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26/06/2015

je veux des gens qui labourent vite et qui se portent bien.

... Valls serait-il , lui aussi, vif , voltairien de caractère (faute d'en avoir toutes les qualités) , ce qui expliquerait son recours au fumeux fameux article 49-3 pour faire avancer la machine à lois plus rapidement, et d'autre part , en sous main, peut être soutenir le projet limitant à 70 ans   l'âge de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir législatif ? point de boeufs malades aux Assemblées ! encore moins de vieux  chevaux de retour , d'ailleurs !

 http://slideplayer.fr/slide/1747622/

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« A François Guillet, baron de Monthoux 1

à Annemasse

recommmandé à M. Mirabaud

à Genève
20 juin 1760
Monsieur, puisque vous me mettez des Monsieur en sentinelle, je vous en mettrai aussi ; mais je vous dirai que j'ai plus besoin d'avoine que de traducteurs. J'obéirai à vos ordres, et les Cramer ne manqueront pas de vous adresser un exemplaire de l'Histoire de Pierre le Grand dès qu'elle sera prête à paraître ; ces détails les regardent uniquement. Je leur ai abandonné sans réserve tout le profit de mes ouvrages : ils font mon amusement; je souhaite qu'ils fassent l'avantage de ceux à qui j'en fais présent. Je leur recommanderai de prendre, pour la traduction, les arrangements que vous ou vos amis, monsieur, vous voudrez bien prescrire ; je ne sais si j'engraisse mes libraires, mais mes chevaux sont bien maigres ; et comme j'ai beaucoup plus de chevaux que d'imprimeurs, je vous demande instamment votre protection pour une vingtaine de coupes d'avoine, en attendant que vos belles récoltes passent dans mes greniers. Si Dieu me prête vie, vous ne débourserez pas un sou pour me payer mes douze mille francs 2. Je me suis brouillé avec les bœufs; ils marchent trop lentement; cela ne convient point à ma vivacité. Ils sont toujours malades ; je veux des gens qui labourent vite et qui se portent bien.
Mille respects à Mme la baronne de Monthoux. Habitez-vous actuellement votre château d'Annemasse ?

J'ai l'honneur d'être avec les sentiments que je vous dois

monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire . »

1 Pour les éditeurs, Cayrol et François, le destinataire est le baron de Montrons  : «  N'est-ce pas Montyon qu'il faut lire ? » notera Georges Avenel . 

 

25/06/2015

Pardonnez à un pauvre vieillard bien languissant

... De ne plus se soumettre à vos suffrages électifs , 70 ans ont sonné sur mon bulletin de naissance et la retraite politique devient obligatoire , peut-être !..." va déclarer un certain nombre de candidats potentiels au siège de député  ou sénateur .

Pas croulants, pas très nombreux pour l'instant, ces élu(e)s députés et sénateurs, et peut-être aussi tous les élus de tous grades vont être renvoyés à leurs foyers , la pétanque, la pêche à la ligne et le glandage (avec bonne retraite au demeurant ) .

Projet de loi à suivre d'un oeil distrait, car tout ce qui touche aux avantages de ces hommes/femmes politiques n'a quasiment aucune chance d'être adopté, encore moins décrété . Chat échaudé ... (c'est moi)...

 

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« A François de Lassalle-Cézeaux 1

Aux Délices, 20è juin 1760

Mes maladies, monsieur, ne m'ont pas permis de vous remercier plus tôt de vos vers et de votre prose . Pardonnez à un pauvre vieillard bien languissant s'il vous répond si tard et si mal ; mais il est près de sortir de la carrière où vous entrez . Il vous souhaite tous les plaisirs de votre âge et il compte encore la poésie parmi les plaisirs . Elle peut être un amusement pour un officier et le roi de Prusse a fait voir qu'on peut faire des vers et se bien battre .

J'ai l'honneur d'être, monsieur, avec tous les sentiments que je vous dois, votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

1 Jeune officier- poète , correspondant de V* . Voir page 76 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58430585/f86.image.r=lassalle%20c%C3%A9zeaux.langFR

24/06/2015

malgré toute sa raison elle est encore femme

... M'a dit Voltaire, parlant de Mam'zelle Wagnière .

C'est bien la connaitre que d'affirmer celà , raison et féminité, elle en est douée à la perfection, et je peux le confirmer à notre grand ami commun . La raison n'est pas un attribut purement masculin et on peut être "encore" et "toujours" femme sans perdre son bon sens . Longue et heureuse vie à elle .

 

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 Tête à tête

 

« A Charles-Jean-François Hénault

20è juin aux Délices par Genève

Mon illustre et respectable confrère, vos lettres peuvent contribuer à me rendre l'esprit prompt ; mais malgré Tronchin la chair est infirme ; je ne peux guère écrire . Souffrez que je dicte ; je dirai, je dicterai, j'imprimerai toujours que vous êtes le plus aimable homme du siècle ; mais il faudrait qu'il y eût bien des gens comme vous pour faire oublier toutes les sottises de nos jours ; on a besoin d'un Homère qui chante les combats des rats et des grenouilles . Est-il possible qu'on soit parvenu à débiter des satires contre des gens de lettres, dans le sanctuaire de lettres ! À faire jouer des comédies où l'on représente les plus honnêtes gens du monde, enseignant à voler dans la poche ! Il faut lever les mains au ciel pour qu’il lui plaise nous rendre notre argent, nos vaisseaux et autre vaisselle, mais il faut lever les épaules sur tout le reste ; je prends le parti de me moquer de tout, de rire de tout ; ce régime est très bon pour la santé, et j'espère qu’il me guérira . Je m'imagine que Mme du Deffand use de ma recette . Vous ne me parlez point d'elle dans la lettre dont vous m'avez honoré ; je vois bien que malgré toute sa raison elle est encore femme ; elle m'a fait des coquetteries, m'a agacé, m'a tourné la tête, et quand elle a été bien sûre de m'avoir inspiré une passion sérieuse, elle m'a laissé là ; vous êtes plus honnête qu'elle, monsieur, vous faites du moins quelques caresses à vos adorateurs ; je vous assure que j'en sens bien le prix . Nous autres philosophes retirés nous sommes bien plus sensibles que les gens du monde , notre cœur n'a point de distraction ; il est vrai que je me suis fait un chemin bien agréable, et que j'aime mes chaumières de plus en plus ; si la reine savait que je suis très bien avec mes curés, que je marie des filles, que je baptise des enfants 1, et que je me garde bien d'en faire, elle serait vraiment bien édifiée . Je suis tout juste le contraire de M. de Cobinzel 2 qui disait à l'impératrice : Je vous ai fait serment d'obéissance, mais non pas de chasteté .

Enfin , monsieur, je maintiens qu'il n'y a point de seigneur de paroisse, lequel remplisse mieux ses devoirs que moi ; le tout sans préjudice pour les belles-lettres , qui feront jusqu'au dernier moment le charme de ma vie , c'est-à-dire, le même effet que font sur moi vos bontés et votre souvenir ; Mme Denis unit ses sentiments aux miens ; je tiens qu'elle joue beaucoup mieux que la Champmeslé qui chantait, mais il faut avouer que la Champmeslé était plus belle .

Mille tendres respects et portez-vous bien.

V. »

1 Le 23 mai 1760,V* et Mme Denis signaient le registre des baptêmes à l'occasion de la naissance aux Délices d'un fils de Louis Faÿ et Marie-Thérèse Maton (état civil de Prégny) .

2 Le comte Johann Karl Philipp von Cobenzl éait un haut dignitaire de la cour de Vienne à qui V* avait eu recours par l'intermédiaire du libraire Varrentrapp pendant l'affaire de Francfort ; voir une lettre de ce dernier à Cobenzl : voir : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rbph_0035-0818_1925_num_4_2_6345

 

23/06/2015

je vous aurais importuné plutôt d'un remerciement

... Si vos services n'avaient pas donné de mauvaises informations , ô URSSAF aux mille bras (ballants trop souvent) et aux têtes d'hydre (moches, très moches ) nourrie de paperasses inutiles et renseignements redondants . Mesdames et messieurs les ronds de cuir , je ne vous salue pas .

 

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« A Jean-Philippe Fyot de La Marche

Aux Délices, 20 juin 1760

Monsieur, si je n'avais pas été malade, je vous aurais importuné plutôt d'un remerciement . Je vous le dois non seulement pour la lettre que vous avez daigné écrire à Gex 1, mais pour celle dont vous m'avez honoré 2. Moins je mérite les choses flatteuses que vous me dites, plus la manière dont elles sont dites m'en font 3 sentir le prix . Que ne puis-je avant ma mort avoir la consolation de voir encore une fois monsieur votre père ?4 et vous assurer du profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, monsieur , votre très humble et très obéissant serviteur .

Voltaire . »

1 Lettre aux officiers du bailliage .

2 Ces lettres qui ne nous sont pas parvenues faisaient suite à la lettre du 28 mai 1760 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/05/27/il-est-impossible-que-la-necessite-ou-ils-m-ont-mis-de-mettre-leur-erreur-a.html

3 Accord fautif, mais spontané et très fréquemment attesté, avec le mot qui précède immédiatement .

4 Ami du collège (Louis le Grand ) de V*, voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Claude-Philippe_Fyot_de_La_Marche

 

sept ou huit personnes de génie bien unies doivent, à la longue, écraser leurs adversaires, et éclairer leurs contemporains

... Les recherches sont lancées . Voltaire est homme à chercher la qualité, plus que la quantité . Et nous, électeurs ? Sept ou huit personnes de génie, sur plus de 62 millions de Français, ça devrait exister ! A moins que le génie soit parfaitement incompatible avec la politique . Dans ce cas il va falloir se contenter du tout venant de classes partisanes et affairistes .

Pour l'instant on  grince des dents à l'écoute d'un soi-disant humoriste, grassement payé pour pondre des super-con... : Super Nico ! qui question "fuite" est bien placé, doué d'une incontinence (verbale seulement ?) hors pair à faire se pâmer un urologue  . Si , dans une caricature (nullement prophétique), on représente notre Sarko heureux de coucher avec un top model, je rajouterais volontiers le commentaire de Carla désolée de coucher avec un guignolo, futur ex-candidat bis aux présidentielles .

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 Sarko-Mario, même combat : gagner le plus de pièces d'or possible en écrasant les petits ! Qui veut être mené par un énergumène pareil ?

 

« A Charles Pinot Duclos 1
A Tournay, 20 juin 1760.
Je crois, monsieur, devoir vous informer de ce qui s'est passé entre M. Palissot et moi. Il vint aux Délices, il y a plus de deux ans 2; il m'envoya depuis, par le canal d'un jeune prêtre de Genève, sa comédie jouée à Nancy, qui ne ressemblait point à celle qu'il a donnée depuis à Paris. Je l'exhortai à ne point attaquer de très-honnêtes gens qui ne l'avaient point offensé. Le prêtre de Genève, qui est un homme de mérite, lui écrivit en conformité 3.
M. Palissot m'a envoyé sa pièce des Philosophes imprimée. Il a depuis donné au public une lettre pour servir de préface à sa comédie. Dans cette préface, il me fait l'injustice de dire que je suis au-dessus des philosophes qu'il outrage; je ne sens l'intervalle qui me sépare d'eux que par mon impuissance d'atteindre à leurs lumières et à leurs connaissances.
Il vous rend encore moins de justice qu'à moi, en attaquant sur le théâtre votre livre des Mœurs 4. Je lui ai mandé que je regarde ce livre comme un très-bon ouvrage ; que votre personne mérite encore plus d'égards 5; que, si M. Helvétius et tous ceux qu'il offense l'ont outragé publiquement, il fait très-bien de se défendre publiquement ; que, s'il n'a point à se plaindre d'eux, il est inexcusable. Telle est la substance de ma lettre, que j'ai envoyée à cachet volant à M. d'Argental. Voilà, monsieur, les éclaircissements que j'ai cru vous devoir touchant cette aventure, et je vous prie de les faire passer à M. Helvétius.
Quant à la persécution qui s'élève contre les seuls hommes qui fassent aujourd'hui honneur à la nation, je ne vois pas sur quoi elle est fondée. Je soupçonne qu'elle ressemble à celle qui s'éleva contre Pope, Swift, Arbuthnot, Gay 6, et leurs amis. Ils en triomphèrent aisément; je me flatte que vous triompherez de même, persuadé que sept ou huit personnes de génie bien unies doivent, à la longue, écraser leurs adversaires, et éclairer leurs contemporains.
Je pourrais me plaindre du Discours de M. Lefranc à l'Académie; il m'a désigné injurieusement. Il ne fallait pas outrager un vieillard retiré du monde, surtout dans l'opinion où il était que ma retraite était forcée ; c'était, en ce cas, insulter au malheur, et cela est bien lâche. Je ne sais comment l'Académie a souffert qu'une harangue de réception fût une satire.
Il est triste que les gens de lettres soient désunis: c'est diviser des rayons de lumière pour qu'ils aient moins de force. Un homme de cour s'avisa d'imaginer que je vous avais refusé ma voix à l'Académie 7; cette calomnie jeta du froid entre nous, mais n'a jamais affaibli mon estime pour vous. Jugez de cette estime par le compte exact que je vous rends de mon procédé; il est franc, et vous me rendrez justice avec la même franchise. »

3 Jacob Vernes .

6 Ces quatre hommes étaient effectivement amis, mais John Arbuthnot et John Gray ne furent jamais persécutés .

7 V* fait certainement allusion à l'élection du 22 septembre 1746 dans laquelle Duclos obtint 23 voix sur 24 . Dans les élections intérieures de la même année, V* , de notoriété publique avait soutenu La Ville contre Duclos parce que le premier était le protégé du marquis d'Argenson .

 

22/06/2015

Je n'ai pas plus de foi aux dames qui disent qu'elles quitteront Paris qu'à celles qui prétendent quitter l'amour

... Paris, -Voltaire le sait bien,- est le huitième péché capital, que seules les femmes peuvent connaître/commettre .

 

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 http://www.mademoisellecaroline.com/2012/08/sortie-...

 

« A Octavie BELOT

cloître Saint Thomas-du-Louvre

à Paris 1
20è juin 1760 aux Délices .
Je réponds si tard à votre lettre, madame, que vous êtes en droit de me croire coupable de la belle intelligence que vous me supposez avec M. Palissot de Montenoy; je suis cependant très- innocent. Il m'a même outragé dans sa préface ou post-face, en prétendant que je vaux mieux que ceux qu'il offense. Je serais digne de marcher à quatre pattes si je ne sentais pas toute la supériorité des lumières et des profondes connaissances de MM. d'Alembert et Diderot; je les regarde comme les premiers hommes du siècle. Jamais M. Palissot ne m'a envoyé son manuscrit : j'aurais fait l'impossible pour l'empêcher d'être l'Aristophane des Socrates. Il m'a envoyé l'ouvrage imprimé, et je lui ai répondu les mêmes choses que je vous écris. Le style de la pièce est bon; mais le sujet de la pièce est horrible; il représente les plus honnêtes gens du monde enseignant à voler dans la poche. Voilà précisément ce que je lui ai mandé.
Oui, madame, la maison en question est très-près des Délices 2; mais vous en êtes bien loin. Je n'ai pas plus de foi aux dames qui disent qu'elles quitteront Paris qu'à celles qui prétendent quitter l'amour. On ne peut venir dans l'enceinte de nos montagnes que par un coup de la grâce ; je suis converti ; mais je ne me flatte pas de faire des conversions. Il faut avoir furieusement compté avec soi-même pour se vouer à la retraite. Tout ce que je peux faire, madame, c'est de prier Dieu pour vous. Puisse-t-il vous inspirer autant de haine pour les sottises de Paris que vous m'inspirez d'estime pour votre mérite !

V. »

1 Sur l'original, l'adresse est surchargée : « Par Étampes à Morigny » et « Mme Belot chez M. Sibert à Morigny , par Étampes à Morigny »

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Morigny-Champigny

 

21/06/2015

0 mon aimable, et ferme et gai, et ferme, et profond philosophe, il faut foutre les dames et les respecter.

... Voilà ce qui ne sera sans doute jamais proposé et encore moins adopté comme sujet de philosophie au bac ! Dommage  !

Notons bien que sous une injonction d'une brutalité apparente/réelle on doit encore et toujours le respect aux dames, ce qui n'est que justice .

Encore et toujours, extraordinairement vivant, Voltaire !

 

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 Respect

 

« A Jean Le Rond d'ALEMBERT.
20 juin [1760].
Ma cousine Vadé me mande qu'elle a recouvré cet ouvrage moral 1 depuis trois mois, et que notre cousin Vadé étant mort au commencement de 1758, il ne pouvait parler de ce qui se passe en 1760; mais il en parlera par voie de prosopopée.
Je n'ai point vu le Mémoire de Pompignan. Thieriot m'abandonne, tirez-lui les oreilles.
M. Palissot dit que je l'approuve ! Qu'on aille chez M. d'Argental, il montrera ma lettre à lui adressée, en réponse de la comédie d'Aristophane, reliée en maroquin du Levant. Je ne puis publier cette lettre sans la permission de M. d'Argental; elle est naïve. Je pleure sur l'abbé Morellet et sur Jérusalem. 0 mon aimable,et ferme et gai, et ferme,2 et profond philosophe, il faut foutre 3 les dames et les respecter.

Je ne dis pas qu'il faille foutre Mme du Deffant; mais sachez qu'elle ne m'envoya jamais la lettre dont vous vous plaignez. Elle fit apparemment ses réflexions, ou peut-être vous lui lâchâtes [,,,] apparemment 4 quelque mot qui la fit rentrer en elle- même.
N'aurons-nous point l'histoire de la persécution contre les philosophes, un résumé des âneries de maître Joly, un détail des efforts de la cabale, un catalogue des calomnies, le tout avec les preuves? Ce serait là le coup de foudre; intérim ridendum.
Oui5, sans doute, le seigneur, le ministre dont il est question, a protégé Palissot et Fréron, et il me l'a mandé, et il les abandonnait, et il n'est pas homme à persécuter personne, et il pense comme il faut, quoique pædicaverit cum Freronio in collegio Clarimontis 6, et quoique Palissot soit le fils de son homme d'affaires; mais l'insulte faite à son amie mourante est le tombeau ouvert pour les frères. Ah! pauvres frères! les premiers fidèles se conduisaient mieux que vous. Patience, ne nous décourageons point ; Dieu nous aidera, si nous sommes unis et gais. Hérault disait un jour à un des frères : « Vous ne détruirez pas la rel,,, chrét,,,. — C'est ce que nous verrons », dit l'autre 7. »

1 Le Pauvre Diable. — La lettre à maître Abraham Chaumeix, qui précède cette satire, est signée Catherine Vadé.

Jean-Joseph Vadé était mort le 4 juillet 1757 . D'Alembert avait écrit le 16 juin 1760 : « J'ai grande envie de voir le petit poème dont vous me parlez . Je suis certain que feu Vadé a des héritiers auprès de Genève . Vous devriez bien vous adresser à eux pour me faire parvenir ce poème ,Mais s'il n'y a rien sur la pièce des Philosophes, on ne sera pas content de feu Vadé»  (voir page 420 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6514333b/f434.texte.r=3764 )

2 V* a écrit un autre mot -illisible- au dessus de celui -ci .

3 Mot soigneusement biffé sur le manuscrit , ainsi qu'à la ligne suivante .

4 Ces quatre mots sont changés sur le manuscrit en ou peut-être vous lui achetâtes, peut-être par V* .

5 En attendant il faut rire .

6 [quoique] il ait prêché avec Fréron au collège de Clermont . Le collège de Louis-le-Grand (ou collège des jésuites) porta d'abord le nom de collège de Clermont.

7 C'est au lieutenant de police Hérault que Voltaire fit cette réponse. L'anecdote est rapportée, par Condorcet, dans sa Vie de Voltaire, mais il la tire sans doute de la présente lettre ,