Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/05/2016

qui est ce M. Poinsinet ?

... Eh bien , ne cherchez plus, -sauf erreur grossière de ma part, ce qui m'étonnerait diantrement-, c'est l'un des innombrables candidats à la primaire des Républicains, lesquels Républicains sont aussi couillons que leurs équivalents américains à ceci près que les US ont un sinistre-blondin-made-in-USA et les frenchies un petit-brun-arriviste-malpoli .

Alors "Vive Poinsinet !"

"Poinsinet président !!"

Il sait tout, il peut tout : disparition du chomage, baisse des impôts, victoire à l'Eurovision, Carla Bruni qu'on puisse entendre sans ampli, Fanfoué qui se marie, Nicolas au monastère (encore une promesse non tenue !), un Jean-Marie au musée des horreurs, un Jean-Luc modeste, une Marine bleue, etc., etc.

 Afficher l'image d'origine

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

[juin 1761] 1

[…] J'ai eu aujourd'hui à dîner un M. Poinsinet 2 revenant d'Italie . Fratres, qui est ce M. Poinsinet ? Il m'a récité d'assez passables vers . Valete fratres . »

2 Il ne doit pas s'agir d'Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet auteur de pièces destinées aux théâtres des boulevards,[http://data.bnf.fr/12006569/antoine-alexandre-henri_poins... et voir aussi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antoine-Alexandre-Henri_Poi... ] mais de Poinsinet de Sivry, cousin germain du précédent, auteur de la tragédie de Briséeis ou La Colère d'Achille, 1759 ; [voir : http://dictionnaire-journalistes.gazettes18e.fr/journalis... ]

 

 

12/05/2016

après cela on voit ce qu'il y a à refaire

... Après le 49.3, y a-t-il encore un temps pour la réflexion ? j'en doute quand on voit qu'il y en a eu si peu avant .

Une motion de censure, quelle rigolade , gesticulation de bac à sable .

 Afficher l'image d'origine

Méli mélo ! Bonjour la prise de tête !

 

 

Nicolas-Claude Thieriot

[vers le 15 juin 1761]1

Voici mon cher et ancien ami lettre de change et lettre d'avis . Je vous prie de faire rendre les deux incluses par le penny post 2.

Faites toujours lire Le Droit du seigneur au tripot , après cela on voit ce qu'il y a à refaire . Je n'ai pas un moment . Je vous embrasse . »

1 Cette lettre est sans doute une réponse à celle de Thieriot du 9 juin 1761 qui écrivait : « Vous m'avez demandé deux ou trois fois le mémoire des déboursés que j'ai faits pour les livres et les brochures que je vous ai envoyés depuis avril 1760 […] Je différais et je prenais patience parce que j'espérais que l'impression des brochures réussirait . […] Le comité de la porte Saint Bernard [*** ] attend la réponse de M. le conseiller de Dijon aux observations et remontrances que je vous ai fait savoir sur sa comédie . La présentation attend . »

*** Thieriot, Damilaville et Diderot ; voir par ex . : https://rde.revues.org/4925

2 V* parle ici de l'équivalent français du penny post ; voir : https://en.wikipedia.org/wiki/Penny_Post

 

 

Je m’instruirai moi-même en cherchant à instruire les autres.

.... Ceci résume le but de ce blogounet voltairien, connaitre et aimer Voltaire comme moi .

 Afficher l'image d'origine

 

«A Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet

Mon cher maître, j’avais prié frère Cramer de vous demander vos conseils sur cette édition de Pierre Corneille, qui ne me donnera que bien de la peine, mais qui pourra être utile aux jeunes gens, et surtout au petit-neveu et à la petite-nièce, qui ne la liront point ; du moins mademoiselle Corneille ne la lira de longtemps. Son petit nez retroussé n’est pas tourné au tragique. Il me faudra pour le moins encore un an avant que je la mette au Cid, et je lui en donne deux pour Héraclius.

Je vois avec douleur, mon cher maître, que le secrétaire perpétuel 1 n’a pas eu pour vous toutes les attentions qu’on vous doit. Mais je crois que vous n’en adopterez pas moins un projet que vous avez eu il y a longtemps, et que vous m’avez inspiré. Je n’attends que la réponse à ma lettre, que M. de Niversais 2 a communiquée à l’Académie, pour entreprendre cet ouvrage. Il sera la consolation de ma vieillesse. Je m’instruirai moi-même en cherchant à instruire les autres. J’aurai le bonheur d’être utile à une famille respectable . Je ne peux mieux prendre congé. Ayez donc la bonté de me guider. Conseillez, pressez ces éditions de nos auteurs classiques.

Un imbécile qui avait autrefois le département de la librairie fit faire par un malheureux Lasserre les préfaces des pièces de Molière ; il faut effacer cette honte.

Au reste, mon cher sous-doyen, vivons . Vous avez déjà vécu environ quinze ans de plus que Cicéron, et moi plus que La Motte. Achevons à la Fontenelle. C’est la seule chose que je vous conseille d’imiter de lui.

A Ferney 15 juin [1761] 3»

1 Duclos .

3 L'édition Desoer place cette lettre en 1762, suivie par les autres éditions jusqu'à ce que Georges Avenel la place correctement en 1761 .

 

11/05/2016

Je suis bienfaiteur de l’Église ; je veux m’en faire craindre et aimer.

... Et ce n'est que justice .

 Afficher l'image d'origine

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville 

Il ne faut pas rire ; rien n’est plus certain que c’est un homme de l’Académie de Dijon 1 qui a fait cette drôlerie. Il est fort connu de madame Denis ; et cette madame Denis, quoique fort douce, mangerait les yeux de quiconque voudrait supprimer la tirade des romans 2, surtout dans un second acte.

J’ai trouvé, moi qui suis très pudibond, que les jeunes demoiselles que leurs prudentes mères mènent à la comédie pourraient rougir d’entendre un bailli qui interroge Colette, et qui lui demande si elle est grosse. Je prierai mon Dijonnais d’adoucir l’interrogatoire.

Je remercie infiniment M. Diderot de m’envoyer un bailli qui sans doute vaudra mieux que celui de la pièce. Je crois qu’il faut qu’il soit avocat, ou du moins qu’il soit en état d’être reçu au parlement de Dijon ; en ce cas, je l’adresserais à mon conseiller, qui me doit au moins le service de protéger mon bailli. Sûrement un homme envoyé par M. Diderot est un philosophe et un homme aimable. Il pourrait aisément être juge de sept ou huit terres dans le pays, ce qui serait un petit établissement.

Je ne sais pas trop comment frère Thieriot s’ajuste avec les excommuniés du sieur Le Dains 3. Frère Thieriot ne doit pas paraître : je m’en rapporte à lui, il est sage.

J’ai mis mes prêtres à la raison, évêque, official, promoteur, jésuite ; je les ai tous battus, et je bâtis mon église comme je le veux, et non comme ils le voulaient. Quand j’aurai mon bailli philosophe, je les rangerai tous. Je suis bienfaiteur de l’Église ; je veux m’en faire craindre et aimer.

Je lève les mains au ciel pour le salut des frères.

V.

Frère Thieriot a-t-il le diable au corps de vouloir qu’on imprime la Conversation du cher Grizel ?

15 juin [1761] »

1 V* dit vrai puisqu'il est maintenant membre de l'académie de Dijon .

 

Je dois joindre la reconnaissance à l'estime et je vous assure que je remplis bien ces deux devoirs

... Combien de fois dans une vie peut-on dire cela ? une fois ? deux ? plus ? jamais ?

 Et à qui ?

DSCF1069 estime et reconnaissance.JPG

Estime et reconnaissance

 

 

« A Jean-Louis Aubert

Au château de Ferney le 15 juin 1761

Vous vous êtes mis, monsieur, à côté de La Fontaine, et je ne sais s'il a jamais écrit une meilleure lettre en vers que celle dont vous m'honorez . Tous les lecteurs vous saurons gré de vos fables 1, et j'ai par dessus eux une obligation personnelle envers vous . Je dois joindre la reconnaissance à l'estime et je vous assure que je remplis bien ces deux devoirs . Il y en a un troisième dont je devrais m'acquitter, ce serait de répondre en vers à vos vers charmants ; mais vous me prenez trop à votre avantage 2. Vous êtes jeune, vous vous portez bien ; je suis vieux et malade . Mon malheur veut encore que je sois surchargé d'occupations qui sont bien opposées aux charmes de la poésie . Je peux encore sentir tout ce que vous valez, mais je ne peux vous payer en même monnaie . Faites-moi donc grâce, en me rendant la justice d'être bien persuadé que personne ne vous en rend plus que moi . J'ai honte de vous témoigner si faiblement, monsieur, les sentiments véritables avec lesquels j'ai l'honneur d'être,

Votre etc. »

2 Sur l'anecdote à laquelle pense V* en employant ce tour, voir lettre du 16 août 1759 à Allamand : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2014/09/20/je-serais-fort-aise-d-entendre-votre-parole-quoique-ni-vous-5451443.html

 

 

10/05/2016

il n’est pas naturel que le juge des curés soit curé lui-même

... Ça se discute, n'est-ce pas M. Barbarin ( qui n'est en aucune façon mon seigneur ) !

 

juge des curés noix.png

Ne pas (faire) juger une noix par sa coquille !

 

 

« A Jean-Marie Arnoult

A Ferney, le 15 Juin 1761

J’eus l’honneur, monsieur, de vous mander, il y a quelques jours, que j’avais fait ce que vous m’aviez prescrit pour arrêter le cours des procédures odieuses et téméraires qu’on faisait au sujet de l’église que je fais bâtir à Dieu. J’ai découvert depuis qu’il y a une ordonnance du roi, de 1627, qui défend, à l’article 14, à tout curé d’être promoteur ou official. 1

Or, monsieur, l’official et le promoteur qui ont fait les procédures ridicules dont je me plains sont tous deux curés dans le pays. Je crois être en droit d’exiger qu’ils soient condamnés solidairement à me rembourser tous les dommages, etc., qu’ils m’ont causés en effarouchant et dispersant tous mes ouvriers par leur descente illégale, etc.

La justice séculière a discontinué ses procédures absurdes ; mais la prétendue justice cléricale a continué les siennes : et non missura cutem, nisi plena cruoris, hirudo. 2

Elle a encore interrogé mes vassaux séculiers et mes ouvriers, malgré la signification que j’ai faite suivant votre délibéré. Ces démarches, illégales et insolentes autant qu’insolites, rebutent ceux qui travaillent pour moi.

Votre nouveau client vous importunera souvent monsieur. Le sieur de Croze est aussi le vôtre dans son affaire contre le curé Ancian, au sujet de l’assassinat de son fils. Il est certain que ce malheureux a été amoureux de la dame Burdet, bourgeoise de Magny, et de très bonne famille, qu’il n’a jamais appelée que la prostituée. Il est prouvé d’ailleurs que cet abominable prêtre a passé sa vie à donner et à recevoir des coups de bâton. Vous avez les pièces entre les mains : je vous demande en grâce de presser cette affaire . J’aurai très soin que vous ne perdiez pas vos peines. Vous me paraissez l’ennemi des usurpations et des violences ecclésiastiques ; vous signalerez également votre équité, votre savoir, et votre éloquence.

Je vous soumets cette pancarte : vous y verrez, monsieur, que l’on me poursuit avec l’ingratitude la plus furieuse, tandis que je me ruine à faire du bien. Il me paraît que c’est là le cas d’un appel comme d’abus. La loi qui défend aux curés d’exercer le ministère d’official et de promoteur doit exister, car il n’est pas naturel que le juge des curés soit curé lui-même . Cette loi ne serait pas rapportée dans un livre qui sert de code aux prêtres si elle n’avait pas été portée, et si elle n’était pas en vigueur. Elle est fondée sur les mêmes raisons qui ne souffrent pas qu’un official et un promoteur soient pénitenciers.

De tout mon cœur, monsieur, et sans compliment, votre, etc. »

1 Voir lettre du 6 juillet 1761 à Arnoult : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1761-partie-28-122085604.html . Le promoteur était l'équivalent du procureur du roi dans les cours ecclésiastiques . L’official est un « juge d’Église commis par un greffier, ou par un chapitre ou par un abbé . »

2 Et la sangsue ne lâchera pas la peau qu'elle ne soit rassasiée de sang ; Horace, Art poétique, 476 .

 

mon cinquième acte n’en est pas moins insipide. Je ne sais plus comment m’y prendre pour trouver des sujets nouveaux : j’ai été en Amérique et à la Chine . Il ne me reste que d’aller dans la lune. J’en suis malade ; me voilà comme une femme qui a fait une

... fausse couche "

Fanfoué Hollande résume ainsi son quinquennat s'il est encore lucide, ou alors on peut attribuer cette citation  au regrettable Niko Sarkozy , -mais non regretté-, en 2011 .

Toutefois je doute que notre président sortant  soit "malade", au plus déçu ; le pouvoir est un baume merveilleux qui rend dépendant, accro, addict ! le désir de se représenter en est une preuve . Peut-on le  considérer comme  maladie professionnelle ? Est-ce pour ça qu'on leur octroie une si confortable retraite ?

 Afficher l'image d'origine

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental, Envoyé

de Parme etc.

rue de la Sourdière

à Paris

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

15 Juin 1761.

Divins anges, ne m’avez-vous pas pris pour un hâbleur qui vous faisait un portrait exagéré de ses fardeaux et tribulations ? Je ne vous en ai pas dit la moitié . Voici le comble. J’abandonne ma tragédie 1. Le cinquième acte ne pouvait être déchirant ; et, sans grand cinquième acte, point de salut. J’ai tourné et retourné le tout dans ma chétive tête . Froid cinquième acte, vous dis-je. Vous me direz que ce sont mes procès qui m’appauvrissent l’imagination ; au contraire, ils me mettent en colère, et cela excite . Mais mon cinquième acte n’en est pas moins insipide. Je ne sais plus comment m’y prendre pour trouver des sujets nouveaux : j’ai été en Amérique et à la Chine . Il ne me reste que d’aller dans la lune. J’en suis malade ; me voilà comme une femme qui a fait une fausse couche. Est-il vrai qu’on a représenté Athalie avec magnificence 2, et que le public s’est enfin aperçu que Joad avait tort, et qu’Athalie avait raison ?

Protégez-vous la petite Durancy ? protégez-vous Crispin Hurtaud 3 ? Mais est-il bien vrai qu’on ne prendra point Belle-Isle 4?

N’allez pas me laisser là, s’il vous plaît, si je ne trouve pas un beau sujet . Il ne faut pas chasser un vieux serviteur, parce qu’il n’est plus bon à rien ; il faut le plaindre et l’encourager.

Avez-vous les Trois sultanes 5? On dit que cela est charmant ; point d’intrigue, mais beaucoup d’esprit et de gaieté.

Enfin, mes chers anges, vous avez donc fait grâce au Droit du Seigneur 6 ; vous avez comblé de joie madame Denis : elle était folle de cette bagatelle. Je ne sais si Thieriot sera bien adroit, ni comment il s’y prend.

Mille tendres respects. »

1 La version révisée de Zulime .

2 Une nouvelle mise en scène d'Athalie avait donné lieu à une première représentation le 4 mai 1761 avec un succès moindre que pour la série précédente de février-mars 1759 . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Athalie_%28Racine%29

3 Pseudonyme de V* pour Le Droit du seigneur .

4 Cette île était déjà prise .Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Prise_de_Belle-%C3%8Ele-en-Mer

5 Soliman second , comédie de Favart connu aussi sous le nom des Trois sultanes, avait été joué au Théâtre -Italien le 9 avril 1761 . Voir : https://archive.org/details/solimansecondoul00favauoft

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-Simon_Favart

6 D'Argental avait présenté la pièce aux comédiens ou était sur le point de le faire . Diderot écrivait à Damilaville en juin-juillet 1761 : « Comment voulez-vous qu'au milieu de tout cela on se souvienne de votre petit conseiller de Dijon ? Cependant sa pièce a été remise aux semainiers qui en ont fait leur rapport ; et il est décidé que, lundi prochain, elle sera reçue ou refusée . Voilà ce que vous pouvez dire à M. d'Argental, en lui présentant mes respects . » ; les semainiers sont les acteurs en charge des affaires courantes pour la semaine . Voir : http://www.theatre-classique.fr/pages/programmes/edition.php?t=../documents/VOLTAIRE_DROITDUSEIGNEUR.xml

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_de_cuissage