17/12/2021
moi, j’en suis très édifié
... De quoi ? de la lecture de l'oeuvre de Voltaire mise en ligne par Mam'zelle Wagnière : http://www.monsieurdevoltaire.com/
« A Nancey
14è septembre 1766 1
Saint François d’Assise, monsieur, serait bien étonné de voir un de ses enfants qui fait de si bons vers français, et moi, j’en suis très édifié ; il vous mettrait en pénitence, et je vous donnerais ma bénédiction. Vous êtes dans la ville de l’esprit et des talents, vous y trouverez tous les encouragements possibles. Je ne puis applaudir que de loin à vos travaux littéraires . J’en serais l’heureux témoin si mon âge et mes maladies me permettaient d’aller à Dijon. Agréez mes remerciements, et les sentiments d’estime avec lesquels j’ai l’honneur d’être,
monsieur,
votr. »
1 En tête de manuscrit Wagnière a porté : « A M. Nancey cordelier à Dijon ».
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16/12/2021
mille tendres respects à monsieur l'Ambassadeur
... Je n'en connais qu'un :
Avec des amis, sans chichis
« A Pierre-Michel Hennin
J'ai l'honneur de vous renvoyer, monsieur, le tome que vous avez eu la bonté de me prêter . Je le remets à l'un des comédiens .
Bon voyage à M. de Taulès, et mille tendres respects à monsieur l'Ambassadeur .
Si vous avez quelque chose de positif sur le voyage de Mme de Brionne des Pyrénées aux Alpes, daignez en informer le plus attaché de vos serviteurs .
Samedi [13 septembre 1766 ?]
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15/12/2021
les sages qui ont pris leur parti n’apprendront rien de nouveau ; mais les jeunes gens, flottants et indécis, apprennent tous les jours
... J'ose l'espérer aussi . Mais parfois le doute m'habite .
« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental
et à
Jeanne-Grâce Bosc du Bouchet, comtesse d'Argental
13 septembre 1766
J’ai toujours oublié de demander à mes anges s’ils avaient reçu une visite de M. Fabry, maire de la superbe ville de Gex, syndic de nos puissants États, subdélégué de Mgr l’intendant, et sollicitant les suprêmes honneurs de la chevalerie de Saint-Michel. Je lui avais donné un petit chiffon de billet 1 pour vous, à son départ de Gex pour Paris, et j’ai lieu de croire qu’il ne vous l’a point rendu. Je vous supplie, mes divins anges, de vouloir bien m’en instruire.
Il doit vous être parvenu un petit paquet sous l’enveloppe de M. de Courteilles. Il contient un commentaire 2 du livre italien Des Délits et des Peines . Ce commentaire est fait par un avocat de Besançon, ami intime comme moi de l’humanité. J’ai fourni peu de chose à cet ouvrage, presque rien ; l’auteur l’avoue hautement, et en fait gloire, et se soucie d’ailleurs fort peu qu’il soit bien ou mal reçu à Paris, pourvu qu’il réussisse parmi ses confrères de Franche-Comté, qui commencent à penser. Les provinces se forment ; et si l’infâme obstination du parlement visigoth de Toulouse contre les Calas fait encore subsister le fanatisme en Languedoc, l’humanité et la philosophie gagnent ailleurs beaucoup de terrain.
Je ne sais si je me trompe, mais l’affaire des Sirven me paraît très importante. Ce second exemple d’horreur doit achever de décréditer la superstition. Il faut bien que tôt ou tard les hommes ouvrent les yeux. Je sais que les sages qui ont pris leur parti n’apprendront rien de nouveau ; mais les jeunes gens, flottants et indécis, apprennent tous les jours, et je vous assure que la moisson est grande 3 d’un bout de l’Europe à l’autre. Pour moi, je suis trop vieux et trop malade pour me mêler d’écrire . Je reste chez moi tranquille. C’est en vain que des bruits vagues et sans fondement m’imputent le Dictionnaire philosophique, livre, après tout, qui n’enseigne que la vertu. On ne pourra jamais me convaincre d’y avoir part. Je serai toujours en droit de désavouer tous les ouvrages qu’on m’attribue ; et ceux que j’ai faits sont d’un bon citoyen. J’ai soutenu le théâtre de France pendant plus de quarante années ; j’ai fait le seul poème épique tolérable qu’on ait dans la nation. L’Histoire du Siècle de Louis XIV n’est pas d’un mauvais compatriote. Si on veut me pendre pour cela, j’avertis Messieurs qu’ils n’y réussiront pas, et que je vivrai toujours, en dépit d’eux, plus agréablement qu’eux. Mais, pour persécuter un homme légalement, il faut du moins quelques preuves commencées, et je défie qu’on ait contre moi la preuve la plus légère. Je m’oublie moi-même à présent pour ne songer qu’aux Sirven ; le plaisir de les servir me console. Je n’étais point instruit de la manière dont il fallait s’y prendre pour demander un rapporteur ; je croyais qu’on le nommait dans le conseil du roi . C’est la faute de M. de Beaumont de ne m’avoir pas instruit. J’écris à Mme la duchesse d’Anville 4, qui est actuellement à Liancourt, pour la supplier de demander M. Chardon à monsieur le vice-chancelier. M. de Beaumont insiste sur M. Chardon. Pour moi, j’avoue que tout rapporteur m’est indifférent. Je trouve la cause des Sirven si claire, la sentence si absurde, et toutes les circonstances de cette affaire si horribles, que je ne crois pas qu’il y eût un seul homme au conseil qui balançât un moment.
Il faut vous dire encore que le parlement de Toulouse persiste à condamner la mémoire de Calas. Il a préféré l’intérêt de son indigne amour-propre à l’honneur d’avouer sa faute et de la réparer. Comment voudrait-on que les Sirven, condamnés comme les Calas, allassent se remettre entre les mains de pareils juges ? La famille s’exposerait à être rouée. Nous comptons sur le suffrage de mes divins anges, sur leur protection, sur leur éloquence, sur le zèle de leurs belles âmes . Je ne saurais leur exprimer mon respect et ma tendresse.
V. »
1 Voir lettre du 4 juillet 1766 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/09/27/il-soupire-apres-ce-rare-bonheur-6340179.html
2 Commentaire sur le livre des délits et des peines, de Beccaria . Voir : https://fr.wikisource.org/wiki/Commentaire_sur_Des_D%C3%A9lits_et_des_Peines/%C3%89dition_Garnier
3 Souvenir de l'évangile de Matthieu , IX, 37 : https://www.aelf.org/bible/Mt/9
et de Luc , X, 2 : https://saintebible.com/luke/10-2.htm
4 Cette lettre manque .
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14/12/2021
En changeant seulement trois ou quatre mots, et à l'aide d'une petite phrase interpolée, on y outrage cruellement
... La vérité est furieusement bafouée dans le domaine gigantesque du Web : les fake news vibrionnent sans repos ; voir par ex . : https://factuel.afp.com/http%253A%252F%252Fdoc.afp.com%25...
Redoutablement vrai !
« A Etienne-Noël Damilaville
12 septembre 1766
Je me flatte , mon cher ami, de recevoir aujourd'hui ou demain quelques éclaircissements de vous sur le procès de Sirven . Mme la duchesse d'Anville , qui daigne s'intéresser à cette affaire, m'a mandé que plusieurs personnes ne croyaient pas que M. Chaudon convînt pour rapporteur ; c'est à M. de Beaumont de dire ce qu'il en pense et ce qu'il en sait . Je ne ferai rien que sur ses ordres .
Il est bien cruel qu'une affaire si importante ait traîné si longtemps . J’ai intéressé des têtes couronnées à protéger les Sirven ; mais nous n'avons pas encore beaucoup d'appui en France . La pitié s'y épuise trop vite. J'espère que vous et M. de Beaumont, vous échaufferez les cœurs .
Comme les lettres falsifiées dont je vous ai parlé se répandent beaucoup dans les pays étrangers, je crois qu'il est bon de mettre un frein à ce nouveau genre de calomnie et de méchanceté . Il y a une lettre de M. Déodati 1 que je crois maître de langue à Paris . Le crime de faux y est plus dangereux que dans les autres lettres . En changeant seulement trois ou quatre mots, et à l'aide d'une petite phrase interpolée, on y outrage cruellement un des principaux membres du conseil d’État . Cette horreur peut être d'une grande conséquence et faire tort aux Sirven . Je ne sais point la demeure de ce M. Déodati qui m'avait envoyé son livre De l’excellence de la langue italienne . Thieriot n'est point homme à nous aider dans cette affaire ; tout le monde est à la campagne , je ne sais à qui m'adresser . La retraite a ses charmes, mais elle a aussi de cruels inconvénients ; elle nous éloigne de nos amis , et fait avorter toutes les affaires .
Je fais jouer Henri IV 2 demain sur mon petit théâtre pour ma consolation . M'entretenir avec vous vous en serait une plus grande . »
1 Voir notes de la lettre du 9 septembre 1766 à Déodati : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2021/12/10/vous-ne-refuserez-pas-sans-doute-de-rendre-gloire-a-la-verit-6354212.html
2 La partie de chasse de Henri IV ; voir lettre du 17 avril 1762 à d'Argental : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2017/03/18/2-5922869.html
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13/12/2021
Que de fautes !
... A qui la faute ?
Les petits Français ne lisent plus, écoutent avec ferveur des rappeurs, comptent aveuglément sur le correcteur orthographique de Words et sont fondamentalement fainéants tout comme leurs professeurs qui sont loin d'être des candidats dignes de l'Académie Française .
https://www.leparisien.fr/societe/orthographe-florilege-d...
« A Gabriel Cramer
[vers le 10 septembre 1766]1
Vous êtes un vrai Caro , vous relisez . Que de fautes ! Grand Dieu ! Venez-vous ce soir à Henri IV ? »
1 L'édition Crowley suggère la date de 1756 ; mais les références à la représentation de Henri IV dans les lettres du 12 septembre 1766 à Damilaville et du 14 septembre 1766 à Damilaville permettent de corriger la datation .
14:38 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les injures des hommes ne doivent pas vous rendre plus gai,
... ni vous attrister outre mesure, bien qu'elles ne soient que la preuve de leur bêtise : piètre consolation , en vérité .
Et plus gay ? *
Avis aux insulteurs . -- Pour être tolérant, il est bon de connaître l'histoire , y compris celle de la vacherie humaine , comme dit ma maman , et je vous offre un excellent article : https://www.komitid.fr/2018/06/18/la-petite-histoire-meconnue-des-insultes-homophobes/
*NDLR : James ne reste jamais à l'abri de faire un jeu de mots vasouillard .
« A Etienne-Noël Damilaville
10 septembre 1766
Je vous prie, mon cher ami, d’envoyer ce petit billet 1 chez M. de Beaumont. Il m’est venu aujourd’hui deux Hollandais ; j’ai cru que c’étaient les vôtres, mais j’ai été bien vite détrompé. Ô ! que je voudrais, mon cher ami, vous tenir avec Tonpla ! Je suis accablé des idées les plus tristes. Les injures des hommes ne doivent pas vous rendre plus gai. Nous gémirions ensemble, et ce serait une consolation pour nous deux.
Écrivez-moi vite pour désavouer l’imposture de ce malheureux Robinet. Bonsoir, mon ami. Supportons la vie comme nous pourrons. »
11:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le temps des vacances est précisément celui qui convient
... chantent en choeur les élèves et leurs professeurs, d'accord pour une fois . Il est à souhaiter qu'ils se fassent vacciner, si ce n'est déjà fait .
Lequel des deux est un fieffé malfaisant ? Choisis ton camp : vaccin ou hosto ?
https://www.pinterest.fr/darnisp/humour-crunch/
« A Jean-Baptiste-Jacques Élie de Beaumont
10 septembre 1766
J’avais exécuté, mon cher monsieur, les ordres que vous m’aviez donnés dans votre première lettre, et j’avais déjà demandé M. Chardon, lorsque votre contre-ordre est venu. Il n’y a rien de gâté ; j’attendrai vos dernières résolutions pour agir. Mme la duchesse d’Anville demandera le rapporteur que vous voudrez. Je vous répéterai toujours que je m’intéresse à votre gloire autant qu’aux Sirven. Je suis persuadé que votre mémoire fera le plus grand effet, et qu’il se débitera avec plus de succès qu’un roman nouveau. Le temps des vacances est précisément celui qui convient à cette affaire. Celle qui regarde le bien de madame votre femme est pour moi d’une plus grande importance . Il me semble qu’il s’agit pour vous d’un bien considérable. Si je vous ai déjà dit que c’est Cicéron qui plaide pour sa maison, je vous le répète.
Permettez que je vous embrasse sans les cérémonies que l’amitié ne connaît pas. Je n’ose en dire autant à Mme de Beaumont ; il faut un peu plus de respect avec les dames. »
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