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22/04/2020

Vous devriez avoir un peu plus de condescendance pour ceux qui veulent s’instruire

... Non, M. Blanquer ce n'est pas à vous que je parle, il est impossible de vous inciter à plus de condescendance, vous êtes bien trop dans le flou et que vous preniez de  la hauteur me semble hors de vos capacités . Réouvrir les écoles, lycées et collèges le 11 mai , avec quels enseignants pour quels élèves ? Pourquoi et comment ? Et que vaudront le Bac et autres diplômes bradés comme des hochets fins de séries ?

 

 

« A Charles Pinot Duclos

1er Février 1765

Dans la crainte où j’étais d’avoir manqué à mon devoir par la négligence du gros joufflu Gabriel Cramer, je pris le parti, monsieur, d’envoyer le seul exemplaire que j’aie et de vous l’adresser, il y a quelques jours, par le carrosse de Lyon. Le gros joufflu Gabriel s’était trompé dans son calcul ; il n’avait pas tiré assez d’exemplaires ; il a été obligé de faire une seconde édition, qui sera prête dans un mois.

Il y a une seconde édition dont je suis bien plus curieux, c'est celle de vos Considérations sur les mœurs 1. C'est un excellent livre quoi qu'en disent MM. Fréron et Palissot .

Permettez que M. Damilaville vous rembourse les frais que coûtera le port de l’exemplaire de Corneille, que j’ai eu l’honneur de vous envoyer pour l’Académie.

Je ne sais pas pourquoi vous dites que vous ne voulez plus rien faire imprimer. Vous devriez avoir un peu plus de condescendance pour ceux qui veulent s’instruire. Les livres frivoles sont innombrables ; les livres solides sont en bien petit nombre.

Je vous prie de me regarder comme un de ceux qui vous sont le plus étroitement attachés par les sentiments de l’estime et de l’amitié. »

21/04/2020

Je rends service à l’État sans qu’on en sache rien

... En toute modestie ...

Citations de Confucius

- Comment dit-on con-finement maître Confucius ?

- 一般收容  Yībān shōuróng

- Merci Maître . Et "11 mai 2020 en France" ?

- 一般解除限制  Yībān jiěchú xiànzhì

- A vos souhaits Maître !

 

 

« A Etienne-Noël Damilaville

1er Février 1765. 1

Mon cher frère, voici une grâce temporelle que je vous demande ; c’est de faire parvenir à M. de Laleu ce paquet, qui est essentiel aux affaires de ma famille. Les philosophes ne laissent pas d’avoir des affaires mondaines à régler. Jean-Jacques n’est chargé que de sa seule personne, et moi je suis chargé d’en nourrir soixante et dix : cela fait que quelquefois je suis obligé d’écrire à M. de Laleu des mémoires qui ne sont pas du tout philosophiques. Vous ne savez pas ce que c’est que la manutention d’une terre qu’on fait valoir. Je rends service à l’État sans qu’on en sache rien. Je défriche des terrains incultes,  je bâtis des maisons pour attirer les étrangers , je borde les grands chemins d’arbres à mes dépens, en vertu des ordonnances du roi, que personne n’exécute . Cette espèce de philosophie vaut bien, à mon gré, celle de Diogène.

Je crois que c'est un prêtre janséniste qui est l'auteur d'une des pièces d’éloquence que vous m'avez envoyées, et je soupçonne, non sans raison, le petit abbé d'Estrées, qui ferait bien mieux de servir à boire ce bon vin de Champagne comme son père, que de succéder au ministère d'Abraham Chaumeix . Il n'y a pas, Dieu merci, l'ombre du sens commun dans ce ridicule chiffon .

J’envoie votre lettre à Esculape-Tronchin, qui vous exhortera sans doute à la persévérance . On commence aujourd’hui la destruction du petit théologien : je voudrais bien savoir quel est ce maraud-là.

Vous m'avez parlé des Délices . Je deviens si vieux et si infirme que je ne peux plus avoir deux maisons de plaisance, et l'état de mes affaires ne me permet plus cette dépense qui est très grande , dans un pays où il faut combattre sans cesse contre les éléments . Je me déferai donc des Délices, si je peux parvenir à un arrangement raisonnable, ce qui est encore très difficile . »

1 L'édition Supplément au recueil interpole dans le texte quelques fragments empruntés à la lettre du 10 février 1765 ; l'édition Correspondance littéraire intervertit les quatre paragraphes .Voir : http://www.monsieurdevoltaire.com/2014/09/correspondance-annee-1765-partie-4.html

ne vous affligez pas pour la prévarication impudente d'un misérable libraire ... On est bien las de ces livres de plagiaires

... "des misérables libraires " même , sans oublier les misérables auteurs .

 

https://www.lemonde.fr/blog/micael/2020/04/04/le-salon-du...

 

 

« A Henri Rieu

[janvier -février 1765]

Mon très cher Corsaire, vous êtes trop bon et trop aimable ; ne vous affligez pas pour la prévarication impudente d'un misérable libraire . Il est à croire qu'il défèrera à votre lettre et à l'autorité de M. Astier . Ma plus grande peine est de vous voir affligé . Je vous envoie L’Espion chinois 1 imité de L’Espion turc 2. On est bien las de ces livres de plagiaires . On les fait pour gagner de l'argent et on n'en gagne guère . Il y a quelques hardiesses dans L’Espion chinois, mais elles sont rebattues et ne sont plus des hardiesses . Je vous embrasse tendrement . Je vous prie de passer chez nous avant d'aller vous établir à Genève . »

1 Cet ouvrage, L'Espion chinois , ou l'Envoyé secret de la cour de Pékin, pour examiner l'état présent de l'Europe, 1764 est d'Ange Goudar . Sur ce personnage non dénué d'intérêt voir l'excellente étude de Francis-L. Mars , « Ange Goudar, cet inconnu (1708-1791) , essai bio-bibliographique sur un aventurier polygraphe du XVIIIè siècle », Revue internationale d'études casanoviennes et dix-huitièmistes , 1966 , à laquelle sont venus s'ajouter des « Addenda et corrigenda, I, II et III » repectivement en 1967, 1969 et 1971, ainsi que « Du nouveau sur Ange Goudar ».

Voir : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k107571f.texteImage

et : https://books.google.fr/books?id=eMoFAAAAQAAJ&pg=PA19...

et : http://dictionnaire-journaux.gazettes18e.fr/journal/0387-lespion-chinois-2

et : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ange_Goudar

et : https://www.musicologie.org/Biographies/g/goudar_ange.html

20/04/2020

La Destruction me parait plaisante de plus en plus

... Hey  James ! anarchiste [de salon ?] confirmé confiné, du calme ! Ne nous trompons pas de cible . C'est le virus qui doit être détruit , pas le pays .

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Que faire quand les déchetteries sont fermées ...

 

 

 

« A Gabriel Cramer

[30 janvier 1765] 1

Je vous prie mon cher Caro d'envoyer ce petit billet à M. de Valbelle .

La Destruction me parait plaisante de plus en plus .

J'ai envoyé mon exemplaire de Corneille à l'Académie . Cela finit tout . Vous m'en rendrez un de la nouvelle édition . »

1 La date est fixée selon l'hypothèse selon laquelle le billet pour Valbelle serait la lettre http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2020/04/19/je-respecterai-toujours-les-monuments-de-l-amitie-6231456.html ; la référence à l'envoi du Corneille le confirme .

je respecterai toujours les monuments de l'amitié

...Visite de Mademoiselle Clairon, à Fernex by Jean Voltaire Huber on ...

Gravure visible au château , dès le déconfinement établi

 

 

« A Joseph-Alphonse Omer, comte de Valbelle

Ferney 30 janvier [1765] 1

Je prie celui qui éternise les traits de Mlle Clairon sur le bronze 2, comme ses talents le sont dans les cœurs de vouloir bien agréer mes très humbles remerciements . J'espère que mes yeux me permettront bientôt de reconnaître des traits qui sont si chers au public . Je me consolerai en voyant la figure de Melpomène, du malheur de ne la pas entendre, et je respecterai toujours les monuments de l'amitié .

V. »

1 L'édition de Kehl, à la suite de la copie Beaumarchais date de 1764 , mais comme ce chiffre apparaît sur la médaille, il est assez probable que cette lettre est de 1765 .

2 Valbelle, ainsi qu'on l'a vu à propos de la lettre du 5 janvier 1763 à d'Argental, amant de Mlle Clairon, et Villepinte ont chargé Lundberger de graver une médaille de Mlle Clairon, dont le revers doit porter cette légende : « L’Amitié et Melpomène ont fait frapper cette médaille en 1764. » Voir : page 494 : https://archive.org/stream/mademoiselleclai00gonc/mademoiselleclai00gonc_djvu.txt

ou : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1148937/f503.item.r=lundberger.texteImage

19/04/2020

très philosophe et très aimable, et point du tout prêtre

...

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

30 Janvier 1765.

Mon divin ange, vous êtes donc aussi l’ange gardien de M. de Moultou ; je parle du fils, car, pour le père, je crois que sa vessie lui jouera bientôt un mauvais tour, et qu’il comparaîtra devant les anges de là-haut. Le fils a le malheur d’être ministre du saint Évangile dans le tripot de Genève ; c’est son seul défaut. Madame la duchesse d’Anville doit certifier à M. le duc de Praslin que mon petit Moultou est très philosophe et très aimable, et point du tout prêtre. Il compte même, en partant de Genève, remercier les pédants ses confrères, et renoncer au plus sot de[s] ministères.

Il craint toujours, et à mon avis très mal à propos, qu’on ne lui fasse des chicanes en Languedoc pour avoir prêché la doctrine de Calvin sur les bords du lac Léman. Il supplie très humblement M. le duc de Praslin de vouloir bien mettre dans le passe-port :

 Pour le sieur Moultou et son fils, bourgeois de Genève, avec sa femme et ses enfants.

Permettez qu’aujourd’hui je ne vous parle que des Moultou, et que je réserve les Roués pour une autre occasion. Vous me feriez grand plaisir de me dire si madame d’Argental ne tousse plus. Voulez-vous bien faire agréer à M. le duc de Praslin mes tendres et profonds respects ?

V.»

Je ne me suis regardé dans le passage de cette vie que comme un voyageur à qui rien n'appartient du cabaret où il a logé

...

 

« A Paul-Claude Moultou

29 [janvier 1765] au soir

J'écris précisément suivant vos désirs 1, mon cher philosophe, qui l’êtes, qui le serez, et qui ne serez plus prédicant . Je demande un passeport pour monsieur de Moultou, pour monsieur son fils, bourgeois de Genève ci-devant ministre de l’Église prétendue réformée, madame sa femme et ses enfants . Ce mot de ministre je l'avoue, me fait toujours un peu de peine . Mais enfin nous avons les promesses de M. de Praslin .

Je vous ai dit que j’habite encore à Ferney . Cela veut dire seulement que je suis encore en vie . Non seulement je ne veux point vendre Ferney, mais je ne puis le vendre . Il appartient à ma nièce . J'ai tout donné . Vous m’écrivez toujours au seigneur de Ferney . Je n'ai pas cet honneur . Je n'ai pour tout bien en propre qu'un parchemin par lequel le roi m'a conservé la charge de gentilhomme ordinaire de la chambre et un brevet de pension qu'on ne me paie point . Tous mes fonds sont assurés à mes parents ; et quand je rendrai mon être aux quatre éléments, les partages se trouveront tous faits . Je ne me suis regardé dans le passage de cette vie que comme un voyageur à qui rien n'appartient du cabaret où il a logé . J'aurais voulu seulement que Jean-Jacques du fond de son cabaret ne m'eût pas fait des tracasseries dans celui de Genève . Sa conduite n'est pas d'un philosophe . Il a voulu, bien en vain , paraître ce que vous êtes .

Je vous embrasse de tout mon cœur . 

V.»

1 Voir lettre du 30 janvier 1765 à d'Argental :