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17/10/2022

le blocus de mon petit pays me met à la gêne

... Ce qui, à l'opposé, réjouit complètement M. Martinez de la CGT ! M. Martinez vous êtes un fieffé tordu, et votre mantra "la réquisition est une atteinte intolérable au droit de grève" est celui d'un pauvre d'esprit malfaisant . 

Gilets Jaunes Infos - Voici la Une honteuse du Point, média subventionné  par notre argent et appartenant à un milliardaire! On pourrait changer le  titre par « Comment Macron ruine la France. »

 

 

 

« A Charles Bordes 

Je suis dans la nouvelle Scythie, mon cher monsieur, et j’ai perdu toute idée de l’ancienne . Je ne puis plus tenir au vent de bise et à votre éloignement. Les neiges qui m’entourent me rendent aveugle ; le vent me tue ; les tracasseries de Genève m’ennuient ; le blocus de mon petit pays me met à la gêne. On m’a parlé d’une jolie maison sur la Saône, à une lieue de votre belle ville. Si je puis l’acheter sur la tête de madame Denis, à un prix convenable, je ferai le marché, et je partagerai mon temps entre Ferney et cette maison. Mandez-moi sur votre honneur, je vous en prie, si vous avez eu aujourd’hui vendredi 17 avril, un vent affreux et de la neige.

Connaissez-vous l’Anecdote sur Bélisaire ? Si vous ne l’avez pas je vous l’enverrai, et tant que je serai près de Genève, je me charge de vous fournir toutes les nouveautés ; vous n’aurez qu’à parler. Adieu, mon cher confrère. Votre très humble et très obéissant serviteur

V.

A Ferney , 17è avril 1767. 1»

1 L'édition de Kehl amalgame des extraits de cette lettre avec celle du 11 février 1767 et celle du 13 mai 1767 pour en faire une lettre unique ; Cayrol donne la version de l'original .

16/10/2022

Plus la rage du fanatisme exhale de poison, plus elle rend service à la vérité. Rien n’est plus heureux que de réduire ses ennemis à mentir

...

 

 

« A Philippe-Antoine de Claris, marquis de Florian

Le 16 Avril [1767]

En réponse à la lettre du 3 d’avril du cher grand-écuyer, je dirai à toute la famille que mon voyage à Montbéliard est absolument nécessaire ; mais je ne le ferai que dans la saison la plus favorable.

Le succès de l’affaire des Sirven me paraît infaillible, quoi qu’en dise Fréron. La calomnie absurde contre cette pauvre servante des Calas ne peut servir qu’à indigner tout le conseil, que cette calomnie attaquait vivement, en supposant qu’il avait protégé des coupables contre un parlement équitable et judicieux. Plus la rage du fanatisme exhale de poison, plus elle rend service à la vérité. Rien n’est plus heureux que de réduire ses ennemis à mentir.

Le prince au service duquel est Morival m’a mandé 1 qu’il l’avait fait enseigne, et qu’il aurait soin de lui. Il est aussi indigné que moi de cette abominable aventure, que j’ai toujours sur le cœur.

Nous sommes embarrassés de toutes les façons à Ferney. Vous pensez bien, messieurs, que les commis condamnés à restituer les cinquante louis d’or 2 cherchent à les regagner par toutes les vexations de leur métier. Nous sommes en pays ennemi. Il est triste de batailler continuellement avec les fermiers-généraux. Notre position, qui était si heureuse, est devenue tout à fait désagréable : il faut quelquefois savoir boire la lie de son vin. Nous serons plus heureux quand vous pourrez venir passer quelques mois chez nous. Notre transplantation à Hornoy est actuellement de toute impossibilité.

J’aurais souhaité que Tronchin eût été plus médecin que politique, qu’il se fût moins occupé des tracasseries d’une ville qu’il a abandonnée. S’il a pris parti dans ces troubles, il devait me connaître assez pour savoir que je me moque de tous les partis. Quoi qu’il en soit, il est plaisant que Tronchin soit à Paris, et moi aux portes de Genève, Rousseau en Angleterre, et l’abbé de Caveyrac 3 à Rome. Voilà comme la fortune ballotte le genre humain.

Je demande à M. le grand-Turc pourquoi son baron de Tott4 est à Neuchâtel. Dites-moi, je vous prie, mon Turc, si ce Turc de Tott vous a donné de bons mémoires sur le gouvernement de ses Turcs. N’êtes-vous pas bien fâché qu’Athènes et Corinthe soient sous les lois d’un bacha ou d’un pacha ?

Mille amitiés à tous. Le Turc est prié d’écrire un mot. »

1 Dans une lettre reproduite à propos de la lettre de V* à Frédéric II du 5 avril 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/09/22/il-faut-attaquer-le-monstre-par-les-oreilles-comme-a-la-gorg-6402425.html

2 Dans l’affaire Le Jeune. (G.Avenel.)

3 Apologiste de la révocation de l’édit de Nantes et de la Saint-Barthélemy. (G.Avenel.)

4Voir lettre du 11 avril 1767 à la marquise de Florian : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/09/29/on-ne-sait-plus-ou-se-fourrer-pour-etre-bien-je-sais-qu-il-f-6403824.html

V* a peut-être écrit à Tott car le 18 avril 1767, celui-ci lui envoya une lettre de Neuchâtel dont on sait seulement qu'elle contenait des détails sur les Turcs .

15/10/2022

felix qui potuit rerum cognoscere causas ! Heureux qui a pu pénétrer la cause des choses

... Par exemple, je ne comprends pas encore les causes de l'explosion du tarif de l'électricité ; dois-je me faire soigner ? Est-ce un racket institutionnel ?

 

 

« Au cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis

16è avril 1767

Albi nostrorum sermonum candide judex.1 

Vous êtes sûrement du nombre des élus, monseigneur, puisque vous n’êtes pas du nombre des ingrats. Vous chérissez toujours les lettres, à qui vous avez dû les principaux événements de votre vie. Je leur dois un peu moins que Votre Éminence ; mais je leur serai fidèle jusqu’au tombeau. Je suis encore moins ingrat envers vous, qui avez bien voulu m’honorer de très bons conseils sur la Scythie. J’attends de Paris mon ouvrage tartare 2, pour vous l’envoyer dans le pays des Wisigoths, quoique assurément il n’y ait dans le monde rien de moins wisigoth que vous. Le blocus de Genève retarde un peu les envois de Paris. Cette campagne-ci sera sans doute bien glorieuse ; mais elle me gêne beaucoup. Dès que j’aurai ma rapsodie imprimée, j’y ferai coudre proprement une soixantaine de vers que vous m’avez fait faire, et je dirai : Si placeo, tuum est.3

Si Votre Éminence souhaite que je lui envoie le factum des Sirven, il partira à vos ordres . Il est signé de dix-neuf avocats ; c’est un ouvrage très bien fait. On y venge votre province de l’affront qu’on lui fait de la croire féconde en parricides. C’était à un Languedochien, et non à moi, de faire rendre justice aux Sirven et aux Calas. Mais ces deux familles infortunées s’étant réfugiées dans mes déserts, j’ai cru que la fortune me les envoyait pour les secourir.

Plus vous réfléchissez sur tout ce qui se passe, plus vous devez aimer votre retraite. La grosse besogne archiépiscopale me paraît fort ennuyeuse ; mais vous faites du bien, vous êtes aimé, et il vous appartient de vous réjouir dans vos œuvres 4, comme dit le livre de l’Ecclésiaste, attribué fort mal à propos à Salomon.

Oserai-je vous demander si vous avez lu le Bélisaire de mon ami Marmontel, qu’on appelle son petit-carême ? La Sorbonne le censure pour n’avoir pas damné Titus, Trajan, et les Antonins 5. Messieurs de Sorbonne seront sauvés probablement dans l’autre monde, mais ils sont furieusement sifflés dans celui-ci.

Riez, monseigneur : il faut souvent rire sous cape ; mais il est fort agréable de rire sous la barrette, felix qui potuit rerum cognoscere causas ! 6 etc.

Que Votre Éminence agrée le très tendre respect du vieux Suisse. »

1 Albus, juge sincère de nos propos ; Horace, Épîtres, I, iv, 1, avec une interversion .

2 Les Scythes .

3 Si je plais en quelque chose, cela t'appartient ; Horace, Odes, IV, iii, 24 .

4 Ecclésiaste, III, 22 .

5 La condamnation de la Sorbonne, Indiculus propositionum exerptarum ex libro cui titulus Bélisaire, ne parut qu'un peu plus tard . D'Alembert signale dans une lettre à V* du 4 mai 1767 qu'elle « vient de paraître » . Le point que V* signale ici consiste dans la huitième des trente-sept propositions condamnées par la Sorbonne .

6 Heureux qui a pu pénétrer la cause des choses ; Virgile, Georgiques, II, 90.

14/10/2022

si vous y perdez, je suis prêt à vous dédommager ; vous n'avez qu'à parler

... On croirait entendre un PDG du pétrole s'adressant aux actionnaires , sachant bien que pas un sou ne manquera dans sa propre poche dans le temps qu'il donnera quelques primes et modestes pourcentages aux grévistes . Lesquels grévistes, en suivant des syndicats qui devraient tout faire pour la solidarité ouvrière, foulent cette dernière aux pieds, chaque catégorie jouant sa partie de "nous d'abord !" et en se gargarisant de yakas . N'oublions pas  dans cette cacophonie les élucubrations de la mouche du coche du  progrès social et de la pensée : Mélenchon "l'historien" , abrutissant abruti, menteur patenté, nouveau lèche-cul de la CGT, vivant fort confortablement , lui, sans angoisse en fin de mois .

https://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/melen...

 

 

 

« A Jacques Lacombe

[vers avril 1767] 1

Si vous aviez pu répondre plus tôt, monsieur, je vous aurais envoyé tous les changements que j'ai faits à mesure pour mon petit théâtre de Ferney, et votre nouvelle édition des Scythes aurait été complète . Je vous les envoie à tout hasard par M. Marin .

Je suppose que la pièce a quelque succès : si vous y perdez, je suis prêt à vous dédommager ; vous n'avez qu'à parler .

Je voudrais vous avoir donné un meilleur ouvrage ; mais à mon âge, on ne fait ce que l'on veut en aucun genre ; on boit tristement la lie de son vin .

Mandez-moi, le plus tôt que vous pourrez, quel est l'auteur du Supplément à la Philosophie de l'Histoire de feu M. l'abbé Bazin,2 mon cher oncle . C'est un digne homme, qui mérite de recevoir incessamment de mes nouvelles ; mais vous me ferez plus de plaisir de me donner des vôtres . »

1 Le manuscrit et l'édition incluent des fragments de la lettre du 16 mars 1767 : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/08/28/s... . Ce qui reste consiste en fragments de deux ou plusieurs lettres qui ne peuvent être identifiées avec certitude .

13/10/2022

moi j'écris pour agir

... Voltaire dixit . Voltaire fecit .

 

« A Jacob Vernes

[vers le 15 avril 1767]1

Oui sans doute vous aurez Les Scythes, car les Scythes sont des représentants qui gagnent leurs procès . Vous êtes un peu scythe vous et moi, mais il me faut un peu de temps pour que je vous ajuste un exemplaire . Comptez, mon cher huguenot, que les Sirven seront justifiés comme les Calas ; voici, en attendant Les Scythes, un petit imprimé 2 qui vous mettra au fait de leurs affaires ; je suis un peu opiniâtre de mon naturel . Jean-Jacques n'écrit que pour écrire, et moi j'écris pour agir .

Il paraît chez Philibert quatre Homélies 3 qu'on dit faites par un ami de Petitpierre 4. Cela sent le brave socinien, l'impudent unitaire à pleine bouche . Ce prédicant paraît aimer Dieu par Christ, mais il se moque furieusement de tout le reste ; le reste est pourtant fort bon, car il vaut cent mille livres à l’abbé de Saint-Gal, je vous en souhaite autant . »

1 L'édition Charles Dardier, « Esaïe Gasc », 1876, mêle quelques lignes de cette lettre à celle du 25 avril 1767, d'après la copie Beaumarchais et comme toutes les éditions .

2 Probablement la lettre ostensible citée à propos de la lettre du 21 mars 1767 à Damilaville : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/09/07/il-est-dangereux-il-detruirait-absolument-le-pouvoir-des-ecclesiastiques-av.html

3 Voir lettre du 5 avril 1767 à Rieu : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2022/09/23/nous-ajusterons-le-tout-tres-proprement-6402600.html .

Une prétendue « seconde édition » parut sous le titre Les Quatre Homélies, c'était au moins la troisième .

4 Sur ce Petitpierre, voir lettre du 26 décembre 1761 à Hermenches : http://voltaireathome.hautetfort.com/archive/2015/12/26/il-faut-de-l-enfer-a-la-canaille-5737491.html

12/10/2022

Ces honneurs, cet éclat par le meurtre achetés

... Combien de chefs d'Etats sont des justiciables impardonnables, du même tonneau que Poutine, Bolsonaro, Erdogan, Bachar El -hassad, Kim Jong-un, Biya, Afeworki, Orban, ...  : https://www.geo.fr/geopolitique/70-de-la-population-mondi...

 

 

« A Charles-Augustin Ferriol, comte d'Argental

15è Avril 1767.

Mon divin ange, battez des ailes plus que jamais, et ne laissez pas à l’infâme cabale un prétexte de dire qu’on n’ose plus rejouer Les Scythes. Je suis persuadé que si on annonce cette pièce avec des vers nouveaux répandus dans l’ouvrage, elle attirera un très grand concours. Les acteurs, rassurés par le succès des deux dernières représentations, rempliront mieux leurs personnages.

Mlle Durancy, plus pénétrée de son rôle, versera enfin des larmes et en fera répandre.

On pourrait faire précéder la représentation d’un petit compliment, dans lequel on dirait que l’éloignement des lieux n’a pas permis que les acteurs reçussent avant Pâques les changements qu’on avait envoyés. On pourrait faire entendre qu’il est triste qu’un homme qui travaille depuis cinquante ans pour les plaisirs de Paris vive et meure dans un désert éloigné de Paris.

Voyez s’il serait convenable qu’au premier acte, dans la scène des deux vieillards, Sozame dît : 

.  .  . Ah ! crois-moi, ces lauriers sont affreux ;

Ce grand art d’opprimer, trop indigne du brave,

D’être esclave d’un roi, pour faire un peuple esclave ;

Ces honneurs, cet éclat par le meurtre achetés,

Dans le fond de mon cœur je les ai détestés.

Enfin Cyrus sur moi répandant ses largesses, etc.1

Je vous supplie de vouloir bien faire parvenir mes réponses 2 à Mlle Durancy et à Mlle de Saint-Val.

Dites bien quelque mardi à M. le duc de Choiseul combien je suis outré contre lui ; il ne sait pas quel tort il me fait. Je suis vexé dans les lieux que j’ai défrichés, embellis et enrichis ; cela n’est pas juste : je suis entré dans toutes ses vues, et il ne daigne écouter aucune de mes prières.

Joignez-y le fardeau insupportable de plus de cinquante lettres par semaine, auxquelles je suis obligé de répondre ; la régie d’une terre, vingt ouvrages qui viennent à la traverse, et jugez si j’ai du temps de reste pour limer une tragédie. Plaignez-moi et faites jouer les Scythes.

Mlle de Saint-Val veut s’essayer dans Olympie . Pourquoi non ? »

1 Les Scythes, Ac. I, sc. 3 .

2 Ces deux lettres ne sont pas connues .

11/10/2022

Fouler aux pieds le faible et corrompre le brave

... C'est du Poutine mâtiné Erdogan grand cru .

 

 

« A Henri Rieu

[vers le 15 avril 1767]

Mon cher duc de Bellegarde est supplié de m'envoyer la première épreuve de Pellet . Il y a quatre vers à ajouter à la seconde scène, ce qui demandera un petit remaniement . Nous n'avons point de temps à perdre ; il est à craindre que cet ouvrage ne soit imprimé à Paris sur quelque mauvaise copie .

Si M. le duc sait quelque nouvelle du captif, il me fera plaisir de me l'apprendre . Toute la maison de Mme la comtesse de Givry lui fait bien des compliments . »

 

 

« A Henri Rieu

[vers le 15 avril 1767]

Mon cher corsaire, je vous répète qu'il faut se hâter, sans quoi vous serez prévenu . Je travaille continuellement à rendre votre édition plus curieuse . Voici un petit changement pour le premier acte qui n'est pas indifférent . C'est à la troisième scène entre les deux vieillards :

Hermodan

Il est bien malheureux .

Il fut libre !

 

Sozame

Ah ! Crois-moi, ces lauriers sont affreux .

Fouler aux pieds le faible et corrompre le brave,

Être esclave à la cour et rendre un peuple esclave,

Ramper pour s'élever, c'est le destin des grands .

Cette erreur orgueilleuse a trompé mes beaux ans .

Enfin, Cyrus sur moi répandant ses largesses, etc .

 

Envoyez-moi, je vous prie, les épreuves, et probablement à chaque épreuve je vous donnerai du nouveau . »