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30/04/2016

Qu'on lie J.-J.

... Ou plutôt qu'on lie G. M. , alias Georges Mothron, maire d'Argenteuil, censeur bas de plafond et peu couillu , qui d'un simple mail ( ô le fabuleux courage de ceux qui rompent par SMS , on ne le glorifiera jamais assez !) nie un droit à l'information culturelle 

http://www.telerama.fr/cinema/la-mairie-d-argenteuil-fait...

Coup d'épée dans l'eau , vous prendrez les éclaboussures en pleines mirettes !

 Heureusement on peut garder sa curiosité et la satisfaire : http://www.telerama.fr/cinema/la-sociologue-et-l-ourson-o...

 

Sans oublier "3000 Nuits" : http://www.lesfilmsdici.fr/fr/films-projets/4999-3000-nui...

 

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

[mai-juin 1761] 1

A-t-on joué Térée ? Si l'auteur est philosophe je lui souhaite prospérité . Qu'on lie J.-J. , que tous les frères soient unis . »

 

29/04/2016

quelques additions assez curieuses

... Plus que curieuses les additions salées qu'une minorité (heureusement faible) d'élus malhonnêtes font sans scrupules aux dépens de nos impôts .

 

 

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[mai-juin 1761] 1

Mon cher Gabriel, s'il arrive que vous fassiez une nouvelle édition de mon fatras historique nous y ferons quelques additions assez curieuses . Vous voilà à présent chez une nation qui vous présente de grands contrastes . Il y a des peuples bien différents dans Paris 2.

Approfondissez l'histoire de la lettre et de la petite poudre je vous en prie . Ne négligez rien pour instruire l'historien .

Recommandez-moi à Briasson pour un envoi de livres que je lui demande par la route de Lyon à l'adresse de Tronchin le banquier qui paiera comptant . Je vous embrasse bien tendrement .

V. »

1 Pour la date, on voit que la lettre est adressée à Cramer alors qu'il vient de partir pour Paris .

2 Le séjour de Cramer à Paris et sa date sont attestés par une lettre de Thieriot à V* du 9 juin 1761 ; Thieriot précise que Cramer séjourne surtout dans les maisons de campagne « chez Mme d'Epinay, chez M. Helvétius et partout . »

 

28/04/2016

je serais au désespoir que l’infâme eût sur moi la moindre prise

... Doux Jésus  crénom de Zeus, il ne manquerait plus que ça !

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Avec un N.B. de dernière minute : http://candide.ferney-candide.fr/?page_id=2899

 

 

 

« A Louise-Florence-Pétronille de Tardieu d'Esclavelles d'Epinay

[vers le 31 mai 1761]

Je renvoie à M. Dardelle 1 sous les auspices de ma belle philosophe les exemplaires qu'il m'avait fait tenir et dont on ne peut faire aucun usage dans nos cantons . Si d'ailleurs il y a dans cet écrit quelque chose contre les mœurs, usages, église, coutumes du pays de M. Dardelle, je le condamne de cœur et de bouche . Je suis très fâché d'avance que l'ouvrage m'ait été communiqué, et je serais au désespoir que l’infâme eût sur moi la moindre prise . Je m'en remets à la bonté, à la sagesse, à la discrétion et à la piété de ma belle philosophe . »

 

Pièce nouvelle a remotis

... Pièce nouvelle à l'écart, au rancart !

S'agirait-il de  la loi nouvelle sur le travail, je n'ose le croire . Par contre, comme pièces nouvelles dans le paysage politique, rien à signaler, mais comme pièces à mettre au rencart, il y a pléthore ; hélas celles-ci se croient encore indispensables . Indispensables, fédérateurs/trices, utiles , etc., etc. et pourquoi pas président(e)s de la République tant qu'on y est ?  [NDLR : ci-joints : grincements de dents et humour noir ]

  08

D'un âne on ne fera jamais un cheval de course, au mieux un âne de course !

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

et à

Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental

[vers le 31 mai 1761]

Ce n'est pas ma faute, ô chers anges, si M. Dardelle a fait la sottise ci-jointe 1. Je la condamne comme outrecuidante ; mais je pardonne à ce pauvre Dardelle qui a fait je crois quelques comédies et qui ne peut souffrir qu'on l'appelle infâme . Ce monde est une guerre, ce Dardelle est un vieux soldat qui probablement mourra les armes à la main .

Pour moi mes divins anges je travaillerai pour le tripot malgré ce beau titre d'infâme que ce maraud de Le Dains nous donne si libéralement . Et vous autres protecteurs du tripot n'avez-vous pas aussi votre dose d'infamie ?

Eh bien que fait Térée 2, que fera Oreste ?

Pièce nouvelle a remotis 3. La czarine impératrice de toute Russie veut la moitié de son czar qui lui manque .

Ah si vous saviez combien j'ai de fardeaux à porter et combien je suis faible vous me plaindriez .

N.B. – Si Corneille n'était pas né en France, j'aurais en horreur un pays qui a fait naître Le Dains et Omer . »

 

2 Pièce de Lemierre ; voir lettre du 27 octobre 1760 à d'Argental : http://www.monsieurdevoltaire.com/article-correspondance-annee-1760-partie-40-120940768.html

3 Mise de côté . V* doit remettre l'exécution de la pièce du fait d'autres obligations .

 

27/04/2016

je n’ai jamais prétendu que vous hasardassiez le bout d'un ongle en écrasant l’infâme

... Ne pas mettre le doigt entre le marteau et l'infâme (clou, caillou, prêtre de tout poil, politicard, fanatique, truand, etc., etc. !

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« A Jean Le Rond d'Alembert

[vers le 31 mai 1761] 1

Non mon cher philosophe je n’ai jamais prétendu que vous hasardassiez le bout d'un ongle en écrasant l’infâme . Ne peut-on pas lancer la foudre et retirer la main ? Qui peut, mieux que vous, écrire avec force et sagesse, et montrer la turpitude de la carogne en feignant de raccommoder sa jarretière ? Le nom d'un homme est-il écrit au bas des pages ? Les honnêtes gens vous entendent et vous soupçonnent . Les sots sont forcés de se taire .

Je connais fort M. Dardelle ; il me semble que vous l'avez vu quelquefois . Vous ne le décèlerez pas . Vous pourrez montrer à quelque ami, à Mme du Deffand sa besogne . Mais sûrement vous ne la ferez pas courir . Je vous jure par la direction d'intention 2, et par tous les casuistes jésuites que je n'ai aucun commerce avec M. Dardelle, que je n'ai pas la plus légère part à la conversation de l'intendant des menus . Je suis en peine de savoir quel est le plus plat de maître Huerne, de maître Le Dains, et de maître Omer .

Je ne voudrais être à Paris que pour vous dire à quel point je vous estime et à quel point je méprise un maître Omer .

Écrasez l’infâme adroitement et vous aurez paradis . »

1 Cette lettre est une réponse à celle de d'Alembert du 19 mai 1761 ; « Écrasez l’infâme ; écrasez l’infâme ! Cela est bientôt dit, quand on est à cent lieues des fripons et des fanatiques, quand on a cent mille livres de rente, quand on a su par sa réputation et par sa fortune se rendre indépendant de tout . Mais un pauvre diable comme moi, n'écrase point les serpents de peur qu'en retournant la tête, les serpents ne le piquent au talon […] la bonne manière de les tuer , c'est de leur donner envie de crier, et que la voix leur manque ; et c'est à quoi on parviendra en ne parlant jamais d'eux, ni en bien ni en mal, en perfectionnant la morale naturelle, en montrant qu'elle est seule raisonnable, seule nécessaire au bonheur des hommes […] Tout le monde applaudit avec justice à votre projet de l'édition des œuvres de Corneille au profit de sa nièce . Je vous conseille de faire comme en Angleterre, de mettre les noms des souscripteurs à la tête du premier volume . Vous intéresserez par là la vanité de bien des gens […] Mme du Deffand me charge de vous dire qu'elle ne se contente pas de vos compliments, qu'elle aimerait bien mieux une de vos lettres, que vous lui avez promis de lui envoyer bien des choses qu'elle n'a pas reçues, que vous avez grand tort de la négliger […] J'oubliais de vous dire que le libraire Duchesne implore votre protection auprès des Cramer, pour qu'ils le chargent de débiter à Paris la nouvelle édition qu'ils préparent de vos ouvrages . On dit que ce Duchesne est un galant homme, et vous ferez bien de le préférer à Lambert, l'ami et le libraire de Fréron, et qui après tout ce que vous avez fait pour lui, imprime toutes les semaines des injures contre vous et vos amis . »

2 L'emploi de ce terme de casuistique signifie que V* fait un faux serment .

 

la manière indigne dont on traite ici la noblesse

... Oh ! shocking !

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« A Louise-Catherine de Malivert de Conflans de Pingon, comtesse de Sallenove 1

[31 mai 1761]

Si madame la comtesse de Pingon veut mettre son nom avec celui de M. de Grilly 2 nous en ferons encore signer d'autres , et j'irai à Dijon représenter à monsieur le gouverneur, à monsieur le premier président et à monsieur le procureur général la manière indigne dont on traite ici la noblesse 3.

Je suis aux ordres de madame la comtesse de Pingon avec bien du respect .

Voltaire . »

2 Claude de Morand de Grilly ; voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Grilly

3 A la lettre de V* était joint un pouvoir qui donne la date de la lettre : « Nous, soussignés, donnons pouvoir à M. de Voltaire, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, seigneur de Tournay, Prégny, Chambésy, Ferney et Caille, au pays de Gex, d'agir en notre nom auprès de qui il appartiendra, tant pour nos affaires particulières que pour nos affaires générales, dans le voyage qu'il compte faire incessamment à Dijon . Ce 31 mai 1761 . »

 

les déprédations sont horribles, et je sais aussi que ceux qui ont été assez puissants pour les faire, le sont assez pour n'être pas punis

...Triste constat qui concerne tant de chefs d'Etats, de gouvernements, de trusts industriels, que l'existence de tribunaux internationaux peut sembler vaine et ne rassurer que quelques idéalistes à cheval sur les principes . Maigres résultats, enquêtes interminables, absence totale d'effet dissuasif, pot de terre contre pot de fer, éternel combat à l'issue prévisible , mais bon , pour sauver la morale (faute de sauver le moral), gardons ce semblant de justice .

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Diablement bordelique !

 

 

« A Marie-Elisabeth de Dompierre de Fontaine

31 mai [1761] 1

Ma chère nièce, à présent que vous avez passé huit jours avec M. de Silhouette, vous devez savoir l'histoire de la finance sur le bout de votre doigt . Je crois qu'il pense comme l'ami des hommes 2, qu'il n'est pas l'ami d'un tas de fripons qui ont su se faire respecter et se rendre nécessaires en s'appropriant l'argent comptant de la nation . Mais je crois que M. de Silhouette est un médecin qui a voulu donner trop tôt l'émétique à son malade . Le duc de Sully ne peut remettre l'ordre dans les finances que pendant la paix . Je sais que les déprédations sont horribles, et je sais aussi que ceux qui ont été assez puissants pour les faire, le sont assez pour n'être pas punis . Ma chère nièce, tout ceci est un naufrage . Sauve qui peut est la devise de chaque pauvre particulier . Cultivons donc notre jardin comme Candide . Cérès, Pomone et Flore sont de grands saintes, mais il faut fêter aussi les muses .

J'aurai peut-être fait encore une tragédie avant que la petite Corneille ait lu Le Cid . Il me semble que je fais plus qu'elle pour la gloire de son nom : j'entreprends une édition de Corneille avec des remarques qui peuvent être instructives pour les étrangers, et même pour les gens de mon pays . L'Académie doit foire imprimer nos meilleurs auteurs du siècle de Louis XIV dans ce goût ; du moins elle en a le projet, et j'en commence l’exécution . Cette édition de Corneille sera magnifique, et le produit sera pour l'enfant qui porte ce nom et pour son pauvre père qui ne savait pas , il y a quatre ans, qu'il y eût jamais eu un Pierre Corneille au monde .

Le parlement prend mal son temps pour se déclarer contre les spectacles, et pour faire brûler par l’exécuteur des hautes œuvres, l’œuvre d'un pauvre avocat 3 qui vient de donner une très ennuyeuse , mais très sage consultation sur l'excommunication des comédiens . Les jansénistes et les convulsionnaires triomphent au parlement, mais ils n'empêcheront pas Mlle Clairon de faire verser des larmes à ceux qui sont dignes de pleurer ; et les pédants, ennemis des plaisirs honnêtes, perdront toujours leur cause au parlement du parterre et des loges .

Je crois que la petite brochure de M. Dardelle 4 pourra vous divertir . Je vous l'envoie en vous embrassant vous et les vôtres, de tout mon cœur . »

 

1 L'édition Beaumarchais-Kehl raye le dernier paragraphe .