18/04/2020
On ne sait plus, monsieur, comment la vérité est faite
... Wuhan, Covid-19 création frankensteinienne ? that is the question !
Qui sait quoi savoir : https://news.google.com/stories/CAAqOQgKIjNDQklTSURvSmMzU...
« A Louis-Gaspard Fabry, Maire et subdélégué
à Gex
29 [janvier 1765] au soir
On ne sait plus, monsieur, comment la vérité est faite. Claude Durand, assez gros laboureur de Ferney, prétend avoir vu passer aujourd’hui, à cinq heures du matin, quatre-vingts contrebandiers, dont l’un lui a demandé le chemin du mandement. Ce ne serait pas la première fois qu’ils auraient passé par Ferney. On prétend que cette troupe est conduite par la sœur de Mandrin. Si cela est, il paraît qu’il faudrait avoir un bataillon à Gex. Pourriez-vous avoir la bonté de venir dîner à Ferney et me donner vos ordres ?
Volt.
Votre très humble et très obéissant serviteur . »
09:06 | Lien permanent | Commentaires (0)
les employés ont été reconnaître le lieu, ont couru de tout côté, et n’ont point reconnu de piste
... Suivons Christophe Ayad , à Paris
https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/17/coronav...
... et le Charles de Gaulle et le système D maritime : https://www.lemonde.fr/international/article/2020/04/18/coronavirus-le-recit-de-la-contamination-du-porte-avions-charles-de-gaulle_6036992_3210.html
« A Louis-Gaspard Fabry
29è janvier [1765]
M. de Voltaire a l’honneur d’informer M. Fabry, qu’hier à quatre heures du soir, il passa un homme habillé de gris, assez grand, marqué de petite-vérole, portant un chapeau uni, allant à Genève sur un cheval gris. Cela ressemble fort à M. Matthieu. Il s’est informé sur la route à qui appartenaient les maisons qu’il voyait. M. de Voltaire n’a eu connaissance de cet homme que ce matin ; il a écrit en conséquence au syndic de la garde de Genève. Il assure M. Fabry de ses très humbles obéissances.
C’est à l’homme qui apporta hier la lettre de monsieur Fabry que le susdit parla.
N.B. – On apprend dans le moment, par la déposition de deux personnes, qu’on a vu passer ce matin vers les trois heures une troupe de contrebandiers à cheval, avec une femme. Ils allaient par Collex, Ferney au Mandement 1.
Cependant les employés ont été reconnaître le lieu, ont couru de tout côté, et n’ont point reconnu de piste. »
1 Le mandement de Peney, en territoire genevois, sur la rive droite du Rhône, en aval de la ville ; https://fr.wikipedia.org/wiki/Mandement_(canton_de_Gen%C3...)
08:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
17/04/2020
On est brave à la guerre par vanité,... mais on n’a point de vanité avec la fièvre double tierce.
... Disparue la bravitude de Ségolène .
« A François Achard Joumard Tison, marquis d'Argence
au château de Dirac
près d'Angoulême
29è janvier 1765 à Ferney
Je ne suis point étonné, mon cher et aimable philosophe militaire, qu’un brave homme devienne poltron quand il est superstitieux et ignorant. On est brave à la guerre par vanité, parce qu’on ne veut pas essuyer de ses camarades le reproche d’avoir baissé sa tête devant une batterie de canons ; mais on n’a point de vanité avec la fièvre double tierce. On s’abandonne alors à toute sa misère, on laisse paraître des frayeurs dont on ne rougit point, et un prêtre insolent fait plus de peur qu’une compagnie de cuirassiers.
Nous recevons dans le moment votre pâté. Le pâtissier aura beaucoup d’honneur, si ses perdrix sont arrivées sans barbe par le temps pourri que nous essuyons depuis un mois . Nous en serons instruits dans quelques heures, et je vous en dirai des nouvelles à la fin de ma lettre...
Mon cher philosophe guerrier, n’envoyez plus de pâtés . Il y a trop loin d’Angoulême à Ferney. »
00:57 | Lien permanent | Commentaires (0)
16/04/2020
c'est le style d'un laquais, l'esprit d'un fou, et l'âme d'un coquin
... Donald Trump, Voltaire a trouvé justement les qualificatifs vous concernant . Comment ose-t-on dénigrer un si grand président, sauveur de "milliers et milliers" d'américains ? cet homme n'est-il pas un saint, clairvoyant et tout puissant, digne du Nobel de la paix pour le moins ? n'hésitez pas à me dire si je me trompe .
https://www.youtube.com/watch?v=_4DJ3wc_nLc
« A Henri Rieu
à Genève
28è janvier 1765
Mon très cher corsaire, j'ai vu ce Vergy ; c'est le style d'un laquais, l'esprit d'un fou, et l'âme d'un coquin . Voilà de plaisants secrétaires d'ambassade .
Mes petits arrangements de finances m'obligent à me défaire des Délices . Si cette campagne avait été plus voisine de la vôtre, je n'y aurais jamais renoncé . M. Vieusseux 1 ne me reprochera plus d'avoir des possessions chez des hérétiques ; je me contenterai de Ferney et de Tournay pour le bien de mon âme et celui de ma bourse .
Je suis bien fâché, à propos d'âme , de ne pouvoir avoir ces Évangiles que vous connaissez . Tout Ferney vous embrasse tant qu'il peut . »
1 Jacques Vieusseux, l'un des chefs des représentants : https://data.bnf.fr/fr/16730593/jacques_vieusseux/
et voir page 272, 275 et 294 : https://books.google.fr/books?id=51jTAAAAMAAJ&pg=PA294&dq=Jacques+Vieusseux&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiqo4CXwevoAhXF5-AKHV6lAvUQ6AEIMzAB#v=onepage&q=Jacques%20Vieusseux&f=false
; sur ces derniers, voir lettre du 14 octobre 1765 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2011/08/29/je-penche-a-present-assez-pour-la-democratie-malgre-mes-anci.html
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15/04/2020
Si cependant on prévoyait quelque obstacle, vous n'aurez qu'à m'envoyer une nouvelle note pour le ministre
... M. Blanquer , d'ici le 11 mai, on n'a pas fini d'avoir ordres et contre-ordres .
Et puis quelle est cette idée détestable de confiner nos anciens ad vitam eternam, eux qui, au contraire d'être les plus fragiles, prouvent, selon moi, qu'ils sont les plus résistants puisqu'ils sont ceux qui ont survécu au plus grand nombre de désagréments . Me trompè-je ? Et à partir de quel âge est-on le plus débile ?
Remettre en liberté d'abord les plus indisciplinés de nos concitoyens , les gamins, sous la houlette de profs dépassés et angoissés , est-ce bien raisonnable et logique ?
« A Paul-Claude Moultou
à Genève
Il faut, monsieur, que le passeport ait été signé avant qu'on eût reçu les deux semonces que j'ai faites selon vos désirs, car voici ce qu'on me mande du 24 janvier . On vous a envoyé votre passeport pour le vieux malade . M. le duc de Praslin ne ferait pas plus de difficulté d'en accorder un à son prêtre de fils, mais il prétend que celui du père servira . Si cependant on prévoyait quelque obstacle, vous n'aurez qu'à m'envoyer une nouvelle note pour le ministre du saint évangile, et vous serez expédié à la réception de votre lettre .
Ainsi, mon cher philosophe, toutes vos terreurs paniques seront dissipées . Je suppose que Mme la duchesse d'Anville ayant reçu votre lettre, a déjà agi en conséquence . Si elle ne l'avait pas fait vous savez que je suis à vos ordres , j'écrirai sur-le-champ , de la manière que vous me prescrirez . Monsieur votre père n'est-il pas citoyen ou bourgeois de Genève ? Citoyen ou bourgeois n'est-ce pas la même chose en France ? Vous ne voulez pas probablement qu'on mettre le titre de Français réfugié sur le passeport ? Encore une fois, si Mme la duchesse d'Anville n’était point à Paris, ayez la bonté de m'envoyer le modèle précis suivant lequel ce passeport doit être conçu, et vous serez servi avec la plus grande exactitude .
Il est vrai, mon cher philosophe, que je rends les Délices , l'état de mes affaires ne me permet pas de les garder . J'ai essuyé quelque petite tribulation dans la fortune, et il ne m'appartient pas d'avoir autant de maisons que le soleil . Quand aurai-je donc le plaisir de vous revoir dans celle que j’habite encore ? Je vous embrasse très tendrement et très philosophiquement .
V.
28è janvier [1765] au soir . »
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14/04/2020
je l'ai trouvé malade et un peu dégoûté des vanités de ce monde . Il vous rendra dans quelque temps des réponses plus positives
... Emmanuel Macron ? Malade et dégoûté des vanités : ça se saurait, et actuellement ça ne se voit pas, tant mieux pour certains, tant pis pour quelques malveillants opposants . Le confinement agace, surtout quand son arrêt est hypothétique .
« A Henri-Louis Lekain
Mon cher grand acteur, je suis bien paresseux, mais je songe toujours à vous ; j'ai parlé à notre ex-jésuite ; je l'ai trouvé malade et un peu dégoûté des vanités de ce monde . Il vous rendra dans quelque temps des réponses plus positives . Il vous aimera toujours bien tendrement ; voilà ce qui est très certain . Il voit avec douleur Melpomène abandonnée pour la foire . Il dit que les jours de la décadence sont arrivés . Il prétend qu'à moins de quelque prodige, qu'il n'est pas permis d’attendre, votre théâtre sera désert . Pour moi j'ai détruit celui où vous avez joué si bien Tancrède avec Mme Denis . Je me suis réduit à la vie philosophique . Les plaisirs bruyants ne sont plus faits pour moi . Vous penserez de même quand vous aurez mon âge .
Adieu, je vous embrasse ; je vous souhaite un autre siècle, d'autres auteurs, d'autres acteurs et d'autres spectateurs.
28è janvier 1765. »
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13/04/2020
Monsieur, en vous remerciant de vos bons avis ; nous allons nous mettre sur la défensive; père Adam ne tire pas mal son coup de fusil
... Le sabre et le goupillon en un seul homme .
« A Louis-Gaspard Fabry, Maire et subdélégué
à Gex
28è janvier 1765 à Ferney 1
Monsieur, en vous remerciant de vos bons avis ; nous allons nous mettre sur la défensive 2 ; père Adam ne tire pas mal son coup de fusil. J’ai une petite baïonnette d’environ quatre pouces et demi, dont je ne laisserai pas de m’escrimer. Nous mettrons tous nos petits garçons sous les armes. Mme Denis vous remercie sensiblement. Je fais planter actuellement des arbres. Je vous demanderai vos ordres, demain ou après-demain, pour les possesseurs des terrains qui bordent le chemin jusqu’à Sacconex.
J’ai l’honneur d’être avec le plus tendre attachement,
monsieur,
votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire. »
1 Cette lettre, ainsi que celle du 29 janvier 1765 au même, s'explique par les extraits suivants des minutes du conseil de Genève, rapportées le 29 janvier : « N[o]ble Gallatin seig[eu]r syndic a rapporté que des contrebandiers guéaient l'Arve au-dessus du jardin de Borel, les seigneurs de la Chambre des comptes ont été chargés de voir s’il y a quelque moyen à employer pour l'empêcher dans le temps des basses eaux . » Et plus loin, rapporté le 30 janvier : « On a lu une lettre de seig[neu]r bailli de Nyon du 29 de ce mois […] sur un rendez-vous que des scélérats s'étaient donné à Nyon pour aller de là piller un château en France,lesquels étant allés à Nyon ont pris la route de Joigne et de Pontarlier, ce dont le dit seig[neu]r bailli a donné avis à Gex, à Saint-Claude et à Pontarlier. »
2 Voir le Mémoire à M. Rougeot , fermier général . (Georges Avenel)
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