusement on ne fête pas à l'égal de JJ R l'affreux .

 

 

 

« A M. Pierre ROUSSEAU

31 janvier 1756.

C'est avec un extrême plaisir, monsieur, que je vois les progrès de votre journal 1. Je vous supplie de me mander par quelle voie je peux vous envoyer le payement de la souscription de l'année. On m'a dit que M. Rousseau, citoyen de Genève, qui est actuellement à Paris, travaille avec vous à cet ouvrage. Je vous en fais mon compliment à tous deux. Je suis ici dans une petite solitude 2, presque sans livres et éloigné de mes papiers. Si jamais je trouve sous ma main quelque chose que vous vouliez honorer d'une place dans votre recueil, je me ferai un vrai plaisir de vous l'envoyer, mais vous n'aurez pas besoin de ce secours. Si vous avez l'inscription arabe dont vous parlez, je vous serai obligé de me la faire tenir. Au reste, monsieur, je n'ai que des grâces à vous rendre, mais le public vous aura encore plus d'obligations que moi.
J'ai l'honneur, etc. »

2 Sa maison de Monrion, près de Lausanne .