24/05/2016
vous n'avez peut-être pas beaucoup de temps, ni moi non plus, cependant il faut donner signe de vie
... On croirait une apostrophe de candidat, improbable à la présidentielle, à un de ses concurrents , tout aussi aléatoire .
« A Jean Le Rond d'Alembert
Aux Délices, 25 de juin [1761]
Mon cher philosophe, vous n'avez peut-être pas beaucoup de temps, ni moi non plus, cependant il faut donner signe de vie . Dites-moi en conscience à quelle distance vous croyez que nous sommes éloignés du soleil, depuis le passage de Vénus,1 et si vous pensez que cette Vénus ait un laquais 2, comme on le prétend . Pour moi, je suis occupé actuellement de Mlle Corneille, et je vous prie de faire beau bruit à l'Académie pour l'édition des ouvrages de ce grand homme .
M. l'abbé Grizel 3 me charge de vous faire ses compliments . Omitte res coelestes 4, et envoyez un petit mot à votre vieil ami V. chez M. Damilaville . »
1 Transit de Vénus devant le soleil : https://fr.wikipedia.org/wiki/Transit_de_V%C3%A9nus_de_1761
2 Plusieurs astronomes du XVIIè et XVIIIè siècle affirmaient avoir vu un satellite de Vénus . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Neith_%28lune%29
3 Allusion à Conversation de M. l'intendant des Menus en exercice et de l'abbé Grizel ; pour Joseph Grisel : http://www.wikimanche.fr/Joseph_Grisel
4 Laisse les choses au ciel .
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Je crois qu'à la fin le parlement sera forcé d'envoyer des commissaires dans nos montagnes, en fin fond de barbarie
... Bis repetita ! nous revivons sous Fanfoué le Gros les mouvements d'humeur connus sous Nicolas le Petit , hélas, mille fois hélas .
L'art de semer le soukh ne nous vient pas d'outre Grande Bleue, il semblerait plutôt inné dans notre pays où révolution rime avec déprédations, négociation avec négation, syndicat avec y'a qu'à . Basta !
"Quand l'équipage se mutine, le rivage est détestable" : James, 2016 .
[NDLR : le livre de Mailer n'est choisi que pour son titre . ]
« A monsieur le président Germain-Gilles Richard
de Ruffey etc.
à Dijon
J'ai reçu mon cher président, votre belle épître morale . Je vous dirai d’abord qu'il n'est point vrai que l'abbé d'Olivet ait quitté l'Académie française, ni qu'on l'ait appelé maraud ; ce mot entre bien dans notre Dictionnaire, mais non pas dans nos séances . L'affaire de mon église de Ferney est plus sérieuse, car elle me ruine . Je me suis avisé de faire un portail d'une pierre aussi chère que le marbre, et plus difficile à tailler . L’official et le promoteur sont encore plus durs que cette pierre ; au lieu de me remercier et de m'encourager, ils ont commencé un procès avec autant d'ingratitude que d'impertinence . J'ai même des preuves, ou du moins des semi-preuves qu'ils ont suborné des témoins . Mais je n'ai certainement rien à craindre, puisqu'un homme tel que M. de Quintin est procureur général de Bourgogne 1.
Premièrement je n'ai rien fait que de concert avec mon curé et les habitants, ayant préalablement l'agrément de l'évêque , il y a plus d'un an .
2° Si on avait manqué à quelques formalités (ce que je ne crois pas ) c'était au promoteur et à l'official à en avertir amiablement . Ils ont manqué au devoir de l'honnêteté et au devoir de leur place .
3° Le prétendu official a instrumenté sans l'intervention du juge séculier, ce qui est un attentat contre les lois .
4° Il n'est pas plus official, et le promoteur n'est pas plus promoteur que vous et moi ; il est défendu par les canons, et par l'ordonnance du roi de 1627, article 14, Qu’un curé fasse les fonctions d'official ou de promoteur . La raison en est bien sensible, il serait alors juge de lui-même . Tout est donc irrégulier et répréhensible dans les procédés et procédures de ces Allobroges .
5° Toute cette affaire n'est que la suite des animosités qui ont divisé la province au sujet de l'assassinat dont un curé du pays a été accusé . Je crois qu'à la fin le parlement sera forcé d'envoyer des commissaires dans nos montagnes, en fin fond de barbarie . Venez me voir avec M. de La Marche . Il y aura toujours une messe pour lui, soit que mon église soit bâtie ou non . Mes respects à Mme de Ruffey . Nous aurons de quoi la loger si elle veut être du voyage .
Je vous parlerai dans quelque temps d'une entreprise où il s'agit de l'honneur de la nation et point du tout des barbares du pays de Gex .
Vale .
V.
J'ai pris la liberté d'envoyer des paquets sous l'enveloppe de M. de Varenne . Le permet-il ?
Aux Délices 24 juin [1761] »
1 Voir lettre du 6 mai 1761 à Quarré de Quintin : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/04/13/je-n-etais-qu-un-bourguignon-de-frontieres-et-je-suis-a-pres-5788053.html
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23/05/2016
malgré mes profusions, il me reste encore quelque chose
... Peut dire chacun des ministres de notre généreuse France de fonctionnaires .
http://www.bfmtv.com/politique/budget-nouveau-serrage-de-...
Serrer la ceinture , pour autant que je sache, ne fait pas maigrir, et le coup de fourchette continue à s'ajouter au coup de louche dans la manne des impôts .
Et puis viendra le temps des rogatons ...
« A Jean-Robert Tronchin Banquier
à Lyon
Aux Délices 23è juin 1761
Voilà donc pour le coup les deux frères ensemble 1; ils ne seront jamais en meilleure compagnie . Votre lettre, mon cher monsieur, est consolante ; elle me fait voir que malgré mes profusions, il me reste encore quelque chose . Je vous prie de vouloir bien avoir la bonté de m'envoyer un petit rouleau de cent louis d'or, et je vous laisserai en repos jusqu'à la fin de juillet .
Je viens de faire un plaisant arrangement aux Délices . Il se trouve qu'il y a quinze pièces de plain-pied . Je lui donne la préférence sur Ferney ; il n'y a pas de comparaison pour l’agrément et la commodité ; mais il m'est bien doux de posséder ces deux retraites . On ne peut finir plus doucement sa vie . Le mal est que je n'y ai guère de loisir . Je suis aussi occupé de bagatelles que vous l'êtes de choses utiles . Vous cherchez à vous sauver des orages où nous sommes , et il faut que j'en fasse l'histoire . Le tableau des folies des hommes m'occupe, vous vous contentez d'être sage, votre lot vaut mieux que le mien . La nièce, Mlle Corneille, et moi nous embrassons les deux frères .
Je supplie monsieur Tronchin de vouloir bien faire parvenir ce petit billet à l'abbé Pernetti .
V. »
1 François Tronchin : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Tronchin
voir lettre du 16 juin 1761 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/05/13/j-ai-quelques-arrangements-a-prendre-auxquels-je-ne-peux-me-5801546.html
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Je vais d’abord tâter le roi.
... Avec des pincettes !
Puis la reine, avec tact et mesure .
Souhaitez-moi bonne chance !
Santé gaillards !!
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'ArgentaI
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
23 [juin 1761] aux Délices
Ô mes anges ,
Le coup est violent, le trait est noir, l’embarras est grand. 1
Zulime, soit : la voilà baptisée, la voilà Africaine ; elle a affaire à un Espagnol, il n’y a plus moyen de s’en dédire. Voici une petite lettre à Nicodème Thieriot 2 qu’il ne serait pas mal de faire courir. Allons donc ; je vais songer à cette Zulime ; la tête me bout. Serai-je toujours comme Arlequin, qui voulait faire vingt-deux métiers à la fois ? Patience.
Mille respects, je vous en conjure, à M. le comte de Choiseul ; comment va sa santé ?
Ayez la charité d’envoyer à M. le duc de Choiseul le présent paquet 3, après en avoir ri.
Qui est ambassadeur à Rome ?4 je n’en sais rien. Quel qu’il soit, il faut qu’il fasse mon affaire au plus vite. M. le comte de Choiseul, protégez-moi prodigieusement . Je veux que Rezzonico 5 m’accorde tout ce que je demande. Quand le seigneur, le curé, et toute une paroisse présentent une supplique au pape, et que cette paroisse est auprès de Genève, et que c’est à moi qu’elle appartient, le pape est un benêt s’il nous refuse.
J’espère bien que tous les Choiseul me permettront de mettre leur nom en gros caractères parmi les souscripteurs de Corneille . Je vais d’abord tâter le roi.
Mes anges, si vous avez deux ou trois âmes à me prêter, envoyez-les moi par la poste car je n’ai pas assez de la mienne . Toute chétive qu’elle est, elle vous adore.
Songez mes anges qu'il y a un paquet pour M. le duc de La Vallière dans celui de M. le duc de Choiseul, et pardonnez-moi ma profusion d'importunités .6
Avez-vous reçu la cargaison de Grizel 7 ?
Et les yeux ? »
1 Allusion à la publication de Zulime . Elle était annoncée par une lettre de d'Argental à Malesherbes du 22 juin 1761 : « Zulime se dédite malgré votre défense . L'Emery s'entend selon les apparences avec les débitants . Plusieurs libraires vendent la pièce en question . Je suis sûr entre autres de Lambert [...] »
2 Voir lettre du même jour à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2010/06/23/quand-on-vexe-un-pauvre-auteur-les-dix-neuf-vingtiemes-du-mo.html
3 La supplique au pape : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/05/21/dans-ce-climat-un-jour-de-travail-perdu-detruit-souvent-toute-l-esperance-d.html
et la lettre à Passionei : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2016/05/22/notre-eveque-est-savoyard-et-refuse-aux-savoyards-la-permiss-5805058.html
4 C'était le cardinal Jean-François-Joseph de Rochechouart, duc évêque de Laon : http://data.bnf.fr/15049741/jean-francois-joseph_de_rochechouart/
et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fran%C3%A7ois-Joseph_de_Rochechouart
5 Carlo della Torre Renzonico, pape Clément XIII . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Cl%C3%A9ment_XIII
6 Ce paragraphe rayé sur la copie Beaumarchais est supprimé dans l'édition de Kehl .
7 La Conversation de l’intendant des Menus. Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome24.djvu/249
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22/05/2016
notre évêque est savoyard, et refuse aux Savoyards la permission de faire leur devoir d'hommes les jours de fêtes, c'est à dire travailler
... Travailler ! Devoir .
Travailler ! Droit aussi .
Je ne sais l'origine des dirigeants syndicaux, mais bon nombre sont de la trempe de ce détestable évêque savoyard du XVIIIè siècle .
Tout simplement, je les pense pantouflant dans leurs bureaux climatisés, bien planqués, à l'abri du besoin, déniant le droit de travailler le dimanche, - bien souvent aussi au nom d'une opposition stérile au nom de tout et de rien -, et mettant la majorité des travailleurs dans la mouise en bloquant tous moyens de transport et ravitaillement . Que croyez-vous aussi que vont faire les entrepreneurs étrangers qui vont ne voir en France que des sources d'embrouilles ? il vont nous zapper ! et vive l'opposition imbécile !
« A Son Excellence le cardinal Domenico Passionei
[23 juin] 1761, à Ferney 1
Monsignor,
Non voglio morire senza augurare a vostra Em. Gli anni di corn.2 Non posso imitare il vecchiorel canuto e bianco
che quanto po col bon voler s'aira
e vein a Roma seguendo il desio .3
Non vedero ne san Piero, ne il cardinale Passioneiche tutti due meritano il viaggio, ma e mi conforto nel coll augurare a v. Eminenza molti e felicissimi anni . Quando ella si degnara di scriver mi toccante le piccoline operette del frate Bouhours et la longa riposta dell Orsi 4 non credeva forte che io dovessi al fine ricorrere alla sua protezzione intorno alle cose divine .
Aedifico une chieza sopra le ravine d'une sordida stalla chiamata parochia . Ecco ni il disegno . Domando tre grazie al papa e tutte tre sono necessarie per me . Non demando un corpo santo . Sono indigno d'un tanto onore, basta per me un dito, un capelo, e se la sua santita lo concede, e lo manda al signor Monsignor il duca di Choiseuil , che ama molto i santi, et si degna d'amar me ancora un poco ; sublimi feriam sidera vertice 5.
L'indulgenza in articulo mortis non e come jo lo credo un negozio molto intricato .
Quello del cimetterio e necessario per la sanita . La licenza di cultivar la terra trenta feste dell anno non puo essere combattuta che da cauponibus malignis 6 qui putant melius esse cessare et bibere quam laborare .
Mi recomando alla vostra protezzione, come catholico, come benefattore della mia parocchia, ed especialmente in qualita di vostro ammitore .
Tutta la nobilita di Gex cantarebbe vostra Eminenzia se potesse conseguire cotale grazie, ma la domando per me , se non posso ottenerla per la provincia . Questo paese come sa l'eminenza sua, non e francese quanto alla relligione . Il est savoyard, notre évêque est savoyard, et refuse aux Savoyards la permission de faire leur devoir d'hommes les jours de fêtes, c'est à dire travailler .
J Svizzeri di Berne si burlano di me quando veggono che io non posso arare i miei campi di tre volte e che i loro sono lavorati quattro volte .
In fine la supplico di conceder me le grazie che io domando in qualita di agricoltore, d'architetto d'una chiesa, di benefattore d'un parocchia e specialmente in forma d'un povero ammalato il quale i funesti vapori d'un cimeterio manderrebero troppo presto sotto questo sacro terreno .
Je serai très obligé à Votre Eminence si elle veut bien me protéger dans tout ce que je demande à nostro signore pour la vie présente et future . 7»
1 Minute olographe, sauf la date et le nom du destinataire, par endroits fortement corrigé ; Fernand Caussy « Voltaire à Ferney », 1913, ne précise pas sa source .
2 L'édition Lyublinsky donne del cor di Cornaro , ce qui éclaire l'allusion . Luigi Alvise Cornaro, tombé malade après une vie de dissipations, se soumit à un régime strict, publia quatre ouvrages sur les vertus de la sobriété, écrits respectivement à l'âge de quatre-vingt-trois ans, quatre-vingt-onze et quatre-vingt-quinze ans, et mourut presque centenaire .
3 Vers de Pétrarque dans le sonnet « Movesi il vecchierel »
4 Le 15 septembre 1745, le cardinal Passionei avait envoyé à V* une réponse du marquis Giovanni Gioseffo Orsi, Considerazioni […] sopra la maniere di bien pensare ne componimienti, gia pubblicato dal padre Domenico Bouhours, 1735 .
5 Horace, Odes, I, 1, 36 .
6 Horace, Satires, I, 1, 36 . La phrase qui suit est en latin de cuisine .
7 Je ne veux pas mourir sans souhaiter à Votre Éminence des année [d'abondance ?] . je ne puis imiter le petit vieillard chenu et blanc qui s'aide de toute sa bonne volonté et vient à Rome pour satisfaire son désir . Je ne verrai ni saint Pierre , ni le cardinal Passionei qui tous deux méritent le voyage, mais je me console en souhaitant à Votre Éminence de nombreuses et très heureuses années . Quand vous avez daigné m'écrire au sujet des œuvrettes de frère Bouhours et de la longue réponse d'Orsi vous ne pensiez pas sans doute que je devrais finalement recourir à votre protection concernant les choses divines . Je fais construire une église sur les ruines d'une étable sordide appelée paroisse . En voici le plan . Je demande trois grâces au pape et toutes trois sont nécessaires . Je ne demande pas un corps saint . Je suis indigne d'un tel honneur , il me suffit d'un doigt, d'un cheveu, et si Sa Sainteté me l'accorde, et l'envoie à Mgr le duc de Choiseul qui aime beaucoup les saints, et daigne m'aimer encore un peu ; de ma tête j’irai frapper les astres . L'indulgence à l'article de la mort n'est pas , à ce que je crois, une affaire très compliquée . L'article du cimetière est nécessaire pour la salubrité . La permission de cultiver la terre pendant les trente jours de fête de l'année ne peut trouver d'adversaires que parmi les fripons de cabaretiers qui pensent qu'il vaut mieux chômer et boire que travailler . Je me recommande à votre protection , comme catholique, comme bienfaiteur de ma paroisse, et surtout au titre de votre admirateur . Toute la noblesse de Gex ferait l'éloge de Votre Éminence si Elle pouvait obtenir de telles grâces, mais je la [sic] demande pour moi, si je ne puis l'obtenir pour la province . Ce pays comme le sait Votre Éminence n'est pas français quant à la religion […] Les Suisses de Berne se moquent de moi quand ils voient que je ne puis labourer mes champs plus de trois fois et que les leurs sont travaillés quatre fois . Enfin je vous supplie de m'accorder les grâces que je demande en qualité d'agriculteur, d'architecte d'une église, de bienfaiteur d'une paroisse et spécialement en tant que pauvre malade que les funestes exhalaisons d'un cimetière n'enverront que trop tôt sous cette terre sacrée . »
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21/05/2016
dans ce climat un jour de travail perdu détruit souvent toute l'espérance d'une année
... Mais dans notre glorieuse France , on croit qu'on peut avoir le beurre, l'argent du beurre, etc., etc. Quelle couillonnade ! scier la branche sur laquelle on est encore assis . Combien vont se retrouver avec une gueule d'accident de chemin de fer ?
Voila ce qui arrive quand on ne prend pas la bonne voie
« Au pape Clément XIII
[23 juin] 1761 à Ferney 1
Alla santita di nostro signore Clemente,
Francesco di Voltaire, gentiluomo della camera di sua maesta cristianissima, contre di Torney nel paese du Gex presso a Geneva, signore di Ferney nel'medesimo paese, Maria Denis, la sua ni pote, signora con esso di Ferney, si mettono col loro parocho, e tutti i loro vassali a ia sacri piedi di sua beatitudine.
La supplican'umilmente di degnari si di concedere loro alcune sante relliquie per l'altare della nuova chieza che Francesco di Voltaire edifica nel feudo di Ferney nella vicinanza della herzia, riputando che sia convenevole di spiegare tutti i segni della fede in faccia de gli inimici .
Riciedano Francesco di Voltaire et Maria Denis la facolta di donare a i loro vasssali un nuovo cimeterio a trecento passi di quelle che circumda l'antica chiesa, li cui funesti vapori sono molto nocivi alla sanita .
Eglino supplicano ancora sua santita di favorir li colla liberta pi far coltivare i loro poderi i giorni di feste doppo la santa missa derche in questo clime un giorno di lavore perduto distrugge spesso tutte le speranze dell'anno ; ed osservano inoltre che se i contadini del loro paese non lavorano, paesano il tempo nella dissolutezza e nelle risse .
I sopra detti fedeli domandono questi favori con premura, e bacciono i sacri piedi di sua beatitudine con ogni umilita e gratitudine . 2»
1 Minute olographe endossée « Per la Chieza » (pour l’Église) . Cette lettre fut manifestement envoyée à d'Argental le 23 ; elle n'était pas prête quand partit la lettre du 21 juin 1761 aux d'Argental .
2 V* au bas de la page avait écrit d'al castello di , qu'il a biffé .
« A la sainteté de notre seigneur Clément, François de Voltaire , gentilhomme de la chambre de Sa Majesté Très chrétienne, comte de Tournay – dans le pays de Gex – près de Genève, seigneur de Ferney – dans le même pays, Marie Denis, sa nièce, dame avec lui de Ferney, se mettent avec le curé et tous leurs vassaux aux pieds sacrés de Sa Béatitude . Ils La supplient humblement de daigner leur accorder quelques saintes reliques pour l'autel de la nouvelle église que François de Voltaire édifie dans le fief de Ferney, dans le voisinage de l'hérésie, estimant qu'il convient de déployer tous les étendards de la foi face aux ennemis de celle-ci . François de Voltaire et Marie Denis demandent la permission de donner à leurs vassaux un nouveau cimetière à trois cents pas de celui qui entoure l'église, dont les exhalaisons pestilentielles sont très nuisibles à la santé . Ils supplient encore sa Sainteté de leur accorder la permission de faire cultiver leurs biens les jours de fête après la sainte messe – parce que dans ce climat un jour de travail perdu détruit souvent toute l'espérance d'une année ; et ils font en outre observer que si les citoyens de leur pays ne travaillent pas, ils passent le temps dans la débauche et dans les rixes . Les fidèles susdits demandent ces faveurs avec insistance, et baisent les pieds sacrés de Sa Béatitude avec toute l'humilité et la reconnaissance possibles . »
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20/05/2016
Je me flatte que votre nom imprimé à la tête des souscripteurs engagera plusieurs personnes à donner le leur
... Belle accroche à mettre en tête de lettre par tous les candidats à l'élection présidentielle pour recueillir les fameux/fumeux 500 parrainages . Le plus difficile étant de trouver la tête de gondole qui amènera les autres à se rallier .
« A Louis-Jules Barbon Mancini-Mazarini, duc de Nivernais
Aux Délices 21 juin [1761] 1
Vous devenez monseigneur le duc tout jeune que vous êtes, le père de l'Académie, et vos discours vous ont rendu cher au public . La protection que vous donnez aux descendants de Corneille, augmente encore s'il est possible la vénération qu'on a pour vous .
Tous mes soins deviendront infructueux s'il ne se trouve quelques âmes aussi sensibles et aussi nobles que la vôtre . Je me flatte que votre nom imprimé à la tête des souscripteurs engagera plusieurs personnes à donner le leur . On portera sans doute le roi à permettre en qualité de protecteur, qu'il soit regardé comme le premier bienfaiteur de la famille du grand Corneille . Je suis bien sûr que dans l'occasion vous voudrez bien appuyer mes propositions de votre crédit et de vos conseils . Je vous en fait mes très humbles remerciements . Mlle Corneille y joindrait déjà les siens, si les ménagements qu'on doit aux infortunés m'avaient permis de l'instruire de ce qu'on a fait pour elle .
J'ajouterai que je crois convenable que chaque académicien non seulement donne son nom , mais qu'il nous procure des souscripteurs, car lorsque les sieurs Cramer seront à Genève comment pourront-ils en avoir à Paris ?
Je vous demanderais pardon monseigneur de tous ces détails si vous aviez moins de générosité . J'ai seulement peur de n'avoir assez de santé pour conduire cette entreprise à sa fin . J'attends votre discours avec impatience et serait toute ma vie monseigneur avec autant d'estime que de respect
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire . »
1 Le duc de Nivernais a porté sur la lettre la mention « la réponse au dos » ; elle y figure en effet, datée du 27 juin 1761 . Nivernais s'excuse à l'avance sur son grand âge et sur sa vie recluse qui l'empêcheront de faire conclure autant de souscriptions qu'il le souhaiterait .
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Jules_Mancini-Mazarini
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