04/01/2019
J'ai peur pour votre Guadeloupe
... Que Voltaire se rassure, les Anglais n'y sont plus maîtres, et les Guadeloupéens voient l'avenir avec optimisme , ils ont "ben démaré" :http://www.guadeloupe.franceantilles.fr/diaporamas/la-tra...
Nettement plus sympa que les Gilets jaunes
« A Henri Rieu
[1763-1764]
Grand merci mon cher corsaire . Je vous ai envoyé ce matin les deux tomes prétendus utiles et agréables .
J'ai peur pour votre Guadeloupe . »
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V. vous souhaite santé et joie, supposé qu'il y ait joie à Genève
... Petite dédicace à mon jeune fils qui est mieux placé que moi pour juger de l'état d'esprit genevois actuel .
On est loin de la Lake Parade !
« A Paul-Claude Moultou
[1763-1764]
Mon cher philosophe , le pauvre quinze-vingt V. vous souhaite santé et joie, supposé qu'il y ait joie à Genève . Quand vous aurez un moment de loisir tâchez de venir voir des papistes qui vous aiment bien tendrement , et qui font le même cas que vous de l'homme au grand nez, au front chauve et aux jambes torses 1.
Voici un petit billet moyennant lequel vous aurez probablement l'inutile brochure qu'on demande . Ne m'oubliez pas, je vous en prie, quand vous écrirez à la belle muse qu'un philosophe a épousée 2.
Mille tendres respects . »
1 On lit sur le manuscrit une note contemporaine : « C'est saint Paul, ne montrez donc pas le billet . »
2 Suzanne Necker : https://fr.wikipedia.org/wiki/Suzanne_Curchod
Celle-ci ayant épousé Jacques Necker en 1764 à Paris, la présente lettre ne peut être de 1763 .
11:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
s'enquérir comment on dit, je vous aime en chaldéen, en égyptien, et en syriaque ; c'est un si beau mot qu'il faut le savoir en toutes les langues
...
« A Paul-Claude Moultou
à Genève
[1763-1764]
Je prie mon cher philosophe de vouloir bien s'enquérir comment on dit, je vous aime en chaldéen, en égyptien, et en syriaque ; c'est un si beau mot qu'il faut le savoir en toutes les langues 1.
Si je pouvais avoir aussi quelques mots chaldéens, syriaques, et même égyptiens, qui fussent diaboliques à prononcer pour les opposer aux expressions grecques qui sont si douces et si harmonieuses 2; hommes, villes, maisons, fleuves, âme, Dieu, ciel , cheval , je serais bien obligé à mon cher philosophe .
Je le conjure de travailler à son bel et important ouvrage ; il sera le bienfaiteur des gens raisonnables . »
1 Il semble que V* songe à quelque histoire biblique du genre Taureau blanc ; il utilisera aussi ces détails dans l'Essai sur les mœurs .
2 Voir un note du chapitre XIII du Traité sur la tolérance, dans laquelle V* fait une comparaison entre l'hébreu et le grec peu flatteuse pour l'hébreu .
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03/01/2019
Il fait usage de la pommade rouge, et remercie beaucoup madame la mère
... Après les Gilets jaunes, il est bien dit qu'on doit en voir de toutes les couleurs pour égayer la grisaille hivernale, et donc en toute logique, histoire de se faire mousser, ce sont les professeurs qui nous corrigent de leurs Stylos rouges . Logique, les écolos sont verts, les socialo roses, les gays arc-en-ciel, et les ours blancs .
1/20 ! revoir la copie .
« A Gabriel Cramer
[1763-1764] 1
Page 333 du tome 8 mettez partout Jaurigny à la place de Salcède .
1 Manuscrit olographe et édition Crowley . V* mentionne en plusieurs endroits Salcède, c'est-à-dire Juan de Salcedo, sur lequel on peut lire Albert de Meyer, Le Procès de l'attentat commis contre Guillaume le Taciturne, 1933,[ https://www.persee.fr/doc/rhef_0300-9505_1935_num_21_93_2712_t1_0568_0000_2
] et aussi Jaurigny, c'est-à-dire Juan Jauregui ; mais la présente référence vise le chapître CLXIV de l'Essai sur les moeurs ; d'où la date suggérée car c'est en 1764 que parut l'Essai sur les moeurs en huit volumes .
« A Gabriel Cramer
[1763-1764]
Dieu merci, je ne ferai plus rien à Pierre, mais je désirerai toujours passionnément de voir monsieur Gabriel .
« A Gabriel Cramer
[1763-1764]
Il ne faut pas oublier Son Altesse le prince Louis de Rohan coadjuteur de Strasbourg, dans la nombreuse liste des souscripteurs 1. Plus n'en sait le déposant ; et s'il y a quelque chose de nouveau il prie monsieur Gabriel de l'en instruire . Il fait usage de la pommade rouge, et remercie beaucoup madame la mère . »
1 Il apparaît dans la liste pour trois exemplaires . Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Ren%C3%A9_de_Rohan
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02/01/2019
Quand les hommes sont bien occupés d’une sottise, ils ne songent pas à en faire une autre . Chaque impertinence a son temps
... Un clou chasse l'autre . Et la boite à clous est sans fond .
Superstition, quand tu nous tiens .
« A Etienne-Noël Damilaville
31è décembre [1763] 1
J’ignore, mon cher frère, si vous avez reçu en dernier lieu une Tolérance par Besançon, et une autre par l’adresse que vous m’avez donnée . L’un de ces deux paquets était pour frère Protagoras, à qui je vous supplie de faire rendre ce petit billet 2. Je suis un peu effarouché de ce qu’on a retenu à la poste de Paris deux paquets que frère Cramer envoyait à M. de Trudaine et à M. de Montigny. Il est très vraisemblable qu’on écrira beaucoup contre l’ouvrage le plus honnête qu’on ait fait depuis longtemps, et peut-être la précaution que j’ai prise de le communiquer à la cour avant de le livrer au public, lui nuira plus qu’elle ne lui servira.
Au reste, je pense que la fermentation au sujet des finances empêchera qu’on ne songe à la philosophie. Quand les hommes sont bien occupés d’une sottise, ils ne songent pas à en faire une autre . Chaque impertinence a son temps. Celle de votre archevêque est-elle vraie ? avait-il préparé un gros mandement dans le goût de celui du fou du Puy en Velay ? est-il vrai que le roi l’a menacé d’un petit martyre à Pierre-Encise, et que le mandement a été supprimé ?
Mais ne verrai-je point l’Anti-financier 3, qui est supprimé aussi ? Tous vos gros paquets, mon cher frère, m’arrivent, et les miens ne vous arrivent pas toujours. Il est plus aisé aux livres de sortir de France que d’y venir.
Vous ne m’avez pas dit un mot de frère Thieriot. L’amitié permet un peu de paresse ; mais il abuse de cette permission : il n’est pas tolérant, il est indifférent, et l’oubli total n’est pas d’un cœur bien fait.
A demain le premier jour de l’année 1764, qui probablement produira autant de sottises que les précédentes, sans recourir à l’Almanach de Liège.
Ecr. l’inf.
Permettez-vous que je vous adresse cette lettre 4 pour un homme très malheureux, dont le fils est plus malheureux encore ? Ne pouvez-vous pas ordonner qu’on la contre-signe dans votre bureau ? L’adresse est dedans, sur un petit morceau de papier. »
1 L'édition Correspondance littéraire est limitée à un bref extrait et sans indication
2 Lettre à d'Alembert du même jour : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2019/01/02/peut-etre-dans-ce-moment-ci-ou-les-finances-mettent-tous-les-esprits-en-fer.html
3 Voir lettre du 26 décembre 1763 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2018/12/25/pourquoi-envoyer-15-ou-16-citoyens-depenser-leur-argent-dans-les-pays-etran.html
4 Lettre non connue .
13:30 | Lien permanent | Commentaires (0)
peut-être dans ce moment-ci où les finances mettent tous les esprits en fermentation, on ne veut pas qu'ils s’échauffent sur d'autres objets
... Reste à savoir qui est ce "on" . Les complotistes patentés savent . Grand bien leur fasse, il y a de grands messieurs en blanc qui viennent les chercher .
Ah Fanfoué ! tu as failli nous faire rire .
«A Jean Le Rond d'Alembert
31è décembre 1763
Mon cher philosophe, vous ne me dîtes point si vous avez reçu la Tolérance . Je ne sais plus où j'en suis . On a arrêté à la poste, consécutivement, deux exemplaires de cet ouvrage, que les Cramer envoyaient à M. de Trudaine, et à M. de Montigny son fils . Comment accorder cette rigueur avec l'approbation que Mme de P*** et plus d'un ministre d’État ont donnée à ce petit livret, qui est si honnête ? Deux paquets adressés à M. Damilaville sont restés entre les griffes des vautours . Il faut que le vôtre n'ait point échappé à leur barbarie , puisque je n'ai aucune nouvelle de vous . Tout cela m'embarrasse . Je vois qu'on ne tolère ni la tolérance, ni les tolérants . On a beau se contraindre dans des matières si délicates, jusqu'au point d'être sage, les fanatiques vous trouvent toujours trop hardi ; et peut-être dans ce moment-ci où les finances mettent tous les esprits en fermentation, on ne veut pas qu'ils s’échauffent sur d'autres objets .
On parlait d'un mandement de votre archevêque que le roi a fait, dit-on, supprimer amicalement . Ce mandement n’était pourtant pas tolérant . De quelque côté que vous vous tourniez à Paris, vous avez de quoi exercer votre philosophie ; vous vous contentez de rire des sottises des hommes , ils ne méritent pas que vous les éclairiez ; cependant il est toujours bon de couper de temps en temps quelques têtes de l'hydre, dussent-elles renaître . Ce monstre, en se souvenant du couteau, en est moins hardi et moins insolent ; il voit que vous tenez la massue prête à l'écraser, et il tremble .
J'ai été si dégoûté depuis peu de ce qu'on appelle les choses sérieuses, que je me suis mis à faire des contes de ma mère l'Oye . J'en suis un peu honteux à mon âge ; mais ce qui convient à tous les âges, c'est de vous aimer et de vous admirer .
V. »
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Je sais bien qu'il mérite tous les jours les attentions de la justice divine et humaine
... Non, il ne s'agit pas ici de ce menteur de Benalla, mais de Buram Dah Abeid , homme autrement plus estimable , qui vient de retrouver la liberté toute relative , en Mauritanie , où la justice [sic] est encore loin de se préoccuper sérieusement de l'esclavage encore pratiqué sur son territoire et il n'est pas bon de s'y opposer
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/01/maurita...
Sommes-nous bien en 2019 alors qu'on vit à côté de pays aux moeurs détestables et impunies ?
https://www.youtube.com/watch?v=yuDbjyEQUv0
« A Philibert-Charles-Marie Varenne de Fénille
30è décembre 1763 à Ferney
Je vous croyais à Orléans, monsieur ; vous êtes venu apparemment à Paris pour voir comment on débrouillera le chaos des finances . Mais il paraît que vous faites plus de cas d'Apollon que de Plutus . Vous m'envoyez de très jolis vers auxquels un vieux malade de soixante et dix ans , presque aveugle, ne peut répondre qu'en prose .
Je ne sais si l'anecdote du Fort-l'Evêque de cet honnête homme de Fréron 1 n'est pas ancienne . Je sais bien qu'il mérite tous les jours les attentions de la justice divine et humaine, mais je ne savais pas qu’en dernier lieu on lui avait rendu selon ses œuvres . En tout cas, l'épigramme est bonne, et elle servira pour la première occasion .
Je vous prie de faire mes très tendres compliments à M. et Mme de Chennevières ; je ne peux écrire de ma main, mais mon état ne diminue rien des sentiments qui m'attachent à vous .
V. »
1 Voir lettre du 22 décembre 1760 à Thieriot : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/12/22/la-divine-providence-nous-accorde-a-tous-une-partie-egale-d-5737514.html
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