20/12/2012
j'ai renoncé à tout, excepté à aimer ma patrie et mes amis
... Et une amie très chère à mon coeur .
Sachez que l'amour de la patrie n'est pas idolatrie de ma part, bien loin de là heureusement . Je ne suis qu'un "imbécile heureux qui est né quelque part" comme dit Brassens .
Nulle fierté de coq gaulois lorsque retentit la Marseillaise , tant pis , j'ai perdu l'esprit de clocher aux cours de mes déménagements .
D'ailleurs, ce matin , comme pour me conforter dans mes idées, le coq de l'église de Voltaire a disparu (je ne sais pas quand exactement, ni où il est à présent ! ).
Seul l'esprit de Voltaire domine encore
« A M. Louis-François-Toussaint du RAVET de CHAMPBONIN 1
premier commis dans les bureaux des fortifications.
Aux Délices, route de Genève, 15 septembre [1757].
J'avais, monsieur, recommandé expressément qu'on vous envoyât les exemplaires reliés. J'apprends avec chagrin que les libraires sont tout aussi malhonnêtes qu'autrefois; rien ne change; je vous en demande pardon. On vous a présenté là un énorme fatras; je vous crois heureusement trop occupé pour avoir le temps d'y jeter la vue. Je vous fais mon compliment sur tous les nouveaux ouvrages faits à Mardick 2. La gloire de la France est rétablie de toutes façons. Je m'y intéresse du fond de ma retraite, dans laquelle j'ai renoncé à tout, excepté à aimer ma patrie et mes amis. Je vous réponds un peu tard, parce que je ne suis revenu que depuis peu de jours à mon petit ermitage. Je plante d'un côté, je bâtis d'un autre. Il faut occuper doucement sa vieillesse.
Ne m'oubliez pas, je vous prie, auprès de madame votre mère, quand vous lui écrirez, et comptez toujours sur le souvenir et sur l'amitié du Suisse.
V... »
1 Fils de Mme Anne-Antoinette-Françoise Paulin du Raget de Champbonin , le « gros chat », « l'aimable champenoise », voisine de Cirey, amie d’Émilie du Châtelet . Il avait, en 1738, servi quelquefois de secrétaire à Voltaire, pendant son séjour à Cirey . En 1737, V* avait eu le projet de lui faire épouser sa nièce Marie-Louise Mignot qui préfèrera M. Denis .
2 Remise en état des fortifications et du port ; http://www.actuacity.com/dunkerque_59140/monuments/
17:21 | Lien permanent | Commentaires (2)
entamer des négociations . Cela vaut mieux que d'entamer des provinces
... Et les ruiner , n'est-ce pas messieurs les gros capitalistes ? Mais bon, le partage ne vous intéresse que si vous avez le gâteau et l'ouvrier les miettes tombées de la table .
A l'est tout est nouveau !
« A Jean-Robert Tronchin
banquier à Lyon
Aux Délices 13 septembre [1757]
Je crains toujours les prêtres ; ce chanoine de Soleure m’excommuniera . Mais il faut s'armer de patience contre les excommunications injustes . Je vous ai déjà fait ma confession , mon cher correspondant, je vous ai accusé un petit tonneau contenant non pas cent cinquante bouteilles mais cent trente trois demi-bouteilles 1, tonneau arrivé à Genève, tonneau envoyé dans ma petite cave par M. Cathala, tiré le lendemain, essayé le surlendemain et bu en partie à votre santé . Je suis innocent, tirez-vous d'affaire avec l’Église comme vous pourrez . Pour moi je m'en lave les mains et surtout le gosier .
Oui, j'ai reçu toutes les pancartes palatines 2 et je vous demande pardon si je ne vous l'ai pas dit en son temps car je voudrais être exact . On dit qu'on parle à La Haye d'entamer des négociations . Cela vaut mieux que d'entamer des provinces . Est-ce que le ministère de France voudrait rendre la Maison d’Autriche toute puissante pour avoir le plaisir de se venger aujourd'hui et pour être accablé un jour ? Mais il ne m'appartient que de meubler ma maison de Lausanne et de planter des pêchers aux Délices . Mme Denis se joint à moi pour vous remercier de toutes vos bontés .
Nous avons diné hier chez le docteur et nous dinons aujourd’hui chez monsieur votre frère avec les inoculés 3.
V. »
1 Voir lettre du 23 juillet1757 à Tronchin J-R. : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/25/nous-avons-trouve-qu-ils-n-en-avaient-avale-que-vingt-boutei.html
2 Les accords écrits concernant le prêt en viager de 130 000 livres à l’Électeur palatin, reçus début août 1757 de la part de « Son excellence monsieur le baron de Becker [Heinrich Anton von Beckers] ministre d’État et de conférence à Manheim » et voir lettre de l’Électeur palatin Charles Théodore du 15 août 1757 : page 246 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k411355v/f249.image
3 Inoculation de la variole, ancêtre du vaccin, par le docteur Théodore Tronchin . Le frère ici, est François .
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19/12/2012
ni rois, ni parlements, ni prêtres. J'en souhaite autant à tout le genre humain
... Pour autant qu'il applique le "ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse ! ", doublé du "aime ton prochain comme toi-même" .
Mais je crois entendre encore le "Tu te crois encore au pays des Bisounours !" qui me ramène à la dure réalité du meilleur des mondes possibles, hélas .
Ni hommes, ni chiens, ni carnivores ...
Autres : Moutons : http://www.deezer.com/track/7781173
« A madame Marie-Ursule de KLINGLIN, comtesse de LUTZELBOURG.
Aux Délices, 12 septembre [1757].
Voilà de grandes révolutions, madame, et nous ne sommes pas encore au bout. On dit que dix-huit mille Hanovriens viennent de débarquer à Stade. Ce n'est pas une petite affaire. Je souhaite que M. de Richelieu pare sa tête des lauriers qu'on a fourrés dans sa poche. Je souhaite à monsieur votre fils honneur et gloire sans blessure, et à vous, madame, une santé inaltérable. Le roi de Prusse vient de m'écrire une lettre très- touchante mais j'ai toujours l'aventure de Mme Denis sur le cœur. Si je me portais bien, j'irais faire un tour à Francfort dans l'occasion. On dit que, malgré les belles et bonnes paroles du roi, messieurs des plaids font encore les difficiles 1. Je ne puis le croire. Mais tout cela importe fort peu à un philosophe qui vit dans la retraite, et qui n'a ni rois, ni parlements, ni prêtres. J'en souhaite autant à tout le genre humain. Adieu, madame.
L'oncle et la nièce vous seront toujours bien attachés. »
1 Voir pages 99-100 à partir de « Dans le même temps le roi ... » : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4113321/f102.image
16:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
Il y a bien du temps que j'ai fait vœu de ne lire aucun journal
... Je suis las des nouvelles de chiens écrasés et des stériles bisbilles politiques . Le rapport qualité/prix des baveux flirte avec le néant, d'où mon enthousiasme chaque jour renouvelé pour la correspondance voltairienne .
Que dire de mieux ?
« A David-Louis CONSTANT de REBECQUE, seigneur d'HERMENCHES 1
Aux Délices 12 septembre [1757]
Vous avez grande raison monsieur ; la passion a plus de part que l'intérêt à tous ces grands mouvements et jamais on n'a pu mieux appliquer le vers d'Horace
Quidquid delirant reges plectuntur Achivi 2
Je doute fort des quatre-vingt-cinq mille hommes . Le roi de Prusse vient de m'écrire qu'il ne lui reste qu'à vendre cher sa vie et les restes de la liberté germanique etc 3. J'ai été attendri de sa lettre et je me suis souvenu que je l'avais aimé . Mais mon goût pour la liberté et pour la retraite l'emporte sur tous les rois . Puissent tous ces grands tourbillons qui entrainent tant de provinces ne vous point empêcher de venir cet hiver donner le mouvement et la vie à Lausanne . Venez être sultan, roi, républicain, et amant . Sous quelque forme que vous paraissiez vous serez les délices de la société . Je n'ai plus qu'une vieillesse languissante à vous offrir mais vous la ranimerez . Les tailleurs et les plumassiers vont être employés . On vous cherche des virtuoses pour votre orchestre . Votre présence hâtera tous les préparatifs . Il se pourra faire que quelques Parisiens viennent à nos fêtes . Si les hommes étaient sages voilà à quoi ils passeraient une partie de leur temps . Cela vaut un peu mieux que de s'égorger et de se nuire .
J'ai entendu dire comme vous, monsieur, qu'on avait imprimé une prétendue lettre de moi dans le Mercure galant 4 à Paris il y a sept ou huit mois et que cette lettre a occasionné quelques sottises et quelques réponses à ces sottises dans une Mercure de Neuf Châtel 5. Je n'ai rien lu de ces ennuyeuses bagatelles . Elles sont méprisées à Genève où il y a beaucoup de gens d'esprit et de bon sens . Il y a bien du temps que j'ai fait vœu de ne lire aucun journal , ils sont presque tous faits par de pauvres diables qui prennent le parti qu'on veut pour un écu et qui inondent le public de pauvretés et de mensonges, être l'objet de leurs rapsodies c'est être condamné aux bêtes .
On dit ici que la flotte anglaise a déjà débarqué à Stade 6. Cet événement pourrait bien changer la face des affaires . On n'a point vu depuis Charlemagne tant de bruit pour si peu de chose . Vous regardez le spectacle de plus près et vous pourriez bien devenir acteur . Vous réussirez dans ce genre de tragédie comme dans le nôtre et je m'intéresserai toujours monsieur à tous vos succès avec le plus tendre attachement . Mme Denis vous présente comme moi ses obéissances .
J'oubliais de vous dire que monsieur votre frère 7 nous a crevés à la Sablière . Mon Dieu la belle situation ! Celle des Délices n'en approche pas . Adieu monsieur conservez vos bontés pour votre nouveau Suisse
V... »
2 De toutes les folies des rois, ce sont les Achéens qui portent la peine
3 Voir lettre du 29 août 1757 à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/13/i...
4 Le Mercure de France s'est nommé galant jusqu'en 1716, et V* ironise en continuant à le qualifier ainsi .
5 Voir encore lettre du 29 août à d'Alembert .
6 La prétendue « armée d'observation » s'était retirée à Stade où elle devait être dissoute lorsque la convention de Klosterzeven serait ratifiée ; elle ne le fût pas , ce qui changera le cours des évènements .
7 Marc-Sanuel-François de Rebecque époux de Charlotte Pictet, habitait la Chablière près de Lausanne . Voir : http://gw0.geneanet.org/bourelly?lang=fr;pz=philippe+laurent+paul;nz=bourelly;ocz=0;p=marc+samuel+francois;n=constant+de+rebecque
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18/12/2012
Les femmes sont paresseuses elles sont plus longtemps à leur toilette qu'à leur secrétaire
... Hola ! holala ! je viens de faire fuir plus de cinquante pour cent , -statistiquement parlant,- de mes lecteurs, soit cent pour cent des lectrices . Qu'il me soit permis de mettre à part Mam'zelle Wagnière qui est naturellement belle et n'a pas besoin de prendre de longues heures pour s'apprêter ; elle fait remarquablement mentir Voltaire ici, il n'est qu'à voir son beau blog MonsieurdeVoltaire .
De même que Voltaire je suis aussi un peu paresseux sans avoir l'excuse (?) d'une longue toilette et profite de la mode qui est à la barbe de trois jours (et plus si affinité ) . Mon PC , secrétaire du XXIè siècle, chauffe régulièrement pour mon plus grand plaisir et avale la correspondance de Volti sans rechigner ; pourvou que ça doure !
Allez, persiste et signe, j'envoie .
Feu origine des mondes
« A François de CHENNEVIERES
Des Délices 12 septembre 1757
Quand Mme Denis écrit c'est comme si j'écrivais et quand je tiens la plume c'est elle qui parle . Les femmes sont paresseuses elles sont plus longtemps à leur toilette qu'à leur secrétaire . Je suis aussi un peu paresseux mon cher monsieur . Nous autres Suisses nous nous mettons en mouvement avec difficulté mais nous sommes bonnes gens, nous aimons tendrement nos amis et nous vous supplions de vouloir bien continuer les nouvelles . Nous attendons avec impatience le papier 1 dont vous parlez et je me flatte que messieurs des postes ne trouveront pas le contreseing suspect . Voulez-vous bien faire remettre ce petit billet 2 à la poste sous contreseing ? Cela épargnera toujours le port de cent lieues à l'ami Thiériot . »
1 Mysis et Glaucé, ballet représenté en 1748, imprimé seulement en 1764 dans les Loisirs de M. de C***. Voir : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/09/09/en-fait-d-amour-il-faut-parler-et-faire.html
2 Sans doute la lettre du même jour à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/18/vous-apprendrez-messieurs-les-parisiens-qu-il-y-a-des-plaisi.html
17:34 | Lien permanent | Commentaires (3)
vous apprendrez, messieurs les Parisiens, qu'il y a des plaisirs ailleurs que chez vous
... Et que pour moi, Ferney-Voltaire et Lyon l'emportent . Et ceci pour des raisons et publiques et intimes .
« A M. Nicolas-Claude THIERIOT.
chez Mme la comtesse de Montmorency
rue Vivienne à Paris
Aux Délices, 12 septembre [1757].
J'ai reçu un gros paquet des Mémoires de l'abbé Hubert 1, une lettre de M. de La Popelinière, et rien de son compère. Le compère est-il malade ? méprise-t-il ses anciens amis parce qu'ils sont des Suisses? est-il à la campagne? dans quelque terre des Montmorency ? S'il n'était pas occupé auprès des grandes et belles dames, je lui dirais Venez passer l'hiver à Lausanne, dans une très-belle maison que je viens d'ajuster, et puis venez passer l'été aux Délices on vous donnera des spectacles l'hiver, et vous verrez, l'été, le plus beau pays de la terre; et vous apprendrez, messieurs les Parisiens, qu'il y a des plaisirs ailleurs que chez vous. De plus, vous mangerez des gelinottes, dont vous ne tâtez guère dans votre ville; mais vous êtes des casaniers. Écrivez-moi donc; morbleu, quel paresseux ! Adieu. Vale, amice.
V.
Cette lettre des Délices vous viendra peut-être par Versailles. »
1 Voir lettre du 23 juillet 1757 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/11/24/i...
17:22 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/12/2012
s'il n'est pas ars , il est en lieu où il doit se repentir
... Avec ou sans le curé d'Ars ?
Il est des lieux où le repentir n'est pas permis
« A Charles-Augustin FERRIOL, comte d'ARGENTAL
conseiller d'honneur au parlement à Paris
Des Délices 12 septembre [1757]
Mon divin ange, moi qui n'ai pas pris les eaux de Plombières , je suis bien malade et je suis puni de n'avoir point été faire ma cour à Mme d'Argental . Je voudrais qu'on eût brûlé avec la fausse Jeanne le détestable auteur de cette infâme rapsodie 1: elle est incontestablement de La Beaumelle mais s'il n'est pas ars 2, il est en lieu où il doit se repentir .
On dit que c'est l'abbé de Bernis qui a ménagé le rétablissement du parlement 3. Si cela est, il joue un bien beau rôle dans l'Europe et en France . Je ne lui ai jamais écrit depuis mon absence . J'ai toujours craint que mes lettres ne parussent intéressées et je me suis contenté d'applaudir à sa fortune sans l'en féliciter . Qui eût cru quand le roi de Prusse faisait des vers contre lui 4 que ce serait lui qu'il aurait un jour le plus à craindre !
Les affaires de ce roi , mon ancien disciple et mon ancien persécuteur vont de mal en pis . Je ne sais si je vous ai [fait]5 part de la lettre qu’il m’a écrite il y a environ trois semaines . J'ai appris dit-il que vous étiez intéressé à mes succès et à mes malheurs . Il ne me reste qu'à vendre cher ma vie, etc. Sa sœur, la margrave de Bareith m'en écrit une beaucoup plus lamentable 6. Allons, ferme, mon cœur, point de faiblesse humaine 7 .
Mon cher ange j'écrirai pour Brizard 8 tout ce que vous ordonnerez . Ayez la bonté de m'instruire de son admission dans le rang des héros dès qu'on l'aura reçu . J'espère que l'autre héros de Mahon gouvernera mieux son armée que le tripot de la comédie .
A propos de Mahon savez-vous que l'amiral Byng m'a fait remettre en mourant sa justification ? Me voilà occupé à juger Pierre le Grand et l'amiral Byng . Cela n'empêchera pas que je n'obéisse à vos ordres tragiques . Si qua numina loeva sinunt audit que vocatus Apollo 9.
En voilà beaucoup pour un malade . Mme Denis et le Suisse V. vous embrassent tendrement . »
3 Les membres du parlement qui avaient résigné leurs charges, après des négociations compliquées furent rappelés et le Parlement reprit ses travaux le 29 août avec résignation .
4 V* commentera dans une de ses lettres l'épître de Frédéric au comte Gotter qui contient ces vers imités de Boileau :
Je n'ai pas tout dépeint, la matière est immense,
Et je laisse à Bernis sa stérile abondance .
6 Voir à ce propos les lettres du 29 août 1757 à la margravine de Baireuth : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/14/il-est-bien-a-souhaiter-pour-elle-et-pour-l-allemagne-et-pou.html
et du même jour à d'Alembert : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2012/12/13/il-y-a-des-sots-il-y-a-des-fanatiques-et-des-fripons-mais-je.html
8 Jean-Baptiste Britard nommé Brizard a fait ses débuts le 30 juillet 1757 et fut reçu àla Comédie le 1er avril 1758 . Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Brizard_%28acteur%29
9 Virgile, Georgiques , IV, 6-7 : si certains destins contraires le permettent et si Apollon prête l'oreille à nos invocations .
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